Gli Scritti di Maria Valtorta

248. A Bethléem de Galilée.

248. A Betlem di Galilea.

248.1

C’est le soir quand ils arrivent à Bethléem de Galilée. On comprend que c’est la destinée des villes qui portent ce nom de s’étendre sur des collines ondulées, entourées de verdure, de bois, de prairies sur lesquels paissent les troupeaux qui descendent vers les bercails pour la nuit. Vestige d’un crépuscule puissant qui s’achève, le ciel est rouge. L’atmosphère est pleine de la mu­sique pastorale des cloches et des bêlements tremblants auxquels s’unissent les cris joyeux des enfants qui jouent et les voix de leurs mères qui les appellent.

« Judas va avec Simon chercher un logement pour nous et les femmes. L’auberge est au centre du village et nous vous y rejoindrons. »

Tandis que Judas et Simon le Zélote obéissent, Jésus se tourne vers sa Mère :

« Cette fois, ce ne sera pas comme à l’autre Bethléem. Tu trouveras où te reposer, ma Mère. Il n’y a pas beaucoup de voyageurs à cette saison et il n’y a pas d’édit.

– A cette saison, il serait même agréable de dormir dans les prés ou au milieu de ces bergers, parmi les agneaux. »

Marie sourit à son Fils ainsi qu’à des jeunes bergers curieux qui la regardent fixement.

248.2

Elle sourit de telle manière que l’un d’eux donne un coup de coude à un autre et lui dit tout bas :

« Ce ne peut être qu’elle » et il s’avance, sûr de lui, en disant :

« Je te salue, Marie, pleine de grâce. Le Seigneur est-il avec toi ? »

Marie répond par un sourire encore plus doux : « Voilà le Seigneur » et elle montre Jésus qui s’est retourné pour charger ses cousins de donner des oboles aux pauvres qui s’approchent avec des demandes plaintives. Marie touche légèrement son Fils en lui disant :

« Mon Fils, ces jeunes bergers te cherchent et ils m’ont reconnue, je ne sais comment…

– Sûrement, Isaac sera passé par ici en y laissant le parfum de la révélation. Mon garçon, viens ici. »

Le berger, un petit brun d’environ douze-quatorze ans, robuste malgré sa maigreur, aux yeux noirs très vifs et dont les cheveux retombent en une tignasse d’ébène, enveloppé dans sa peau de brebis – on dirait une copie du Précurseur en plus jeune – s’approche de Jésus avec un sourire de bonheur, comme fasciné.

« Paix à toi, mon enfant, comment as-tu reconnu Marie ?

– Parce que seule la Mère du Sauveur pouvait avoir ce sourire et ce visage. On m’a dit : “ Un visage d’ange, des yeux comme des étoiles et un sourire plus doux que le baiser d’une mère, doux comme son nom ‘ Marie ’, saint au point de pouvoir se pencher sur le Dieu nouveau-né. ” J’ai vu cela en elle et je l’ai saluée parce que je te cherchais. Nous te cherchions, Seigneur, et… je n’osais pas te saluer, toi, en premier.

– Qui t’a parlé de nous ?

– Isaac, de l’autre Bethléem. Il nous a promis de nous conduire à toi à l’automne.

– Isaac est venu ici ?

– Il est encore dans ces parages, avec beaucoup de disciples. Mais c’est lui qui nous a parlé, à nous les bergers. Et nous avons cru à sa parole.

248.3

Seigneur, permets-nous, à nous aussi, de t’adorer comme nos compagnons de la sainte nuit. »

Il s’agenouille dans la poussière du chemin et lance un cri aux autres bergers qui ont arrêté le troupeau aux portes de la cité (portes, c’est une façon de parler car cette cité n’a pas de murs), là où Jésus, lui aussi, s’était arrêté pour attendre les femmes et entrer avec elles dans le village.

Le jeune berger crie :

« Père, frères et amis, nous avons trouvé le Seigneur. Venez et adorons. »

Les bergers viennent se grouper avec leur troupeau auprès de Jésus et le prient de ne pas aller chez d’autres personnes, mais d’accepter leur pauvre maison, qui n’est pas éloignée, pour y habiter avec ses amis.

« Il y a un grand bercail, expliquent-ils, puisque Dieu nous protège, et il y a des pièces et des portiques pleins de foin odorant. Les pièces seront pour ta Mère et ses sœurs, puisque ce sont des femmes, mais il y en a une aussi pour toi. Les autres peuvent dormir avec nous sur le foin, sous les portiques.

– Moi aussi, je resterai avec vous et ce sera pour moi un plus doux repos que si je dormais dans l’appartement d’un roi. Mais allons d’abord prévenir Judas et Simon.

– J’y vais moi-même, Maître » dit Pierre, qui part avec Jacques, fils de Zébédée.

Ils s’arrêtent sur le bord de la route, en attendant le retour des quatre apôtres.

248.4

Les bergers regardent Jésus comme si c’était déjà Dieu dans sa gloire. Et les plus jeunes sont réellement béats et semblent vouloir se graver dans l’esprit chaque détail sur Jésus et sur Marie, qui s’est penchée pour caresser des agneaux, venus dresser leurs museaux contre ses genoux en bêlant.

« Il y en avait un, dans la maison d’Elisabeth, ma parente, qui léchait mes tresses toutes les fois qu’il me voyait. Je l’appelais “ mon ami ”, car il était vraiment pour moi un ami comme un enfant et, dès qu’il le pouvait, il courait vers moi. Celui-ci me le rappelle tout à fait, avec ses yeux de deux couleurs. Ne le tuez pas ! L’autre aussi, on le laissa vivre à cause de son amour pour moi.

– C’est une agnelle, femme, et nous voulions la vendre parce qu’elle a des yeux de deux couleurs et je crois que d’un œil elle y voit peu. Mais nous la garderons si tu le désires.

– Oh oui ! Je voudrais bien qu’on ne tue jamais d’agneau… Ils sont tellement innocents et leur voix est une voix d’enfant qui appelle sa mère. Il me semble qu’on tue un enfant en tuant l’un de ceux-ci.

– Mais alors, femme, il n’y aurait plus de place pour nous sur la terre si tous les agneaux restaient en vie ! Dit le berger le plus âgé.

– Je le sais. Mais je pense à leur douleur et à celle des brebis, leurs mères. Elles pleurent tant quand on leur enlève leurs petits ! Elles ressemblent vraiment à des mères comme nous. Et moi, je ne peux voir souffrir personne, mais j’éprouve un déchirement devant une mère ainsi déchirée. C’est une douleur différente de toute autre car, sous le choc de la mort d’un enfant, ce sont non seulement notre cœur et notre cerveau qui se dé­chirent, mais jusqu’à nos entrailles. Nous, les mères, restons unies à notre enfant, toujours. Et c’est nous déchirer complètement que de nous l’enlever. »

Marie ne sourit plus, mais une larme brille dans son œil bleu et elle regarde son Jésus qui l’écoute et la regarde ; elle lui pose une main sur le bras, comme si elle craignait qu’on soit sur le point de l’arracher à son côté.

248.5

Sur la route poussiéreuse arrive un petit groupe de gens armés : six hommes accompagnés de gens qui poussent des cris. Les bergers regardent et discutent à voix basse. Puis, ils regardent Marie et Jésus.

