Gli Scritti di Maria Valtorta

288. Le discours aux habitants de Gérasa, et l’éloge d’une femme à la Mère de Jésus.

288. Discorso ai cittadini di Gerasa e lode di una donna alla Madre di Gesù.

288.1

Il croyait être inconnu ! Quand, le lendemain matin, il pose le pied hors du magasin d’Alexandre, il trouve déjà des personnes qui l’attendent. Jésus est avec les seuls apôtres : les femmes et les disciples sont restés à la maison à se reposer. Les gens le saluent et l’entourent en lui disant qu’ils le connaissent parce qu’ils ont entendu parler un homme guéri de la possession diabolique. Ce dernier est actuellement absent parce qu’il est parti avec deux disciples passés par là quelques jours auparavant.

Jésus écoute avec bienveillance tous ces discours, en marchant à travers la ville qui présente souvent des zones où l’on entend un furieux fracas de chantiers. Maçons, terrassiers, tailleurs de pierres, forgerons, menuisiers travaillent à construire, à aplanir ou à combler des terrains de niveaux différents, à dégrossir des pierres pour les murs, à travailler le fer pour différents usages, à scier, à raboter, à façonner des pieux avec des troncs robustes.

Jésus passe et regarde, il franchit un pont jeté sur un petit torrent bruyant qui passe juste au milieu de la ville ; les maisons se sont alignées sur les deux rives avec la prétention de former un quai. Il monte ensuite vers la partie haute de la cité qui est un peu en dénivellation, de sorte que le côté sud-ouest est plus élevé que le côté nord-est, mais tous deux sont plus hauts que le centre de la ville, coupée en deux par le petit cours d’eau.

La vue est belle à l’endroit où s’est arrêté Jésus. On voit toute l’agglomération, relativement grande ; par-derrière, à l’orient, au midi et à l’occident, se trouve un fer à cheval de collines en pente douce toutes vertes, alors qu’au nord la vue s’étend sur une plaine découverte et vaste qui présente à l’horizon un relief léger qu’on peut difficilement appeler collines, tout blondi par le soleil matinal. Il dore les pampres jaunâtres des vignes plantées sur cette vague de terrain comme s’il voulait adoucir la mélancolie des feuilles d’automne par le faste d’une couche de dorure.

288.2

Jésus s’émerveille et les habitants de Gérasa restent à le regarder. Jésus les conquiert en leur disant :

« Votre ville est très belle. Rendez-la belle aussi de justice et de sainteté. Les collines, le ruisseau, la verte plaine, c’est Dieu qui vous les a donnés. Rome vous aide maintenant à vous doter des maisons et de beaux édifices, mais il revient à vous seuls de donner à Gérasa le nom de ville sainte et juste.

Une ville est ce qu’en font ses habitants, parce qu’elle est une partie de la société enclose dans des murs, mais ce qui fait la ville, ce sont les habitants. La ville en elle-même ne pèche pas. Le ruisseau, le pont, les maisons, les tours ne peuvent pécher. C’est de la matière sans âme. Mais ceux qui peuvent pécher, ce sont ceux qui habitent à l’intérieur des murailles, dans les maisons, dans les boutiques, ceux qui passent sur le pont et ceux qui se baignent dans le ruisseau. On dit d’une ville san s foi ni loi : “ C’est une ville très mauvaise. ” Mais c’est une expression incorrecte : ce n’est pas la ville qui est mauvaise, ce sont ses habitants.

Ces individus qui forment, en s’unissant, une seule communauté, multiple et pourtant unique, c’est cela qui mérite le nom de ville. Maintenant, écoutez. Si dans une ville dix mille habitants sont bons et que mille seulement ne le sont pas, pourrait-on dire que cette ville est mauvaise ? Non. De même, si dans une ville de dix mille habitants, il y a beaucoup de partis et que chacun tend à faire prévaloir le sien, peut encore dire que cette ville est unie ? Non. Et pensez-vous que cette ville sera prospère ? Non, elle ne le sera pas.

