Los Escritos de Maria Valtorta

288. Le discours aux habitants de Gérasa, et l’éloge d’une femme à la Mère de Jésus.

288. Palabras a los habitantes de Gerasa

288.1

Il croyait être inconnu ! Quand, le lendemain matin, il pose le pied hors du magasin d’Alexandre, il trouve déjà des personnes qui l’attendent. Jésus est avec les seuls apôtres : les femmes et les disciples sont restés à la maison à se reposer. Les gens le saluent et l’entourent en lui disant qu’ils le connaissent parce qu’ils ont entendu parler un homme guéri de la possession diabolique. Ce dernier est actuellement absent parce qu’il est parti avec deux disciples passés par là quelques jours auparavant.

Jésus écoute avec bienveillance tous ces discours, en marchant à travers la ville qui présente souvent des zones où l’on entend un furieux fracas de chantiers. Maçons, terrassiers, tailleurs de pierres, forgerons, menuisiers travaillent à construire, à aplanir ou à combler des terrains de niveaux différents, à dégrossir des pierres pour les murs, à travailler le fer pour différents usages, à scier, à raboter, à façonner des pieux avec des troncs robustes.

Jésus passe et regarde, il franchit un pont jeté sur un petit torrent bruyant qui passe juste au milieu de la ville ; les maisons se sont alignées sur les deux rives avec la prétention de former un quai. Il monte ensuite vers la partie haute de la cité qui est un peu en dénivellation, de sorte que le côté sud-ouest est plus élevé que le côté nord-est, mais tous deux sont plus hauts que le centre de la ville, coupée en deux par le petit cours d’eau.

La vue est belle à l’endroit où s’est arrêté Jésus. On voit toute l’agglomération, relativement grande ; par-derrière, à l’orient, au midi et à l’occident, se trouve un fer à cheval de collines en pente douce toutes vertes, alors qu’au nord la vue s’étend sur une plaine découverte et vaste qui présente à l’horizon un relief léger qu’on peut difficilement appeler collines, tout blondi par le soleil matinal. Il dore les pampres jaunâtres des vignes plantées sur cette vague de terrain comme s’il voulait adoucir la mélancolie des feuilles d’automne par le faste d’une couche de dorure.

288.2

Jésus s’émerveille et les habitants de Gérasa restent à le regarder. Jésus les conquiert en leur disant :

« Votre ville est très belle. Rendez-la belle aussi de justice et de sainteté. Les collines, le ruisseau, la verte plaine, c’est Dieu qui vous les a donnés. Rome vous aide maintenant à vous doter des maisons et de beaux édifices, mais il revient à vous seuls de donner à Gérasa le nom de ville sainte et juste.

Une ville est ce qu’en font ses habitants, parce qu’elle est une partie de la société enclose dans des murs, mais ce qui fait la ville, ce sont les habitants. La ville en elle-même ne pèche pas. Le ruisseau, le pont, les maisons, les tours ne peuvent pécher. C’est de la matière sans âme. Mais ceux qui peuvent pécher, ce sont ceux qui habitent à l’intérieur des murailles, dans les maisons, dans les boutiques, ceux qui passent sur le pont et ceux qui se baignent dans le ruisseau. On dit d’une ville san s foi ni loi : “ C’est une ville très mauvaise. ” Mais c’est une expression incorrecte : ce n’est pas la ville qui est mauvaise, ce sont ses habitants.

Ces individus qui forment, en s’unissant, une seule communauté, multiple et pourtant unique, c’est cela qui mérite le nom de ville. Maintenant, écoutez. Si dans une ville dix mille habitants sont bons et que mille seulement ne le sont pas, pourrait-on dire que cette ville est mauvaise ? Non. De même, si dans une ville de dix mille habitants, il y a beaucoup de partis et que chacun tend à faire prévaloir le sien, peut encore dire que cette ville est unie ? Non. Et pensez-vous que cette ville sera prospère ? Non, elle ne le sera pas.

