Los Escritos de Maria Valtorta

64. La guérison du paralytique à Capharnaüm.

64. El paralítico curado en Cafarnaúm.­

64.1

Je vois les rives du lac de Génésareth ainsi que les barques des pécheurs tirées sur la rive. Là, adossés aux barques, se trouvent Pierre et André, occupés à raccommoder les filets que leurs employés leur apportent, dégoulinants, après les avoir débarrassés dans le lac des débris qui y sont restés accrochés. A une dizaine de mètres, Jean et Jacques, penchés sur leur barque, s’occupent à tout mettre en ordre, aidés par un jeune employé et par un homme de cinquante à cinquante-cinq ans qui, je pense, est Zébédée, car l’employé l’appelle “ patron ” et il ressemble beaucoup à Jacques.

Pierre et André, les épaules appuyées à la barque, travaillent silencieusement à réparer les mailles et les flotteurs de position. De temps à autre seulement, ils échangent quelques mots sur leur travail qui, à ce que je comprends, a été infructueux.

Pierre ne se plaint pas de sa bourse vide, ni de la fatigue inutile, mais il dit :

« Cela me déplaît… car comment ferons-nous pour donner de la nourriture à ces pauvres gens ? Il ne nous arrive que de rares offrandes et, ces dix deniers et sept drachmes que nous avons reçus pendant ces quatre jours, je n’y touche pas. Seul le Maître doit nous indiquer à qui doit aller cet argent. Or il ne revient pas avant le sabbat ! Si encore notre pêche avait été bonne !… Le menu fretin, je l’aurais cuisiné et donné à ces pauvres gens… et s’il s’était trouvé quelqu’un pour murmurer à la maison, cela ne m’aurait rien fait. Les gens bien portants peuvent chercher des vivres, mais les malades !…

– Et puis ce paralytique !… Ils ont déjà fait tant de chemin pour l’amener ici…, dit André.

– Ecoute, mon frère. Moi je pense… qu’on ne peut rester séparés et je ne sais pas pourquoi le Maître ne veut pas que nous restions tout le temps avec lui. Au moins… je ne verrais plus ces pauvres gens que je ne puis secourir, et si je les voyais, je pourrais leur dire : “ Il est ici. ”

64.2

– Je suis ici ! »

Jésus s’est approché en marchant doucement sur le sable mou.

Pierre et André sursautent. Ils poussent un cri :

« Oh ! Maître ! » et appellent : « Jacques, Jean ! C’est le Maître, venez ! »

Les deux hommes accourent et tous se pressent auprès de Jésus. C’est à qui embrasse son habit, ses mains, Jean va jusqu’à lui passer le bras autour de la taille et poser sa tête sur sa poitrine. Jésus lui donne un baiser sur les cheveux.

« De quoi parliez-vous ?

– Maître… nous disions que nous aurions bien voulu que tu sois ici.

– Pourquoi, mes amis ?

– Pour te voir et t’aimer, et puis pour des pauvres et des malades. Ils t’attendent depuis deux jours et plus… J’ai fait ce que je pouvais. Je les ai mis là, tu vois, dans cette cabane, dans ce champ inculte. C’est là que les artisans qui s’occupent des barques travaillent aux réparations. J’y ai abrité un paralytique, un homme en proie à une forte fièvre, un enfant qui se meurt sur le sein de sa mère. Je ne pouvais les envoyer à ta recherche.

– Tu as bien fait. Mais comment as-tu pu les secourir, eux et ceux qui les ont amenés ? Tu m’as dit qu’ils sont pauvres !

– Certainement, Maître. Les riches ont des chars et des chevaux. Les pauvres, eux, n’ont que leurs jambes. Ils sont en trop mauvais état pour venir te trouver. J’ai fait comme j’ai pu. Regarde : voici l’obole que j’ai reçue. Je n’y ai pas touché. Tu t’en chargeras.

– Pierre, tu pouvais la donner toi-même. Bien sûr… mon Pierre, je suis peiné qu’à cause de moi tu aies subi reproches et fatigues.

– Non, Seigneur, tu ne dois pas t’en affliger. Moi, je n’en souffre pas. Cela me peine seulement de n’avoir pu faire preuve de plus de charité. Mais crois-le bien, j’ai fait – nous avons tous fait – ce que nous avons pu.

