Os Escritos de Maria Valtorta

238. L’arrivée à Capharnaüm, sous un orage, de la Vierge Marie et de Marie de Magdala.

238. A chegada a Cafarnaum, sob um temporal,

238.1

« Il y aura peut-être de la tempête aujourd’hui, Maître. Tu vois ces bandes couleur de plomb qui arrivent de derrière l’Hermon ? Et tu vois comme le lac se ride ? Tu sens le souffle de la tramontane qui alterne avec les bouffées chaudes de sirocco ? Ces tourbillons sont un signe évident de tempête.

– Dans combien de temps, Simon ?

– Avant la fin de l’heure de prime. Regarde comme les pêcheurs se hâtent de revenir. Ils sentent le lac qui menace. Dans peu de temps, il va prendre lui aussi la couleur du plomb, puis de la poix. Alors la furie se déchaînera.

– Mais il paraît si calme ! Dit Thomas, incrédule.

– Toi, tu connais l’or, et moi je connais l’eau ! Ça va se passer comme je le dis. Ce n’est même pas une tempête imprévue. Elle se prépare avec des signes évidents. L’eau est calme en surface, à peine ce crêpé qui a l’air d’une plaisanterie. Mais si tu étais en barque ! Tu sentirais comme des milliers de chiquenaudes qui heurtent la carène et secouent étrangement la barque. L’eau bouillonne déjà au-dessous. Attends que le ciel donne le signal, et tu verras ensuite !… Laisse la tramontane se mêler au sirocco ! Et puis… Ohé, les femmes ! Rentrez ce que vous avez étendu et mettez vos bêtes à l’abri ! Il va bientôt tomber des cordes. »

En effet le ciel devient de plus en plus verdâtre, avec des traînées couleur d’ardoise dues à l’invasion continuelle de bandes de nuages qui semblent être vomies par le grand mont Hermon. Elles repoussent l’aurore dans la direction d’où elle venait, comme si l’heure revenait vers la nuit au lieu d’avancer vers midi. Seule une éclaircie continue de fuir en oblique de derrière le barrage des nuages couleur de poix et jette un irréel coup de pinceau jaune-vert sur la cime d’une colline au sud-ouest de Capharnaüm. Le lac a déjà perdu sa couleur d’azur pour prendre une couleur bleu foncé, et les premiers moutons entre les vagues, courtes, brisées, semblent d’une blancheur irréelle sur le fond sombre de l’eau. Sur le lac, il n’y a plus une barque. Les hommes se hâtent d’échouer leurs bateaux, de ramener les filets, les paniers, les voiles et les rames ou, si ce sont des paysans, de débarquer leurs denrées, d’assurer les pieux et les cordages, de rentrer le bétail dans les étables. Les femmes se dépêchent d’aller à la fontaine avant qu’il ne pleuve, ou bien rassemblent les enfants levés aux premiers rayons du soleil et les font rentrer à la maison, puis ferment les portes, soucieuses comme des mères poules qui sentent arriver la grêle.

238.2

« Simon, viens avec moi. Appelle le serviteur de Marthe et Jacques, mon frère. Prends une grosse toile large. Deux femmes sont sur la route et il faut aller à leur rencontre. »

Pierre le regarde, curieux, mais obéit sans perdre de temps.

C’est en chemin, alors qu’ils traversent le village au pas de course en direction du sud, que Simon demande :

« De qui s’agit-il ?

– De ma Mère et de Marie de Magdala. »

La surprise est telle que Pierre s’arrête un moment, comme cloué au sol, et dit :

« Ta Mère et Marie de Magdala ? Ensemble ? »

Puis il se remet à courir parce que Jésus ne s’arrête pas, pas plus que Jacques et le serviteur. Mais il répète :

« Ta Mère et Marie de Magdala ! Ensemble ! Depuis quand ?