Vous, habitants de Gérasa, vous êtes maintenant tous unis par le désir de faire de votre ville un chef d’œuvre. Et vous y parviendrez, parce que tous vous voulez la même chose et vous rivalisez entre vous pour atteindre ce but. Mais s’il s’élevait demain des partis différents parmi vous et que l’un vienne à dire : “ Non, il vaut mieux s’étendre vers l’occident ”, et un autre : “ Pas du tout ! Nous irons vers le nord du côté de la plaine ”, et un troisième : “ Ni ici, ni là. Nous voulons nous grouper au centre près du ruisseau ”, qu’arriverait-il ? Il arriverait que les travaux commencés s’arrêteraient, que ceux qui prêtent des capitaux les retireraient et que ceux qui ont l’intention de s’établir ici s’en iraient dans une autre localité plus unie, et ce qui est déjà fait tomberait en ruines parce que cela serait exposé aux intempéries sans être terminé à cause des divisions des habitants. C’est ainsi, oui ou non ? Vous dites que oui, et vous avez raison. Il faut donc l’entente de tous les habitants pour faire le bien de la ville et par conséquent des habitants, car dans une société son bien propre fait le bien-être de ceux qui la composent.

288.3

Mais il n’y a pas seulement la société à laquelle vous pensez, la société de ceux qui appartiennent à la même ville, ou au même pays, ou la petite et chère société de la famille. Il est une société plus vaste, infinie : celle des âmes.

Nous tous qui sommes vivants, nous avons une âme. Cette âme ne meurt pas avec le corps, mais lui survit éternellement. L’idée du Dieu Créateur, qui a donné une âme à l’homme, était que toutes les âmes humaines se rassemblent en un même lieu : le Ciel, qui constitue le Royaume des Cieux dont le monarque est Dieu et dont les sujets bienheureux auraient été les hommes, après une vie sainte et une paisible dormition. Satan est venu diviser et bouleverser, pour détruire et affliger Dieu et les âmes. Il a apporté le péché dans les cœurs et avec lui la mort pour les corps au terme de l’existence, espérant par là donner la mort aux âmes aussi. Leur mort, c’est la damnation, qui est encore existence, certes, mais une existence dépourvue de ce qui est la vraie vie et la joie éternelle, autrement dit la vision béatifique de Dieu et son éternelle possession dans la lumière éternelle. Et l’humanité se divisa dans ses volontés comme une société se divise en partis contraires. Et en agissant ainsi, elle alla à sa perdition.

Je l’ai dit[1] ailleurs à ceux qui m’accusaient de chasser les démons avec l’aide de Belzébuth : “ Tout royaume divisé en lui-même ira à sa ruine. ” En effet, si Satan se chassait lui-même, son royaume de ténèbres et lui iraient à leur ruine.

Moi, en raison de l’amour que Dieu a pour l’humanité créée par lui, je suis venu rappeler qu’un seul Royaume est saint : celui des Cieux. Je suis venu le prêcher pour que les meilleurs ac­courent vers lui. Ah ! Je voudrais que tous, même les plus mauvais, y viennent en se convertissant, en se délivrant du démon qui les tient manifestement esclaves, par les possessions, non seulement spirituelles mais aussi corporelles, ou secrètement dans celles qui ne sont que spirituelles. C’est pour cela que je vais, guérissant les malades, chassant les démons des corps possédés, convertissant les pécheurs, pardonnant au nom du Seigneur, instruisant en vue du Royaume, accomplissant des miracles pour vous persuader de mon pouvoir et de mon union avec Dieu. Car on ne peut faire des miracles si on n’a pas Dieu pour ami. C’est pourquoi, si je chasse les démons par le doigt de Dieu, si je guéris les malades, si je purifie les lépreux, si je convertis les pécheurs, si j’annonce le Royaume, si j’enseigne comment y parvenir, si j’y appelle au nom de Dieu, et si la bienveillance de Dieu est clairement et manifestement avec moi – seuls les ennemis déloyaux peuvent dire le contraire –, tout cela est le signe que le Royaume de Dieu est arrivé parmi vous et doit être construit, car voici venue l’heure de sa fondation.

288.4

Comment le Royaume de Dieu se fonde-t-il dans le monde et dans les cœurs ? Par le retour à la Loi mosaïque et par sa connaissance exacte si on l’ignore, et surtout par l’application totale de la Loi à soi-même, dans tout événement et à tout moment de la vie. Quelle est cette Loi ? Est-elle sévère au point d’en être impraticable ? Non. C’est un ensemble de dix préceptes saints et faciles que l’homme moralement bon, vraiment bon, a conscience qu’il faut observer, même s’il est enseveli sous l’inextricable toit végétal des forêts les plus impénétrables de l’Afrique mysté­rieuse. Elle dit :

“ Je suis le Seigneur ton Dieu et il n’y a pas d’autre Dieu que moi.