– Je le sais. Je sais que tu as travaillé pour rien. Mais, en l’absence de la nourriture, ta charité reste : vivante, active, sainte aux yeux de Dieu. »

64.3

Des enfants sont accourus en criant :

« C’est le Maître ! C’est le Maître ! Voilà Jésus, voilà Jésus ! »

Ils s’attachent à lui, qui les caresse tout en parlant à ses disciples.

« Simon, j’entre dans ta maison. Toi et vous autres allez dire que je suis arrivé, puis amenez-moi les malades. »

Les disciples partent rapidement dans plusieurs directions. Mais tout Capharnaüm sait déjà que Jésus est arrivé grâce aux enfants qui ressemblent à des abeilles sorties de la ruche pour aller vers les fleurs, en l’occurrence les maisons, les rues, les places. Tout joyeux, ils vont et viennent, portant la nou­velle à leur maman, aux passants, aux vieillards assis au soleil, après quoi ils reviennent se faire caresser encore par celui qui les aime. L’un d’eux s’enhardit :

« Parle-nous, parle pour nous, Jésus, aujourd’hui. Nous t’aimons bien, tu sais, et nous sommes meilleurs que les hommes. »

Jésus sourit au petit psychologue et promet :

« Je parlerai pour vous seuls. »

Et, suivi par les enfants, il va à la maison et entre avec sa salutation habituelle :

« Que la paix soit dans cette maison ! »

Les gens affluent dans la grande pièce de derrière, réservée aux filets, cordages, paniers, rames, voiles et provisions. On voit que Pierre l’a mise à la disposition de Jésus. Il a tout entassé dans un coin pour faire de la place. De là, on ne voit pas le lac, on entend seulement le léger clapotis des vagues. On voit en revanche le muret verdâtre du jardin, avec la vieille vigne et le figuier feuillu. Il y a des gens jusque sur la route, débordant de la pièce dans le jardin, et de là sur le chemin.

64.4

Jésus commence à parler. Au premier rang, cinq person­nages… de haut rang ont d’autorité pris la place, grâce à la crainte qu’ils inspirent au peuple. Leurs larges manteaux, leurs riches habits et leur orgueil, tout indique que ce sont des pharisiens et des docteurs. Jésus cependant tient à avoir autour de lui ses petits : une couronne de petits visages innocents, aux yeux lumineux et aux sourires angéliques, qui se lèvent pour le contempler. Jésus parle, et tout en parlant, caresse de temps à autre la tête frisée d’un bambin assis à ses pieds qui tient sa tête appuyée sur ses genoux, sur ses bras croisés. Jésus parle assis sur un grand tas de filets et de paniers.

« “ Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux par­terres embaumés, pour se repaître dans les jardins et pour cueillir des lys… Il se repaît parmi les lys ” : ce sont les mots de Salomon[1], fils de David, dont je descends, moi, le Messie d’Israël.

Mon jardin ! Quel jardin est plus beau et plus digne de Dieu que le Ciel, celui dont les fleurs sont les anges que Dieu a créés ? Et pourtant non. C’est un autre jardin qu’a voulu le Fils unique du Père, le Fils de l’homme, car pour l’homme, je me suis revêtu de chair sans laquelle je ne pourrais racheter[2] les fautes de la chair de l’homme. Ce jardin aurait pu être de peu inférieur au jardin du Ciel si les fils d’Adam, les fils de Dieu, s’étaient répandus du paradis terrestre, comme les douces abeilles au sortir d’une ruche, pour peupler la terre d’un peuple de saints tout entier destiné au Ciel. Mais l’Ennemi a semé ronces et épines dans le cœur d’Adam, et de là, elles se sont répandues sur la terre. Ce n’est plus un jardin, mais une forêt sauvage et cruelle où réside la fièvre et où se niche le serpent.

Toutefois, le Bien-Aimé du Père a encore un jardin, sur cette terre où règne Mammon : le jardin où il va se repaître de sa cé­leste nourriture que sont amour et pureté ; le parterre où il cueille les fleurs qui lui sont chères, où ne se trouvent pas les taches de la sensualité, de la convoitise, de l’orgueil. Ceux-ci. (Jésus caresse le plus grand nombre d’enfants qu’il peut, passant la main sur la couronne des petites têtes attentives, une unique caresse qui les effleure et les fait sourire de joie.) Voici mes lys.