Vous, habitants de Gérasa, vous êtes maintenant tous unis par le désir de faire de votre ville un chef d’œuvre. Et vous y parviendrez, parce que tous vous voulez la même chose et vous rivalisez entre vous pour atteindre ce but. Mais s’il s’élevait demain des partis différents parmi vous et que l’un vienne à dire : “ Non, il vaut mieux s’étendre vers l’occident ”, et un autre : “ Pas du tout ! Nous irons vers le nord du côté de la plaine ”, et un troisième : “ Ni ici, ni là. Nous voulons nous grouper au centre près du ruisseau ”, qu’arriverait-il ? Il arriverait que les travaux commencés s’arrêteraient, que ceux qui prêtent des capitaux les retireraient et que ceux qui ont l’intention de s’établir ici s’en iraient dans une autre localité plus unie, et ce qui est déjà fait tomberait en ruines parce que cela serait exposé aux intempéries sans être terminé à cause des divisions des habitants. C’est ainsi, oui ou non ? Vous dites que oui, et vous avez raison. Il faut donc l’entente de tous les habitants pour faire le bien de la ville et par conséquent des habitants, car dans une société son bien propre fait le bien-être de ceux qui la composent.

288.3

Mais il n’y a pas seulement la société à laquelle vous pensez, la société de ceux qui appartiennent à la même ville, ou au même pays, ou la petite et chère société de la famille. Il est une société plus vaste, infinie : celle des âmes.

Nous tous qui sommes vivants, nous avons une âme. Cette âme ne meurt pas avec le corps, mais lui survit éternellement. L’idée du Dieu Créateur, qui a donné une âme à l’homme, était que toutes les âmes humaines se rassemblent en un même lieu : le Ciel, qui constitue le Royaume des Cieux dont le monarque est Dieu et dont les sujets bienheureux auraient été les hommes, après une vie sainte et une paisible dormition. Satan est venu diviser et bouleverser, pour détruire et affliger Dieu et les âmes. Il a apporté le péché dans les cœurs et avec lui la mort pour les corps au terme de l’existence, espérant par là donner la mort aux âmes aussi. Leur mort, c’est la damnation, qui est encore existence, certes, mais une existence dépourvue de ce qui est la vraie vie et la joie éternelle, autrement dit la vision béatifique de Dieu et son éternelle possession dans la lumière éternelle. Et l’humanité se divisa dans ses volontés comme une société se divise en partis contraires. Et en agissant ainsi, elle alla à sa perdition.

Je l’ai dit[1] ailleurs à ceux qui m’accusaient de chasser les démons avec l’aide de Belzébuth : “ Tout royaume divisé en lui-même ira à sa ruine. ” En effet, si Satan se chassait lui-même, son royaume de ténèbres et lui iraient à leur ruine.

Moi, en raison de l’amour que Dieu a pour l’humanité créée par lui, je suis venu rappeler qu’un seul Royaume est saint : celui des Cieux. Je suis venu le prêcher pour que les meilleurs ac­courent vers lui. Ah ! Je voudrais que tous, même les plus mauvais, y viennent en se convertissant, en se délivrant du démon qui les tient manifestement esclaves, par les possessions, non seulement spirituelles mais aussi corporelles, ou secrètement dans celles qui ne sont que spirituelles. C’est pour cela que je vais, guérissant les malades, chassant les démons des corps possédés, convertissant les pécheurs, pardonnant au nom du Seigneur, instruisant en vue du Royaume, accomplissant des miracles pour vous persuader de mon pouvoir et de mon union avec Dieu. Car on ne peut faire des miracles si on n’a pas Dieu pour ami. C’est pourquoi, si je chasse les démons par le doigt de Dieu, si je guéris les malades, si je purifie les lépreux, si je convertis les pécheurs, si j’annonce le Royaume, si j’enseigne comment y parvenir, si j’y appelle au nom de Dieu, et si la bienveillance de Dieu est clairement et manifestement avec moi – seuls les ennemis déloyaux peuvent dire le contraire –, tout cela est le signe que le Royaume de Dieu est arrivé parmi vous et doit être construit, car voici venue l’heure de sa fondation.

288.4

Comment le Royaume de Dieu se fonde-t-il dans le monde et dans les cœurs ? Par le retour à la Loi mosaïque et par sa connaissance exacte si on l’ignore, et surtout par l’application totale de la Loi à soi-même, dans tout événement et à tout moment de la vie. Quelle est cette Loi ? Est-elle sévère au point d’en être impraticable ? Non. C’est un ensemble de dix préceptes saints et faciles que l’homme moralement bon, vraiment bon, a conscience qu’il faut observer, même s’il est enseveli sous l’inextricable toit végétal des forêts les plus impénétrables de l’Afrique mysté­rieuse. Elle dit :

“ Je suis le Seigneur ton Dieu et il n’y a pas d’autre Dieu que moi.

