Gli Scritti di Maria Valtorta

287. De Ramoth à Gérasa, avec la caravane du marchand.

287. Da Ramot a Gerasa con la carovana del mercante.

287.1

Dans la lumière un peu crue d’un matin quelque peu venteux, apparaît dans toute son originale beauté le caractère singulier de ce village posé sur une plate-forme rocheuse qui se dresse au milieu d’une couronne de sommets plus ou moins élevés. On dirait un grand plateau de granit sur lequel sont posés des maisons, des maisonnettes, des ponts, des fontaines, qui se trouvent là comme pour divertir un enfant géant.

Les maisons paraissent taillées dans la roche calcaire qui forme la matière de base de cette région[1].

Construites de blocs superposés, sans mortier ou à peine équarris, elles ressemblent à un jeu de cubes fabriqué par quelque grand gamin ingénieux.

Tout autour de ce hameau, on contemple sa campagne boisée et fertile, avec des cultures variées qui, vues d’en haut, font comme un tapis où l’on distingue des carrés, des trapèzes, des triangles, les uns de terre brune que l’on vient de piocher, d’autres de couleur vert émeraude à cause de l’herbe qu’a fait repousser la pluie d’automne, d’autres rougies par les dernières feuilles des vignes et des vergers, d’autres vert-gris avec les peupliers et les saules, d’autres d’un vert émaillé avec les chênes et les caroubiers, ou vert bronze avec les cyprès et les conifères. C’est très très beau !

Des routes s’en vont comme à partir d’un nœud de rubans, du village à la plaine lointaine, ou bien vers des montagnes encore plus hautes et s’enfoncent sous des bois, ou bien séparent d’un trait gris les prés verdoyants et les terres ocre brun des labours.

Il y a aussi un riant cours d’eau argenté au-delà du village en remontant vers la source ; du côté opposé, il devient couleur d’azur teinté de jade dans les descentes vers les vallées entre gorges et pentes ; il apparaît et disparaît, capricieux, de plus en plus fort et plus bleuté à mesure qu’il grossit en ne permettant plus aux roseaux du fond et aux herbes qui ont poussé dans son lit à la saison sèche de le teinter de vert. Maintenant il reflète le ciel, après avoir enseveli les tiges sous une épaisseur d’eau déjà profonde.

Le ciel est d’un azur irréel : une écaille précieuse d’un émail bleu foncé, sans la moindre fêlure dans sa masse merveilleuse.

287.2

La caravane se remet en route, avec les femmes encore à cheval car, dit le marchand, la route est fatigante au-delà du village et il faut faire vite pour arriver à Gérasa avant la nuit. Emmitouflés, dispos après le repos, ils avancent rapidement sur la route qui monte au milieu de superbes fourrés côtoyant les pentes plus élevées d’une montagne solitaire qui se dresse comme un bloc énorme au-dessus des autres monts en contrebas. C’est un véritable géant tel qu’on en rencontre aux endroits les plus élevés de notre Apennin.

« Galaad » indique du doigt le marchand resté près de Jésus, qui conduit toujours par la bride le mulet de la Vierge. Et il a­joute :

« Après cela, la route est meilleure. Es-tu déjà venu ici ?

– Jamais. Je voulais y venir au printemps, mais à Galgala j’ai été repoussé.

– Te repousser ? Quelle erreur ! »

Jésus le regarde et se tait.

Le marchand a pris en selle Marziam, qui peinait vraiment sur ses jambes courtes pour suivre le pas rapide des montures. Et Pierre le sait, qu’il est rapide ! Il avance, s’efforçant péniblement de suivre, imité par les autres, mais il est toujours distancé par la caravane. Il transpire, mais il est content car il entend rire Marziam, il voit la Vierge reposée et le Seigneur heureux. Il parle en haletant avec Matthieu et son frère André qui restent en queue comme lui et il les fait rire en leur disant que s’il avait des ailes à la place des jambes, il serait comblé en cette matinée. Il s’est débarrassé de tout fardeau comme les autres, en attachant les sacs aux selles des femmes, mais la route est vraiment malaisée sur les pierres que la rosée rend glissantes. Les deux Jacques, Jean et Jude sont plus braves et suivent de près les mulets des femmes. Simon le Zélote parle avec Jean d’En-Dor. Timon et Hermastée sont occupés eux aussi à conduire les mulets.