– Depuis qu’elle n’est plus que Marie de Jésus. Dépêche-toi, Simon. Voilà les premières gouttes… »

Pierre essaie d’avancer aussi vite que ses compagnons plus grands et plus rapides que lui. La poussière s’élève maintenant en nuage de la route brûlée, poussée par un vent qui se renforce d’un instant à l’autre, un vent qui brise le lac et le soulève en formant des crêtes qui commencent à se fouette avec fracas sur le rivage. Quand il est possible d’apercevoir le lac, on le voit devenir un gigantesque chaudron où l’eau bout furieusement. Des vagues d’au moins un mètre de haut le parcourent dans tous les sens, se heurtent, s’élèvent en se confondant, se séparent en courant dans des directions opposées à la recherche d’une autre vague pour s’y heurter. C’est tout un duel d’écumes, de crêtes, de bosses pansues, de bruits éclatants, de mugissements, de gifles qui atteignent les maisons les plus proches de la rive. Quand les maisons cachent la vue, le lac fait entendre sa présence par un fracas plus fort que le sifflement du vent qui plie les arbres en leur arrachant les feuilles et en faisant tomber les fruits, plus fort même que le grondement des coups de tonnerre qui se prolongent, menaçants, précédés d’éclairs de plus en plus fréquents et puissants.

« Ces femmes doivent avoir bien peur ! Dit Pierre, à bout de souffle.

– Pas ma Mère. Quant à l’autre, je ne sais pas. Mais si nous ne faisons pas vite, elles vont sûrement être trempées. »

238.3

Ils ont dépassé Capharnaüm de quelques centaines de mètres quand, dans des nuages de poussière, au milieu du premier grondement d’une averse qui se précipite en oblique avec violence, en rayant l’air obscurci, en devenant tout de suite une cataracte qui se pulvérise, qui aveugle, qui coupe la respiration, ils voient deux femmes courir à la recherche d’un abri sous un arbre touffu.

« Les voilà ! Courons ! »

Mais bien que son amour pour Marie lui donne des ailes, Pierre, avec ses jambes courtes qui n’ont rien de celles d’un coureur, arrive quand Jésus et Jacques ont déjà recueilli les femmes sous un lourd morceau de voile.

« On ne peut pas rester ici. On risque d’être foudroyés et, d’ici peu, la route sera un torrent. Maître, allons au moins jusqu’à la première maison » dit Pierre, tout essoufflé.

Ils marchent, avec les femmes au milieu, en tenant la toile étendue sur leur tête et leur dos.

238.4

Le premier mot que Jésus dit à Marie-Madeleine, qui porte encore le vêtement du soir du banquet dans la maison de Simon, mais a en plus un manteau de Marie la très sainte sur les épaules, c’est pour dire :

« Tu as peur, Marie ? »

Elle, qui est toujours restée la tête inclinée sous le voile de sa chevelure qui s’est défaite pendant sa course, rougit, baisse encore davantage la tête et murmure :

« Non, Seigneur. »

La Vierge, elle aussi, a perdu ses épingles et les tresses qui lui retombent sur les épaules lui donnent l’air d’une fillette. Mais elle sourit à son Fils qui est à côté d’elle et lui parle par ce sourire.

« Tu es trempée, Marie, dit Jacques, fils d’Alphée, en touchant le voile et le manteau de la Vierge.

– Cela ne fait rien, et maintenant nous sommes à l’abri. N’est-ce pas, Marie ? Il nous a aussi sauvées de la pluie » dit doucement Marie à Marie-Madeleine dont elle sent le douloureux embarras. Celle-ci, de la tête, fait signe que oui.

« Ta sœur sera contente de te revoir. Elle est à Capharnaüm. Elle te cherchait » dit Jésus.

Marie lève un moment la tête et fixe de ses yeux splendides le visage de Jésus qui lui parle avec le même naturel qu’aux autres disciples. Mais elle ne dit rien. Elle est brisée par trop d’émotions.