Le plus âgé parle :

« Heureusement que tu n’entres pas à Bethléem ce soir.

– Pourquoi ?

– Parce que ces gens, qui viennent de passer et qui entrent en ville, y vont pour arracher un fils à une mère.

– Oh ! Mais pourquoi ?

– Pour le tuer.

– Oh ! Non ! Qu’a-t-il fait ? »

Jésus pose la même question et les apôtres s’approchent pour écouter.

« On a trouvé le riche Joël, tué sur le chemin de la mon­tagne. Il revenait de Sycaminon avec beaucoup d’argent. Mais ce n’étaient pas des voleurs car l’argent était encore sur le mort. Le serviteur qui l’accompagnait a rapporté que son maître lui avait dit de courir en avant pour prévenir de son retour, et sur la route, en se dirigeant vers le lieu où l’homicide a été commis, il a seulement vu le jeune homme qu’on va tuer. Deux hommes du village, d’ailleurs, jurent qu’ils l’ont vu attaquer Joël. Maintenant les parents du mort exigent la mort du jeune homme. Et s’il est homicide…

– Tu ne le crois pas ?

– Cela ne me paraît pas possible. Ce jeune homme est à peine plus âgé qu’un adolescent. Il est bon. Il vit toujours avec sa mère dont il est le fils unique, et elle est veuve, une sainte veuve. Il ne manque pas de ressources, il ne pense pas aux femmes. Il n’est pas querelleur, il n’est pas fou. Alors pourquoi a-t-il tué ?

– Mais il a peut-être des ennemis ?

– Qui ? Joël qui est mort ou Abel l’accusé ?

– L’accusé.

– Ah, je ne sais pas … Mais… Je ne sais pas.

– Sois franc, homme.

– Seigneur, c’est une chose que je pense, et Isaac nous a dit de ne pas penser du mal de son prochain.

– Mais on doit avoir le courage de parler pour sauver un innocent.

– Si je parle, que j’aie raison ou tort, je devrai m’enfuir d’ici parce qu’Aser et Jacob sont puissants.

– Parle sans crainte : tu ne seras pas contraint de fuir.

– Seigneur, la mère d’Abel est belle, jeune et sage. Aser n’est pas sage, ni Jacob. Au premier, la veuve plaît, et au second… le village sait que le second est un coucou dans le ménage de Joël. Je pense que…

– J’ai compris.

248.6

Allons, mes amis. Vous, les femmes, restez donc avec les bergers. Je reviendrai vite.

– Non, mon Fils. Je t’accompagne. »

Jésus se dirige rapidement vers le centre de la cité. Les bergers restent indécis, mais ensuite ils laissent le troupeau aux plus jeunes qui restent avec toutes les femmes, sauf la Mère et Marie, femme d’Alphée qui suivent Jésus et se hâtent de rejoindre le groupe des apôtres.

A la troisième rue qui coupe la voie principale de Bethléem, ils rencontrent Judas, Simon, Pierre et Jacques qui arrivent en gesticulant et en criant.

« Quelle affaire, Maître ! Quelle affaire et quelle peine ! S’écrie Pierre, bouleversé.

– Un fils enlevé de force à sa mère pour le tuer. Elle le défend comme une lionne. Mais c’est une femme contre des gens armés, ajoute Simon le Zélote.

– Elle saigne déjà de partout ! Dit Judas.

– Ils ont défoncé sa porte car elle s’était barricadée dans sa maison, achève Jacques, fils de Zébédée.

– Je vais la trouver.

– Oh oui ! Toi seul peux la consoler. »

248.7

Ils tournent à droite, puis à gauche vers le centre du village. Déjà, on voit l’attroupement tumultueux qui s’agite et se presse près de la maison d’Abel, et les cris d’une femme, déchirants, inhumains, féroces, en même temps que pitoyables, parviennent jusqu’ici.

Jésus hâte le pas en arrivant sur une place minuscule – un élargissement de la rue plutôt qu’une place – où le tumulte est à son comble.

La femme dispute encore son fils aux gardes. Elle s’accroche d’une main qui est devenue une griffe de fer aux débris de la porte abattue et, de l’autre, reste attachée à la ceinture de son fils. Si quelqu’un cherche à l’en séparer, elle le mord férocement, insensible aux coups qu’elle reçoit et à la douleur des cheveux qu’on lui tire d’une manière si cruelle que cela amène sa tête en arrière. Et quand elle ne mord pas, elle hurle :

« Lâchez-le ! Assassins ! Il est innocent ! La nuit du meurtre de Joël, il était au lit près de moi ! Assassins ! Assassins ! Calomniateurs ! Immondes ! Parjures ! »

Le jeune garçon, saisi aux épaules par ses gardes, traîné par les bras, se retourne, le visage bouleversé et crie :

« Maman ! Maman, pourquoi dois-je mourir puisque je n’ai rien fait ? »

C’est un bel adolescent, grand et élancé, aux yeux noirs et doux, aux cheveux noir foncé, légèrement frisés. Son vêtement déchiré laisse voir un corps souple et jeune, presque comme celui d’un enfant.

Jésus, aidé de ceux qui l’accompagnent, fend la foule com­pacte comme un roc et se fraie un chemin jusqu’au groupe pitoyable juste au moment où la femme, à bout de forces, a été arrachée à la porte et traînée comme un sac attaché au corps de son fils sur les pierres du chemin.

Mais cela dure quelques mètres seulement. Une secousse plus violente arrache la main de la mère de la ceinture de son fils, la femme tombe en avant, son visage frappe durement contre le sol, saignant encore davantage. Mais elle se redresse aussitôt sur les genoux, les bras tendus pendant que son fils, qu’on emporte rapidement autant que le permet la foule qui s’écarte difficilement, libère son bras gauche et l’agite en se tordant en arrière et en criant :

« Maman ! Adieu ! Rappelle-toi, toi au moins, que je suis innocent ! »

La femme le regarde avec des yeux de folle, et puis tombe à terre, évanouie.

248.8

Jésus se présente devant le groupe des gardes :

« Arrêtez-vous un moment. Je vous l’ordonne ! »

Son visage ne souffre pas de réplique.

« Qui es-tu ? » lance, agressif, un citadin du groupe. « Nous ne te connaissons pas. Ecarte-toi et laisse-nous passer pour qu’il soit tué avant la nuit.

– Je suis un Rabbi. Le plus grand. Au nom de Yahvé, arrêtez-vous ou Dieu vous foudroiera. »

A ce moment, il semble que c’est lui qui va les foudroyer.

« Qui est témoin contre cet homme ?

– Lui, lui et moi, répond celui qui a parlé le premier.

– Votre témoignage n’est pas valable parce qu’il n’est pas vrai.

– Comment peux-tu dire cela ? Nous sommes prêts à le jurer.

– Votre serment est un péché.

– Nous, pécher ? Nous !

– Vous ! De même que vous couvez la luxure, que vous nourrissez la haine, que vous êtes avides de richesses, que vous êtes homicides, vous êtes également parjures. Vous vous êtes vendus à l’Impureté. Vous êtes capables d’accomplir n’importe quelle infamie.

– Fais attention à tes paroles. Je suis Aser…

– Et moi, je suis Jésus.

