Gli Scritti di Maria Valtorta

111. Rencontre de Salomon au gué du Jourdain.

111. Incontro con Salomon al guado del Giordano.

111.1

« Je suis très étonné que Jean-Baptiste ne soit pas là », dit Jean au Maître.

Ils sont tous sur la rive orientale du Jourdain, près du fameux gué où, pendant un certain temps, Jean-Baptiste baptisait.

« Et il n’est pas non plus sur l’autre rive, observe Jacques.

– Ils l’auront arrêté, dans l’espoir d’une nouvelle bourse, commente Pierre. Ce sont des canailles, ces hommes d’Hérode !

– Nous allons passer de l’autre côté et nous informer », dit Jésus.

Une fois passés, ils interrogent un passeur de l’autre rive :

« Jean-Baptiste ne baptise plus ici ?

– Non. Il est aux confins de la Samarie. On l’a réduit à cela ! Un saint doit s’établir près des Samaritains pour échapper aux citoyens d’Israël.

111.2

Et vous vous étonnez que Dieu nous abandonne ? Une seule chose m’étonne : qu’il ne traite pas toute la Palestine comme Sodome et Gomorrhe !…

– Il ne le fait pas à cause des justes qui s’y trouvent, à cause de ceux qui, sans être tout à fait justes, ont soif de justice et suivent les enseignements de ceux qui prêchent la sainteté, répond Jésus.

– Dans ce cas, il y en a deux : Jean-Baptiste et le Messie. Le premier, je le connais car je l’ai servi ici au Jourdain, en lui amenant avec ma barque des fidèles sans rien demander, car il disait qu’il faut se contenter d’un juste salaire. Il me paraissait juste de me contenter du gain que je réalisais pour les autres services et injuste de réclamer un paiement pour amener une âme à la purification. Mes amis me traitaient de fou. Mais enfin… Je me contente du peu que j’ai. Qui peut y trouver à redire ? Du reste, je vois que je ne suis pas encore mort de faim, et j’espère qu’à ma mort Abraham me sourira.

– Tu as raison, homme. Qui es-tu ? demande Jésus.

– Oh ! Je porte un bien grand nom et j’en ris car je ne connais que les rames. Je m’appelle Salomon.

– Tu as la sagesse de juger que celui qui coopère à une purification ne doit pas la souiller en prenant de l’argent. Je te le dis : ce n’est pas seulement Abraham, mais le Dieu d’Abraham qui te sourira à ta mort comme à un fils fidèle.

– Oh ! Mon Dieu ! Tu me le dis vraiment ?

111.3

Qui es-tu ?

– Je suis un juste.

– Ecoute : je t’ai dit qu’il y en a deux en Israël : l’un, c’est Jean-Baptiste et l’autre, le Messie. Es-tu le Messie ?

– Je le suis.

– Oh ! éternelle miséricorde ! Mais… j’ai entendu un jour des pharisiens qui disaient… Laissons tomber… Je ne veux pas me souiller la bouche. Tu n’es pas ce qu’ils disaient. Quelles langues bifides, pires que celle des vipères !…

– C’est bien moi, et je te l’affirme : tu n’es pas très loin de la Lumière. Adieu, Salomon. Que la paix soit avec toi.

– Où vas-tu, Seigneur ? »

L’homme est abasourdi par la révélation. Il a pris un ton tout différent. C’était d’abord un brave homme qui parlait. Maintenant, c’est un disciple qui adore.

« Je vais à Jérusalem par Jéricho, à la fête des Tentes.

– A Jérusalem ? Mais… Toi aussi ?

– Je suis moi aussi un fils de la Loi. Je ne supprime pas la Loi. Je vous donne lumière et force pour la suivre parfaitement.

– Mais Jérusalem a déjà de la haine pour toi ! Je veux dire les grands, les pharisiens de Jérusalem. Je t’ai dit que j’ai entendu…

– Laisse-les faire. Eux font leur devoir, ce qu’il croient être leur devoir. Moi, je fais le mien. En vérité je te dis que tant que ce ne sera pas l’heure, ils ne pourront rien.

– Quelle heure, Seigneur ? demandent les disciples et le passeur.

– Celle du triomphe des Ténèbres.

– Tu vivras jusqu’à la fin du monde ?

