Gli Scritti di Maria Valtorta

254. La rencontre de Syntica, esclave grecque, et l’arrivée à Césarée Maritime.

254. L’incontro con Sintica, schiava greca, e l’arrivo a Cesarea Marittima.

254.1

Je ne vois pas la ville de Dora. Le soleil va se coucher. Les voyageurs sont en marche vers Césarée… Mais je n’ai pas vu leur halte à Dora. C’était peut-être une escale sans rien de notable à signaler. La mer semble embrasée tant elle reflète sur ses eaux calmes la couleur rouge du ciel, un rouge presque irréel par son intensité. On dirait qu’on a répandu du sang sur la voûte du firmament. Il fait encore chaud, bien que l’air marin rende cette chaleur supportable. Ils longent toujours le bord de mer pour fuir l’ardeur du terrain sec. Beaucoup ont même enlevé tout bonnement leurs sandales et relevé leurs vêtements pour entrer dans l’eau.

Pierre déclare :

« S’il n’y avait pas les femmes, je me mettrais tout nu et je m’enforcerais dans la mer jusqu’au cou. »

Mais il doit en sortir, car Marie-Madeleine, qui était à l’avant avec les autres, revient en arrière et dit :

« Maître, je connais bien ces parages. Tu vois l’endroit où la mer montre une ligne jaune au milieu de ses eaux bleues? Là se jette un cours d’eau toujours alimenté, même en été. Il faut pouvoir le franchir…

– Nous en avons tant franchi ! Ce ne sera pas le Nil ! Celui-ci aussi, nous le franchirons, dit Pierre.

– Ce n’est pas le Nil, mais dans ses eaux et sur ses rives il y a des animaux aquatiques qui peuvent nuire. Il ne faut pas passer sans précautions, ni déchaussés pour éviter des blessures.

– De quoi s’agit-il donc ? De Léviathans[1] ?

– Tu as raison, Simon. Ce sont bien des crocodiles, petits, c’est vrai, mais capables de t’empêcher de marcher pendant un bon moment.

– Et qu’est-ce qu’ils font là ?

– Ils y ont été amenés pour le culte, je crois, depuis l’époque où les phéniciens dominaient le pays. Et ils y sont restés, en devenant de plus en plus petits, mais pas moins agressifs pour autant, en passant des temples à la vase du cours d’eau. Ce sont maintenant de gros lézards, mais avec de ces dents ! Les romains viennent ici pour des parties de chasse et des divertissements variés… J’y suis venue moi aussi avec eux. Tout est bon pour… tuer le temps. Et puis leurs peaux sont très belles et servent à différents usages. Permettez-moi donc de vous guider grâce à mon expérience des lieux.

– Bon. J’aimerais les voir… dit Pierre.

– Peut-être en verrons-nous quelques-uns, bien qu’ils soient presque exterminés, tellement on les chasse. »

254.2

La troupe quitte la rive et se dirige vers l’intérieur, jusqu’à ce qu’elle trouve une grand-route à mi-chemin entre les collines et la mer. Ils arrivent bientôt à un pont très arqué – une robuste construction sans doute romaine – jeté sur un petit fleuve dont le lit est plutôt large, mais où il coule peu d’eau, et seulement au milieu du lit. Là où il n’y pas d’eau, on voit des joncs et des roseaux, à demi brûlés par la chaleur de l’été, mais qui forment en d’autres saisons des îles minuscules au milieu de l’eau. Sur les rives, il y a des buissons et des arbres touffus.

Bien que les voyageurs fouillent tout du regard, ils ne voient aucun animal et plusieurs en sont déçus. Mais, au moment où ils vont finir de passer le pont, dont l’arc unique est très haut, peut-être pour ne pas être recouvert par les eaux en temps de crue, Marthe pousse un cri aigu et s’enfuit en arrière, terrorisée. Un très gros lézard – il ne semble pas que ce soit autre chose, mais avec la tête clas­sique de crocodile –, se trouve en travers de la route et fait semblant de dormir.

« Mais n’aie pas peur ! » crie Marie-Madeleine. « Quand ils sont là, ils ne sont pas dangereux. Le danger, c’est quand ils sont cachés et que l’on passe dessus sans les voir. »

Mais Marthe reste prudemment en arrière, Suzanne aussi ne s’en amuse pas… Marie, femme d’Alphée[2], est plus courageuse et, tout en restant prudente, elle reste près de ses fils. Elle va de l’avant et regarde. Les apôtres, eux, n’ont pas vraiment peur et ils regardent en faisant des commentaires sur cette bête désagréable qui daigne tourner lentement la tête pour se faire voir aussi par devant. Puis elle fait mine de bouger et semble vouloir se diriger vers ceux qui la dérangent. Autre cri de Marthe qui s’enfuit plus en arrière, imitée aussi maintenant par Suzanne et Marie, femme de Cléophas. Mais Marie-Madeleine ramasse un caillou et le lance sur la bête. Celle-ci, frappée au flanc, dévale la grève et s’enfonce dans l’eau.

« Avance, peureuse. Il n’y est plus » dit-elle à sa sœur.

