Gli Scritti di Maria Valtorta

265. Instructions aux douze apôtres, qui commencent leur ministère.

265. Istruzioni ai dodici apostoli che iniziano il loro ministero.

265.1

Jésus et les apôtres sont assis à table dans la maison de Capharnaüm. Ils sont tous présents, ce qui montre que Judas, sa retraite finie, a rejoint ses compagnons. C’est le soir. La lumière du jour qui se meurt pénètre par la porte et par les fenêtres grandes ouvertes, laissant voir le passage du pourpre du crépuscule à un rouge violet foncé irréel, qui s’effrange à ses bords en effilochures d’une couleur violet ardoise qui se termine en gris. Cela me fait penser à une feuille de papier qu’on a jetée au feu, qui s’allume comme le charbon sur quoi elle est tombée, mais qui, sur ses bords, après la flambée, se recroqueville et s’éteint avec une couleur de plomb bleuâtre qui finit en un gris perle presque blanc.

« Il va faire chaud » dit Pierre d’un ton sentencieux en montrant le gros nuage qui couvre l’occident de ces couleurs. « De la chaleur, mais pas d’eau. C’est de la brume, pas un nuage. Moi, cette nuit, je vais dormir dans la barque pour être plus au frais.

– Non. Cette nuit, nous allons au milieu des oliviers. J’ai besoin de vous parler. Maintenant, Judas est revenu. C’est le moment de vous perfectionner. Je connais un endroit aéré. Nous y serons bien. Levez-vous et allons-y.

– C’est loin ? demandent-ils en prenant leurs manteaux.

– Non, très proche. A un jet de pierre de la dernière maison. Vous pouvez laisser vos manteaux. Prenez cependant l’amadou et un allume-feu pour y voir au retour. »

Ils sortent de la pièce du haut et descendent l’escalier après avoir salué le maître de maison et sa femme qui prennent le frais sur la terrasse.

Jésus tourne résolument le dos au lac et, après avoir traversé le village, il fait deux ou trois cents mètres parmi les oliviers d’une première petite colline qui se trouve derrière le village. Il s’arrête sur une butte qui, par sa situation dégagée et libre de tout obstacle, profite de tout l’air dont on peut jouir en cette nuit de chaleur étouffante.

265.2

« Asseyons-nous et soyez attentifs. L’heure est venue pour vous d’évangéliser. J’en suis à peu près au milieu de ma vie pu­blique pour préparer les cœurs à mon Royaume. Il est temps, désormais, que mes disciples prennent part eux aussi à la préparation de ce Royaume. Les rois agissent ainsi quand ils ont décidé de conquérir un royaume. Ils commencent par enquêter et fréquenter des personnes pour se rendre compte des réactions et les gagner à l’idée qu’ils poursuivent. Puis ils développent la préparation de l’entreprise en envoyant des éclaireurs sûrs dans les pays à conquérir. Ces éclaireurs sont de plus en plus nombreux jusqu’à ce que le pays soit bien connu, avec toutes ses particularités géographiques et morales. Cela fait, le roi parachève son œuvre en se proclamant roi du pays et en se faisant couronner. Le sang coule pour y arriver, car les victoires coûtent toujours du sang…

– Nous sommes prêts à combattre pour toi et à verser notre sang, promettent unanimement les apôtres.

– Je ne verserai pas d’autre sang que celui du Saint et des saints.

– Tu veux commencer la conquête par le Temple en faisant irruption à l’heure des sacrifices ?

– Ne divaguons pas, mes amis. L’avenir, vous le connaîtrez en son temps. Mais ne frémissez pas d’horreur. Je vous assure que je ne perturberai pas les cérémonies par la violence d’une irruption. Elles n’en seront pas moins bouleversées et il y aura un soir où la terreur empêchera les prières rituelles. La terreur des pécheurs. Mais moi, ce soir-là, je serai en paix. En paix, spirituellement et physiquement. Une paix totale, bienheureuse… »

Jésus regarde les Douze, un par un, et c’est comme s’il regardait à douze reprises la même page et y lisait à douze reprises le mot qui y est inscrit : incompréhension. Il sourit et poursuit.

265.3

« J’ai donc décidé de vous envoyer pour pénétrer plus avant et plus à fond que je ne pourrais le faire tout seul. Cependant, entre ma manière d’évangéliser et la vôtre, il y aura des différences imposées par la prudence dont je dois faire preuve pour ne pas vous exposer à de trop grandes difficultés, à des dangers trop sérieux pour votre âme et aussi pour votre corps, et pour ne pas nuire à mon oeuvre.

Vous n’êtes pas encore assez formés pour pouvoir aborder n’importe qui sans dommage pour vous ou pour lui, et vous êtes encore moins héroïques, au point de défier le monde par l’Idée en allant au devant des vengeances du monde. Aussi, dans vos tournées, vous n’irez pas me prêcher chez les païens et n’entrerez pas dans les villes de samaritains, mais vous irez vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Il y a encore beaucoup à faire auprès d’elles : en vérité, je vous dis que les foules qui vous paraissent si nombreuses autour de moi sont la centième partie de celles qui, en Israël, attendent encore le Messie, mais ne le connaissent pas et ne savent pas qu’il est vivant. Portez-leur la foi et faites-leur connaître ma personne.

Sur votre chemin, prêchez en disant : “ Le Royaume des Cieux est proche. ” Que ce soit la base de ce que vous annoncerez. Appuyez sur elle toute votre prédication. Vous m’avez tant entendu parler du Royaume ! Vous n’avez qu’à répéter ce que je vous ai dit. Mais l’homme, pour être attiré et convaincu par les vérités spirituelles, a besoin de douceurs matérielles comme s’il était un éternel enfant qui n’étudie pas une leçon et n’apprend pas un métier s’il n’est pas alléché par quelque gâterie de sa mère ou par une récompense de son maître d’école ou d’apprentissage. Moi, afin que vous ayez le moyen que l’on vous croie et qu’on vous recherche, je vous accorde le don du miracle… »

Les apôtres, hormis Jacques, fils d’Alphée, et Jean, bondissent sur leurs pieds en criant, protestant, s’exaltant, chacun selon son tempérament. En fait, il n’y a guère que Judas à se pavaner à l’idée de faire un miracle : avec le peu de considération qu’il a pour porter une telle accusation fausse et intéressée, il s’écrie :

« Il était temps pour nous aussi d’en faire, pour que nous ayons un minimum d’autorité sur les foules ! »

Jésus le regarde en silence. Pierre et Simon le Zélote, qui sont en train de dire : « Non, Seigneur ! Nous ne sommes pas dignes d’une si grande chose ! Cela revient aux saints », interviennent contre Judas :

Simon le Zélote dit :

« Comment te permets-tu de faire un reproche au Maître, homme sot et orgueilleux ? »

Et Pierre ajoute :

« Le minimum ? Et que veux-tu faire de plus qu’un miracle ? Devenir Dieu, toi aussi ? As-tu la même démangeaison que Lucifer ?

– Silence ! » intime Jésus.

Il poursuit :

« Il y a quelque chose d’encore plus grand qu’un miracle et qui convainc également les foules, avec plus de profondeur et de durée : une vie sainte. Mais vous en êtes encore loin et toi, Judas, plus que les autres. Mais laissez-moi parler, car c’est une longue instruction.

