Os Escritos de Maria Valtorta

276. L’homme cupide et la parabole du riche insensé.

276. O homem avarento e a parábola do rico estulto.

276.1

Jésus se trouve sur l’une des collines de la rive occidentale du lac.

A ses yeux apparaissent les villes et les villages épars sur les côtes de ses deux rives, mais juste au-dessous de la colline se trouvent Magdala et Tibériade, la première avec son quartier riche aux nombreux jardins, nettement séparé des pauvres maisons de pêcheurs, de paysans et du menu peuple par un petit torrent tout à fait à sec en ce moment. L’autre qui n’est que splendeur partout, ignorante de tout ce qui est misère et décadence, et qui rit, belle et toute neuve au soleil, en face du lac. Entre ces deux villes se trouvent les jardins potagers, peu nombreux mais bien tenus, de la plaine étroite, puis les oliviers qui montent à l’assaut des collines. Derrière Jésus, on voit de ce sommet le col du mont des Béatitudes, au pied duquel passe la grand-route qui va de la Méditerranée à Tibériade.

C’est peut-être en raison de la proximité de cette voie principale très fréquentée que Jésus a choisi cette localité à laquelle beaucoup de gens peuvent accéder des nombreuses villes du lac ou de l’intérieur de la Galilée et d’où, le soir, il est facile de rentrer chez soi ou de trouver de l’hospitalité dans beaucoup de villages. En outre, la chaleur est tempérée par l’altitude et par des arbres de haute futaie qui, au sommet, ont pris la place des oliviers.

Il y a en effet beaucoup de monde en plus des apôtres et des disciples. Certains ont besoin de Jésus pour leur santé ou pour des conseils, d’autres sont venus par curiosité, ou encore ont ame­né des amis, ou sont venus pour faire comme les autres. Une foule, en somme. La saison n’est plus sous l’influence de la canicule mais elle tend aux grâces languissantes de l’automne et invite plus que jamais à se mettre en route à la recherche du Maître.

276.2

Jésus a déjà guéri les malades et parlé aux gens, et certainement sur le thème des richesses injustes et de la nécessité pour tous de s’en détacher pour gagner le Ciel ; c’est même indispensable pour qui veut être son disciple. Et maintenant, il est en train de répondre aux questions de tel ou tel des disciples riches qui sont un peu troublés par cette exigence.

Le scribe Jean dit :

« Dois-je donc détruire ce que je possède, en en dépouillant les miens ?

– Non. Dieu t’a donné des biens. Fais-les servir à la Justice et sers-t’en avec justice, c’est-à-dire pour subvenir aux besoins de ta famille, c’est un devoir ; traite humainement tes serviteurs, c’est de la charité ; fais-en profiter les pauvres, subviens aux besoins des disciples pauvres. Alors les richesses ne seront pas pour toi un obstacle, mais une aide. »

Puis, s’adressant à tous, il ajoute :

« En vérité, je vous dis que le même danger de perdre le Ciel par amour des richesses peut être aussi le fait d’un disciple plus pauvre si, une fois devenu mon prêtre, il manque à la justice en pactisant avec le riche. Bien des fois, l’homme riche ou mauvais essaiera de vous séduire par des cadeaux pour que vous approuviez sa manière de vivre et son péché. Et il y en aura, parmi mes disciples, qui succomberont à la tentation des cadeaux. Cela ne doit pas être. Que Jean-Baptiste vous instruise. Vraiment lui, bien qu’il ne fût ni juge ni magistrat, avait la perfection du juge et du magistrat, tels que la décrit[1] le Deutéronome : “ Tu n’auras pas de préférences, tu n’accepteras pas de cadeaux, parce qu’ils aveuglent les yeux des sages et altèrent les paroles des justes. ” Trop souvent, l’homme laisse ébrécher l’épée de la justice par l’or qu’un pécheur passe sur le fil. Non, cela ne doit pas être. Sachez être pauvres, sachez mourir, mais ne pactisez jamais avec la faute. Même pas avec l’excuse de faire servir cet or au profit des pauvres. C’est un or maudit et il ne leur ferait aucun bien. C’est l’or d’une compromission infâme. Vous vous êtes constitués disciples pour être maîtres, médecins et rédempteurs. Que seriez-vous si vous consentiez au mal par intérêt ? Des maîtres d’une science mauvaise, des médecins qui tuent le malade, non pas des rédempteurs, mais des gens qui coopèrent à la ruine des cœurs. »

276.3

Un homme de la foule s’avance et dit :

« Je ne suis pas disciple, mais je t’admire. Réponds donc à cette question : “ Est-il permis à quelqu’un de retenir l’argent d’un autre ? ”

– Non, homme. C’est un vol, comme d’enlever sa bourse à un passant.

– Même si c’est l’argent de la famille ?

– Oui. Il n’est pas juste que l’un s’approprie l’argent de tous les autres.

– Alors, Maître, viens à Abelmain sur la route de Damas, et ordonne à mon frère de partager avec moi l’héritage de notre père, qui est mort sans avoir laissé un mot par écrit. Il a tout pris pour lui. Note que nous sommes jumeaux, nés d’un premier et unique enfantement. J’ai donc les mêmes droits que lui. »

Jésus le regarde et dit :

« C’est une situation pénible et il est certain que ton frère n’agit pas bien. Mais tout ce que je peux faire, c’est de prier pour toi, et davantage pour lui, afin qu’il se convertisse, et de venir dans ton village pour évangéliser et toucher ainsi son cœur. Le chemin ne me rebute pas si je peux mettre la paix entre vous. »

L’homme, furieux, bondit :

« Et que veux-tu que je fasse de tes paroles ? Il faut bien autre chose que des paroles, dans un tel cas !

– Mais ne m’as-tu pas dit d’ordonner à ton frère de…

– Ordonner, ce n’est pas évangéliser. Un ordre est toujours accompagné d’une menace. Menace-le de le frapper dans sa personne s’il ne me donne pas ce qui m’appartient. Tu peux le faire. Comme tu donnes la santé, tu peux donner la maladie.

– Homme, je suis venu pour convertir, pas pour frapper. Mais si tu as foi dans mes paroles, tu trouveras la paix.

– Quelles paroles ?

– Je t’ai dit que je prierai pour toi et pour ton frère, pour que tu sois consolé et que lui se convertisse.

