Los Escritos de Maria Valtorta

513. A Emmaüs de la montagne, une parabole sur la sagesse véritable et un avertissement à Israël.

513. En Emaús Montana, una parábola sobre

513.1

La place d’Emmaüs est noire de monde, bondée. Au centre de la place, Jésus a du mal à bouger, tant il est entouré, oppressé par les gens qui l’assiègent. Il se trouve entre le fils du chef de la synagogue et un autre disciple ; autour de lui, dans l’intention hypothétique de le protéger, se pressent les apôtres et les disciples, et entre les uns et les autres, habiles à s’insinuer partout, comme des lézards à travers une haie épaisse, il y a des enfants et encore des enfants.

Qu’elle est merveilleuse, cette attirance que Jésus exerçait sur les petits ! Il était impossible de trouver un lieu, connu ou inconnu, où il ne soit pas aussitôt entouré d’enfants, heureux de s’attacher à ses vêtements, plus heureux encore quand il les effleurait de la main en une légère caresse toute affectueuse, même si pendant ce temps, il s’adressait sévèrement aux adultes ; et extrêmement heureux quand il s’asseyait sur un siège, sur un muret, une pierre, un tronc abattu, ou à même sur l’herbe : comme il était à leur niveau, ils pouvaient l’embrasser, appuyer leur tête sur ses épaules, sur ses genoux, se glisser sous son manteau pour se trouver entourés de ses bras, tels des poussins qui ont trouvé la plus affectueuse et la plus protectrice des défenses. Et toujours Jésus les défend contre la suffisance des adultes, honteux de leur familiarité pour lui qui, faute de s’exercer pour tant de motifs sérieux, veulent faire du zèle en éloignant du Maître les petits enfants…

Maintenant encore, sa phrase habituelle se fait entendre pour protéger ses jeunes amis :

« Laissez-les donc faire ! Ils ne me fatiguent pas ! Ce ne sont pas les enfants qui m’ennuient et me peinent ! »

Jésus se penche sur eux, avec un sourire épanoui qui le rajeunit en le faisant ressembler à un frère aîné, complice bienveillant de quelque jeu innocent, et il murmure :

« Soyez gentils, silencieux, bien sages, afin qu’ils ne vous renvoient pas et que nous restions encore ensemble.

– Et tu nous racontes une belle parabole ? demande le plus… audacieux.

– Oui, rien que pour vous. Ensuite je parlerai à vos parents. Ecoutez tous : ce qui sert aux petits sert aussi aux adultes.

513.2

Un jour, un homme s’entendit appeler par un grand roi qui lui dit :

“ J’ai appris que tu mérites une récompense, car tu es savant, et tu diriges bien ta ville par ton travail et par ta sagesse. Eh bien ! je ne vais pas te donner quelque objet, mais je vais t’amener dans la salle de mes trésors ; tu choisiras ce que tu voudras, et je te l’offrirai. De cette façon, je pourrai voir en plus si tu mérites tout le bien qu’on dit de Toi. ”

En même temps, le roi, qui s’était approché de la terrasse qui entourait sa cour, jeta un regard sur la place devant le palais royal et il vit passer un gamin pauvrement vêtu, certainement d’une famille misérable, peut-être un orphelin et un mendiant. Il s’adressa alors à ses serviteurs pour leur dire :

“ Allez chercher cet enfant et amenez-le-moi. ”

Les serviteurs obéirent et revinrent avec le petit garçon, tout tremblant de se trouver en présence du roi. Malgré les prières des courtisans, qui lui ordonnaient : “ Incline-toi, salue et dis : ‘ Honneur et gloire à toi, mon roi. Je plie le genou devant toi, roi puissant que la terre reconnaît comme l’homme le plus grand qui soit ’ ”, le petit ne voulait pas s’incliner et répéter ces mots ; les courtisans, furieux, le secouaient rudement et disaient :

“ O roi, ce gamin grossier et crasseux ne doit pas rester là. Permets-nous de le chasser d’ici et de le jeter dans la rue. Si tu désires avoir à côté de toi un enfant et si tu es las des nôtres, nous irons en chercher un chez les riches de la ville, et nous te l’amènerons. Mais pas ce lourdaud qui ne sait même pas saluer !… ”

L’homme riche et sage, qui venait de plonger jusqu’à terre en cent courbettes, profondes comme s’il s’était trouvé devant un autel, ajouta :

“ Ceux qui te suivent ont raison. Pour la majesté de ta couronne, tu dois empêcher qu’on refuse à ta personne sacrée l’hommage qui lui est dû. ”

Et il se prosternait jusqu’à baiser les pieds du roi.