– Tu n’es pas d’ici. Tu n’es pas prêtre, ni juge. Tu n’es rien. Tu es étranger.

– Oui, je suis l’Etranger car la terre n’est pas mon Royaume. Mais je suis Juge et Prêtre. Non seulement de cette petite portion d’Israël, mais de tout Israël et du monde entier.

– Allons, allons ! Nous n’avons affaire avec un fou, dit l’autre témoin, qui pousse Jésus pour l’écarter.

– Tu ne feras pas un pas de plus ! » tonne Jésus en le regardant d’un regard de miracle qui subjugue et paralyse, comme il rend la vie et la joie quand il le veut. « Tu ne fais pas un pas de plus !

248.9

Tu ne crois pas à ce que je dis ? Eh bien, alors, regarde. Ici, il n’y a pas la poussière[1] du Temple, ni son eau, et il n’y a pas de paroles écrites à l’encre pour rendre très amère l’eau qui est le jugement pour la jalousie et l’adultère. Mais ici, il y a moi. Et c’est moi qui rends le jugement. »

La voix de Jésus est une sonnerie de trompette tant elle est pénétrante.

Les gens se bousculent pour voir. Seules la Vierge Marie et Marie, femme d’Alphée, sont restées pour secourir la mère évanouie.

« Et voici comment je juge : donnez-moi une pincée de la poussière de la route et peu d’eau dans un vase. Et pendant qu’on me les donne, vous les accusateurs, et toi l’accusé, répondez-moi. Es-tu innocent, mon enfant ? Réponds sincèrement à celui qui est pour toi le Sauveur.

– Je le suis, Seigneur.

– Aser, peux-tu jurer n’avoir dit que la vérité ?

– Je le jure. Je n’aurais pas de raison de mentir. Je le jure par l’autel. Que descende du ciel une flamme qui me brûle si je ne dis pas la vérité.

– Jacob, peux-tu jurer que ton accusation est sincère et que tu n’as pas quelque motif secret qui te pousse à mentir ?

– Je le jure par Yahvé. Seul l’amour pour mon ami assassiné me pousse à parler. Je n’ai rien de personnel contre ce jeune homme.

– Et toi, serviteur, peux-tu jurer d’avoir dit la vérité ?

– Je le jure mille fois, s’il le faut ! Mon maître ! Mon pauvre maître ! »

Il pleure en se cachant la tête de son manteau.

« C’est bien. Voici l’eau et voici la poussière. Et voici la parole : “ Toi, Père saint et Dieu très-haut, rends par mon intermédiaire le jugement de vérité pour que vie et honneur soient rendus à l’innocent et à sa mère désolée, et un juste châtiment à celui qui n’est pas innocent. Mais, de par la grâce que j’ai à tes yeux, que ni flamme ni mort, mais une longue expiation arrive à ceux qui ont commis ce péché. ” »

Il dit ces mots en tenant les mains étendues sur la cruche comme le fait le prêtre pendant la messe, à l’offertoire. Puis il y plonge sa main droite et, de sa main mouillée, il asperge les quatre hommes soumis au jugement et leur fait boire une gorgée de cette eau, d’abord au jeune homme, puis aux trois autres. Ensuite, il croise les bras et les observe.

248.10

La foule elle aussi regarde et, l’instant d’après, elle pousse un cri et se jette le visage contre terre. Alors les quatre hommes qui étaient alignés se regardent les uns les autres, et crient à leur tour. Le premier, le jeune homme, crie de stupeur, les autres d’horreur, car ils voient leurs visages couverts d’une lèpre subite, alors que le jeune homme en est indemne.

Le serviteur se jette aux pieds de Jésus qui s’écarte comme tout le monde, y compris les soldats, tout en prenant par la main le jeune Abel afin de lui éviter de se contaminer auprès des trois lépreux. Et le serviteur crie :

« Non ! Non ! Pardon ! Pas lépreux ! Ce sont eux qui m’ont payé pour retarder le maître jusqu’au soir, pour le frapper sur le chemin désert. Ils m’ont fait exprès déferrer la mule. Ils m’ont dit de mentir et de prétendre que j’étais venu en avant. Mais au contraire, j’étais avec eux pour le tuer et je dis aussi pourquoi ils l’ont fait : parce que Joël s’était aperçu que Jacob aimait sa jeune femme et parce qu’Aser voulait la mère d’Abel et qu’elle le repoussait. Ils se sont mis d’accord pour se débarrasser en même temps de Joël et d’Abel et jouir des femmes. J’ai parlé. Enlève-moi la lèpre, enlève-la-moi ! Abel, tu es bon, prie pour moi !

– Toi, va auprès de ta mère. Qu’en sortant de son évanouissement, elle voie ton visage et revienne à une vie tranquille. Quant à vous… Je devrais vous dire : “ Qu’il vous soit fait ce que vous avez fait. ” Et ce serait justice, une justice humaine. Mais je vous livre à une expiation surhumaine. La lèpre, dont vous êtes horrifiés, vous préserve d’être saisis et tués comme vous le méritez. Peuple de Bethléem, écartez- vous, ouvrez-vous comme les eaux de la mer pour les laisser aller vers leur longue galère. Galère terrible ! Plus atroce qu’une mort immédiate. Et c’est une grâce de pitié de Dieu pour leur donner la possibilité de se repentir, s’ils le veulent. Allez ! »

La foule se colle aux murs pour laisser libre le milieu du chemin. Les trois hommes, couverts de lèpre comme s’ils étaient malades depuis des années, s’en vont, l’un derrière l’autre, vers la montagne. Dans le silence du crépuscule qui descend et qui a fait taire toutes les voix d’oiseaux et de quadrupèdes, on n’entend que leurs pleurs.

« Purifiez le chemin à grande eau après y avoir allumé du feu. Quant à vous, soldats, allez rapporter que justice est faite, et cela conformément à la plus parfaite loi mosaïque. »

Jésus se dispose à se rendre là où sa Mère et Marie, sa tante, continuent à secourir la femme qui revient lentement à elle, pendant que son fils caresse ses mains glacées et les baise.

248.11

Mais les habitants de Bethléem le supplient avec un respect mêlé de crainte :

« Parle-nous, Seigneur. Tu es réellement puissant. Tu es certainement celui dont a parlé l’homme qui, en passant par ici, a annoncé le Messie.

– Je parlerai de nuit, près du bercail des bergers. Pour l’instant, je vais aider la mère à se rétablir. »

Il va donc trouver la femme, assise sur les genoux de Marie, femme d’Alphée. Elle se remet peu à peu en regardant le vi­sage affectueux de Marie qui lui sourit. Elle ne se rend pas bien compte de ce qui se passe jusqu’au moment où elle dirige son regard sur la chevelure noire de son fils qui est penché sur ses mains tremblantes, et elle demande :

« Je suis morte, moi aussi ? Ce sont les limbes ?

– Non, femme, c’est la terre et voici ton fils, sauvé de la mort. Et ici, voilà Jésus, mon Fils, le Sauveur. »

La femme a un premier mouvement, bien humain : elle rassemble ses forces et se tend en avant pour prendre la tête inclinée de son enfant. Elle le voit sain et sauf, l’embrasse avec frénésie, pleurant, riant, retrouvant tous les noms qu’elle lui donnait quand il était petit pour lui dire sa joie.