– Des histoires ! Des histoires ! Je n’ai pas la naïveté d’y croire. Viens et ordonne. »

276.4

Jésus, qui était doux et patient, se fait imposant et sévère. Il se redresse – auparavant il se tenait un peu penché sur le petit homme corpulent et enflammé de colère – et il dit :

« Homme, qui m’a établi juge et arbitre entre vous ? Personne. Mais pour faire disparaître un désaccord entre deux frères, j’acceptais de venir remplir ma mission de pacificateur et de rédempteur et, si tu avais cru à mes paroles, en revenant à Abelmain tu aurais trouvé ton frère déjà converti. Tu ne sais pas croire, et tu n’obtiendras pas ce miracle. Toi, si tu avais pu mettre en premier la main sur le trésor, tu l’aurais gardé en en privant ton frère parce que, en vérité, si vous êtes nés jumeaux, vous avez aussi des passions jumelles et toi, comme ton frère, vous avez un seul amour : l’or, et une seule foi : l’or. Reste donc avec ta foi. Adieu. »

L’homme s’en va en maudissant, au grand scandale de la foule qui voudrait le punir. Mais Jésus s’y oppose :

« Laissez-le partir. Pourquoi voulez-vous vous salir les mains en frappant une brute ? Moi, je lui pardonne, parce qu’il est possédé par le démon de l’or qui fait de lui un dévoyé. Faites-en autant, vous aussi. Prions plutôt pour ce malheureux afin qu’il redevienne un homme à l’âme belle de liberté.

– C’est vrai. Même son visage est devenu horrible sous l’effet de sa cupidité. Tu l’as vu ? se demandent l’un à l’autre les disciples et ceux qui étaient près de l’homme agressif.

– C’est vrai ! C’est vrai ! Il ne ressemblait plus à celui qu’il était avant.

– Oui. Quand ensuite il a repoussé le Maître – pour un peu, il l’aurait frappé tout en le maudissant –, son visage est devenu celui d’un démon.

– D’un démon tentateur. Il voulait pousser le Maître à la méchanceté…

276.5

– Ecoutez » dit Jésus. « Vraiment, les altérations de l’âme se reflètent sur le visage. C’est comme si le démon affleurait à la surface de celui qu’il possède. Rares sont ceux qui, étant des démons par leurs actes ou leur attitude, ne trahissent pas ce qu’ils sont. Et ces hommes peu nombreux sont parfaits dans le mal et parfaitement possédés.

Le visage du juste, au contraire, est toujours beau même s’il est matériellement difforme, par suite d’une beauté surnaturelle qui se répand de l’intérieur sur l’extérieur. Et – ce n’est pas par manière de parler, mais les faits le prouvent –, nous observons même chez l’homme pur de tout vice, une certaine fraîcheur de la chair. L’âme est en nous et nous possède tout entiers. Les puanteurs d’une âme corrompue corrompent même la chair, alors que les parfums d’une âme pure la préservent. L’âme corrompue pousse la chair à des péchés obscènes, et ces derniers vieillissent et déforment. L’âme pure pousse la chair à une vie pure et cela conserve la fraîcheur et communique la majesté.

Faites en sorte que la pure jeunesse de l’esprit demeure en vous, ou qu’elle ressuscite si elle est déjà perdue, et veillez à vous garder de toute cupidité, que ce soit des sens ou du pouvoir. La vie de l’homme ne dépend pas de l’abondance des biens qu’il possède. Ni cette vie, ni encore moins l’autre – celle qui est éternelle –, mais de sa manière de vivre. Et avec la vie, le bonheur de cette terre et du Ciel. Car le vicieux n’est jamais heureux, réellement heureux. Alors que l’homme vertueux est toujours heureux d’une céleste allégresse, même s’il est pauvre et seul. La mort même ne l’impressionne pas, parce qu’il n’a pas de fautes ni de remords qui lui fassent craindre la rencontre avec Dieu, et qu’il n’a pas de regrets pour ce qu’il laisse sur la terre. Il sait que c’est au Ciel que se trouve son trésor et, comme quelqu’un qui va prendre possession de l’héritage qui lui revient et d’un héritage saint, il s’en va joyeux, empressé, à la rencontre de la mort qui lui ouvre les portes du Royaume où se trouve son trésor.

Faites-vous tout de suite votre trésor. Commencez-le dès votre jeunesse, vous qui êtes jeunes ; travaillez inlassablement, vous les plus âgés qui, en raison de votre âge, êtes plus près de la mort. Mais, puisque la mort est une échéance inconnue et que souvent l’enfant tombe avant le vieillard, ne renvoyez pas au lendemain le travail de vous constituer un trésor de vertus et de bonnes œuvres pour l’autre vie, de peur que la mort ne vous atteigne sans que vous ayez mis de côté un trésor pour le Ciel. Nombreux sont ceux qui disent : “ Oh, je suis jeune et fort ! Pour le moment, je jouis sur la terre ; plus tard, je me convertirai. ” Grande erreur !

276.6

Ecoutez cette parabole : les champs d’un homme riche lui avait rapporté d’abondantes récoltes. Elles étaient vraiment miraculeuses. Il contemple avec joie toute cette richesse qui s’accumule sur ses champs et sur son aire au point de ne pas trouver de place dans les greniers et de devoir être abritée sous des hangars provisoires et jusque dans les pièces de la maison. Et il dit : “ J’ai travaillé comme un esclave, mais la terre ne m’a pas déçu. J’ai travaillé pour dix récoltes, et maintenant je veux me reposer pour autant de temps. Comment ferai-je pour abriter toute cette profusion ? Je ne veux pas la vendre, car cela m’obligerait à travailler pour avoir une nouvelle moisson l’an prochain. Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers et j’en ferai de plus grands pour loger tout mon blé et tous mes biens. Puis je dirai à mon âme : ‘ O mon âme ! Tu as maintenant des biens pour plusieurs années. Repose-toi donc, mange, bois et profite de la vie. ’” Cet homme, comme beaucoup, confondait le corps et l’âme et mélangeait le sacré au profane : car en réalité, dans les jouissances et l’oisiveté, l’âme ne tire aucun profit, mais elle s’affaiblit, et celui-là aussi, comme beaucoup, s’arrêtait après la première bonne récolte dans les champs du bien, car il lui semblait avoir tout fait.

Mais ne savez-vous pas que, quand on a mis la main à la charrue, il faut persévérer une année, dix, cent, tant que dure la vie, car s’arrêter est un crime envers soi-même, parce qu’on se refuse une gloire plus grande, et c’est régresser, car celui qui s’arrête, généralement, non seulement ne progresse plus, mais revient en arrière ? Le trésor du Ciel doit augmenter d’année en année pour être bon. Car, si la miséricorde divine doit être bienveillante, même avec ceux qui ont eu peu d’années pour le former, elle ne sera pas complice des paresseux qui, ayant une longue vie, font peu de chose. Le trésor doit être en continuelle croissance. Autrement, ce n’est plus un trésor qui porte du fruit, mais un trésor inerte et cela se produit au détriment de la paix promise du Ciel.

Dieu dit à l’homme sot : “ Insensé ! Toi qui confonds le corps et les biens de la terre avec ce qui est esprit et qui tires d’une grâce de Dieu un mal, sache que, cette nuit même, on te redemandera ton âme ; et quand elle sera partie, ton corps restera sans vie. Ce que tu as préparé, à qui cela reviendra-t-il ? L’emporteras-tu avec toi ? Non. Tu arriveras dépouillé des récoltes terrestres et des œuvres spirituelles en ma présence, et tu seras pauvre dans l’autre vie. Il valait mieux faire de tes récoltes des œuvres de miséricorde pour ton prochain et pour toi. Car, en te montrant miséricordieux envers les autres, tu serais miséricordieux envers ton âme. Et, au lieu de nourrir des pensées d’oisiveté, il aurait mieux valu mettre en œuvre des activités d’où tu pouvais tirer un profit utile pour ton corps et de grands mérites pour ton âme, jusqu’au moment où je t’aurais appelé. ” L’homme mourut cette nuit-là et fut jugé avec sévérité. En vérité, je vous dis que c’est ce qu’il se passe pour l’homme qui thésaurise pour lui-même et ne s’enrichit pas aux yeux de Dieu.

