Gli Scritti di Maria Valtorta

22. Les journées passées à Hébron.

22. Le giornate ad Ebron.

22.1

Je vois – c’est le matin, me semble-t-il – Marie coudre, assise dans la pièce du rez-de-chaussée. Elisabeth va et vient, tout aux occupations de la maison. Quand elle entre, elle ne manque jamais d’aller caresser la tête blonde de Marie, que les murs plutôt sombres font paraître plus blonde encore, d’autant qu’un rayon de beau soleil entre par la porte ouverte sur le jardin

Elisabeth se penche pour regarder le travail de Marie – c’est la broderie qu’elle avait à Nazareth – et elle en loue la beauté.

« J’ai aussi du lin à filer, dit Marie.

– Pour ton enfant ?

– Non, je l’avais déjà quand je ne pensais pas… » Marie ne termine pas sa phrase, mais je comprends : « … Quand je ne pensais pas devoir être la Mère de Dieu. »

« Désormais, c’est pour lui que tu devras t’en servir. Est-il beau ? Fin ? Les enfants, tu sais, ont besoin d’un linge très doux.

– Je le sais.

– Moi, j’avais commencé… tard, car je voulais être cer­taine qu’il ne s’agissait pas d’un piège du Malin. Pourtant… j’avais é­prouvé une telle joie intérieure que, non, cela ne pouvait venir de Satan. Et puis… j’ai tellement souffert ! Je suis vieille, moi, Marie, pour être dans cet état.

22.2

J’ai beaucoup souffert. Toi, tu ne souffres pas…

– Moi, non. Je ne me suis jamais sentie aussi bien.

– Eh oui ! Toi… il n’y a en toi aucune tache, si Dieu t’a choisie pour être sa Mère. C’est pourquoi tu n’es pas sujette aux souffrances d’Eve. Celui que tu portes est saint.

– J’ai l’impression d’avoir des ailes dans le cœur, et non un poids. J’ai l’impression d’avoir en moi toutes les fleurs et tous les oiseaux qui chantent au printemps, tout le miel, tout le soleil… Oh, que je suis heureuse !

– Bénie es-tu ! Moi aussi, depuis que je t’ai vue, je n’ai plus senti ni poids, ni fatigue ni douleur. Il me semble être renouvelée, jeune, libérée des misères de mon corps de femme. Mon enfant, après avoir bondi de joie au son de ta voix, s’est installé tranquillement dans sa joie. J’ai l’impression de l’avoir en moi comme dans un berceau vivant et de le regarder dormir, repu et heureux, respirant comme un petit oiseau sous l’aile de sa maman…

22.3

Mais je vais me mettre au travail, il ne me pèsera plus. Je n’y vois pas bien clair, mais…

– Laisse, Elisabeth ! C’est moi qui m’occuperai de filer et de tisser pour toi et pour ton enfant. Je suis rapide et j’ai de bons yeux.

– Il va te falloir penser au tien…

– Oh, j’en ai tout le temps ! Je pense d’abord à toi, qui approches du moment de ta délivrance, et puis je penserai à mon Jésus. »

Vous décrire la douceur de l’expression et de la voix de Marie, vous dire comment ses yeux se perlent d’une douce larme de bonheur, vous décrire comment elle rit en disant ce nom, les yeux tournés vers le ciel lumineux et bleu, cela dépasse les capacités humaines. On dirait que l’extase la saisit rien qu’à dire “ Jésus ”.

Elisabeth s’écrie :

« Quel beau nom ! Le nom du Fils de Dieu, notre Sauveur !

– Oh, Elisabeth ! »

Marie devient toute triste et saisit les mains que sa parente tient croisées sur son sein gonflé.

« Dis-moi, toi qui, à mon arrivée, as été remplie de l’Esprit du Seigneur et qui as prophétisé ce que le monde ignore. Dis-moi, qu’est-ce que mon enfant devra faire pour sauver le monde ? Les prophètes… ah, les prophètes qui parlent du Sauveur ! Isaïe… tu te rappelles Isaïe ? “ C’est l’homme des douleurs. Par ses bles­sures nous sommes guéris. Il a été transpercé et blessé à cause de nos crimes… Le Seigneur a voulu le consumer dans les souf­frances… Après sa condamnation, il fut élevé… ” De quelle élévation parle-t-il ? On l’appelle Agneau et moi, je pense… je pense à l’agneau pascal, à l’agneau de Moïse et je le rapproche du serpent élevé par Moïse[1] sur une croix. Elisabeth !… Elisabeth !…

Que vont-ils faire à mon enfant ? Que devra-t-il souffrir pour sauver le monde ? »

Marie pleure. Elisabeth la console.

