Gli Scritti di Maria Valtorta

238. L’arrivée à Capharnaüm, sous un orage, de la Vierge Marie et de Marie de Magdala.

238. L’arrivo a Cafarnao, sotto un temporale, di Maria Ss. con Maria di Magdala.

238.1

« Il y aura peut-être de la tempête aujourd’hui, Maître. Tu vois ces bandes couleur de plomb qui arrivent de derrière l’Hermon ? Et tu vois comme le lac se ride ? Tu sens le souffle de la tramontane qui alterne avec les bouffées chaudes de sirocco ? Ces tourbillons sont un signe évident de tempête.

– Dans combien de temps, Simon ?

– Avant la fin de l’heure de prime. Regarde comme les pêcheurs se hâtent de revenir. Ils sentent le lac qui menace. Dans peu de temps, il va prendre lui aussi la couleur du plomb, puis de la poix. Alors la furie se déchaînera.

– Mais il paraît si calme ! Dit Thomas, incrédule.

– Toi, tu connais l’or, et moi je connais l’eau ! Ça va se passer comme je le dis. Ce n’est même pas une tempête imprévue. Elle se prépare avec des signes évidents. L’eau est calme en surface, à peine ce crêpé qui a l’air d’une plaisanterie. Mais si tu étais en barque ! Tu sentirais comme des milliers de chiquenaudes qui heurtent la carène et secouent étrangement la barque. L’eau bouillonne déjà au-dessous. Attends que le ciel donne le signal, et tu verras ensuite !… Laisse la tramontane se mêler au sirocco ! Et puis… Ohé, les femmes ! Rentrez ce que vous avez étendu et mettez vos bêtes à l’abri ! Il va bientôt tomber des cordes. »

En effet le ciel devient de plus en plus verdâtre, avec des traînées couleur d’ardoise dues à l’invasion continuelle de bandes de nuages qui semblent être vomies par le grand mont Hermon. Elles repoussent l’aurore dans la direction d’où elle venait, comme si l’heure revenait vers la nuit au lieu d’avancer vers midi. Seule une éclaircie continue de fuir en oblique de derrière le barrage des nuages couleur de poix et jette un irréel coup de pinceau jaune-vert sur la cime d’une colline au sud-ouest de Capharnaüm. Le lac a déjà perdu sa couleur d’azur pour prendre une couleur bleu foncé, et les premiers moutons entre les vagues, courtes, brisées, semblent d’une blancheur irréelle sur le fond sombre de l’eau. Sur le lac, il n’y a plus une barque. Les hommes se hâtent d’échouer leurs bateaux, de ramener les filets, les paniers, les voiles et les rames ou, si ce sont des paysans, de débarquer leurs denrées, d’assurer les pieux et les cordages, de rentrer le bétail dans les étables. Les femmes se dépêchent d’aller à la fontaine avant qu’il ne pleuve, ou bien rassemblent les enfants levés aux premiers rayons du soleil et les font rentrer à la maison, puis ferment les portes, soucieuses comme des mères poules qui sentent arriver la grêle.

238.2

« Simon, viens avec moi. Appelle le serviteur de Marthe et Jacques, mon frère. Prends une grosse toile large. Deux femmes sont sur la route et il faut aller à leur rencontre. »

Pierre le regarde, curieux, mais obéit sans perdre de temps.

C’est en chemin, alors qu’ils traversent le village au pas de course en direction du sud, que Simon demande :

« De qui s’agit-il ?

– De ma Mère et de Marie de Magdala. »

La surprise est telle que Pierre s’arrête un moment, comme cloué au sol, et dit :

« Ta Mère et Marie de Magdala ? Ensemble ? »

Puis il se remet à courir parce que Jésus ne s’arrête pas, pas plus que Jacques et le serviteur. Mais il répète :

« Ta Mère et Marie de Magdala ! Ensemble ! Depuis quand ?

