Los Escritos de Maria Valtorta

67. Le miracle des lames brisées à la Porte des Poissons.

67. El milagro de los puñales partidos,

67.1

Je vois Jésus marcher tout seul sur un chemin ombragé, on dirait dans une fraîche petite vallée bien arrosée. Je dis une petite vallée car elle est légèrement encaissée entre deux hauteurs, et au centre coule un petit cours d’eau.

A cette heure matinale, l’endroit est désert. Le jour doit à peine pointer, une belle journée sereine d’un début d’été. A part les chants des oiseaux dans les arbres – il s’agit surtout d’oliviers, en particulier sur la colline de gauche, alors que l’autre, plus dépouillée, est couverte de petits arbustes : lentisques, acacias épineux, agaves, etc. –, bref, à part ces chants et le triste roucoulement des tourterelles sauvages qui font leurs nids dans les fissures d’une colline plus aride, on n’entend rien. Le petit torrent lui-même, dont les eaux peu abondantes ne coulent qu’au centre de son lit, semble ne faire aucun bruit et passe en réfléchissant dans ses eaux la verdure qui l’entoure et lui donne une couleur d’émeraude foncée.

Jésus franchit un petit pont rudimentaire : un tronc à moitié équarri, jeté sur le torrent, sans garde-fou, sans rien pour se protéger, et il continue son chemin sur l’autre rive.

On voit maintenant des murs et des portes ; des marchands de légumes et de victuailles se pressent devant les portes encore fermées pour entrer dans la ville. Les ânes braient et se ba­garrent. Leurs propriétaires eux-mêmes ne plaisantent pas. Insultes et même coups pleuvent non seulement sur l’échine des ânes, mais aussi sur les têtes des hommes.

67.2

Deux hommes en viennent sérieusement aux mains à cause de l’âne de l’un d’eux, qui s’est servi dans le panier de laitues de l’autre, et en a mangé beaucoup ! Ce n’est peut-être qu’un pré­texte pour rallumer une ancienne querelle. Le fait est qu’ils tirent de leurs vêtements deux coutelas, courts et larges comme la main : ce sont, semble-t-il, de petites dagues, mais bien affilées. Elles brillent au soleil. Cris des femmes, brouhaha des hommes… Mais personne n’intervient pour séparer les deux hommes qui se préparent à un duel improvisé.

Jésus, qui s’avançait en méditant, lève la tête, aperçoit la scène et accourt rapidement s’interposer entre les deux hommes.

« Arrêtez, au nom de Dieu !, ordonne-t-il.

– Non ! Je veux en finir avec ce chien maudit !

– Moi aussi ! Tu tiens aux franges ? Je te ferai une frange avec tes entrailles. »

Les deux hommes tournent autour de Jésus, le bousculent, l’insultent pour qu’il s’écarte, cherchent à s’atteindre sans y réussir parce que, par des mouvements de son manteau, Jésus dévie les coups et leur bouche la vue. Il en a même le manteau lacéré.

La foule hurle :

« Va-t’en, Nazaréen, et tire-toi de là. »

Mais lui ne bouge pas et tâche de les calmer en leur remettant Dieu à l’esprit. Inutile ! La colère rend fous les deux combattants.

Jésus va faire un miracle. Il ordonne une dernière fois :

« Je vous ordonne d’arrêter.

– Non ! Décampe ! Passe ton chemin, chien de Nazaréen ! »

Alors Jésus étend les mains, et prend une attitude de puissance fulgurante. Sans qu’il prononce un seul mot, les lames tombent en morceaux par terre comme des lames de verre qu’on aurait heurtées contre un rocher.

Les deux hommes regardent les manches courts qui leur restent entre les mains. La stupeur fait tomber leur colère. Interdite, la foule crie d’étonnement.

67.3

« Et maintenant ? demande Jésus avec sévérité, où est votre force ? »

Accourus aux derniers cris, les soldats de garde à la porte, regardent avec stupeur ; l’un d’eux se penche pour ramasser des morceaux de lames et les essaie sur l’ongle, ne pouvant croire que c’est bien de l’acier.