« Ne pleure pas, Marie. C’est ton fils, mais aussi le Fils de Dieu. Dieu s’occupera de son Fils, et aussi de toi, sa Mère. Et si beaucoup se montreront cruels envers lui, beaucoup l’aimeront. Beaucoup, à travers tous les siècles. Le monde regardera ton Enfant et te bénira avec lui, toi, la source d’où jaillit la Rédemption. Etre élevé comme Roi de toute la création, quel destin que celui de ton fils… Penses-y, Marie. Roi, parce qu’il aura racheté toute la création et, en tant que tel, il en deviendra le Roi universel. Même sur la terre, dans le temps, il sera aimé. Mon enfant précèdera le tien et l’aimera. C’est l’ange qui l’a dit à Zacharie, et lui me l’a écrit…

22.4

Ah, quelle douleur que de le voir muet, mon Zacharie ! Mais j’ai bon espoir que, après la naissance de notre enfant, son père sera lui aussi délivré de son châtiment. Prie, toi qui es le siège de la puissance de Dieu et la cause de la joie du monde. Pour l’obtenir, j’offre, comme je le peux, mon enfant au Seigneur : il est à lui, puisqu’il l’a prêté à sa servante pour lui donner la joie d’être appelée “ mère ”. Il est le témoignage de ce que Dieu a fait pour moi. Je désire qu’il s’appelle “ Jean ”[2]. N’est-il pas une grâce, mon enfant ? Et n’est-ce pas Dieu qui me l’a faite ?

– Moi aussi, je suis bien convaincue que le Seigneur t’accordera cette grâce. Je prierai… avec toi.

– Cela me fait tant de peine de le voir muet ! » Elisabeth pleure. « Quand il écrit, puisqu’il ne peut plus parler, j’ai l’impression qu’il y a des monts et des mers entre mon Zacharie et moi. Après tant d’années de tendres paroles, sa bouche n’exprime plus que le silence. Ces temps-ci, tout particulièrement, il serait si beau de parler de ce qui va arriver ! Je me retiens même de parler pour ne pas le voir se fatiguer à me répondre par gestes. J’ai tellement pleuré ! Je t’ai tellement attendue ! Le village regarde, bavarde et critique. Le monde est ainsi fait. Quand on éprouve une peine ou une joie, on a besoin de compréhension, et non de critique. Il me semble désormais que la vie est bien meilleure. Depuis que tu es avec moi, je sens la joie en moi. Je sens que mon épreuve va se terminer et que je serai bientôt tout à fait heureuse. Il en sera bien ainsi, n’est-ce-pas ? Je suis résignée à tout. Mais si Dieu pouvait pardonner à mon époux ! Pouvoir l’entendre prier comme avant ! »

22.5

Marie la caresse, la console et l’invite, pour la distraire, à sortir un peu dans le jardin ensoleillé.

Elles se rendent sous une tonnelle bien entretenue jusqu’à une petite tour sans prétention, dans les trous de laquelle nichent les co­lombes.

Marie jette des graines en riant car les colombes se préci­pitent sur elle en roucoulant, et en décrivant de grands cercles aux reflets irisés. Elles se posent sur sa tête, sur ses épaules, sur ses bras et ses mains, allongent leurs becs de corail pour attraper les graines dans le creux de ses mains, becquetant avec grâce les lèvres roses de la Vierge et ses dents qui brillent au soleil. Marie puise le grain blond d’un sac et rit au milieu de cette joute d’avidité envahissante.

« Comme elles t’aiment, dit Elisabeth. Cela fait à peine quelques jours que tu es parmi nous, et elles t’aiment plus que moi, qui m’en suis toujours occupée. »

La promenade se poursuit jusqu’à un enclos, au fond du verger, où se trouve une vingtaine de chèvres accompagnées de leurs chevreaux.

« Tu reviens du pâturage ? demande Marie à un petit berger à qui elle fait une caresse.

– Oui, parce que mon père m’a dit : “ Rentre à la maison, car il va bientôt pleuvoir et il y a des bêtes qui vont mettre bas. Veille à ce qu’elles aient de l’herbe sèche et une litière toute prête. ” Le voilà qui arrive. » Il indique le bois, d’où vient un bêlement tremblotant.

Marie caresse un chevreau blond comme un enfant qui vient se frotter contre elle, puis Elisabeth et elle boivent du lait tout frais tiré que le jeune berger leur offre.

Le troupeau arrive, mené par un berger hirsute comme un ours. Mais ce doit être un homme bon, car il porte sur les é­paules une brebis qui gémit. Il la pose délicatement par terre et ex­plique :

« Elle va agneler. Elle avait du mal à marcher. Je l’ai prise sur mes épaules. J’ai dû faire vite pour arriver à temps. »

La brebis, qui boite douloureusement, est menée au bercail par l’enfant.

Marie s’est assise sur une pierre ; elle joue avec les chevreaux et les agneaux et présente des fleurs de trèfle à leurs museaux roses. Un chevreau noir et blanc lui met les pattes sur les épaules et flaire ses cheveux.

« Ce n’est pas du pain, dit Marie en riant. Demain, je t’en apporterai un croûton. Maintenant, tiens-toi tranquille. »

Elisabeth, rassérénée, rit elle aussi.

22.6

Je vois Marie filer rapidement sous la tonnelle, où le raisin grossit. Il a dû se passer un certain temps, car les pommes commencent déjà à rougir sur les arbres et les insectes bourdonnent autour des figues arrivées à maturité.

Elisabeth est vraiment très forte, sa démarche est lourde. Marie la regarde avec attention et amour. Marie elle-même, lorsqu’elle se lève pour ramasser le fuseau qui est tombé un peu plus loin, paraît s’arrondir sur les côtés. L’expression de son visage a changé, elle est plus mûre. Avant, c’était une enfant, maintenant c’est une femme.

Comme le jour baisse, les femmes rentrent à la maison et l’on allume les lampes. En attendant le dîner, Marie tisse.

« Cela ne te fatigue vraiment pas ? demande Elisabeth en montrant le métier à tisser.