Jésus ajoute :

« Je suis content de l’avoir retenue. Je vous laisserai partir après vous avoir bénies. »

238.5

Sa parole se perd dans le claquement d’un coup de foudre proche. Marie-Madeleine a un geste de frayeur… Elle porte les mains à son visage et se courbe en éclatant en sanglots.

« N’aie pas peur ! » dit Pierre pour la rassurer. « Le coup est passé et, avec Jésus, il n’y a rien à craindre. »

Jacques aussi, qui est à côté de Marie-Madeleine, lui dit :

« Ne pleure pas. Les maisons sont toutes proches.

– Je ne pleure pas de peur… Je pleure parce qu’il m’a dit qu’il me bénira… moi… moi… »

Et elle ne peut rien ajouter. La Vierge intervient pour la calmer :

« Toi, Marie, tu as déjà franchi ton orage. N’y pense plus. Maintenant, tout est sérénité et paix. N’est-ce pas, mon Fils ?

– Oui, Mère, c’est tout à fait vrai. Bientôt le soleil va revenir, et tout sera plus beau, plus pur, plus frais qu’hier. Ce sera la même chose pour toi, Marie. »

La Mère reprend, en serrant la main de Marie-Madeleine :

« Je rapporterai tes paroles à Marthe. Je suis contente de pouvoir la voir tout de suite et lui dire combien sa Marie est pleine de bonne volonté. »

Pierre, qui patauge dans la boue et supporte le déluge avec patience, quitte l’abri pour aller vers une maison demander refuge.

« Non, Simon. Nous préférons tous revenir dans notre maison, n’est-ce pas ?» dit Jésus.

Tous approuvent, et Pierre revient sous la toile.

238.6

Capharnaüm est un désert. Le vent, la pluie, le tonnerre, les éclairs y règnent en maîtres, et voici maintenant la grêle qui résonne et rebondit sur les terrasses et les façades. Le lac est terrible à faire peur. Les maisons voisines sont giflées par les vagues car la petite plage n’existe plus. Les barques, tirées à l’abri près des maisons, semblent naufragées tant elles sont remplies d’une eau trouble que chaque nouvelle vague rejette à son tour en giclée par-dessus bord.

Ils entrent en courant dans le jardin, devenu un énorme marécage où flottent des débris sur l’eau agitée, et de là dans la cuisine où tout le monde est rassemblé.

Marthe pousse un cri aigu quand elle voit sa sœur que Marie tient par la main. Elle se jette à son cou sans remarquer comme elle se mouille en le faisant, elle l’embrasse, l’appelle : « Miri, Miri, ma joie ! » Peut-être était-ce le diminutif qui leur servait quand Marie-Madeleine était toute petite.

Marie pleure, penchée, la tête sur l’épaule de sa sœur, couvrant le vêtement sombre de Marthe d’un lourd voile d’or, unique chose qui brille dans la cuisine obscure où brûle seulement un feu de brindilles pour dissiper les ténèbres qu’une petite lampe allumée n’arrive pas à vaincre.

Les apôtres sont stupéfaits, de même que le maître de maison et sa femme qui se sont montrés au cri de Marthe, mais qui, après un moment de curiosité bien compréhensible, se retirent discrètement.

238.7

Quand l’ardeur des embrassements s’est un peu calmée, Marthe pense de nouveau à Jésus, à Marie, à l’étrangeté de leur arrivée tous ensemble et elle demande à sa sœur, à la Vierge, à Jésus, et je ne saurais dire à qui avec plus d’insistance :

« Mais comment ? Comment se fait-il que nous soyons tous réunis ?