– Non. Il y aura des ténèbres plus atroces que celles des astres éteints et de notre planète morte ainsi que tous les hommes. Ce sera quand les hommes étoufferont la Lumière que je suis. En beaucoup, ce crime est déjà arrivé. Adieu, Salomon.

– Je te suis, Maître.

– Non. Viens dans trois jours au Beth Midrash. Paix à toi. »

111.4

Jésus se met en route, au milieu des disciples songeurs.

« A quoi pensez-vous ? Ne craignez ni pour moi ni pour vous. Nous sommes passés par la Décapole et la Pérée, et partout nous avons vu des agriculteurs au travail dans les champs. En certains endroits, la terre était encore occupée par le chaume et le chiendent, aride, dure, encombrée de plantes parasites que les vents d’été y avaient semées après en avoir transporté les graines des déserts désolés. C’étaient là les champs des paresseux et des jouisseurs. Ailleurs, la terre était déjà ouverte par la charrue et débarrassée, par le feu et la main, des pierres, des ronces ainsi que du chiendent. Et ce qui d’abord était nuisible, à savoir les mauvaises herbes, voilà que par la purification du feu ou de la taille, elles s’étaient changées en engrais bienfaisants : en fumier, en sels utiles pour rendre la terre féconde. La glèbe avait pleuré sous la douleur du soc qui l’ouvrait et la fouillait, et sous la morsure du feu qui ravivait ses blessures. Mais elle sera plus riante au printemps et elle dira : “ L’homme m’a torturée pour me donner cette moisson opulente qui est pour moi parure et beauté. ” Ces champs appartenaient à ceux qui font preuve de bonne volonté. Ailleurs encore la terre était déjà moelleuse, débarrassée même des cendres, un vrai lit nuptial pour les épousailles des sillons et de la semence, ce mariage fécond qui donne une si glorieuse moisson d’épis. C’étaient là les champs des généreux qui ne se satisfont que de la perfection du travail.

Eh bien, il en est de même des cœurs. Je suis le Soc et ma parole est le Feu qui prépare au triomphe éternel.

Il en est qui, fainéants ou jouisseurs, ne me cherchent pas encore, ne veulent pas de moi, ne cherchent qu’à suivre leurs vices et leurs passions mauvaises. Tout ce qui leur semble parure de verdure et de fleurs n’est que ronces et épines qui déchirent mortellement leur esprit, l’enchaînent et font d’eux des fagots pour le feu de la Géhenne. Actuellement, la Décapole et la Pérée sont ainsi… mais elles ne sont pas les seules. On ne m’y demande pas de miracles parce qu’on ne veut pas de la taille de la parole ni de l’ardeur du feu, mais leur heure viendra. Ailleurs, il en est qui acceptent cette taille et cette ardeur ; ils pensent : “ C’est pénible, mais cela me purifie et me rendra fécond en bonnes actions. ” Ce sont ceux qui, s’ils n’ont pas l’héroïsme d’agir par eux-mêmes, me permettent néanmoins d’agir. C’est le premier pas sur la voie qui mène à moi. Il y en a enfin qui m’aident de leur travail actif inlassable. Ils accompagnent ma mission. Ils ne marchent pas, mais ils volent sur la route de Dieu. Ceux-là sont les disciples fidèles : vous et les autres disséminés en Israël.

111.5

– Mais nous sommes peu nombreux… contre un si grand nombre. Nous sommes humbles… contre les puissants. Comment te défendre s’ils veulent te nuire ?

– Mes amis, souvenez-vous du songe de Jacob. Il vit une multitude innombrable d’anges qui montaient et descendaient par l’échelle qui allait du ciel au patriarche. Une multitude, et pourtant ce n’était qu’une partie des légions angéliques… Eh bien, même si toutes les légions qui chantent alléluia à Dieu dans le Ciel descendaient autour de moi pour me défendre, lorsque ce sera l’heure, elles ne pourront rien. La justice doit s’accomplir…

– Tu veux dire l’injustice ! Car tu es saint, et s’ils te font du mal, s’ils te haïssent, ce sont des injustes.

– C’est pour cela que je dis que, pour certains, le crime est déjà accompli. Celui qui couve une pensée homicide est déjà homicide ; si c’est le vol, c’est déjà un voleur ; si c’est un adultère, il est déjà adultère ; si c’est la trahison, c’est déjà un traître. Le Père sait et moi je sais. Mais il me laisse aller, et je vais mon chemin, car c’est pour cela que je suis venu. Mais les moissons mûriront encore et on fera les semailles une première fois et une seconde avant que le Pain et le Vin ne soient donnés en nourriture aux hommes.