« Oui, maman, oui. Mais maintenant, ce n’est pas moi qu’il faut regarder, mais lui, lui qui m’a sauvé. Bénis le Seigneur. »

La femme, encore trop faible pour se lever ou se mettre à genoux, tend ses mains qui tremblent et saignent encore, saisit la main de Jésus et la couvre de baisers et de larmes.

Jésus lui pose sa main gauche sur la tête :

« Sois heureuse, en paix et sois toujours bonne. Et toi aussi, Abel.

– Non, mon Seigneur. Ma vie et celle de mon fils sont à toi parce que tu les as sauvées. Permets-lui d’aller avec les disciples, comme il le désirait déjà depuis qu’ils sont venus ici. Je te le donne avec une grande joie et je te prie de me permettre de le suivre pour le servir et servir les serviteurs de Dieu.

– Et ta maison ?

– Oh, Seigneur ! Est-ce que quelqu’un qui renaît à la vie peut avoir les sentiments qu’il avait avant de mourir ? Grâce à toi, Mirta est sortie de la mort et de l’enfer. Dans ce village, je pourrais en venir à haïr ceux qui m’ont torturée dans mon enfant. Or toi, tu prêches l’amour, je le sais. Permets donc à la pauvre Mirta d’aimer le Seul qui mérite l’amour, sa mission, ses serviteurs. Maintenant, je suis encore épuisée et ne pourrais te suivre. Mais, dès que je le pourrai, permets-le-moi, Seigneur. Je marcherai à ta suite et près de mon Abel…

– Tu suivras ton fils, et moi avec lui. Sois heureuse. Sois en paix, maintenant. Avec ma paix. Adieu. »

Et, pendant que la femme soutenue par son fils et quelques pieuses personnes rentre chez elle, Jésus, accompagné des bergers, des apôtres, de sa Mère et de Marie, femme d’Alphée, sort du village pour se rendre au bercail situé à l’extrémité d’une rue qui débouche sur la campagne…

248.12

… Un grand feu de bois a été allumé pour éclairer la réunion. Assis en demi-cercle dans les champs, un grand nombre de personnes attendent que Jésus vienne parler. Entre-temps, ils parlent des événements du jour. Abel est là lui aussi, avec beaucoup de gens qui le félicitent et prétendent que tous croyaient à son innocence.

« Pourtant, vous étiez prêts à me tuer ! Même toi qui m’avais salué à la porte de ma maison, à l’heure précise où Joël a été tué » ne peut se retenir de répondre le jeune homme.

Mais il ajoute :

« Mais moi, je te pardonne au nom de Jésus. »

Jésus arrive du bercail vers eux. Grand, vêtu de blanc, entouré par les apôtres, suivi par les bergers et les femmes.

« Paix à vous tous !

Si ma venue a servi à instaurer le Règne de Dieu parmi vous, béni soit le Seigneur. Si ma venue a servi à faire éclater une innocence, béni soit le Seigneur. Si le fait d’être arrivé à temps pour empêcher un crime sert aussi à donner à trois coupables un moyen de se racheter, béni soit le Seigneur.

Maintenant, cette journée nous incite à méditer sur un grand nombre de points, ce que nous allons faire pendant que la nuit descend pour envelopper de ténèbres la joie de deux cœurs et le remords de trois autres. Dans ses ténèbres, elle recouvre d’un voile pudique les pleurs de joie des premiers et les larmes brû­lantes des autres, que Dieu voit cependant. Au nombre de ces points, il nous est montré que rien n’est inutile de ce que Dieu a donné comme Loi.

248.13

La Loi donnée par Dieu est théoriquement très observée en Israël, mais en réalité ce n’est pas le cas. La Loi est là, analysée, disséquée, disloquée au point de la faire mourir par des tortures subtiles et mesquines. Elle est là. Mais comme un cadavre momifié est sans vie, sans respiration, sans circulation de sang bien qu’il ait l’apparence d’être seulement immobilisé par le sommeil, ainsi la Loi n’a ni vie, ni respiration, ni sang dans bien trop de cœurs. Sur une momie, on s’assoit comme sur un tabouret, sur une momie on peut poser des objets, des vêtements, même des ordures si on veut, et elle ne se révolte pas parce qu’elle n’a pas de vie. De même, trop de gens font de la Loi un tabouret, un appui, une décharge pour leurs ordures, certains qu’elle ne se révoltera pas dans leur conscience parce que, pour eux, elle est morte.

Je pourrais comparer une grande partie d’Israël aux forêts pétrifiées que l’on voit ici et là dans la vallée du Nil et dans le désert d’Egypte. C’étaient de nombreuses forêts d’arbres vivants, nourris par la sève, bruissants au soleil, couverts de beaux feuil­lages, de fleurs, de fruits. Ils faisaient du lieu où ils avaient poussé un petit paradis terrestre, cher aux hommes et aux animaux qui y oubliaient l’aridité désolée du désert, la soif ardente que le sable donne à l’homme par sa poussière brûlante qui pé­nètre dans la gorge. Ils oubliaient le soleil impitoyable qui, en peu de temps, calcifie les cadavres en les décharnant, en consumant les chairs en poussière, et en laissant couchés dans les vagues des sables, des squelettes et encore des squelettes polis comme par un ouvrier soigneux. Ils oubliaient tout sous cette ombre verte, bruissante, riche en eau et en fruits qui restauraient, consolaient, redonnaient du courage pour de nouveaux parcours.

Puis, pour une raison inconnue, comme des choses maudites, ces forêts se sont non seulement desséchées comme le font les arbres qui, bien que morts, servent encore à faire du feu dans les foyers de l’homme ou des brasiers pour éclairer la nuit, tenir les fauves au loin et chasser l’humidité de la nuit pour les voyageurs éloignés de tout village, mais ces arbres n’ont pas servi comme bois. Ils sont devenus de la pierre. De la pierre ! La silice du sol semble, par quelque sortilège, être montée des racines au tronc, aux branches, au feuillage. Puis les vents ont brisé les branches les plus faibles, devenues semblables à de l’albâtre, qui est tout à la fois dur et mou. Mais les branches les plus grosses restent là, sur leurs troncs puissants pour tromper les caravanes fatiguées, qui, sous les reflets éblouissants du soleil ou sous la lumière spectrale de la lune, voient se profiler les ombres des arbres qui se dressent sur des plaines ou au fond de vallées qui ne voient l’eau qu’aux époques des crues fécondes, cherchant avec angoisse un refuge, de quoi se restaurer, un puits, des fruits frais ; les yeux fatigués par le reflet du soleil sur les sables sans rien qui en abrite, les caravaniers se précipitent vers ces forêts fantômes. De vrais fantômes ! Apparences illusoires de corps vivants, présence réelle de choses mortes.

Je les ai vues. J’en ai gardé le souvenir – bien qu’à cette époque, je ne sois guère plus agé qu’un tout-petit –, comme l’une des plus tristes choses de la terre. C’est ainsi qu’elles m’étaient apparues tant que je n’ai pas pu toucher, mesurer, peser les choses de la terre qui sont totalement tristes car complètement mortes : ce qui est immatériel, c’est-à-dire les vertus et les âmes mortes. Les premières mortes dans les âmes, et les âmes elles-mêmes mortes parce qu’elles se sont tuées.