« Et maintenant ? répète Jésus, où est votre force ? Sur quoi fondez-vous votre droit ? Sur ces morceaux de métal qui ne sont plus que des débris dans la poussière ? Sur ces morceaux de métal qui n’avaient d’autre force que celle du péché de colère contre un frère, vous privant par ce péché de toute bénédiction de Dieu et par conséquent de toute force ? Ah, malheureux ceux qui se basent sur des moyens humains pour vaincre et ignorent que c’est la sainteté et non la violence qui rend victorieux sur terre et dans l’au-delà ! Car Dieu est avec les justes.

Ecoutez tous, hommes d’Israël, et vous aussi, soldats de Rome. La Parole de Dieu parle pour tous les fils d’hommes, et ce ne sera pas le Fils de l’homme qui la refusera aux païens.

Le second commandement du Seigneur est celui de l’amour du prochain. Dieu est bon et veut que la bienveillance règne entre ses fils. Celui qui manque de bienveillance envers son prochain ne peut se dire fils de Dieu ni avoir Dieu avec lui. L’homme n’est pas un animal sans raison qui attaque, comme si la proie lui était due. L’homme possède une raison et une âme. Par la raison, il doit savoir se conduire en homme. Par l’âme, il doit savoir se conduire en saint. Celui qui n’agit pas ainsi se place plus bas que les animaux, il s’abaisse jusqu’à embrasser les démons, car il leur livre son âme par le péché de colère.

Aimez. Je ne vous dis pas autre chose. Aimez votre prochain comme le Seigneur Dieu d’Israël le veut. Ne soyez pas du sang de Caïn. Or pourquoi l’êtes-vous ? Pour un peu d’argent, vous qui pouviez être homicides. D’autres pour un lopin de terre. Pour une meilleure place. Pour une femme. Que sont toutes ces choses ? Sont-elles éternelles ? Non, elles durent moins que la vie qui n’est qu’un instant d’éternité. Mais que perdez-vous en les recherchant ? La paix éternelle promise aux justes et que le Messie vous apportera avec son Royaume. Prenez le chemin de la vérité. Suivez la voix de Dieu. Aimez-vous. Soyez honnêtes. Soyez continents. Soyez humbles et justes. Allez et méditez.

67.4

– Qui es-tu, toi qui dis de telles paroles et dont la volonté brise les épées ? Un seul homme le fait : le Messie. Même Jean le Baptiste n’est pas supérieur à lui. Serais-tu donc le Messie ? demandent trois ou quatre personnes présentes.

– Je le suis.

– Toi ! Es-tu celui qui guérit les maladies et prêche Dieu en Galilée ?

– Je le suis.

– J’ai une vieille maman qui meurt. Sauve-la !

– Et moi, tu vois ? Je suis en train de perdre mes forces sous les souffrances. J’ai des enfants encore tout petits. Guéris-moi !

– Rentre chez toi. Ce soir, ta mère te préparera le repas. Quant à toi, sois guéri. Je le veux ! »

La foule pousse un cri. Puis, elle demande :

« Ton nom ! Ton nom !

– Jésus de Nazareth !

– Jésus ! Jésus ! Hosanna ! Hosanna ! »

La foule est en allégresse. Les ânes peuvent bien faire ce qu’ils veulent, personne n’en a plus cure. Des mères accourent de l’intérieur de la ville, manifestement la rumeur s’est répandue. Elles lèvent leurs bébés, Jésus les bénit et sourit. Il cherche à fendre la foule, le cercle des gens qui l’acclament pour entrer en ville et aller où il veut. Mais la foule ne veut rien savoir.

« Reste avec nous ! En Judée ! En Judée ! Nous sommes fils d’Abraham, nous aussi ! » crie-t-elle.

67.5

« Maître ! »

C’est Judas qui survient.

« Maître, tu m’as devancé. Mais qu’arrive-t-il ?

– Le Rabbi a fait un miracle ! Pas en Galilée, non, mais ici, c’est ici avec nous que nous le voulons.

– Tu le vois, Maître ? Tout Israël t’aime et il est juste que tu restes ici aussi. Pourquoi t’en aller ?

– Je ne me dérobe pas, Judas. C’est exprès que je suis venu seul, pour que la rudesse des disciples galiléens ne heurte pas la finesse des Judéens. Je veux rassembler toutes les brebis d’Israël sous le sceptre de Dieu.

– C’est pour cela que je t’ai dit : “ Prends moi. ” Je suis judéen et je sais comment prendre mes concitoyens. Tu resteras donc à Jérusalem ?