– On fera un banquet de joie et de paix, alors !

– De paix ? Oui. De joie ? Aussi, mais… oh, Pierre ! Oh, mes amis ! Que de larmes il y aura entre la première et la deuxième coupe ! Et c’est seulement après qu’on aura bu la dernière goutte de la troisième coupe que la joie sera grande parmi les justes, et qu’il y aura une paix assurée pour les hommes dont la volonté est droite.

– Et tu y seras, n’est-ce pas ?

– Moi ?… Mais quand le chef de famille manque-t-il au rite ? Et ne suis-je pas le chef de la grande famille du Christ ? »

111.6

Simon le Zélote, qui n’a pas encore parlé, dit[1] comme en se parlant à lui-même :

« “ Quel est celui-ci qui vient en habits éclatants, magnifiquement drapé dans son manteau, s’avançant dans la plénitude de sa force ? ” “ C’est moi qui parle avec justice, qui suis puissant pour sauver. ” “ Pourquoi ce rouge à ton manteau, pourquoi es-tu vêtu comme celui qui foule au pressoir ? ” “ J’ai été seul à fouler au pressoir… C’est l’année de ma Rédemption qui vient. ”

– Tu as compris, Simon, souligne Jésus.

– J’ai compris, mon Seigneur. »

Les deux hommes se regardent, intensément. Etonnés, les autres les dévisagent et se demandent entre eux :

« Mais parle-t-il des vêtements rouges que porte maintenant Jésus, ou de la pourpre royale dont il sera revêtu quand ce sera l’heure ? »

Jésus s’absorbe en lui-même et paraît ne plus rien entendre.

Pierre prend Simon à part et l’interroge :

« Toi qui es sage et humble, explique tes paroles à mon ignorance.

– Oui, mon frère ! Son nom est Rédempteur. Les coupes de paix et de joie entre l’homme et Dieu, la terre et le Ciel, c’est lui qui les remplira de son vin, en se foulant lui-même dans la souffrance par amour pour nous tous. Il sera donc présent, bien qu’en apparence la puissance des Ténèbres aura étouffé la Lumière, qu’il est lui-même.

111.7

Ah ! Il faut beaucoup l’aimer, ce Christ, notre Christ, car beaucoup lui refuseront leur amour. Faisons en sorte qu’à l’heure de sa déréliction, on ne puisse nous adresser et nous reprocher cette lamentation de David[2] : “ Des chiens nombreux me cernent ”, en l’applicant à nous-mêmes.

– Qu’est ce que tu dis ?… Mais nous, nous le défendrons, même s’il nous faut mourir avec lui.

– Nous le défendrons… Mais nous sommes des hommes, Pierre. Et notre courage fondra avant qu’on ne lui broie les os… Oui. Nous ferons comme l’eau devenue glaçon dans le ciel, que la foudre fait fondre en pluie et que le vent regèle sur le sol. C’est ainsi que nous sommes ! Notre courage actuel qui nous pousse à être ses disciples – car son amour et sa présence nous donnent solidité et hardiesse virile – fondra sous le coup de foudre de Satan et de ses sbires… Et que restera-t-il de nous ? Puis, après cette épreuve avilissante et nécessaire, la foi et l’amour nous solidifieront de nouveau et nous serons comme un cristal qui ne redoute plus d’être brisé. Mais cela, nous le saurons et nous en serons capables, dans la mesure où nous l’aimerons beaucoup, tant que nous l’avons. Alors… oui, je pense qu’alors, par l’effet de sa parole, nous ne serons pas des ennemis et des traîtres.

– Tu es sage, Simon. Moi… je suis illettré et j’ai honte aussi de lui poser tant de questions. Et cela me fait mal, quand je vois qu’il y a tant de raisons de pleurer… Observe son visage : il paraît inondé de larmes secrètes. Vois ses yeux. Ils ne regardent ni le ciel, ni le sol. Ils sont ouverts sur un monde qui nous est inconnu. Comme sa démarche le montre épuisé et courbé ! On dirait que ses pensées l’ont fait vieillir. Ah, je ne peux le voir ainsi ! Maître ! Maître ! Souris ! Je ne puis te voir si triste. Tu m’es aussi cher qu’un fils et je te donnerais ma poitrine comme oreiller pour t’endormir et te faire rêver à d’autres mondes… Oh ! Pardonne-moi de t’avoir appelé “ fils ” ! C’est que je t’aime, Jésus.