– Depuis qu’elle n’est plus que Marie de Jésus. Dépêche-toi, Simon. Voilà les premières gouttes… »

Pierre essaie d’avancer aussi vite que ses compagnons plus grands et plus rapides que lui. La poussière s’élève maintenant en nuage de la route brûlée, poussée par un vent qui se renforce d’un instant à l’autre, un vent qui brise le lac et le soulève en formant des crêtes qui commencent à se fouette avec fracas sur le rivage. Quand il est possible d’apercevoir le lac, on le voit devenir un gigantesque chaudron où l’eau bout furieusement. Des vagues d’au moins un mètre de haut le parcourent dans tous les sens, se heurtent, s’élèvent en se confondant, se séparent en courant dans des directions opposées à la recherche d’une autre vague pour s’y heurter. C’est tout un duel d’écumes, de crêtes, de bosses pansues, de bruits éclatants, de mugissements, de gifles qui atteignent les maisons les plus proches de la rive. Quand les maisons cachent la vue, le lac fait entendre sa présence par un fracas plus fort que le sifflement du vent qui plie les arbres en leur arrachant les feuilles et en faisant tomber les fruits, plus fort même que le grondement des coups de tonnerre qui se prolongent, menaçants, précédés d’éclairs de plus en plus fréquents et puissants.

« Ces femmes doivent avoir bien peur ! Dit Pierre, à bout de souffle.

– Pas ma Mère. Quant à l’autre, je ne sais pas. Mais si nous ne faisons pas vite, elles vont sûrement être trempées. »

238.3

Ils ont dépassé Capharnaüm de quelques centaines de mètres quand, dans des nuages de poussière, au milieu du premier grondement d’une averse qui se précipite en oblique avec violence, en rayant l’air obscurci, en devenant tout de suite une cataracte qui se pulvérise, qui aveugle, qui coupe la respiration, ils voient deux femmes courir à la recherche d’un abri sous un arbre touffu.

« Les voilà ! Courons ! »

Mais bien que son amour pour Marie lui donne des ailes, Pierre, avec ses jambes courtes qui n’ont rien de celles d’un coureur, arrive quand Jésus et Jacques ont déjà recueilli les femmes sous un lourd morceau de voile.

« On ne peut pas rester ici. On risque d’être foudroyés et, d’ici peu, la route sera un torrent. Maître, allons au moins jusqu’à la première maison » dit Pierre, tout essoufflé.

Ils marchent, avec les femmes au milieu, en tenant la toile étendue sur leur tête et leur dos.

238.4

Le premier mot que Jésus dit à Marie-Madeleine, qui porte encore le vêtement du soir du banquet dans la maison de Simon, mais a en plus un manteau de Marie la très sainte sur les épaules, c’est pour dire :

« Tu as peur, Marie ? »

Elle, qui est toujours restée la tête inclinée sous le voile de sa chevelure qui s’est défaite pendant sa course, rougit, baisse encore davantage la tête et murmure :

« Non, Seigneur. »

La Vierge, elle aussi, a perdu ses épingles et les tresses qui lui retombent sur les épaules lui donnent l’air d’une fillette. Mais elle sourit à son Fils qui est à côté d’elle et lui parle par ce sourire.

« Tu es trempée, Marie, dit Jacques, fils d’Alphée, en touchant le voile et le manteau de la Vierge.

– Cela ne fait rien, et maintenant nous sommes à l’abri. N’est-ce pas, Marie ? Il nous a aussi sauvées de la pluie » dit doucement Marie à Marie-Madeleine dont elle sent le douloureux embarras. Celle-ci, de la tête, fait signe que oui.

« Ta sœur sera contente de te revoir. Elle est à Capharnaüm. Elle te cherchait » dit Jésus.

Marie lève un moment la tête et fixe de ses yeux splendides le visage de Jésus qui lui parle avec le même naturel qu’aux autres disciples. Mais elle ne dit rien. Elle est brisée par trop d’émotions.

Jésus ajoute :

« Je suis content de l’avoir retenue. Je vous laisserai partir après vous avoir bénies. »

238.5

Sa parole se perd dans le claquement d’un coup de foudre proche. Marie-Madeleine a un geste de frayeur… Elle porte les mains à son visage et se courbe en éclatant en sanglots.

« N’aie pas peur ! » dit Pierre pour la rassurer. « Le coup est passé et, avec Jésus, il n’y a rien à craindre. »

Jacques aussi, qui est à côté de Marie-Madeleine, lui dit :

« Ne pleure pas. Les maisons sont toutes proches.

– Je ne pleure pas de peur… Je pleure parce qu’il m’a dit qu’il me bénira… moi… moi… »

Et elle ne peut rien ajouter. La Vierge intervient pour la calmer :

« Toi, Marie, tu as déjà franchi ton orage. N’y pense plus. Maintenant, tout est sérénité et paix. N’est-ce pas, mon Fils ?