– Non, tu peux en être sûre.

– Pour moi, cette chaleur m’épuise. Je ne souffre plus, mais désormais le poids est bien lourd pour mes vieux reins.

– Prends courage, tu seras bientôt délivrée. Comme tu seras heureuse, alors !

22.7

Moi, je ne vois pas encore approcher l’heure d’être mère. Mon enfant ! Mon Jésus ! Comment sera-t-il ?

– Aussi beau que toi, Marie.

– Oh non, plus beau ! Il est Dieu. Je ne suis que sa servante. Mais j’ai voulu dire : sera-t-il blond ou brun ? Ses yeux auront-ils la couleur d’un ciel serein ou ressembleront-ils à ceux des cerfs des montagnes ? Moi, je me le représente plus beau qu’un chérubin, les cheveux bouclés et couleur d’or, les yeux de la couleur de notre mer de Galilée quand les étoiles pointent à l’horizon, avec une petite bouche comme une tranche de grenade quand elle s’ouvre après avoir mûri sous le soleil. Quant à ses joues, je les imagine du même teint rosé que cette rose pâle que voici. Il aurait deux petites mains qui tiendraient dans le calice d’un lys tant elles seraient petites et belles, et deux pieds petits au point de remplir la paume de la main, aussi gracieux et lisses qu’un pétale. Vois : j’emprunte l’idée que je me fais de lui à toutes les beautés que la terre me suggère. J’entends même sa voix. Lorsqu’il pleurera – car mon bébé pleurera un peu, de faim ou de sommeil, et ce sera toujours une grande douleur pour sa maman qui ne pourra pas l’entendre pleurer sans en avoir le cœur transpercé –, lorsqu’il pleurera, donc, son cri ressemblera à ce bêlement qui nous arrive du petit agneau qui vient de naître et qui cherche la mamelle et la tiédeur de la toison de sa mère pour dormir. Son rire emplira de ciel mon cœur épris de son enfant. Je peux m’éprendre de lui, puisque c’est mon Dieu et mon amour ne contrevient pas à ma consécration virginale. Son rire aura tout du joyeux roucoulement d’une petite colombe, heureuse d’être rassasiée et comblée dans la tiédeur de son nid. Je pense à ses premiers pas… un petit oiseau sautillant dans un pré fleuri. Le pré, ce sera le cœur de sa maman, qui soutiendra ses petits petons roses de tout son amour pour qu’il ne rencontre rien qui puisse le faire souffrir. Comme je vais l’aimer, mon enfant ! Mon fils !

22.8

Joseph aussi l’aimera !

– Mais il va falloir que tu l’apprennes à Joseph ! »

Marie s’assombrit et soupire.

« Il faudra bien qu’il le sache… J’aurais voulu que le Ciel le lui annonce, parce que c’est bien difficile à expliquer.

– Veux-tu que je me charge de le lui dire ? Nous le ferons venir pour la circoncision de Jean…

– Non. J’ai remis à Dieu le soin de l’instruire de son heureux sort de père nourricier du Fils de Dieu, et il le fera. L’Esprit m’a dit, ce soir-là : “ Tais-toi. Confie-moi la tâche de te justifier. ” Il le fera. Dieu ne ment jamais. C’est une grande épreuve. Mais avec l’aide de l’Eternel, elle sera surmontée. En dehors de toi, à qui l’Esprit l’a révélé, personne ne doit savoir ce que la bienveillance du Seigneur a fait pour sa servante.

– Moi aussi, j’ai toujours gardé le silence, même à l’égard de Zacharie qui en aurait éprouvé une joie immense. Il te croit mère selon la nature.

– Je le sais, et je l’ai voulu par prudence. Les secrets de Dieu sont saints. L’ange du Seigneur n’avait pas révélé à Zacharie ma maternité divine. Il l’aurait pu si Dieu l’avait voulu, car Dieu connaissait l’imminence du temps de l’Incarnation de son Verbe en moi. Mais Dieu a tenu cette lumière joyeuse cachée à Zacharie, qui ne croyait pas à la possibilité de votre fécondité tardive. Je me suis conformée à la volonté de Dieu. Et, tu le vois, tu as appris ce secret vivant en moi. Lui, il n’a rien remarqué. Tant que le voile de son incrédulité à l’égard de la puissance de Dieu ne tombera pas, il sera écarté des lumières surnaturelles. »

Elisabeth soupire et se tait.

22.9

Zacharie entre. Il présente des rouleaux à Marie. C’est l’heure de la prière qui précède le repas. C’est Marie qui prie à haute voix à la place de Zacharie. Puis ils prennent place à table.

« Quand tu ne seras plus ici, comme nous regretterons de n’avoir plus personne pour nous réciter les prières, dit Elisabeth en regardant son mari muet.

– C’est toi, Zacharie, qui prieras alors », dit Marie.

Il secoue la tête et écrit :

« Je ne pourrai jamais plus prier pour les autres. J’en suis devenu indigne depuis que j’ai douté de Dieu.

– Zacharie, tu prieras. Dieu pardonne. »

Le vieil homme essuie une larme et soupire.

Après le dîner, Marie retourne au métier à tisser.

« Cela suffit, dit Elisabeth. Tu te fatigues trop.