Ne prononcez pas le Nom du Seigneur inutilement.

Respectez le sabbat selon le commandement de Dieu et le besoin de la créature.

Honorez votre père et votre mère afin de vivre longuement et d’obtenir du bien sur la terre et dans le Ciel.

Ne tuez pas.

Ne volez pas.

Ne commettez pas d’adultère.

Ne portez pas de faux témoignages contre votre prochain.

Ne désirez pas la femme d’autrui.

N’enviez pas ce que possède autrui. ”

Quel est l’homme à l’âme bonne, même si c’est un sauvage, qui n’en vient pas à se dire à la vue de ce qui l’entoure : “ Tout cela n’a pu se faire tout seul. Il y a donc Quelqu’un de plus puissant que la nature et que l’homme lui-même, qui a fait cela ” ? Et il adore cet Etre puissant dont il connaît ou ne connaît pas le Nom très saint, mais dont il pressent l’existence. Il en a un tel respect que, en prononçant le nom qu’il lui a donné ou qu’on lui a appris à dire pour le nommer, il tremble de crainte et a conscience de le prier rien qu’à le nommer avec révérance. En fait, c’est une prière de prononcer le Nom de Dieu dans l’intention de l’adorer ou de le faire connaître à ceux qui l’ignorent.

De même aussi par simple prudence morale, tout homme sent qu’il doit accorder du repos à ses membres pour qu’ils résistent tant que dure la vie. Avec plus de raison, l’homme qui n’ignore pas le Dieu d’Israël, le Créateur et Seigneur de l’univers, a conscience qu’il doit consacrer ce repos animal au Seigneur pour ne pas être semblable à une bête de somme fatiguée, qui se repose sur sa litière en mâchant de l’avoine entre ses dents robustes.

Le sang lui-même crie amour pour ceux dont il est venu et nous le constatons dans ce petit âne qui court en ce moment en brayant à la rencontre de sa mère qui revient du marché. Il jouait dans le troupeau et, à sa vue, il se rappelle avoir été allaité, léché affectueusement, défendu, réchauffé par sa mère. Et vous voyez ? De son tendre naseau, il lui caresse le cou et saute de joie en frottant sa jeune croupe contre le flanc qui l’a porté. Aimer ses parents, c’est un devoir et un plaisir. Il n’y a pas d’animal qui n’aime celui qui l’a engendré. Eh quoi ? L’homme serait au-dessous du ver qui vit dans la boue ?

L’homme moralement bon ne tue pas. La violence lui inspire du dégoût. Il a conscience qu’il n’est pas permis d’ôter la vie à qui que ce soit, car Dieu seul, qui la lui a donnée, a le droit de l’enlever. Et il se refuse à l’homicide.

De même, l’homme moralement sain ne s’empare pas des biens d’autrui. Il préfère le pain mangé avec une conscience tran­quille auprès de la fontaine argentine à un succulent rôti qui est le produit d’un vol. Il préfère dormir sur le sol avec la tête sur une pierre et au-dessus de la tête, les étoiles amies qui pleuvent la paix et le réconfort sur une conscience honnête, au sommeil troublé sur un lit volé.

Et s’il est moralement sain, il ne désire pas d’autres femmes que la sienne, il n’entre pas lâchement dans le lit d’autrui pour le souiller. Mais dans la femme de son ami, il voit une sœur et n’a pas pour elle les regards et le désir que l’on n’a pas pour une sœur.

L’homme dont l’âme est droite, même seulement de par sa nature, sans autre connaissance du bien que celle que lui donne une conscience droite, ne se permet jamais de porter un témoignage qui lèse la vérité car cela lui paraît semblable à l’homicide et au vol, et il en est bien ainsi. Mais ses lèvres sont honnêtes comme son cœur et il n’a pas de regards pour désirer la femme d’autrui. Il n’en a même pas le désir, parce qu’il sait que le désir est ce qui pousse au péché. Et il n’a pas d’envie parce qu’il est bon. L’homme bon n’envie jamais. Il est content de son sort.

288.5

Cette loi avec ses exigences vous paraît-elle impraticable ? Ne vous faites pas tort ! Je suis certain que vous ne le ferez pas. Et si vous ne le faites pas, vous fonderez le Royaume de Dieu en vous et dans votre ville. Et vous vous retrouverez, un jour, heureux avec ceux que vous avez aimés et qui, comme vous, ont conquis le Royaume éternel dans les joies sans fin du Ciel.

