Los Escritos de Maria Valtorta

585. Le sabbat qui précède l’entrée à Jérusalem.

585. El sábado anterior a la entrada en Jerusalén.

585.1

L’amour, tout comme la haine, incitent nombre de pèlerins réunis à Jérusalem, et même des habitants de Jérusalem, à prendre la route de Béthanie sans même attendre que le soleil soit tout à fait couché. Le crépuscule commence à peine lorsque les premiers arrivent à la maison de Lazare. Or il se trouve que ce sont les juifs les plus connus pour leur intransigeance. Mais quand Lazare, prévenu par ses serviteurs, s’étonne de cette violation du sabbat, il s’attire cette réponse pour le moins pharisaïque :

« De la Porte du Troupeau, on ne voit déjà plus le disque du soleil, donc nous avons pris la route en pensant que nous n’aurions sûrement pas dépassé la distance prescrite avant que le soleil ne disparaisse derrière les dômes du Temple. »

Un petit sourire ironique passe sur le visage plutôt sec de Lazare (car s’il est en bonne santé, s’il a bonne mine, il n’est vraiment pas gros). Et il leur répond poliment, mais d’un ton légèrement sarcastique:

« Et que voulez-vous voir ? Le Maître respecte le sabbat, et il repose. Il ne se borne pas à ne plus voir le disque du soleil pour estimer que le sabbat est terminé, mais il attend que le dernier rayon ait disparu pour cela.

– Nous savons qu’il est parfait ! Nous le savons bien ! Mais si nous nous sommes trompés, raison de plus pour le voir. Quelques minutes seulement, le temps qu’il nous absolve.

– Je regrette, mais je ne puis. Le Maître est fatigué, et il se repose. Je ne vais pas le déranger. »

585.2

Mais d’autres personnes arrivent, des pèlerins de partout qui prient, qui insistent pour voir Jésus. Aux Hébreux se mêlent des non-juifs et des prosélytes. Ils observent Lazare, ils le dévisagent comme si c’était un être irréel. Lazare supporte les désagréments d’une célébrité qu’il n’a pas recherchée, en répondant patiemment à ceux qui l’interrogent. Mais il n’enjoint pas aux serviteurs d’ouvrir le portail.

« Es-tu celui qui est revenu de la mort ? » demande un homme.

Il doit s’agit d’un sang mêlé car, du juif, il n’a que le gros nez aquilin caractéristique, alors que son accent et la forme de ses vêtements indiquent qu’il est étranger.

« Je le suis pour rendre gloire à Dieu, qui m’a tiré de la mort pour faire de moi un serviteur de son Messie.

– Mais était-ce une vraie mort ? s’interrogent d’autres.

– Demandez-le à ces notables juifs. Ils sont venus à mes funérailles et plusieurs furent présents à ma résurrection.

– Mais qu’as-tu ressenti ? Où étais-tu ? Que te rappelles-tu ? Quand tu es redevenu vivant, que t’est-il arrivé ? Comment t’a-t-il ressuscité ? Pourrions-nous voir le tombeau ? De quoi es-tu mort ? Es-tu vraiment en bonne santé, désormais ? N’as-tu plus aucune marque de tes plaies ? »

Lazare, patiemment, essaie de répondre à tout le monde. Mais s’il lui est facile de dire qu’il se porte très bien et que les marques des plaies ont disparu au cours des mois qui ont suivi sa résurrection, il ne peut décrire ce qu’il a ressenti ni comment il est ressuscité. Il répond:

« Je ne sais pas. Je me suis retrouvé vivant dans mon jardin, parmi mes serviteurs et mes sœurs. Dépouillé du suaire, j’ai vu le soleil, la lumière, j’ai eu faim, j’ai mangé, j’ai profité de la vie et du grand amour du Rabbi pour moi. Pour le reste, ceux qui étaient présents le savent mieux que moi. En voici trois qui parlent, et là-bas deux qui arrivent. »

(Ces deux derniers sont Jean et Eléazar, membres du Sanhédrin, alors que les trois qui discutent sont deux scribes et un pharisien que j’ai effectivement vus à la résurrection de Lazare, mais dont je ne me rappelle pas les noms).