Les femmes se rapprochent.

« C’est une bien sale bête, commente Pierre.

254.3

– Est-il vrai, Maître, qu’autrefois on leur donnait en nourriture des victimes humaines ? demande Judas.

– Le crocodile était considéré comme un animal sacré. Il représentait un dieu et, de même que nous consommons le sacrifice offert à notre Dieu, eux, les pauvres idolâtres, le faisaient avec les pratiques et les erreurs que leur condition comportait.

– Mais maintenant, c’est fini ? demande Suzanne.

– Je crois qu’il n’est pas impossible que cela se pratique dans des contrées idolâtres, dit Jean d’En-Dor.

– Mon Dieu ! Mais ils les donnent morts, au moins ?

– Non, ils les donnent vivants, si cela se fait encore. Des jeunes filles, des enfants, en général. Ce qu’il y a de mieux dans le peuple. C’est du moins ce que j’ai lu, répond toujours Jean aux femmes qui regardent de tous côtés, effrayées.

– Moi, je mourrais de peur si je devais en approcher, dit Marthe.

– Vraiment ? Mais cela n’est rien, femme, à côté du vrai crocodile. Il est au moins trois fois plus long et plus gros.

– Et plus affamé aussi : celui-là était rassasié de couleuvres ou de lapins sauvages.

– Miséricorde ! Des couleuvres aussi ! Mais où nous as-tu amenés, Seigneur ! » gémit Marthe.

Elle est si effrayée que tout le monde se laisse irrésistiblement gagner par l’hilarité.

Hermastée, qui avait gardé le silence, dit :

« N’ayez aucune crainte. Il suffit de faire beaucoup de bruit et tous s’enfuient. Je m’y connais. J’ai été plusieurs fois en Basse-Egypte. »

On se remet en marche en battant des mains ou en frappant sur les troncs d’arbres. Le passage dangereux est franchi.

Marthe s’est placée près de Jésus et demande souvent :

« Mais il n’y en aura vraiment plus ? »

Jésus la regarde et secoue la tête en souriant, mais il la rassure :

« La plaine de Saron n’est que beauté, et désormais nous y sommes. Mais en vérité, aujourd’hui les femmes disciples m’ont réservé des surprises ! Je ne sais vraiment pas pourquoi tu es si peureuse.

– Je ne le sais pas moi-même. Mais tout ce qui rampe me terrorise. Il me semble sentir sur moi le froid de ces corps, certainement gelés et visqueux. Et je me demande aussi pourquoi ils existent. Ils sont nécessaires ?

– Cela, il faudrait le demander à Celui qui les a faits. Mais tu peux être sûre que, s’il les a créés, c’est signe qu’ils sont utiles, ne serait ce que pour faire briller l’héroïsme de Marthe, dit Jésus avec un fin scintillement dans les yeux.

– Oh, Seigneur ! Tu plaisantes et tu as raison, mais, moi, j’ai peur et je ne me vaincrai jamais.

– Nous verrons cela…

254.4

Qu’est-ce qui remue là-bas, dans ces buissons ? » dit Jésus en dressant la tête et en regardant devant, vers un enchevêtrement de ronces et d’autres plantes, dont les longs branches montent à l’assaut d’une haie de figuiers d’Inde, qui sont plus en arrière avec leurs palettes aussi dures que les branches des autres plantes sont flexibles.

« Un autre crocodile, Seigneur ? » gémit Marthe, terrorisée.

Mais le bruit augmente et il sort de là un visage humain, de femme. Elle regarde et voit tous ces hommes ; elle se demande si elle va fuir à travers la campagne ou se cacher dans la galerie sauvage. Mais la première idée l’emporte et elle s’enfuit en poussant un cri.

« Lépreuse ? Folle ? Possédée ? » se demandent-ils, perplexes.

Mais la femme revient sur ses pas parce qu’un char romain arrive de Césarée, qui est déjà très proche. La femme semble prise au piège comme un rat. Elle ne sait où aller car Jésus et ses disciples sont maintenant près du buisson qui lui servait de refuge et elle ne peut y retourner, et elle ne veut pas aller vers le char… Dans les premières brumes du soir – car la nuit tombe rapidement après un puissant crépuscule –, on voit qu’elle est jeune et gracieuse, bien qu’échevelée et portant des vêtements déchirés.

« Femme ! Viens ici ! » ordonne impérieusement Jésus.

La femme tend les bras en suppliant :

« Ne me fais pas de mal !

– Viens ici. Qui es-tu ? Je ne te ferai aucun mal. »

Jésus lui parle si doucement qu’il la persuade. La femme s’avance, courbée, et elle se jette par terre en disant :

« Qui que tu sois, aie pitié. Tue-moi, mais ne me livre pas au maître. Je suis une esclave fugitive…

– Qui était ton maître ? Et toi, d’où es-tu ? Tu n’es sûrement pas juive. Ton accent l’indique, tout comme ton vêtement.