– Quelques jours, pour attendre un disciple judéen, lui aussi. Puis je parcourrai la Judée…

– Ah ! Je viendrai avec toi. Je t’accompagnerai. Tu viendras dans mon village. Je t’emmènerai chez moi. Tu viendras, Maître ?

– Je viendrai…

67.6

Toi qui es judéen et vis près des puissants, ne sais-tu rien sur Jean-Baptiste ?

– Je sais qu’il est encore en prison, mais qu’ils veulent le libérer, car la foule menace de se révolter si on ne lui rend pas son prophète. Tu le connais ?

– Je le connais.

– Tu l’aimes ? Que penses-tu de lui ?

– Je pense que personne ne fut plus grand que lui : il est l’égal d’Elie.

– Le considères-tu vraiment comme le Précurseur ?

– Oui, il l’est. C’est l’étoile du matin qui annonce le soleil. Heureux ceux qui se sont préparés à la venue du Soleil grâce à sa prédication.

– Jean est bien sévère !

– Pas plus pour les autres que pour lui.

– C’est vrai, mais il est difficile de le suivre dans sa pénitence. Toi, tu fais preuve de plus de bonté et il est facile de t’aimer.

– Et pourtant…

– Et pourtant, Maître ?

– Et pourtant, de même qu’on le hait pour son austérité, on me haïra pour ma bonté, parce que l’une et l’autre annoncent Dieu ; or les méchants haïssent Dieu. Mais il est écrit qu’il en sera ainsi. Comme il me précède dans la prédication, il me précèdera dans la mort. Malheur pourtant aux assassins de la Pénitence et de la Bonté.

– Pourquoi, Maître, as-tu toujours ces tristes pressentiments ? La foule t’aime, tu le vois…

– Parce que la chose est certaine. Certes, la foule humble m’aime. Mais la foule n’est pas toute humble ni composée d’humbles. Néanmoins, mon pressentiment n’est pas tristesse. C’est la vision tranquille de l’avenir et l’adhésion à la volonté du Père qui m’a envoyé pour cela. Et c’est pour cela que je suis venu. Nous voilà au Temple. Je vais au Bel Midrash enseigner les foules. Reste si tu veux.

– Je resterai à tes côtés. Je n’ai qu’un seul but : te servir et te faire triompher. »

Ils entrent au Temple et tout se termine là.

67.1

Veo a Jesús que va solo por un camino sombreado; parece un fresco vallecito rico en aguas. Digo “vallecito” porque está ligeramente enclavado entre pequeñas elevaciones del terreno y porque además por su centro discurre un riachuelo.

El lugar está desierto en la hora matutina. Hay, sobre todo, olivos, especialmente en la colina de la izquierda, mientras que la otra, menos provista de vegetación, tiene arbustos bajos de lentisco, acacias espinosas, pitas, etc. etc. Debe acabar de nacer el día, un bonito día sereno de principios de verano, y, si quitamos el canto de los pájaros entre los árboles y el arrullo lamentoso de tórtolas salvajes que hacen sus nidos en las quiebras del monte más árido, no se oye nada más. Incluso el pequeño torrente, de aguas muy escasas, reducidas sólo al centro del lecho, parece no hacer rumor alguno y se desliza reflejando en ellas el verde de los alrededores, por lo que parece de color esmeralda oscuro.

Jesús atraviesa un puentecito primitivo: un tronco semialisado, colocado por encima del torrente, sin protecciones laterales (un puente que no ofrece seguridad), y continúa por la otra orilla.

Ahora se ven muros y puertas y se ve también arremolinarse en las puertas todavía cerradas a mercaderes de hortalizas u otros alimentos, para entrar en la ciudad. Hay un gran rebuznar de asnos, y coces entre ellos; tampoco bromean los propietarios de los mismos. Y hay insultos... y también vuela algún porrazo, no sólo sobre los costados asnales, sino incluso sobre las cabezas humanas.

67.2

Dos se enzarzan seriamente por causa del burro de uno, que se ha servido de la magnífica cesta de lechugas del otro burro comiéndose una buena cantidad. Tal vez es sólo un pretexto para desfogarse de un viejo resentimiento. El hecho es que de debajo de los vestidos, que llegan sólo hasta las pantorrillas, aparecen dos feos cuchillos cortos, anchos como una mano: semejan dagas seccionadas pero bien afiladas, y brillan al sol. Gritos de mujeres, vocerío de hombres. Nadie interviene para separar a estos dos, que están ya preparados para el rústico duelo.

