Jésus se trouve sur l’une des collines de la rive occidentale du lac.
A ses yeux apparaissent les villes et les villages épars sur les côtes de ses deux rives, mais juste au-dessous de la colline se trouvent Magdala et Tibériade, la première avec son quartier riche aux nombreux jardins, nettement séparé des pauvres maisons de pêcheurs, de paysans et du menu peuple par un petit torrent tout à fait à sec en ce moment. L’autre qui n’est que splendeur partout, ignorante de tout ce qui est misère et décadence, et qui rit, belle et toute neuve au soleil, en face du lac. Entre ces deux villes se trouvent les jardins potagers, peu nombreux mais bien tenus, de la plaine étroite, puis les oliviers qui montent à l’assaut des collines. Derrière Jésus, on voit de ce sommet le col du mont des Béatitudes, au pied duquel passe la grand-route qui va de la Méditerranée à Tibériade.
C’est peut-être en raison de la proximité de cette voie principale très fréquentée que Jésus a choisi cette localité à laquelle beaucoup de gens peuvent accéder des nombreuses villes du lac ou de l’intérieur de la Galilée et d’où, le soir, il est facile de rentrer chez soi ou de trouver de l’hospitalité dans beaucoup de villages. En outre, la chaleur est tempérée par l’altitude et par des arbres de haute futaie qui, au sommet, ont pris la place des oliviers.
Il y a en effet beaucoup de monde en plus des apôtres et des disciples. Certains ont besoin de Jésus pour leur santé ou pour des conseils, d’autres sont venus par curiosité, ou encore ont amené des amis, ou sont venus pour faire comme les autres. Une foule, en somme. La saison n’est plus sous l’influence de la canicule mais elle tend aux grâces languissantes de l’automne et invite plus que jamais à se mettre en route à la recherche du Maître.