– Je suis le Fils… Ce nom est mon Nom. Mais je ne suis plus triste. Tu vois ? Je souris car vous êtes pour moi des amis.

111.8

Voici, là au fond, Jéricho toute rouge au crépuscule. Que deux d’entre vous aillent y chercher un logement. Les autres et moi, nous irons les attendre à côté de la synagogue. Allez. »

Et tout se termine pendant que Jean et Jude partent à la recherche d’une maison hospitalière.

111.1

«Mi fa stupore che il Battista non sia qui», dice Giovanni al Maestro.

Sono tutti alla sponda orientale del Giordano, presso il famoso guado dove un tempo battezzava il Battista.

«E non c’è neppure sull’altra sponda», osserva Giacomo.

«L’avranno riacciuffato sperando un’altra borsa», commenta Pietro. «Sono certi arnesi da croce quelli di Erode!».

«Passeremo di là e domanderemo», dice Gesù.

Passano, infatti, e ad un barcaiolo dell’altra sponda chiedono: «Non battezza più qui il Battista?».

«No. È ai confini della Samaria. A questo si è ridotti! Un santo deve mettersi presso i samaritani per salvarsi dai cittadini di Israele.

111.2

E che vi stupite se Dio ci abbandona? Io ho un solo stupore: che non faccia di tutta la Palestina una Sodoma e Gomorra!…».

«Non lo fa per i giusti che sono in essa, per coloro che, senza ancora essere del tutto giusti, sentono sete di giustizia e seguono le dottrine di coloro che predicano santità», risponde Gesù.

«Due, allora. Il Battista e il Messia. Il primo lo conosco perché l’ho anche servito qui al Giordano col portargli a traghetto qualche fedele e non volendo nulla, perché egli dice di contentarsi del giusto. Mi pareva giusto accontentarmi del guadagno che facevo per altri servizi e che fosse ingiusto richiedere paga per portare un’anima verso la purificazione. Ho preso del pazzo dagli amici. Ma infine… Contento io del mio poco, chi può lamentarsi? Del resto vedo che di fame non sono ancora morto, e spero che alla morte mi sorrida Abramo».

«Tu sei nel giusto, uomo. Chi sei?», chiede Gesù.

«Oh! ho un nome ben grande e ci rido, perché non ho sapienza che per il remo. Mi chiamo Salomon».

«Hai la sapienza di giudicare che chi coopera ad una purificazione non deve corromperla col denaro. Io te lo dico: non Abramo soltanto, ma il Dio di Abramo ti sorriderà alla tua morte come a figlio fedele».

«Oh, Dio! Dici davvero?

111.3

Chi sei?».

«Sono un giusto».

«Senti, ti ho detto che ce ne sono due in Israele: uno è il Battista, l’altro il Messia. Sei Tu il Messia?».

«Sono Io».

«Oh! eterna misericordia! Ma… ho sentito un giorno dei farisei dire… Lasciamo andare… Non mi voglio sporcare la bocca. Tu non sei come ti dicevano. Lingue bifide più di quelle delle vipere!…».

«Sono Io e ti dico: tu non sei molto lontano dalla Luce. Addio, Salomon. La pace sia con te».

«Dove vai, Signore?». L’uomo è sbalordito dalla rivelazione e ha preso un tono tutto diverso. Prima era un bonaccione che parlava. Ora è un fedele che adora.

«A Gerusalemme per Gerico. Ai Tabernacoli vado».

«A Gerusalemme? Ma… anche Tu?».

«Sono figlio della Legge Io pure. Non annullo la Legge. Vi do luce e forza per seguirla con perfezione».

«Ma Gerusalemme già ti odia! Voglio dire: i grandi, i farisei di Gerusalemme. Ti ho detto che ho sentito…».

«Lasciali fare. Loro fanno il loro dovere, quello che credono sia il loro dovere. Io faccio il mio. In verità ti dico che, finché non sarà l’ora, nulla potranno».

«Che ora, Signore?», chiedono i discepoli e il barcaiolo.

«Quella del trionfo delle Tenebre».

«Vivrai fino alla fine del mondo?».

