The Writings of Maria Valtorta

288. Le discours aux habitants de Gérasa, et l’éloge d’une femme à la Mère de Jésus.

288. Preaching to the citizens of Gerasa.

288.1

Il croyait être inconnu ! Quand, le lendemain matin, il pose le pied hors du magasin d’Alexandre, il trouve déjà des personnes qui l’attendent. Jésus est avec les seuls apôtres : les femmes et les disciples sont restés à la maison à se reposer. Les gens le saluent et l’entourent en lui disant qu’ils le connaissent parce qu’ils ont entendu parler un homme guéri de la possession diabolique. Ce dernier est actuellement absent parce qu’il est parti avec deux disciples passés par là quelques jours auparavant.

Jésus écoute avec bienveillance tous ces discours, en marchant à travers la ville qui présente souvent des zones où l’on entend un furieux fracas de chantiers. Maçons, terrassiers, tailleurs de pierres, forgerons, menuisiers travaillent à construire, à aplanir ou à combler des terrains de niveaux différents, à dégrossir des pierres pour les murs, à travailler le fer pour différents usages, à scier, à raboter, à façonner des pieux avec des troncs robustes.

Jésus passe et regarde, il franchit un pont jeté sur un petit torrent bruyant qui passe juste au milieu de la ville ; les maisons se sont alignées sur les deux rives avec la prétention de former un quai. Il monte ensuite vers la partie haute de la cité qui est un peu en dénivellation, de sorte que le côté sud-ouest est plus élevé que le côté nord-est, mais tous deux sont plus hauts que le centre de la ville, coupée en deux par le petit cours d’eau.

La vue est belle à l’endroit où s’est arrêté Jésus. On voit toute l’agglomération, relativement grande ; par-derrière, à l’orient, au midi et à l’occident, se trouve un fer à cheval de collines en pente douce toutes vertes, alors qu’au nord la vue s’étend sur une plaine découverte et vaste qui présente à l’horizon un relief léger qu’on peut difficilement appeler collines, tout blondi par le soleil matinal. Il dore les pampres jaunâtres des vignes plantées sur cette vague de terrain comme s’il voulait adoucir la mélancolie des feuilles d’automne par le faste d’une couche de dorure.

288.2

Jésus s’émerveille et les habitants de Gérasa restent à le regarder. Jésus les conquiert en leur disant :

« Votre ville est très belle. Rendez-la belle aussi de justice et de sainteté. Les collines, le ruisseau, la verte plaine, c’est Dieu qui vous les a donnés. Rome vous aide maintenant à vous doter des maisons et de beaux édifices, mais il revient à vous seuls de donner à Gérasa le nom de ville sainte et juste.

Une ville est ce qu’en font ses habitants, parce qu’elle est une partie de la société enclose dans des murs, mais ce qui fait la ville, ce sont les habitants. La ville en elle-même ne pèche pas. Le ruisseau, le pont, les maisons, les tours ne peuvent pécher. C’est de la matière sans âme. Mais ceux qui peuvent pécher, ce sont ceux qui habitent à l’intérieur des murailles, dans les maisons, dans les boutiques, ceux qui passent sur le pont et ceux qui se baignent dans le ruisseau. On dit d’une ville san s foi ni loi : “ C’est une ville très mauvaise. ” Mais c’est une expression incorrecte : ce n’est pas la ville qui est mauvaise, ce sont ses habitants.

Ces individus qui forment, en s’unissant, une seule communauté, multiple et pourtant unique, c’est cela qui mérite le nom de ville. Maintenant, écoutez. Si dans une ville dix mille habitants sont bons et que mille seulement ne le sont pas, pourrait-on dire que cette ville est mauvaise ? Non. De même, si dans une ville de dix mille habitants, il y a beaucoup de partis et que chacun tend à faire prévaloir le sien, peut encore dire que cette ville est unie ? Non. Et pensez-vous que cette ville sera prospère ? Non, elle ne le sera pas.