287.3

Finalement, le plus difficile est franchi et un tableau tout différent s’offre à la vue étonnée. La vallée du Jourdain a définitivement disparu. Maintenant l’œil découvre à l’orient un haut plateau d’une étendue imposante, sur laquelle seulement des rides de collines arrivent à peine à s’élever pour interrompre la monotonie du paysage. Je n’aurais jamais pensé qu’il y avait en Palestine quelque chose de semblable. On dirait que la tempête rocheuse des montagnes c’est apaisée et pétrifiée en une énorme vague restée suspendue entre le niveau du fond et le ciel, avec, comme unique souvenir de sa furie première, ces petites lignes de collines, écume des crêtes solidifiées çà et là alors que l’eau de la vague s’est étendue en une surface plane d’une merveilleuse magnificence. On arrive à cette région de paix lumineuse par un dernier défilé, sauvage comme l’est l’abîme entre deux lames qui se heurtent, les deux dernières lames d’une tempête. Au fond, un nouveau torrent court en écumant vers l’ouest. Il arrive de l’est dans un parcours tourmenté, rageur, à travers roches et cascades, contrastant ainsi avec la paix lointaine de l’énorme plateau.

« Maintenant la route va être bonne. Si tu le permets, je vais ordonner une halte, dit le marchand.

– Je me laisse conduire par toi, homme. Tu le sais. »

Ils descendent tous et se dispersent sur la pente afin de chercher du bois pour cuire le déjeuner, de l’eau pour les pieds fatigués, pour les gorges assoiffées. Les bêtes, que l’on a déchargées de leurs fardeaux, broutent l’herbe touffue ou descendent s’abreuver aux eaux limpides du torrent. Une odeur de résine et de viande rôtie se dégage des petits feux allumés pour cuire les agneaux.

Les apôtres ont préparé un feu et y cuisent des poissons salés, lavés au préalable dans l’eau fraîche du torrent. Mais le marchand les voit, vient leur apporter un petit agneau ou un chevreau, et les force à l’accepter. Et Pierre se met en devoir de le rôtir après l’avoir farci de plantes aromatiques.

Le repas est vite préparé et vite consommé.

287.4

Et, sous le soleil à pic de midi, ils reprennent leur marche sur une route meilleure qui longe le torrent en direction du nord-est, dans une région d’une fertilité merveilleuse et bien cultivée, riche en troupeaux de brebis et de porcs qui s’enfuient en grognant devant la caravane.

« Cette ville entourée de murs, Seigneur, c’est Gérasa. Une ville de grand avenir. Elle est en train de se développer et je ne crois pas me tromper en disant qu’elle rivalisera vite avec Joppé et Ascalon, avec Tyr et beaucoup d’autres villes pour la beauté, le commerce et la richesse. Les romains en voient toute l’importance sur cette route qui va de la mer Rouge, et par conséquent de l’Egypte, au Pont-Euxin par Damas. Ils aident les géraséniens à bâtir… Ils ont bon œil et bon flair. Pour le moment, elle a seulement de nombreux commerces, mais plus tard !… Ah ! Elle sera belle et riche ! Une petite Rome avec des temples et des piscines, des cirques et des thermes. Moi, je n’y avais que des com­merces. Mais j’ai déjà acquis beaucoup de terrain pour y installer des magasins, pour les revendre cher après les avoir achetés bon marché, peut-être pour construire une vraie maison de riche et venir m’y établir dans ma vieillesse quand Baldassar, Nabor, Félix et Sidmia pourront respectivement tenir et diriger les magasins de Sinope, Tyr, Joppé et Alexandrie à l’embouchure du Nil. Pendant ce temps, les trois autres garçons grandiront et je leur donnerai les magasins de Gérasa, d’Ascalon, de Jérusalem peut-être. Et les filles, riches et belles, seront recherchées et feront de beaux mariages et me donneront beaucoup de petits-enfants… »

Le marchand rêve les yeux ouverts à un avenir doré.

287.5

Jésus demande calmement :

« Et après ? »

Le marchand se secoue, le regarde d’un air perplexe et répond :

« Et après ? Ce sera tout. Après viendra la mort… C’est triste, mais c’est comme ça.