Maintenant, allez et faites-vous un trésor de l’enseignement qui vous est donné. Que la paix soit avec vous. »

Jésus bénit et il se retire dans un bois avec les apôtres et les disciples pour se restaurer et se reposer.

276.7

Mais, tout en mangeant, il parle encore et poursuit l’instruction précédente, en reprenant un thème déjà présenté[2] aux apôtres plusieurs fois ; je crois d’ailleurs qu’il le sera toujours insuffisamment car l’homme est trop en proie aux peurs sans fondement.

« Croyez bien, dit-il, que c’est seulement de cet enrichissement de vertu qu’il faut se préoccuper. Et veillez à ce que ce ne soit jamais une préoccupation agitée, inquiète. Le bien est l’ennemi des inquiétudes, des peurs, des empressements qui se ressentent encore trop de la cupidité, de la jalousie, des méfiances humaines. Que votre travail soit constant, confiant, paisible, sans brusques départs et brusques arrêts. C’est ce que font les onagres sau­vages, mais personne ne les utilise, à moins d’être fou, pour cheminer en sécurité. Soyez paisibles dans les victoires, paisibles dans les défaites. Même le chagrin pour une erreur commise – qui vous afflige parce que, par cette erreur, vous avez déplu à Dieu –, doit être paisible, réconforté par l’humilité et la confiance. L’accablement, la rancœur envers soi-même est toujours l’indice de l’orgueil, et même du manque de confiance. Si quelqu’un est humble, il sait qu’il est un pauvre homme sujet aux misères de la chair qui parfois triomphe. Si quelqu’un est humble, il a confiance non pas tant en lui-même qu’en Dieu et il reste calme, même dans les défaites, en disant : “ Pardonne-moi, Père. Je sais que tu connais ma faiblesse qui parfois l’emporte. Je crois que tu as pitié de moi. J’ai la ferme confiance que tu m’aideras à l’avenir encore plus qu’auparavant, bien que je te donne si peu de satisfaction. ” Et ne soyez ni indifférents ni avares des biens de Dieu. Donnez de ce que vous avez en fait de sagesse et de vertu. Soyez actifs en matière spirituelle comme les hommes le sont pour les choses de la chair.

276.8

Et, en ce qui concerne la chair, n’imitez pas les gens du monde qui ne cessent de trembler pour leur lendemain, par peur qu’il leur manque le superflu, que la maladie arrive, que la mort survienne, que leurs ennemis puissent leur nuire, et autres drames. Dieu sait de quoi vous avez besoin. Ne craignez donc pas pour le lendemain. Libérez-vous des peurs, plus lourdes que les chaînes des galériens. Ne vous mettez pas en peine pour votre vie, ni pour la nourriture, ni pour la boisson, ni pour le vêtement. La vie de l’âme vaut plus que celle du corps, et le corps plus que le vêtement, car c’est par le corps et non par le vêtement que vous vivez et que, par la mortification du corps, vous aidez l’âme à obtenir la vie éternelle. Dieu sait jusqu’à quand il laissera votre âme dans votre corps, et jusqu’à ce moment-là, il vous donnera tout le nécessaire. Il le donne aux corbeaux, ces animaux impurs qui se repaissent de cadavres et qui tiennent leur raison d’exister justement de cette fonction qui est la leur de nous débarrasser des corps en putréfaction. Alors ne vous le donnera-t-il pas à vous aussi ? Eux, ils n’ont pas de locaux pour les vivres, ni de greniers, et pourtant Dieu les nourrit. Vous, vous êtes des hommes et non des corbeaux. Actuellement, d’ailleurs, vous êtes la fleur des hommes puisque vous êtes les disciples du Maître, les évangélisateurs du monde, les serviteurs de Dieu. Et pouvez-vous penser que Dieu, qui prend soin des lys des vallées, les fait croître et les revêt d’un vêtement plus beau que n’en a eu Salomon sans qu’ils fassent d’autre travail que parfumer en adorant, croyez-vous qu’il puisse vous oublier même pour le vêtement ?

Vous ne pouvez ajouter par vous-mêmes une dent à votre bouche dégarnie, ni allonger d’un pouce une jambe raccourcie, ni rendre l’acuité à une vue brouillée. Or, si vous ne pouvez pas le faire, pouvez-vous penser pouvoir éloigner de vous la misère et la maladie et faire sortir de la nourriture de la poussière ? Cela vous est impossible. Mais ne soyez pas des gens de peu de foi. Vous aurez toujours ce qui vous est nécessaire. Ne vous mettez pas en peine comme les gens du monde qui se donnent du mal pour pourvoir à leurs plaisirs. Vous avez votre Père qui sait de quoi vous avez besoin. Vous devez seulement chercher – et que ce soit le premier de vos soucis – le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné en plus.

276.9

Ne craignez pas, vous qui êtes de mon petit troupeau. Il a plu à mon Père de vous appeler au Royaume pour que vous possédiez ce Royaume. Vous pouvez donc y aspirer et aider le Père par votre bonne volonté et votre sainte activité. Vendez vos biens, faites-en l’aumône si vous êtes seuls. Donnez à votre famille les moyens d’existence qui compensent votre abandon de la maison pour me suivre, car il est juste de ne pas enlever leur pain aux enfants et aux épouses. Et, si vous ne pouvez sacrifier les richesses en argent, sacrifiez les richesses en affection. Elles aussi sont une monnaie que Dieu estime pour ce qu’elles sont : de l’or plus pur que tout autre, des perles plus précieuses que celles qui sont arrachées aux mers, et des rubis plus rares que ceux des entrailles de la terre. Car renoncer à sa famille pour moi, c’est faire preuve d’une charité plus parfaite que de l’or sans un atome impur : c’est une perle faite de larmes, un rubis fait du sang qui gémit de la blessure du cœur, déchiré par la séparation d’avec son père et sa mère, son épouse et ses enfants.

Mais ces bourses ne s’usent pas, ce trésor ne s’amoindrit jamais. Les voleurs ne pénètrent pas au Ciel. Le ver ne ronge pas ce qui y a été déposé. Et ayez le Ciel dans votre cœur et votre cœur au Ciel, près de votre trésor. Car le cœur, chez l’homme bon comme chez le méchant, est là où se trouve ce qui vous semble votre cher trésor. Car, de même que le cœur est là où se trouve le trésor (au Ciel), ainsi le trésor est là où se trouve le cœur (c’est-à-dire en vous), ou, mieux, le trésor est dans le cœur, et avec le trésor des saints se trouve, dans le cœur, le Ciel des saints.