Vous, habitants de Gérasa, vous êtes maintenant tous unis par le désir de faire de votre ville un chef d’œuvre. Et vous y parviendrez, parce que tous vous voulez la même chose et vous rivalisez entre vous pour atteindre ce but. Mais s’il s’élevait demain des partis différents parmi vous et que l’un vienne à dire : “ Non, il vaut mieux s’étendre vers l’occident ”, et un autre : “ Pas du tout ! Nous irons vers le nord du côté de la plaine ”, et un troisième : “ Ni ici, ni là. Nous voulons nous grouper au centre près du ruisseau ”, qu’arriverait-il ? Il arriverait que les travaux commencés s’arrêteraient, que ceux qui prêtent des capitaux les retireraient et que ceux qui ont l’intention de s’établir ici s’en iraient dans une autre localité plus unie, et ce qui est déjà fait tomberait en ruines parce que cela serait exposé aux intempéries sans être terminé à cause des divisions des habitants. C’est ainsi, oui ou non ? Vous dites que oui, et vous avez raison. Il faut donc l’entente de tous les habitants pour faire le bien de la ville et par conséquent des habitants, car dans une société son bien propre fait le bien-être de ceux qui la composent.

288.3

Mais il n’y a pas seulement la société à laquelle vous pensez, la société de ceux qui appartiennent à la même ville, ou au même pays, ou la petite et chère société de la famille. Il est une société plus vaste, infinie : celle des âmes.

Nous tous qui sommes vivants, nous avons une âme. Cette âme ne meurt pas avec le corps, mais lui survit éternellement. L’idée du Dieu Créateur, qui a donné une âme à l’homme, était que toutes les âmes humaines se rassemblent en un même lieu : le Ciel, qui constitue le Royaume des Cieux dont le monarque est Dieu et dont les sujets bienheureux auraient été les hommes, après une vie sainte et une paisible dormition. Satan est venu diviser et bouleverser, pour détruire et affliger Dieu et les âmes. Il a apporté le péché dans les cœurs et avec lui la mort pour les corps au terme de l’existence, espérant par là donner la mort aux âmes aussi. Leur mort, c’est la damnation, qui est encore existence, certes, mais une existence dépourvue de ce qui est la vraie vie et la joie éternelle, autrement dit la vision béatifique de Dieu et son éternelle possession dans la lumière éternelle. Et l’humanité se divisa dans ses volontés comme une société se divise en partis contraires. Et en agissant ainsi, elle alla à sa perdition.

Je l’ai dit[1] ailleurs à ceux qui m’accusaient de chasser les démons avec l’aide de Belzébuth : “ Tout royaume divisé en lui-même ira à sa ruine. ” En effet, si Satan se chassait lui-même, son royaume de ténèbres et lui iraient à leur ruine.

Moi, en raison de l’amour que Dieu a pour l’humanité créée par lui, je suis venu rappeler qu’un seul Royaume est saint : celui des Cieux. Je suis venu le prêcher pour que les meilleurs ac­courent vers lui. Ah ! Je voudrais que tous, même les plus mauvais, y viennent en se convertissant, en se délivrant du démon qui les tient manifestement esclaves, par les possessions, non seulement spirituelles mais aussi corporelles, ou secrètement dans celles qui ne sont que spirituelles. C’est pour cela que je vais, guérissant les malades, chassant les démons des corps possédés, convertissant les pécheurs, pardonnant au nom du Seigneur, instruisant en vue du Royaume, accomplissant des miracles pour vous persuader de mon pouvoir et de mon union avec Dieu. Car on ne peut faire des miracles si on n’a pas Dieu pour ami. C’est pourquoi, si je chasse les démons par le doigt de Dieu, si je guéris les malades, si je purifie les lépreux, si je convertis les pécheurs, si j’annonce le Royaume, si j’enseigne comment y parvenir, si j’y appelle au nom de Dieu, et si la bienveillance de Dieu est clairement et manifestement avec moi – seuls les ennemis déloyaux peuvent dire le contraire –, tout cela est le signe que le Royaume de Dieu est arrivé parmi vous et doit être construit, car voici venue l’heure de sa fondation.