– L’orage, Marthe, approchait. Je suis allé avec Simon, Jacques et ton serviteur à la rencontre des deux voyageuses. »

Marthe est tellement étonnée qu’elle ne réfléchit pas au fait que Jésus venait ainsi avec assurance à leur rencontre et elle ne demande pas : « Mais tu savais ? » C’est Thomas qui le demande à Jésus, mais il n’obtient pas de réponse, car Marthe dit à sa sœur :

« Mais comment se fait-il que tu sois avec Marie ? »

Marie-Madeleine baisse la tête. La Vierge vient à son secours et la prend par la main :

« Elle est venue chez moi comme une voyageuse qui va là où on peut lui enseigner le chemin pour arriver à son but. Elle m’a dit : “ Apprends-moi comment faire pour appartenir à Jésus. ” Comme elle a une volonté réelle et complète, elle a immédiatement compris et appris cette sagesse ! Et moi, je l’ai trouvée tout de suite prête pour la prendre par la main, comme je le fais, afin de la conduire à toi, mon Fils, à toi, ma bonne Marthe, à vous, mes frères disciples, et pour vous dire : “ Voici la disciple et la sœur qui ne donnera que des joies surnaturelles à son Seigneur et à ses frères. ” Veuillez me croire et l’aimer tous, comme Jésus et moi nous l’aimons. »

238.8

Les apôtres s’approchent alors pour saluer leur nouvelle sœur. Il n’est pas exclu qu’il y ait de la curiosité… mais comment faire ? ! Oui, ce sont encore des hommes…

Avec son bon sens habituel, Pierre dit :

« Tout va bien. Vous les assurez de votre aide et de votre amitié sainte. Mais il faudrait penser que la Mère et notre sœur sont mouillées jusqu’aux os… Nous le sommes, nous aussi, à vrai dire… Mais, pour elles, c’est pire. Leurs cheveux dégouttent comme les saules après l’ouragan, leurs vêtements sont salis par la boue et trempés. Faisons du feu, demandons des vêtements, préparons de la nourriture chaude… »

Tout le monde se met au travail et Marthe conduit dans leur chambre les deux voyageuses ruisselantes, pendant qu’on active le feu et qu’on étend devant la flamme les manteaux, les voiles, les vêtements absolument à tordre. Je ne sais pas comment ils y arrivent… Je sais que Marthe, qui a retrouvé son allant d’excellente maîtresse de maison, va et vient, pleine d’empressement, portant des chaudrons d’eau chaude, des tasses de lait fumant, des vêtements prêtés par la maîtresse de maison pour venir au secours des deux Marie…

238.1

– Talvez haja tempestade hoje, Mestre. Vês aquelas listras cor de chumbo, que vem avançando de trás do monte Hermon? E vês como já se encrespa a superfície do lago? Escuta agora como está soprando o vento norte, alternando seu sopro com as grandes lufadas quentes do siroco. Olha o redemoinho do vento: sinal certo de tempestade.

– Daqui a quanto tempo, Simão?

– Antes que termine a hora de prima. Olha como os pescadores já se apressam em voltar. Perceberam que o lago está rosnando. Daqui a pouco ele estará também cor de chumbo, depois estará cor de piche, e, então, virá a fúria.

– Mas ele parece estar tão calmo! –diz, incrédulo, Tomé.

– Tu entendes de ouro, e eu de água. Será como eu te digo. Esta não é nenhuma tempestade imprevista. Ela se prepara com sinais muito claros. A água está calma na superfície, com apenas aquela encrespadura, que mais parece uma brincadeira. Mas, se estivéssemos na barca! Ouviríeis, como se estivessem batendo na quilha, milhares de juntas de dedos, e sacudindo, de um modo estranho, a barca. A água já está fervendo por debaixo. Espera o sinal do céu, e depois verás o resto!… Deixa que o vento norte faça um nó com o siroco! E depois!… Olá, mulheres! Retirai as roupas que havíeis estendido nos varais, e procurai abrigar os vossos animais. Daqui a pouco, vão cair pedras e baldes de água.