276.10

Soyez toujours prêts comme un homme sur le point de partir en voyage, ou qui attend son maître. Vous êtes les serviteurs du Maître-Dieu. A toute heure il peut vous appeler là où il est, ou bien venir là où vous êtes. Soyez donc toujours prêts à partir ou à lui faire honneur, la taille ceinte de la ceinture de voyage ou de travail et la lampe allumée à la main. Au sortir d’une fête de noces avec quelqu’un qui vous a précédés dans les Cieux ou dans la consécration à Dieu sur la terre, Dieu peut se souvenir de vous qui attendez et peut dire : “ Allons chez Etienne ou chez Jean, ou bien chez Jacques et chez Pierre. ” Et Dieu est rapide pour venir ou pour dire : “ Viens. ” Soyez donc prêts à lui ouvrir la porte quand il arrivera, ou à partir s’il vous appelle.

Bienheureux ces serviteurs que le Maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. En vérité, pour les récompenser de leur attente fidèle, il passera sa ceinture à son vêtement et, après les avoir fait asseoir à table, il se mettra à les servir. Il peut venir à la première veille, comme à la seconde ou à la troisième. Vous l’ignorez. Soyez donc toujours vigilants. Et bienheureux si vous l’êtes et que le Maître vous trouve ainsi ! Ne vous leurrez pas vous-mêmes en disant : “ On a bien le temps ! Cette nuit, il ne viendra pas ” : il vous en arriverait du mal. Vous ne savez pas. Si l’on savait quand le voleur va venir, on ne laisserait pas sa maison sans surveillance pour que le brigand puisse en forcer la porte ou les coffres-forts. Vous aussi, soyez prêts car, au moment où vous y penserez le moins, le Fils de l’homme viendra en disant : “ Voici l’heure. ” »

276.11

Pierre, qui a été jusqu’à oublier de finir son repas pour écouter le Seigneur, demande, lorsqu’il voit que Jésus se tait :

« Ce que tu dis, c’est pour nous ou pour tous ?

– C’est pour vous et pour tous, mais c’est surtout pour vous, car vous êtes comme des intendants placés par le Maître à la tête des serviteurs et vous êtes doublement obligés d’être prêts, à la fois comme intendants et comme simples fidèles. Que doit être l’intendant placé par le maître à la tête de ses serviteurs pour donner à chacun sa juste part au moment voulu ? Il doit être avisé et fidèle. Pour accomplir son propre devoir, pour faire accomplir à ceux qui sont au-dessous de lui leur propre devoir. Autrement les intérêts du maître en souffriraient, car il paie l’intendant pour qu’il agisse en son nom et veille sur ses intérêts en son absence.

Bienheureux le serviteur que le maître, en revenant chez lui, trouve en train d’agir avec fidélité, habileté et justice. En vérité, je vous dis qu’il l’établira intendant de ses autres propriétés aussi, de toutes ses propriétés, se reposant et se réjouissant dans son cœur de la sécurité que ce serviteur lui donne.

Mais si ce serviteur dit : “ Ah ! C’est bien : le maître est très loin et il m’a écrit que son retour sera retardé. Je peux donc faire ce que bon me semble puis, quand je verrai que son retour est proche, j’y pourvoirai. ” Et il se mettra à manger et à boire au point d’en être ivre et à donner des ordres d’ivrogne. Comme les bons serviteurs qui dépendent de lui refusent de les exécuter pour ne pas faire du tort à leur maître, il se met à battre les serviteurs et les servantes jusqu’à les rendre malades et languissants. Il croit être heureux et il dit : “ Je savoure enfin ce que c’est qu’être maître et craint de tous. ”

Mais que lui arrivera-t-il ? Le maître reviendra au moment où il s’y attend le moins, et il le surprendra justement en train d’empocher l’argent ou de corrompre quelque serviteur parmi les plus faibles. Alors, je vous le dis, le maître le chassera de sa place d’intendant et jusque des rangs de ses serviteurs, car il n’est pas permis de garder les infidèles et les traîtres parmi des serviteurs honnêtes.

Et il sera d’autant plus puni que le maître l’avait davantage aimé et instruit. Car plus on connaît la volonté et la pensée du maître, plus on est tenu de l’accomplir avec exactitude. S’il n’agit pas comme le maître le lui a expliqué, en détail, comme à nul autre, il recevra de nombreux coups, alors qu’un serviteur de second rang qui est bien peu au courant et se trompe en croyant bien faire, sera moins puni. A qui on a beaucoup donné, il sera beaucoup demandé ; celui qui a été chargé de beaucoup devra rendre beaucoup, car mes intendants devront rendre compte même de l’âme d’un bébé d’une heure.

276.12

Etre choisi par moi n’est pas un frais repos dans un bosquet fleuri. Je suis venu apporter le feu sur la terre, et que puis-je désirer sinon qu’il s’embrase ? Aussi je m’épuise et je veux que vous vous épuisiez jusqu’à la mort et jusqu’à ce que toute la terre soit un brasier de feu céleste. Quant à moi, je dois être baptisé d’un baptême. Et comme je serai angoissé tant qu’il ne sera pas accompli ! Vous ne vous demandez pas pourquoi ? Parce que, par ce baptême, je pourrai faire de vous des porteurs du Feu, des agitateurs qui agiront dans toutes et contre toutes les couches de la société pour en faire une unique réalité : le troupeau du Christ.

Croyez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Et selon la manière de voir de la terre ? Non, mais au contraire la discorde et la désunion. Car désormais, et jusqu’à ce que toute la terre soit un unique troupeau, sur cinq membres d’une maison, deux s’opposeront à trois, le père sera contre le fils et ce dernier contre son père, la mère contre ses filles, et celles-ci contre elle, et les belles-filles et les belles-mères auront un motif de plus de ne pas s’entendre : en effet, il y aura un langage nouveau sur certaines lèvres, et il se produira une sorte de Babel, car un soulèvement profond ébranlera le royaume des affections humaines et surnaturelles. Mais ensuite viendra l’heure où tout s’unifiera en une langue nouvelle que parleront tous ceux que le Nazaréen aura sauvés ; les eaux des sentiments se purifieront, alors que les scories tomberont au fond et que brilleront à la surface les eaux limpides des lacs célestes.

En vérité, me servir n’est pas un repos dans le sens que l’homme donne à ce mot. Cela demande un héroïsme inlassable. Mais je vous le dis : à la fin, il y aura Jésus, toujours et encore Jésus, qui ceindra son vêtement pour vous servir, puis s’assiéra avec vous à un banquet éternel et on oubliera fatigue et douleur.