Mais le roi insista :

“ Non, je veux cet enfant-ci. Mieux : je veux le mener lui aussi dans la salle de mes trésors afin qu’il choisisse ce qu’il veut, et je le lui donnerai. Ne me serait-il pas permis, parce que je suis roi, de rendre heureux un pauvre enfant ? N’est-il pas mon sujet comme vous tous ? A-t-il le tort d’être malheureux ? Non, vive Dieu, je veux lui faire plaisir au moins une fois ! Viens, mon enfant, et n’aie pas peur de moi. ”

Il lui donna la main, que le petit prit simplement en la baisant spontanément. Le roi sourit. Et entre deux rangs de dignitaires inclinés en signe d’hommage, sur des tapis de pourpre à fleurs d’or, il se dirigea vers la pièce des trésors, avec à sa droite l’homme riche et sage et à sa gauche l’enfant ignorant et pauvre. Et son manteau royal contrastait grandement avec le misérable vêtement tout déchiré et les pieds nus du pauvre petit…

Ils entrèrent dans la salle des trésors dont deux grands de la Cour avaient ouvert la porte. C’était une haute pièce ronde, sans fenêtres. Mais la lumière tombait d’un plafond qui n’était qu’une énorme plaque de mica : cela formait une lumière douce qui faisait pourtant briller les clous d’or des coffres-forts et les rubans pourpres des nombreux rouleaux placés sur des pupitres élevés et ornés. Des rouleaux somptueux, avec des baguettes précieuses, des fermoirs et le titre ornés de pierres resplendissantes, des œuvres rares que seul un roi pouvait posséder. Puis, à l’abandon, sur un pupitre sévère, sombre, peu élevé, un petit rouleau enroulé sur une petite baguette de bois blanc, attaché avec un fil grossier, poussiéreux comme quelque chose sams intérêt.

Le roi montra les murs :

“ Voilà, ici se trouvent tous les trésors de la terre, et d’autres plus grands encore, car il y a toutes les œuvres du génie humain, sans oublier celles qui viennent de sources surnaturelles. Allez, prenez ce que vous voulez. ”

Il se plaça au milieu de la pièce, les bras croisés, pour observer.

L’homme riche et sage se dirigea d’abord vers les coffres-forts et il en souleva les couvercles avec une hâte de plus en plus fébrile. De l’or en barres, de l’or en bijoux, de l’argent, des perles, des saphirs, des rubis, des émeraudes, des opales… brillaient de tous les coffres-forts. C’étaient des cris d’admiration à chaque ouverture… Puis il se dirigea vers les pupitres, et à la lecture des titres des rouleaux, de nouveaux cris d’admiration sortaient de ses lèvres. Enfin, l’homme, enthousiasmé, se tourna vers le roi :

“ Mais tu as un trésor sans pareil et les pierres ont autant de valeur que les rouleaux et vice versa ! Et je peux vraiment choisir librement ? ”

“ Je l’ai dit : comme si tout t’appartenait. ”

L’homme se jeta le visage contre le sol :

“ Je t’adore, ô grand roi ! ”

Il se leva, courut d’abord vers les coffres, puis vers les pupitres, en prenant des uns et des autres ce qu’il voyait de meilleur.

Le roi sourit une première fois dans sa barbe en voyant la fièvre avec laquelle l’homme courait d’un coffre-fort à un autre, et une seconde fois quand il le vit se jeter à terre pour l’adorer, et il sourit pour la troisième fois en voyant avec quelle cupidité, quelle adresse et quelle préférence il choisissait les pierres précieuses et les livres ; il se tourna vers l’enfant qui était resté à côté de lui pour lui dire :

“ Et toi, tu ne vas pas choisir les belles pierres et les rouleaux de valeur ? ”

L’enfant secoua la tête pour dire non.

“ Pourquoi donc ? ”

“ Pour ce qui est des rouleaux, je ne sais pas lire, quant aux pierres… je n’en connais pas la valeur. A mes yeux, ce sont de beaux cailloux, rien de plus. ”

“ Mais elles te rendraient riche… ”

“ Je n’ai plus de père, ni de mère, ni de frère. A quoi cela me servirait d’aller dans mon refuge avec un trésor sur moi ? ”

“ Mais avec cela, tu pourrais t’acheter une maison… ”.

“ J’y habiterais toujours seul. ”

“ Des vêtements. ”

“ J’aurais toujours froid puisqu’il me manque l’amour de mes parents. ”

“ De la nourriture. ”

“ Je ne pourrais me rassasier des baisers de maman, ni les acheter à aucun prix. ”

“ Des maîtres, et apprendre à lire… ”

“ Cela me plairait davantage. Mais, ensuite, que lire ? ”

“ Les œuvres des poètes, des philosophes, des sages et les paroles anciennes et les histoires des peuples. ”

“ Choses inutiles, vaines ou passées… Cela ne vaut pas la peine. ”

“ Quel enfant stupide ! ” s’écria l’homme qui avait maintenant les bras chargés de rouleaux, et la ceinture et la tunique sur la poitrine gonflées de pierres précieuses.

Le roi sourit encore dans sa barbe. Il prit l’enfant dans ses bras, et l’amena devant les coffres-forts. Plongeant la main dans les perles, les rubis, les topazes, les améthystes, il les faisait tomber en une pluie scintillante et le poussait à en prendre.

“ Non, ô roi, je n’en veux pas. Je voudrais autre chose… ”

Le roi l’amena aux pupitres et lui lut des strophes des poètes, des histoires de héros, des descriptions de pays.

“ Oh ! lire, c’est plus beau. Mais ce n’est pas cela que je souhaiterais… ”

“ Alors quoi ? Parle et je te le donnerai, mon enfant. ”

“ Je ne crois pas, ô roi, que tu le puisses malgré ta puissance. Ce n’est pas une chose d’ici-bas… ”

“ Ah ! tu veux des œuvres qui ne sont pas de la terre ! Voilà, alors : ici ce sont des œuvres dictées par Dieu à ses serviteurs ; écoute… ”

Et il lut des pages inspirées.