Jesús, que iba caminando meditabundo, levanta la cabeza, ve, y, con paso velocísimo, acude a separarlos. «¡Quietos, en nombre de Dios!» ordena.

«¡No! ¡Quiero terminar de una vez con este maldito perro!».

«¡Yo también! ¿Te gustan las orlas? Te voy a hacer una con tus tripas».

Los dos giran alrededor de Jesús, dándole empujones, insultándole para que se quite de en medio, tratando de clavarse los cuchillos; pero no lo consiguen, porque Jesús con movimientos inteligentes del manto desvía los cuchillos y dificulta la precisión de los golpes. Ya su manto presenta algunos jirones.

La gente chilla: «Salte, nazareno, pagarás Tú las consecuencias». Pero Él no se mueve y trata de restablecer la calma, llamando la mente a Dios. ¡Inútil! La ira tiene enloquecidos a los dos contendientes.

Jesús emana milagro. Manda por última vez: «¡Os ordeno estaros quietos!».

«¡No! ¡Quítate! ¡No te metas donde no te llaman, perro na­za­re­no!».

Entonces Jesús extiende las manos, con aspecto de potencia fulgurante. No dice ni una palabra, pero las hojas de los cuchillos caen desmenuzadas al suelo, como si fueran de cristal y hubieran pegado contra una peña.

Los dos miran los mangos cortos, inservibles, que han quedado entre sus dedos. El estupor apacigua la ira. La multitud grita de asombro.

67.3

«¿Y ahora?» pregunta Jesús severo. «¿Dónde está vuestra fuerza?».

Los soldados que estaban de guardia en la puerta, habiendo acudido a los últimos gritos, miran también estupefactos, y uno se agacha a recoger los fragmentos de las hojas y, no creyendo que sean de acero, los prueba en la uña.

«¿Y ahora?» repite Jesús. «¿Dónde está vuestra fuerza?, ¿en qué basáis vuestro derecho?; ¿en esos trozos de metal que ahora son fragmentos entre el polvo?, ¿en esos trozos de metal que no tenían más fuerza que la del pecado de ira contra un hermano y que os despojaba de toda bendición divina y, por tanto, de toda fuerza? ¡Oh..., míseros quienes se fundan en medios humanos para vencer, sin saber que no es la violencia, sino la santidad, lo que nos hace vencedores en la Tierra! ¡Y no sólo en ella, pues, efectivamente, Dios está con los justos!

Oíd, todos vosotros de Israel, y también vosotros, soldados de Roma: la Palabra de Dios habla para todos los hijos del hombre, y no será el Hijo del hombre quien se la niegue a los gentiles.

El segundo de los preceptos del Señor es precepto de amor hacia el prójimo. Dios es bueno y quiere benevolencia en sus hijos. Quien no es benévolo con su prójimo no puede llamarse hijo de Dios ni puede tener a Dios consigo. El hombre no es un animal sin razón que se lanza y muerde por derecho a la presa. El hombre tiene una razón y un alma: por la razón debe saberse guiar como hombre, por el alma debe saber hacer esto santamente. Quien no lo hace así, se pone por debajo de los animales, se rebaja al abrazo con los demonios, porque endemonia su alma con el pecado de ira.

Amad. No os digo más que eso. Amad a vuestro prójimo como desea el Señor Dios de Israel. No seáis siempre de la sangre de Caín. Y, ¿por qué lo sois?: vosotros, que podríais ser ya homicidas, por pocas monedas; otros, por unos pocos palmos de tierra, por un puesto mejor, por una mujer. ¿Qué son estas cosas? ¿Son cosas eternas? No. Duran mucho menos que la vida, la cual, a su vez, dura un instante de eternidad. ¿Y qué perdéis si las seguís?: la paz eterna prometida a los justos, la que el Mesías os traerá junto con su Reino. Venid por el camino de la Verdad, seguid la Voz de Dios. Amaos. Sed honestos. Sed continentes. Sed humildes y justos. Marchaos y meditad».

67.4

«¿Quién eres Tú que dices semejantes palabras y reduces a pedazos las espadas con tu voluntad? Sólo uno hace estas cosas: el Mesías. Ni siquiera Juan el Bautista es superior a Él. ¿Eres Tú el Mesías?» preguntan tres o cuatro.