– Je suis grecque. L’esclave grecque de… Oh, pitié ! Cachez-moi ! Le char va arriver… »

Ils forment tous un groupe autour de la malheureuse qui se pelotonne par terre. Le vêtement déchiré par les ronces laisse voir les épaules sillonnées de coups et marquées de griffures. Le char passe sans qu’aucun de ses occupants ne manifeste le moindre intérêt pour le groupe arrêté près de la haie.

« Ils sont passés. Parle. Si nous le pouvons, nous allons t’aider, dit Jésus en posant la pointe des doigts sur sa chevelure défaite.

254.5

– Je suis Syntica, l’esclave grecque d’un noble romain de la suite du Proconsul.

– Mais alors tu es l’esclave de Valérien ! S’écrie Marie de Magdala.

– Ah ! Pitié, pitié ! Ne me dénonce pas à lui, supplie la malheureuse.

– Ne crains rien. Je ne parlerai jamais plus à Valérien » répond Marie-Madeleine.

Et elle explique à Jésus :

« C’est un des romains les plus riches et les plus dégoûtants que nous ayons ici. Et il est aussi cruel que débauché.

– Pourquoi t’es-tu enfuie ? demande Jésus.

– Parce que j’ai une âme. Je ne suis pas une marchandise. (la femme s’enhardit, en voyant qu’elle a trouvé des gens qui ont pitié d’elle). Je ne suis pas une marchandise. Lui, il m’a achetée, c’est vrai. Mais il peut avoir acheté ma personne pour décorer sa maison, pour que j’égaie ses heures par la lecture, pour que je le serve. Mais rien d’autre. Mon âme m’appartient ! Ce n’est pas une chose qu’on achète. Mais il la voulait aussi.

– Comment sais-tu que tu as une âme ?

– Je ne suis pas illettrée, Seigneur. Butin de guerre dès mon plus jeune âge, mais pas plébéienne. C’est mon troisième maître et c’est un faune répugnante. Mais il me reste les paroles de nos philosophes. Et je sais qu’il n’y a pas que la chair en nous. Il y a quelque chose d’immortel enfermé en nous, quelque chose qui n’a pas de nom précis pour nous. Mais ce nom, je le sais depuis peu. Il est passé un jour un homme à Césarée. Il faisait des prodiges et parlait mieux que Socrate et que Platon. On en a beaucoup parlé, dans les thermes et dans les tricliniums, ou dans les péristyles dorés, souillant son auguste nom en le prononçant dans les salles d’immondes orgies. Et mon maître a voulu que, justement moi qui déjà pressentais qu’il y avait quelque chose d’immortel qui n’appartient qu’à Dieu et ne s’achète pas comme une marchandise sur un marché d’esclaves, je relise les œuvres des philosophes pour les comparer et chercher s’ils mentionnaient cette chose ignorée que l’homme venu à Césarée a nommé : “ âme ”. C’est à moi qu’il a fait lire cela ! A moi qu’il voulait asservir à sa sensualité ! C’est ainsi que j’ai appris que cette chose immortelle, c’est l’âme. Et pendant que Valérien et ses pareils écoutaient ma voix et, entre une éructation et un bâillement, essayaient de comprendre, de comparer et de discuter, moi je rassemblais leurs discours, rapprochant les paroles de l’Inconnu de celles des philosophes et je me les mettais ici, en concevant une dignité toujours plus forte pour repousser sa passion… il m’a battue à mort, il y a quelques soirs, parce que je l’ai repoussé avec mes dents… et je me suis enfuie le jour suivant… Cela fait cinq jours que je vis dans ces buissons, cueillant la nuit des mûres et des figues d’Inde. Mais on finira par me prendre. Il me cherche sûrement. Il m’a achetée trop cher et je plais trop à ses sens pour qu’il me laisse partir… Aie pitié !

254.6

Tu es hébreux et tu sais sûrement où il se trouve. Je te demande de me conduire à l’Inconnu qui parle aux esclaves et qui parle de l’âme. On m’a dit qu’il est pauvre. Je souffrirai la faim, mais je veux être auprès de lui pour qu’il m’instruise et me relève. On s’abrutit à force de vivre avec des brutes, même si on leur résiste. Je veux revenir à la possession de ma dignité morale.

– Cet homme, l’Inconnu que tu cherches, est devant toi.

– Toi ? O Dieu inconnu de l’Acropole, salut ! »

Elle se courbe, front à terre.

« Tu ne peux rester ici, mais moi, je vais à Césarée.

– Ne m’abandonne pas, Seigneur !

– Je ne t’abandonne pas… Je réfléchis.

– Maître, notre char nous attend certainement à l’endroit convenu. Envoie quelqu’un pour prévenir. Dans le char, elle sera aussi en sécurité que chez nous, conseille Marie de Magdala.

– Oh, oui, Seigneur ! Auprès de nous, à la place du vieil Ismaël. Nous l’instruirons sur toi. Elle sera arrachée au paganisme, supplie Marthe.

– Veux-tu venir avec nous ? demande Jésus.