248.14

La Loi est en Israël, certes, mais à la manière des arbres pétrifiés dans le désert : devenue silice. Morte. Cause d’erreur, objet destiné à se corroder sans utilité. Objet nuisible, même, comme une forêt pétrifié parce qu’elle crée des mirages qui attirent en éloignant des vraies oasis, et font mourir de faim, de soif, de désolation, en abusant les plus affaiblis. Choses mortes qui en attirent d’autres à la mort, comme on le lit dans certains récits de mythes païens.

Aujourd’hui, vous avez eu un exemple de ce qu’est une Loi réduite à l’état de pierre dans une âme devenue elle aussi de pierre. C’est la source de toutes sortes de péchés et de malheurs. Que cela vous serve à savoir vivre et à savoir faire vivre la Loi en vous, dans son intégrité que, moi, j’éclaire par des lumières de miséricorde.

La nuit est profonde. Les étoiles nous regardent, et Dieu avec elles. Tournez les yeux vers le ciel étoilé et élevez votre âme vers Dieu. Et, sans critiquer les malheureux déjà punis par Dieu, sans tirer orgueil, de n’avoir pas péché comme eux, promettez à Dieu et à vous-mêmes de ne pas tomber dans l’aridité des plantes maudites des déserts et des vallées d’Egypte.

Que la paix soit avec vous. »

Il les bénit, puis se retire dans la vaste enceinte du bercail entouré de vieux portiques sous lesquels les bergers ont étendu une bonne couche de foin pour servir de lit aux serviteurs du Seigneur.

248.1

È sera quando giungono a Betlem di Galilea. Si capisce che è destino delle città di questo nome essere adagiate su ondulate colline, fasciate di verde, di boschi, di prati, su cui pasturano greggi scendendo verso gli ovili per la notte. L’aria rossa, vestigio del potente tramonto appena compiuto, è piena di una pastorale musica di campani e di un tremolare di belati, ai quali si uniscono i gridi allegri dei bambini che giuocano e le voci delle madri che li chiamano.

«Giuda di Simone, va’ con Simone a cercare alloggio per noi e le donne. Al centro del paese è l’albergo e là vi raggiungeremo».

Mentre Giuda e lo Zelote ubbidiscono, Gesù si volge alla Madre e dice: «Questa volta non sarà come all’altra Betlemme. Troverai riposo, Madre mia. Pochi si muovono in questa stagione e non vi è nessun editto».

«Con questa stagione sarebbe dolce anche dormire sui prati o in mezzo a questi pastori, fra gli agnellini», e Maria sorride al Figlio e sorride a dei pastorelli curiosi che la guardano fisso.

248.2

Sorride in tal maniera che uno dà di gomito all’altro e gli dice sottovoce: «Non può che essere Lei», e si fa avanti, sicuro, dicendo: «Ti saluto, Maria piena di grazia. Il Signore è con Te?».

Maria risponde con un ancor più dolce sorriso: «Eccolo il Signore», e accenna a Gesù, che si è voltato a parlare con i cugini dando loro incarico di dare oboli ai poveri che si avvicinano con lamentose richieste. E tocca leggermente suo Figlio, la Madre, dicendogli: «Figlio mio, questi pastorelli cercano di Te e mi hanno riconosciuta. Non so come…».

«Certo di qui è passato Isacco lasciando il profumo della ri velazione. Giovinetto, vieni qui».

Il pastorello, un brunetto sui dodici-quattordici anni, robusto sebbene magro, dagli occhi vivi e nerissimi, dai capelli spioventi con una zazzera d’ebano, avvolto nella sua pelle di pecora — e mi sembra una copia giovinetta del Precursore — si accosta con un sorriso beato, come affascinato, a Gesù.

«La pace a te, fanciullo. Come hai riconosciuto Maria?».

«Perché solo la Madre del Salvatore poteva avere quel sorriso e quel volto. Mi fu detto: “Un volto di angelo, degli occhi di stella e un sorriso che è più dolce del bacio di una madre, dolce come il suo nome che è Maria, santo tanto da potersi curvare sul Dio neonato”. Ho visto questo in Lei e l’ho salutata perché ti cercavo. Ti cercavamo, Signore, e… non osavo salutare Te per primo».

«Chi ti ha parlato di noi?».

«Isacco dell’altra Betlemme, promettendoci di condurci da Te come viene l’autunno».

«Fu qui Isacco?».

«È ancora per queste contrade, con tanti discepoli. Ma a noi pastori fu lui che parlò. E noi abbiamo creduto alla sua parola.

248.3

Signore, lascia che noi pure ti si adori come quei compagni nostri nella notte beata»; e, mentre si inginocchia nella polvere della via, getta un grido agli altri pastori che hanno fermato il gregge alle porte della città (porte per modo di dire, perché non è città murata) là dove anche Gesù si era fermato per attendere le donne ed entrare con esse in paese.

Il pastorello grida: «Padre, fratelli e amici, abbiamo trovato il Signore. Venite e adoriamo».

E i pastori vengono ad affollarsi col gregge intorno a Gesù e a pregarlo di non andare da altri ma di accettare la loro povera casa, poco lontana, per sua dimora e per quella dei suoi amici.

«È un ampio ovile», spiegano, «poiché Dio ci protegge e vi sono stanze e portici colmi di fieno fragrante. Le stanze alla Madre e alle sue sorelle, perché donne sono. Ma anche per Te ve ne è una. Gli altri possono dormire con noi sotto i portici, sul fieno».

«Io pure starò con voi. E mi sarà più dolce riposo che se dormissi nella stanza del re. Andiamo però prima ad avvisare Giuda e Simone».

«Vado io, Maestro», dice Pietro e se ne va insieme a Giacomo di Zebedeo.

Sostano sul margine della via attendendo il ritorno dei quattro apostoli.

248.4

I pastori guardano Gesù come fosse già Dio nella sua gloria. I più giovani poi sono proprio beati, e sembra vogliano stamparsi nella mente ogni particolare di Gesù e di Maria, che si è curvata ad accarezzare degli agnelli venuti a drizzare il musetto, belando, contro i suoi ginocchi.

«Ce ne era uno, in casa di Elisabetta mia parente, che mi leccava le trecce ogni volta che mi vedeva. Lo chiamavo “amico” perché mi era proprio amico come un fanciullo e appena poteva correva da me. Questo me lo ricorda tutto, con questi occhi di due colori. Non lo uccidete! Anche l’altro fu lasciato vivere per questo suo amore per me».

«È un’agnella, Donna, e la volevamo vendere perché ha gli occhi di due colori e credo che da uno poco ci veda. Ma la terremo se tu vuoi».

«Oh! sì! Già io non vorrei mai che fosse ucciso nessun agnellino… Sono così innocenti e con una voce da bambino che chiama la mamma. Mi parrebbe di uccidere un bambino a uccidere uno di questi».

«Ma allora, Donna, non ci sarebbe più posto per noi sulla terra se vivessero tutti gli agnellini», dice il pastore più anziano.

«Lo so. Ma io penso al loro dolore e a quello delle pecore madri. Piangono tanto quando si levano a loro i figli. Sembrano proprio madri come noi. E io non posso vedere soffrire nessuno, ma ho strazio per una madre straziata. È un dolore diverso da ogni altro, perché a noi si lacerano non solo cuore e cervello per la percossa della morte di un figlio, ma fino le viscere stesse. Noi madri rimaniamo unite col figlio, sempre. Ed è lacerarci tutte il levarcelo».