«Lo soy».

«¿Tú? ¿Eres Tú el que cura a los enfermos y predica a Dios en Galilea?».

«Soy Yo».

«Mi anciana madre está muriéndose. ¡Sálvala!».

«Y yo, ¿ves? Estoy perdiendo las fuerzas a causa de los dolores. Tengo hijos todavía pequeños. ¡Cúrame!».

«Ve a tu casa. Tu madre esta noche te preparará la cena; y tú, queda curado. ¡Lo quiero!».

La muchedumbre grita. Luego dicen: «¡Tu Nombre! ¡Tu Nom­bre!».

«¡Jesús de Nazaret!».

«¡Jesús! ¡Jesús! ¡Hosanna! ¡Hosanna!».

La multitud está alborozada. Los asnos pueden hacer lo que quieran, que ya nadie se preocupa de ellos. Algunas madres acuden desde la ciudad — se ve que ha corrido la voz — y aúpan a sus pequeñuelos. Jesús bendice y sonríe, tratando de abrirse paso en el círculo de personas que aclaman, para entrar en la ciudad e ir a donde quiere. Pero la multitud no está dispuesta a ello. «¡Quédate con nosotros! ¡En Judea! ¡En Judea! ¡También nosotros somos hijos de Abraham!» gritan.

67.5

«¡Maestro!» — Judas llega presuroso —. «Maestro, has llegado antes que yo... ¿Qué sucede?».

«¡El Rabí ha hecho milagros! No en Galilea; aquí, aquí le queremos con nosotros».

«¿Lo ves, Maestro? Todo Israel te ama. Es justo que también estés aquí. ¿Por qué lo rehúyes?».

«No lo rehúyo, Judas. He venido adrede solo, para que la rudeza de los discípulos galileos no hiriese la finura judía. Quiero reunir a todas las ovejas de Israel bajo el cetro de Dios».

«Por eso te dije: “Tómame contigo”. Yo soy judío y sé cómo tratar a los judíos. ¿Te vas a quedar, entonces, en Jerusalén?».

«Pocos días. Para esperar a un discípulo que también es judío. Después iré por la Judea...».

«¡Yo iré contigo! Te acompañaré. ¿Piensas ir a mi pueblo? Te llevaré a mi casa. ¿Vas a venir, Maestro?».

«Iré...

67.6

Del Bautista, tú que eres judío y vives en contacto con la gente de alta categoría, ¿sabes algo?».

«Sé que todavía está prisionero, pero que le quieren liberar porque la multitud, si no le devuelven a su profeta, amenaza una sedición. ¿Le conoces?».

«Le conozco».

«¿Le amas? ¿Qué piensas de él?».

«Pienso que no ha habido ninguno que asemeje a Elías más que él».

«¿Le consideras verdaderamente el Precursor?».

«Lo es. Es la estrella de la mañana que anuncia al Sol. Bienaventurados los que se han preparado para el Sol a través de su predicación».

«Es muy severo Juan».

«No más para los demás que para sí mismo».

«Es verdad. Pero es difícil seguirle en su penitencia. Tú eres más bueno y es fácil amarte».

«Y sin embargo...».

«¿Y, sin embargo, Maestro?...».

«Y, sin embargo, de la misma forma que a él se le odia por su austeridad, a mí me odiarán por mi bondad, porque la una y la otra predican a Dios, y Dios les resulta antipático a los malos. Está signado que así sea. De la misma forma que él me precede en la predicación, así me precederá en la muerte. Pero, ¡ay de los asesinos de la Penitencia y de la Bondad!».

«¿Por qué siempre estas tristes previsiones, Maestro? La multitud te ama, ¿no lo ves?...».

«Porque es seguro. La multitud humilde, sí, me ama. Pero la multitud no es toda humilde, ni de humildes. Pero, la mía no es tristeza; es tranquila visión del futuro y adhesión a la voluntad del Padre, que me ha mandado para esto. Y para esto Yo he venido. Ya hemos llegado al Templo. Voy al Bel Nidrás a amaestrar a las multitudes. Si quieres, quédate».

«Voy contigo. Sólo tengo una finalidad: servirte y hacerte triunfar».

Entran en el Templo y todo termina.