265.4

Allez donc, guérissez les malades, purifiez les lépreux, ressuscitez les morts du corps et de l’âme, car le corps et l’âme peuvent être également malades, lépreux, morts. Et sachez, vous aussi, comment on s’y prend pour accomplir un miracle : par une vie de pénitence, une prière fervente, un désir sincère de faire briller la puissance de Dieu, une humilité profonde, une charité vivante, une foi ardente, une espérance qui ne se trouble pas devant les difficultés d’aucune sorte. En vérité, je vous dis que tout est possible à celui qui possède en lui ces éléments. Même les démons s’enfuiront quand vous prononcerez le Nom du Seigneur, si vous avez cela en vous. Ce pouvoir vous est donné par moi et par notre Père. Il ne s’achète pas à prix d’argent. Seule notre volonté l’accorde et seule une vie juste le maintient. Mais comme il vous est donné gratuitement, donnez-le gratuitement aux autres, à ceux qui en ont besoin. Malheur à vous si vous rabaissez le don de Dieu en le faisant servir à remplir votre bourse. Ce n’est pas votre puissance, c’est la puissance de Dieu. Servez-vous-en, mais n’en faites pas votre propriété en prétendant : “ Elle m’appartient. ” Comme elle vous est donnée, elle peut vous être retirée.

Il y a un instant, Simon-Pierre a dit à Judas : “ As-tu la même démangeaison que Lucifer ? ” Il a donné une juste définition. Dire : “ Je fais ce que Dieu fait parce que je suis comme Dieu ”, c’est imiter Lucifer. On connaît son châtiment… Nous savons aussi bien ce qui est arrivé aux deux du paradis terrestre qui mangèrent le fruit défendu, à l’instigation de l’Envieux qui voulait jeter d’autres malheureux dans son enfer, en plus des anges rebelles qui y étaient déjà, mais aussi à cause de leur démangeaison personnelle de parfait orgueil.

L’unique fruit de votre action qu’il vous soit permis de prendre, ce sont les âmes que vous conquerrez au Seigneur grâce à ces miracles et qui doivent lui être données. Voilà votre argent, rien d’autre. Dans l’autre vie, vous jouirez de ce trésor.

265.5

Allez, sans richesses. N’emportez ni or, ni argent, ni pièces de monnaie dans vos ceintures, ne prenez pas de sacs de voyage avec deux ou plusieurs vêtements, ni sandales de rechange, ni bâton de pèlerin ni armes humaines. Car, pour le moment, vos visites apostoliques seront courtes : nous nous retrouverons chaque veille de sabbat et vous pourrez changer vos vêtements humides de sueur sans avoir à emporter de vêtements de rechange. Nul besoin de bâton car le chemin est plus facile et ce qui sert sur les collines et les plaines est bien différent de ce qui sert dans les déserts ou sur les hautes montagnes. Pas besoin d’armes. Elles sont bonnes pour les hommes qui ne connaissent pas la sainte pauvreté et qui ignorent le divin pardon. Mais vous n’avez pas de trésors à garder et à défendre contre les voleurs. Le seul à craindre, l’unique larron pour vous, c’est Satan. Et lui, il se vainc par la constance et la prière, pas avec des épées et des poignards.

Si l’on vous offense, pardonnez. Si on vous dépouille de votre manteau, donnez aussi votre tunique. Restez même tout à fait nus par douceur et détachement des richesses, vous ne scandaliserez pas les anges du Seigneur, et pas non plus l’infinie chasteté de Dieu, car votre charité vêtirait d’or votre corps nu, la douceur vous ferait office de ceinture et pardonner au voleur vous donnerait un manteau et une couronne de roi. Vous seriez donc mieux vêtus qu’un roi. Et non pas d’étoffes corruptibles, mais d’une matière incorruptible.

Ne vous préoccupez pas de votre nourriture. Vous aurez toujours ce qui convient à votre condition et à votre ministère, car l’ouvrier mérite la nourriture qu’on lui apporte. Toujours. Si les hommes n’y pourvoyaient pas, Dieu lui-même pourvoirait aux besoins de son ouvrier. Je vous ai déjà montré que, pour vivre et pour prêcher, il n’est pas nécessaire d’avoir le ventre plein de la nourriture que l’on a avalée. C’est la destinée des animaux impurs dont la mission est de s’engraisser pour être tués et engraisser les hommes. Mais vous, vous ne devez alimenter que votre âme et celle d’autrui de nourritures qui apportent la sagesse. Or la Sagesse se dévoile à une âme que n’obscurcit pas l’excès de nourriture et à un cœur qui se nourrit des réalités surnaturelles. Vous n’avez jamais été aussi éloquents qu’après votre retraite sur la montagne[1]. Or vous ne mangiez alors que l’indispensable pour ne pas mourir. Et pourtant, à la fin de la retraite, vous étiez forts et joyeux comme jamais. N’est-ce pas vrai ?

265.6

Dans toute ville ou localité où vous entrerez, informez-vous sur qui mérite de vous accueillir. Non parce que vous êtes Simon, Judas, Barthélemy, Jacques, Jean ou un autre, mais parce que vous êtes les envoyés du Seigneur. Quand bien même vous seriez des rebuts, des assassins, des voleurs, des publicains, maintenant repentis et à mon service, vous méritez le respect parce que vous êtes mes envoyés. Je vais même plus loin : malheur à vous si vous n’avez que l’apparence d’être mes envoyés et si vous êtes intérieurement abjects et donnés à Satan. Malheur à vous ! C’est encore trop peu que l’enfer pour rétribuer votre duperie. Mais même si vous étiez ouvertement des envoyés de Dieu, mais secrètement des rebuts, des publicains, des voleurs, des assassins, et même si des soupçons s’éveillaient dans les cœurs à votre sujet, si ce n’est une quasi certitude, on vous devra encore honneur et respect parce que vous êtes mes envoyés. Le regard de l’homme doit dépasser l’intermédiaire, et voir l’envoyé et le but, voir Dieu et son œuvre au-delà de l’intermédiaire trop souvent défectueux. Ce n’est que dans les cas de fautes graves qui blessent la foi des cœurs, que moi aujourd’hui, puis mes successeurs, devrons décider de couper le membre corrompu. Il n’est pas permis, en effet, que les âmes des fidèles se perdent à cause d’un prêtre devenu un démon. Il ne sera jamais permis, pour cacher les plaies qui pourraient naître dans le corps apostolique, d’autoriser des corps gangrenés à y survivre alors qu’ils éloignent les fidèles par leur aspect répugnant et les empoisonnent par leur puanteur démoniaque.

Vous prendrez donc des renseignements sur la famille dont la vie est la plus correcte, là où les femmes savent rester à part, et où les mœurs sont intègres. Vous entrerez là et y demeurerez jusqu’à votre départ de la localité. N’imitez pas les faux bourdons qui, après avoir butiné une fleur, passent à une autre plus nourrissante. Vous, restez où vous êtes, que vous soyez pris en charge par des gens qui vous offrent bon gîte et bonne chère, ou par une famille qui n’est riche que de vertus. Ne cherchez jamais ce qui est “ le mieux ” pour le corps qui périt : au contraire, donnez-lui toujours ce qu’il y a de plus mauvais, en réservant tous les droits à votre âme. En outre – je vous le dis parce qu’il est bon que vous le fassiez –, donnez la préférence aux pauvres pour votre séjour, dès que vous le pourrez. Pour ne pas les humilier, en souvenir de moi qui suis et reste pauvre – et qui m’en fais gloire –, et aussi parce que les pauvres sont souvent meilleurs que les riches. Vous trouverez toujours des pauvres qui sont justes alors que vous aurez rarement l’occasion de trouver un riche sans injustice. Vous n’avez donc pas l’excuse de dire : “ Je n’ai trouvé de bonté que chez les riches ” pour justifier votre désir de confort.