Mais les passions se trouvent en vous comme des habitants renfermés dans les murs d’une ville. Il faut que toutes les passions de l’homme veuillent la même chose : à savoir la sainteté. Sinon, c’est en vain qu’une partie tendra au Ciel, si une autre laisse sans les garder les portes et y laisse pénétrer le séducteur ou neutralise par des discussions et de la paresse l’action d’une partie des habitants spirituels, en faisant périr l’intérieur de la ville et en l’abandonnant au royaume des orties, des herbes empoisonnées, du chiendent, des serpents, des scorpions, rats et chacals, des hiboux, c’est-à-dire aux mauvaises passions et aux anges de Satan. Il faut veiller sans cesse, comme des senti­nelles que l’on met sur les murs pour empêcher le Malin d’entrer là où nous voulons édifier le Royaume de Dieu.

En vérité, je vous dis que tant que l’homme fort garde en armes l’entrée de sa maison, tout ce qui s’y trouve est en sécurité. Mais s’il vient un homme plus puissant que lui, ou s’il laisse sa porte sans la garder, alors le plus fort en vient à bout et l’anéantit ; alors, privé des armes auxquelles il se confiait, il s’humilie et se rend, et le vainqueur le fait prisonnier en emportant les dépouilles de celui qu’il a vaincu. Mais si l’homme vit en Dieu, moyennant la fidélité à la Loi et à la justice saintement pratiquée, Dieu est avec lui, moi je suis avec lui, et rien de mal ne saurait lui arriver. L’union à Dieu est l’arme qu’aucune force ne peut vaincre. L’union à moi est certitude de victoire et d’un butin de vertus éternelles pour lesquelles une place dans le Royaume de Dieu lui sera éternellement attribuée. Mais celui qui se sépare de moi ou se fait mon ennemi, repousse en conséquence les armes et la sécurité de ma Parole. Celui qui repousse le Verbe repousse Dieu. Celui qui repousse Dieu appelle Satan. Celui qui appelle Satan détruit ce qu’il avait pour conquérir le Royaume.

Par conséquent, celui qui n’est pas avec moi est contre moi. Et celui qui ne cultive pas ce que j’ai semé, récolte ce qu’a semé l’Ennemi. Celui qui ne récolte pas avec moi dissipe et il paraîtra, pauvre et nu, devant le Juge suprême qui l’enverra au maître auquel il s’est vendu, en préférant Belzébuth au Christ.

Habitants de Gérasa, construisez en vous et dans votre ville le Royaume de Dieu. »

288.6

La voix perçante d’une femme, limpide comme un chant d’alouette, s’élève au-dessus du brouhaha de la foule pleine d’admiration, chantant la nouvelle béatitude, c’est-à-dire la gloire de Marie :

« Heureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles et qui t’a nourri de son lait ! »

Jésus se tourne vers la femme qui exalte la Mère par admiration pour le Fils. Il sourit, parce que cet éloge de sa Mère lui est doux. Mais il répond :

« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. Fais cela, femme. »

Sur ce, Jésus bénit et se dirige vers la campagne, suivi des apôtres qui lui demandent :

« Pourquoi as-tu dit cela ?

– Parce que, en vérité, je vous dis qu’au Ciel on ne mesure pas avec les mesures de la terre. Et ma Mère elle-même sera heu­reuse, moins en raison de son âme immaculée que pour avoir écouté la Parole de Dieu et l’avoir mise en pratique par l’obéissance. Le “ que l’âme de Marie soit faite sans fautes ”, c’est un prodige du Créateur. C’est à lui donc qu’en va la louange. Mais le “ qu’il soit fait de moi selon ta parole ”, c’est un prodige de ma Mère. C’est donc en cela que son mérite est grand. Si grand que c’est seulement en raison de cette capacité à écouter Dieu parlant par la bouche de Gabriel, et pour sa volonté de mettre en pra­tique la parole de Dieu sans rester à soupeser les difficultés et les douleurs immédiates et futures qu’allait susciter son adhésion, qu’est venu le Sauveur du monde. Vous voyez donc qu’elle est ma bienheureuse Mère non seulement parce qu’elle m’a engendré et allaité, mais parce qu’elle a écouté la Parole de Dieu et l’a mise en pratique par l’obéissance.