« Ils refusent de parler à des gens comme nous, qui ne sommes pas juifs ! Allez les interroger, vous qui êtes juifs…

585.3

Mais toi, fais-nous voir le tombeau où tu te trouvais. »

On ne saurait se montrer plus insistant, de sorte que Lazare se décide. Il glisse un mot aux serviteurs, puis se tourne vers le petit groupe :

« Prenez la route qui passe entre cette demeure et mon autre maison. Je viendrai à votre rencontre pour vous conduire au tombeau, bien qu’il n’y ait à voir qu’une cavité ouverte dans une strate de roche.

– Peu importe ! Allons ! Allons-y !

– Lazare ! Arrête-toi ! Pouvons-nous venir, nous aussi ? A moins qu’on ne nous défende ce qui est permis aux étrangers ? demande un scribe.

– Non, Archélaüs. Accompagne-nous, si tu ne te sens pas contaminé d’approcher d’un tombeau.

– Ce n’est plus un tombeau, puisqu’il ne contient pas la mort.

– Mais il l’a contenue quatre jours durant. On est, pour beaucoup moins, réputé impur en Israël ! Celui qui effleure de son vêtement quelqu’un qui a touché un cadavre, vous dites qu’il est impur, or mon tombeau dégage encore des relents de mort bien qu’étant ouvert depuis si longtemps.

– Peu importe. Nous nous purifierons. »

Lazare regarde les deux pharisiens Jean et Eléazar, et leur dit:

« Vous aussi, vous venez ?

– Oui, nous venons. »

585.4

Lazare se dirige rapidement vers le côté bordé par des haies hautes et épaisses comme des murs, il ouvre un portail inséré dans l’une d’entre elles, et il se présente sur la route qui mène à la maison de Simon. Il fait alors signe d’avancer à ceux qui attendent, et il les conduit au tombeau. Un rosier en fleurs en contourne l’entrée, mais il ne suffit pas pour supprimer l’horreur qui émane d’une tombe ouverte. Sur la roche inclinée, sous l’arc fleuri, on peut lire : “ Lazare, sors !

Les malveillants le remarquent aussitôt et ils s’offusquent :

« Pourquoi as-tu fait graver là ces mots ? Tu n’aurais pas dû[1] !

– Pourquoi ? Chez moi, je peux faire ce que je veux, et personne ne peut m’accuser de péché si j’ai voulu fixer sur la roche, afin qu’ils soient ineffaçables, les mots du cri divin qui m’a rendu la vie. Quand je serai à l’intérieur, et que je ne pourrai plus célébrer la puissance du Rabbi, je veux que le soleil les lise encore sur la pierre, et que les vents les apprennent aux arbres, que les oiseaux et les fleurs les caressent, en continuant à ma place de bénir le cri du Messie, qui m’a tiré de la mort.

– Tu es un païen ! Tu es sacrilège ! Tu blasphèmes notre Dieu. Tu célèbres le sortilège du fils de Belzébuth. Gare à toi, Lazare !

– Je vous rappelle que vous êtes chez moi, venus sans y avoir été invités et dans une intention indigne. Vous êtes pires qu’eux, qui sont païens, mais reconnaissent un Dieu en celui qui m’a ressuscité.

– Anathème ! Tel Maître, tel disciple. Quelle horreur ! Eloignons-nous ! Fuyons loin de ce cloaque impur. Corrupteur d’Israël, le Sanhédrin se souviendra de tes paroles.

– Et Rome de vos complots. Sortez ! »

Lazare, qui est habituellement si doux, se rappelle soudain qu’il est le fils de Théophile, et il les chasse comme une bande de vauriens. Il reste les pèlerins de toutes les régions, qui regardent, qui demandent, qui implorent de voir le Christ.

585.5

« Vous le verrez en ville, mais pas maintenant. Cela m’est impossible.

– Ah ! il vient en ville ? Vraiment ? Tu ne mens pas ? Il vient malgré leur haine ?

– Oui. Partez maintenant, et soyez dans la paix. Vous voyez comment la maison repose ? On ne voit personne, on n’entend pas le moindre mot. Vous avez vu ce que vous vouliez : le ressuscité et le lieu de sa sépulture. Maintenant, partez, mais ne rendez pas votre curiosité stérile. Que le fait de m’avoir vu, moi, vivante preuve de la puissance de Jésus Christ, l’Agneau de Dieu et le Messie très saint, puisse vous amener tous sur son chemin. C’est à cause de cette espérance que je suis content d’être ressuscité : car j’espère que ce miracle pourra toucher ceux qui doutent et convertir les païens, en les persuadant tous qu’un seul est le vrai Dieu et un seul le vrai Messie : Jésus de Nazareth, le Maître. »

Le groupe se sépare de mauvais gré. Pour une personne qui part, il en arrive dix, et la foule continue à grossir. Mais Lazare, avec l’aide de quelques serviteurs, réussit à repousser tout le monde dehors et à fermer les grilles.