– Oui, Mère, c’est tout à fait vrai. Bientôt le soleil va revenir, et tout sera plus beau, plus pur, plus frais qu’hier. Ce sera la même chose pour toi, Marie. »

La Mère reprend, en serrant la main de Marie-Madeleine :

« Je rapporterai tes paroles à Marthe. Je suis contente de pouvoir la voir tout de suite et lui dire combien sa Marie est pleine de bonne volonté. »

Pierre, qui patauge dans la boue et supporte le déluge avec patience, quitte l’abri pour aller vers une maison demander refuge.

« Non, Simon. Nous préférons tous revenir dans notre maison, n’est-ce pas ?» dit Jésus.

Tous approuvent, et Pierre revient sous la toile.

238.6

Capharnaüm est un désert. Le vent, la pluie, le tonnerre, les éclairs y règnent en maîtres, et voici maintenant la grêle qui résonne et rebondit sur les terrasses et les façades. Le lac est terrible à faire peur. Les maisons voisines sont giflées par les vagues car la petite plage n’existe plus. Les barques, tirées à l’abri près des maisons, semblent naufragées tant elles sont remplies d’une eau trouble que chaque nouvelle vague rejette à son tour en giclée par-dessus bord.

Ils entrent en courant dans le jardin, devenu un énorme marécage où flottent des débris sur l’eau agitée, et de là dans la cuisine où tout le monde est rassemblé.

Marthe pousse un cri aigu quand elle voit sa sœur que Marie tient par la main. Elle se jette à son cou sans remarquer comme elle se mouille en le faisant, elle l’embrasse, l’appelle : « Miri, Miri, ma joie ! » Peut-être était-ce le diminutif qui leur servait quand Marie-Madeleine était toute petite.

Marie pleure, penchée, la tête sur l’épaule de sa sœur, couvrant le vêtement sombre de Marthe d’un lourd voile d’or, unique chose qui brille dans la cuisine obscure où brûle seulement un feu de brindilles pour dissiper les ténèbres qu’une petite lampe allumée n’arrive pas à vaincre.

Les apôtres sont stupéfaits, de même que le maître de maison et sa femme qui se sont montrés au cri de Marthe, mais qui, après un moment de curiosité bien compréhensible, se retirent discrètement.

238.7

Quand l’ardeur des embrassements s’est un peu calmée, Marthe pense de nouveau à Jésus, à Marie, à l’étrangeté de leur arrivée tous ensemble et elle demande à sa sœur, à la Vierge, à Jésus, et je ne saurais dire à qui avec plus d’insistance :

« Mais comment ? Comment se fait-il que nous soyons tous réunis ?

– L’orage, Marthe, approchait. Je suis allé avec Simon, Jacques et ton serviteur à la rencontre des deux voyageuses. »

Marthe est tellement étonnée qu’elle ne réfléchit pas au fait que Jésus venait ainsi avec assurance à leur rencontre et elle ne demande pas : « Mais tu savais ? » C’est Thomas qui le demande à Jésus, mais il n’obtient pas de réponse, car Marthe dit à sa sœur :

« Mais comment se fait-il que tu sois avec Marie ? »

Marie-Madeleine baisse la tête. La Vierge vient à son secours et la prend par la main :

« Elle est venue chez moi comme une voyageuse qui va là où on peut lui enseigner le chemin pour arriver à son but. Elle m’a dit : “ Apprends-moi comment faire pour appartenir à Jésus. ” Comme elle a une volonté réelle et complète, elle a immédiatement compris et appris cette sagesse ! Et moi, je l’ai trouvée tout de suite prête pour la prendre par la main, comme je le fais, afin de la conduire à toi, mon Fils, à toi, ma bonne Marthe, à vous, mes frères disciples, et pour vous dire : “ Voici la disciple et la sœur qui ne donnera que des joies surnaturelles à son Seigneur et à ses frères. ” Veuillez me croire et l’aimer tous, comme Jésus et moi nous l’aimons. »

238.8

Les apôtres s’approchent alors pour saluer leur nouvelle sœur. Il n’est pas exclu qu’il y ait de la curiosité… mais comment faire ? ! Oui, ce sont encore des hommes…

Avec son bon sens habituel, Pierre dit :

