Los Escritos de Maria Valtorta

238. L’arrivée à Capharnaüm, sous un orage, de la Vierge Marie et de Marie de Magdala.

238. Llegada de María Stma. con María de Magdala

238.1

« Il y aura peut-être de la tempête aujourd’hui, Maître. Tu vois ces bandes couleur de plomb qui arrivent de derrière l’Hermon ? Et tu vois comme le lac se ride ? Tu sens le souffle de la tramontane qui alterne avec les bouffées chaudes de sirocco ? Ces tourbillons sont un signe évident de tempête.

– Dans combien de temps, Simon ?

– Avant la fin de l’heure de prime. Regarde comme les pêcheurs se hâtent de revenir. Ils sentent le lac qui menace. Dans peu de temps, il va prendre lui aussi la couleur du plomb, puis de la poix. Alors la furie se déchaînera.

– Mais il paraît si calme ! Dit Thomas, incrédule.

– Toi, tu connais l’or, et moi je connais l’eau ! Ça va se passer comme je le dis. Ce n’est même pas une tempête imprévue. Elle se prépare avec des signes évidents. L’eau est calme en surface, à peine ce crêpé qui a l’air d’une plaisanterie. Mais si tu étais en barque ! Tu sentirais comme des milliers de chiquenaudes qui heurtent la carène et secouent étrangement la barque. L’eau bouillonne déjà au-dessous. Attends que le ciel donne le signal, et tu verras ensuite !… Laisse la tramontane se mêler au sirocco ! Et puis… Ohé, les femmes ! Rentrez ce que vous avez étendu et mettez vos bêtes à l’abri ! Il va bientôt tomber des cordes. »

En effet le ciel devient de plus en plus verdâtre, avec des traînées couleur d’ardoise dues à l’invasion continuelle de bandes de nuages qui semblent être vomies par le grand mont Hermon. Elles repoussent l’aurore dans la direction d’où elle venait, comme si l’heure revenait vers la nuit au lieu d’avancer vers midi. Seule une éclaircie continue de fuir en oblique de derrière le barrage des nuages couleur de poix et jette un irréel coup de pinceau jaune-vert sur la cime d’une colline au sud-ouest de Capharnaüm. Le lac a déjà perdu sa couleur d’azur pour prendre une couleur bleu foncé, et les premiers moutons entre les vagues, courtes, brisées, semblent d’une blancheur irréelle sur le fond sombre de l’eau. Sur le lac, il n’y a plus une barque. Les hommes se hâtent d’échouer leurs bateaux, de ramener les filets, les paniers, les voiles et les rames ou, si ce sont des paysans, de débarquer leurs denrées, d’assurer les pieux et les cordages, de rentrer le bétail dans les étables. Les femmes se dépêchent d’aller à la fontaine avant qu’il ne pleuve, ou bien rassemblent les enfants levés aux premiers rayons du soleil et les font rentrer à la maison, puis ferment les portes, soucieuses comme des mères poules qui sentent arriver la grêle.

238.2

« Simon, viens avec moi. Appelle le serviteur de Marthe et Jacques, mon frère. Prends une grosse toile large. Deux femmes sont sur la route et il faut aller à leur rencontre. »

Pierre le regarde, curieux, mais obéit sans perdre de temps.

C’est en chemin, alors qu’ils traversent le village au pas de course en direction du sud, que Simon demande :

« De qui s’agit-il ?

– De ma Mère et de Marie de Magdala. »

La surprise est telle que Pierre s’arrête un moment, comme cloué au sol, et dit :

« Ta Mère et Marie de Magdala ? Ensemble ? »

Puis il se remet à courir parce que Jésus ne s’arrête pas, pas plus que Jacques et le serviteur. Mais il répète :

« Ta Mère et Marie de Magdala ! Ensemble ! Depuis quand ?