En entrant dans une maison, employez ma salutation, qui est la plus douce qui soit. Dites : “ Que la paix soit avec vous, que la paix soit dans cette demeure ” ou bien : “ Que la paix vienne dans cette maison. ” Car, en tant qu’envoyés de Jésus et de la Bonne Nouvelle, vous portez la paix, et votre arrivée à un endroit y apporte la paix. Si la maison en est digne, la paix viendra et demeurera en elle ; si elle n’en est pas digne, la paix reviendra vers vous. Cependant, efforcez-vous d’être pacifiques pour que vous ayez Dieu pour Père. Un père aide toujours. Alors, aidés par Dieu, vous ferez et ferez bien toutes choses.

Il peut arriver aussi – c’est même certain – que telle ville ou telle maison ne vous reçoive pas : les gens ne voudront pas écouter vos paroles, vous chasseront, vous tourneront en dérision ou même vous poursuivront à coups de pierres comme des prophètes de malheur. C’est alors que vous aurez plus que jamais besoin de vous montrer pacifiques, humbles, doux dans votre manière de vivre. Car, sinon, la colère prendra le dessus et vous pécherez en scandalisant ceux que vous devez convertir et en augmentant leur incrédulité. Alors que si vous acceptez avec paix l’offense de vous voir chassés, ridiculisés, poursuivis, vous convertirez par la plus belle des prédications : la prédication silencieuse de la vraie vertu. Vous retrouverez un jour les ennemis d’aujourd’hui sur votre chemin, et ils vous diront : “ Nous vous avons recherchés, car votre manière d’agir nous a persuadés de la vérité que vous annoncez. Veuillez nous pardonner et nous accueillir comme disciples. Car nous ne vous connaissions pas, mais maintenant nous savons que vous êtes saints ; et, si vous êtes saints, vous devez être les envoyés d’un saint, et nous croyons maintenant en lui. ” Mais en sortant de la ville ou de la maison où vous n’avez pas été accueillis, secouez jusqu’à la poussière de vos sandales pour que l’orgueil et la dureté de ce lieu ne s’attache même pas à vos semelles. En vérité, je vous le dis : au jour du Jugement, Sodome et Gomorrhe seront traitées moins durement que cette ville.

265.7

Je vous envoie comme des brebis parmi les loups. Soyez donc prudents comme des serpents et simples comme des colombes. Car vous savez comment le monde, qui en vérité compte plus de loups que de brebis, agit de même avec moi, qui suis le Christ. Moi, je puis me défendre par ma puissance, et je le ferai jusqu’à ce que vienne l’heure du triomphe provisoire du monde. Mais vous, vous n’avez pas cette puissance, et vous avez besoin de davantage de prudence et de simplicité. Il vous faut donc plus de sagacité pour éviter actuellement prisons et flagellations.

Pour le moment, en vérité, vous avez beau affirmer que vous voudriez donner votre sang pour moi, vous ne supportez même pas un regard ironique ou coléreux. Plus tard, vous serez forts comme des héros contre toutes les persécutions, plus forts que des héros, d’un héroïsme inconcevable pour le monde, inexpli­cable, et qu’on qualifiera de “ folie ”. Non, ce ne sera pas de la folie ! Ce sera l’identification de l’homme à l’Homme-Dieu, par la force de l’amour, et vous saurez faire ce que j’aurai déjà fait. Pour comprendre cet héroïsme, il faudra le voir, l’étudier et le juger d’un point de vue surnaturel. Car c’est une chose surnaturelle qui dépasse toutes les limites de la nature humaine. Mes héros seront des rois, des rois de l’esprit, éternellement rois et héros…

En ce temps-là, on mettra la main sur vous et on vous arrêtera, on vous traînera devant les tribunaux, devant les chefs et les rois pour qu’ils vous jugent et vous condamnent pour ce qui est un grand péché aux yeux du monde : être les serviteurs de Dieu, les ministres et les défenseurs du bien, les maîtres des vertus. A cause de cela, vous serez flagellés et punis de mille façons jusqu’à subir la mort. Et vous me rendrez témoignage devant les rois, les présidents de tribunaux, les nations, confessant par votre sang que vous aimez le Christ, le vrai Fils du vrai Dieu.

Quand vous serez entre leurs mains, ne vous préoccupez pas de ce que vous devrez répondre et de ce que vous aurez à dire. N’éprouvez alors aucune peine, si ce n’est de l’affliction à l’égard des juges et des accusateurs que Satan dévoie au point de les rendre aveugles à la vérité. Les paroles à dire vous seront données à ce moment-là. Votre Père vous les mettra sur les lèvres, car ce ne sera pas vous qui parlerez alors pour convertir à la foi et professer la vérité, mais ce sera l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.

265.8

Le frère donnera la mort à son frère, le père à son fils, les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mourir. Non, ne vous évanouissez pas et ne vous scandalisez pas ! Répondez-moi. Pour vous, quel est le plus grand crime : tuer un père, un frère, un enfant ou Dieu lui-même ?

– Dieu, on ne peut le tuer, dit sèchement Judas.

– C’est vrai. C’est un Esprit qu’on ne peut saisir » confirme Barthélemy.

Même s’ils se taisent, les autres sont du même avis.

« Moi, je suis Dieu et je suis chair, dit calmement Jésus.

– Personne ne pense à te tuer, réplique Judas.

– Je vous en prie : répondez à ma question.

– Mais il est plus grave de tuer Dieu ! Cela va de soi !

– Eh bien, Dieu sera tué par l’homme, dans sa chair d’Homme-Dieu et dans l’âme de ceux qui tueront l’Homme-Dieu. Donc, de même qu’on arrivera à ce crime sans que son auteur en éprouve de l’horreur, on en arrivera pareillement au crime des pères, des frères, des fils, contre les fils, les frères, les pères.

265.9

Vous serez haïs de tous à cause de mon Nom, mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin sera sauvé. Quand ils vous persécuteront dans une ville, fuyez dans une autre, non par lâcheté, mais pour donner le temps à l’Eglise du Christ qui vient de naître d’arriver à l’âge, non plus d’un bébé faible et incapable, mais à l’âge de la majorité où elle sera capable d’affronter la vie et la mort sans craindre la Mort. Ceux à qui l’Esprit conseillera de fuir, qu’ils fuient, tout comme j’ai fui quand j’étais tout petit. En vérité, toutes les vicissitudes de ma vie d’homme se répéteront dans la vie de mon Eglise. Toutes : depuis le mystère de sa formation à l’humilité des premiers temps, jusqu’aux troubles et aux embûches qu’amènera la férocité des hommes, jusqu’à la nécessité de fuir pour continuer à exister, depuis la pauvreté et le travail assidu, jusqu’à beaucoup d’autres épreuves que je vis actuellement ou que je souffrirai par la suite, avant de parvenir au triomphe éternel. Pour ceux, au contraire, à qui l’Esprit conseille de rester, qu’ils restent, car s’ils meurent, ils vivront et seront utiles à l’Eglise. En effet, ce que l’Esprit de Dieu conseille est toujours un bien.