288.4

Comment le Royaume de Dieu se fonde-t-il dans le monde et dans les cœurs ? Par le retour à la Loi mosaïque et par sa connaissance exacte si on l’ignore, et surtout par l’application totale de la Loi à soi-même, dans tout événement et à tout moment de la vie. Quelle est cette Loi ? Est-elle sévère au point d’en être impraticable ? Non. C’est un ensemble de dix préceptes saints et faciles que l’homme moralement bon, vraiment bon, a conscience qu’il faut observer, même s’il est enseveli sous l’inextricable toit végétal des forêts les plus impénétrables de l’Afrique mysté­rieuse. Elle dit :

“ Je suis le Seigneur ton Dieu et il n’y a pas d’autre Dieu que moi.

Ne prononcez pas le Nom du Seigneur inutilement.

Respectez le sabbat selon le commandement de Dieu et le besoin de la créature.

Honorez votre père et votre mère afin de vivre longuement et d’obtenir du bien sur la terre et dans le Ciel.

Ne tuez pas.

Ne volez pas.

Ne commettez pas d’adultère.

Ne portez pas de faux témoignages contre votre prochain.

Ne désirez pas la femme d’autrui.

N’enviez pas ce que possède autrui. ”

Quel est l’homme à l’âme bonne, même si c’est un sauvage, qui n’en vient pas à se dire à la vue de ce qui l’entoure : “ Tout cela n’a pu se faire tout seul. Il y a donc Quelqu’un de plus puissant que la nature et que l’homme lui-même, qui a fait cela ” ? Et il adore cet Etre puissant dont il connaît ou ne connaît pas le Nom très saint, mais dont il pressent l’existence. Il en a un tel respect que, en prononçant le nom qu’il lui a donné ou qu’on lui a appris à dire pour le nommer, il tremble de crainte et a conscience de le prier rien qu’à le nommer avec révérance. En fait, c’est une prière de prononcer le Nom de Dieu dans l’intention de l’adorer ou de le faire connaître à ceux qui l’ignorent.

De même aussi par simple prudence morale, tout homme sent qu’il doit accorder du repos à ses membres pour qu’ils résistent tant que dure la vie. Avec plus de raison, l’homme qui n’ignore pas le Dieu d’Israël, le Créateur et Seigneur de l’univers, a conscience qu’il doit consacrer ce repos animal au Seigneur pour ne pas être semblable à une bête de somme fatiguée, qui se repose sur sa litière en mâchant de l’avoine entre ses dents robustes.

Le sang lui-même crie amour pour ceux dont il est venu et nous le constatons dans ce petit âne qui court en ce moment en brayant à la rencontre de sa mère qui revient du marché. Il jouait dans le troupeau et, à sa vue, il se rappelle avoir été allaité, léché affectueusement, défendu, réchauffé par sa mère. Et vous voyez ? De son tendre naseau, il lui caresse le cou et saute de joie en frottant sa jeune croupe contre le flanc qui l’a porté. Aimer ses parents, c’est un devoir et un plaisir. Il n’y a pas d’animal qui n’aime celui qui l’a engendré. Eh quoi ? L’homme serait au-dessous du ver qui vit dans la boue ?

L’homme moralement bon ne tue pas. La violence lui inspire du dégoût. Il a conscience qu’il n’est pas permis d’ôter la vie à qui que ce soit, car Dieu seul, qui la lui a donnée, a le droit de l’enlever. Et il se refuse à l’homicide.

De même, l’homme moralement sain ne s’empare pas des biens d’autrui. Il préfère le pain mangé avec une conscience tran­quille auprès de la fontaine argentine à un succulent rôti qui est le produit d’un vol. Il préfère dormir sur le sol avec la tête sur une pierre et au-dessus de la tête, les étoiles amies qui pleuvent la paix et le réconfort sur une conscience honnête, au sommeil troublé sur un lit volé.

Et s’il est moralement sain, il ne désire pas d’autres femmes que la sienne, il n’entre pas lâchement dans le lit d’autrui pour le souiller. Mais dans la femme de son ami, il voit une sœur et n’a pas pour elle les regards et le désir que l’on n’a pas pour une sœur.

L’homme dont l’âme est droite, même seulement de par sa nature, sans autre connaissance du bien que celle que lui donne une conscience droite, ne se permet jamais de porter un témoignage qui lèse la vérité car cela lui paraît semblable à l’homicide et au vol, et il en est bien ainsi. Mais ses lèvres sont honnêtes comme son cœur et il n’a pas de regards pour désirer la femme d’autrui. Il n’en a même pas le désir, parce qu’il sait que le désir est ce qui pousse au péché. Et il n’a pas d’envie parce qu’il est bon. L’homme bon n’envie jamais. Il est content de son sort.