– Depuis qu’elle n’est plus que Marie de Jésus. Dépêche-toi, Simon. Voilà les premières gouttes… »

Pierre essaie d’avancer aussi vite que ses compagnons plus grands et plus rapides que lui. La poussière s’élève maintenant en nuage de la route brûlée, poussée par un vent qui se renforce d’un instant à l’autre, un vent qui brise le lac et le soulève en formant des crêtes qui commencent à se fouette avec fracas sur le rivage. Quand il est possible d’apercevoir le lac, on le voit devenir un gigantesque chaudron où l’eau bout furieusement. Des vagues d’au moins un mètre de haut le parcourent dans tous les sens, se heurtent, s’élèvent en se confondant, se séparent en courant dans des directions opposées à la recherche d’une autre vague pour s’y heurter. C’est tout un duel d’écumes, de crêtes, de bosses pansues, de bruits éclatants, de mugissements, de gifles qui atteignent les maisons les plus proches de la rive. Quand les maisons cachent la vue, le lac fait entendre sa présence par un fracas plus fort que le sifflement du vent qui plie les arbres en leur arrachant les feuilles et en faisant tomber les fruits, plus fort même que le grondement des coups de tonnerre qui se prolongent, menaçants, précédés d’éclairs de plus en plus fréquents et puissants.

« Ces femmes doivent avoir bien peur ! Dit Pierre, à bout de souffle.

– Pas ma Mère. Quant à l’autre, je ne sais pas. Mais si nous ne faisons pas vite, elles vont sûrement être trempées. »

238.3

Ils ont dépassé Capharnaüm de quelques centaines de mètres quand, dans des nuages de poussière, au milieu du premier grondement d’une averse qui se précipite en oblique avec violence, en rayant l’air obscurci, en devenant tout de suite une cataracte qui se pulvérise, qui aveugle, qui coupe la respiration, ils voient deux femmes courir à la recherche d’un abri sous un arbre touffu.

« Les voilà ! Courons ! »

Mais bien que son amour pour Marie lui donne des ailes, Pierre, avec ses jambes courtes qui n’ont rien de celles d’un coureur, arrive quand Jésus et Jacques ont déjà recueilli les femmes sous un lourd morceau de voile.

« On ne peut pas rester ici. On risque d’être foudroyés et, d’ici peu, la route sera un torrent. Maître, allons au moins jusqu’à la première maison » dit Pierre, tout essoufflé.

Ils marchent, avec les femmes au milieu, en tenant la toile étendue sur leur tête et leur dos.

238.4

Le premier mot que Jésus dit à Marie-Madeleine, qui porte encore le vêtement du soir du banquet dans la maison de Simon, mais a en plus un manteau de Marie la très sainte sur les épaules, c’est pour dire :

« Tu as peur, Marie ? »

Elle, qui est toujours restée la tête inclinée sous le voile de sa chevelure qui s’est défaite pendant sa course, rougit, baisse encore davantage la tête et murmure :

« Non, Seigneur. »

La Vierge, elle aussi, a perdu ses épingles et les tresses qui lui retombent sur les épaules lui donnent l’air d’une fillette. Mais elle sourit à son Fils qui est à côté d’elle et lui parle par ce sourire.

« Tu es trempée, Marie, dit Jacques, fils d’Alphée, en touchant le voile et le manteau de la Vierge.

– Cela ne fait rien, et maintenant nous sommes à l’abri. N’est-ce pas, Marie ? Il nous a aussi sauvées de la pluie » dit doucement Marie à Marie-Madeleine dont elle sent le douloureux embarras. Celle-ci, de la tête, fait signe que oui.

« Ta sœur sera contente de te revoir. Elle est à Capharnaüm. Elle te cherchait » dit Jésus.

Marie lève un moment la tête et fixe de ses yeux splendides le visage de Jésus qui lui parle avec le même naturel qu’aux autres disciples. Mais elle ne dit rien. Elle est brisée par trop d’émotions.

Jésus ajoute :

« Je suis content de l’avoir retenue. Je vous laisserai partir après vous avoir bénies. »

238.5

Sa parole se perd dans le claquement d’un coup de foudre proche. Marie-Madeleine a un geste de frayeur… Elle porte les mains à son visage et se courbe en éclatant en sanglots.

« N’aie pas peur ! » dit Pierre pour la rassurer. « Le coup est passé et, avec Jésus, il n’y a rien à craindre. »

Jacques aussi, qui est à côté de Marie-Madeleine, lui dit :

« Ne pleure pas. Les maisons sont toutes proches.

– Je ne pleure pas de peur… Je pleure parce qu’il m’a dit qu’il me bénira… moi… moi… »

Et elle ne peut rien ajouter. La Vierge intervient pour la calmer :

« Toi, Marie, tu as déjà franchi ton orage. N’y pense plus. Maintenant, tout est sérénité et paix. N’est-ce pas, mon Fils ?