De fato, o céu vai-se tornando cada vez mais esverdeado, com uns veios de ardósia, pela invasão contínua de lâminas de nuvens, que parecem arrotadas pelo velho Hermon. Elas repelem a aurora, onde esta já tiver chegado, como se as horas caminhassem para trás, voltando a trazer a noite, em vez de andarem para a frente, para o meio-dia. Somente um feixe de raios de sol persiste ainda em querer escapar obliquamente de detrás da barricada das nuvens de piche, e lança uma irreal pincelada de um amarelo esverdeado sobre o cume de uma colina a sudoeste de Cafarnaum. O lago já se mudou de azul para um preto azulado, e as primeiras espumas, por entre pequenas ondas, fracas, esmiuçadas, parecem de um branco imaginário sobre aquela água escura. Sobre o lago não há mais nenhuma barca. Os homens se apressaram em levar para cima da areia das praia suas barcas, em guardar as redes, ou então, se são camponeses, em tirar dali os mantimentos, em firmar as estacas e amarras, em fechar os animais nos estábulos e currais, e as mulheres vão às pressas até as fontes, antes da chuva, ou tratam de reunir seus meninos, que se levantaram muito cedo, e os levam para suas casas, fecham as portas, solícitas como galinhas chocas, quando percebem que o granizo vem perto.

238.2

– Simão, vem comigo. Chama também o criado da Marta e Tiago, meu irmão. Apanha um pano largo. Largo e espesso. Duas mulheres vêm vindo pelo caminho, e precisamos ir ao encontro delas.

Pedro olha, curioso, para Jesus, mas obedece, sem perda de tempo. Ele já está na estrada, quando eles, correndo, atravessam o povoado, indo para o sul, e o Pedro pergunta:

– Mas, quem são elas?

– Minha Mãe e Maria de Magdala.

A surpresa é tão grande, que Pedro fica parado, como se estivesse pregado no chão, e diz:

– Tua Mãe e Maria de Magdala?! As duas juntas?!

Depois se põe a correr, porque Jesus não parou, nem pararam o criado nem Tiago. Mas Pedro torna a dizer:

– Tua Mãe e Maria de Magdala?! Juntas!… Mas, desde quando?

– Desde quando outra coisa ela não é, senão Maria de Jesus. Anda depressa, Simão. Estão caindo os primeiros pingos…

E Pedro se esforça para ir ao lado desses seus companheiros, todos mais altos e ligeiros do que ele. Na estrada esturricada a poeira já se levanta em nuvens, por causa de um vento que se vai tornando a cada instante mais forte, um vento que rasga a superfície do lago, e que deixa ver uma enorme caldeira, no furor da ebulição. Ondas da altura de pelo menos um metro, que vão para todos os rumos, e se chocam umas com as outras, crescem e se confundem, sepa­ram-se depois, correndo em direções opostas, à procura de alguma outra onda, contra a qual se possam chocar, com um perfeito duelo entre as espumas, entre as cristas, entre as corcovas bojudas, entre as fervuras, os mugidos, entre as bofetadas que dão até contra as mais próximas da beira. Quando as casas impedem a vista do lago, ele faz notar sua presença com o seu fragor, que supera o assobio do vento, que já está dobrando as árvores, arrancando-lhes as folhas e fazendo cair seus frutos, e o grande estrondo das longas trovoadas, ameaçadoras, precedidas por relâmpagos cada vez mais frequentes e mais fortes.

– Quem sabe quanto medo terão aquelas mulheres –diz Pedro, respirando com dificuldade.

– Minha Mãe, não. A outra, não sei. Mas, com certeza, se não andarmos depressa, elas vão se molhar muito.

238.3

Já passaram algumas centenas de metros de Cafarnaum, quando, por entre nuvens de poeira, no meio do primeiro barulho de um aguaceiro, que vem descendo oblíquo e violento, regando o ar escuro e tornando-se em seguida uma verdadeira catarata, que se reparte em gotas, que nos tiram a visão, que nos cortam o fôlego, e aí se veem duas mulheres correndo, procurando abrigo debaixo de alguma árvore copada.

– Lá estão elas! Vamos correr!