Non sorride più Maria, ma ha un luccichio di pianto nell’occhio azzurro e guarda il suo Gesù che l’ascolta e la guarda, e gli posa una mano sul braccio, come se temesse che Egli fosse per esserle strappato dal fianco.

248.5

Dalla via polverosa viene una piccola scorta di armati: sei uomini, unita a persone vocianti. I pastori guardano e parlano sottovoce fra di loro. Poi guardano Maria e Gesù.

Il più vecchio parla: «Allora è stato bene che tu non entrassi in Betlem questa sera».

«Perché?».

«Perché quella gente, che ora è passata entrando in città, va per strappare un figlio a una madre».

«Oh! ma perché?».

«Per ucciderlo».

«Oh! no! Che ha fatto?».

Anche Gesù lo chiede e gli apostoli si affollano per sentire.

«È stato trovato ucciso per la via del monte il ricco Gioele. Tornava da Sicaminon, pieno di denaro. Ma ladroni non sono stati, perché il denaro era ancora sul morto. Il servo che lo accompagnava disse che il padrone gli aveva detto di correre avanti per avvisare del ritorno, e per la via, diretto verso il luogo dove fu commesso l’omicidio, vide solo il giovane che ora sarà ucciso. Due, poi, del paese, giurano di averlo visto aggredire Gioele. Ora i parenti del morto esigono la sua morte. E se omicida è…».

«Non lo credi?».

«Non mi pare cosa possibile. Il giovane è poco più di un ragazzo, è buono, vive sempre con la madre di cui è l’unico figlio, e lei è vedova, e vedova santa. Non gli mancano i mezzi. Non pensa alle femmine. Non è rissoso. Non è folle. Perché allora ha ucciso?».

«Ma ha forse dei nemici?».

«Chi? Gioele il morto o Abele l’accusato?».

«L’accusato».

«Ah! Non saprei… Ma… Non saprei».

«Sii schietto, uomo».

«Signore, è una cosa che penso, e Isacco ci ha detto che non si deve pensare male del prossimo».

«Ma si deve avere coraggio di parlare per salvare un innocente».

«Se parlo, abbia io ragione o torto, dovrò fuggire di qua perché Aser e Giacobbe sono potenti».

«Parla senza temere. Non sarai costretto a fuggire».

«Signore, la madre di Abele è giovane, bella e saggia. Aser saggio non è, e non lo è Giacobbe. Al primo piace la vedova e al secondo… il paese sa che il secondo è un cuculo nel talamo di Gioele. Io penso che…».

«Ho capito.

248.6

Andiamo, amici. Restate pure, voi donne, coi pastori. Tornerò presto».

«No, Figlio. Io vengo con Te».

Gesù già cammina sollecito verso l’interno della città. I pastori restano indecisi, ma poi abbandonano il gregge ai più giovani che restano con tutte le donne, meno la Madre e Maria d’Alfeo che seguono Gesù, e si danno a raggiungere il gruppo apostolico.

Alla terza strada che taglia la via principale di Betlem si incontrano con l’Iscariota, Simone, Pietro e Giacomo, che vengono in giù gestendo e vociando.

«Che fatto, Maestro! Che fatto! e che pena!», dice Pietro sconvolto.

«Un figlio preso a forza alla madre per essere ucciso, e lei lo difende come una iena. Ma è donna contro degli armati», aggiunge Simone Zelote.

«Sanguina già da molte parti», dice l’Iscariota.

«Le hanno sfondato la porta perché si era barricata in casa», termina Giacomo di Zebedeo.

«Vado da lei».

«Oh! sì! Tu solo puoi consolarla».

248.7

Piegano a destra, poi a sinistra, verso il centro del paese.

Già si vede l’affollamento tumultuoso che si agita e pressa vicino alla casa di Abele, e delle grida laceranti di donna, disumane, feroci e pietose insieme, giungono fin qui.

Gesù affretta il passo giungendo ad una minuscola piazzetta – una curva della strada, che qui si allarga, più che una piazzetta – nella quale il tumulto è al colmo.

La donna contende ancora il figlio alle guardie stando abbrancata con una mano, che è divenuta artiglio di ferro, al rudere della porta abbattuta, e con l’altra sta allacciata alla cintura del figlio, e se uno cerca di staccarla di là morde ferocemente, incurante dei colpi che riceve né delle strappate ai capelli, che le danno in maniera così feroce che le rovesciano indietro il capo; e quando non morde urla: «Lasciatelo! Assassini! È innocente! La notte che fu ucciso Gioele egli era nel letto al mio fianco! Assassini! Assassini! Calunniatori! Immondi! Spergiuri!».

E il giovanetto, afferrato per le spalle dai catturatori, trascinato per le braccia, si volge indietro col volto sconvolto e urla: «Mamma! Mamma! Perché devo morire se non ho fatto nulla?». È un bel giovinetto alto e snello, dagli occhi oscuri e dolci, i capelli morati un poco mossi. La veste lacerata mostra il corpo agile e giovanile, quasi ancora di fanciullo.

Gesù, con l’aiuto di chi l’accompagna, spezza la folla compatta come un masso e si fa strada fino al gruppo pietoso, proprio nel momento in cui la donna, spossata, viene strappata dalla porta e trascinata, come un sacco legato al corpo del figlio, per la strada sassosa.

Ma ciò dura per pochi metri. Un più fiero strattone divelle la mano materna dalla cintura del figlio, e la donna cade prona battendo duramente il viso al suolo, sanguinando più ancora. Ma subito si rialza stando in ginocchio, tendendo le braccia, mentre il figlio, portato via velocemente, per quanto lo concede la folla che si apre a fatica, si libera il braccio sinistro e lo agita, storcendosi indietro e gridando: «Mamma! Addio! Ricorda, tu almeno, che io sono innocente!». La donna lo guarda con occhi da pazza e poi piomba a terra svenuta.

248.8

Gesù si para davanti al gruppo dei catturatori. «Fermatevi un momento. Ve lo ordino!». E il suo viso non ammette replica.

«Chi sei?», dice aggressivo un cittadino che è nel gruppo.

«Non ti conosciamo. Scansati e lasciaci andare perché sia ucciso prima che la notte venga».

«Un Rabbi sono. Il più grande. In nome di Jeovè fermatevi, o Egli vi fulminerà». Intanto pare che fulmini Lui. «Chi è testimonio contro costui?».

«Io, lui e lui», risponde quello che ha parlato prima.

«La vostra testimonianza non è valida perché non è vera».

«E perché lo puoi dire? Noi siamo pronti a giurarlo».

«Il vostro giuramento è peccato».

«Noi peccare? Noi?».

«Voi. Come covate lussuria, come nutrite odio, come avete avidità di ricchezze, come siete omicidi, così siete anche spergiuri. Vi siete venduti alla Immondezza. Potete compiere qualunque lordura».

«Guarda come parli! Io sono Aser…».

«Ed Io sono Gesù».

«Non sei di qui, non sei sacerdote né giudice. Nulla sei. Sei lo straniero».