– Oui, Mère, c’est tout à fait vrai. Bientôt le soleil va revenir, et tout sera plus beau, plus pur, plus frais qu’hier. Ce sera la même chose pour toi, Marie. »

La Mère reprend, en serrant la main de Marie-Madeleine :

« Je rapporterai tes paroles à Marthe. Je suis contente de pouvoir la voir tout de suite et lui dire combien sa Marie est pleine de bonne volonté. »

Pierre, qui patauge dans la boue et supporte le déluge avec patience, quitte l’abri pour aller vers une maison demander refuge.

« Non, Simon. Nous préférons tous revenir dans notre maison, n’est-ce pas ?» dit Jésus.

Tous approuvent, et Pierre revient sous la toile.

238.6

Capharnaüm est un désert. Le vent, la pluie, le tonnerre, les éclairs y règnent en maîtres, et voici maintenant la grêle qui résonne et rebondit sur les terrasses et les façades. Le lac est terrible à faire peur. Les maisons voisines sont giflées par les vagues car la petite plage n’existe plus. Les barques, tirées à l’abri près des maisons, semblent naufragées tant elles sont remplies d’une eau trouble que chaque nouvelle vague rejette à son tour en giclée par-dessus bord.

Ils entrent en courant dans le jardin, devenu un énorme marécage où flottent des débris sur l’eau agitée, et de là dans la cuisine où tout le monde est rassemblé.

Marthe pousse un cri aigu quand elle voit sa sœur que Marie tient par la main. Elle se jette à son cou sans remarquer comme elle se mouille en le faisant, elle l’embrasse, l’appelle : « Miri, Miri, ma joie ! » Peut-être était-ce le diminutif qui leur servait quand Marie-Madeleine était toute petite.

Marie pleure, penchée, la tête sur l’épaule de sa sœur, couvrant le vêtement sombre de Marthe d’un lourd voile d’or, unique chose qui brille dans la cuisine obscure où brûle seulement un feu de brindilles pour dissiper les ténèbres qu’une petite lampe allumée n’arrive pas à vaincre.

Les apôtres sont stupéfaits, de même que le maître de maison et sa femme qui se sont montrés au cri de Marthe, mais qui, après un moment de curiosité bien compréhensible, se retirent discrètement.

238.7

Quand l’ardeur des embrassements s’est un peu calmée, Marthe pense de nouveau à Jésus, à Marie, à l’étrangeté de leur arrivée tous ensemble et elle demande à sa sœur, à la Vierge, à Jésus, et je ne saurais dire à qui avec plus d’insistance :

« Mais comment ? Comment se fait-il que nous soyons tous réunis ?

– L’orage, Marthe, approchait. Je suis allé avec Simon, Jacques et ton serviteur à la rencontre des deux voyageuses. »

Marthe est tellement étonnée qu’elle ne réfléchit pas au fait que Jésus venait ainsi avec assurance à leur rencontre et elle ne demande pas : « Mais tu savais ? » C’est Thomas qui le demande à Jésus, mais il n’obtient pas de réponse, car Marthe dit à sa sœur :

« Mais comment se fait-il que tu sois avec Marie ? »

Marie-Madeleine baisse la tête. La Vierge vient à son secours et la prend par la main :

« Elle est venue chez moi comme une voyageuse qui va là où on peut lui enseigner le chemin pour arriver à son but. Elle m’a dit : “ Apprends-moi comment faire pour appartenir à Jésus. ” Comme elle a une volonté réelle et complète, elle a immédiatement compris et appris cette sagesse ! Et moi, je l’ai trouvée tout de suite prête pour la prendre par la main, comme je le fais, afin de la conduire à toi, mon Fils, à toi, ma bonne Marthe, à vous, mes frères disciples, et pour vous dire : “ Voici la disciple et la sœur qui ne donnera que des joies surnaturelles à son Seigneur et à ses frères. ” Veuillez me croire et l’aimer tous, comme Jésus et moi nous l’aimons. »

238.8

Les apôtres s’approchent alors pour saluer leur nouvelle sœur. Il n’est pas exclu qu’il y ait de la curiosité… mais comment faire ? ! Oui, ce sont encore des hommes…

Avec son bon sens habituel, Pierre dit :

« Tout va bien. Vous les assurez de votre aide et de votre amitié sainte. Mais il faudrait penser que la Mère et notre sœur sont mouillées jusqu’aux os… Nous le sommes, nous aussi, à vrai dire… Mais, pour elles, c’est pire. Leurs cheveux dégouttent comme les saules après l’ouragan, leurs vêtements sont salis par la boue et trempés. Faisons du feu, demandons des vêtements, préparons de la nourriture chaude… »