Salomon, dans toute sa richesse, n’a pas possédé de plus beau vêtement que le lys qui parfume la vallée, ni de diadème d’une beauté plus immatérielle et d’une grâce plus éclatante que celle du calice au teint de perle d’un lys. Et pourtant, pour mon cœur, il n’y a pas de lys qui vaille un seul de ces tout-petits. Il n’y a pas de parterre, il n’y a pas de jardin de riches, planté uniquement de lys, qui vaille autant qu’un seul de ces enfants purs, innocents, sincères et simples.

O hommes ! O femmes d’Israël ! Et vous, grands et humbles par la fortune et la situation, écoutez ! Vous qui êtes ici pour me connaître et m’aimer, sachez donc quelle est la condition primordiale pour être à moi. Je ne vous dis pas des paroles difficiles. Je ne vous donne pas d’exemples plus difficiles encore. Je vous dis : “ Prenez exemple sur ceux-ci. ”

Qui d’entre vous n’a pas chez lui un fils, un petit-fils, un petit frère encore enfant, encore tout petit ? N’est-il pas un repos, un réconfort, un lien entre les époux, entre les parents, entre les amis, l’un de ces innocents dont l’âme est pure comme une aube sereine, dont le visage dissipe les nuages et fait naître l’espoir, dont les caresses sèchent les larmes et déversent une force vi­tale ? Pourquoi un tel pouvoir chez eux ? Ils sont pourtant faibles, désarmés, encore ignorants. Parce qu’ils ont Dieu en eux, ils ont la force et la sagesse de Dieu. La vraie sagesse : ils savent aimer et croire. Ils savent croire et vouloir. Ils savent vivre dans cet amour et dans cette foi. Soyez comme eux : simples, purs, aimants, sincères, croyants.

Il n’est pas de sage en Israël qui soit plus grand que le plus petit de ceux-ci, dont l’âme est à Dieu et à laquelle appartient son Royaume. Vous qui êtes bénis du Père, aimés par le Fils du Père, vous les fleurs de mon jardin, que ma paix soit sur vous et sur ceux qui vous imiteront par amour pour moi. »

Jésus a terminé.

64.5

« Maître ! Crie Pierre du milieu de la foule, il y a ici des ma­lades. Deux peuvent attendre que tu sortes, mais celui-ci est bloqué par la foule… et puis il ne peut se tenir debout, et nous ne pouvons passer. Je le renvoie ?

– Non, descendez-le par le toit.

– Bien, nous le faisons tout de suite. »

On entend marcher sur le toit de la pièce ; comme elle ne fait pas vraiment partie de la maison, elle n’a pas de terrasse de ciment, mais une sorte de revêtement de fascines qui porte des espèces d’ardoises. Je ne sais de quelles pierres il peut s’agir. On pratique une ouverture et, avec des cordes, on descend le grabat sur lequel se trouve l’infirme. Il arrive juste devant Jésus. La foule s’agglutine plus encore, pour mieux voir.

« Tu as eu une grande foi, comme aussi tes porteurs.

– Oh ! Seigneur ! Comment ne pas en avoir pour toi ?

– Eh bien, je te le dis : mon fils (l’homme est jeune), tous tes péchés te sont remis. »

L’homme le regarde en pleurant… Peut-être reste-t-il un peu insatisfait parce qu’il espérait une guérison physique. Les pharisiens et les docteurs murmurent. Du nez, du front et de la bouche, ils font une grimace dédaigneuse.

« Pourquoi ces murmures, dans vos cœurs plus encore que sur vos lèvres ? D’après vous, est-il plus facile de dire au paraly­tique : “ Tes péchés te sont remis ”, ou bien : “ Lève-toi, prends ton grabat et marche ” ? Vous pensez que seul Dieu peut remettre les péchés, mais vous ne savez pas dire ce qu’il y a de plus grand, car cet homme, qui a perdu l’usage de ses facultés corporelles, a dépensé toutes ses ressources sans qu’on puisse le guérir. Il n’y a que Dieu qui ait ce pouvoir. Or, pour que vous sachiez que je peux tout, pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a pouvoir sur la chair et sur l’âme, sur la terre et au Ciel, je dis à cet homme : “ Lève-toi, prends ton grabat et marche. Rentre chez toi et sois saint. ” »

L’homme sursaute, pousse un cri, se dresse debout, se jette aux pieds de Jésus, les embrasse et les caresse, pleure et rit à la fois, et avec lui ses parents et la foule qui ensuite se range pour qu’il passe en triomphe et le suit en lui faisant fête. La foule, oui, mais pas les cinq hommes hargneux qui s’en vont, hautains et raides comme des piquets.