– Et tu abandonneras toute activité ? Tous tes magasins ? Toutes tes affections ?

– Mais, Seigneur ! Moi, je ne le voudrais pas ! Mais comme je suis né, je dois aussi mourir. Et je devrai tout quitter. »

Il pousse un soupir si profond que son souffle suffirait à pousser en avant la caravane…

« Mais qui te dit qu’à la mort on quitte tout ?

– Qui ? Mais les faits ! Quand on est mort… il n’y a plus rien. Plus de mains, plus d’yeux, plus d’oreilles…

– Tu n’es pas seulement mains, yeux et oreilles.

– Je suis un homme. Je le sais. J’ai d’autres choses. Mais tout finit avec la mort. C’est comme le coucher du soleil. Son coucher le fait disparaître…

– Mais l’aurore le recrée ou plutôt le ramène de nouveau. Tu es un homme, tu l’as dit. Tu n’es pas un animal comme celui que tu montes. Lui, une fois mort, est réellement fini. Toi, non. Tu as ton âme. Tu ne le sais pas ? Tu ne sais même plus cela ? »

Le marchand entend ce triste reproche, triste et doux, et il baisse la tête en murmurant :

« Cela, je le sais encore…

– Et alors ? Tu ne sais pas que l’âme survit ?

– Je le sais.

– Et alors ? Tu ne sais pas qu’elle a toujours une activité dans la vie de l’au-delà ? Sainte, si elle est sainte. Mauvaise, si elle est mauvaise. Elle a des sentiments. Ah ! Comme elle en a ! D’amour, si elle est sainte. De haine, si elle est damnée. De la haine pour qui ? Pour les causes de sa damnation. Dans ton cas, les activités, les magasins, les affections uniquement humaines. D’amour, pour qui ? Pour les mêmes choses. Et que de bénédictions sur les enfants et sur les activités des enfants peut apporter une âme qui est dans la paix du Seigneur ! »

L’homme est pensif. Il dit ensuite :

« Il est tard. Je suis vieux désormais. »

Et il arrête son mulet. Jésus sourit et répond :

« Moi, je ne te force pas. Je te conseille. »

Et il se retourne pour regarder les apôtres qui, pendant l’arrêt avant d’entrer dans la ville, aident les femmes à descendre et prennent leurs sacs.

287.6

La caravane repart et ne tarde pas à entrer, par la porte que gardent deux tours, dans la ville affairée.

Le marchand revient vers Jésus :

« Veux-tu encore rester avec moi ?

– Si tu ne me renvoies pas, pourquoi ne devrais-je pas le vouloir ?

– A cause de ce que je t’ai dit. Saint comme tu l’es, je dois t’inspirer du dégoût.

– Oh non ! Je suis venu pour ceux qui sont comme toi. Je vous aime parce que c’est vous qui en avez le plus besoin. Tu ne me connais pas encore. Mais je suis l’Amour qui passe en mendiant l’amour.

– Alors, tu ne me hais pas ?

– Je t’aime. »

Un éclair traverse le fond des yeux de l’homme. Mais il dit avec un sourire :

« Alors nous allons rester ensemble. Je vais m’arrêter trois jours à Gérasa pour affaires. J’y laisse les mulets pour les chameaux. J’ai la correspondance des caravanes dans les endroits de plus long parcours et j’ai un serviteur pour s’occuper des bêtes que je laisse à cet endroit. Et toi, que vas-tu faire ?

– J’évangéliserai pendant le sabbat. Je t’aurais quitté si tu ne t’étais pas arrêté car le sabbat est sacré pour le Seigneur. »

L’homme plisse le front, réfléchit et approuve comme à regret :

« …Oui… C’est vrai. Il est sacré pour le Dieu d’Israël. Il est sacré. Il est sacré. »

Il regarde Jésus…

« Je te le consacrerai, si tu permets.

– A Dieu. Pas à son Serviteur.

– A Dieu et à toi, en t’écoutant. Je vais faire mes affaires aujourd’hui et demain matin. Ensuite, je t’écouterai. Viens-tu maintenant à l’hôtellerie ?