Tout le monde se met au travail et Marthe conduit dans leur chambre les deux voyageuses ruisselantes, pendant qu’on active le feu et qu’on étend devant la flamme les manteaux, les voiles, les vêtements absolument à tordre. Je ne sais pas comment ils y arrivent… Je sais que Marthe, qui a retrouvé son allant d’excellente maîtresse de maison, va et vient, pleine d’empressement, portant des chaudrons d’eau chaude, des tasses de lait fumant, des vêtements prêtés par la maîtresse de maison pour venir au secours des deux Marie…

238.1

«Quizás hay tormenta hoy, Maestro. ¿Ves allí aquellas franjas de plomo de detrás del Hermón cómo vienen hacia aquí? ¿Ves cómo se riza el lago? Mira qué soplos de tramontana alternados con oleadas calientes de siroco. Torbellino de viento: signo cierto de tempestad».

«¿Dentro de cuánto tiempo, Simón?».

«Antes del final de la hora prima. Mira cómo se apresuran a regresar los pescadores. Sienten el rumor del lago, que dentro de poco tendrá aspecto plomizo, luego se pondrá como la pez y luego vendrá la furia».

«¡Pero si parece muy tranquilo!» dice incrédulo Tomás.

«Tú conoces el oro, yo el agua. Sucederá como digo. Además no es una tempestad repentina. Se está preparando con signos claros. El agua está tranquila en la superficie, sólo ese fruncido que parece una nadería. ¡Pero, si fueras en barca! Sentirías como miles de avellanas golpear contra el casco y sacudir extrañamente la barca. El agua hierve ya debajo. Espera la señal del cielo y luego verás… Deja que la tramontana se anude con el siroco. Y luego… ¡Eh, mujeres, retirad lo que habéis tendido y poned al seguro vuestros animales! Dentro de poco van a llover piedras y baldes de agua».

Efectivamente, el cielo se va poniendo cada vez más verdastro, veteado de esquisto por la invasión continua de estratos de nubes que parecen eruptadas por el gran Hermón y que repelen la aurora hacia el lugar de donde ha venido, como si la hora retrocediera hacia la noche en vez de avanzar hacia el mediodía. Sólo una lámina de sol, que pone una irreal pincelada de un amarillo-verde en la cima de una colina situada al suroeste de Cafarnaúm, se resiste a huir de detrás de la barricada de nubes de pez. El lago ya ha pasado de azul a negro-azul y las primeras espumas, ligeras, quebradas, de las cabrillas, sobre esa agua oscura, parecen de un blanco irreal. Ya no hay ninguna barca en el lago. Los hombres se apresuran a sacar las barcas al guijarral de la orilla, a poner en su sitio redes, cestas, velas y remos; o, si se trata de campesinos, a retirar los productos agrícolas, a asegurar estacas y junturas, a cerrar en los establos a los animales; y las mujeres van de prisa a la fuente, antes de que empiece a llover, o reagrupan a los niños que se habían levantado con el primer sol, y los mueven hacia casa, y cierran las puertas, diligentes como cluecas que perciben próximo el granizo.

238.2

«Simón, ven conmigo. Llama también al sirviente de Marta y a Santiago, mi hermano. Coge una tela gruesa, gruesa y grande. Hay dos mujeres en el camino. Hay que salir a su encuentro».

Pedro le mira con curiosidad, pero obedece sin perder tiempo. Sólo cuando ya están en el camino, atravesando rápidamente el pueblo hacia el Sur, Simón pregunta: «Pero, ¿quiénes son?».

«Mi Madre y María de Magdala».

La sorpresa es tal que Pedro se detiene un momento como clavado en el suelo y dice: «¡¡¿Tú Madre y María de Magdala?!! ¡¡¿Juntas?!!». Luego reprende el camino, corriendo, porque Jesús no se ha parado, ni tampoco Santiago y el sirviente. Pero vuelve a decir: «¡Tú Madre y María de Magdala! ¡Juntas!… Pero, ¿desde cuándo?».

«Desde cuando no es sino María de Jesús. Date prisa Simón, que empiezan a caer las primeras gotas…».

Y Pedro se esfuerza en seguir el paso de sus compañeros, todos más altos y ligeros que él.