288.5

Cette loi avec ses exigences vous paraît-elle impraticable ? Ne vous faites pas tort ! Je suis certain que vous ne le ferez pas. Et si vous ne le faites pas, vous fonderez le Royaume de Dieu en vous et dans votre ville. Et vous vous retrouverez, un jour, heureux avec ceux que vous avez aimés et qui, comme vous, ont conquis le Royaume éternel dans les joies sans fin du Ciel.

Mais les passions se trouvent en vous comme des habitants renfermés dans les murs d’une ville. Il faut que toutes les passions de l’homme veuillent la même chose : à savoir la sainteté. Sinon, c’est en vain qu’une partie tendra au Ciel, si une autre laisse sans les garder les portes et y laisse pénétrer le séducteur ou neutralise par des discussions et de la paresse l’action d’une partie des habitants spirituels, en faisant périr l’intérieur de la ville et en l’abandonnant au royaume des orties, des herbes empoisonnées, du chiendent, des serpents, des scorpions, rats et chacals, des hiboux, c’est-à-dire aux mauvaises passions et aux anges de Satan. Il faut veiller sans cesse, comme des senti­nelles que l’on met sur les murs pour empêcher le Malin d’entrer là où nous voulons édifier le Royaume de Dieu.

En vérité, je vous dis que tant que l’homme fort garde en armes l’entrée de sa maison, tout ce qui s’y trouve est en sécurité. Mais s’il vient un homme plus puissant que lui, ou s’il laisse sa porte sans la garder, alors le plus fort en vient à bout et l’anéantit ; alors, privé des armes auxquelles il se confiait, il s’humilie et se rend, et le vainqueur le fait prisonnier en emportant les dépouilles de celui qu’il a vaincu. Mais si l’homme vit en Dieu, moyennant la fidélité à la Loi et à la justice saintement pratiquée, Dieu est avec lui, moi je suis avec lui, et rien de mal ne saurait lui arriver. L’union à Dieu est l’arme qu’aucune force ne peut vaincre. L’union à moi est certitude de victoire et d’un butin de vertus éternelles pour lesquelles une place dans le Royaume de Dieu lui sera éternellement attribuée. Mais celui qui se sépare de moi ou se fait mon ennemi, repousse en conséquence les armes et la sécurité de ma Parole. Celui qui repousse le Verbe repousse Dieu. Celui qui repousse Dieu appelle Satan. Celui qui appelle Satan détruit ce qu’il avait pour conquérir le Royaume.

Par conséquent, celui qui n’est pas avec moi est contre moi. Et celui qui ne cultive pas ce que j’ai semé, récolte ce qu’a semé l’Ennemi. Celui qui ne récolte pas avec moi dissipe et il paraîtra, pauvre et nu, devant le Juge suprême qui l’enverra au maître auquel il s’est vendu, en préférant Belzébuth au Christ.

Habitants de Gérasa, construisez en vous et dans votre ville le Royaume de Dieu. »

288.6

La voix perçante d’une femme, limpide comme un chant d’alouette, s’élève au-dessus du brouhaha de la foule pleine d’admiration, chantant la nouvelle béatitude, c’est-à-dire la gloire de Marie :

« Heureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles et qui t’a nourri de son lait ! »

Jésus se tourne vers la femme qui exalte la Mère par admiration pour le Fils. Il sourit, parce que cet éloge de sa Mère lui est doux. Mais il répond :

« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. Fais cela, femme. »

Sur ce, Jésus bénit et se dirige vers la campagne, suivi des apôtres qui lui demandent :

« Pourquoi as-tu dit cela ?