– Forcément. J’ai les femmes, et ici je suis inconnu.

– Voici mon auberge. C’est la mienne parce c’est là que sont mes écuries d’une année à l’autre. Mais j’ai de vastes pièces pour les marchandises. Si tu es d’avis…

– Que Dieu t’en récompense. Allons. »

287.1

Nella luce un poco cruda del mattino alquanto ventoso, la singolarità di questo paese appoggiato su una piattaforma rocciosa, sollevata fra una corona di picchi, quali più alti, quali più bassi di esso, appare in tutta la sua caratteristica bellezza. Sembra un grande vassoio di granito con sopra appoggiate case, casette, ponti, fontane, per il divertimento di un bambino gigante.

Le case sembrano intagliate nella roccia calcarea, che costituisce la materia base di questa zona. Squadrate a blocchi sovrapposti, quali senza intonaco, quali neppur sgrezzati, sembrano proprio casette di un paesello da presepio, costruito coi cubi da un grande bambino ingegnoso.

E tutto intorno a questo paesello si contempla la sua fertile campagna alberata, variata nelle colture per cui dall’alto sembra un tappeto a quadri, a trapezi, a triangoli, quali bruni di terra zappata di fresco, quali verdi smeraldo per l’erba rinata alle piogge d’autunno, quali rosseggianti per le estreme foglie delle viti e dei frutteti, quali verde grigio per pioppi e salici, o verde smalto per querce e carrubbi, o verde bronzo per cipressi e conifere. Molto, molto bello!

E strade che vanno, come nastri da un nodo, dal paese alla pianura lontana, oppure verso monti anche più alti, e sprofondano sotto boschi, oppure dividono di un segno bigio il verde dei prati, il bruno dei campi arati.

E vi è un ridente corso d’acqua, che è d’argento oltre il paese verso la sorgente, che è di azzurro sfumato in giada al lato opposto, nella discesa a valle fra gole e pendici, e che appare e dispare, scherzoso, sempre più robusto e sempre più azzurro man mano che, ingrossando le sue acque, non permette più alle canne del fondale e alle erbe nate nell’alveo nei mesi di secca di tingerlo di verde, ma riflette il cielo, avendo seppellito gli steli sotto un velo d’acque già fonde.

Il cielo è di un azzurro irreale: una scaglia preziosa di smalto azzurro carico, senza una incrinatura impura nella sua compagine stupenda.

287.2

E la carovana si rimette in moto così, con le donne a cavallo ancora perché, come dice il mercante, la strada è penosa oltre il paese e occorre farla presto per giungere a Gerasa entro notte. Imbacuccati, lesti perché riposati, vanno svelti per la strada che ascende fra boscaglie stupende, rasentando le pendici più alte di un monte solitario, che si alza come un enorme blocco sulle schiene degli altri monti sottoposti. Un vero gigante, quale se ne riscontrano nei punti più alti del nostro Appennino.

«Galaad», dice accennandolo il mercante, che è rimasto presso a Gesù, conducente sempre per le briglie il muletto della Vergine. E aggiunge: «Dopo questo la strada è più buona. Sei mai stato qui?».

«Mai. Volevo farla a primavera. Ma a Galgala fui respinto».

«Respingere Te? Che errore!».

Gesù lo guarda e tace.

Il mercante si è preso in sella Marziam, che proprio penava con le sue gambette corte a tenere dietro al passo sollecito dei cavalli. E lo sa Pietro se è sollecito! Viene avanti arrancando a tutta forza, imitato dagli altri, ma è sempre distanziato alquanto dalla carovana. Suda, ma è contento perché sente ride re Marziam, vede riposata la Madonna e lieto il Signore. Parla sbuffando con Matteo e con suo fratello Andrea, che sono quelli che restano in coda a tutti come lui, e li fa ridere dicendo che se come ha le gambe avesse le ali sarebbe felice in quella mattina. Si è sbarazzato da ogni peso, come gli altri, legando le sacche alle selle delle donne, ma la strada è proprio tremenda, su pietre che la guazza fa scivolose. I due Giacomi insieme a Giovanni e il Taddeo sono più bravi e tengono il passo presso le mule delle donne. Simone Zelote parla con Giovanni di Endor. Timoneo ed Ermasteo si occupano anche loro di guidare i muletti.