« Tout va bien. Vous les assurez de votre aide et de votre amitié sainte. Mais il faudrait penser que la Mère et notre sœur sont mouillées jusqu’aux os… Nous le sommes, nous aussi, à vrai dire… Mais, pour elles, c’est pire. Leurs cheveux dégouttent comme les saules après l’ouragan, leurs vêtements sont salis par la boue et trempés. Faisons du feu, demandons des vêtements, préparons de la nourriture chaude… »

Tout le monde se met au travail et Marthe conduit dans leur chambre les deux voyageuses ruisselantes, pendant qu’on active le feu et qu’on étend devant la flamme les manteaux, les voiles, les vêtements absolument à tordre. Je ne sais pas comment ils y arrivent… Je sais que Marthe, qui a retrouvé son allant d’excellente maîtresse de maison, va et vient, pleine d’empressement, portant des chaudrons d’eau chaude, des tasses de lait fumant, des vêtements prêtés par la maîtresse de maison pour venir au secours des deux Marie…

238.1

«Forse sarà tempesta oggi, Maestro. Vedi là quelle strisce di piombo avanzarsi di dietro all’Hermon? E vedi come si corruga il lago? E senti che soffi di tramontano alternati alle larghe onde calde dello scirocco? Vortice di vento: segno certo di bufera».

«Fra quanto, Simone?».

«Prima che termini l’ora di prima. Guarda come i pescatori si affrettano a tornare. Sentono che il lago brontola. Fra poco sarà esso pure di piombo, e poi sarà di pece, e poi verrà la furia».

«Ma se sembra così calmo!», dice Tommaso incredulo.

«Tu conosci l’oro e io l’acqua. Come dico sarà. Non è neppure una tempesta improvvisa. Si prepara con chiari segni. L’acqua è calma alla superficie, appena quel crespo che sembra uno scherzo. Ma se fossi in barca! Sentiresti come migliaia di nocche battere contro la carena e scuotere stranamente la barca. L’acqua bolle già, di sotto. Aspetta il segnale del cielo e poi vedrai!… Lascia che il tramontano si annodi allo scirocco! E poi!… Ehi, donne! ritirate ciò che avete steso e riparate le vostre bestie. Fra poco piovono sassi e secchie d’acqua».

Infatti il cielo si va facendo sempre più verdognolo, con venature di ardesia, per l’invasione continua di lame di nuvole che sembrano eruttate dal grande Hermon. Esse respingono l’aurora da dove è venuta, come se l’ora retrocedesse verso la notte anziché avanzare verso il meriggio. Solo una lama di sole persiste a sfuggire obliqua da dietro alla barricata dei nuvoli di pece, e getta una irreale pennellata di un giallo verde sulla vetta di un colle al sud ovest di Cafarnao. Il lago è già mutato da azzurro in un nero blu, e le prime spume, fra ondetta e ondetta, esili, spezzate, sembrano di un bianco irreale su quell’acqua scura. Sul lago non è più una barca. Gli uomini si affrettano a portare sul greto le barche, a riporre reti, ceste, vele e remi, oppure, se contadini, a ritirare derrate, ad assicurare pali e legami, a chiudere nelle stalle le bestie, e le donne si affrettano alla fonte prima che piova, oppure racimolano i bambini alzati al primo sole e li spingono in casa e chiudono le porte, sollecite come chiocce che sentano la grandine prossima.

238.2

«Simone, vieni con Me. Chiama anche il servo di Marta e chiama Giacomo, mio fratello. Prendi una grossa tela. Grossa e larga. Due donne sono sulla via e bisogna andare loro incontro».

Pietro lo guarda, curioso, ma ubbidisce senza perdere tempo. È sulla via, mentre di corsa traversano il paese andando verso sud, che Simone chiede: «Ma chi sono?».

«Mia Madre e Maria di Magdala».

La sorpresa è tale che Pietro si arresta un momento, come inchiodato al suolo, e dice: «Tua Madre e Maria di Magdala?!!! Insieme?!!!». Poi riprende a correre perché Gesù non si ferma, e non si fermano Giacomo e il servo. Ma torna a dire: «Tua Madre e Maria di Magdala! Insieme!… Ma da quando?».

«Da quando non è più altro che Maria di Gesù. Fa’ presto, Simone. Vengono le prime gocce…».

E Pietro si sforza a stare alla pari con questi suoi compagni, tutti più alti e svelti di lui.