– Le temps est proche, Elisabeth. Je veux faire à ton enfant un trousseau digne de celui qui précède le Roi de la race de David. »

Zacharie écrit :

« De qui naîtra-t-il ? Et où ? »

Marie répond :

« Là où les prophètes l’ont annoncé, là où l’Eternel le choisira. Tout ce que fait notre très-haut Seigneur est bien fait. »

Zacharie écrit :

« Donc à Bethléem ! En Judée. Nous irons le vénérer, femme. Tu viendras toi aussi à Bethléem avec Joseph. »

Marie, baissant alors la tête sur son métier, répond :

« Je viendrai. »

C’est ainsi que la vision s’achève.

22.10

Marie dit :

« Le premier acte de l’amour du prochain s’exerce envers le prochain. Que cela ne te semble pas n’être qu’un simple jeu de mots. La charité a un double objet : Dieu et le prochain. Dans la charité à l’égard du prochain est comprise celle qui s’exerce envers nous-mêmes. Mais si nous nous aimons plus que les autres, nous ne sommes plus charitables, nous sommes égoïstes. Même dans les choses permises, il faut être assez saint pour faire passer les besoins d’autrui avant les nôtres. Soyez-en sûrs, mes enfants : Dieu supplée aux besoins des personnes généreuses par tous les moyens de sa puissance et de sa bonté.

22.11

C’est cette certitude qui m’a poussée à venir à Hébron pour aider ma parente dans l’état où elle se trouvait. Comme j’avais été attentive à lui apporter une aide humaine, Dieu, se donnant au-delà de toute mesure à son habitude, y unit le don d’un secours surnaturel auquel j’étais loin de penser. Je vais apporter de l’aide matérielle, et Dieu sanctifie ma droiture d’intention en opérant la sanctification du fruit du sein d’Elisabeth ; par elle, qui présanctifie Jean-Baptiste, il soulage la souffrance physique d’une fille d’Eve déjà âgée, qui a conçu à un âge inhabituel.

Elisabeth, cette femme à la foi intrépide et qui s’abandonne avec confiance à la volonté de Dieu, méritait de comprendre le mystère renfermé en moi. L’Esprit lui parle par le tressaillement de l’enfant en elle. Jean-Baptiste a prononcé son premier discours d’annonciateur du Verbe à travers les tissus de veines et de chair qui le séparent de sa sainte mère et en même temps l’unissent à elle.

Et moi, je ne refuse pas de dire ma qualité de Mère du Seigneur à celle qui en est digne et à qui la Lumière se révèle. Le lui refuser reviendrait à refuser à Dieu la louange qui lui est due, la louange que je portais en moi. Puisque je ne pouvais la partager avec personne, je la disais aux plantes, aux fleurs, aux étoiles, au soleil, aux oiseaux qui chantent et aux brebis patientes, au murmure des eaux et à la lumière d’or qui me donnait un baiser en descendant du ciel. Mais prier à deux est plus doux que de faire notre prière toutes seules. J’aurais voulu que le monde entier connaisse mon sort, non pas pour moi, mais pour s’unir à moi dans une même louange de mon Seigneur.

La prudence m’a empêchée de révéler la vérité à Zacharie. Ç’aurait été outrepasser l’œuvre de Dieu. Or, si j’étais son Epouse et sa Mère, j’étais toujours sa servante et, puisqu’il m’avait aimée sans mesure, je ne pouvais me permettre de me substituer à lui et de prendre une décision qui m’aurait placée au-dessus de lui.

Dans sa sainteté, Elisabeth comprend et se tait, car les saints sont toujours humbles et soumis.

22.12

Un don de Dieu doit toujours nous rendre meilleurs. Plus nous recevons de lui, plus nous devons donner, car plus nous recevons, plus c’est le signe qu’il est en nous et avec nous. Et plus il est en nous et avec nous, et plus nous devons nous efforcer de nous rapprocher de sa perfection.

Voilà pourquoi je fais passer mon ouvrage au second rang, et je travaille pour Elisabeth. Je ne cède pas à la peur de ne pas avoir assez de temps. Dieu est le maître du temps. Il vient en aide à ceux qui espèrent en lui, même dans les choses de tous les jours. L’égoïsme n’avance à rien, il retarde. La charité ne retarde rien, elle fait avancer les choses. Gardez-le toujours à l’esprit.

22.13

Quelle paix dans la maison d’Elisabeth ! Si je n’avais eu le souci de Joseph et celui, surtout, de mon enfant qui devait être le Rédempteur du monde, j’aurais été heureuse. Mais déjà la croix projetait son ombre sur ma vie et j’entendais les voix des prophètes comme un glas…

Je m’appelais Marie. L’amertume a toujours été mêlée aux douceurs que Dieu déversait dans mon cœur. Mais quand Dieu nous appelle, Maria, à la condition de victime pour son honneur, il est doux d’être moulues comme du grain sous la meule : c’est ainsi que nous faisons de notre douleur le pain qui fortifie les faibles et les rend capables de gagner le Ciel !

Mais cela suffit. Tu es fatiguée et heureuse. Repose-toi avec ma bénédiction. »

22.1

Vedo, e pare mattina, Maria che cuce, seduta nella sala terrena. Elisabetta va e viene occupandosi della casa. E quando entra non manca mai di andare a porre una carezza sulla testa bionda di Maria, ancor più bionda sulle pareti piuttosto scure e sotto il raggio del bel sole che entra dalla porta, aperta sul giardino.