– Avec n’importe lequel de tes disciples, pourvu que je ne sois plus avec cet homme. Mais… mais, ici il y a une femme qui m’a dit qu’elle le connaissait ? Ne me trahira-t-elle pas ? Ne viendra-t-il pas des romains chez elle ? Ne…

– N’aie pas peur. A Béthanie, il ne vient pas de romains, surtout de cette espèce, dit Marie-Madeleine pour la rassurer.

– Simon et Simon-Pierre, allez chercher le char. Nous vous attendons ici. Nous entrerons dans la ville plus tard » ordonne Jésus.

254.7

… Quand le lourd char couvert s’annonce par le bruit des sabots et des roues et par la lanterne qui pend du toit, ceux qui attendaient se lèvent du côté de la route, où ils doivent avoir dîné, et s’avancent à sa rencontre.

Le char s’arrête en cahotant sur le bord du chemin en mauvaix état ; Pierre et Jean en descendent, immédiatement suivis d’une femme âgée qui court embrasser Marie-Madeleine en disant :

« Je ne veux pas attendre un seul instant pour te dire que je suis heureuse, pour te dire que ta mère se réjouit avec moi, pour te dire que tu es redevenue la blonde rose de notre maison, comme quand tu dormais dans ton berceau après avoir sucé mon sein ! » et elle n’en finit plus de l’embrasser.

Marie pleure dans ses bras.

« Femme, je te confie cette jeune femme et je te demande le sacrifice d’attendre ici toute la nuit. Demain, tu pourras aller au premier village sur la route consulaire et nous y attendre. Nous viendrons avant l’heure de tierce, dit Jésus à la nourrice.

– Que tout soit comme tu veux, béni que tu es ! Permets-moi seulement de donner à Marie les vêtements que je lui ai apportés. »

Elle remonte dans le char avec la Vierge Marie, Marie-Madeleine et Marthe. Quand elles en sortent, Marie-Madeleine est telle que nous la verrons toujours par la suite : elle porte un vêtement simple, un fin voile de lin très ample et un manteau sans ornements.

« Va, Syntica, et sois tranquille. Demain, nous viendrons nous aussi. Adieu » dit Jésus en la saluant. Et il reprend la route de Césarée…

254.8

La promenade du bord de mer fourmille de gens qui se promènent à la lueur des torches ou de lanternes portées par des esclaves et y respirent l’air qui vient de la mer et rafraîchit grandement les poumons fatigués par la chaleur étouffante de l’été. Ces promeneurs appartiennent à la classe des riches romains. Les juifs sont dans leurs maisons et prennent le frais sur les terrasses. Le bord de mer ressemble à un très vaste salon à l’heure des visites. S’y promener implique d’y être littéralement examiné dans les moindres détails. C’est pourtant par là que passe Jésus… malgré la longueur de la promenade, et sans se soucier de ceux qui l’observent, font des commentaires ou se moquent.

« Maître, toi ici ? A cette heure-ci ? » demande Lydia, assise sur une sorte de fauteuil, ou de divan, porté par des esclaves sur le bord du chemin. Elle se lève.

« Je viens de Dora et je me suis attardé. Je suis à la recherche d’un logement.

– Je te dirais bien : voici ma maison » et elle lui indique un bel édifice derrière elle. « Mais je ne sais si…

– Non. Je te remercie, mais je n’accepte pas. J’ai avec moi une nombreuse compagnie et deux sont déjà allés de l’avant avertir des personnes que je connais. Je crois qu’elles m’accorderont l’hospitalité. »

254.9

Les yeux de Lydia se posent aussi sur les femmes que Jésus lui a montrées avec les disciples, et elle reconnaît aussitôt Marie-Madeleine.

« Marie ? Toi ? Mais alors, c’est vrai ? »

Marie de Magdala a le regard torturé d’une gazelle aux abois. Et elle a raison, car ce n’est pas seulement Lydia qu’elle doit affronter, mais de nombreuses personnes qui la dévisagent… Mais elle regarde aussi Jésus et prend courage.

« C’est vrai.

– Alors, nous t’avons perdue !

– Non, vous m’avez trouvée. Du moins, j’espère vous retrouver un jour et avec une meilleure amitié sur le chemin que j’ai finalement rejoint. Dis-le, je t’en prie, à tous ceux qui me connaissent. Adieu, Lydia. Oublie tout le mal que tu m’as vu faire, je t’en demande pardon…

– Mais, Marie ! Pourquoi te dénigres-tu ? Nous avons mené la même vie de riches et de désœuvrés, et il n’y a pas…

– Non. J’ai mené une plus mauvaise vie. Mais j’en suis sortie. Et pour toujours.

– Je te salue, Lydia » abrège le Seigneur.

Il se dirige vers son cousin Jude qui vient vers lui avec Thomas. Lydia retient encore un instant Marie-Madeleine :

« Mais dis-moi la vérité, maintenant que nous sommes entre nous : es-tu vraiment convaincue ?