La polvere si alza ora a nuvoli dalla via arsa, per un vento che si fa più forte di attimo in attimo, un vento che rompe il lago e lo alza in creste d’onde che si frangono con un primo scroscio sul lido. Quando è possibile vedere il lago, lo si vede mutato in un enorme paiolo nel furore dell’ebollizione. Onde alte almeno un metro lo corrono in tutti i sensi, si urtano, crescono fondendosi, si separano correndo in direzioni opposte in cerca di un’altra onda con cui cozzarsi, tutto un duello di spume, di creste, di gobbe panciute, di scrosci, di muggiti, di schiaffi fin contro le case più prossime a riva. Quando le case parano la vista, il lago si tiene presente col suo fragore, che supera il fischio del vento che piega gli alberi strappandone foglie e facendo cadere frutti, e il boato dei tuoni lunghi, minacciosi, preceduti da lampi sempre più spessi e potenti.

«Chissà che paura avranno quelle donne!», soffia Pietro col fiato grosso.

«Mia Madre no. Non so l’altra. Ma certo se non facciamo presto si bagneranno forte».

238.3

Cafarnao è superata di qualche centinaio di metri quando, fra nuvoli di polvere, in mezzo al primo scroscio di un acquazzone che scende obliquo e violento, rigando l’aria cupa, divenendo presto cataratta che si polverizza, che accieca, che mozza il fiato, si vede una coppia di donne correre, cercando riparo sotto qualche albero folto.

«Eccole! Corriamo!».

Ma per quanto il suo amore per Maria dia ali a Pietro, egli, con le sue gambe corte e non certo da corridore, giunge quando Gesù e Giacomo hanno già raccolto le donne sotto un pesante pezzo di vela.

«Qui non si può stare. C’è pericolo di folgori e fra poco la via sarà un torrente. Andiamo, Maestro. Almeno alla prima casa», dice Pietro affannato.

Vanno con le donne al centro, tenendo il telo steso sulle loro teste e schiene.

238.4

La prima parola che Gesù dice alla Maddalena, che è ancora nella veste della sera del convito in casa di Simone, ma con un mantello di Maria Ss. sulle spalle, è questa: «Hai paura, Maria?».

Questa, che è sempre stata a capo chino sotto il velo delle sue chiome, che nel correre si sono disfatte, avvampa, china ancora di più la testa e mormora: «No, Signore».

Anche la Madonna ha perduto le forcine e pare una bambina con le trecce giù per le spalle. Ma sorride al Figlio che è al suo fianco e gli parla con quel suo sorriso.

«Sei molto bagnata, Maria», dice Giacomo d’Alfeo toccando il velo e il mantello della Madonna.

«Non fa nulla. E ora non ci bagniamo più. Non è vero, Maria? Egli ci ha salvato anche dalla pioggia», dice dolcemente Maria alla Maddalena, di cui sente il doloroso imbarazzo. Questa annuisce col capo.

«Tua sorella sarà contenta di rivederti. È a Cafarnao. Ti cercava», dice Gesù.

Maria alza per un momento il capo e fissa i suoi splendidi occhi in volto a Gesù, che le parla con la naturalezza che usa con le altre discepole. Ma non dice niente. È strozzata da troppe emozioni.

Gesù termina: «Sono contento di averla trattenuta. Vi lascerò andare dopo avervi benedette».

238.5

La parola si perde nello schianto secco di un fulmine vicino. La Maddalena ha un atto di spavento. Si porta le mani al viso e si curva con uno scoppio di pianto.

«Niente paura!», conforta Pietro. «Ormai è passato. E con Gesù non c’è mai da avere paura».

Anche Giacomo, che è al fianco della Maddalena, dice: «Non piangere. Ormai le case sono vicine».

«Non piango di paura… Piango perché Egli mi ha detto che mi benedirà… Io… io…», e non può dire altro.

La Vergine interviene a calmarla dicendo: «Tu, Maria, hai già superato il tuo temporale. Non ci pensare più. Ora tutto è sereno e pace. Non è vero, Figlio mio?».

«Sì, Madre. È tutto vero. Fra poco tornerà il sole e tutto sarà più bello, mondo, fresco di ieri. Così per te, Maria».

La Madre riprende, stringendo la mano della Maddalena:

«Dirò a Marta le tue parole. Sono contenta di poterla vedere subito e dirle quanto la sua Maria sia piena di buona volontà».