265.10

En vérité, je vous assure que vous ne finirez pas, vous et vos successeurs, de parcourir les rues et les villes d’Israël avant que ne vienne le Fils de l’Homme. Car Israël, à cause de son redoutable péché, sera dispersé comme de la paille saisie par un tourbillon, et disséminé sur toute la terre. Des siècles et des millé­naires, l’un après l’autre, et davantage encore, se succéderont avant qu’il soit finalement rassemblé sur l’aire d’Arauna le Jébuséen[2]. A chaque tentative avant l’heure marquée, il sera de nouveau pris par le tourbillon et dispersé, car Israël devra pleurer son péché pendant autant de siècles qu’il y a de gouttes qui pleuvront des veines de l’Agneau de Dieu immolé pour les péchés du monde. Et mon Eglise devra aussi, elle qui aura été frappée par Israël en moi et en mes apôtres et disciples, ouvrir ses bras de mère et chercher à rassembler Israël sous son manteau comme le fait une poule pour ses poussins qui se sont éloignés. Quand Israël sera tout entier sous le manteau de l’Eglise du Christ, alors je viendrai.

265.11

Mais cela, c’est l’avenir. Parlons du futur immédiat.

Rappelez-vous que le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son patron. Qu’il suffise par conséquent au disciple d’être comme son maître – c’est déjà un honneur immérité – et le serviteur comme son Patron et c’est déjà de la bonté surnaturelle de vous accorder qu’il en soit ainsi.

S’ils ont traité le Maître de maison de Belzébuth, comment appelleront-ils ses serviteurs ? Et les serviteurs pourront-ils se révolter si le Maître, au lieu de se révolter, de haïr et de maudire, reste calme dans sa justice et continue ses œuvres, en remettant le jugement à un autre moment quand après avoir tout essayé pour les convaincre, il aura constaté en eux l’obstination dans le mal ? Non. Les serviteurs ne pourront pas faire ce que leur Maître ne fait pas, ils devront au contraire l’imiter en pensant qu’ils sont eux aussi des pécheurs, alors que lui était sans péché. Ne craignez donc pas ceux qui vous traiteront de “ démons ”. Il viendra un jour où la vérité sera connue, et on verra alors qui était le “ démon ” : vous ou eux.

Il n’est rien de caché qui ne doive être révélé, et rien de secret qui ne doive être connu. Ce que je vous dis maintenant dans les ténèbres et en secret, car le monde n’est pas digne de connaître toutes les paroles du Verbe – il n’en est pas encore digne et il n’est pas temps de le dire aussi aux personnes indignes –, vous, quand viendra l’heure où tout devra être connu, dites-le en plein jour, proclamez du haut des toits ce que je vous dis maintenant tout bas en m’adressant davantage à votre âme qu’à votre oreille. Car alors, le monde aura été baptisé par le Sang, et Satan aura contre lui un étendard grâce auquel le monde pourra, s’il le veut, comprendre les secrets de Dieu, alors que Satan ne pourra nuire qu’à ceux qui désirent sa morsure et la préfèrent à mon baiser. Mais huit parties du monde sur dix ne voudront pas comprendre. Seule la minorité voudra tout savoir pour suivre tout mon enseignement. Peu importe. Comme on ne peut séparer ces deux parties saintes de la masse injuste, prêchez aussi du haut des toits ma Doctrine, prêchez-la du haut des montagnes, sur les mers infinies, dans les entrailles de la terre. Quand bien même les hommes ne l’écouteraient pas, les divines paroles seront recueillies par les oiseaux et les vents, les poissons et les flots, et les entrailles de la terre en garderont l’écho pour les répéter aux sources, aux minéraux, aux métaux, et tous en profiteront car eux aussi ont été créés par Dieu pour servir d’escabeau à mes pieds et être une joie pour mon cœur.

Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme : craignez seulement celui qui peut envoyer votre âme à la perdition et, au jugement dernier, la réunir au corps ressuscité pour les jeter dans les feux de l’enfer. N’ayez pas peur. Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou ? Pourtant, pas un ne tombera sans la permission du Père, malgré tous les pièges de l’homme. N’ayez donc pas peur. Mon Père vous connaît. Il connaît le nombre de cheveux que vous avez sur la tête. Vous valez plus qu’une multitude de passereaux ! Et je vous assure que qui­conque me reconnaîtra devant les hommes, je le reconnaîtrai, moi aussi, devant mon Père qui est dans les Cieux. Mais quiconque m’aura renié devant les hommes, à mon tour je le renierai devant mon Père. Reconnaître, ici, signifie suivre et mettre en pratique ; renier signifie abandonner mon chemin par lâcheté, à cause de la triple concupiscence, par quelque calcul mesquin, ou encore à cause d’une affection humaine envers l’un des vôtres qui m’est opposé. Car cela se produira.

265.12

N’allez pas croire que je sois venu établir la concorde sur la terre et pour la terre. Ma paix est plus élevée que les paix faites par calcul pour se tirer d’affaire jour après jour. Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive, le glaive tranchant pour couper les lianes qui retiennent dans la boue et ouvrir les chemins aux vols du surnaturel. Je suis venu opposer le fils au père, la fille à la mère, la bru à la belle-mère. Car je suis celui qui règne et qui a tous les droits sur ses sujets. Personne n’est plus grand que moi quand il s’agit des droits sur les affections. Car c’est en moi que tous les amours se centralisent et se subliment : je suis Père, Mère, Epoux, Frère, Ami et je vous aime comme tel, et comme tel je dois être aimé. Et quand je dis : “ Je veux ”, il n’y a pas de lien qui puisse résister et la créature est mienne. C’est moi qui l’ai créée avec le Père, c’est par moi-même que je la sauve et j’ai le droit de la posséder.

En vérité, les ennemis de l’homme, ce sont, en plus des démons, les hommes eux-mêmes ; et les ennemis de l’homme nouveau, du chrétien, ce seront les membres de sa famille par leurs lamentations, leurs menaces ou leurs supplications. Par conséquent, celui qui aimera désormais son père et sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. Celui qui ne prend pas sa croix quotidienne, multiforme, faite de résignation, de renoncements, d’obéissances, d’héroïsmes, de douleurs, de maladies, de deuils, de tout ce qui manifeste la volonté de Dieu ou une épreuve qui vient de l’homme, et ne me suit pas avec elle, n’est pas digne de moi. Celui qui tient compte de sa vie sur terre plus que de sa vie spirituelle, perdra la vraie vie. Mais celui qui aura perdu sa vie sur terre par amour pour moi la retrouvera, éternelle et bienheureuse.

265.13

Qui vous accueille, m’accueille. Qui m’accueille, reçoit Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en tant que prophète, recevra une récompense proportionnée à la charité dont il fait preuve à l’égard du prophète. Qui accueille un juste en tant que juste, recevra une récompense proportionnée à la charité dont il fait preuve à l’égard du juste. En voici la raison : celui qui, dans un prophète reconnaît un prophète, montre qu’il est prophète lui aussi, c’est-à-dire très saint, car l’Esprit de Dieu le tient dans ses bras ; et celui qui aura reconnu un juste comme juste, prouve que lui-même est juste, car les âmes qui se ressemblent se recon­naissent. Il sera donc donné à chacun selon sa justice.