– Pas seulement convaincue : heureuse d’être disciple. Je n’ai qu’un regret : ne pas avoir connu plus tôt la Lumière et, au lieu de m’en être nourrie, d’avoir mangé de la fange. Adieu, Lydia. »

La réponse résonne avec netteté dans le silence qui s’est fait autour des deux femmes. De toute la nombreuse assistance, plus personne ne dit mot… Marie fait demi-tour et cherche à re­joindre rapidement le Maître.

Mais un jeune homme lui coupe la route : « C’est ta dernière folie ? » dit-il et il veut l’embrasser.

Mais, à moitié ivre comme il l’est, il n’y parvient pas, et Marie lui échappe en lui criant :

« Non, c’est mon unique sagesse. »

Elle rejoint ses compagnes, voilées comme des musulmanes, tant il leur répugne d’être vues par ces gens vicieux.

« Marie, dit Marthe toute anxieuse, tu as beaucoup souffert ?

– Non. Et il a raison, désormais je ne souffrirai jamais plus de cela. C’est lui qui a raison… »

Tout le monde tourne dans une ruelle obscure pour entrer ensuite dans une vaste maison, certainement une auberge, pour la nuit.

254.1

Non vedo la città di Dora. Il sole è al tramonto, i pellegrini sono diretti a Cesarea. Ma la sosta di Dora non l’ho vista. Forse è stata solo una sosta senza nulla di notevole da segnalare. Il mare sembra infuocato, tanto riflette nella sua calma il rosso del cielo, un rosso quasi irreale tanto è violento. Sembra che sia stato versato sangue sulla volta del firmamento. Fa ancora caldo, nonostante l’aria marina renda sopportabile questo calore. Camminano sempre lungo mare, per fuggire l’ardore del terreno asciutto, e molti si sono addirittura levati i sandali e rialzate le vesti per entrare nell’acqua.

Pietro dichiara: «Se non c’erano le discepole mi mettevo nudo e andavo lì dentro fino al collo».

Ma deve uscire anche di lì perché la Maddalena, che era avanti con le altre, torna indietro e dice: «Maestro, io sono pratica di questa zona. Vedi là dove il mare ha quel filo giallo nel suo azzurro? Là si butta un fiume, perenne anche in questi tempi di estate. E bisogna saperlo varcare…».

«Ne abbiamo varcati tanti! Non sarà il Nilo! Varcheremo anche questo», dice Pietro.

«Non è il Nilo. Ma nelle sue acque e sulle sue rive ci sono bestie d’acqua nocive. Occorre non passare con leggerezza e scalzi per non essere feriti».

«Oh! Chi sono mai? Dei Leviatan?[1]».

«Hai detto bene, Simone. Sono proprio dei coccodrilli. Piccoli, è vero, ma sufficienti a non farti camminare per un pezzo».

«E che ci stanno a fare?».

«Ci sono stati portati per culto, credo, fin da quando qui regnavano i fenici. E ci sono rimasti, diventando sempre più piccoli, ma non meno aggressivi perciò, passando dai templi alla fanghiglia del fiume. Ora sono grossi lucertoloni, ma con certi denti! I romani vengono qui per partite di caccia e per divertimenti vari… Ci sono venuta anche io con loro. Tutto serve per… occupare il tempo. E poi le pelli sono belle e si usano per molte cose. Lasciate perciò che per la mia esperienza vi guidi».

«Va bene. Mi piacerebbe vederli…», dice Pietro.

«Forse ne vedremo qualcuno, benché siano quasi sterminati tanto sono cacciati».

254.2

Lasciano la riva e piegano verso l’interno, fino a trovare una strada maestra a metà spazio tra le colline e il mare, e giungono presto ad un ponte molto arcuato, gettato su un fiumicello di letto piuttosto grande, ma ora povero d’acque, ridotte al centro dell’alveo che, dove non ha acqua, mostra falaschi e canne, ora semiarsi dall’estate, in altre stagioni formanti certo minuscole isole fra le acque. Le sponde invece hanno cespugli e alberi folti.

Per quanto aguzzino lo sguardo, non vedono nessun animale e molti ne sono delusi. Ma quando stanno per finire il valico del ponte, il cui unico arco è molto alto, forse per non essere invaso dalle acque in tempo di piena — una robusta costruzione forse romana — Marta dà uno strillo acutissimo e scappa indietro terrorizzata. Un grossissimo lucertolone — non sembra più di così — avente però la testa classica del coccodrillo, sta per traverso sulla via, fingendosi dormente.

«Ma non avere paura!», grida la Maddalena. «Quando sono lì non sono pericolosi. Il brutto è quando sono nascosti e ci si va sopra senza vederli».

Ma Marta sta prudentemente indietro. Anche Susanna non scherza… Maria d’Alfeo è più coraggiosa nella sua prudenza e stando vicino ai suoi figli va avanti e guarda. Gli apostoli poi non hanno proprio paura e guardano facendo commenti sulla brutta bestia, la quale si degna di girare lentamente la testa per farsi vedere anche di fronte e poi accenna a muoversi, e sembra voglia venire in direzione dei suoi disturbatori. Altro strillo di Marta che fugge più indietro, imitata ora anche da Susanna e Maria Cleofe. Ma Maria di Magdala raccoglie un sasso e lo tira alla bestia e questa, colpita al fianco, scappa giù per il greto e si immelma nell’acqua.