Ne prononcez pas le Nom du Seigneur inutilement.

Respectez le sabbat selon le commandement de Dieu et le besoin de la créature.

Honorez votre père et votre mère afin de vivre longuement et d’obtenir du bien sur la terre et dans le Ciel.

Ne tuez pas.

Ne volez pas.

Ne commettez pas d’adultère.

Ne portez pas de faux témoignages contre votre prochain.

Ne désirez pas la femme d’autrui.

N’enviez pas ce que possède autrui. ”

Quel est l’homme à l’âme bonne, même si c’est un sauvage, qui n’en vient pas à se dire à la vue de ce qui l’entoure : “ Tout cela n’a pu se faire tout seul. Il y a donc Quelqu’un de plus puissant que la nature et que l’homme lui-même, qui a fait cela ” ? Et il adore cet Etre puissant dont il connaît ou ne connaît pas le Nom très saint, mais dont il pressent l’existence. Il en a un tel respect que, en prononçant le nom qu’il lui a donné ou qu’on lui a appris à dire pour le nommer, il tremble de crainte et a conscience de le prier rien qu’à le nommer avec révérance. En fait, c’est une prière de prononcer le Nom de Dieu dans l’intention de l’adorer ou de le faire connaître à ceux qui l’ignorent.

De même aussi par simple prudence morale, tout homme sent qu’il doit accorder du repos à ses membres pour qu’ils résistent tant que dure la vie. Avec plus de raison, l’homme qui n’ignore pas le Dieu d’Israël, le Créateur et Seigneur de l’univers, a conscience qu’il doit consacrer ce repos animal au Seigneur pour ne pas être semblable à une bête de somme fatiguée, qui se repose sur sa litière en mâchant de l’avoine entre ses dents robustes.

Le sang lui-même crie amour pour ceux dont il est venu et nous le constatons dans ce petit âne qui court en ce moment en brayant à la rencontre de sa mère qui revient du marché. Il jouait dans le troupeau et, à sa vue, il se rappelle avoir été allaité, léché affectueusement, défendu, réchauffé par sa mère. Et vous voyez ? De son tendre naseau, il lui caresse le cou et saute de joie en frottant sa jeune croupe contre le flanc qui l’a porté. Aimer ses parents, c’est un devoir et un plaisir. Il n’y a pas d’animal qui n’aime celui qui l’a engendré. Eh quoi ? L’homme serait au-dessous du ver qui vit dans la boue ?

L’homme moralement bon ne tue pas. La violence lui inspire du dégoût. Il a conscience qu’il n’est pas permis d’ôter la vie à qui que ce soit, car Dieu seul, qui la lui a donnée, a le droit de l’enlever. Et il se refuse à l’homicide.

De même, l’homme moralement sain ne s’empare pas des biens d’autrui. Il préfère le pain mangé avec une conscience tran­quille auprès de la fontaine argentine à un succulent rôti qui est le produit d’un vol. Il préfère dormir sur le sol avec la tête sur une pierre et au-dessus de la tête, les étoiles amies qui pleuvent la paix et le réconfort sur une conscience honnête, au sommeil troublé sur un lit volé.

Et s’il est moralement sain, il ne désire pas d’autres femmes que la sienne, il n’entre pas lâchement dans le lit d’autrui pour le souiller. Mais dans la femme de son ami, il voit une sœur et n’a pas pour elle les regards et le désir que l’on n’a pas pour une sœur.

L’homme dont l’âme est droite, même seulement de par sa nature, sans autre connaissance du bien que celle que lui donne une conscience droite, ne se permet jamais de porter un témoignage qui lèse la vérité car cela lui paraît semblable à l’homicide et au vol, et il en est bien ainsi. Mais ses lèvres sont honnêtes comme son cœur et il n’a pas de regards pour désirer la femme d’autrui. Il n’en a même pas le désir, parce qu’il sait que le désir est ce qui pousse au péché. Et il n’a pas d’envie parce qu’il est bon. L’homme bon n’envie jamais. Il est content de son sort.