Pietro, sguazzando nella fanghiglia e prendendo il diluvio con pazienza, esce da sotto il riparo per andare verso una casa a chiedere ricovero.

«No, Simone. Preferiamo tutti ritornare nella nostra. Non è vero?», dice Gesù.

Tutti approvano e Pietro torna sotto il telo.

238.6

Cafarnao è un deserto. Vi regnano padroni il vento, la pioggia, i tuoni, i lampi, e ora la grandine che suona e rimbalza su terrazzi e facciate. Il lago è di una terribilità imponente. Le case vicine ad esso sono schiaffeggiate dalle onde, perché la spiaggetta non esiste più e le barche, assicurate presso le case, sembrano naufragate tanto sono colme d’acqua, che ogni maroso aumenta facendone traboccare quella già esistente in esse.

Entrano correndo nell’orto, divenuto un’enorme pozzanghera in cui galleggiano detriti sull’acqua motosa, e da questo nella cucina dove tutti sono radunati.

Il grido di Marta, quando vede la sorella tenuta per mano da Maria, è acuto. Le si stringe al collo, senza sentire quanto si bagna nel farlo, la bacia, la chiama: «Mirì, Mirì, gioia mia!».

Forse è il vezzeggiativo che usavano per la Maddalena piccina.

Maria piange, curva, col capo sulla spalla fraterna, rivestendo la veste scura di Marta di un pesante velo d’oro, unica cosa che splenda nella cucina buia, dove solo è un fuocherello di stipe per rompere la tenebra che non è sufficiente a vincere una lampadetta accesa.

Gli apostoli sono di stucco, e così lo è il padrone di casa e la padrona che si sono affacciati per lo strillo di Marta, ma che dopo un momento di curiosità comprensibile si ritirano discreti.

238.7

Quando la furia degli abbracci si è un poco sedata, Marta si ricorda di Gesù, di Maria, della stranezza della loro venuta tutti insieme, e chiede alla sorella, alla Madonna, a Gesù, e non saprei dire a chi con più insistenza: «Ma come? Come tutti insieme?».

«Il temporale, Marta, si faceva vicino. Sono andato con Simone, Giacomo e il tuo servo incontro alle due pellegrine».

Marta è tanto stupita che non riflette al fatto che Gesù andasse così sicuro incontro a loro e non chiede: «Ma Tu sapevi?».

È Tommaso che lo chiede a Gesù. Ma non ne ha risposta perché Marta dice alla sorella: «Ma come eri con Maria?». La Maddalena china il capo.

La soccorre la Madonna prendendola per mano e dicendo:

«È venuta da me come una pellegrina che vada al luogo dove può esserle detto il cammino da fare per raggiungere la mèta. E mi ha detto: “Insegnami come devo fare per essere di Gesù”. Oh! poiché in lei è volontà vera e totale, ha subito compreso e appreso questa sapienza! Ed io l’ho trovata subito pronta per prenderla per mano, così, e condurla a Te, Figlio mio, a te Marta buona, a voi, fratelli discepoli, e dirvi: “Ecco la discepola e la sorella che non darà che soprannaturali gioie al suo Signore e ai fratelli suoi”. Vogliatemi credere e amarla tutti come Gesù ed io l’amiamo».

238.8

Allora gli apostoli si avvicinano salutando la nuova sorella.

Non è escluso che ci sia della curiosità… Ma come si fa?! Si è ancora uomini…

È il buon senso di Pietro che dice: «Va bene tutto. Voi le assicurate aiuto e amicizia santa. Ma bisognerebbe pensare che la Madre e la sorella sono molto bagnate… Lo siamo anche noi, veramente… Ma per esse è peggio. I loro capelli stillano acqua come salici dopo l’uragano, le vesti sono fangose e bagnate. Facciamo fuoco, chiediamo vesti, prepariamo del cibo caldo…».

Tutti si danno da fare e Marta conduce nella stanza le due inzuppate viaggiatrici, mentre viene riattivato il fuoco e stesi davanti alla fiamma i mantelli, i veli, le vesti inzuppate. Non so come provvedano di là… So che Marta, ritrovata la sua energia di ottima donna di casa, va e viene sollecita, con catini e acqua calda, con tazze di latte fumante, con vesti prestate dalla padrona, per soccorrere le due Marie…