64.6

Cela permet à la mère d’entrer avec son petit encore au sein, mais absolument squelettique. Elle le tend à Jésus avec ces seuls mots :

« Jésus, tu les aimes, ces petits. Tu l’as dit. Au nom de ton amour, et de ta Mère !… »

Elle pleure.

Jésus prend le bébé vraiment moribond, le pose contre son cœur. Il tient un moment contre sa bouche son petit visage cireux, aux lèvres violacées et aux paupières déjà closes. Il le tient ainsi un moment … et quand il le détache de sa barbe blonde, son petit visage est rose, sa petite bouche esquisse un sourire enfantin, ses yeux regardent tout autour de lui, vivants et curieux, ses mains, auparavant contractées et qui s’abandonnaient, jouent dans la chevelure et la barbe de Jésus, qui rit.

« Oh ! Mon fils ! S’écrie la maman, toute radieuse.

– Prends-le, femme, sois heureuse et bonne. »

La femme saisit son bébé revenu à la vie, le serre sur son sein et le petit fait valoir tout de suite ses droits à la nourriture. Il fouille, ouvre et tète, avide et apaisé.

Jésus bénit et passe. Il va sur le seuil, où se trouve le malade qui a une forte fièvre.

« Maître, sois bon !

– Et toi aussi. Consacre à la justice tes forces retrouvées. »

Il le caresse et sort.

64.7

Il retourne sur le rivage, suivi, précédé, béni par une foule de gens qui le supplient :

« Nous, nous ne t’avons pas entendu. Nous ne pouvions pas entrer. Parle-nous, à nous aussi. »

Jésus fait signe que oui et, comme la foule le serre à l’étouffer, il monte sur la barque de Pierre. Cela ne suffit pas. L’assaut se fait pressant.

« Mets la barque à la mer et éloigne-toi un peu. »

C’est la fin de la vision.

64.1

Veo las orillas del lago de Genesaret, y también las barcas de los pescadores sacadas a tierra; en la orilla, apoyados en ellas, están Pedro y Andrés, dedicados a reparar las redes que los peones les llevan goteando después de quitar los detritos que habían quedado aprisionados en éstas aclarándolas en el lago. A una distancia de unos diez metros, Juan y Santiago, centrados en su barca, tratan de poner orden en ella, ayudados por un peón y por un hombre de unos cincuenta o cincuenta y cinco años, que creo que es Zebedeo, porque el peón le llama “jefe” y porque es parecidísimo a Santiago.

Pedro y Andrés, de espaldas a la barca, se dedican silenciosos a volver a atar cuerdas y corchos señalizadores. Sólo de vez en cuando se intercambian algunas palabras acerca de su trabajo, el cual, por lo que puedo entender, ha sido infructuoso.

Pedro se queja de ello, no porque su bolsa esté vacía, ni por la inutilidad del esfuerzo, sino que dice: «Lo siento porque... ¿cómo vamos a arreglárnoslas para dar algo de comer a esos pobrecillos? A nosotros sólo nos llegan raros donativos, y yo no toco esos diez denarios y siete dracmas que hemos recogido en estos cuatro días. El Maestro, y sólo Él, me debe indicar para quién y cómo se han de distribuir esas monedas. ¡Y hasta el sábado Él no vuelve! ¡Si hubiera tenido buena pesca!... El pescado más menudo lo habría cocinado y se lo habría dado a esos pobres... y, si alguien de mi casa se hubiera quejado, no me hubiera importado: los sanos pueden ir a buscarlo, ¡pero los enfermos...!».

«¡Y además ese paralítico!... Ya han recorrido mucho camino para traerle aquí...» dice Andrés.

«Mira, hermano, yo pienso... que no podemos estar divididos. No sé por qué el Maestro no nos quiere tener permanentemente con Él. Al menos... no vería a estos pobrecillos a los que no puedo socorrer y, aunque los viera, podría decirles: “Él está aquí”».