«Sì, sono lo Straniero perché la Terra non è il mio Regno.

Ma sono Giudice e Sacerdote. Non solo di questa piccola parte d’Israele, ma di tutto Israele e di tutto il mondo».

«Andiamo, andiamo! Abbiamo a che fare con un pazzo», dice l’altro testimone e dà uno spintone a Gesù per scansarlo.

«Tu non farai nessun altro passo», tuona Gesù guardandolo con uno sguardo di miracolo che soggioga e paralizza, così come rende vita e letizia, quando vuole. «Tu non fai nessun altro passo.

248.9

Non credi a ciò che Io dico? Ebbene, allora guarda. Qui non c’è la polvere[1] del Tempio, né l’acqua di esso, e non ci sono parole scritte con l’inchiostro per fare l’acqua amarissima che è giudizio alla gelosia e all’adulterio. Ma qui sono Io. E Io faccio giudizio». La voce di Gesù è uno squillo di tromba tanto è penetrante.

La gente si pigia per vedere. Solo Maria Ss. e Maria d’Alfeo sono rimaste a soccorrere la madre svenuta.

«E Io faccio giudizio così. Datemi un pizzico di polvere della via e un goccio d’acqua in un orciolo. E, mentre mi vengono date, voi che accusate e tu che sei accusato rispondete a Me. Sei tu innocente, figlio? Dillo con sincerità a Colui che ti è Salvatore».

«Lo sono, Signore».

«Aser, puoi giurare di non avere detto che il vero?».

«Lo giuro. Non avrei motivo di mentire. Lo giuro per l’altare. Scenda dal Cielo una fiamma che mi bruci se io non dico il vero».

«Giacobbe, puoi tu giurare di essere sincero nell’accusa e senza un movente segreto che ti spinga a mentire?».

«Lo giuro per Geové. Solo l’amore per l’amico ucciso mi spinge a parlare. Con costui io non ho nulla di personale».

«E tu, servo, puoi giurare di aver detto la verità?».

«Mille volte lo giuro se occorre! Il mio padrone, il mio povero padrone!», e piange velandosi il capo col mantello.

«Sta bene. Ecco l’acqua ed ecco la polvere. E la parola è questa: “Tu, Padre santo e Dio altissimo, compi giudizio di verità per mio mezzo, acciò vita e onore siano resi all’innocente e alla madre desolata, e degno castigo a chi innocente non è. Ma per la grazia che ho agli occhi tuoi, non fiamma né morte, ma lunga espiazione venga a coloro che hanno commesso peccato”».

Dice queste parole tenendo le mani stese sull’orciolo come fa il sacerdote all’altare durante la Messa, all’offertorio. Poi tuffa la destra nell’orciolo e con la mano inzuppata d’acqua spruzza i quattro sotto giudizio e fa loro bere un sorso di quell’acqua. Prima al giovanetto, poi ai tre altri. Indi incrocia le braccia sul petto e li guarda.

248.10

Anche la folla guarda, e dopo pochi momenti ha un urlo e si getta col volto al suolo. Allora i quattro che erano in fila si guardano fra loro e urlano alla loro volta: il primo, il giovanetto, di stupore, gli altri di orrore. Perché si vedono coperti nel volto di subita lebbra, mentre il giovanetto ne è immune.

Il servo si getta ai piedi di Gesù che si scansa come tutti, soldati compresi, e si scansa prendendo per mano il giovanetto Abele perché non si contamini presso i tre lebbrosi. E grida, questo servo: «No! No! Perdono! Lebbroso no! Sono stati loro che mi hanno pagato perché facessi ritardare fino a sera il padrone, per colpirlo sulla via deserta. Mi hanno fatto sferrare la mula apposta. Mi hanno insegnato a mentire dicendo che ero venuto avanti. Invece ero con loro ad ucciderlo. E dico anche perché l’hanno fatto. Perché Gioele si era accorto che Giacobbe amava la giovane sua moglie e perché Aser voleva la madre di costui ed essa lo respingeva. Si sono accordati per liberarsi di Gioele e di Abele insieme e godersi le donne. Ho detto. Levami la lebbra, levamela! Abele, tu sei buono, prega tu per me!».

«Tu va’ da tua madre. Che uscendo dal suo languore veda il tuo viso e torni alla vita serena. E voi… A voi dovrei dire: “Vi sia fatto ciò che fatto avete”. E sarebbe umana giustizia. Ma Io vi affido ad una espiazione sovrumana. La lebbra di cui inorridite vi salva dall’essere afferrati e uccisi come meritate. Popolo di Betlem, scansati, apriti come le acque del mare per lasciare andare costoro alla loro lunga galera. Tremenda galera! Più atroce della rapida morte. Ed è pietà divina per dare loro modo di ravvedersi se vogliono. Andate!».

La folla si addossa ai muri lasciando libero il centro della via, e i tre, ricoperti di lebbra come fossero malati da anni, vanno l’uno dietro l’altro verso la montagna. Nel silenzio e nel crepuscolo che scende, e che ha fatto tacere ogni voce di uccelli e di quadrupedi, non si sente che il loro pianto.

«Purificate la via con acque abbondanti dopo avervi arso del fuoco. E voi, soldati, andate e riferite che giustizia è fatta secondo la più perfetta legge mosaica».

E Gesù fa per andare dove sua Madre e Maria Cleofe continuano a soccorrere la donna, che rinviene lentamente mentre il figlio ne carezza le mani gelate e le bacia.

248.11

Ma la gente di Betlem, con un rispetto quasi esterrefatto, prega: «Parlaci, Signore. Tu sei realmente potente. Tu sei certo quello di cui parlò l’uomo che di qui è passato annunciando il Messia».

«Parlerò a notte, presso l’ovile dei pastori. Per ora vado a ristorare la madre».

E va dalla donna che, seduta sul grembo di Maria d’Alfeo, rinviene sempre più, guardando il viso amoroso di Maria che le sorride, non raccapezzandosi, finché china lo sguardo sulla testa morata del figlio curvo sulle sue mani vacillanti e chiede:

«Sono morta io pure? È questo il Limbo?».

«No, donna. Questa è la Terra, questo è tuo figlio, salvato da morte. E questo è Gesù, mio Figlio, il Salvatore».

La donna ha un moto tutto umano, per prima cosa. Raduna le forze e si protende a prendere il capo chino del suo figliolo, e lo vede vivo e sano, lo bacia frenetica, piangendo, ridendo, ritrovando tutti i nomi della cuna per dirgli la sua gioia.

«Sì, mamma, sì. Ma ora, guarda, non a me. A Lui. A Lui che mi ha salvato. Benedici il Signore».

La donna, ancora troppo debole per alzarsi o per porsi in ginocchio, stende le mani che tremano e sanguinano ancora, e prende la mano di Gesù coprendola di baci e di lacrime.

Gesù le posa la mano sinistra sulla testa dicendole: «Sii felice. In pace. E sii sempre buona. E tu pure, Abele».

«No, Signore mio. La vita mia e di mio figlio è tua perché Tu le hai salvate. Lascia che egli vada coi discepoli come già desiderava da quando furono qui. Io te lo dono con tanta gioia e ti prego di lasciare che io lo segua per servirlo e servire i servi di Dio».

«E la tua casa?».