287.3

Finalmente il più brutto è superato e tutto un diverso scenario si apre alla vista stupita. La valle del Giordano è definitivamente sparita. Ora l’occhio spazia ad oriente su un altipiano di una estensione imponente, sul quale solo una crespatura di colli accenna appena ad elevarsi per interrompere la monotonia del paesaggio. Non avrei mai pensato che ci potesse essere in Palestina una simile cosa. Sembra che, dopo la tempesta rocciosa dei monti, questa si sia pietrificata e pacificata in un enorme flutto rimasto sospeso fra il livello del fondo e il cielo, con unico ricordo della sua furia originale in quelle rughettine di colli, la spuma delle creste solidificata qua e là, mentre l’acqua del flutto si è distesa in una piana superficie di una magnificenza meravigliosa. E a questa zona di pace luminosa si accede per l’ultima gola, selvaggia come è l’abisso fra due marosi che si cozzano, i due ultimi marosi di una mareggiata, nel cui fondo è un nuovo torrente spumeggiante che corre verso ovest venendo da est in un tormentato, iroso cammino fra rocce e cascate, così in contrasto con la pace lontana dell’enorme pianoro.

«Ora la via sarà buona. Se permetti ordino la sosta», dice il mercante.

«Io mi lascio guidare da te, uomo. Tu sai».

Scendono tutti e si spargono per la pendice cercando legna per cuocere i cibi, acqua per i piedi stanchi, per le gole assetate. Le bestie, scaricate del carico, brucano l’erba folta o scendono all’abbeverata nelle acque limpide del torrente. Odor di resine e di carni arrostite si spargono dai piccoli roghi drizzati per cuocere gli agnelli.

Gli apostoli si sono preparati il loro fuocherello e su questo scaldano del pesce salato, previa lavatura nell’acqua fresca del torrente. Ma il mercante vede, e viene portando un agnelletto scuoiato, o capretto che sia, e forza ad accettare. E Pietro si accinge ad arrostirlo dopo averlo stipato di mentucce fresche.

Il pasto è presto preparato e presto consumato.

287.4

E sotto il sole a perpendicolo del mezzodì la marcia è ripresa su una via migliore, che costeggia il torrente in direzione nord-est, in una zona di una fertilità meravigliosa e molto ben coltivata, ricca di pecore e di branchi di porci che fuggono grugnando davanti alla carovana.

«Quella città murata è Gerasa, Signore. Città di grande avvenire. Ora si sta formando, e credo di non errare dicendo che competerà presto con Joppe ed Ascalona, con Tiro e con molte altre città, per bellezza, commerci e ricchezza. I romani ne vedono l’importanza su questa via che dal mar Rosso, e perciò dall’Egitto, per Damasco va al mare Pontico. E aiutano i geraseni a costruire… Hanno occhio e fiuto buono. Per ora ha solo molti commerci, ma poi!… Oh! sarà bella e ricca! Una piccola Roma con templi e piscine, circhi e terme. Io vi avevo solo commerci. Ma ora vi ho già preso molto suolo, per farvi empori, per rivenderlo a caro prezzo fra poco, forse per costruirvi una casa da vero signore e venire a starvi in vecchiaia quando Baldassare, Nabor, Felice e Sidmia potranno rispettivamente tenere e guidare gli empori di Sinopo, Tiro, Joppe e Alessandria nella foce del Nilo. Intanto cresceranno gli altri tre figli maschi e darò loro gli empori di Gerasa, di Ascalona, di Gerusalemme forse. E le femmine, ricche e belle, saranno cercate e faranno buoni matrimoni e mi daranno molti nipoti…».

Il mercante sogna ad occhi aperti il più roseo e aureo futuro.

287.5

Gesù chiede calmo: «E poi?».

Il mercante si scuote, lo guarda perplesso e poi dice: «E poi? Basta. Dopo verrà la morte… È triste. Ma è così».

«E lascerai ogni attività? Ogni emporio? Ogni affetto?».

«Ma Signore! Io non lo vorrei. Ma, come sono nato, devo anche morire. E dovrò lasciare tutto», e tira un sospirone tale da far procedere la carovana col suo vento…

«Ma chi ti dice che da morti si lascia tutto?».