“ C’est beaucoup plus beau, mais pour les comprendre, il faut d’abord connaître le langage de Dieu. Il n’y a pas un livre qui l’enseigne et qui fait comprendre ce qu’est Dieu ? ”

Le roi eut un mouvement de stupeur et cessa de rire, mais il serra l’enfant contre son cœur.

Avec un rire moqueur, l’homme sage ironisa :

“ Même les plus savants ne savent pas qui est Dieu et toi, un enfant ignorant, tu veux le savoir ? Si tu espères devenir riche comme cela !… ”

Le roi le regarda avec sévérité tandis que le garçonnet répondait :

“ Je ne cherche pas la richesse, je cherche l’amour, et il m’a été dit un jour que Dieu est Amour. ”

Le roi l’amena près du pupitre sévère sur lequel se trouvait le petit rouleau poussiéreux attaché avec une cordelette. Il le prit, le déroula et en lut les premières lignes :

“ Que celui qui est petit vienne à moi et moi, Dieu, je lui enseignerai la science de l’amour. Elle se trouve dans ce livre, et moi… ”

“ Oh ! c’est cela que je veux ! Je connaîtrai Dieu et, en le possédant, j’aurai tout. Donne-moi ce rouleau, ô roi, et je serai heureux. ”

“ Mais il est sans valeur pécuniaire ! Cet enfant est vraiment débile ! Il ne sait pas lire, et il prend un livre ! Il n’est pas sage, et ne veut pas s’instruire. Il est dans la misère, et ne prend pas de trésors. ”

“ Je m’efforcerai de posséder l’amour, et ce livre me l’enseignera. Sois béni, ô roi, de me donner de quoi ne plus me sentir orphelin et pauvre ! ”

“ Au moins adore-le, comme moi je l’ai fait, si tu crois que par son aide tu es devenu si heureux ! ”

“ Moi, je n’adore pas l’homme, mais Dieu qui l’a rendu si bon. ”

“ Cet enfant est le vrai sage de mon royaume, ô homme qui ne mérite pas le nom de sage. L’orgueil et l’avidité t’ont rendu ivre au point d’adorer la créature au lieu du Créateur, et cela parce que la créature te donnait des pierres et des œuvres humaines. Et tu n’as pas réfléchi que tu as les pierres précieuses, et que moi je les ai eues, parce que Dieu les a créées, et que tu as les rouleaux rares où se trouve la pensée de l’homme, parce que Dieu a donné à l’homme l’intelligence. Ce petit qui a faim et froid, qui est seul, qui a été frappé par mille souffrances, qui serait excusé et excusable s’il devenait ivre devant les richesses, voilà qu’il sait avec justice rendre grâces à Dieu pour avoir donné la bonté à mon cœur, et qu’il ne cherche que l’unique chose nécessaire : aimer Dieu, connaître l’amour pour posséder les vraies richesses, ici-bas et dans l’au-delà. Homme, je t’ai promis de te donner ce que tu choisirais. Une parole de roi est sacrée. Emporte donc tes pierres et tes rouleaux : cailloux multicolores et… paille de la pensée humaine. Et vis dans la peur des voleurs et des mites : les premiers, ennemis des bijoux ; les secondes, des parchemins. Eblouis-toi avec les fausses lueurs de ces balivernes, et éprouve le dégoût de la saveur douceâtre de la science humaine, qui n’est que fumet et ne nourrit pas. Va ! Cet enfant va rester auprès de moi, et ensemble nous nous efforcerons de lire le livre qui est amour, c’est-à-dire Dieu. Et nous n’aurons pas les lueurs futiles des froides pierres précieuses, ni la saveur douceâtre de paille des œuvres du savoir humain. Mais les feux de l’Esprit éternel nous donneront depuis ici l’extase du paradis et nous posséderons la sagesse, plus fortifiante que le vin, plus nourrissante que le miel. Viens, mon enfant, à qui la Sagesse a montré son visage pour que tu la désires comme une épouse véritable. ”

Et, après avoir chassé l’homme, il prit l’enfant chez lui et l’instruisit dans la divine sagesse pour qu’il devienne un juste, et sur la terre un roi digne de l’onction sacrée, puis, après la vie, un citoyen du Royaume de Dieu.

Voilà la parabole promise aux petits et proposée aux adultes.

513.3

Vous rappelez-vous Baruch ? Il dit[1] : “ Pourquoi, Israël, es-tu dans une terre ennemie, vieillissant en terre étrangère, te souillant avec les morts et compté au nombre de ceux qui vont au shéol ? ” Et il répond : “ C’est que tu as abandonné la source de la sagesse. Si tu avais marché dans la voie de Dieu, tu habiterais dans la paix pour toujours. ”

Ecoutez, vous qui vous plaignez trop souvent d’être en exil, bien que vous habitiez dans votre patrie, tant la patrie n’est plus à nous, mais à celui qui nous domine ; vous vous lamentez, et vous ne savez pas que c’est une goutte d’eau par rapport à ce qui vous attend à l’avenir, par rapport à la coupe enivrante que l’on donne aux condamnés et qui, vous le savez, est plus amère que toute autre boisson.