Mais à qui aura donné même une seule coupe d’eau pure à l’un de mes serviteurs, fût-il le plus petit – les serviteurs de Jésus sont tous ceux qui le prêchent par une vie sainte, et les rois peuvent l’être comme les mendiants, les sages comme ceux qui ne savent rien, les vieillards comme les tout-petits, car à tous les âges et dans toutes les classes on peut être mes disciples –, qui donc aura donné à un de mes disciples ne serait-ce qu’une coupe d’eau en mon nom et parce que c’est mon disciple, en vérité je vous le dis, il ne perdra pas sa récompense.

265.14

Voilà, j’ai parlé. Maintenant prions et rentrons à la maison. Vous partirez à l’aube, de la façon suivante : Simon avec Jean, Simon le Zélote avec Judas, André avec Matthieu, Jacques, fils d’Alphée, avec Thomas, Philippe avec Jacques, fils de Zébédée, Jude, mon frère, avec Barthélemy. Voilà pour cette semaine. Puis je vous donnerai un nouvel ordre. Prions. »

Et ils prient à haute voix…

265.1

Gesù con gli apostoli — e ci sono tutti, segno che Giuda Iscariota, compita la sua opera, ha raggiunto i compagni — sono seduti a tavola nella casa di Cafarnao. È sera. La luce del giorno morente entra dalla porta e dalle finestre spalancate, e queste lasciano vedere il mutarsi della porpora del tramonto in un rosso paonazzo irreale, il quale agli orli si sfrangia in accartocciamenti di un color viola ardesia che finisce in grigio. Mi fa pensare ad un foglio di carta gettato sul fuoco, che si accende come il carbone sul quale è stato gettato, ma agli orli, dopo la vampa, si accartoccia e si spegne in un color piombo bluastro che finisce in un grigio perlaceo quasi bianco.

«Caldo», sentenzia Pietro accennando il nuvolone che copre l’occidente di quei colori. «Caldo. Non acqua. Quella è nebbia, non nuvola. Io questa notte dormo nella barca per avere più fresco».

«No. Questa notte andiamo fra gli uliveti. Ho bisogno di parlarvi. Ormai Giuda è tornato. È tempo di parlare. Conosco un posto ventilato. Vi staremo bene. Alzatevi e andiamo».

«È lontano?», chiedono prendendo i mantelli.

«No. Molto vicino. A un trar di frombola dall’ultima casa.

Potete lasciare i mantelli. Però prendete esca e acciarino per vederci nel rientrare».

Escono dalla stanza alta e scendono la scaletta dopo avere salutato il padrone e la moglie che frescheggiano sul terrazzo.

Gesù volta risolutamente le spalle al lago e, traversato il paese, fa un duecento o trecento metri fra gli ulivi di una prima collinetta che è alle spalle del paese. Si ferma su un ciglio che, per la sua posizione sporgente e libera da ostacoli, gode di tutta l’aria possibile a godersi in quella notte d’afa.

265.2

«Sediamo e prestatemi attenzione. È venuta l’ora della vostra evangelizzazione. Sono a metà circa della mia vita pubblica per preparare i cuori al mio Regno. Ora è tempo che anche i miei apostoli prendano parte alla preparazione di questo Regno. I re fanno così quando hanno deciso la conquista di un regno. Prima indagano e avvicinano persone per sentire le reazioni e lavorarle all’idea che perseguono. Poi estendono l’opera preparatoria con messi fidati, mandati nel paese da conquistare. E sempre più ne mandano finché tutto il paese è noto nelle sue particolarità geografiche e morali. Poi, fatto questo, il re porta a compimento l’opera proclamandosi re di quel luogo e incoronandosi tale. E sangue scorre per fare questo. Perché le vittorie costano sempre del sangue…».

«Noi siamo pronti a combattere per Te e a versare il nostro sangue», promettono unanimemente gli apostoli.

«Io non verserò altro sangue che quello del Santo e dei santi».

«Vuoi iniziare dal Tempio la conquista, irrompendo nell’ora dei sacrifici?…».

«Non divaghiamo, amici. Il futuro lo saprete a suo tempo. Ma non fremete d’orrore. Vi assicuro che non sconvolgerò le cerimonie con la violenza di una irruzione. Eppure saranno sconvolte e vi sarà una sera in cui il terrore impedirà la preghiera rituale. Il terrore dei peccatori. Ma Io, quella sera, sarò in pace. In pace con lo spirito mio e col mio corpo. Una pace totale, beata…».

Gesù guarda uno per uno i suoi dodici, ed è come guardasse la stessa pagina per dodici volte e vi leggesse per dodici volte la parola che vi è scritta: incomprensione. Sorride e prosegue.

265.3

«Dunque ho deciso di mandarvi per penetrare più avanti e più ampiamente di quanto possa fare Io da solo. Però fra il mio modo di evangelizzare e il vostro vi saranno differenze prudenziali che Io metto per non portarvi a difficoltà troppo forti, in pericoli troppo seri per la vostra anima e anche per il vostro corpo, e per non nuocere all’opera mia.

Voi non siete ancora formati al punto di poter avvicinare chicchessia senza averne danno o senza fargli danno, e tanto meno siete eroici al punto di sfidare il mondo per l’Idea andando incontro alle vendette del mondo. Perciò, andando a predicarmi non andate fra i gentili e non entrate nelle città dei samaritani, ma andate dalle pecorelle sperdute della casa d’Israele. Vi è tanto da fare anche fra queste, perché in verità vi dico che le turbe, che vi paiono tante intorno a Me, sono la centesima parte di quelle che in Israele ancora attendono il Messia e non lo conoscono né sanno che è vivente. Portate a queste la fede e la conoscenza di Me.

Nel vostro cammino predicate dicendo: “Il Regno dei Cieli è vicino”. Sia questo l’annuncio base. Su questo appoggiate tutta la vostra predicazione. Tanto avete sentito parlare del Regno da Me! Non avete che a ripetere ciò che Io vi ho detto. Ma l’uomo, per essere attirato e convinto sulle verità spirituali, ha bisogno di dolcezze materiali, come fosse un eterno bambino che non studia una lezione e non impara un mestiere se non è allettato da un dolce della mamma o un premio del maestro di scuola o del maestro del mestiere. Io, perché voi abbiate il mezzo per essere creduti e cercati, vi concedo il dono del miracolo…».

Gli apostoli scattano in piedi, meno Giacomo d’Alfeo e Giovanni, urlando, protestando, esaltandosi, ognuno a seconda del temperamento. Veramente, che si pavoneggi nell’idea del miracolo da fare non c’è che l’Iscariota che, con quel po’ po’ di conto che ha sull’anima di una accusa falsa e interessata, esclama:

«Era ora che noi pure si facesse questo per avere un minimo di autorità sulle turbe!».

Gesù lo guarda ma non dice nulla. Pietro e lo Zelote, che stanno dicendo: «No, Signore! Noi non siamo degni di tanto! Ciò spetta ai santi», dànno sulla voce a Giuda, dicendo lo Zelote: «Come ti permetti di fare rimprovero al Maestro, uomo stolto e orgoglioso?», e Pietro: «Il minimo? E che vuoi fare più del miracolo? Diventare Dio tu pure? Hai lo stesso prurito di Lucifero?».

«Silenzio!», intima Gesù.

E prosegue: «Vi è una cosa che è ancor più del miracolo e che convince ugualmente le folle e con maggiore profondità e durata: una vita santa. Ma da questa voi siete ancora lontani, e tu, Giuda, più lontano degli altri. Ma lasciatemi parlare perché è una lunga istruzione.