288.5

Cette loi avec ses exigences vous paraît-elle impraticable ? Ne vous faites pas tort ! Je suis certain que vous ne le ferez pas. Et si vous ne le faites pas, vous fonderez le Royaume de Dieu en vous et dans votre ville. Et vous vous retrouverez, un jour, heureux avec ceux que vous avez aimés et qui, comme vous, ont conquis le Royaume éternel dans les joies sans fin du Ciel.

Mais les passions se trouvent en vous comme des habitants renfermés dans les murs d’une ville. Il faut que toutes les passions de l’homme veuillent la même chose : à savoir la sainteté. Sinon, c’est en vain qu’une partie tendra au Ciel, si une autre laisse sans les garder les portes et y laisse pénétrer le séducteur ou neutralise par des discussions et de la paresse l’action d’une partie des habitants spirituels, en faisant périr l’intérieur de la ville et en l’abandonnant au royaume des orties, des herbes empoisonnées, du chiendent, des serpents, des scorpions, rats et chacals, des hiboux, c’est-à-dire aux mauvaises passions et aux anges de Satan. Il faut veiller sans cesse, comme des senti­nelles que l’on met sur les murs pour empêcher le Malin d’entrer là où nous voulons édifier le Royaume de Dieu.

En vérité, je vous dis que tant que l’homme fort garde en armes l’entrée de sa maison, tout ce qui s’y trouve est en sécurité. Mais s’il vient un homme plus puissant que lui, ou s’il laisse sa porte sans la garder, alors le plus fort en vient à bout et l’anéantit ; alors, privé des armes auxquelles il se confiait, il s’humilie et se rend, et le vainqueur le fait prisonnier en emportant les dépouilles de celui qu’il a vaincu. Mais si l’homme vit en Dieu, moyennant la fidélité à la Loi et à la justice saintement pratiquée, Dieu est avec lui, moi je suis avec lui, et rien de mal ne saurait lui arriver. L’union à Dieu est l’arme qu’aucune force ne peut vaincre. L’union à moi est certitude de victoire et d’un butin de vertus éternelles pour lesquelles une place dans le Royaume de Dieu lui sera éternellement attribuée. Mais celui qui se sépare de moi ou se fait mon ennemi, repousse en conséquence les armes et la sécurité de ma Parole. Celui qui repousse le Verbe repousse Dieu. Celui qui repousse Dieu appelle Satan. Celui qui appelle Satan détruit ce qu’il avait pour conquérir le Royaume.

Par conséquent, celui qui n’est pas avec moi est contre moi. Et celui qui ne cultive pas ce que j’ai semé, récolte ce qu’a semé l’Ennemi. Celui qui ne récolte pas avec moi dissipe et il paraîtra, pauvre et nu, devant le Juge suprême qui l’enverra au maître auquel il s’est vendu, en préférant Belzébuth au Christ.

Habitants de Gérasa, construisez en vous et dans votre ville le Royaume de Dieu. »

288.6

La voix perçante d’une femme, limpide comme un chant d’alouette, s’élève au-dessus du brouhaha de la foule pleine d’admiration, chantant la nouvelle béatitude, c’est-à-dire la gloire de Marie :

« Heureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles et qui t’a nourri de son lait ! »

Jésus se tourne vers la femme qui exalte la Mère par admiration pour le Fils. Il sourit, parce que cet éloge de sa Mère lui est doux. Mais il répond :

« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. Fais cela, femme. »

Sur ce, Jésus bénit et se dirige vers la campagne, suivi des apôtres qui lui demandent :

« Pourquoi as-tu dit cela ?

– Parce que, en vérité, je vous dis qu’au Ciel on ne mesure pas avec les mesures de la terre. Et ma Mère elle-même sera heu­reuse, moins en raison de son âme immaculée que pour avoir écouté la Parole de Dieu et l’avoir mise en pratique par l’obéissance. Le “ que l’âme de Marie soit faite sans fautes ”, c’est un prodige du Créateur. C’est à lui donc qu’en va la louange. Mais le “ qu’il soit fait de moi selon ta parole ”, c’est un prodige de ma Mère. C’est donc en cela que son mérite est grand. Si grand que c’est seulement en raison de cette capacité à écouter Dieu parlant par la bouche de Gabriel, et pour sa volonté de mettre en pra­tique la parole de Dieu sans rester à soupeser les difficultés et les douleurs immédiates et futures qu’allait susciter son adhésion, qu’est venu le Sauveur du monde. Vous voyez donc qu’elle est ma bienheureuse Mère non seulement parce qu’elle m’a engendré et allaité, mais parce qu’elle a écouté la Parole de Dieu et l’a mise en pratique par l’obéissance.

