Je vois, de très bon matin, Jésus qui, toujours à la même porte, se joint aux disciples Simon et Judas. Jésus est déjà avec Jean. Et je l’entends dire :
« Mes amis, je vous demande de parcourir la Judée avec moi, si cela ne vous est pas trop pénible, en particulier pour toi, Simon.
– Pourquoi, Maître ?
– Il est pénible de cheminer sur les montagnes de Judée… et peut-être te sera-t-il plus pénible encore de rencontrer certaines personnes qui t’ont fait du mal.
– Pour ce qui est de la marche, je t’assure encore une fois que, depuis que tu m’as guéri, je suis plus résistant qu’un jeune homme et qu’aucune fatigue ne me pèse, surtout quand c’est pour toi, et à présent avec toi. Quant à rencontrer ceux qui m’ont nui, je n’éprouve plus de ressentiment pénible ; il n’y a pas la moindre aversion à leur encontre dans le cœur de Simon depuis qu’il est à toi. La haine est tombée, en même temps que les écailles du mal. Et je ne sais, crois-le bien, si je dois te dire que tu as fait un plus grand miracle en guérissant ma chair rongée par le mal ou bien mon âme dévorée par la rancœur. Je pense ne pas me tromper en disant que le miracle le plus grand fut ce dernier. Il est moins facile de guérir une plaie de l’âme… Et tu m’as guéri d’un seul coup. Voilà le miracle ! Car un homme ne guérit pas d’un seul coup, même s’il y emploie toutes ses forces, il ne guérit pas ainsi d’un état moral, si tu ne l’anéantis pas par ta volonté sanctifiante.
– Tu ne te trompes pas dans ton jugement.