265.4

Andate perciò guarendo gli infermi, mondando i lebbrosi, risuscitando i morti del corpo o dello spirito, perché corpo e spirito possono essere ugualmente infermi, lebbrosi, morti. E voi anche sapete come si fa ad operare miracolo: con una vita di penitenza, una preghiera fervente, un sincero desiderio di far brillare la potenza di Dio, un’umiltà profonda, una viva carità, una accesa fede, una speranza che non si turba per difficoltà di sorta. In verità vi dico che tutto è possibile a chi ha in sé questi elementi. Anche i demoni fuggiranno di fronte al Nome del Signore detto da voi, avendo in voi quanto ho detto. Questo potere vi viene dato da Me e dal Padre nostro. Non si compera con nessuna moneta. Solo il nostro volere lo concede e solo la vita giusta lo mantiene. Ma, come vi è dato gratis, così gratuitamente datelo agli altri, ai bisognosi di esso. Guai a voi se avvilirete il dono di Dio facendolo servire per impinguare la vostra borsa. Non è vostra potenza, è potenza di Dio. Usatela, ma non ve ne appropriate dicendo: “È mia”. Come vi viene data, così vi può essere tolta.

Simone di Giona poco fa ha detto a Giuda di Simone: “Hai tu lo stesso prurito di Lucifero?”. Ha detto una giusta defini zione. Dire: “Io faccio ciò che fa Dio perché io sono come Dio” è imitare Lucifero. E il suo castigo è noto. Come noto è ciò che avvenne ai due che nel paradiso terrestre mangiarono il frutto proibito, per istigazione dell’Invidioso, che voleva mettere altri infelici nel suo Inferno, oltre ai ribelli angelici che già vi erano, ma anche per prurito loro proprio di superbia perfetta.

Unico frutto che vi è lecito prendere da ciò che fate sono le anime che col miracolo conquisterete al Signore e che al Signore vanno date. Ecco le vostre monete. Non altre. Nell’altra vita ne godrete il tesoro.

265.5

Andate senza ricchezze. Non portate con voi né oro, né argento, né monete nelle vostre cinture, non sacca da viaggio con due o più vesti e doppi calzari, né bastone da pellegrino, né armi da uomo. Perché le vostre visite apostoliche per ora saranno corte, ed ogni vigilia del sabato ci ritroveremo e potrete deporre le vesti sudate senza avere bisogno di portarvi dietro il ricambio. Non occorre il bastone perché qui dolce è il cammino, e ciò che serve su colli e pianure è ben diverso da ciò che serve nei deserti e sui monti alti. Non occorrono armi. Queste sono buone per l’uomo che non conosce la santa povertà e ignora il divino perdono. Ma voi non avete tesori da tutelare e difendere dai ladroni. Unico da temere, unico ladrone per voi, è Satana. Ed esso si vince con la costanza e la preghiera, non con spade e pugnali.

A chi vi offende perdonate. Se vi spogliassero del mantello, date anche la veste. Rimaneste anche nudi affatto per mitezza e distacco dalle ricchezze, non scandalizzerete gli angeli del Signore e neppure l’infinita Castità di Dio, perché la vostra carità vestirebbe di oro il vostro corpo nudo, e la mitezza vi farebbe ornata cintura, e il perdono verso il ladrone vi darebbe manto e corona regale. Sareste perciò vestiti meglio di un re. E non di stoffe corruttibili, ma di materie incorruttibili.

Non abbiate preoccupazioni per il vostro nutrimento. Avrete sempre quanto è appropriato alla vostra condizione e al vostro ministero, perché l’operaio è degno del nutrimento che gli viene porto. Sempre. E se gli uomini non provvedessero, Dio provvederebbe al suo operaio. Già vi ho mostrato che per vivere e per predicare non è necessario avere i ventri colmi del cibo ingurgitato. Ciò serve agli animali immondi, la cui missione è quella di ingrassare, per essere uccisi per ingrassare gli uomini. Ma voi non dovete che impinguare lo spirito vostro e altrui di cibi sapienziali. E la Sapienza si illumina ad una mente che la crapula non rende ottusa e ad un cuore che si nutre di cose soprannaturali. Voi non siete mai stati tanto eloquenti come dopo il ritiro sul monte[1]. E allora mangiaste solo quanto era necessario per non morire. Eppure al termine del ritiro eravate forti e ilari come non mai. Non è forse vero?

265.6

In qualunque città o luogo entrerete, informatevi che vi sia chi meriti di accogliervi. Non perché siete Simone, o Giuda, o Bartolomeo, o Giacomo, o Giovanni, e così via. Ma perché siete i messi del Signore. Foste anche stati dei rifiuti, degli assassini, dei ladri, dei pubblicani, pentiti ora e al mio servizio, meritate rispetto perché miei messi. Dico più ancora. Dico: guai a voi se avete l’apparenza di miei messi e nell’interno siete abbietti e insatanassati. Guai a voi! L’inferno è ancor poco per quello che meritate per il vostro inganno. Ma anche foste contemporaneamente messi di Dio in palese, e rifiuti, pubblicani, ladri, assassini in occulto, o anche un sospetto fosse nei cuori verso di voi, una quasi certezza, vi va dato ancora onore e rispetto perché siete miei messi. L’occhio dell’uomo deve sorpassare il mezzo e vedere il messo e il fine, vedere Dio e la sua opera al di là del mezzo troppo spesso manchevole. Solo in casi di colpa grave, ledente la fede dei cuori, Io per ora, poi chi mi succederà, provvederanno a recidere il membro guasto. Perché non è lecito che per un sacerdote demonio si perdano anime di fedeli. Non sarà mai lecito, per nascondere le piaghe nate nel corpo apostolico, permettere sopravvivenza in esso di corpi incancreniti che col loro aspetto ripugnante allontanano e col loro fetore demoniaco avvelenano.

Voi dunque vi informerete quale è la famiglia di vita più retta, là dove le donne sanno stare ritirate e i costumi sono castigati. E là entrerete e dimorerete finché non partiate dal luogo. Non imitate i fuchi che, dopo aver succhiato un fiore, passano ad altro più nutriente. Voi, sia che siate capitati fra persone di buon letto e ricca mensa, o sia che siate capitati in umile famiglia ricca solo di virtù, rimanete dove siete. Non cercate mai il “meglio” per il corpo che perisce. Ma, anzi, date ad esso sempre il peggio, riserbando tutti i diritti allo spirito. E, ve lo dico perché è bene lo facciate, date, sol che lo possiate fare, la preferenza ai poveri per la vostra sosta. Per non umiliarli, per ricordo di Me che sono e resto povero e di esser povero me ne vanto, e anche perché i poveri sono sovente migliori dei ricchi. Troverete sempre poveri giusti, mentre raro sarà trovare un ricco senza ingiustizia. Non avete perciò la scusa di dire: “Non ho trovato bontà altro che nei ricchi” per giustificare la vostra smania di benessere.

Nell’atto di entrare nella casa salutate col mio saluto, che è il più dolce che vi sia. Dite: “La pace sia con voi. La pace sia in questa casa”, oppure “la pace venga in questa casa”. Infatti voi, messi di Gesù e della Buona Novella, portate con voi la pace, e la vostra venuta in un luogo è far venire la pace in esso. Se la casa ne è degna, la pace verrà e permarrà in essa; se non ne è degna, la pace tornerà a voi. Però badate di essere voi pacifici onde avere Dio come vostro Padre. Un padre aiuta sempre. E voi, aiutati da Dio, farete tutto, e tutto bene.