Elisabetta si curva a guardare il lavoro di Maria — è il ricamo che aveva a Nazareth — e ne loda la bellezza.

«Ho anche del lino da filare», dice Maria.

«Per il tuo Bambino?».

«No. Lo avevo già quando non pensavo…». Maria non dice altro. Ma io capisco: «…quando non pensavo di dover esser Madre di Dio».

«Ma ora lo dovrai usare per Lui. È bello? Fino? I bambini, sai, hanno bisogno di tela morbidissima».

«So».

«Io avevo incominciato… Tardi, perché ho voluto esser sicura che non era un inganno del Maligno. Per quanto… sentissi in me una tal gioia che, no, non poteva venire da Satana. Poi… ho sofferto tanto. Sono vecchia, io, Maria, per essere in questo stato.

22.2

Ho molto sofferto. Tu non soffri…».

«Io no. Non sono mai stata tanto bene».

«Eh! già! Tu… in te non c’è macchia, se Dio ti ha scelta per Madre sua. E perciò non sei soggetta alle sofferenze d’Eva. Il tuo Portato è santo».

«Mi par di avere un’ala in cuore e non un peso. Mi par di avere dentro tutti i fiori e tutti gli uccellini che cantano a primavera, e tutto il miele e tutto il sole… Oh! sono felice!».

«Benedetta! Anche io, da quando ti ho vista, non ho più sentito peso, stanchezza e dolore. Mi par d’esser nuova, giovane, liberata dalle miserie della mia carne di donna. Il mio bambino, dopo aver balzato felice al suono della tua voce, si è messo quieto nella sua gioia. E mi pare di averlo, dentro, in una cuna viva e di vederlo dormire sazio e beato, respirare come un uccellino felice sotto l’ala della mamma…

22.3

Ora mi metterò al lavoro. Non mi peserà più. Ci vedo poco, ma…».

«Lascia, Elisabetta! Ci penserò io a filare e tessere per te e per il tuo bambino. Io sono svelta e ci vedo bene».

«Ma dovrai pensare al tuo…».

«Oh! ne avrò tutto il tempo!… Prima penso a te, che sei prossima ad avere il piccolino, e poi penserò al mio Gesù».

Dirle come è dolce l’espressione e la voce di Maria, come le si imperli l’occhio di un soave, felice pianto, e come Ella rida nel dirlo, questo Nome, guardando il cielo luminoso e azzurro, è superiore alle possibilità umane. Pare che l’estasi la rapisca solo a dire: «Gesù».

Elisabetta dice: «Che bel nome! Il Nome del Figlio di Dio, Salvatore nostro!».

«Oh! Elisabetta!». Maria si fa mesta mesta e afferra le mani che la congiunta ha incrociate sul seno gonfio. «Dimmi, tu che, quando io venni, sei stata investita dallo Spirito del Signore e che hai profetizzato ciò che il mondo ignora. Dimmi, che dovrà fare per salvare il mondo la mia Creatura? I Profeti… Oh! i Profeti che dicono del Salvatore! Isaia… ricordi Isaia? “Egli è l’Uomo dei dolori. Per le sue lividure noi siamo sanati. Egli è stato trafitto e piagato per le nostre scelleratezze… Il Signore volle consumarlo coi patimenti… Dopo la condanna fu innalzato…”. Di quale innalzamento parla? Lo chiamano Agnello e io penso… io penso all’agnello pasquale, all’agnello mosaico, e connetto questo al serpente innalzato da Mosè[1] su una croce. Elisabetta!… Elisabetta!… Che faranno alla mia Creatura? Che dovrà patire per salvare il mondo?». Maria piange.

Elisabetta la consola. «Maria, non piangere. È tuo Figlio, ma è anche Figlio di Dio. Dio penserà al suo Figlio e a te che gli sei Madre. E se tanti saranno con Lui crudeli, tanti lo ameranno. Tanti!… Per i secoli dei secoli. Il mondo guarderà al tuo Nato e benedirà te con Lui. Te, sorgente da cui sgorga redenzione. La sorte del tuo Figlio! Innalzato a Re di tutto il creato. Pensa a questo, Maria. Re, perché avrà riscattato tutto il creato e, come tale, ne sarà Re universale. E anche sulla Terra, nel tempo, sarà amato. Il mio nato precederà il tuo e l’amerà. L’ha detto l’angelo a Zaccaria. Egli me lo ha scritto…

22.4

Ah! che dolore vederlo muto, il mio Zaccaria! Ma io spero che, quando il bambino sarà nato, anche il padre sarà liberato dal suo castigo. Prega tu, che sei la sede della potenza di Dio e la causa della letizia del mondo. Per ottenere questo, come posso, offro al Signore. La mia creatura: perché è sua, avendola Egli prestata alla sua serva per darle la gioia d’esser chiamata “madre”. E la testimonianza di quanto Dio mi ha fatto. Voglio si chiami “Giovanni”. Non è forse una grazia, egli, il mio bambino? E non è Dio che me l’ha fatta?».

«E Dio, io pure ne sono convinta, ti farà grazia. Io pregherò… con te».