288.7

Mais maintenant, rentrons à la maison. Ma mère savait que j’étais dehors pour peu de temps et pourrait s’inquiéter en voyant que je tarde. Nous sommes dans un pays à demi païen. Mais, en vérité, il est meilleur que les autres. Aussi partons, et tournons derrière les murs pour échapper à la foule qui me retiendrait encore. Allons, passons vite derrière ces bosquets touffus… »

288.1

Credeva di essere sconosciuto! Quando la mattina di poi pone piede fuori dal fabbricato di uso di Alessandro, trova già delle persone ad attenderlo. Gesù è con i soli apostoli. Donne e discepoli sono rimasti in casa, in riposo. La gente lo saluta e circonda dicendogli che lo conosce per quanto disse di Lui uno guarito dai demoni, che ora è assente perché andato avanti con due discepoli passati di lì qualche giorno prima.

Gesù ascolta benignamente tutti questi discorsi e intanto cammina per la città, che mostra spesso delle zone dove infuria un vero fragore di cantieri. Muratori, sterratori, scalpellini, fabbri, falegnami lavorano a costruire, a spianare o a colmare dislivelli, a sbozzare pietre per le muraglie, a lavorare il ferro per questo o quell’uso, a segare, piallare, ridurre a pali dei tronchi robusti. Gesù passa e guarda, valica un ponte gettato su un torrentello chiacchierino che passa proprio al centro del paese; e le case si sono allineate al di qua e al di là di esso con pretese di formare un lungo-fiume. Sale poi verso la parte alta della città, che è un poco in dislivello nel suo piano, di modo che il lato sud-ovest è più alto del lato nord-est, ma ambedue sono più alti del centro cittadino tagliato in due dal piccolo corso d’acqua.

La vista è bella dal punto dove si è fermato Gesù. Tutta la città, abbastanza vasta, si mostra a chi guarda, e dietro ad essa, dai lati d’oriente, meridione e occidente, vi è un ferro di cavallo di lievi colline tutte verdi, mentre a nord l’occhio spazia su una pianura aperta e vasta che all’orizzonte mostra un rilievo, tenue tanto da non poter essere chiamato neppur colle, tutto biondo di sole mattutino, che fa preziosi i pampini giallastri delle viti che coprono questa onda di terreno, quasi volesse mitigare la malinconia delle morenti foglie con il fasto di una pennellata d’oro.

288.2

Gesù osserva e la gente di Gerasa lo sta a guardare. Gesù li conquista col dire:

«Questa città è molto bella. Fatela bella anche di giustizia e santità. I colli, il ruscello, la verde pianura ve li ha dati Dio. Roma vi aiuta ora a darvi case e belle costruzioni. Ma sta in voi soli dare alla città vostra il nome di città santa e giusta.

La città è quale la fanno i cittadini. Perché la città è una parte della società chiusa fra cerchia di mura, ma chi fa la città sono i cittadini. La città in se stessa non pecca. Non può peccare il ruscello, il ponte, le case, le torri. Sono materia, non anima. Ma peccare possono coloro che sono chiusi nelle mura cittadine, nelle case, nelle botteghe, e passano sul ponte, e si bagnano nel rio. Si dice di una città faziosa e crudele: “È una città pessima”. Ma è mal detto. Non è la città, sono i cittadini pessimi. Questi singoli che diventano, unendosi, una cosa multipla, eppure anche una cosa sola, detta “la città”. Ora ascoltate. Se in una città diecimila abitanti sono buoni e solo mille non lo sono, potrebbe dirsi che quella città è malvagia? Non lo si potrebbe dire. Ugualmente: se in una città di diecimila abitanti ci sono molti partiti e ognuno tende a beneficare il suo, può dirsi più che quella città è unita? Non lo si può dire. E pensate voi che quella città sarà prospera? Non lo sarà.