Può darsi anche, anzi certo avverrà, che vi sarà città o casa che non vi ricevono e non vogliono ascoltare le vostre parole cacciandovi o deridendovi, o anche inseguendovi a colpi di pietra come profeti noiosi. E qui avrete più che mai bisogno di esser pacifici, umili, miti per abito di vita. Perché altrimenti l’ira prenderà il sopravvento e voi peccherete scandalizzando e aumentando l’incredulità dei convertendi. Mentre, se riceverete l’offesa di esser cacciati, derisi, inseguiti, con pace, voi convertirete con la predica più bella: quella silenziosa della virtù vera. Ritroverete un giorno i nemici di oggi sul vostro cammino e vi diranno: “Vi abbiamo cercato perché il vostro modo di agire ci ha fatti persuasi della Verità che annunciate. Vogliate perdonarci e accoglierci per discepoli. Perché noi non vi conoscevamo, ma ora vi conosciamo per santi. Perciò, se santi siete, dovete essere i messi di un santo, e noi crediamo ora in Lui”. Ma, nell’uscire dalla città o casa dove non siete stati accolti, scuotete da voi anche la polvere dei vostri calzari, acciò la superbia e la durezza di quel luogo non si apprenda neppure alle vostre suole. In verità vi dico: nel giorno del Giudizio, Sodoma e Gomorra saranno trattate meno duramente di quella città.

265.7

Ecco: Io vi mando come pecore fra i lupi. Siate dunque prudenti come le serpi e semplici come le colombe. Perché voi sapete come il mondo, che in verità è più di lupi che di pecore, usa anche con Me che sono il Cristo. Io posso difendermi col mio potere e lo farò finché non è l’ora del trionfo temporaneo del mondo. Ma voi non avete questo potere e vi necessita maggior prudenza e semplicità. Maggiore accortezza, perciò, per evitare per ora carceri e flagellazioni.

In verità voi, per ora, nonostante le vostre proteste di volere dare il sangue per Me, non sopportate neppure uno sguardo ironico o iracondo. Poi verrà un tempo in cui sarete forti come eroi contro tutte le persecuzioni, forti più di eroi, di un eroismo inconcepibile secondo il mondo, inspiegabile, e verrà detto “follia”. No, che follia non sarà! Sarà l’immedesimazione per forza di amore dell’uomo con l’Uomo Dio, e voi saprete fare ciò che Io avrò già fatto. Per capire questo eroismo occorrerà vederlo, studiarlo e giudicarlo da piani ultraterreni. Perché è cosa soprannaturale che esula da tutte le restrizioni della natura umana. I re, i re dello spirito saranno i miei eroi, in eterno re ed eroi…

In quel tempo vi arresteranno mettendovi le mani addosso, trascinandovi davanti ai tribunali, davanti ai presidi e ai re, onde vi giudichino e vi condannino per il grande peccato, agli occhi del mondo, di essere i servi di Dio, i ministri e tutori del Bene, i maestri delle virtù. E per essere questo sarete flagellati e in mille guise puniti, fino ad essere uccisi. E voi renderete testimonianza di Me ai re, ai presidi, alle nazioni, confessando col sangue che voi amate Cristo, il Figlio vero di Dio vero.

Quando sarete nelle loro mani, non vi mettete in pena su ciò che avete a rispondere e di quanto avrete a dire. Nessuna pena abbiate allora che non sia quella dell’afflizione verso i giudici e gli accusatori che Satana travia al punto da renderli ciechi alla Verità. Le parole da dire vi saranno date in quel momento. Il Padre vostro ve le metterà sulle labbra, perché allora non sarete voi che parlerete per convertire alla Fede e professare la Verità, ma sarà lo Spirito del Padre vostro quello che parlerà in voi.

265.8

Allora il fratello darà la morte al fratello, il padre al figlio, e i figli insorgeranno contro i genitori e li faranno morire. No, non tramortite e non vi scandalizzate! Rispondete a Me. Per voi è più grande delitto uccidere un padre, un fratello, un figlio, o Dio stesso?».

«Dio non si può uccidere», dice secco Giuda Iscariota.

«È vero. È Spirito imprendibile», conferma Bartolomeo. E gli altri, pur tacendo, sono dello stesso parere.

«Io sono Dio, e Carne sono», dice calmo Gesù.

«Nessuno pensa ad ucciderti», ribatte l’Iscariota.

«Vi prego, rispondete alla mia domanda».

«Ma è più grave uccidere Dio! Si intende!».

«Ebbene, Dio sarà ucciso dall’uomo, nella Carne dell’Uomo Dio e nell’anima degli uccisori dell’Uomo Dio. Dunque, come si giungerà a questo delitto senza orrore in chi lo compie, parimenti si giungerà al delitto dei padri, dei fratelli, dei figli, contro i figli, i fratelli, i padri.

265.9

Sarete odiati da tutti a causa del mio Nome. Ma chi avrà perseverato fino alla fine sarà salvo. E quando vi perseguiteranno in una città, fuggite in un’altra. Non per viltà, ma per dare tempo alla neonata Chiesa di Cristo di giungere ad età non più di lattante debole e inetto, ma ad una età maggiore in cui sarà capace di affrontare la vita e la morte senza temere Morte. Quelli che lo Spirito consiglierà a fuggire, fuggano. Come Io sono fuggito quando ero pargolo. In verità, nella vita della mia Chiesa si ripeteranno tutte le vicende della mia vita d’uomo. Tutte. Dal mistero del suo formarsi all’umiltà dei primi tempi, ai turbamenti e insidie date dai feroci, alla necessità di fuggire per continuare a esistere, dalla povertà e dal lavoro indefesso fino a molte altre cose che Io vivo attualmente, che patirò in seguito, prima di giungere al trionfo eterno. Quelli invece che lo Spirito consiglia di rimanere, restino. Perché, anche se cadranno uccisi, essi vivranno e saranno utili alla Chiesa. Perché è sempre bene ciò che lo Spirito di Dio consiglia.

265.10

In verità vi dico che non finirete, voi e chi vi succederà, di percorrere le vie e le città di Israele prima che venga il Figlio dell’uomo. Perché Israele, per un suo tremendo peccato, sarà disperso come pula investita da un turbine e sparso per tutta la terra, e secoli e millenni, uno dopo un altro uno, e oltre, si succederanno prima che sia di nuovo raccolto sull’aia di Areuna Gebuseo[2]. Tutte le volte che lo tenterà, prima dell’ora segnata, sarà nuovamente preso dal turbine e disperso, perché Israele dovrà piangere il suo peccato per tanti secoli quante sono le stille che pioveranno dalle vene dell’Agnello di Dio immolato per i peccati del mondo. E la Chiesa mia dovrà pure, essa che sarà stata colpita da Israele in Me e nei miei apostoli e discepoli, aprire braccia di madre e cercare di raccogliere Israele sotto il suo manto come una chioccia fa coi pulcini sviati. Quando Israele sarà tutto sotto il manto della Chiesa di Cristo, allora Io verrò.

265.11

Ma queste saranno le cose future. Parliamo delle immediate.