585.6

Il est sur le point de se retirer en ordonnant : “ Surveillez l’endroit, pour qu’on ne force pas la clôture ou qu’on ne la saute pas. Le soir va bientôt descendre, et ils vont s’en aller à leurs abris ”, quand il voit sortir d’un massif de myrte Eléazar et Jean.

« Quoi ? Je ne vous avais pas vus, et je croyais…

– Ne nous chasse pas. Nous sommes entrés dans un massif pour ne pas être vus. Nous devons parler au Maître. C’est nous qui sommes venus, car nous sommes moins suspects que Joseph et Nicodème. Mais nous souhaitons n’être vus de personne, excepté de toi et du Maître… Tes serviteurs sont-ils sûrs ?

– Dans la maison de Lazare, c’est la coutume de ne voir et n’entendre que ce qui plaît au maître, et de ne rien savoir pour les étrangers. Mais prenons ce chemin, entre ces deux murs de verdure plus épais qu’un mur. »

Il les conduit dans un sentier qui passe entre la double barrière impénétrable des buis et des lauriers.

« Restez ici, je vous amènerai Jésus.

– Que personne ne s’en aperçoive !…

– Ne craignez rien. »

585.7

L’attente dure peu. Bientôt, sur le sentier que l’entrelacement des branches plonge dans une semi-obscurité, Jésus apparaît, tout de blanc vêtu. Lazare reste en bordure comme s’il était de garde, ou par prudence. Mais Eléazar lui dit, ou plutôt lui fait signe d’approcher.

Lazare s’avance donc, pendant que Jésus salue les deux hommes qui lui adressent de profonds hommages.

« Maître, et toi, Lazare, écoutez. Dès que s’est répandue la nouvelle que tu es venu et que tu te trouves à Béthanie, le Sanhédrin s’est réuni chez Caïphe. Tout ce qui se fait est abusif… Et il a décidé… Ne te berce pas de faux espoirs, Maître ! Sois circonspect, Lazare ! Ne vous laissez pas séduire par une paix qui n’est que feinte ! L’apparente somnolence du Sanhédrin, c’est une feinte, Maître. Une feinte pour t’attirer et te capturer sans que la foule s’agite et se prépare à te défendre. Ton sort est fixé, et le décret ne changera pas. Que ce soit demain ou dans un an, il s’accomplira. Le Sanhédrin n’oublie jamais ses vengeances. Il sait attendre l’occasion favorable, mais ensuite… Toi aussi, Lazare, ils veulent te faire disparaître, te prendre, te supprimer parce qu’à cause de toi, il y en a trop qui les abandonnent pour suivre le Maître. Tu as employé toi-même le mot juste, tu es le témoignage de son pouvoir. Or ils veulent le détruire. Les foules oublieront vite, ils le savent. Après ta disparition et celle du Rabbi, beaucoup d’ardeurs s’éteindront.

– Non, Eléazar ! Elles flamberont ! s’exclame Jésus.

– Oh ! Maître ! Mais qu’y aura-t-il, si tu es mort ? Qu’est-ce qui fera flamber la foi en toi, en supposant qu’elle existe, si tu es éteint ? J’espérais n’avoir qu’une agréable nouvelle à t’annoncer et te faire une invitation : mon épouse va bientôt donner le jour au fils que ta justice a fait fleurir, en restaurant la paix[2] entre deux cœurs en tempête. Il naîtra pour la Pentecôte. Je voudrais te prier de venir le bénir. Si tu entres sous mon toit, tout malheur en sera pour toujours éloigné, dit le pharisien Jean.

– Je te donne dès maintenant ma bénédiction…

– Ah ! tu ne veux pas venir chez moi ! Tu ne me crois pas loyal ! Je le suis, Maître ! Dieu me voit !

– Je le sais. C’est que… je ne serai plus parmi vous à la Pentecôte.