Voi di Gerasa ora siete tutti uniti nell’intento di fare della vostra città una grande cosa. E ci riuscirete perché tutti volete la stessa cosa e gareggiate l’uno con l’altro a raggiungere questo scopo. Ma se domani fra voi sorgessero partiti diversi e uno dicesse: “No, meglio è estendersi a occidente”, e un altro partito: “Niente affatto. Andremo a settentrione dove è la pianura”, e un terzo: “Né qua né là. Stretti tutti nel centro, presso il fiume vogliamo stare”, che accadrebbe? Accadrebbe che i lavori iniziati si fermerebbero, chi presta i capitali li ritirerebbe, chi ha intenzione di stabilirsi qui se ne andrebbe in altra città dai cittadini più concordi, e il già fatto cadrebbe a rovina perché esposto alle intemperie senza essere ultimato per le diatribe dei cittadini. È o non è così? Voi dite che così è, e dite bene. Dunque occorre concordia fra i cittadini per fare il bene della città e, di conseguenza, dei cittadini, perché nella società il bene della stessa è benessere di chi la compone.

288.3

Ma non vi è solo la società quale voi la pensate, la società dei cittadini, o dei connazionali, o la piccola e cara società della famiglia. Vi è una società più vasta, infinita: quella degli spiriti.

Noi tutti che viviamo abbiamo un’anima. Quest’anima non muore col corpo, ma sopravvive ad esso in eterno. Idea del Creatore Iddio, che ha dato all’uomo l’anima, era che tutte le anime degli uomini si riunissero in un unico luogo, il Cielo, costituendo il Regno dei Cieli, il cui monarca è Dio e i cui sudditi beati sarebbero stati gli uomini dopo una vita santa e una placida dormizione. Satana venne a dividere e a scompigliare, a distruggere e addolorare Dio e spiriti. E mise il peccato nei cuori, e con esso portò la morte al corpo al termine dell’esistenza, sperando di dare morte anche agli spiriti. La morte di essi è la dannazione, la quale è esistere ancora, sì, ma di una esistenza priva di ciò che è vita vera e giubilo eterno, ossia della visione beatifica di Dio e del suo eterno possesso nelle luci eterne. E l’Umanità si divise nei suoi voleri come una città divisa da contrari partiti. E così facendo andò in rovina.

Io l’ho detto[1] altrove a chi mi accusava di cacciare i demoni con l’aiuto di Belzebù: “Ogni regno diviso in se stesso andrà in rovina”. Infatti, se Satana cacciasse se stesso, esso e il suo regno tenebroso rovinerebbe.

Io, per l’amore che Dio ha per l’Umanità da Lui creata, sono venuto a ricordare che un Regno solo è santo: quello dei Cieli. E venuto sono a predicarlo perché i migliori accorrano ad esso.

Oh! Io vorrei che tutti, anche i peggiori, venissero, convertendosi, liberandosi dal demonio che palesemente, nelle possessioni corporali oltre che spirituali, o segretamente, in quelle tutte spirituali, li tiene schiavi. Per questo Io vado guarendo i malati, cacciando i demoni dai corpi posseduti, convertendo i peccatori, perdonando in nome del Signore, istruendo al Regno, compiendo miracoli per farvi persuasi del mio potere e che Dio è con Me. Perché non si può fare miracolo se non si ha amico Iddio. Perciò, se Io caccio i demoni col dito di Dio e guarisco i malati, mondo i lebbrosi, converto i peccatori, annuncio e istruisco al Regno e chiamo ad esso in nome di Dio, e la condiscendenza di Dio è con Me, chiara e indiscutibile, e solo i nemici sleali possono dire il contrario, segno è che il Regno di Dio è giunto fra voi e va costituito perché questa è l’ora della sua fondazione.

288.4

Come si fonda il Regno di Dio nel mondo e nei cuori? Col ritorno alla Legge mosaica o con la conoscenza esatta di essa se la si ignora, e, soprattutto, con l’applicazione totale della Legge in se stessi, in ogni evento e momento della vita. Quale è questa Legge? Una cosa talmente severa da essere impraticabile? No. Essa è una serie di dieci precetti santi e facili, quali anche l’uomo moralmente buono, veramente buono, sente doversi dare, anche se è uno sepolto sotto l’intricato tetto vegetale delle foreste più impenetrabili dell’Africa misteriosa. Essa dice:

“Io sono il Signore Iddio tuo, né vi è altro Dio all’infuori di Me.