Mas, por mais que seu amor por Maria dê asas a Pedro, ele, com suas pernas curtas, e certamente não de bom corredor, chega perto, só quando Jesus e Tiago já abrigaram as mulheres debaixo de um pesado pedaço de vela.

– Aqui não se pode ficar. Há perigos de raios, e daqui a pouco a estrada vai virar um rio. Vamos, Mestre. Pelo menos até a primeira casa –diz Pedro, ofegante.

Eles vão, com as mulheres no meio, segurando o pano sobre as cabeças e as costas delas.

238.4

A primeira palavra que Jesus diz a Madalena, que ainda está com a roupa daquela tarde no banquete de Simão, com um manto da Mãe de Jesus sobre os ombros, é esta:

– Estás com medo, Maria?

Ela, que sempre esteve de cabeça inclinada, por baixo do véu, que é a sua cabeleira, desalinhada por causa da corrida, inclina ainda mais a cabeça, e murmura:

– Não, Senhor.

Também a Mãe de Jesus perdeu os grampos, e parece uma menina, com as tranças caindo pelas costas abaixo. Mas sorri para o seu Filho, que está a seu lado, e lhe fala com aquele sorriso.

– Estás muito molhada, Maria –lhe diz Tiago de Alfeu, tocando no véu e na capa da Senhora.

– Não faz mal. Agora não nos estamos molhando mais. Não é verdade, Maria? Ele nos salvou até da chuva –diz docemente Maria a Madalena, percebendo a dificuldade em que ela está. E esta faz com a cabeça sinal que sim.

– Tua irmã vai ficar contente por tornar a ver-te. Ela está em Cafarnaum. E estava te procurando –diz Jesus.

Maria levanta por um momento a cabeça, e fixa seus belos olhos no rosto de Jesus, que lhe vai falando no mesmo modo natural com que fala às outras discípulas. Mas ela não diz nada. Está arrasada com tantas emoções.

Jesus termina:

– Estou contente por tê-la entretido. Eu vos deixarei ir, depois de ter-vos abençoado.

238.5

A palavra se perdeu no estampido seco de um raio, que caiu ali perto. Madalena fica espantada. Leva as mãos ao rosto e se inclina numa explosão de choro.

– Não tenhas medo! –conforta-a Pedro–. Agora já passou. E, com Jesus, nunca é preciso ter medo.

Também Tiago, que vai indo ao lado direito de Madalena, diz:

– Não chores. As casas já estão perto.

– Não estou chorando por medo… Estou chorando, porque Ele disse que vai me abençoar… Eu…eu… –e não pode dizer mais nada.

A Mãe de Jesus intervém para acalmá-la, dizendo:

– Tu, Maria, já superaste o teu temporal. Não penses mais nele. Agora tudo é serenidade e paz. Não é verdade, meu Filho?

– Sim, minha Mãe. É tudo verdade. Daqui a pouco voltará o sol, e tudo ficará bonito, limpo, fresco como ontem. Também para ti, Maria.

A Mãe continua, segurando a mão de Madalena:

– Direi a Marta as tuas palavras. Estou contente por poder vê-la logo, e dizer-lhe como a sua Maria está cheia de boa vontade.

Pedro, patinando na lama, e suportando o dilúvio com paciência, sai de debaixo do refúgio, para ir até uma casa, a fim de pedir abrigo.

– Não, Simão. Nós todos preferimos voltar para a nossa casa. Não é verdade? –diz Jesus.

Todos estão de acordo, e Pedro volta para debaixo do pano.

238.6

Cafarnaum está deserta. Quem reina aí agora, como donos, são o vento, a chuva, os trovões, os relâmpagos, e agora o granizo, que bate e salta sobre os terraços e as fachadas. O lago está terrível e ameaçador. As casas perto dele estão sendo batidas pelas ondas, porque a prainha desapareceu, e as barcas, amarradas perto das casas, parecem ter naufragado, de tão cheias que estão de água, que cada novo vagalhão ainda aumenta, fazendo que delas transborde o que já lá estava.