Le peuple de Dieu souffre parce qu’il a abandonné la sagesse. Comment pouvez-vous posséder la prudence, la force, l’intelligence, comment pouvez-vous seulement savoir où elles se trouvent, pour connaître ensuite ce qui est de moindre importance, si vous ne vous abreuvez plus aux sources de la sagesse ?

Son Royaume n’est pas de cette terre, mais la miséricorde de Dieu en accorde la source. Elle est en Dieu. Elle est Dieu lui-même. Mais Dieu ouvre son sein pour qu’elle descende vers vous. Israël possède, ou a possédé — et croit encore posséder, avec le sot orgueil des prodigues qui ont tout perdu, mais s’imaginent encore être riches et exigent l’obéissance due à leur rang, alors qu’ils n’attirent que compassion ou raillerie — richesses, conquêtes, honneurs, mais a-t-il l’unique trésor ? Non. Et il perd même le reste, car celui qui perd la sagesse perd la possibilité d’être grand. D’erreur en erreur, l’homme qui ne possède pas la sagesse tombe. Or Israël connaît beaucoup de choses, trop même, mais il ne connaît plus la sagesse.

513.4

Baruch dit avec raison : “ Les jeunes gens de ce peuple ont vu la lumière et ont habité sur la terre, mais ils n’ont pas connu la voie de la connaissance, ils n’ont pas compris ses sentiers ; leurs enfants non plus ne l’ont pas accueillie, et elle s’en est allée loin d’eux. ”

Loin d’eux ! Les enfants ne l’ont pas accueillie ! Quelles paroles prophétiques !

Moi, je suis la Sagesse qui vous parle, or les trois quarts d’Israël ne m’accueillent pas. Et la Sagesse s’éloigne et s’éloignera davantage pour les laisser seuls… Que feront alors les hommes qui se prenaient pour des géants, et se croyaient capables de forcer le Seigneur à les aider, à les servir ? Des géants utiles à Dieu pour fonder son Royaume ? Non ! Je le dis avec Baruch : “ Pour fonder le vrai Royaume de Dieu, Dieu ne choisira pas ces orgueilleux, il les laissera périr dans leur sottise ”, loin de ses voies. Car, pour monter au Ciel par l’esprit et comprendre les leçons de la Sagesse, il faut un esprit humble, obéissant et surtout entièrement amour, puisque la Sagesse parle son langage — autrement dit, le langage de l’amour, puisqu’elle est l’Amour —. Pour connaître ses voies, il faut un regard limpide et humble, dégagé de la triple concupiscence. Pour posséder la sagesse, il faut l’acheter avec de la monnaie vivante : les vertus.

Cela, Israël ne l’avait pas et je suis venu pour expliquer la sagesse, pour vous conduire vers son chemin, pour semer dans votre cœur les vertus. Car je connais tout et je sais tout, et je suis venu l’enseigner à Jacob[2] mon serviteur, à Israël mon bien-aimé. Je suis venu sur la terre pour converser avec les hommes, moi qui suis la Parole du Père, pour prendre par la main les enfants de l’homme, moi qui suis Fils de Dieu et de l’homme, moi, le Chemin de la Vie. Je suis venu pour vous introduire dans la salle des trésors éternels, moi, à qui tout a été remis par le Père. Je suis venu, moi, l’Amant éternel, pour prendre mon Epouse, l’humanité, que je veux élever sur mon trône et dans ma chambre nuptiale afin qu’elle soit avec moi dans le Ciel, et pour l’introduire dans le cellier des vins afin qu’elle s’enivre de la vraie vigne de laquelle les sarments tirent la vie.

Mais Israël est une épouse paresseuse et elle ne se lève pas de son lit pour ouvrir à Celui qui est venu. Et l’Epoux s’en va. Il passera, il est sur le point de passer. Plus tard, Israël le cherchera en vain, mais il trouvera, non pas la miséricordieuse charité de son Sauveur, mais les chars de guerre de ceux qui la domineront, et il sera écrasé, perdant son orgueil et sa vie après avoir voulu écraser jusqu’à la miséricordieuse volonté de Dieu.

513.5

Oh ! Israël, Israël, qui perds la vraie vie pour conserver une mensongère illusion de puissance ! Oh ! Israël qui crois te sauver et veux te sauver par des voies qui ne sont pas celles de la sagesse, et qui te perds en te vendant au mensonge et au crime, Israël naufragé qui ne t’attaches pas à la solide amarre que l’on te jette pour te sauver, mais aux restes de ton passé brisé, tandis que la tempête te porte ailleurs, au large, sur une mer effrayante et sans lumière. Israël, à quoi te sert-il de sauver ta vie ou de présumer que tu la sauves pour une heure, un an, dix ans, deux, trois fois dix ans, au prix d’un crime et pour périr ensuite éternellement ? Que sont la vie, la gloire, la puissance ? Une goutte malpropre, à la surface d’une lessive utilisée par les lavandières, irisée, non parce qu’elle est faite de pierres précieuses, mais en raison de la graisse malpropre qui, avec le salpêtre, se gonfle en boules vides destinées à éclater sans qu’il en reste rien, hormis un cercle sur l’eau sale des sueurs humaines. Une seule chose est nécessaire, ô Israël : posséder la sagesse, au prix même de la vie. En effet la vie n’est pas ce qu’il y a de plus précieux, et il vaut mieux perdre cent vies que de perdre son âme. »

Jésus achève au milieu d’un silence plein d’admiration. Il cherche à se dégager et à s’en aller… Mais les enfants réclament un baiser et les adultes sa bénédiction. Ce n’est qu’ensuite, en prenant congé de Cléophas et d’Hermas d’Emmaüs, qu’il peut s’éloigner.