«Vieni avanti, paurosa. Non c’è più», dice alla sorella. Le donne tornano vicine.

«Però è proprio brutto», commenta Pietro.

254.3

«È vero, Maestro, che una volta davano loro per cibo delle vittime umane?», chiede l’Iscariota.

«Era riputato animale sacro, rappresentava un dio e, come noi consumiamo il sacrificio al nostro Dio, essi, i poveri idolatri, lo facevano con i modi e gli errori che la loro condizione portava».

«Ma ora più?», chiede Susanna.

«Io credo che non è escluso che ancora si faccia in luoghi idolatri», dice Giovanni di Endor.

«Mio Dio! Ma li daranno morti, eh?».

«No. Li danno vivi, se li danno. Fanciulle, bambini, in genere. Le primizie del popolo. Almeno così ho letto», risponde sempre Giovanni alle donne che si guardano intorno spaurite.

«Io morirei di paura se dovessi andargli vicino», dice Marta.

«Davvero? Ma questo è nulla, donna, rispetto al vero coccodrillo. È lungo e largo almeno tre volte tanto».

«E affamato anche. Questo era certo sazio di bisce o conigli selvatici».

«Misericordia! Anche bisce! Ma dove ci hai portato, Signore!», geme Marta così spaurita che l’ilarità prende irresistibilmente tutti.

Ermasteo, che ha sempre taciuto, dice: «Non avere alcuna paura. Basta fare molto rumore e scappano tutti. Sono pratico. Sono stato nel basso Egitto più volte».

Si mettono in marcia battendo le mani o picchiando sui tronchi. E il punto pericoloso è sorpassato.

Marta si è messa vicino a Gesù e chiede spesso: «Ma non ce ne saranno proprio più?».

Gesù la guarda e scrolla il capo sorridendo, ma la rassicura:

«La pianura di Saron non è che bellezza, e ormai ci siamo. Ma in verità oggi le discepole mi hanno serbato delle sorprese! Non so proprio perché tu sia così paurosa».

«Non lo so neanche io. Ma tutto ciò che striscia mi terrorizza. Mi pare di sentire il freddo di quei corpi, certo freddi e viscidi, su di me. E mi chiedo anche perché ci sono. Sono forse necessari?».

«Questo andrebbe chiesto a Colui che li fece. Ma credi che se li ha fatti è segno che sono utili. Non foss’altro che per fare brillare l’eroismo di Marta», dice Gesù con un brillio arguto negli occhi.

«Oh! Signore! Tu scherzi e hai ragione. Ma io ho paura e non mi vincerò mai».

«Lo vedremo questo…

254.4

Cosa si muove là, fra quei cespugli?», dice Gesù drizzando il capo e spingendo lo sguardo in avanti, verso un groviglio di rovi e altre piante dai lunghi rami portati all’assalto di un muraglione di fichi d’India, che sono più indietro con le loro palette dure quanto i rami assalitori sono flessibili.

«Un altro coccodrillo, Signore?!…», geme Marta terrorizza ta.

Ma il frascare aumenta e ne sporge un volto umano, di don na. Guarda. Vede tutti questi uomini, è incerta se fuggire per la campagna o imbucarsi nella galleria selvaggia. Ma vince la prima cosa e fugge con uno strido.

«Lebbrosa?», «Pazza?», «Indemoniata?», si chiedono restando perplessi.

Ma la donna torna indietro, perché da Cesarea già prossima si avanza un carro romano. La donna è come un topo in trappola. Non sa dove andare, perché Gesù e i suoi sono ora presso il cespuglio che le era di rifugio e non vi può tornare, verso il carro non vuole andare… Nelle prime caligini della sera, perché la notte cade rapida dopo il tramonto potente, si vede che è giovane e graziosa, malgrado sia lacera nelle vesti e spettinata.

«Donna! Vieni qui!», ordina Gesù imperiosamente.

La donna tende le braccia supplicando: «Non mi fare del male!».

«Vieni qui. Chi sei? Non ti faccio del male», e lo dice così dolcemente che la persuade.

La donna viene avanti curva e si getta al suolo dicendo:

«Chiunque tu sia, abbi pietà. Uccidimi ma non mi consegnare al padrone. Sono una schiava scappata…».

«Chi era il tuo padrone? E tu di dove sei? Ebrea no di certo. Il tuo modo di parlare lo dice. E anche la tua veste».

«Sono greca. La schiava greca di… Oh! pietà! Nascondetemi! Il carro sta per arrivare…».

Fanno tutti gruppo intorno all’infelice raggomitolata al suolo. La veste lacerata dai pruni mostra le spalle solcate di colpi e decorate di sgraffi. Il carro passa senza che nessuno di chi è in esso mostri interesse al gruppo fermo presso la siepe.

«Sono andati avanti, parla. Se possiamo, ti aiutiamo», dice Gesù mettendole la punta delle dita sulle chiome disfatte.

254.5

«Sono Sintica, la schiava greca di un nobile romano al seguito del Proconsole».