Entram, correndo, na horta que se transformou em um enorme charco, no qual estão boiando detritos sobre a água barrenta, e de lá passam para a cozinha, onde estão todos reunidos.

O grito de Marta, quando vê sua irmã segura pela mão por Maria, é um grito agudo. Ela vai se abraçar ao pescoço da irmã, sem nem perceber como fica molhada ao fazer isso, e ao beijá-la, e a chama:

– Mirí, Mirí, alegria minha! –talvez fosse esse o apelido carinhoso que davam a Madalena, quando era pequena.

Maria chora, se inclina, com a cabeça sobre o ombro da irmã, cobrindo a veste escura de Marta com um pesado véu de ouro, a única coisa brilhante naquela cozinha escura, onde está apenas um pequeno fogo de gravetos, para quebrar o escuro da treva, que a lampadazinha acesa não é capaz de vencer.

Os apóstolos estão indiferentes, e assim também estão o dono e a dona da casa, que apareceram por terem ouvido o grito da Marta, mas que, depois de um momento de curiosidade, dali se afastam discretamente.

238.7

Depois, quando a fúria dos abraços se acalmou um pouco, Marta se lembra de Jesus, de Maria, da estranheza por virem assim todos juntos, e pergunta à irmã, à Mãe de Jesus, e eu não saberia dizer a quem ela o fazia com mais insistência:

– Mas, como? Por que todos juntos?

– Por causa do temporal, Marta, que nos fez ficar perto uns dos outros. Eu fui com Simão, Tiago e teu criado, ao encontro das duas peregrinas.

Marta está tão espantada, que nem reflete no fato de Jesus ir com tanta segurança ao encontro delas e não faz esta pergunta:

– Mas Tu estavas sabendo?

É Tomé quem pergunta isso a Jesus. Mas não recebe resposta, porque Marta diz à sua irmã:

– Mas como estavas com Maria?

Madalena inclina a cabeça. A Mãe de Jesus a socorre, segurando-a pela mão, e dizendo:

– Ela veio até minha casa como uma peregrina, que vai até um lugar, onde lhe pode ser ensinado o caminho para chegar à meta. E ela me disse: “Ensina-me o que devo fazer para ser de Jesus.” Oh! Como nela há uma vontade verdadeira e total, logo ela compreendeu e entendeu essa sabedoria.

E eu a achei logo pronta para poder ser tomada pela mão, assim, e trazê-la até a Ti, meu Filho, a ti, boa Marta, a vós, irmãos discípulos, e dizer-vos: “Aqui está a discípula e a irmã, que não dará senão alegrias sobrenaturais ao Senhor e aos seus irmãos.” Procurai acreditar em mim, e amá-la todos, como Jesus e eu a amamos.

238.8

Então, os apóstolos se aproximam, saudando a nova irmã. Não se exclui também alguma curiosidade… Mas, que fazer? São ainda homens…

Mas o bom senso de Pedro toma então a palavra:

– Tudo vai bem, Vós garanti a ela ajuda e uma amizade santa. Primeiro seria necessário pensar que a Mãe e a irmã estão muito molhadas. Nós também, na verdade, estamos… Mas o caso delas é pior. Seus cabelos estão pingando água, como os salgueiros depois do furacão, suas vestes estão sujas de barro e molhadas. Vamos acender um fogo, vamos arranjar umas vestes e preparar uma comida quente…

Todos se põem a trabalhar, e Marta leva para o quarto as duas ensopadas viandantes, enquanto, já estando aceso o fogo, estenderam diante dele as capas, os véus e as vestes encharcadas. Não sei como se arranjam para prover tudo. Só sei que Marta, tendo-se lembrado de novo de sua energia de ótima dona de casa, vai e vem, cuidando de tudo, com bacias e água quente, com tigelas de leite quente, com vestes emprestadas pela patroa, para socorrer as duas Marias…