– Parce que, en vérité, je vous dis qu’au Ciel on ne mesure pas avec les mesures de la terre. Et ma Mère elle-même sera heu­reuse, moins en raison de son âme immaculée que pour avoir écouté la Parole de Dieu et l’avoir mise en pratique par l’obéissance. Le “ que l’âme de Marie soit faite sans fautes ”, c’est un prodige du Créateur. C’est à lui donc qu’en va la louange. Mais le “ qu’il soit fait de moi selon ta parole ”, c’est un prodige de ma Mère. C’est donc en cela que son mérite est grand. Si grand que c’est seulement en raison de cette capacité à écouter Dieu parlant par la bouche de Gabriel, et pour sa volonté de mettre en pra­tique la parole de Dieu sans rester à soupeser les difficultés et les douleurs immédiates et futures qu’allait susciter son adhésion, qu’est venu le Sauveur du monde. Vous voyez donc qu’elle est ma bienheureuse Mère non seulement parce qu’elle m’a engendré et allaité, mais parce qu’elle a écouté la Parole de Dieu et l’a mise en pratique par l’obéissance.

288.7

Mais maintenant, rentrons à la maison. Ma mère savait que j’étais dehors pour peu de temps et pourrait s’inquiéter en voyant que je tarde. Nous sommes dans un pays à demi païen. Mais, en vérité, il est meilleur que les autres. Aussi partons, et tournons derrière les murs pour échapper à la foule qui me retiendrait encore. Allons, passons vite derrière ces bosquets touffus… »

288.1

He thought He was unknown! When He sets foot outside Alexander’s building the following morning, He finds people already waiting for Him. Jesus is with the apostles only. The women and disciples are still in the house, resting. The people greet Him gathering around Him and they say that they know Him because a man He had freed from demons has spoken to them about Him. The man is not there now because he has gone on with two disciples, who passed by some days ago.

Jesus listens kindly to what they say and at the same time He walks through the town in some areas of which the noise of building yards is dreadfully loud. Masons, diggers, stone-cutters, blacksmiths, carpenters are working building, levelling, filling gaps, chiselling stones for walls, working iron for various purposes, sawing, planing, making poles out of strong trunks. Jesus passes by watching, He crosses a bridge on a babbling torrent flowing in the middle of the town, with a row of houses on each side pretending to form a riverside. He goes up to the higher part of the town, which is built on a rising ground so that the south east side is higher than the northern one, but they are both higher than the town centre, which is divided by the little stream.

The view from the point where Jesus has stopped is beautiful. The whole town is displayed before the onlooker, and behind it, on the eastern, southern, western sides there is a horse-shoe shaped chain of low green hills, whereas to the north the eye roves over a wide open plain, with a ground elevation on the horizon, so tiny that it cannot even be called a hill, but it is beautifully golden in the morning sunshine, which tinges with a yellowish hue the leaves of the vines which cover the ground, as if it intended to mitigate the melancholy of the withering leaves with the splendour of a touch of gold.

288.2

Jesus is admiring the view and the people of Gerasa are looking at Him. He wins the regard of the people by saying to them:

«This town is really beautiful. Make it beautiful also in justice and holiness. The hills, the stream, the green plain were given to you by God. Rome is now helping you to have homes and beautiful buildings. But it is up to you alone to have your town called holy and just. A town is what its citizens make it. Because a town is a part of society closed within its walls, but it is the citizens that make the town. A town in itself does not commit sin. The stream, the bridge, the houses, the towers cannot sin. They are matter, not souls. But those who are within the town walls, in houses, shops, those who cross the bridge or bathe in the stream they can all sin. If a town is factious and ruthless, people say: “It is a very bad town”. But that is wrong. It is not the town, it is the citizens who are very bad. Those individuals by joining together become one complex thing, as well as one thing only, which is called “town”.

Now listen. If in a town ten thousand inhabitants are good, and only one thousand are not good, can we say that that town is wicked? No, we cannot. Likewise: if in a town of ten thousand inhabitants there are many parties and each struggles to favour his own, can we say that that town is still united? No, we cannot. And do you think that that town will thrive? No, it will not.

You people of Gerasa are now all united striving to make your town great. And you will succeed because you all want the same thing and you vie with one another in achieving your purpose. But if tomorrow opposed parties should arise among you and one said: “No, it is better to expand eastwards” and another party said: “Not at all. We will build in the north where the plain is”, and a third one should say: “Neither here nor there. We all want to live close together in the centre, near the river”, what would happen? It would happen that the work you have started would stop, those who have lent capitals would withdraw them, those who intended to settle here would go to another town with more agreeable people, and what you have already done would go to rack and ruin, as it would be exposed to the inclemency of the weather, before being completed, as a result of the quarrels of citizens. Is that right or not? You say it is, and you are right. So the harmony of the citizens is required for the welfare of the town, and consequently of the citizens themselves, because the welfare of a society is the welfare of its members.