«Ma allora sei la schiava di Valeriano!», esclama Maria di Magdala.

«Ah! pietà, pietà! Non mi denunciare a lui», supplica l’infelice.

«Non temere. Io non parlerò mai più con Valeriano», risponde la Maddalena. E spiega a Gesù: «È uno fra i più ricchi e sozzi romani che qui abbiamo. E come è sozzo, è crudele».

«Perché sei fuggita?», domanda Gesù.

«Perché ho un’anima. Non sono una mercanzia… (la donna si rinfranca vedendo di avere trovato dei pietosi). Non sono una mercanzia. Egli mi ha comperata. È vero. Ma potrà avere comperato la mia persona per abbellire la sua casa, perché io gli rallegri le ore con la lettura, perché lo serva. Ma non altro. L’anima è mia! Non è cosa che si compra. Egli voleva anche quella».

«Come sai tu di anima?».

«Non sono illetterata, Signore. Preda di guerra fin dalla più giovane età. Ma non plebea. Questo è il mio terzo padrone ed è un lurido fauno. Ma in me restano le parole dei nostri filosofi. E so che non è solo carne in noi. Vi è qualche cosa di immortale chiuso in noi. Qualcosa che non ha esatto nome per noi. Ma di recente il suo nome lo so. È passato, un giorno, un uomo da Cesarea, facendo prodigi e parlando meglio di Socrate e Platone. Molto se ne è parlato, nelle terme e nei triclini, o nei peristili dorati, sporcando il suo augusto nome col dirlo nelle sale delle orgie immonde. E il mio padrone, a me, proprio a me che già sentivo di avere qualcosa di immortale che solo a Dio spetta e non si compera come merce su un mercato di schiavi, ha fatto rileggere le opere dei filosofi per confrontare e cercare se questa cosa ignorata, che l’uomo venuto a Cesarea ha nominato “anima”, vi fosse descritta. A me, a me ha fatto leggere questo! A me che voleva asservire al suo senso! Ho così saputo che questa cosa immortale è l’anima. E mentre Valeriano con altri suoi pari ascoltava la mia voce, e fra un’eruttazione e uno sbadiglio tentava comprendere, paragonare e discutere, io univo i loro discorsi, riportanti quelli dello Sconosciuto, alle parole dei filosofi, e me le mettevo qui, e me ne facevo una dignità sempre più forte, per respingere la sua libidine… Mi ha battuta a morte, sere or sono, perché l’ho respinto a colpi di denti… e sono fuggita il giorno dopo… Sono cinque giorni che vivo in quel folto, cogliendo di notte more e fichi d’India. Ma finirò per essere presa. Mi cerca certo. Costo molto denaro e piaccio troppo al suo senso perché mi lasci stare… Abbi pietà!

254.6

Ti chiedo, tu sei ebreo e certo sai dove si trova, ti chiedo di condurmi dallo Sconosciuto che parla agli schiavi e che parla dell’anima. Mi hanno detto che è povero. Farò la fame, ma voglio stargli vicino perché mi istruisca e mi rialzi. Vivere con i bruti abbrutisce, anche se ad essi si fa resistenza. Voglio ritornare a possedere la mia dignità morale».

«Quell’uomo, lo Sconosciuto che cerchi, ti è davanti».

«Tu? O ignoto Dio dell’Acropoli, ave!», e si curva fino con la fronte al suolo.

«Qui non puoi stare. Ma Io vado a Cesarea…».

«Non mi lasciare, Signore!».

«Non ti lascio… Penso…».

«Maestro, il nostro carro è certo al luogo convenuto, in attesa. Manda ad avvertire. Sul carro sarà sicura come in casa nostra», consiglia Maria di Magdala.

«Oh! sì, Signore. A noi, al posto del vecchio Ismaele. La istruiremo di Te. Sarà una strappata al paganesimo», supplica Marta.

«Vuoi venire con noi?», chiede Gesù.

«Con chiunque dei tuoi purché non sia più con quell’uomo.

Ma… ma qui una donna ha detto che lo conosce? Non mi tradirà? Non verranno nella sua casa dei romani? Non…».

«Non avere paura. A Betania non vengono romani, e di quel genere soprattutto», rassicura la Maddalena.

«Simone e Simon Pietro, andate a cercare del carro. Noi vi attendiamo qui. Entreremo in città dopo», ordina Gesù.

254.7

…Quando il pesante carro coperto si annuncia col rumore degli zoccoli e delle ruote e col lume penzolante dal suo tetto, quelli che attendevano si alzano dalla proda, dove certo hanno cenato, e si fanno sulla via.

Il carro si ferma traballando sul margine della via sconquassata e ne scendono Pietro e Simone, subito seguiti da una donna anziana che corre ad abbracciare la Maddalena dicendo: «Non un momento, non un momento di ritardo a dirti che io sono felice, a dirti che tua madre giubila con me, a dirti che tu sei tornata la bionda rosa della nostra casa, come quando dormivi nella cuna dopo avermi succhiato il seno», e la bacia e ribacia.