El viento alza ahora nubes de polvo del camino reseco; es un viento que por momentos se hace más fuerte, un viento que rompe el lago y lo alza en crestas de olas que ya se estrellan, con un primer estruendo, contra la playa. Cuando es posible ver el lago, se le ve convertido en un enorme caldero en pleno furor de ebullición. Olas de, al menos, un metro de altas lo recorren en todas las direcciones, se entrechocan, crecen fundiéndose, se separan corriendo en direcciones opuestas en busca de otra ola con que chocarse: todo un duelo de espuma, de crestas, de prominencias abultadas, de estruendos, de bramidos, de embates contra las casas más cercanas a la orilla. Cuando las casas impiden la vista, el lago hace constar su presencia con su fragor, que supera al silbido del viento que comba los árboles, arranca hojas y hace caer frutos, y también al retumbo de los truenos largos, amenazadores, precedidos de relámpagos cada vez más frecuentes y potentes.

«¡A saber cuánto miedo tendrán esas mujeres!» resopla Pedro jadeando.

«Mi Madre no. No sé la otra. Pero, lo que está claro es que si no nos damos prisa se van a calar».

238.3

Ya han dejado Cafarnaúm a unos cien metros cuando, entre nubes de polvo, en medio del primer estruendo de un aguacero que cae oblicuo y violento rayando el aire oscuro, y que pronto es una verdadera catarata que se transforma en polvo, y ciega, y corta la respiración, se ve correr a una pareja de mujeres buscando amparo bajo algún árbol frondoso.

«¡Ahí están! ¡Corramos!».

Pero Pedro, aunque su amor por María le ponga alas, con sus piernas cortas y ciertamente no de corredor, llega cuando Jesús y Santiago ya tienen recogidas a las mujeres bajo un tupido pedazo de vela.

«Aquí no se puede estar. Hay peligro de rayos y dentro de poco el camino será un torrente. Vamos, Maestro; al menos hasta la primera casa» dice Pedro jadeando.

Y van andando, con las mujeres en el centro, con el telón extendido apoyado sobre sus cabezas y espaldas.

238.4

La primera palabra que Jesús dice a la Magdalena, que lleva todavía el vestido de la noche del convite en casa de Simón —pero con un manto de María echado sobre los hombros— es ésta: «¿Tienes miedo, María?».

Ella, que se ha mantenido siempre con la cabeza inclinada bajo el velo de su cabellera desordenada por la carrera, se ruboriza, agacha aún más la cabeza y susurra: «No, Señor».

También la Virgen ha perdido las horquillas y parece una niña con las trenzas cayéndole sobre los hombros. Sonríe a su Hijo, que está a su lado y le habla con esa sonrisa propia suya.

«Estás muy mojada, María» dice Santiago de Alfeo tocando el velo y el manto de la Virgen.

«No importa. Ahora ya no nos mojamos. ¿Verdad, María? Él nos ha salvado también de la lluvia» dice dulcemente María a la Magdalena (comprende el penoso empacho que siente). Ésta asiente con la cabeza.

«Tu hermana se pondrá contenta al verte otra vez. Está en Cafarnaúm. Te buscaba» dice Jesús.

María alza un momento la cabeza y fija sus espléndidos ojos en el rostro de Jesús —que le habla con la misma naturalidad que usa con las otras discípulas—, pero no dice nada. Siente un nudo en la garganta por demasiadas emociones.

Jesús termina: «Me alegro de haberla retenido. Podréis marcharos después de que os bendiga».

238.5

La palabra se pierde en el estallido seco de un rayo que ha caído cerca. La Magdalena reacciona con un gesto de miedo. Se lleva las manos a la cara, se pliega y rompe a llorar.

«¡No tengas miedo, que ya ha pasado! Además, con Jesús no se debe tener miedo nunca» conforta Pedro.

También Santiago, que está al lado de la Magdalena, dice: «No llores, que ya están cerca las casas».

«No lloro de miedo… Lloro porque me ha dicho que me va a bendecir… Yo… yo…» y no puede decir nada más.

La Virgen interviene para calmarla diciendo: «Tú, María, ya has pasado tu tempestad. No pienses más en ello. Ahora todo es cielo sereno y paz. ¿No es verdad, Hijo mío?».

«Sí, Madre. Es todo verdad. Dentro de poco saldrá de nuevo el Sol y todo se verá más hermoso, limpio, fresco, que ayer. Pues igual para ti, María».

La Madre interviene de nuevo, apretando la mano de la Magdalena: «Referiré a Marta tus palabras. Me siento feliz de poderla ver en seguida y decirle cuán llena de buena voluntad está su María».