«No. Vi sarà una tenebra più atroce di quella degli astri spenti e del nostro pianeta, morto con tutti i suoi uomini. E sarà quando gli uomini soffocheranno la Luce che Io sono. In molti il delitto è già avvenuto. Addio, Salomon».

«Ti seguo, Maestro».

«No. Vieni fra tre giorni nel Bel Nidrasc. La pace a te».

111.4

Gesù si mette in cammino fra i discepoli pensierosi.

«Che pensate? Non abbiate timore né per Me, né per voi. Siamo passati per la Decapoli e la Perea, e ovunque abbiamo visto agricoltori all’opera nei campi. Dove la terra era ancora sotto le stoppie e le gramigne, arida, dura, ingombra di piante parassite che i venti d’estate avevano portato e seminato rapendone i semi alle desolazioni desertiche. Erano i campi dei pigri e dei gaudenti. Altrove la terra era già aperta dal vomere e mondata, col fuoco e con la mano, da pietre, rovi e gramigne. E ciò che prima era male, ossia le inutili piante, ecco che con la purificazione del fuoco e del taglio si erano mutate in bene: in concime, in sali utili alla fecondazione. La terra avrà pianto sotto il dolore della lama che la apriva e frugava e sotto il morso del fuoco che la scorreva sulle ferite. Ma riderà più bella a primavera, dicendo: “L’uomo mi ha torturata per darmi questa opulenta messe che mi fa bella”. E questi erano i campi dei volonterosi. Altrove ancora la terra era già soffice, monda anche dalle ceneri, un vero letto nuziale per gli sponsali della zolla col seme e per il fecondo connubio che dà tanta gloria di spighe. Ed erano i campi dei generosi fino alla perfezione dell’operosità.

Or bene, uguale è dei cuori. Io sono il Vomere e la mia parola è Fuoco. Per preparare al trionfo eterno.

Vi è chi, pigro o gaudente, ancor non mi chiede, non mi vuole, si appaga del suo vizio, delle passioni malvagie, che paiono veste di verde e di fiori e sono triboli e spine che lacerano a morte lo spirito, lo legano e ne fanno fascina per i fuochi della Geenna. Per ora Decapoli e Perea sono così… e non quelle sole. Non mi si chiede miracoli perché non si vuole il taglio della parola e l’ardore del fuoco. Ma verrà la loro ora. Altrove vi è chi accetta questo taglio e questo ardore, e pensa: “È penoso. Ma mi purifica e mi farà fertile al Bene”. Sono quelli che, seppure non hanno l’eroismo di fare, lasciano che Io faccia. Il primo passo nella mia via. Vi sono infine quelli che aiutano col loro solerte, diuturno lavoro, il mio lavoro, e non camminano, ma volano sulla strada di Dio. Questi sono i discepoli fedeli: voi e gli altri che sono sparsi per Israele».

111.5

«Ma siamo pochi… contro tanti. Siamo umili… contro i potenti. Come difenderti se ti volessero nuocere?».

«Amici. Ricordate il sogno di Giacobbe. Egli vide una moltitudine incalcolabile di angeli salire e scendere per la scala che andava dal Cielo al patriarca. Una moltitudine, eppure non era che una parte delle schiere angeliche… Ebbene, se anche tutte le schiere che alleluiano a Dio nel Cielo scendessero intorno a Me a difesa, quando sarà l’ora nulla potranno. La giustizia si deve compire…».

«L’ingiustizia vorrai dire! Perché Tu sei santo e, se ti fanno del male, se ti odiano, sono degli ingiusti».

«Per questo dico che in alcuni il delitto è già compiuto. Chi cova pensiero di omicidio è già omicida, chi di furto è già ladro, chi di adulterio è già adultero, chi di tradimento è già traditore. Il Padre sa ed Io so. Ma Egli mi lascia andare. Ed Io vado. Perché per questo sono venuto. Ma ancora le messi matureranno e saranno seminate una e una volta prima che il Pane e il Vino siano dati in cibo agli uomini».

«Si farà banchetto di giubilo e di pace, allora!».

«Di pace? Sì. Di giubilo? Anche. Ma… oh, Pietro! oh, amici!

Quante lacrime saranno fra il primo ed il secondo calice! E solo dopo aver bevuto l’ultima goccia del terzo calice, il giubilo sarà grande fra i giusti, e sicura la pace agli uomini di retta volontà».