64.2

«¡Aquí estoy!» — Jesús ha venido caminando despacio por la arena blanda.

Pedro y Andrés se estremecen. Se les escapa un grito: «¡Oh! ¡Maestro!»; y llaman a Santiago y a Juan: «¡El Maestro! ¡Venid!».

Los dos acuden, y todos se arriman a Jesús. Uno le besa la túnica, otro las manos; Juan osa pasarle un brazo alrededor de la cintura y apoyar la cabeza sobre su pecho; Jesús le besa en el pelo.

«¿De qué hablabais?».

«Maestro... estábamos diciendo que te íbamos a necesitar».

«¿Para qué, amigos?».

«Para verte y amarte viéndote, y, además, por algunos pobres y enfermos; te esperan desde hace dos días o más... Yo he hecho lo que podía. Los he alojado allí ¿ves aquella cabaña en aquel terreno baldío? Allí reparan las barcas los carpinteros de ribera. Allí he procurado cobijo a un paralítico, a uno que tiene mucha fiebre y a un niño que se está muriendo en brazos de su madre: no podía mandarles a buscarte».

«Has hecho bien. Pero, ¿cómo te las has arreglado para socorrerlos? ¿Quién los ha guiado?, ¡me has dicho que son pobres!...».

«Claro, Maestro. Los ricos tienen carros y caballos; los pobres, sólo las piernas. No pueden seguirte diligentemente. He hecho lo que he podido. Mira: esto es lo poco que he recaudado, pero no he tocado ni una perra; Tú lo harás».

«Pedro, tú también podías haberlo hecho. Ciertamente... Pedro mío, siento que por mí sufras reprensiones o fatigas».

«No, Señor, no debes afligirte por eso. A mí eso no me duele. Sólo siento el no haber podido tener una mayor caridad. Pero, créeme, he hecho, todos hemos hecho cuanto hemos podido».

«Lo sé. Sé que has trabajado y sin intereses personales. Aunque haya faltado la comida, tu caridad no, y es viva, activa, santa a los ojos de Dios».

64.3

Algunos niños, entretanto, han llegado corriendo y gritan: «¡El Maestro! ¡Está el Maestro! ¡Jesús! ¡Ha venido Jesús!». Y se le arriman. Él los acaricia, sin dejar por ello de hablar con los discípulos.

«Simón, entro en tu casa. Tú y vosotros id a comunicar que he venido; después traedme a los enfermos».

Los discípulos salen, rápidos, en distintas direcciones. Toda Cafarnaúm ya sabe, no obstante, que Jesús ha llegado; lo sabe por los niños, que parecen abejas que en enjambre dejan la colmena hacia las distintas flores: en este caso, las casas, las calles, las plazas. Van, vienen, jubilosos, llevando la noticia a las mamás, a los transeúntes, a los viejos que están sentados tomando el sol; y luego vuelven para que, una vez más, los acaricie Aquél que los ama, y uno, audaz, dice: «Háblanos a nosotros, habla hoy para nosotros, Jesús. Te queremos y somos mejores que los mayores».

Jesús le sonríe al pequeño psicólogo y promete que hablará para ellos. Luego, siguiéndole los pequeños, se dirige a la casa, donde entra saludando con su fórmula de paz: «La paz descienda sobre esta casa».

La gente se apiña en la estancia grande posterior, empleada para las redes, maromas, cestos, remos, velas y provisiones. Se ve que Pedro la ha puesto a disposición de Jesús, amontonando todo en un rincón para dejar espacio libre. El lago no se ve desde aquí, sólo se oye el rumor lento de sus olas; y se ve sólo la pequeña tapia verdosa del huerto, con su vieja vid y su frondosa higuera. Hay gente hasta incluso en la calle; no cabiendo en la sala, ocupan el huerto; no cabiendo en el huerto, se quedan afuera.

64.4

Jesús empieza a hablar. En primera fila — se han abierto paso sirviéndose de su actitud avasalladora y del temor que siente hacia ellos la plebe — hay cinco personas... de elevada condición social; paludamentos, riqueza de vestidos y soberbia denuncian que son fariseos y doctores. Sin embargo, Jesús quiere tener en torno a sí a sus pequeños: una corona de caritas inocentes, ojos luminosos y sonrisas angelicales, mirando hacia arriba, a Él. Jesús habla, acariciando cada cierto rato la cabecita rizada de un niño que se ha sentado a sus pies y tiene apoyada la cabeza en las rodillas de Él, sobre el bracito doblado. Jesús está sentado encima de un gran montón de cestos y redes.