«Oh! Signore! Può uno risorto da morte avere più gli affetti che aveva prima di morire? Mirta è uscita da morte e da inferno per Te. In questo paese potrei giungere ad odiare coloro che mi hanno torturata nella mia creatura. E Tu predichi l’amore. Lo so. Lascia dunque che la povera Mirta ami il Solo che meriti amore, la sua missione, i suoi servi. Ora sono ancora sfinita e non potrei seguirti. Ma non appena potrò, permettimelo, Signore. Sarò al tuo seguito e presso il mio Abele…».

«Seguirai tuo figlio e Me con lui. Sii felice. Sta’ in pace, ora. Con la mia pace. Addio».

E mentre la donna sorretta dal figlio e da alcuni pietosi rientra in casa, Gesù, coi pastori, gli apostoli, la Madre e Maria d’Alfeo, torna fuori del paese andando poi all’ovile sito all’estremità di una via che finisce nei campi…

248.12

…Un grande falò è acceso per illuminare la riunione. Seduti a semicerchi sui campi, molti attendono che Gesù venga a parlare. Intanto parlano loro degli avvenimenti del giorno. È presente anche Abele, col quale molti si congratulano dicendo che tutti credevano nella sua innocenza.

«Ma eravate pronti a uccidermi, però! Anche tu che mi avevi salutato sulla porta di casa proprio nell’ora in cui veniva ucciso Gioele», non può trattenersi da rispondere il giovanetto. E aggiunge: «Ma io ti perdono in nome di Gesù».

Ecco che Gesù viene dall’ovile verso di loro. Alto, biancovestito, contornato dagli apostoli, seguito dai pastori e dalle donne.

«La pace a voi tutti.

Se l’essere venuto è valso ad instaurare il Regno di Dio fra di voi, sia benedetto il Signore. Se l’essere venuto è valso a far brillare una innocenza, sia benedetto il Signore. Se l’essere giunto in tempo per impedire un delitto serve anche a dare a tre colpevoli modo di redimersi, sia benedetto il Signore. Ora, di tutte le molte cose che porta a meditare questa giornata, e che mediteremo mentre la notte scende a fasciare di tenebre la gioia di due cuori e il rimorso di altri tre — e nelle sue tenebre nasconde come in velo pudico le lacrime gioiose dei primi e quelle brucianti degli altri, che però Dio vede — vi è quella che indica come nulla è inutile di quanto Dio ha dato per Legge.

248.13

La Legge data da Dio, nominalmente è molto osservata in Israele. Ma in realtà non lo è. La Legge è là, analizzata, sviscerata, spezzettata, fino a farla morire per torture di sottigliezze piccine. È là. Ma come un cadavere mummificato non ha vita, respiro, circolazione di sangue nonostante abbia l’apparenza di uno che sia immobile per sonno, così la Legge non ha vita, respiro, sangue in troppi, troppi, troppi cuori. Su una mummia ci si siede come su uno sgabello. Su una mummia si possono appoggiare oggetti, vesti, anche lordure, se si vuole, ed essa non si ribella perché non ha vita. Così troppi fanno della Legge uno sgabello, un appoggio, uno scarico per le loro lordure, certi che essa non si ribella nella loro coscienza perché essa per loro è morta.

Potrei paragonare molta parte di Israele alle foreste pietrificate che si vedono sparse per la valle del Nilo e nel deserto egiziano. Erano boschi e boschi di piante vive, nutrite da linfe, fruscianti al sole, belle di fronde, di fiori, di frutti. Facevano, del punto dove sorgevano, un piccolo paradiso terrestre, caro a uomini e animali che dimenticavano l’aridità desolata del deserto, la sete rovente che le sabbie danno all’uomo penetrando con la loro polvere ardente nelle fauci. Dimenticavano il sole spietato che calcifica i cadaveri in poco tempo, scarnendoli, consumandone in polvere le carni e lasciando coricati fra le curve delle sabbie scheletri e scheletri puliti come da un attento operaio. Dimenticavano tutto in quest’ombra verde, frusciante, ricca d’acque e di frutti che ristoravano, consolavano, rendevano ardimento a nuovi percorsi.

Poi, per una ignota causa, come cose maledette, esse si sono non solo disseccate, come fanno le piante che, morte che siano, servono ancora per fare fuochi nei focolari dell’uomo, o dei roghi per illuminare la notte, tenere lontano fiere e cacciare l’umido della notte ai pellegrini lontani dai paesi. Ma queste non hanno servito come legna. Pietra sono divenute. Pietra. La silice del suolo sembra essere salita per un sortilegio dalle radici al tronco, ai rami, alle fronde. I venti hanno poi spezzato i rametti più esili divenuti simili ad alabastro che è duro e molle insieme. Ma i rami più robusti sono là, sui loro tronchi poderosi a fare inganno alle carovane stanche, che nel riflesso abbacinante del sole, o nella luce spettrale della luna, vedono profi larsi le ombre dei tronchi ritti sui loro pianori, o nel fondo delle valli che conoscono l’acqua solo nel tempo delle piene feconde e che, e per l’ansia di un rifugio, di un ristoro, di un pozzo, di frutti freschi, e per la stanchezza degli occhi abbacinati dal sole sulle sabbie senza riparo, si precipitano verso le foreste fantasma. Veramente fantasma! Illusorie apparenze di corpi vivi. Reali presenze di cose morte.

Io le ho viste. Mi sono rimaste impresse, per quanto fossi poco più che un pargolo, come una delle più tristi cose della Terra. Così mi erano parse finché non ho toccato, misurato, pesato le cose totalmente tristi della Terra perché sono le cose completamente morte. Le cose immateriali, ossia le virtù e le anime morte. Morte le prime nelle anime, morte le anime perché si sono uccise.

248.14

La Legge è in Israele. Ma vi è come le piante pietrificate sono nel deserto: divenute silice. Morte. Oggetto di inganno. Oggetto destinato a corrodersi senza servire. Anzi nuocendo perché creano miraggi che allettano allontanando dalle oasi vere, facendo morire di sete, di fame, di desolazione, col loro attirare alla loro morte. Morte che attira altri a morte, come si legge in certe favole di miti pagani.

Voi oggi ne avete avuto un esempio di cosa è una Legge ridotta a pietra in un’anima pure divenuta pietra. È peccato di ogni genere e creatore di sventura. Questo vi serva a saper vivere e a saper far rivivere la Legge in voi, nella sua integrità che Io illumino con luci di misericordia.

La notte è alta. Le stelle ci guardano e con esse Dio. Alzate lo sguardo al cielo stellato ed elevate lo spirito a Dio. E senza critiche verso gli infelici già da Dio puniti, e senza orgogli per essere senza il loro peccato, promettete a Dio e a voi stessi di non cadere nella aridità delle piante maledette dei deserti e delle valli d’Egitto.

La pace sia con voi».

Li benedice e poi si ritira nell’ampio recinto dell’ovile, cinto da rustici portici, sotto cui i pastori hanno steso molto fieno a fare da letto ai servi del Signore.


Notes

  1. la poussière, etc, sont les éléments qui servent à accomplir le jugement de Dieu prescrit en Nb 5, 11-31.

Note

  1. la polvere ecc. sono gli elementi per compiere il giudizio di Dio prescritto in: Numeri 5, 11-31.