513.1

La plaza de Emaús. Está llena de gente. Abarrotada. Y, en el centro de la plaza, Jesús a duras penas se mueve, pues está muy rodeado, muy oprimido por los que le asedian. Jesús está entre el hijo del arquisinagogo y el otro discípulo; alrededor, con la hipotética intención de protegerle, los apóstoles y los discípulos; entre éstos y aquéllos, propensos a introducirse por todas partes, como lagartijas entre la maraña de un tupido matorral, muchos niños.

¡Es maravilloso el atractivo que ejercía Jesús sobre los pequeñuelos! Jamás hay un lugar donde, conocido o desconocido, no se vea inmediatamente rodeado por los niños, felices de pegarse a sus vestiduras; más felices aún, si Él los roza con la mano haciéndoles una caricia llena de amor, aunque al mismo tiempo hable severamente a los adultos; felicísimos, si se sienta en un asiento, en un murete, en una piedra, en un tronco derribado o incluso en la hierba: entonces, teniéndole a su altura, pueden abrazarle, apoyar la cabecita en su hombro o en sus rodillas, introducirse por debajo del manto para hallarse dentro del círculo de sus brazos como pollitos que hubieran encontrado la más amorosa y protectora de las defensas. Y siempre Jesús los defiende de los desafueros de los adultos, del imperfecto respeto de éstos hacia Él: un respeto que, ausente por muchos y más serios motivos, quiere mostrarse celoso alejando a los pequeñuelos del Maestro…

También ahora lo que habitualmente dice Jesús resuena para defensa de sus pequeños amigos: «¡Dejadlos! ¡No molestan! ¡No son, ciertamente, los niños los que causan molestias y dolor!».

Jesús se agacha hacia ellos, con una sonrisa resplandeciente que le rejuvenece, siendo así que le da casi el aspecto de un hermano mayor suyo, benigno cómplice de algunos de sus inocentes pasatiempos, y susurra: «Estad en calma, estad muy callados: así no os echan y estamos juntos todavía otro rato».

«¿Y nos cuentas una parábola bonita?» dice el más… audaz.

«Sí. Toda para vosotros. Luego hablo a vuestros padres. Escuchad todos, porque lo que sirve para los pequeños sirve también para los hombres.

513.2

Un hombre un día fue convocado por un gran rey, que le dijo: “He sabido que eres merecedor de un premio, porque eres sabio y honras tu ciudad con el trabajo y la ciencia. Ahora bien, no te voy a dar una cosa, sino que te voy a conducir a la sala de mis tesoros, de forma que elegirás lo que quieras y yo te lo daré. Así, juzgaré también si eres como la fama te describe”.

Y, contemporáneamente, el rey, acercándose a la terraza que rodeaba su atrio, echó una mirada a la plaza que estaba delante del palacio real. Vio pasar a un niñito vestido pobremente, un niño que ciertamente pertenecía a una familia pobrísima, y quizás era huérfano o mendigo. Se volvió hacia sus criados y dijo: “Id donde ese niño y traédmelo”.

Y los criados fueron, y volvieron con el niño, que temblaba por estar en presencia del rey.

A pesar de que los dignatarios de la corte le decían: “Inclínate, saluda, di: ‘Honor y gloria a ti, mi rey. Doblo mi rodilla ante ti, poderoso al que la Tierra exalta como al ser mayor que ningún otro’”, el niño no quería inclinarse y decir esas palabras, y los dignatarios, escandalizados, le daban fuertes meneos y decían: “¡Oh, rey, este niño paleto y sucio es un oprobio en tu morada! Permite que le echemos de aquí y le pongamos en medio de la calle. Si anhelas tener a tu lado a un niño, iremos a buscártelo entre los ricos de la ciudad, si es que estás cansado de los nuestros, y te lo traeremos. ¡Pero no este paleto, que no sabe siquiera saludar!…”.

El hombre rico y sabio, que antes se había humillado con cien reverencias serviles, profundas, como hallándose ante el altar, dijo: “Tus dignatarios tienen razón. Por la majestad de tu corona, debes impedir que no se tribute a tu sagrada persona el homenaje que le corresponde”, y, diciendo estas palabras, se postraba otra vez, hasta besar el pie del rey.