«Ho tanto dolore vedendolo muto!…». Elisabetta piange. «Quando scrive, perché non mi può più parlare, mi pare che monti e mari siano fra me e il mio Zaccaria. Dopo tanti anni di dolci parole, ora sempre silenzio dalla sua bocca. E ora, in specie, in cui sarebbe così bello parlare di quello che ha da venire. Mi trattengo persino dal parlare per non vedere lui che si affatica a gesti a rispondermi. Ho tanto pianto! Quanto ti ho desiderata! Il paese guarda, chiacchiera e critica. Il mondo è così. E quando si ha un dolore o una gioia, si ha bisogno di chi capisce, non di chi critica. Ora mi pare che la vita sia tutta migliore. Sento la gioia in me da quando tu sei con me. Sento che la mia prova sta per esser superata e che presto sarò del tutto felice. Sarà così, non è vero? Io mi rassegno a tutto. Ma se Dio perdonasse al mio sposo! Poterlo sentire pregare da capo!».

22.5

Maria l’accarezza e conforta e la invita, per distrarla, ad uscire un poco nel giardino assolato.

Vanno sotto una pergola ben curata sino ad una torretta rustica, nei cui buchi nidificano i colombi.

Maria sparge il becchime ridendo, perché i colombi le si precipitano addosso con un gran tubare e uno svolazzio che le fa cerchi di iridescenze intorno. Sul capo, sulle spalle, sulle braccia e le mani le si posano, allungando i becchi rosei per carpirle i granelli dall’incavo delle mani, becchettando con grazia le rosee labbra della Vergine e i denti che le brillano al sole. Maria attinge da un sacchetto il grano biondo e ride in mezzo a quella giostra di avidità invadente.

«Come ti vogliono bene!», dice Elisabetta. «Sono pochi giorni che sei con noi e ti amano più di quanto non amino me, che li ho sempre curati».

La passeggiata prosegue sino ad un recinto chiuso, in fondo al frutteto, dove sono una ventina di caprette coi loro caprettini.

«Sei tornato dal pascolo?», chiede Maria ad un piccolo pastore che accarezza.

«Sì, perché mio padre mi ha detto: “Va’ a casa, ché fra poco piove e vi sono pecore prossime a figliare. Fa’ che abbiano erba asciutta e lettiera pronta”. Egli è là che viene». E accenna oltre il bosco, da cui viene un belìo tremulo.

Maria accarezza un caprettino biondo come un bambino, che le si strofina contro, e insieme a Elisabetta beve del latte appena munto che il pastorello le offre.

Giungono le pecore con un pastore irsuto come un orso. Ma deve essere un buon uomo, perché porta sulle spalle una pecora che si lamenta. La posa piano e spiega: «Sta per avere l’agnello. Non poteva più camminare che a fatica. Me la sono caricata addosso. Ho fatto tutta una corsa per fare a tempo». La pecora, zoppicante per i dolori, viene condotta nell’ovile dal bambino.

Maria si è seduta su un sasso e scherza coi caprettini e gli agnelli, offrendo fiori di trifoglio ai loro musetti rosei. Un caprettino bianco e nero le mette le zampette su una spalla e le fiuta i capelli. «Non è pane», ride Maria. «Domani te ne porto una crosta. Sta’ buono, ora».

Anche Elisabetta, rasserenata, ride.

22.6

Vedo Maria che fila svelta svelta sotto la pergola, dove l’uva aumenta il suo volume. Deve essere passato del tempo, perché già le mele cominciano ad arrossire sulle piante e le api ronzano presso i fiori del fico già maturi.

Elisabetta è tutt’affatto grossa e cammina pesantemente. Maria la guarda con attenzione e amore. Anche Maria, quando si alza per raccogliere il fuso che le è caduto lontano, appare più rotonda nei fianchi, e l’espressione del volto è mutata. Più matura. Prima era una bambina, ora è la donna.

Le donne entrano in casa, perché la sera cala e nella stanza vengono accese le lampade. In attesa della cena, Maria tesse.

«Ma non ti stanca proprio?», chiede Elisabetta accennando il telaio.

«No. Siine sicura».

«A me questo caldo mi spossa. Non ho più sofferto, ma ora il peso è forte per le mie vecchie reni».

«Fàtti coraggio. Presto sarai liberata. Come sarai felice, allora!

22.7

Io non vedo l’ora di esser madre. Il mio Bambino! Il mio Gesù! Come sarà?».

«Bello come te, Maria».

«Oh, no! Più bello! Egli è Dio. Io sono la sua serva. Ma dicevo: sarà biondo o sarà bruno? Avrà gli occhi come il cielo sereno o come quelli dei cervi delle montagne? Io me lo figuro più bello d’un cherubino, coi capelli ricci e color dell’oro, con gli occhi del color del nostro mare di Galilea quando le stelle cominciano ad affacciarsi al confine del cielo, una bocchina piccina e rossa come il taglio di una melagrana che appena crepa per maturar di sole, e per gote, ecco, un roseo come questo di questa pallida rosa, e due manine che starebbero nel cavo di un giglio tanto sono piccine e belle, e due piedini da starmi nel cavo della mano, e morbidi e lisci più di petalo di fiore. Vedi. Io presto all’idea che mi son fatta di Lui tutte le bellezze che mi suggerisce la terra. E sento la sua voce. Sarà, nel pianto — perché un poco piangerà per fame o sonno il mio Bambino, e sarà sempre un gran dolore per la sua Mamma, che non potrà, oh! non potrà sentirlo piangere senza averne il cuore trapassato — sarà, nel pianto, come quel belato, che ora viene, di agnellino di poche ore, che cerca la mammella e il caldo del vello materno per dormire. Sarà, nel riso che mi empirà di cielo il cuore innamorato della mia Creatura — posso esser innamorata di Lui, perché è il mio Dio ed amarlo da amante non è contravvenire alla mia consacrata verginità — sarà, nel riso, come questo festoso tubare di colombino, felice per esser sazio e contento sul tepido nido. Lo penso ai suoi primi passi… un uccellino saltellante su un prato fiorito. Il prato sarà il cuore della sua Mamma, che starà sotto ai suoi piedini di rosa con tutto il suo amore per non fargli incontrare nulla che gli dia dolore. Come lo amerò, il mio Bambino! Il Figlio mio!