«“Mi amado ha bajado a su jardín, al pensil de los aromas, a deleitarse entre los jardines y a recoger lirios... él, que se sacia entre los lirios”, dice Salomón de David de quien provengo Yo, Mesías de Israel.

¡Mi jardín! ¿Qué jardín más hermoso y más digno de Dios que el Cielo, donde son flores los ángeles creados por el Padre?... Y, sin embargo, otro jardín ha querido el Hijo unigénito del Padre, el Hijo del hombre, porque por el hombre Yo tengo carne, sin la cual no podría redimir las culpas de la carne del hombre; un jardín que habría podido ser poco inferior al celeste, si desde el Paraíso terrestre se hubieran efuso, como dulces abejas desde un arna, los hijos de Adán, los hijos de Dios, para poblar la tierra de santidad destinada toda al Cielo. Pero el Enemigo sembró tribulaciones y espinas en el corazón de Adán, y tribulaciones y espinas desde este corazón se derramaron sobre la tierra, no ya jardín, sino selva áspera y cruel en que se estanca la fiebre y anida la serpiente.

Pero el Amado del Padre tiene todavía un jardín en esta tierra en que impera Satanás: el jardín al que va a saciarse de su alimento celeste: amor y pureza; el pensil del que coge las flores que aprecia, en las cuales no hay mancha de sentido, de avaricia, de soberbia: éstos — Jesús acaricia a todos los niños que puede, pasando su mano sobre la corona de cabecitas atentas (una única caricia que apenas los toca y les hace sonreír de alegría) —; éstos son mis lirios.

No tuvo Salomón, en su riqueza, vestidura más hermosa que el lirio que perfuma la hoya, ni diadema de más aérea y espléndida gracia que la que tiene el lirio en su cáliz de perla. Y, no obstante, para mi corazón no hay lirio que valga lo que uno de éstos; no hay jardín, no hay jardín de ricos, todo cultivado de lirios, que me valga cuanto uno sólo de estos puros, inocentes, sinceros, sencillos párvulos.

¡Oh hombres, oh mujeres de Israel, oh vosotros, grandes y humildes por riqueza o por cargo, oíd! Vosotros estáis aquí porque queréis conocerme y amarme. Pues bien, debéis saber cuál el la condición primera para ser míos. Mirad que no os digo palabras difíciles, ni os pongo ejemplos aún más difíciles; os digo: tomad a éstos como ejemplo.

¿Quién hay, entre vosotros, que no tenga en casa en la edad de la puericia, de la niñez, a un hijo, a un nieto o sobrino, a un hermano? ¿No es un descanso, un alivio, un motivo de unión entre esposos, entre familiares, entre amigos, uno de estos inocentes, cuya alma es pura como alba serena, cuyo rostro aleja las nubes y crea esperanzas, cuyas caricias secan las lágrimas e infunden fuerza vital? ¿Por qué tienen tanto poder ellos, que son débiles, inermes, ignorantes todavía?: porque tienen en sí a Dios, tienen la fuerza y la sabiduría de Dios, la verdadera sabiduría: saben amar y creer, creer y querer, vivir en este amor y en esta fe. Sed como ellos: sencillos, puros, amorosos, sinceros, creyentes.

No hay sabio en Israel que sea mayor que el más pequeño de éstos, cuya alma es de Dios y de cuya alma es el Reino. Benditos del Padre, amados del Hijo del Padre, flores de mi jardín, mi paz esté con vosotros y con quienes os imiten por mi amor».

Jesús ha terminado.

64.5

«Maestro» grita Pedro entre la muchedumbre «aquí están los enfermos. Dos pueden esperar a que salgas, pero a éste le está estrujando la multitud y, además... ya no aguanta más, y no podemos pasar. ¿Le digo que vuelva otra vez?».

«No. Descolgazle por el techo».

«¡Es verdad! ¡En seguida!».