Pero el rey dijo: “No. Quiero tener a este niño conmigo. Y no sólo eso, sino que quiero conducirle a él también a la habitación de mis tesoros, para que elija lo que quiera; yo se lo daré. ¿Acaso no me es concedido, por el hecho de ser rey, hacer feliz a un pobre niño? ¿No es, acaso, súbdito mío como todos vosotros? ¿Acaso tiene la culpa de ser infeliz? No, ¡viva Dios que, al menos una vez, quiero hacerle feliz! Ven, niño, y no tengas miedo de mí” y le tendió la mano y el niño la tomó con sencillez y le dio en ella un beso espontáneo. El rey sonrió. Así que, entre dos filas de dignatarios inclinados en actitud de reverencia, por alfombras purpúreas con motivos de flores de oro, se dirigió hacia la estancia de los tesoros, llevando a la derecha al hombre rico y sabio y a la izquierda al niño ignorante y pobre. Y el manto regio contrastaba mucho con el vestidito deshilachado y los piececitos descalzos del pobre niño.

Entraron en el aposento de los tesoros, cuya puerta había sido abierta por dos grandes de la corte. Era una estancia alta, redonda, sin ventanas. Pero la luz llovía a través del techo, que era todo él una enorme lastra de mica. Una luz que a pesar de ser suave hacía lucir los bullones de oro de las arcas y las cintas purpuradas de muchos rollos colocados encima de altos y ornados ambones; rollos pomposos, con baqueta preciosa, cierre y marbete ornados de piedras brillantes. Obras raras, que sólo un rey podía poseer. Y, descuidado encima de un ambón de austero aspecto, obscuro, bajo, un rollo pequeño, retorcido alrededor de un palito blanco, atado con un basto cordón, lleno de polvo, como es propio de una cosa descuidada.

El rey, señalando a las paredes, dijo: “Ved, aquí están todos los tesoros de la Tierra, y otros aún más grandes que los tesoros terrestres. Porque aquí están todas las obras del ingenio humano, y hay también obras que proceden de fuentes sobrehumanas. Id, tomad lo que queráis”. Y se puso en el centro de la estancia, con los brazos cruzados, observando.

El hombre rico se dirigió primero a las arcas; alzó las tapas, con ansia cada vez más febril. Oro en barras y oro en joyas, plata, perlas, zafiros, rubíes, esmeraldas, ópalos… centelleo en todas las arcas… gritos de admiración a cada apertura… Luego se dirigió a los ambones y, al leer el título de los rollos, nuevos gritos de admiración brotaban de sus labios. En fin, el hombre, encendido por el entusiasmo, se volvió hacia el rey y dijo: “¡Tienes un sin par tesoro, y las piedras igualan en valor a los rollos y éstos a aquéllas! ¿Realmente puedo elegir libremente?”.

“Lo he dicho. Como si todo te perteneciera”.

El hombre se arrojó al suelo, rostro en tierra, y decía: “¡Yo te adoro, gran rey!”. Se levantó y corrió primero a las arcas y luego a los ambones y tomó de éstos y de aquéllas las mejores cosas que veía.

El rey, que había sonreído tras la barba una vez al principio, al ver la fiebre con que el hombre corría de una arca a otra, y luego otra vez al verle arrojarse al suelo adorando, y que sonreía por tercera vez al ver con qué codicia y con qué regla y preferencias elegía gemas y rollos, se volvió hacia el niño, que se había quedado a su lado, y le dijo: “¿Y tú no vas ahí a elegir las piedras bonitas y los rollos de valor?”.

El niño meneó la cabeza para decir que no.

“¿Y por qué?”.

“Porque no sé leer los rollos, y respecto a las piedras… no conozco su valor. Para mí son piedrecitas normales y nada más”.

“Pero te harían rico…”.

“No tengo padre ni madre ni hermanos. ¿De qué me serviría ir a mi refugio con un tesoro en mi pecho?”.

“Pero podrías comprarte con ello una casa…”.

“Seguiría viviendo en ella solo”.

“Vestidos”.

“Seguiría teniendo frío, porque falta el amor de mis padres”.

“Alimentos”.

“No podría saciarme con los besos de mi madre, ni comprarlos a ningún precio”.

“Maestros, y aprender a leer…”.

“Eso me gustaría más. Pero, ¿y qué leer?”.

“Las obras de los poetas, de los filósofos, de los sabios… y las palabras antiguas y las historias de los pueblos”.

“Son cosas inútiles, vanas o pasadas… No merece la pena”.

“¡Qué niño más estúpido!” exclamó el hombre, que ya tenía los brazos cargados de rollos, y el cinturón y la túnica en la delantera hinchados de gemas.

El rey sonrió una vez más tras la barba. Y, tomando al niño en brazos, le llevó a las arcas y, hundiendo la mano en las perlas, en los rubíes, en los topacios, en las amatistas, haciendo caer todo esto como lluvia llena de brillos, le incitó a que cogiera.

“No, rey, no quiero. Quisiera otra cosa…”.

El rey le llevó a los ambones y leyó estrofas de poetas, episodios de héroes, descripciones de países.

“¡Leer es más bonito! Pero no es eso lo que yo querría…”.

“¿Y entonces qué? Habla y yo te lo daré, niño”.

“No creo, rey, que puedas hacerlo, a pesar de tu poder. No es nada de aquí abajo…”.

“¡Ah, quieres obras no terrestres! Mira, entonces: aquí están las obras dictadas por Dios a sus siervos. Escucha” y leyó páginas inspiradas.