288.7

Mais maintenant, rentrons à la maison. Ma mère savait que j’étais dehors pour peu de temps et pourrait s’inquiéter en voyant que je tarde. Nous sommes dans un pays à demi païen. Mais, en vérité, il est meilleur que les autres. Aussi partons, et tournons derrière les murs pour échapper à la foule qui me retiendrait encore. Allons, passons vite derrière ces bosquets touffus… »

288.1

¡Creía Él que no le conocían! Cuando al día siguiente por la mañana pone pie fuera del edificio de uso de Alejandro, encuentra ya personas que le están esperando. Jesús sale sólo con los apóstoles. Las mujeres y los discípulos se quedan en casa, descansando. La gente le saluda y le rodea. Le dicen que le conocen por lo que de Él dijo uno que había sido curado de los demonios y que ahora no está porque se había puesto en camino con dos discípulos que habían pasado por la ciudad unos días antes.

Jesús escucha benignamente todas estas cosas mientras anda por esta ciudad, que muestra muchas zonas sobre las que se abate, febril, un verdadero fragor de talleres: albañiles construyendo; cavadores rebajando o colmando desniveles; canteros desbastando piedras para las murallas; herreros trabajando el hierro para este o aquel uso; carpinteros serrando, cepillando, sacando palos de gruesos troncos. Jesús pasa y mira, cruza un puente construido para salvar un pequeño torrente cantarín que pasa exactamente por el centro de la ciudad (las casas aquí están alineadas a ambos lados con pretensiones de formar una avenida a lo largo del río). Sube luego hacia la parte alta de la ciudad, cuyo plano está un poco en desnivel, siendo así que el lado sudoeste es más alto que el lado nordeste, pero ambos están más altos que el centro de la ciudad, dividido en dos por el pequeño curso de agua.

Hay una vista bonita desde el sitio en que se ha detenido Jesús. Toda la ciudad, bastante grande, se muestra al observador. Detrás, por los lados de oriente, meridión y occidente, hay una herradura de suaves colinas enteramente verdes; hacia el Norte la mirada se extiende por una llanura abierta y vasta que en el horizonte muestra una elevación del terreno, tan ligera que no puede llamarse colina, toda dorada de un sol matutino que pone preciosas las pámpanas amarillentas de las vides que cubren esta ondulación del terreno, como queriendo mitigar la melancolía de las hojas que agonizan con el fasto de una pincelada de oro.

288.2

Jesús observa. La gente de Gerasa le mira. Jesús se los conquista diciendo:

«Esta ciudad es muy bonita. Hacedla bonita también en justicia y santidad. Dios os ha dado las colinas, el arroyo, la verde llanura. Roma os ayuda ahora a haceros casas y edificios bellos. Pero depende solamente de vosotros el dar a vuestra ciudad el nombre de ciudad santa y justa.

La ciudad es como la hacen sus habitantes. Porque la ciudad es una parte de la sociedad recintada dentro de sus murallas, pero quien hace la ciudad son los ciudadanos. La ciudad en sí misma no peca. No puede pecar el arroyo, ni el puente ni las casas ni las torres; son materia, no alma. Pero sí pueden pecar los que están dentro del recinto amurallado de la ciudad, en las casas, en las tiendas, los que pasan por el puente, los que se bañan en el arroyo. Se dice de una ciudad facciosa y cruel: “Es una ciudad pésima”. Pero está mal dicho. No es la ciudad, los que son pésimos son los ciudadanos. Los individuos, que forman, uniéndose, una cosa múltiple, pero al mismo tiempo una cosa individual, que se llama “ciudad”. Escuchad. Si en una ciudad diez mil habitantes son buenos y sólo mil no lo son, ¿podría decirse que esa ciudad es mala? No se podría decir. De la misma forma: si en una ciudad de diez mil habitantes hay muchos partidos y cada uno de ellos tiende a beneficiar al propio, ¿se puede seguir diciendo que esa ciudad está unida? No se puede decir. ¿Y creéis que esa ciudad será próspera? No lo será.