Se oye caminar arrastrando los pies sobre el techo bajo de la estancia, la cual, no formando realmente parte de la casa, no tiene encima la terraza unida con cemento, sino sólo un tejaducho de haces de ramas cubiertas con placas similares a la pizarra. No sé qué piedra era. Hacen una abertura, y, con unas cuerdas, descuelgan la pequeña camilla en la que está el enfermo; la descuelgan justo delante de Jesús; la gente se apiña aún más, para ver.

«Has tenido una gran fe, como también quien te ha traído».

«¡Oh! ¡Señor! ¿Cómo no tenerla en ti?».

«Pues bien, Yo te digo: hijo — el hombre es muy joven —, te son perdonados todos tus pecados».

El hombre le mira llorando... quizás se queda un poco contrariado porque esperaba la curación del cuerpo.

Los fariseos y doctores murmuran, arrugando nariz, frente y boca con desprecio.

«¿Por qué murmuráis, con los labios y, sobre todo, en el corazón? Según vosotros, ¿es más fácil decirle al paralítico: “Tus pecados te son perdonados”, o: “Levántate, toma la camilla y anda”? Vosotros pensáis “sólo Dios puede perdonar los pecados”. Pero no sabéis responder cuál es la cosa más grande, porque a este hombre, maltrecho en todo su cuerpo, y que ha gastado los haberes sin resultado alguno, sólo le puede curar Dios. Pues bien, para que sepáis que Yo lo puedo todo, para que sepáis que el Hijo del hombre tiene poder sobre la carne y sobre el alma, en la tierra y en el Cielo, Yo le digo a éste: levántate, toma tu camilla y anda. Ve a tu casa y sé santo».

El hombre se estremece, grita, se levanta, se echa a los pies de Jesús, los besa y acaricia, llora y ríe, y con él los familiares y la multitud, la cual, luego, se abre para dejarle pasar y le sigue jubilosa (la muchedumbre, no los cinco rencorosos que se marchan engreídos y duros como estacas).

64.6

Así, puede entrar la madre con el pequeñuelo: un niño todavía lactante, esquelético. Le acerca. Dice solamente: «Jesús, Tú los amas. Lo has dicho. ¡Que este amor y tu Madre...!» ... y se echa a llorar.

Jesús toma al lactante — realmente moribundo —, se le pone contra el corazón, le tiene un momento con la boca en la carita cérea de labiuchos violáceos y párpados ya caídos. Un momento le tiene así... y, cuando le separa de su barba rubia, la carita tiene color rosáceo, la boquita expresa una sonrisa indecisa de infante, los ojitos miran alrededor vivarachos y curiosos, las manitas, antes cerradas y caídas, gesticulan entre el pelo y la barba de Jesús, que ríe.

«¡Oh, hijo mío!» grita, dichosa, la mamá.

«Toma, mujer. Sé feliz y buena».

Y la mujer toma al niño renacido y le estrecha contra su pecho, y el pequeño reclama inmediatamente sus derechos de alimento: hurga, abre, encuentra... y mama, mama, mama, ávido y feliz.

Jesús bendice a los presentes. Pasa entre ellos. Va a la puerta, donde está el enfermo que tenía mucha fiebre.

«¡Maestro! ¡Sé bueno!».

«Y tú también. Usa la salud en la justicia». Le acaricia y sale.

64.7

Vuelve a la orilla, seguido, precedido, bendecido por muchos que le suplican: «Nosotros no te hemos oído. No podíamos entrar. Háblanos también a nosotros».

Jesús hace un gesto de aceptación y, dado que la multitud le oprime hasta casi ahogarle, monta en la barca de Pedro. No es suficiente. El asedio es sofocante. «Mete la barca en el mar y sepárate bastante».

La visión cesa aquí.


Notes

  1. les mots de Salomon que l’on peut lire en : Ct 6, 2-3.
  2. sans laquelle je ne pourrais racheter : non que l’Incarnation soit nécessaire à la Rédemption, mais parce qu’elle correspond à la volonté du Père à laquelle l’obéissance du Fils adhère. Cela transparaît dans toute l’œuvre de Maria Valtorta. La réalité de l’Incarnation du Verbe est affirmée, par exemple, en 207.11 et en 587.3 ; sa raison d’être est expliquée en : 69.5, 96.5 (le Rédempteur ne pouvait être un ange), 126.3, 167.13, 281.16, 444.7, 487.6, 498.5, 567.23. Mais l’Incarnation dont nous parlerons en note de 587.3 a une tout autre signification.