«Chi? Ma i fatti! Morti che si è… Più nulla. Non più mani, non più occhi, non più orecchie…».

«Non sei soltanto mani, occhi e orecchie».

«Sono un uomo. Lo so. Ho altre cose. Ma tutte finite con la morte. È come il tramonto del sole. Il tramonto lo annulla…».

«Ma l’aurora lo ricrea, o meglio lo ripresenta. Tu sei un uomo, lo hai detto. Non sei un animale come quello che cavalchi. Lui, morto che sia, è realmente finito. Tu no. Tu hai l’anima.

Non lo sai? Neppur questo sai più?».

Il mercante sente il triste rimprovero, triste e dolce, e china la testa mormorando: «Questo lo so ancora…».

«E allora? Non sai che l’anima sopravvive?».

«Lo so».

«E allora? Non sai che ha sempre un’attività nell’oltre vita?

Santa, se ella è santa. Malvagia, se ella è malvagia. Ha i suoi sentimenti. Oh! Come li ha! Di amore, se santa. Di odio, se dannata. Odio per chi? Per le cause della sua dannazione. Nel tuo caso le attività, gli empori, gli affetti tutti umani. Di amore per chi? Per le stesse cose. E che benedizioni sui figli e sulle attività dei figli può portare un’anima che è nella pace del Signore!».

L’uomo è pensieroso. Dice poi: «È tardi. Sono vecchio, ormai». E ferma il mulo.

Gesù sorride e risponde: «Io non ti forzo. Ti consiglio», e poi si volge a guardare gli apostoli che, nella tappa prima di entrare in città, aiutano le donne a scendere e prendono le loro sacche.

287.6

La carovana riparte, entrando presto dalla porta vegliata dalle torri nella città piena di traffico.

Il mercante torna da Gesù: «Vuoi ancora stare con me?».

«Se tu non mi scacci, perché non dovrei volere?».

«Per quello che ti ho detto. A Te, santo, io devo fare schifo».

«Oh! no! Sono venuto per quelli come te. Vi amo perché siete i più bisognosi. Tu non mi conosci ancora. Ma Io sono l’Amore che passa mendicando amore».

«Allora non mi odii?».

«Io ti amo».

L’uomo ha un luccichio negli occhi fondi. Ma dice con un sorriso: «Allora staremo insieme. A Gerasa io mi fermo tre giorni per affari. Lì lascio i muli per i cammelli. Ho la posta delle carovane nei luoghi di tappa maggiore e ho un servo a badare le bestie che lascio nel luogo. E Tu che farai?».

«Evangelizzerò nel sabato. Ti avrei lasciato se tu non avessi sostato, perché il sabato è sacro al Signore».

L’uomo aggrotta la fronte, pensa e, come a fatica, assente:

«…Già… È vero. È sacro al Dio d’Israele. È sacro. È sacro». Guarda Gesù… «Te lo consacrerò, se permetti».

«A Dio. Non al suo Servo».

«A Dio e a Te, ascoltandoti. Farò oggi gli affari e nella mattina di domani. E poi ti ascolterò. Vieni all’albergo ora?».

«Per forza. Ho le donne e qui sono sconosciuto».

«Eccolo il mio. È mio perché ci stanno le mie scuderie di anno in anno. Ma ho vaste stanze per le mercanzie. Se credi…».

«Dio te ne compensi. Andiamo».


Notes

  1. cette région : Maria Valtorta en a fait deux dessins sur les pages intérieures d’un feuillet plié, qu’elle a cousu entre les pages manuscrites du cahier. Sur l’esquisse de gauche on lit : Comment se présente le panorama quand on va à Ramoth – Judée – Plaine du Jourdain – Mer Morte – Jourdain – Plaine au-delà du Jourdain – Galaad – Ramoth. Sur le dessin de droite, on peut lire : Panorama après avoir franchi les montagnes – Gérasa – Hauts-plateaux. Sur la face extérieure du feuillet, Maria Valtorta a écrit : Dessiner des chaînes de montagne si intriquées n’est pas facile, et je ne suis guère habile. Néanmoins, bien que très schématique, cette esquisse sert à en donner une idée, surtout si l’on s’aide de la description.