Vosotros, habitantes de Gerasa, estáis ahora todos unidos con el propósito de hacer de vuestra ciudad una cosa grande. Y lo lograréis, porque todos queréis lo mismo y cada uno trata de superar al otro en conseguir este fin. Pero si mañana entre vosotros surgieran partidos distintos y uno dijera: “No, mejor es extenderse hacia el occidente”, y otro partido: “De ninguna manera. Nos extenderemos hacia el Norte, que está la llanura”, y un tercero: “Ni hacia aquí ni hacia allá. Todos queremos estar concentrados en el centro, cerca del arroyo”, ¿qué sucedería? Pues que se pararían los trabajos ya empezados; quienes prestan los capitales los retirarían, quienes tienen intención de establecerse aquí se marcharían a otra ciudad en que los ciudadanos estuviesen más de acuerdo; y lo ya hecho, expuesto a las inclemencias del tiempo sin estar ultimado por causa de las diatribas de los ciudadanos, se derrumbaría. ¿Es así o no? Decís que es así, y es como decís. Por tanto, hace falta concordia entre los ciudadanos para construir el bien de la ciudad, y, como consecuencia, de los propios ciudadanos, porque en la sociedad el bien de ella redunda en bienestar de quienes la componen.

288.3

Ahora bien, no sólo existe la sociedad cual vosotros la pensáis, la sociedad de los ciudadanos, o de los miembros de la misma patria, o la pequeña y amada sociedad de la familia. Existe una sociedad más grande, infinita: la de los espíritus.

Todos nosotros, que vivimos, tenemos un alma. Esta alma no muere con el cuerpo, sino que a la muerte del cuerpo sigue viviendo, eternamente. Idea del Creador Dios, que ha dado al hombre el alma, era que todas las almas de los hombres se reunieran en un único lugar: el Cielo, constituyendo el Reino de los Cielos, cuyo monarca es Dios y cuyos súbditos bienaventurados serían los hombres tras una vida santa y una plácida dormición. Satanás vino a dividir y a crear desorden, a destruir y a afligir a Dios y a los espíritus. E introdujo el pecado en los corazones, y, con el pecado, acarreó la muerte al cuerpo al final de la existencia, con la esperanza de dar muerte también a los espíritus. La muerte de los espíritus es la condenación, que es un seguir existiendo, sí, pero con una existencia privada de aquello que es verdadera vida y júbilo eterno: de la visión beatífica de Dios y de su eterna posesión en las luces eternas. Y la Humanidad se dividió en sus voluntades, como una ciudad dividida por partidos contrarios. Actuando así, encontró su ruina.

En otro sitio ya lo he dicho a quien me acusaba de expulsar a los demonios con la ayuda de Belcebú: “Todo reino dividido en sí mismo caerá”. En efecto, si Satanás se echara a sí mismo de un lugar, caería con su tenebroso reino.

Yo, por el amor que Dios tiene a la Humanidad que ha creado, he venido a recordar que sólo un Reino es santo: el de los Cielos. Y he venido a predicarlo, para que los mejores acudan a él. ¡Oh, quisiera que todos lo hicieran, incluso los peores, convirtiéndose, liberándose del demonio, que los tiene esclavizados, ora de forma evidente en el caso de las posesiones que además de ser espirituales son corporales, ora secretamente en el caso de las posesiones sólo espirituales! Por ello voy curando a los enfermos, arrojando demonios de los cuerpos poseídos, convirtiendo a los pecadores, perdonando en nombre del Señor, instruyendo para el Reino, obrando milagros para persuadiros de mi poder y de que Dios está conmigo. Porque no se pueden obrar milagros sin tener a Dios por amigo. Por tanto, si arrojo a los demonios con el dedo de Dios, si curo a los enfermos, limpio a los leprosos, convierto a los pecadores, si anuncio el Reino y lo propongo como meta en nombre de Dios e instruyo para el Reino; si la condescendencia, clara e indiscutible, de Dios está conmigo —y solamente los enemigos desleales pueden decir lo contrario—, señal es de que el Reino de Dios está ya entre vosotros y debe ser constituido, porque ésta es la hora de su fundación.

288.4

¿Cómo se funda el Reino de Dios en el mundo y en los corazones? Volviendo a la Ley mosaica o, si se ignora, con su conocimiento exacto; y, sobre todo, con la aplicación total de la Ley en uno mismo, en cada uno de los hechos y momentos de la vida. ¿Cuál es esta Ley? ¿Es algo tan severo que no se puede practicar? No. Es una serie de diez preceptos santos y fáciles, cuales incluso el hombre moralmente bueno, verdaderamente bueno, siente que debe darse a sí mismo, aunque sea uno que viva sepultado bajo el intrincado techo vegetal de las más impenetrables selvas de la misteriosa África. Y dice:

“Yo soy el Señor tu Dios, y no hay ningún otro Dios aparte de mí.