“Esto es mucho más bonito. Pero para entenderlo hay que saber primero bien el lenguaje de Dios. ¿No hay un libro que lo enseñe, que nos haga comprender qué es Dios?”.

El rey hizo un gesto de estupor y se cortó su sonrisa, pero apretó contra su corazón al niño.

El hombre, por el contrario, se rió burlonamente y dijo: “Ni los mayores sabios saben lo que es Dios, ¿y tú, niño ignorante, quieres saberlo? ¡Si quieres hacerte rico con eso!…”.

El rey le miró severo, mientras el niño respondió: “Yo no busco riquezas; busco amor, y un día me dijeron que Dios es Amor”.

El rey le llevó al ambón de austero aspecto donde estaba el pequeño rollo, atado con una cuerdecita y empolvado. Lo tomó, lo desenrolló y leyó las primeras líneas: “El que sea pequeño venga a mí, y Yo, Dios, le enseñaré la ciencia del amor. En este libro está contenida, y Yo…”.

“¡Esto es lo que quiero! Y conoceré a Dios. Y, teniéndole a Él, tendré todo. Dame este rollo, rey, y seré feliz”.

“¡Pero si no tiene valor en dinero! ¡Ese niño es realmente estúpido! No sabe leer y coge un libro. No sabe y no se quiere instruir. Es pobre y no coge tesoros”.

“Yo me esforzaré en poseer el amor y este libro me lo enseñará. ¡Bendito seas, oh rey, porque me das algo con lo que ya puedo no sentirme ni huérfano ni pobre!”.

“Al menos adórale, como he hecho yo, si crees que ahora por él eres feliz”.

“Yo no adoro al hombre, sino a Dios que le ha hecho tan bueno”.

“Este niño es el verdadero sabio de mi reino, oh hombre que usurpas la fama de sabio. El orgullo y la codicia te han embriagado hasta el punto de que has substituido la adoración a Dios por la adoración a la criatura. Y eso por el hecho de que la criatura te daba piedras y obras humanas. Y no has pensado que tienes las gemas, y yo las he tenido, porque Dios las ha creado, y tienes los rollos raros, donde está el pensamiento del hombre, porque Dios ha dado al hombre el intelecto. Este pequeño, que tiene hambre y frío, que está solo, que ha sufrido el azote de todos los dolores, que estaría disculpado y sería disculpable si se embriagase con la vista de las riquezas, pues mira: sabe dar a Dios un justo gracias por haber hecho bueno mi corazón, y sólo busca la única cosa necesaria: amar a Dios, conocer el amor para tener las verdaderas riquezas aquí y después. Hombre, yo he prometido que te daría lo que eligieras. La palabra del rey es sagrada. Vete, pues, con tus piedras y tus rollos: piedrecitas multicolores y… paja de humano pensamiento. Y vive temblando por los ladrones y las polillas: los primeros, enemigos de las gemas; las segundas, de los pergaminos. Y deslúmbrate con los vanos resplandores de esas lascas; desazónate con el sabor dulzón de la ciencia humana, que es sólo sabor y no alimento. Márchate, pues. Este niño se quedará a mi lado, y juntos nos esforzaremos en leer este libro que es amor, o sea, Dios. Y no veremos brillos vanos de frías gemas, ni el sabor de paja, dulzón, de las obras de humano saber. No. Los fuegos del Espíritu Eterno nos darán, ya desde aquí, el éxtasis del Paraíso y poseeremos la Sabiduría, más fortalecedora que el vino, más alimenticia que la miel. Ven, niño. A ti la Sabiduría te ha mostrado su rostro, para que la anhelases como esposa veraz”.

Y, expulsado el hombre, tomó consigo al niño y le instruyó en la divina Sabiduría, para que fuera, en la Tierra, un justo y un rey digno de la sagrada unción, y un ciudadano del Reino de Dios después de la vida.

Ésta es la parábola, prometida a los niños y propuesta a los adultos.

513.3

¿Os acordáis de lo que dice Baruc[1]?: “¿Por qué, oh Israel, estás en tierra enemiga, envejeces en un país extranjero, estás contaminado con los muertos, y eres del número de los que bajan al abismo?”. Y responde: “Porque has abandonado la fuente de la Sabiduría. Si hubieras caminado por el camino de Dios, habrías vivido en paz y para siempre”.

Escuchad, vosotros que demasiado frecuentemente os quejáis —porque sobremanera la patria ya no es nuestra, sino del dominador— de estar exiliados a pesar de vivir en la patria; os quejáis de esto y no sabéis que, respecto a lo que os espera en el futuro, esto es como una gota de posca respecto al cáliz inebriativo que se da a los condenados y que, vosotros lo sabéis, es amargo como ninguna otra bebida.

El pueblo de Dios sufre porque ha abandonado la Sabiduría. ¿Cómo podéis poseer prudencia, fuerza, inteligencia; cómo podéis siquiera saber dónde se hallan, para poder saber consiguientemente las cosas menores, si ya no bebéis en las fuentes de la Sabiduría? Su Reino no es de esta Tierra, sino que es la misericordia de Dios la que concede su fuente. Ella está en Dios. Es Dios mismo. Y Dios abre su seno para que descienda a vosotros.