276.13

Maintenant, puisque plus personne n’est venu à notre recherche, allons vers le lac. Nous nous reposerons à Magdala. Dans les jardins de Marie, sœur de Lazare, il y a place pour tous et elle a mis sa maison à la disposition du Pèlerin et de ses amis. Il n’est pas besoin de vous dire que Marie de Magdala est morte avec son péché et que, de son repentir, est née Marie, sœur de Lazare, disciple de Jésus de Nazareth. Vous le savez déjà, car la nouvelle a couru comme le frémissement du vent dans une forêt. Mais moi, je vous dis ce que vous ne savez pas : que tous les biens personnels de Marie sont pour les serviteurs de Dieu et pour les pauvres du Christ. Allons… »

276.1

Jesus está sobre uma das colinas da margem ocidental do lago. A seus olhos se mostram as cidades e os povoados espalhados pelas beiras de um e do outro lado, mas exatamente ao pé da colina estão Magdala e Tiberíades, a primeira com o seu bairro de luxo, com seus muitos jardins, claramente separados das pobres casas dos pescadores, dos camponeses e das pessoas comuns por uma pequena torrente, agora completamente seca. A outra, esplêndida em todas as suas partes, é uma cidade que não sabe o que é miséria e decadência, e se ri, toda bela e nova, exposta ao sol, defronte ao lago. Entre uma e outra cidade, são cultivadas hortas, poucas, mas bem cuidadas, a partir da pequena planície. Depois crescem as oliveiras que tomam conta das colinas. Por trás das costas de Jesus, se olharmos deste cume, vê-se a selada do Monte das Bem-aventuranças, a cujos pés está a estrada mestra, que do Mediterrâneo vai até Tiberíades.

Talvez por causa desta vizinhança de uma estrada mestra é que Jesus terá escolhido este lugar, ao qual podem chegar as pessoas vindas de muitas localidades da beira do lago ou da Galileia interior, e de onde, à tarde, é fácil voltar para as casas, ou encontrar hospedagem em muitos pontos. O calor aqui também é mais temperado por causa da altitude e por causa das árvores de tronco alto, que no cume tomaram o lugar das oliveiras. Há de fato muita gente, além dos apóstolos e dos discípulos. São pessoas que precisam de Jesus para obterem saúde ou para pedir conselhos. Uns vieram por curiosidade, outros foram levados por amigos, ou apenas por imitação. De qualquer modo, são muitos. A estação já não é a da canícula, mas agora está mudada para uma agradável amenidade de outono, que convida mais do que nunca a quem quiser ir em peregrinação à procura do Mestre.

276.2

Jesus já curou os doentes e já falou ao povo e, certamente, terá exposto o tema das riquezas injustas e do desapego delas, que é necessário a todos para ganharem o Céu, mas indispensável para os que querem ser seus discípulos. Agora Ele está respondendo à pergunta de um ou de outro dos discípulos ricos, que estão um pouco perturbados com este assunto.

O escriba João diz:

– Devo, então, destruir o que tenho, despojando os meus familiares do que é deles?

– Não. Deus te deu bens. Faze que eles sirvam à Justiça, serve-te deles com justiça, isto é, atende com eles às necessidades de tua família, é o teu dever. Trata humanamente os servos é caridade. Ajuda os pobres, acode às necessidades dos discípulos pobres. Então, as riquezas não te servirão de tropeço, mas de ajuda.

Depois, falando a todos, diz:

– Em verdade, Eu vos digo que o mesmo perigo de perder o Céu, por amor das riquezas, pode tê-lo também até o discípulo mais pobre, se, tendo-se tornado meu sacerdote, faltar com a justiça, ou pactuar com o rico. Quem é rico, ou mau, muitas vezes tentará seduzir-vos com donativos, para que estejais de acordo com o seu modo de viver e com seu pecado. E haverá, entre os meus ministros, os que cederão à tentação dos presentes. Não deve ser assim. Que o Batista vos ensine. Realmente nele, ainda que não fosse juiz nem magistrado, havia a perfeição do juiz e do magistrado, como é indicada[1] pelo Deuteronômio: “Tu não farás acepção de pessoas, não aceitarás presentes, porque eles tornam cegos os olhos dos sábios e mudam as palavras dos justos.” Muitíssimas vezes o homem deixa que lhe embotem o fio da espada da justiça, pelo ouro que um pecador passa por cima dele. Não, isso não pode ser. Sabei ser pobres, sabei saber morrer, mas nunca pactuar com a culpa. Nem mesmo com a desculpa de querer usar aquele ouro em benefício dos pobres. É um ouro maldito e não lhes faria nenhum bem. É ouro de um compromisso infame. Vós sois constituídos discípulos para serdes mestres, médicos e redentores. Que seríeis, se vos tornásseis cúmplices no mal, por algum interesse? Mestres de uma ciência maligna, médicos que matam o doente, não redentores, mas colaboradores para a ruína dos corações.

276.3

Um da multidão, vem para a frente, e diz:

– Eu não sou discípulo. Mas eu te admiro. Responde, então, a esta minha pergunta: Será permitido a alguém ficar com o dinheiro de outro?

– Não, homem. Isso é furto igual ao praticado por aquele que tira da bolsa de quem vai passando.

– Mesmo quando o dinheiro é da família?

– Mesmo assim. Não é justo que um se aproprie do dinheiro de todos os outros.

– Então, Mestre, vai a Abelmain, na estrada de Damasco, e manda a meu irmão que reparta comigo a herança que nos deixou o nosso falecido pai, mas sem ter deixado nada por escrito. Ele a apanhou toda. E nota que nós somos gêmeos, nascidos do primeiro e único parto. Portanto, eu tenho os mesmos direitos que ele!

Jesus olha para ele e lhe diz:

– É uma situação difícil e o teu irmão certamente não está agindo bem. Mas tudo o que Eu posso fazer é rezar por ele, para que se converta, e ir ao teu povoado para evangelizar e tocar-lhe assim o coração. Não me será pesada a viagem, se Eu puder restabelecer a paz entre vós.

O homem, irritado, dispara:

– E que queres que eu faça com as tuas palavras? É preciso outra coisa, em vez de palavras, neste caso!

– Mas, não me disseste que mande ao teu irmão que…

– Mandar não é evangelizar. Mandar sempre se faz com ameaça. Ameaça-o, então, de ferir a pessoa dele, se não me der o que é meu. Tu o podes fazer. Assim como dás saúde, podes também dar doença.

– Homem, Eu vim para converter, não para bater. Mas, se tiveres fé nas minhas palavras, encontrarás paz.

– Que palavras?

– Eu te disse que rezarei por ti e por teu irmão, a fim de que fiques consolado e que ele se converta.

– Histórias! Histórias! Eu não tenho a ingenuidade de crer nelas. Vem e manda.

276.4

Jesus, que era manso e paciente, torna-se imponente e severo. Ele se endireita — antes estava um pouco inclinado sobre o homenzinho corpulento e irado —, e diz:

– Homem, quem foi que me constituiu juiz e árbitro entre vós? Ninguém. Mas, para acabar com uma briga entre dois irmãos, Eu estava disposto a ir exercer minha missão de pacificador e de redentor e, se tivesses crido nas minhas palavras, quando voltasses para Abelmain, terias encontrado, já convertido, o teu irmão. Tu não sabes crer. E não terás o milagre. Tu, o primeiro a agarrar o tesouro, terias ficado com ele, deixando teu irmão sem uma parte dele, porque, em verdade, assim como vós nascestes gêmeos, assim tendes também gêmeas as mesmas paixões e tu, como o teu irmão, só tendes um amor: o ouro. E só uma fé: o ouro. Fica, então com a tua fé. Adeus.