No tomes el nombre de Dios inútilmente.

Respeta el sábado según el precepto de Dios y la necesidad de la criatura.

Honra a tu padre y a tu madre si quieres vivir largamente y recibir bienes en la tierra y en el cielo.

No matarás.

No robarás.

No cometerás adulterio.

No dirás falsos testimonios contra el prójimo.

No desearás la mujer de tu prójimo.

No envidiarás las cosas ajenas”.

¿Quién es el hombre de buen corazón, aunque sea primitivo, que, al recorrer con su mirada cuanto le rodea, no se diga a sí mismo: “Todo esto no se ha podido formar por sí solo; por tanto, existe Uno, más poderoso que la naturaleza y que el propio hombre, que lo ha hecho”? Y adora a este Ser Poderoso (cuyo Nombre santísimo sabe o no sabe, pero que siente que existe). Y siente tanta reverencia por Él que, al pronunciar el nombre que le ha dado o que le enseñaron a decir para nombrarle, tiembla de reverencia, y siente que ora con el solo hecho de nombrarle con reverencia. Pues, efectivamente, es oración pronunciar el Nombre de Dios queriendo adorarle o darle a conocer a la gente que no le conoce.

Igualmente, por el simple hecho de una prudencia moral, todo hombre siente el deber de conceder descanso a sus miembros, para que resistan mientras dura la vida. Con mayor razón, el hombre que no ignora al Dios de Israel, al Creador y Señor del universo, siente que debe consagrar al Señor este descanso animal, para no ser como el jumento, que, cansado, descansa sobre el estrato de paja triturando el forraje con sus fuertes dientes.

También la sangre grita amor hacia aquellos de que procede. Lo vemos en ese pollino que corre hacia su madre que regresa de los mercados. Estaba jugando en la manada, la ha visto; se acuerda de que ella lo ha amamantado, lo ha lamido con amor, lo ha defendido, le ha dado calor. ¿Veis?: restriega sus blandos ollares contra el cuello de su madre; bota de alegría; roza su joven grupa contra el vientre que le llevó. Amar a los padres es un deber y un placer. No hay animal que no ame a la que le engendró. ¿Y entonces? ¿Será el hombre más bajo que el gusano que vive en el barro de la tierra?

El hombre moralmente bueno no mata. La violencia le produce repulsa. Siente que no es lícito quitar la vida a nadie, que sólo Dios que la dio tiene el derecho de quitarla. Y huye del homicidio.

De la misma forma, el hombre moralmente sano no se aprovecha de las cosas de los demás. Prefiere comer un pedazo de pan con conciencia tranquila junto a la fuente argentina, que no un suculento asado fruto de un robo; prefiere dormir en el suelo con la cabeza sobre una piedra, y sobre su cabeza las estrellas amigas derramando paz y consuelo a la conciencia honesta, que no el sueño agitado en una cama conseguida con latrocinio.

Y, si es moralmente sano, no desea otras mujeres no suyas; no entra, ensuciando y con vileza, en tálamo ajeno. En la mujer de su amigo ve una hermana y no tiene para con ella miradas ni deseos distintos de los que se tienen con una hermana.

El hombre de corazón recto, aunque sólo sea naturalmente recto, sin más conocimiento del Bien sino aquel que le viene de su buena conciencia, no se permite nunca testificar lo que no es verdadero, pareciéndole ello lo mismo que un homicidio o un hurto… y efectivamente es así. Como es honesto su corazón, honestos son sus labios, y, como su corazón y sus labios, honestas son sus miradas, por lo cual no pone su apetito en la mujer de otro. Ni siquiera apetece, porque siente que apetecer es el primer estímulo para pecar. Y no envidia. Porque es bueno. El que es bueno no envidia nunca. Está tranquilo con su suerte.

288.5

¿Os parece esta ley tan exigente que no se pueda practicar? ¡No faltéis contra vosotros mismos! Estoy seguro de que no lo haréis. Y, si no lo hacéis, fundaréis el Reino de Dios en vosotros y en vuestra ciudad. Y un día os reuniréis, felices, con aquellos a quienes amasteis y que, como vosotros, conquistaron el Reino eterno en el júbilo sin fin del Cielo.