Maria piange fra le sue braccia.

«Donna, ti affido questa giovane e ti chiedo il sacrificio di attendere qui tutta la notte. Domani potrai andare al primo villaggio sulla via consolare e attendere lì. Verremo entro l’ora di terza», dice Gesù alla nutrice.

«Tutto sia come Tu vuoi, benedetto Tu sia! Solo lascia che io dia a Maria le vesti che le ho portate». E risale sul carro con Maria Ss. e Maria e Marta.

Quando ne tornano fuori, la Maddalena è quale la vedremo in seguito, sempre: con una semplice veste, un ampio lino sottile per velo e un mantello senza ornamenti.

«Vai pure tranquilla, Sintica. Domani verremo noi pure.

Addio», saluta Gesù. E riprende il cammino verso Cesarea…

254.8

Il lungomare è molto popolato di gente che vi passeggia al lume di torce o fanali portati da schiavi, respirando l’aria che viene dal mare, un grande refrigerio ai polmoni stanchi dell’afa estiva. E chi passeggia è proprio la classe dei ricchi romani. Gli ebrei sono chiusi nelle loro case e godono il fresco dall’alto delle stesse. Il lungomare sembra un lunghissimo salotto in ora di visite. Passarvi vuol dire essere letteralmente analizzati in ogni particolare. Eppure Gesù passa proprio di lì… per quanto è lungo il lungomare, incurante di chi lo osserva, commenta e deride.

«Maestro, Tu qui? A quest’ora?», domanda Lidia seduta su una specie di poltrona, o lettuccio, portatole dagli schiavi sul limite della via. E si alza in piedi.

«Vengo da Dora e ho fatto tardi. Vado in cerca di alloggio».

«Ti direi: ecco la mia casa», e accenna ad un bell’edificio alle sue spalle. «Ma non so se…».

«No. Ti ringrazio. Ma non accetto. Ho con Me molti e già sono andati avanti due ad avvertire persone che conosco. Credo mi ospiteranno».

254.9

L’occhio di Lidia si posa anche sulle donne che Gesù ha indicato insieme ai discepoli e subito ravvisa la Maddalena. «Maria? Tu? Ma allora è vero?».

Maria di Magdala ha uno sguardo di gazzella accerchiata: torturato. E ne ha ragione perché non è Lidia da sola da affrontare, ma molti e molti che la guardano… Ma guarda anche Gesù e si rinfranca.

«È vero».

«Allora ti abbiamo perduta!».

«No. Mi avete trovata. Almeno spero di ritrovarvi un giorno, e con un’amicizia migliore, sulla via che ho finalmente trovata. Dillo, ti prego, a tutti quelli che mi conoscono. Addio, Lidia. Dimentica tutto il male che mi hai visto fare, te ne chiedo perdono…».

«Ma Maria! Perché ti avvilisci? Abbiamo fatto la stessa vita, dei ricchi e sfaccendati, e non c’è…».

«No. Io ho fatto una vita peggiore. Ma ne sono uscita. E per sempre».

«Ti saluto, Lidia», abbrevia il Signore e si avvia verso il cugino Giuda, che con Tommaso viene verso di Lui.

Lidia trattiene ancora un attimo la Maddalena. «Ma dimmi il vero, ora che siamo fra noi: sei tu veramente convinta?».

«Non convinta: felice di essere la discepola. Ho solo un rimpianto, di non avere conosciuto prima la Luce e di avere mangiato il fango invece di nutrirmi di Essa. Addio, Lidia».

La risposta suona netta nel silenzio che si è fatto intorno alle due donne. Nessuno dei molti presenti parla più… Maria si volge e, rapida, cerca di raggiungere il Maestro.

Un giovane le si para davanti: «È la tua ultima pazzia?», dice e fa per abbracciarla. Ma, mezzo ubbriaco come è, non ci riesce, e Maria gli sfugge gridandogli: «No, è la mia unica saggezza».

Raggiunge le compagne, velate come maomettane tanto hanno ribrezzo di esser viste da quei viziosi.

«Maria», dice trepida Marta, «hai molto sofferto?».

«No. E, ha ragione, e ora non soffrirò mai più per questo.

Ha ragione Lui…».

Svoltano tutti in una vietta oscura per entrare poi in una casa vasta, certo un albergo, per la notte.


Notes

  1. Léviathan, le monstre marin, symbole des puissances du mal, dont il est fait mention en Jb 3, 8 ; 40, 25-32 ; 41 ; Ps 74, 14 ; 104, 26 ; Is 27, 1. Dans le livre de Job, il est identifié au crocodile, comme nous le verrons en 398.3.
  2. Marie, femme d’Alphée, sera de plus en plus appelée “ femme de Cléophas ”, comme en Jn 19,25.

Note

  1. Leviatan, mostro marino, simbolo delle potenze del male, è menzionato in: Giobbe 3, 8; 40, 25-32; 41; Salmo 74, 14; 104, 26; Isaia 27, 1. Nel libro di Giobbe è identificato con il coccodrillo, cui troveremo un accenno in 398.3.