O homem vai-se embora, blasfemando e escandalizando a todos os que gostariam de vê-lo castigado. Mas Jesus se opõe a eles. Ele diz:

– Deixai que ele se vá. Por que quereis sujar vossas mãos, batendo num irracional? Eu o perdôo porque é um possesso do demônio do ouro que o seduz: fazei assim também. Melhor é rezarmos por esse infeliz para que se torne um homem de alma bela pela liberdade.

– É verdade. Até no rosto ele ficou horrível pela sua cobiça. Tu viste? –perguntam um ao outro os discípulos e os que estavam presentes e se encontravam mais perto do avarento.

– É verdade! É verdade! Nem parecia mais aquele de antes.

– Sim. Quando ele repeliu o Mestre, pouco faltou para que batesse nele, enquanto o maldizia, e no rosto parecia um demônio.

– Um demônio tentador. Tentava o Mestre para a maldade…

276.5

– Ouvi –diz Jesus–. Verdadeiramente as alterações do espírito se fazem ver no rosto. É como se o demônio assomasse à superfície daquele seu possesso. Poucos são os que, sendo demônios, ou por atos ou por sua aparência, não deem sinais daquilo que são. E esses poucos são os perfeitos no mal, os perfeitamente perversos. O rosto do justo, ao contrário, é sempre belo, mesmo quando materialmente ele é deforme, e de uma beleza sobrenatural, que se derrama do seu interior para o exterior. E, não por medo de dizer, mas pela verdade dos fatos, nós podemos observar nos que estão sem a impureza dos vícios um frescor até em suas carnes. A alma está em nós e presente em todas as nossas partes. Os maus cheiros de uma alma corrompida corrompem também as carnes. Enquanto que os perfumes de uma alma pura preservam tudo. A alma corrompida impele a carne para os pecados obscenos e estes a tornam envelhecida e deformada. A alma pura impele a carne a uma vida pura. E isso conserva o frescor e comunica majestade.

Fazei que em vós permaneça uma juventude pura de espírito, e que ressurja, se já estiver perdida, e tomai cuidado para resguardar-vos de toda cobiça, tanto da sensualidade, como do poder. A vida do homem não depende da abundância dos bens que ele possui. Nem esta, nem, muito menos a outra: a eterna. Mas depende de sua maneira de viver. E, com a vida, a felicidade desta terra e a do Céu. Porque o viciado não é feliz, realmente feliz. Enquanto que o virtuoso é sempre feliz, tem sempre alegria celestial, mesmo quando é pobre e sozinho. Nem a morte o impressiona. Porque ele não tem culpa nem remorsos que o façam ter medo do encontro com Deus, e não tem saudades das coisas que deixa na terra. Ele sabe que no Céu é que está o seu tesouro e, como alguém que vai pegar a herança que o espera, uma herança santa, ele vai alegre, bem disposto, ao encontro da morte, que lhe abre as portas do Reino, onde está o seu tesouro.

Formai logo o vosso tesouro. Começai-o desde a juventude, vós que sois jovens; trabalhai incansavelmente, vós anciãos que, pela idade, estais já mais perto da morte. Mas, posto que a morte tem um prazo desconhecido, e muitas vezes chega para o menino antes de chegar para o velho, não fiqueis adiando o trabalho de formar para vós um tesouro de virtude e de boas obras para a outra vida, a fim de que a morte não vos pegue, sem que tenhais posto no Céu um tesouro de merecimentos. Muitos são os que dizem: “Oh! Eu sou jovem e forte. Por enquanto, quero gozar nesta terra, depois me converterei.” Que grande erro!

276.6

Ouvi esta parábola. As terras de um homem rico haviam produzido muito. Ele havia feito uma colheita imensa. Pôs-se ele, então a contemplar toda aquela riqueza, os montes de cereais sobre os seus campos e terreiros e, não tendo mais lugar nos celeiros, precisava colocar a colheita sob telheiros provisórios e até nos quartos de sua casa. Então, ele disse: “Eu trabalhei como um escravo, mas a terra não me decepcionou. Trabalhei e consegui uma colheita que vale por dez, e agora preciso descansar por outras dez. Como vou fazer para guardar toda esta colheita? Vendê-la, eu não quero, porque seria obrigado a trabalhar para ter uma nova colheita no ano que vem. Eu vou fazer o seguinte: Vou desmanchar os meus celeiros, e farei outros bem maiores, onde possam caber todas as colheitas, todos os meus bens. Depois, eu direi a mim mesmo: ‘Desperta, homem! Tens garantida agora a posse de muitos bens, e por muitos anos. Descansa, então, come, bebe, regala-te!’” Aquele homem, como muitos outros, não fazia diferença entre o corpo e a alma, misturava o que é sagrado com o que é profano, porque na verdade a alma não se regala nas glutonarias nem no ócio, e aquele homem, como muitos outros, depois de ter feito a primeira boa colheita nos campos do bem, logo parou, achando que já havia feito tudo.

Mas, não sabeis vós que, uma vez posta a mão ao arado, é preciso que quem assim fez persevere, durante um, dez, cem anos, enquanto durar esta vida, porque ficar parado é um delito contra nós mesmos, pois com isso deixamos de dar valor a uma glória maior, e isso é voltar atrás, pois quem para, quase sempre não só deixa de ir para a frente, mas fica para trás? O tesouro do Céu deve aumentar o amor de ano em ano, para que seja realmente bom. Visto que a misericórdia vai ser benigna até para com quem teve poucos anos para formar o seu tesouro. Mas ela não será cúmplice dos preguiçosos, que têm longa vida, e trabalham pouco. Há de ser um tesouro em contínuo aumento. E, se ele não for mais um tesouro frutífero e ficar inerte, isso irá em detrimento da paz já preparada no Céu.

Deus disse ao estulto: “Homem estulto, que confundes o corpo e os bens da terra com o que é espiritual, e de uma graça de Deus fazes um mal, fica sabendo que nesta mesma noite te será exigida e tirada a tua alma, e o teu corpo jazerá sem vida. Tudo o que acumulaste, de quem será? Pensas em levá-lo contigo? Não. Tu ficarás como nu, sem teres as tuas colheitas terrenas, nem obras espirituais praticadas diante dos meus olhos, e assim serás pobre na outra vida. Melhor teria sido para ti se, com tuas colheitas, tivesses feito obras de misericórdia para com o próximo e para ti próprio. Porque, sendo misericordioso para com os outros, era para a tua alma que o estarias sendo. E, em vez de nutrir pensamentos de ócio, devias exercer atividades das quais pudesses tirar honestas vantagens para o teu corpo e grandes méritos para a tua alma, até que Eu te houvesse chamado.” E o homem naquela noite morreu e foi severamente julgado.