22.8

Anche Giuseppe lo amerà!».

«Ma dovrai pur dirglielo a Giuseppe!».

Maria si oscura e sospira. «Dovrò pur dirglielo… Avrei voluto glielo avesse a dire il Cielo, perché è molto difficile a dirsi».

«Vuoi che glielo dica io? Lo facciamo venire per la circoncisione di Giovanni…».

«No. Ho rimesso a Dio l’incarico di istruirlo sulla sua sorte felice di nutrizio del Figlio di Dio, ed Egli lo farà. Lo Spirito mi ha detto, quella sera: “Taci. Affida a Me il compito di giustificarti”. E lo farà. Dio non mente mai. È una grande prova. Ma con l’aiuto dell’Eterno sarà superata. Dalla mia bocca nessuno, fuorché te a cui lo Spirito l’ha rivelato, deve sapere quanto la benignità del Signore ha fatto alla sua serva».

«Ho sempre taciuto anche con Zaccaria, che ne avrebbe giubilato. Egli ti crede madre secondo natura».

«Lo so. E così volli per prudenza. I segreti di Dio sono santi. L’angelo del Signore non aveva rivelato a Zaccaria la mia maternità divina. Avrebbe potuto farlo, se Dio l’avesse voluto, perché Dio sapeva che già era imminente il tempo dell’Incarnazione del suo Verbo in me. Ma Dio ha tenuto nascosta questa luce di gioia a Zaccaria, che respingeva come impossibile cosa la vostra figliolanza tardiva. Mi sono uniformata al volere di Dio. E, lo vedi. Tu hai sentito il segreto vivente in me. Egli nulla ha avvertito. Finché non cadrà il diaframma della sua incredulità davanti alla potenza di Dio, egli sarà separato dalle luci soprannaturali».

Elisabetta sospira e tace.

22.9

Entra Zaccaria. Offre dei rotoli a Maria. È l’ora della preghiera prima di cena. È Maria che prega ad alta voce al posto di Zaccaria. Poi si siedono a mensa.

«Quando non ci sarai più, come rimpiangeremo di non avere più chi prega per noi», dice Elisabetta guardando il suo muto.

«Tu pregherai, allora, Zaccaria», dice Maria.

Egli scuote il capo e scrive: «Non potrò mai più pregare per gli altri. Ne sono divenuto indegno da quando ho dubitato di Dio».

«Zaccaria, tu pregherai. Dio perdona».

Il vecchio si asciuga una lacrima e sospira.

Dopo la cena Maria torna al telaio. «Basta!», dice Elisabetta. «Ti stanchi troppo».

«Il tempo è prossimo, Elisabetta. Voglio fare al tuo bambino un corredo degno di colui che precede il Re della stirpe di Davide».

Zaccaria scrive: «Da chi nascerà Egli? E dove?».

Maria risponde: «Dove i Profeti hanno detto e da chi l’Eterno sceglierà. Tutto ben fatto ciò che il nostro Signore altissimo fa».

Zaccaria scrive: «A Betlem dunque! In Giudea. L’andremo a venerare, donna. Verrai anche tu con Giuseppe a Betlem».

E Maria, curvando il capo sul suo telaio: «Verrò».

La visione cessa così.

22.10

Dice Maria:

«La prima delle carità di prossimo va esercitata verso il prossimo. Non ti paia un giuoco di parole. La carità si ha verso Dio e verso il prossimo. Nella carità verso il prossimo[2] è compresa anche quella che va a noi. Ma se ci amiamo più degli altri, non siamo più caritatevoli. Siamo egoisti. Anche nelle cose lecite occorre esser tanto santi da dare sempre la precedenza ai bisogni del prossimo nostro. State sicuri, figli, che Dio ai generosi supplisce con mezzi della sua potenza e bontà.

22.11

Questa certezza mi ha spinta a Ebron per sovvenire la parente nel suo stato. E alla mia attenzione di soccorso umano, Dio, dando oltre misura come Egli usa, unisce un impensato dono di soccorso soprannaturale. Io vado per portare aiuto materiale, e Dio santifica la mia retta intenzione col fare, di essa, santificazione del frutto del seno di Elisabetta e, attraverso a questa santificazione, per cui il Battista fu presantificato, annullare la sofferenza fisica della matura figlia d’Eva concepente ad età inusata.

Elisabetta, donna di fede intrepida e di fiducioso abbandono al volere di Dio, merita di comprendere il mistero chiuso in me. Lo Spirito le parla attraverso il balzare del suo seno. Il Battista ha pronunciato il suo primo discorso di Annunziatore del Verbo attraverso i veli e i diaframmi di vene e di carne, che lo separano e insieme lo uniscono alla sua santa genitrice.