Y bien, ¿acaso ahora Israel, que tiene, o ha tenido —y cree tener todavía, con la necia soberbia de los despilfarradores que han derrochado y que se creen todavía ricos y, creyéndose tales, exigen atenciones, y en realidad recogen solamente compasión o burla— Israel, que tiene o ha tenido riquezas, conquistas, honores, posee ya el único verdadero tesoro? No. Y pierde también los otros, porque el que pierde la Sabiduría pierde la capacidad de ser grande. De error en error va el que no conoce la Sabiduría. E Israel conoce muchas cosas, incluso demasiadas, pero ya no conoce la Sabiduría.

513.4

Bien dice Baruc: “Los jóvenes de este pueblo vieron la luz, habitaron en la tierra, pero no saben el camino de la Sabiduría ni conocen sus senderos, y sus hijos no la han recibido y ella se ha alejado”. ¡Se ha alejado de ellos! ¡Los hijos no la han recibido! ¡Proféticas palabras!

Yo soy la Sabiduría que os habla. Las tres cuartas partes de Israel no me acoge. Y la Sabiduría se aleja, y se alejará más, y le dejará sólo… ¿Qué harán entonces los que se creen gigantes y, por tanto, capaces de forzar al Señor a ayudarlos, a servirlos? ¿Gigantes útiles a Dios para fundar su Reino? No. Yo con Baruc digo esto: “Para fundar el Reino verdadero de Dios, Dios no eligirá a estos soberbios, y los dejará perecer en su necedad” fuera de sus senderos. Porque, para subir al Cielo con el espíritu y comprender las lecciones de la Sabiduría, se necesita un espíritu humilde, obediente y, sobre todo, un espíritu que sea todo amor, ya que la Sabiduría habla su lenguaje, o sea, habla el lenguaje del amor, pues es Amor. Para conocer sus senderos se requiere una mirada clara y humilde, libre de la ternaria concupiscencia. Para poseer la Sabiduría hay que comprarla con las monedas vivas: las virtudes.

Esto no lo tenía Israel, y Yo he venido a explicar la Sabiduría, a guiaros a su camino, a sembrar en vuestro corazón las virtudes. Porque Yo todo lo conozco y lo sé, y he venido a enseñárselo a Jacob mi siervo y a Israel, mi dilecto. He venido a la Tierra a conversar con los hombres, Yo, Palabra del Padre, a tomar de la mano a los hijos del hombre, Yo, Hijo de Dios y del hombre, Yo, Camino de la Vida. He venido para introduciros en la estancia de los tesoros eternos, Yo, a quien todo le ha sido dado por el Padre mío. He venido, Yo, Amador eterno, a tomar a mi Esposa, la Humanidad a la que quiero elevar a mi trono y a mi tálamo para que esté conmigo en el Cielo; y a introducirla en la estancia de los vinos para que se embriague con la verdadera Vid de la cual los sarmientos extraen la Vida.

Pero Israel es esposa holgazana y no se levanta de la cama para abrir a Aquel que ha venido. Y el Esposo se marcha. Pasará. Está para pasar. Después, Israel le buscará en vano, y encontrará no la misericordiosa caridad de su Salvador, sino los carros de guerra de los dominadores, y será aplastado y soltará soberbia y vida, después de haber querido aplastar incluso a la misericordiosa voluntad de Dios.

513.5

¡Oh, Israel, Israel, que pierdes la verdadera Vida por conservar una falaz ilusión de poder! ¡Oh, Israel, que crees salvarte y quieres salvarte por caminos que no son de Sabiduría, y que te pierdes vendiéndote a la Mentira y al Delito, náufrago Israel que no te aferras al fuerte cable lanzado para tu salvación, sino a los despojos de tu quebrantado pretérito; y la tempestad te lleva a otro lugar, a alta mar, en un mar aterrador y sin luz! ¡Oh Israel, ¿de qué te vale salvar tu vida, o presumir de salvarla, durante una hora, un año, un decenio, dos, tres decenios, a costa de un delito, y luego perecer eternamente? La vida, la gloria, el poder, ¿qué son? Burbuja de agua sucia en la superficie de un aguazal usado por los lavanderos; iridiscente no porque esté hecha de gemas, sino por la grasienta suciedad que con el nitro se hincha para formar bolas vacías destinadas a estallar sin que nada quede, aparte de un círculo en el agua limosa cargada de los sudores humanos. Una sola cosa es necesaria, oh Israel, poseer la Sabiduría. A costa incluso de la vida. Porque la vida no es la cosa más preciosa. Y más vale perder cien vidas que perder la propia alma».

Jesús ha terminado en medio de un silencio de admiración. Trata de abrirse paso y marcharse… Pero reclaman su beso los niños; y su bendición los adultos. Y sólo después de éstas, despidiéndose de Cleofás y Hermas de Emaús, puede marcharse.


Notes

  1. Il dit, en Ba 3, 10-13.20-21.26-28.
  2. à Jacob…, comme en Ba 3, 37-38. Dans le cellier des vins, comme dans Ct 2, 4.

Notas

  1. lo que dice Baruc, es decir Baruc 3, del cual siguen tres citas, que corresponden a los versículos 10-13, 20-21, 26-28.