Em verdade, Eu vos digo que assim acontece a quem ajunta tesouros para si e não se torna rico aos olhos de Deus. Agora ide e fazei um tesouro da doutrina que vos acaba de ser transmitida. A paz esteja convosco.

E Jesus, tendo abençoado, vai-se afastando dali, indo para um ponto bem fechado do bosque com os apóstolos e discípulos paravtomarem alimento e descanso.

276.7

Mas, enquanto estão comendo, Ele continua ainda falando sobre a lição de antes, repetindo um assunto de que Ele já falou[2] muitas vezes aos apóstolos e que eu creio que dele nunca se fala demais, porque o homem é sempre vítima de medos insensatos.

– Crede –diz Ele–, que somente desse enriquecimento de virtudes é necessário preocupar-se. E prestai atenção: que vossa preocupação nunca seja cheia de angústia nem de inquietação. O bem é inimigo da inquietação, dos medos, daquelas pressas que muito têm ainda de avareza, de ciúme, de desconfiança humana. O vosso trabalho seja constante, confiante, pacífico. Sem partidas bruscas, nem paradas repentinas. Quem faz assim são os burros selvagens. Mas ninguém faz uso deles, a não ser que seja algum doido, para ir fazer uma viagem sem segurança. Pacíficos nas vitórias, pacíficos nas derrotas. Até o choro por causa de algum erro cometido e que vos entristece, porque com tal erro desagradastes a Deus, deve também ele ser pacífico, confortado pela humildade e pela confiança. A prostração, o rancor contra si mesmo é sempre um sintoma de soberba e, portanto, de desconfiança. Se alguém é humilde, sabe que é pobre homem sujeito às misérias da carne, que às vezes triunfa. Se alguém é humilde, tem confiança, não somente em si mesmo, mas em Deus, e fica calmo nas derrotas, dizendo: “Perdoa-me, Pai. Eu sei que Tu conheces a minha fraqueza, que me vence de vez em quando. Eu creio que Tu tens compaixão de mim. Tenho a firme confiança de que Tu me ajudarás no futuro, ainda mais do que antes, apesar de eu ter satisfeito tão pouco à tua vontade.”

E não sejais nem apáticos, nem avarentos com os bens de Deus. De tudo o que tiverdes de sabedoria e virtude, distribuí. Sede ativos nas coisas espirituais, como os homens o são nas coisas da carne.

276.8

E, quanto à carne, não fiqueis imitando os que são do mundo, que estão sempre tremendo por causa do seu amanhã, pelo medo de que lhes falte o supérfluo, de que os pegue uma doença, de que chegue a morte, de que os inimigos lhes possam fazer mal, e assim por diante. Deus sabe do que precisais. Não temais, pois, pelo vosso dia de amanhã. Ficai livres daqueles medos, que pesam mais do que os grilhões dos galeotes. Não fiqueis preocupados com vossa vida, nem com o que havereis de comer, ou beber, nem com que vestir-vos. A vida do espírito é mais do que a do corpo e do que as vestes, porque é com o corpo e não com as vestes que vós viveis. E com a mortificação do corpo, ajudais o espírito a conseguir a vida eterna. Deus sabe até quando vai deixar a alma no corpo e até que hora vos dará o necessário. Ele o dá aos urubus, animais impuros, que vivem de comer cadáveres e que tem sua razão de existir justamente nessa sua função de eliminar as podridões. E Ele não o dará a vós? Aquelas aves não têm despensas nem celeiros, e assim mesmo Deus as nutre. Vós sois homens, e não urubus. Atualmente vós sois a flor da humanidade, pois sois os discípulos do Mestre, os evangelizadores do mundo, os servos de Deus. E podeis pensar que Deus cuida até dos lírios dos vales, e os faz crescer, e os veste com a veste mais bela do que as que teve Salomão, sem que eles tenham outro trabalho senão o de exalar o seu perfume, adorando, poderá Ele deixar de pensar também em vossa veste? Vós que, por vós mesmos, não sois capazes nem de pôr mais um dente nas bocas desdentadas, nem de encompridar com mais uma polegada uma perna encolhida, nem de dar mais agudeza de vista a uma pupila enevoada. E, se não podeis fazer nem estas coisas, como achais que podereis afastar de vós a miséria e a doença e fazer brotar alimento da poeira? Não podeis. Mas não sejais gente de pouca fé. Vós tereis sempre o que vos é necessário. Não fiqueis aflitos como as pessoas do mundo que ficam excitadas, querendo prover-se do que querem gozar. Vós tendes vosso pai que sabe de que precisais. Vós só tendes que procurar, e que seja a primeira de vossas procuras, o Reino de Deus e a sua justiça, pois tudo mais vos será dado, sem que o procureis.

276.9

Não temais, ó vós do meu pequeno rebanho. Aprouve a meu Pai chamar-vos para o Reino, para que tenhais esse Reino. Podeis, pois, aspirar a ele e ajudar o Pai com a vossa vontade e uma santa operosidade. Vendei os vossos bens, fazei com eles esmola, se estais sozinhos. Dai aos vossos um conforto, abandonando vossa casa para seguir-me, pois é justo não tirar o pão aos filhos e às esposas. E, se não podeis assim fazer sacrifício de riquezas em dinheiro, sacrificai as riquezas do afeto. Estas também são riquezas que Deus avalia bem, por serem o que são: ouro mais puro que qualquer outro, pérolas mais preciosas do que as que foram arrebatadas aos mares, rubis mais raros do que os que foram extraídos das vísceras do solo. Porque renunciar à família por Mim é caridade perfeita mais do que o ouro sem impurezas, é pérola nascida do pranto, rubi feito do sangue que geme da ferida do coração, lacerado pela separação do pai e da mãe, da esposa e dos filhos. Mas estas bolsas não se desgastam, este tesouro não míngua nunca. Os ladrões não penetram no Céu. O caruncho não rói o que lá é depositado. E, tende o Céu no coração, e o coração no Céu. Junto ao vosso tesouro. Porque o coração, tanto para o bem, como para o mal, estará lá onde estiver aquilo que lhe parece ser o seu querido tesouro. Porque, assim como o coração está onde está o tesouro (no Céu), assim o tesouro está onde estiver o coração (isto é, em vós), ou melhor, o tesouro está no coração e, com o tesouro dos santos, está no coração o Céu dos santos.

276.10

Estai sempre prontos, como quem está preparado para viagem ou à espera do patrão. Vós sois servos do patrão que é Deus. A qualquer hora Ele pode chamar-vos para onde Ele está, ou vir aonde vós estais. Estai, pois, sempre prontos para ir ou a prestar-lhe honras, estando com vossos lados cingidos com cintos de viagem e de trabalho e com as lâmpadas acesas nas mãos. Se sairdes de uma festa de núpcias com alguém que tenha ido à vossa frente para os Céus, ou antes de vós se tenha consagrado a Deus nesta terra, Deus poderá lembrar-se de vós, que estais esperando, e pode dizer-vos: “Vamos para onde está Estêvão, ou João ou, então Tiago ou Pedro.” E Deus é sempre rápido para vir e para dizer: “Vem.” Portanto, estai prontos para abrir-lhe a porta, quando Ele chegar ou para partir, quando Ele vos chamar.