Né io nego, a lei che ne è degna e alla quale la Luce si svela, la mia qualità di Madre del Signore. Negarla sarebbe stato negare a Dio la lode che era giusto dargli, la lode che portavo in me e che, non potendola dire ad alcuno, dicevo alle erbe, ai fiori, alle stelle, al sole, ai canori uccelli e alle pazienti pecore, alle acque canterine e alla luce d’oro che mi baciava scendendo dal cielo. Ma pregare in due è più dolce che dire da sole la nostra preghiera. Avrei voluto che tutto il mondo sapesse la mia sorte, non per me, ma perché a me si unisse per lodare il mio Signore.

La prudenza mi ha vietato di rivelare a Zaccaria la verità. Sarebbe stato andare oltre l’opera di Dio. E se io ero la sua Sposa e Madre, ero sempre la sua Serva e non dovevo, perché Egli mi aveva amata oltre misura, permettermi di sostituirmi a Lui e di superarlo in un decreto.

Elisabetta, nella sua santità, comprende e tace. Perché chi è santo è sempre remissivo e umile.

22.12

Il dono di Dio deve farci sempre più buoni. Più da Lui riceviamo e più dobbiamo dare. Perché più riceviamo e più è segno che Egli è in noi e con noi. E più Egli è in noi e con noi, e più noi dobbiamo sforzarci a raggiungere la sua perfezione.

Ecco perché io, posponendo il mio lavoro, lavoro per Elisabetta. Non mi lascio prendere dalla paura di non avere tempo. Dio è padrone del tempo. A chi spera in Lui, anche nelle cose usuali, Egli provvede. L’egoismo non affretta, ritarda. La carità non ritarda, affretta. Tenetevelo sempre presente.

22.13

Quanta pace nella casa di Elisabetta! Se non avessi avuto il pensiero di Giuseppe e quello, quello, quello del mio Bambino che era il Redentore del mondo, sarei stata felice. Ma già la Croce gettava la sua ombra sulla mia vita e, come suono funebre, sentivo le voci dei Profeti…

Mi chiamavo Maria. L’amarezza era sempre mescolata alle dolcezze che Dio versava nel mio cuore. Ed è sempre andata aumentando sino alla morte del Figlio mio. Ma quando Dio ci chiama, Maria, ad una sorte di vittime per il suo onore, oh! dolce esser frante come grano nella mola, per fare del nostro dolore il pane che corrobora i deboli e li fa capaci di raggiungere il Cielo!

Ora basta. Sei stanca e beata. Riposa con la mia benedizione».


Notes

  1. élevé par Moïse, comme cela est relaté en Nb 21, 8-9. Cette citation reviendra fréquemment dans l’œuvre, à partir de 116.9. D’autres faits concernant Moïse sont rapportés, une fois pour toutes, en : 114.6 (prodiges) – 119.4 (les dix commandements) – 212.5 (le veau d’or, le renouvellement de l’Alliance, les tables de la Loi) – 229.3 (sa naissance et son enfance) – 295.5 (avec Josué) – 324.10 (la formule de bénédiction) – 340.9 (le passage de la mer Rouge) – 354.9 (la manne dans le désert) – 354.12 (l’arche d’alliance) – 411.6 (sa mort) – 436.2 (prophète du Christ) – 457.2 (les eaux de Mériba, le refus d’Edom, la mort d’Aaron) – 506.3 (manifestations divines) – 588.6 (malédictions) – 625.6 (l’oppression des Hébreux en Egypte). On trouvera d’autres citations dans l’épisode de la Transfiguration (chapitre 349) ainsi qu’en : 402.6 – 483.9 – 549.8 – 594.6 – 630.5 – 635.7. Les notes sur les lois mosaïques sont rappelées dans l’index thématique, à la fin de ce volume, sous les termes “ Fêtes juives ” et “ Lois ”.
  2. “ Jean ” signifie : “ Le Seigneur fait grâce ”.

Note

  1. innalzato da Mosè, come si narra in: Numeri 21, 8-9. La citazione sarà ricorrente nell’opera, a partire forse da 116.9. Altri fatti riguardanti Mosè sono annotati, una volta per tutte, in: 114.6 (prodigi) - 119.4 (i dieci comandamenti) - 212.5 (vitello d’oro, alleanza rinnovata, tavole della legge) - 229.3 (nascita e infanzia) - 295.5 (con Giosuè) - 324.10 (formula di benedizione) - 340.9 (passaggio del mar Rosso) - 354.9 (manna nel deserto) - 354.12 (arca dell’alleanza) - 411.6 (morte) - 436.2 (profeta del Cristo) - 457.2 (acque di Meriba, rifiuto di Edom, morte di Aronne) - 506.3 (manifestazioni divine) - 588.6 (maledizioni) - 625.6 (oppressione degli ebrei in Egitto). Altre citazioni nell’episodio della Trasfigurazione (capitolo 349) e in: 402.6 - 483.9 - 549.8 - 594.6 - 630.5 - 635.7. Le note sulle leggi mosaiche sono richiamate nell’indice tematico, alla fine del volume, sotto le voci “Feste ebraiche” e “Legge”.
  2. Nella carità verso il prossimo, invece di Nella carità che non va a Dio, è correzione di MV su una copia dattiloscritta.