Ricordatevi che il discepolo non è da più del Maestro, né il servo da più del Padrone. Perciò basti al discepolo di essere come il Maestro, ed è già immeritato onore; e al servo di essere come il Padrone, ed è già soprannaturale bontà concedervi che ciò sia. Se hanno chiamato Belzebù il padrone di casa, come chiameranno i suoi servi? E potranno i servi ribellarsi se il Padrone non si ribella, non odia e maledice, ma calmo nella sua giustizia continua la sua opera, trasferendo il giudizio ad altro momento, quando, dopo avere tutto tentato per persuadere, avrà visto in essi l’ostinazione nel Male? No. Non potranno i servi fare ciò che non fa il Padrone, ma bensì imitarlo, pensando che essi sono anche peccatori mentre Egli era senza peccato. Non temete dunque quelli che vi chiameranno: “demoni”. La verità, verrà un giorno che sarà nota e si vedrà allora chi era il “demonio”. Se voi o loro.

Non c’è niente di nascosto che non si abbia a rivelare, e niente di segreto che non si abbia a sapere. Quello che ora Io vi dico nelle tenebre e in segreto, perché il mondo non è degno di sapere tutte le parole del Verbo — non è ancora degno di questo, né è ora di dirlo anche agli indegni — voi, quando sarà l’ora che tutto deve esser noto, ditelo nella luce, dall’alto dei tetti gridate ciò che ora Io vi sussurro più all’anima che all’orecchio. Perché allora il mondo sarà stato battezzato dal Sangue, e Satana avrà contro uno stendardo per cui il mondo potrà, volendo, comprendere i segreti di Dio, mentre Satana non potrà nuocere altro che su chi desidera il morso di Satana e lo preferisce al mio bacio. Ma otto parti su dieci del mondo non vorranno comprendere. Solo le minoranze saranno volonterose di sapere tutto per seguire tutto che è mia Dottrina. Non importa. Siccome non si può separare queste due parti sante dalla massa ingiusta, predicate anche dai tetti la mia Dottrina, predicatela dall’alto dei monti, sui mari senza confine, nelle viscere della Terra. Se anche gli uomini non l’ascolteranno, raccoglieranno le divine parole gli uccelli ed i venti, i pesci e le onde, e ne serberanno l’eco le viscere del suolo per dirlo alle interne sorgenti, ai minerali, ai metalli, e ne gioiranno tutti, perché essi pure sono creati da Dio per essere di sgabello ai miei piedi e di gioia al mio cuore.

Non temete coloro che uccidono il corpo ma non possono uccidere l’anima, ma temete solo quello che può mandare a perdizione la vostra anima e ricongiungere nell’ultimo Giudizio questa al risorto corpo, per gettarli nei fuochi d’Inferno. Non temete. Non si vendono forse due passeri per un soldo? Eppure, se il Padre non lo permette, non uno di essi cadrà nonostante tutte le insidie dell’uomo. Non temete dunque. Voi siete noti al Padre. Noti gli sono nel loro numero anche i capelli che avete sul capo. Voi siete dappiù di molti passeri! Ed Io vi dico che chi mi riconoscerà davanti agli uomini, anche Io lo riconoscerò davanti al Padre mio che è nei Cieli. Ma chi mi rinnegherà davanti agli uomini, anche Io lo rinnegherò davanti al Padre mio. Riconoscere qui è per seguire e praticare; rinnegare è per abbandonare la mia via per viltà, per concupiscenza triplice, o per calcolo meschino, per affetto umano verso uno dei vostri, contrari a Me. Perché ci sarà questo.

265.12

Non pensate che Io sia venuto a mettere concordia sulla Terra e per la Terra. La mia pace è più alta delle calcolate paci per il barcamenare di ogni giorno. Non sono venuto a mettere la pace, ma la spada. La spada tagliente per recidere le liane che trattengono nel fango e aprire le vie ai voli nel soprannaturale. Perciò Io sono venuto a dividere il figlio dal padre, la figlia dalla madre, la nuora dalla suocera. Perché Io sono Colui che regna e ha ogni diritto sui suoi sudditi. Perché nessuno è più grande di Me nei diritti sugli affetti. Perché in Me si accentrano tutti gli amori sublimandosi, ed Io sono Padre, Madre, Sposo, Fratello, Amico, e vi amo come tale, e come tale vado amato. E quando dico: “Voglio”, nessun legame può resistere e la creatura è mia. Io col Padre l’ho creata, Io da Me stesso la salvo, Io ho il diritto di averla.

In verità i nemici dell’uomo sono gli uomini oltre che i demoni; e i nemici dell’uomo nuovo, del cristiano, saranno quelli di casa, coi loro lamenti, minacce o suppliche. Chi però d’ora in poi amerà il padre e la madre più di Me non è degno di Me; chi ama il figlio o la figlia più di Me non è degno di Me. Chi non prende la sua croce quotidiana, complessa, fatta di rassegnazioni, di rinunce, di ubbidienze, di eroismi, di dolori, di malattie, di lutti, di tutto quello che manifesta la volontà di Dio o una prova dell’uomo, e con essa non mi segue, non è degno di Me. Chi tiene conto della sua vita terrena più di quella spirituale perderà la Vita vera. Chi avrà perduto la sua vita terrena per amore mio la ritroverà eterna e beata.

265.13

Chi riceve voi riceve Me. Chi riceve Me riceve Colui che mi ha mandato. Chi riceve un profeta come profeta riceverà premio proporzionato alla carità data al profeta, chi un giusto come giusto riceverà un premio proporzionato al giusto. E ciò perché chi riconosce nel profeta il profeta è segno che è profeta lui pure, ossia molto santo perché tenuto fra le braccia dallo Spirito di Dio, e chi avrà riconosciuto un giusto come giusto dimostra di essere lui stesso giusto, perché le anime simili si riconoscono. Ad ognuno dunque sarà dato secondo giustizia.

Ma a chi avrà dato anche un solo calice d’acqua pura ad uno dei miei servi, fosse anche il più piccolo — e sono servi di Gesù tutti quelli che lo predicano con una vita santa, e possono esserlo i re come i mendicanti, i sapienti come coloro che non sanno nulla, i vecchi come i pargoli, perché in tutte le età e le classi si può essere miei discepoli — chi avrà dato ad un mio discepolo anche un calice d’acqua in mio nome e perché mio discepolo, in verità vi dico che non perderà la sua ricompensa.

265.14

Ho detto. Ora preghiamo e poi andiamo a casa. All’alba partirete e così: Simone di Giona con Giovanni, Simone Zelote con Giuda Iscariota, Andrea con Matteo, Giacomo d’Alfeo con Tommaso, Filippo con Giacomo di Zebedeo, Giuda mio fratello con Bartolomeo. Questa settimana così. Poi darò il nuovo ordine. Preghiamo».

E pregano ad alta voce…


Notes

  1. votre retraite sur la montagne pour l’élection des apôtres, aux chapitres 164-165.
  2. l’aire d’Arauna le Jébuséen rappelle la fin d’un fléau voulu par le Seigneur, en 2 S 24, 16-25 ; 1 Ch 21, 15-30.

Note

  1. il ritiro sul monte per l’elezione apostolica, nei capitoli 164-165.
  2. l’aia di Areuna Gebuseo ricorda la fine di un flagello voluto dal Signore, in: 2 Samuele 24, 16-25; 1 Cronache 21, 15-30.