– Mais l’enfant naîtra dans ma maison de campagne…

– Je le sais, mais je n’y serai pas. Et pourtant toi, ton épouse, celui qui va naître et les enfants que tu as déjà, ont ma bénédiction. Merci d’être venus. Maintenant, partez. Conduis-les par le sentier qui passe de l’autre côté de la maison de Simon, afin qu’on ne puisse les voir… Pour ma part, je retourne à la maison. Paix à vous… »

585.1

Amor y odio mueven a muchos de los peregrinos congregados en Jerusalén, y de los propios jerosolimitanos, a ir a Betania sin esperar siquiera a que se complete el ocaso. De forma que cuando los primeros llegan a la casa de Lázaro el Sol apenas ha comenzado a ponerse. Y a Lázaro —que, avisado por los domésticos, muestra su asombro ante esta violación del sábado (porque los primeros en llegar han sido precisamente los más conocidos de entre los más intransigentes judíos)— le dan éstos esta respuesta verdaderamente farisaica: «Desde la Puerta del Rebaño ya no se veía la bola del Sol, y entonces hemos empezado el camino, seguros de que no íbamos a superar la medida prescrita antes de que el Sol declinara tras las cúpulas del Templo».

En el rostro enjuto de Lázaro —Lázaro está sano y tiene buen aspecto, pero ciertamente no está gordo— se dibuja una ligera sonrisa irónica. Y les responde, con garbo pero también con un leve sarcasmo: «¿Y qué queréis ver? El Maestro respeta su sábado. Descansa. No se limita a no ver la bola del Sol para considerar terminado su descanso, sino que espera a que se apague el último rayo de sol para decir: “El sábado ha terminado”».

«¡Sabemos que es perfecto! ¡Lo sabemos! Pero, si hemos cometido un error, razón de más para verle. Sólo un poco, lo necesario, al menos, para ser absueltos por Él».

«Lo siento. No puedo. El Maestro está descansando y reposa. Yo no le molesto».

585.2

Pero llega más gente, y son peregrinos procedentes de todos los lugares; gente que suplica, que insiste en ver a Jesús. Con los hebreos están mezclados gentiles, y con éstos prosélitos. Y observan a Lázaro y le miran de reojo como si fuera un ser irreal. Lázaro soporta la molestia de esta celebridad no buscada, respondiendo pacientemente a los que le hacen preguntas. Pero no da la orden a los servidores de que abran la cancilla.

«¿Eres tú el hombre resucitado de la muerte?» pregunta uno que tiene claro aspecto de ser mestizo, porque de hebreo no tiene más que la típica nariz más bien gruesa y aguileña, mientras que el acento y la manera de vestir revelan que es extranjero.

«Lo soy, para dar gloria a Dios, que me sacó de la muerte para hacerme siervo de su Mesías».

«¿Pero fue una muerte verdadera?» preguntan otros.

«Preguntádselo a esos judíos importantes. Ellos vinieron a mis funerales y muchos estuvieron presentes en mi resurrección».

«¿Pero qué sentiste? ¿Dónde estabas? ¿Qué recuerdas? Cuando volviste a la vida, ¿qué sucedió en ti? ¿Cómo te resucitó?… ¿No se puede ver el sepulcro donde estuviste? ¿De qué moriste? ¿Ahora estás perfectamente? ¿Ya no tienes ni siquiera las señales de las llagas?».

Lázaro, paciente, trata de responder a todos. Pero, si bien le resulta fácil decir que se encuentra perfectamente y que incluso las señales de las llagas durante los meses que han pasado desde que resucitó se han borrado ya, no puede decir lo que sintió y cómo le resucitó. Y responde: «No lo sé. Me encontré vivo en mi jardín, en medio de los criados y de mis hermanas. Cuando me liberaron del sudario, vi el Sol, la luz, tuve hambre, comí, sentí la alegría de vivir y del gran amor del Rabí por mí. Lo demás, más que yo, lo saben los que se encontraban presentes. Ahí están tres de ellos hablando, y otros dos ahí llegan». (Son estos últimos Juan y Eleazar, miembros del Sanedrín, mientras que los tres que están hablando son dos escribas y un fariseo que efectivamente vi en la resurrección de Lázaro, pero cuyo nombre no recuerdo).

«¡Ésos a nosotros que somos gentiles no nos hablan! Id vosotros, que sois judíos, a preguntarles…

585.3

Pero tú enséñanos el sepulcro donde estuviste». Se muestran insistentes al máximo.