Pero en nuestro propio interior están las pasiones cual ciudadanos dentro del recinto de las murallas de la ciudad. Es necesario que todas las pasiones del hombre quieran lo mismo: la santidad. Si no, será inútil que una parte tienda al Cielo, si otra descuida la vigilancia de las puertas y deja que entre el seductor, o si neutraliza las acciones de una parte de los espirituales habitantes con disputas y pereza, haciendo así perecer la ciudad interior, abandonándola al reinado de ortigas, plantas venenosas, malas hierbas, serpientes, escorpiones, ratas y chacales, y búhos, es decir, de las malas pasiones y de los ángeles de Satanás. Hay que velar sin desistir nunca, como centinelas puestos en las murallas, para impedir que el Maligno entre donde queremos construir el Reino de Dios.

En verdad os digo que el fuerte, mientras vigila armado el atrio de su casa, está seguro de todo lo que hay en ella. Pero si viene uno más fuerte que él, o si deja sin guardia la puerta, este más fuerte le vence, le desarma; y él, sin las armas en que confiaba, se desmoraliza y se rinde; y el fuerte, haciéndole prisionero, se apodera de los despojos del vencido. Pero si el hombre vive en Dios, mediante la fidelidad a la Ley y a la justicia santamente practicada, Dios está con él, Yo estoy con él, y nada malo le puede suceder. La unión con Dios es el arma que ningún fuerte puede vencer. La unión conmigo es seguridad de victoria y de botín de virtudes eternas, por las cuales eternamente será ofrecido un lugar en el Reino de Dios. Pero, quien se separa de mí o se hace enemigo mío, rechaza, como consecuencia, las armas y la seguridad de mi palabra. Quien rechaza al Verbo rechaza a Dios. Quien rechaza a Dios llama a Satanás. Quien llama a Satanás destruye cuanto tenía para conquistar el Reino.

Por tanto, quien no está conmigo está contra mí, quien no cultiva lo que Yo siembro recoge lo que siembra el Enemigo, quien conmigo no recoge desparrama, y pobre y desnudo se presentará ante el Juez supremo, que le mandará con su amo, con el amo al que se vendió prefiriendo a Belcebú antes que a Cristo.

Habitantes de Gerasa: edificad en vosotros y en vuestra ciudad el Reino de Dios».

288.6

Como un gorjeo, una voz de mujer se eleva, límpida cual canto de alondra, por encima del rumor de la multitud de gente admirada, cantando la nueva bienaventuranza, o sea, la gloria de María: «Dichoso el vientre que te llevó y los pechos de que mamaste».

Jesús se vuelve hacia la mujer que ha exaltado a la Madre por admiración hacia el Hijo. Sonríe, porque le es dulce la alabanza dirigida a su Madre. Pero luego dice: «Más dichosos aquellos que escuchan la palabra de Dios y la ponen en práctica. Hazlo tú, mujer».

Y luego bendice y se encamina hacia la campiña seguido por los apóstoles, que le preguntan: «¿Por qué has dicho esto?».

«Porque en verdad os digo que en el Cielo no se mide con las medidas de la tierra. Mi propia Madre será bienaventurada no tanto por su alma inmaculada cuanto por haber escuchado la palabra de Dios y haberla puesto en práctica con obediencia. El “hágase el alma de María sin mancha” es prodigio del Creador; a Él, pues, la gloria por ello. Pero el “hágase de mí según tu palabra” es prodigio de mi Madre; por esto, pues, grande es su mérito. Tan grande, que sólo por esa capacidad suya de escuchar a Dios, que hablaba por boca de Gabriel, y por su voluntad de poner en práctica la palabra de Dios, sin pararse a sopesar las dificultades y dolores inmediatos y futuros que tal adhesión acarrearían, ha venido el Salvador al mundo. Así pues, podéis ver que Ella es mi bienaventurada Madre no sólo porque me ha generado y amamantado, sino también porque ha escuchado la palabra de Dios y la ha puesto en práctica con la obediencia.

288.7

Pero volvamos a casa. Mi Madre sabía que iba a estar fuera poco tiempo y, si ve que tardo, se podría preocupar. Estamos en una ciudad semipagana; aunque, en verdad, es mejor que otras. De todas formas, vamos. Vamos a dar la vuelta por detrás de los muros, para huir de la gente, que, si no, me entretendría todavía. Venga, bajemos deprisa, por detrás de estas arboledas espesas…».


Notes

  1. Je l’ai dit, en 269.6.