«E Tu ci sarai, non è vero?».

«Io?… Quando mai manca al rito il capo della famiglia? E non sono Io il Capo della grande famiglia del Cristo?».

111.6

Simone Zelote, che non ha mai parlato, dice[1] come parlando a se stesso: «“Chi è Costui che viene con le vesti tinte di rosso?

È bello nel suo vestito e cammina nella grandezza della sua forza”. “Sono Io che parlo con giustizia e proteggo in modo da salvare”. “Perché dunque i tuoi panni sono tinti di rosso e le tue vesti sono come quelle di chi pigia nello strettoio?”. “Da Me solo ho pigiato nello strettoio. È venuto l’anno della mia redenzione”».

«Tu hai compreso, Simone», osserva Gesù.

«Ho compreso, mio Signore».

I due si guardano; gli altri li guardano stupiti, e fra loro si chiedono: «Ma parla delle vesti rosse che indossa Gesù anche ora, o della porpora di re di cui si cingerà quando sarà l’ora?».

Gesù si astrae e pare non oda nulla più.

Pietro prende in disparte Simone e chiede: «Tu che sei sapiente e umile, spiega alla mia ignoranza le tue parole».

«Sì, fratello. Il suo nome è Redentore. I calici del banchetto di pace e giubilo fra l’uomo e Dio, e Terra e Cielo, Egli da Sé li empirà del suo Vino, pigiando Se stesso nella sofferenza per amore di noi tutti. Perciò sarà presente, nonostante che le potestà delle Tenebre abbiano allora apparentemente soffocato la Luce che è Lui.

111.7

Oh! molto bisogna amarlo, questo nostro Cristo, perché molto sarà disamato. Facciamo che nell’ora della derelizione non ci possa giungere e rimproverare il lamento davidico[2]: “Un branco di cani (e fra questi noi pure) mi si è messo d’intorno”».

«Tu dici?… Ma noi lo difenderemo, a costo di morire con Lui».

«Noi lo difenderemo… Ma uomini siamo, Pietro. E il nostro coraggio si scioglierà prima ancora che a Lui vengano sciolte le ossa… Sì. Noi faremo come l’acqua gelata del cielo che un fulmine scioglie in pioggia e poi il vento riagghiaccia sul suolo. Così noi! Così noi! Il nostro presente coraggio d’essergli discepoli, perché il suo amore e la sua vicinanza ci condensano in virile ardimento, sotto il fulmine percuotitore di Satana e dei satana si scioglierà… E di noi che resterà più? Poi, dopo la vile e necessaria prova, ecco che la fede e l’amore ci renderanno di nuovo compatti e saremo come un cristallo che non teme incisione. Ma questo sapremo e potremo se molto lo ameremo finché lo abbiamo. Allora… sì, penso che allora non saremo, per la sua parola, dei nemici e dei traditori».

«Tu sei sapiente, Simone. Io… sono senza lettere. E chiedere a Lui tante cose anche mi vergogno… E mi fa male quando sento che sono cose di lacrime… Guarda il suo volto: pare che lo lavi un pianto segreto. Guarda i suoi occhi. Non guardano né il cielo, né il suolo. Sono aperti su un mondo a noi ignoto. E il suo andare come è stanco e curvo! Pare invecchiato nel suo pensare. Oh! non lo posso vedere così! Maestro! Maestro! Sorridi. Non ti posso vedere così mesto. Mi sei caro come un figlio, e ti darei il mio petto per guanciale, per farti dormire e sognare altri mondi… Oh! perdona se ti ho detto: “figlio”! È che ti amo, Gesù».

«Sono il Figlio… Quel nome è il mio Nome. Ma non sono mesto più. Lo vedi? Sorrido perché voi mi siete amici.

111.8

Ecco là in fondo Gerico, tutta rossa nel tramonto. Due di voi vadano a cercare alloggio. Io e gli altri andremo ad attendervi a fianco della sinagoga. Andate».

E tutto ha fine mentre Giovanni con Giuda Taddeo partono alla ricerca di una casa ospitale.


Notes

  1. dit ce que l’on peut lire en : Is 63, 1-4.
  2. lamentation de David en : Ps 22, 17.

Note

  1. dice ciò che si legge in: Isaia 63, 1-4.
  2. lamento davidico, in: Salmo 22, 17.