Lázaro se decide. Dice algo a los domésticos y luego se dirige a la gente: «Id por ese camino que va entre ésta y la otra casa mía. Yo salgo a vuestro encuentro para llevaros al sepulcro, aunque, en realidad, lo único que se ve es un agujero abierto en un estrato de roca».

«¡No importa! ¡Vamos! ¡Vamos!».

«¡Espera, Lázaro! ¿Podemos ir también nosotros? ¿O para nosotros está prohibido lo que se concede a extranjeros?» dice un escriba.

«No, Arquelao. Ven si quieres, si es que no te contamina el acercarte a un sepulcro».

«No me contamina porque no contiene muerte».

«Pero la contuvo durante cuatro días. ¡Por mucho menos uno es considerado impuro en Israel! El que roza con su vestido a uno que tocó un cadáver decís que es impuro. Y mi sepulcro, a pesar de que desde hace mucho esté abierto, todavía despide tufaradas de muerte».

«No importa. Nos purificaremos».

Lázaro mira a los dos fariseos Juan y Eleazar y les dice: «¿También venís vosotros?».

«Sí, vamos».

585.4

Lázaro va a buen paso hacia el lado limitado por los setos altos y compactos como muros. Abre una cancilla que está encajada en uno de ellos. Se asoma al camino que lleva a la casa de Simón y hace una señal a los que esperan para que prosigan.

Los guía hacia el sepulcro. Un rosal florecido ciñe su entrada, pero no es suficiente para anular el horror emanado por una tumba abierta. En la roca inclinada bajo el arco florecido se leen las palabras: «¡Lázaro, sal afuera!».

Los malévolos las ven en seguida, y en seguida dicen: «¿Por qué has dicho que esculpan ahí esas palabras? ¡No debías[1] hacerlo!».

«¿Que por qué? En mi casa puedo hacer lo que quiera, y nadie puede acusarme de pecado por haber querido fijar en la roca, para que fueran incancelables, las palabras del grito divino que me devolvió la vida. Cuando esté ahí dentro y no pueda ya celebrar la potencia misericordiosa del Rabí, quiero que el Sol las siga leyendo en la piedra, y que las plantas las aprendan de los vientos y las acaricien los pájaros y las flores, y sigan por mí bendiciendo el grito del Cristo que me llamó de la muerte».

«¡Eres un pagano! ¡Eres un sacrílego! Blasfemas contra nuestro Dios. Celebras el sortilegio del hijo de Belcebú. ¡Cuidado, Lázaro!».

«Os recuerdo que estoy en mi casa y que estáis en mi casa, y que habéis venido sin que nadie os llamara, y, además, con innoble finalidad. Sois peores que éstos, que son paganos pero que reconocen a un Dios en el resucitador».

«¡Anatema! Como es el Maestro, así es el discípulo. ¡Qué horror! ¡Vámonos! Fuera de esta cloaca inmunda. ¡Corruptor de Israel, el Sanedrín recordará tus palabras!».

«Y Roma, vuestros complots. ¡Salid de aquí!». Lázaro, siempre manso, trae a su memoria que es hijo de Teófilo, y los echa como a una manada de perros.

585.5

Se quedan los peregrinos, de todas las procedencias. Y éstos preguntan y miran e imploran ver a Jesús.

«Le veréis en la ciudad. Ahora no. No puedo».

«¡Ah, pero va a la ciudad? ¿Realmente va a la ciudad? ¿No mientes? ¿Va, a pesar de que le odien tanto?».

«Va. Ahora marchaos, tranquilos. ¿Veis como la casa descansa? No se ve a nadie ni se oye ninguna voz. Habéis visto lo que queríais ver: al resucitado y el lugar de su sepultura. Ahora marchaos. Pero no dejéis que la curiosidad sea estéril. ¡Que el hecho de haberme visto a mí, que soy prueba viva del poder de Jesucristo, Cordero de Dios y Mesías santísimo, os conduzca a todos a su camino! Por esta esperanza me siento contento de haber resucitado, porque espero que el milagro pueda hacer reaccionar a los titubeantes y convertir a los paganos, de forma que persuada a todos de que uno sólo es el verdadero Dios y uno sólo es el verdadero Mesías: Jesús de Nazaret, Maestro santo».

La gente, remolona, desaloja el lugar. Y, si uno se marcha, diez vienen; porque nueva gente sigue viniendo. Pero Lázaro logra con la ayuda de algunos criados empujar afuera a todos y cerrar las cancillas.