Non nominare il Nome di Dio inutilmente.

Rispetta il sabato secondo il comando di Dio e il bisogno della creatura.

Onora il padre e la madre se vuoi vivere lungamente e aver del bene in terra e in Cielo.

Non ammazzare. Non rubare.

Non commettere adulterio.

Non dire false testimonianze contro il prossimo. Non desiderare la moglie altrui.

Non invidiare la roba altrui”.

Quale è quell’uomo, che sia di animo buono anche se è un selvaggio, che girando lo sguardo su quanto lo circonda non giunge a dirsi: “Tutto questo da se stesso non si è potuto formare. Perciò vi è Uno, più potente della natura e dello stesso uomo, che ha fatto questo”? E adora questo Potente, di cui sa o non sa il Nome Ss., ma che sente esistere? E ne ha tale riverenza che a pronunciare il nome che gli ha dato, o che gli fu insegnato a dire per nominarlo, trema di riverenza e sente di pregare sol col nominarlo con riverenza? Ché infatti è preghiera dire il Nome di Dio nell’intento di adorarlo o di farlo conoscere alla gente che lo ignora.

Così pure, solo per prudenza morale ogni uomo sente di dover concedere riposo alle sue membra, perché resistano fino a che dura vita. Con più ragione questo riposo animale, l’uomo che non ignora il Dio d’Israele, il Creatore e Signore dell’universo, sente che lo deve consacrare al Signore, per non essere simile al giumento che stanco si riposa sulla lettiera frangendo biade fra i denti robusti.

Anche il sangue grida amore per quelli da cui è venuto, e lo vediamo anche in quel puledro d’asina che corre ora ragliando incontro alla madre che torna dai mercati. Giocava nel branco, l’ha vista, si ricorda d’esser stato allattato da essa e leccato con amore, difeso, scaldato dalla madre, e vedete? Con le froge tenere le strofina il collo e sgroppona di gioia, sfregando la giovane groppa contro il fianco che lo ha portato. Amare i genitori è dovere e diletto. Né vi è animale che non ami colei che lo ha generato. E che? L’uomo sarà più infimo del verme che vive nel fango della zolla?

L’uomo moralmente buono non uccide. La violenza gli fa ribrezzo. Sente che non è lecito levare la vita a nessuno, che solo Dio che l’ha data ha il diritto di levarla. E rifugge dall’omicidio.

Ugualmente, il moralmente sano non si prevale delle cose altrui. Preferisce il pane mangiato con serena coscienza presso la fonte argentina, al succolento arrosto frutto di un furto. Preferisce dormire sul suolo col capo su una pietra e le stelle amiche sul capo, pioventi pace e conforti alla coscienza onesta, al sonno turbato su un letto carpito con furto.

E, se è moralmente sano, non è avido di più donne che sue non siano, non entra, insozzatore e vile, nel talamo altrui. Ma nella donna dell’amico vede una sorella e non ha per lei sguardi e appetiti che per sorella non si hanno.

L’uomo di animo retto, anche se naturalmente retto, senza altra conoscenza del Bene che quella che gli viene dalla sua coscienza buona, non si permette mai di testimoniare ciò che non è vero, parendogli ciò uguale ad omicidio e furto, e così è. Ma ha labbra oneste come ha onesto il cuore, e con essi ha onesti sguardi per cui non appetisce alle mogli altrui. Neppure appetisce, perché sente che l’appetire è il primo stimolo al peccare. E non invidia. Perché è buono. Il buono non invidia mai. Sta sereno nella sua sorte.

288.5

Vi pare, questa legge, così esigente da essere impraticabile? Non fatevi torto! Io sono certo che voi non ve lo farete. E, se non lo farete, fonderete il Regno di Dio in voi e nella vostra città. E vi ritroverete, un giorno, felici con coloro che amaste e che come voi conquistarono il Regno eterno nei gaudi senza fine del Cielo.