Pedro, chapoteando en el lodo y tomándose con paciencia el diluvio, sale de debajo del toldo para ir hacia una casa a pedir cobijo.

«No, Simón. Preferimos todos volver a nuestra casa. ¿No es verdad?» dice Jesús.

Todos asienten y Pedro regresa al toldo.

238.6

Cafarnaúm es un desierto. Se han adueñado de ella viento, lluvia, truenos, relámpagos, y ahora el granizo, que suena y rebota en terrazas y fachadas. El lago está de una terribilidad imponente. Las casas cercanas a él sufren las embestidas de las olas, pues la playita ya no existe. Las barcas, aseguradas cerca de las casas, están tan llenas de agua, que parece hubieran naufragado, y cada nuevo golpe de mar aumenta el agua, haciendo que rebose la que ya tenían.

Entran corriendo en el huerto, que ahora es un enorme charco en que flotan detritos en el agua fangosa; del huerto van a la cocina, donde están todos reunidos.

El grito de Marta, cuando ve a su hermana de la mano de María, es agudo. Se echa a su cuello —sin sentir cuánto se moja al hacerlo—, la besa, le dice: «¡Mirí, Mirí, tesoro mío!». Quizás es el diminutivo afectuoso que usaban para la Magdalena cuando era pequeñita.

María llora, encorvada, con la cabeza apoyada en el hombro fraterno, revistiendo el indumento oscuro de Marta con un tupido velo de oro (única cosa que resplandece en la oscura cocina, en que sólo hay un fueguecillo de hornija para romper las tinieblas que no es capaz de vencer por sí sola una lamparita encendida).

Los apóstoles se han quedado de piedra, y también el dueño de la casa, y la dueña, que se han asomado al oír el grito de Marta; mas éstos, pasado el primer momento de curiosidad comprensible, se retiran discretamente.

238.7

Sedada un poco la vehemencia de los abrazos, Marta se acuerda de Jesús, de María, del hecho llamativo de que hayan venido todos juntos, y pregunta a su hermana, a la Virgen, a Jesús (no sabría decir a quién de ellos con más insistencia): «¡Pero cómo es que venís todos juntos?».

«Marta, la tormenta estaba llegando. He salido, con Simón, Santiago y tu sirviente, al encuentro de las dos peregrinas».

Marta está tan atónita que no se para a pensar en el hecho de que Jesús haya salido con tanta seguridad al encuentro de ellas y no pregunta: «¿Pero lo sabías?».

Es Tomás quien se lo pregunta a Jesús. Mas no obtiene respuesta, porque Marta le dice a su hermana: «¿Pero cómo es que estabas con María?». La Magdalena agacha la cabeza.

La socorre la Virgen, tomándola de la mano y diciendo: «Vino a verme como la peregrina que se dirige a donde le pueden indicar el camino que debe recorrer para llegar a la meta; y me dijo: “Enséñame lo que debo hacer para ser de Jesús”. Dado que en ella hay voluntad verdadera y total, en seguida ha comprendido y captado esta sabiduría. Y yo la he visto en seguida preparada para tomarla de la mano, así, y traerla a tu presencia, Hijo mío, a tu presencia, Marta buena, a vuestra presencia, hermanos discípulos, y deciros: “He aquí a la discípula y hermana que no dará sino alegrías espirituales a su Señor y a sus hermanos”. Os pido a todos que me creáis y que la améis como Jesús y yo la amamos».

238.8

Entonces los apóstoles se acercan y saludan a la nueva hermana. No se puede decir que no haya algo de curiosidad… ¡Pues claro! Todavía queda su humanidad…

Es el buen sentido de Pedro el que dice: «Todo bien, sí. Vosotros le aseguráis ayuda y santa amistad; pero habría que pensar en que esta Madre y esta hermana están caladas… También nosotros, verdaderamente… Pero para ellas es peor. Su pelo chorrea agua como sauces después de un huracán; sus vestidos están mojados y embarrados. Vamos a hacer fuego, pidamos otros vestidos, preparemos comida caliente…».

Todos colaboran. Marta lleva a la habitación a las dos caladas viajeras. Mientras tanto, avivan el fuego, tienden delante de la llama los mantos, los velos y vestidos empapados. No sé qué preparan allí. Sí sé que Marta, recuperada su energía de magnífica mujer de casa, va y viene solícita, con baldes de agua caliente, tazas de leche humeantes, vestidos prestados por la dueña de la casa… para socorrer a las dos Marías…