585.6

Hace ademán de querer retirarse. Ordena: «Vigilad por que no fuercen las cancillas o salten por encima de ellas. Pronto anochecerá y se marcharán a sus lugares de alojamiento». Pero, en esto, ve que de tras una espesura de mirtos salen Eleazar y Juan. «¿Qué? No os había visto y creía…».

«No nos expulses. Hemos entrado en una espesura para no ser vistos. Tenemos que hablar con el Maestro. Hemos venido nosotros porque sospechan menos de nosotros que de José y Nicodemo. Pero no quisiéramos ser vistos por nadie, aparte de por ti y por el Maestro… ¿Son de fiar tus criados?».

«En casa de Lázaro existe la usanza de ver y oír sólo lo que agrada al dueño, y de no saber nada para los extraños. Venid. Por este sendero. Entre estas dos paredes vegetales más opacas que un muro». Los guía por el caminito que hay entre la dúplice, impenetrable barrera de bojes y de laureles. «Quedaos aquí. Os traigo a Jesús».

«¡Que nadie se percate!…».

«No temáis».

585.7

La espera dura poco. Pronto en el sendero, semiobscuro por la enramada, aparece Jesús, blanco todo con su túnica de lino. Lázaro se queda en el límite del sendero como si estuviera de guardia, o por prudencia. Pero Eleazar le dice —más que decírselo, se lo indica con un gesto— que se acerque. Lázaro se acerca mientras Jesús saluda a los dos, que le reverencian inclinándose profundamente.

«Maestro, escucha, y tú también, Lázaro. En cuanto ha corrido la noticia de tu llegada y de que estás aquí, el Sanedrín se ha reunido en casa de Caifás. Todo lo que se hace es un abuso… Y ha decidido… ¡No te hagas falsas ilusiones, Maestro! ¡Vigila, Lázaro! Que no os seduzca la falsa calma, la aparente somnolencia del Sanedrín. Es una simulación, Maestro; una simulación para atraerte hacia ellos y apresarte sin que la muchedumbre se altere y se prepare a defenderte. Tu suerte está signada y el decreto no se cambia. Puede ser mañana o dentro de un año, pero se cumplirá. El Sanedrín no olvida nunca sus venganzas. Espera, sabe esperar la ocasión propicia, ¡pero luego!… Y también tú, Lázaro. Quieren quitarte de en medio, apresarte, eliminarte, porque por causa tuya demasiados los abandonan para seguir al Maestro. Tú —lo has dicho con exactas palabras— eres el testimonio de su poder. Y quieren destruir ese testimonio. Las muchedumbres pronto olvidan. Ellos eso lo saben. Una vez desaparecidos tú y el Rabí, se apagarán muchos ardores».

«¡No, Eleazar! ¡Arderán con viva llama!» dice Jesús.

«¡Oh, Maestro! ¿Pero… qué… si Tú estás muerto?: ¿de qué nos servirá el que la fe en ti —admitámoslo— se alce con viva llama, si Tú estás apagado? Yo esperaba tan sólo poder decirte algo alegre y hacerte una invitación: mi esposa pronto dará a luz al hijo que tu justicia ha hecho florecer poniendo de nuevo la paz entre dos corazones en tempestad. Nacerá para Pentecostés. Quisiera decirte que vinieras a bendecirle. Si entras bajo mi techo, toda calamidad quedará para siempre alejada de mi hogar» dice el fariseo Juan.

«Te doy ya desde ahora mi bendición…».

«¡Entonces es que no quieres venir a mi casa! ¡No me crees leal! ¡Lo soy, Maestro! ¡Dios me ve!».

«Lo sé. Es que… para Pentecostés ya no estaré entre vosotros».

«Pero el niño nacerá en la casa que tengo en el campo…».

«Ya lo sé. Pero Yo ya no estaré. No obstante, tú, tu esposa, el que nacerá y los hijos que ya tienes tenéis mi bendición. Os doy las gracias por haber venido. Ahora marchaos. Guíalos por el sendero hasta más allá de la casa de Simón. Que no los vean… Yo vuelvo a casa. La paz a vosotros…».


Notes

  1. Tu n’aurais pas dû, conformément à la prescription de Lv 26, 1.
  2. restaurant la paix, comme le relate le chapitre 409.

Notas

  1. No debías, por deferencia hacia la prescripción de Levítico 26, 1.