Felizes aqueles servos que o Patrão, quando chegar, encontrar vigilantes. Em verdade, para recompensá-los por sua espera fiel, Ele se cingirá com sua veste, e fazendo-os assentar-se à mesa, pôr-se-á a servi-los. Ele pode vir na primeira vigília, ou na segunda, ou na terceira. Vós não o sabeis. Por isso, estai sempre vigilantes. E felizes sereis vós, se assim o Patrão vos encontrar. Não vos enganeis, dizendo: “Há muito tempo! Esta noite Ele não vem.” Vós vos sairíeis mal. Vós não sabeis. Se alguém soubesse quando o ladrão haveria de vir, não deixaria de guardar a casa, porque o malandro poderia forçar a porta e os ferrolhos. Vós também estai preparados, porque, quando menos pensardes, virá o Filho do homem, dizendo: “Chegou a hora.”

276.11

Pedro, que quase já se esqueceu de acabar de comer, para ficar ouvindo o Senhor, vendo que Jesus se cala, pergunta:

– Isto que estás dizendo é para nós, ou para todos?

– É para vós e para todos. Mas é mais para vós, porque vós sois os intendentes colocados pelo Patrão à frente dos servos e tendes o duplo dever de estar preparados, seja para vós como intendentes, seja para vós como simples fiéis. Como deve ser o intendente posto pelo patrão à frente de seus familiares para dar a cada um, a seu tempo, a justa porção? Ele deve ser perspicaz e fiel. Para cumprir o seu próprio dever e para fazer que os que lhe estão submissos cumpram o dever deles. Se assim não fosse, ficariam prejudicados os interesses do patrão, que paga ao intendente para que faça as suas vezes e, em sua ausência, zele por seus interesses.

Feliz daquele servo que, quando o patrão voltar para casa, o encontrar fielmente em seu trabalho, com diligência e justiça. Em verdade, Eu vos digo que ele o fará intendente de mais outras propriedades e até mesmo de todas as suas propriedades, e ficará tranquilo e se alegrando em seu íntimo pela segurança que aquele servo lhe dá. Mas, se aquele servo disser: “Oh! Que bom! O patrão está muito longe, e me escreveu que vai tardar a voltar. Por isso, eu posso fazer o que eu achar bom e depois, quando a volta dele estiver próxima, tomarei minhas providências.” E, assim pensando, se ele começar a comer e a beber até ficar bêbado, e a dar ordens aos servos como um ébrio, confiando na bondade deles, pois lhe são submissos, mas se recusam a cumprir suas ordens quando elas são em prejuízo do patrão, e ele, então passar a bater nos servos e nas servas, até fazê-los cair doentes e debilitados, e ele, crendo ainda que é feliz, disser: “Afinal, eu gosto de ser patrão e de ser temido por todos”, que será, então, que lhe vai acontecer? Vai-lhe acontecer que o patrão logo chegará, quando ele menos o esperar, e talvez até surpreendendo-o no ato de embolsar do dinheiro do patrão ou de estar subornando algum dos servos mais pobres. E nesse caso, Eu vo-lo digo, o patrão o tirará do cargo de intendente, e até do rol dos seus empregados, pois não é justo conservar os infiéis e traidores no meio dos honestos.

E agora o patrão o punirá tanto, quanto antes o havia amado e instruído. Porque quem mais conhece a vontade e o pensamento do patrão, mais está obrigado a cumpri-los exatamente. Se não fizer assim, como o patrão lhe mandou, e de modo mais exato do que todos os outros, ele receberá muitas pancadas, enquanto que os que, como servos menores, pouco sabem ou erram pensando que estão fazendo o bem, terão castigos menores. A quem muito foi dado, muito será exigido, e deverá prestar conta de muito quem tomou conta de muito, pois vão ser exigidas dos meus intendentes contas até de um pequenino, que tem apenas uma hora de nascido.

276.12

A escolha que Eu fiz dele não foi para ele ir descansar em algum pequeno bosque fresco e florido. Eu vim trazer fogo a esta terra. E que é que Eu posso desejar, a não ser que ele se acenda? Por isso Eu me canso, e quero que vos canseis até à morte, e até que a terra toda seja uma fogueira de fogo celeste. Eu devo ser batizado com um batismo. E, como estarei angustiado, enquanto ele não for feito! Vós não me perguntais por quê? Porque para isso Eu poderei fazer de vós os portadores do Fogo, agitadores que haverão de se mover em todos e contra todos os estratos sociais, para fazer deles uma só coisa: o rebanho de Cristo.

Credes que Eu tenha vindo para trazer a paz à terra? E para estar de acordo com o modo de ver da terra? Não. Pelo contrário, venho trazer discórdia e separação. Porque, de agora em diante, e enquanto a terra toda não for um único rebanho, de cinco pessoas que houver em uma casa, duas estarão contra três, o pai estará contra o filho e esse contra o pai, a mãe contra as filhas e estas contra aquela, as sogras e as noras terão um motivo a mais para não se entenderem, porque uma linguagem nova estará sobre certos lábios e se tornará uma Babel, pois que uma agitação profunda sacudirá o reino dos afetos humanos e sobre-humanos. Mas depois virá a hora em que tudo se unificará em uma língua nova, falada por todos os que foram salvos pelo Nazareno, e se depurarão as águas dos sentimentos, indo para o fundo as escórias, e brilhando na superfície as límpidas ondas dos lagos celestes.

É verdade que servir-me pode não ser tomar repouso, conforme o sentido que o homem der a esta palavra. É preciso ter heroísmo, e ser incansável. Mas Eu vos digo: no fim será Jesus, sempre e ainda Jesus, que cingirá a veste para vos servir, e depois sentar-se-á convosco para um banquete eterno, e ficarão esquecidas todas as fadigas e dores.

276.13

Agora, visto que ninguém mais nos procurou, vamos para o lago. Repousemos em Magdala. Nos jardins de Maria de Lázaro há lugar para todos, e ela pôs a sua casa à disposição do Peregrino e de seus amigos. Não é preciso que Eu vos diga que Maria de Magdala morreu com o seu pecado e renasceu em seu arrependimento, sendo agora Maria de Lázaro, discípula de Jesus de Nazaré. Vós já o sabeis, porque a notícia correu ruidosa, como vento por uma floresta. Mas Eu vos digo o que não sabeis: que todos os bens pessoais da Maria de Lázaro são para os servos de Deus e para os pobres de Cristo. Vamos…


Notes

  1. la décrit : en Dt 16, 19.
  2. déjà présenté, par exemple au chapitre 173.

Notas

  1. indicada, em Deuteronômio 16,19.
  2. já falou, por exemplo, no capítulo 173.