Ma nel nostro stesso intimo sono le passioni come tanti cittadini chiusi fra la cerchia delle mura cittadine. Occorre che tutte le passioni dell’uomo vogliano la stessa cosa, ossia la santità. Altrimenti, inutilmente una parte tenderà al Cielo, se poi un’altra lascia incustodite le porte e vi lascia penetrare il seduttore, o neutralizza con dispute e pigrizie le azioni di una parte degli spirituali cittadini, facendo perire la città intima e abbandonandola al regno delle ortiche, dei tossici, delle gramigne, dei serpenti, scorpioni, topi e sciacalli, e gufi, ossia delle male passioni e degli angeli di Satana. Occorre vegliare senza mai smettere, come scolte messe alle mura, per impedire che il Maligno entri là dove noi vogliamo costruire il Regno di Dio.

In verità vi dico che, finché il forte guarda in armi l’atrio della sua casa, è sicuro di tutto quanto è in essa. Ma, se viene uno più forte di lui, o se egli lascia incustodita la porta, allora il più forte lo vince, lo disarma, ed egli, privo delle armi in cui confidava, si avvilisce e si arrende, e il forte lo fa prigioniero prendendosi le spoglie del vinto. Ma se l’uomo vive in Dio, mediante la fedeltà alla Legge e la giustizia santamente praticata, Dio è con lui, Io sono con lui, e nulla di male può accadergli. L’unione con Dio è l’arma che nessun forte può vincere. L’unione con Me è sicurezza di vittoria e di bottino di virtù eterne, per cui eternamente sarà dato posto nel Regno di Dio. Ma chi da Me si stacca o di Me si fa nemico respinge per conseguenza le armi e la sicurezza della mia parola. Chi respinge il Verbo respinge Dio. Chi respinge Dio chiama Satana. Chi chiama Satana distrugge quanto aveva per conquistare il Regno.

Perciò, chi non è con Me è contro di Me. E chi non coltiva ciò che Io ho seminato raccoglie ciò che semina il Nemico. Chi meco non raccoglie disperde, e povero e nudo verrà al Giudice supremo, che lo manderà dal padrone al quale si è venduto preferendo Belzebù al Cristo.

Cittadini di Gerasa, edificate in voi e nella vostra città il Regno di Dio».

288.6

Una trillante voce di donna si solleva limpida come un canto di allodola sul brusio della folla ammirata, cantando la novella beatitudine, ossia la gloria di Maria: «Beato il seno che ti ha portato e le mammelle che hai succhiato».

Gesù si volge verso la donna che esalta la Madre per ammirazione del Figlio. Sorride, perché dolce gli è la lode data alla Genitrice. Ma poi dice: «Più beati quelli che ascoltano la parola di Dio e la mettono in pratica. Fa’ tu questo, o donna».

E poi benedice e si avvia verso la campagna, seguito dagli apostoli che gli chiedono: «Perché hai detto questo?».

«Perché in verità vi dico che in Cielo non si misura con le misure della Terra. E mia Madre stessa sarà beata non tanto per la sua immacolata anima, quanto per avere ascoltato la parola di Dio ed averla messa in pratica con l’ubbidienza. Il “sia fatta l’anima di Maria senza colpa” è prodigio del Creatore. A Lui dunque ne va data lode. Ma il “sia fatto di me secondo la tua parola” è prodigio di mia Madre. Per questo, dunque, grande è il suo merito. Tanto grande che solo per quella sua capacità di ascoltare Dio, parlante per bocca di Gabriele, e per la sua volontà di mettere in pratica la parola di Dio, senza stare a soppesare le difficoltà e i dolori immediati e futuri che da essa adesione sarebbero venuti, è venuto il Salvatore nel mondo. Voi dunque vedete che Ella è la mia beata Madre non solo perché mi ha generato e allattato, ma perché ha ascoltato la

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parola di Dio e l’ha messa in pratica con l’ubbidienza. 7Ma ora torniamo a casa. Mia Madre sapeva che Io stavo fuori per poco tempo e potrebbe temere vedendomi ritardare. Siamo in paese semipagano. Ma in verità è più buono di altri. Pure andiamo. E giriamo dietro le mura per sfuggire alla folla che mi tratterrebbe ancora. Giù lesti, dietro questi boschetti folti…».


Notes

  1. Je l’ai dit, en 269.6.

Note

  1. l’ho detto, in 269.6.