288.3

But there is not only the society of which you are thinking, the society of citizens, of fellow-countrymen, or the little dear family society. There is a vaster society, an infinite one: the society of spirits.

Each living man has a soul. The soul does not die with the body, but survives forever. The idea of God, the Creator, who gave each man his soul, was that all the souls of men should be gathered in one place only, in Heaven, forming the Kingdom of Heaven, whose monarch is God and whose blissful subjects were to be all men, after a holy life and a placid limbo of expectancy. Satan came to divide and upset, destroy and grieve God and spirits. And he set sin in the hearts of men and with sin he brought death to the body at the end of its existence, hoping to give death to spirits as well. But the death of spirits is their damnation, which is still existence, but devoid of what is true life and eternal joy, that is, devoid of the beatific vision of God and of His eternal possession in eternal light. And Mankind became divided in its desires, like a town divided by opposed parties. And it was thus brought to ruin. I said[1] elsewhere to those who were accusing Me of expelling demons with the assistance of Beelzebub: “Every kingdom divided in itself will be brought to ruin”. In fact if Satan expelled himself, he and his gloomy kingdom would be ruined.

I have come, for the love that God has for mankind created by Him, to remind people that one Kingdom only is holy: the Kingdom of Heaven. And I have come to preach it, so that the better people may go towards it. Oh! I would like everybody, even the worst ones, to come to it, becoming converted, freeing themselves from the demon who keeps them enslaved, either openly, through corporal and spiritual possession, or secretly through a mere spiritual one. That is why I move about curing sick people, expelling demons from possessed people, converting sinners, forgiving in the name of the Lord, preaching the Kingdom, working miracles to convince you of My power and prove that God is with Me. Because no one can work a miracle unless God is his friend. So if I expel demons with the power of God, and I cure sick people, I cleanse lepers, convert sinners, announce and preach the Kingdom and I call people to it in the name of God, and God’s compliance with Me is clear and indisputable, so that only disloyal enemies may assert the contrary, it is a sign that the Kingdom of God is among you and must be established because the hour of its foundation has come.

288.4

How is the Kingdom of God established in the world and in hearts? By going back to the Mosaic Law or by becoming acquainted with it if one is ignorant of it and, above all, by abiding by it absolutely, in every event and moment of our life. Which is that Law? Something so severe as to be impracticable? No. It is a set of ten holy easy precepts, which even a really morally good man feels he must respect, even if he lives in the most impervious forest of mysterious Africa. It says:

“I am the Lord Your God, you shall have no gods except Me.

You shall not utter the name of God in vain.

You shall keep the Sabbath according to the commandment of God and to the needs of the human body.

Honour your father and mother so that you may have a long life and be blessed both on the earth and in Heaven.

You shall not kill.

You shall not steal.

You shall not commit adultery.

You shall not bear false witness against your neighbour.

You shall not covet your neighbour’s wife.

You shall not covet your neighbour’s goods”.

Which good natured soul, contemplating what is around him, even if he is a savage, will not say: “All this was not formed by itself. Therefore there must be One, more powerful than nature and man himself, who made this”? And he worships the Powerful One Whose Most Holy Name he may or may not know, but he feels He must exist. And he has such reverence before Him, that when he utters the name which he has given Him or has been taught to utter to name Him, he trembles with respect and he feels that he prays when uttering it reverently. In fact it is a prayer to utter the Name of God with the intention of worshipping Him or making Him known to those who do not know Him.

Likewise, out of moral prudence alone every man feels that he must grant some rest to his limbs, so that they may resist as long as his life lasts. By deeper reason a man who knows the God of Israel, the Creator and Lord of the Universe, feels that he must consecrate his bodily rest to the Lord, so that he may not be like a beast of burden which rests, when tired, on litter crushing fodder with its strong teeth.

Blood also calls for love for those from whom we originate, as we can see in that colt that is now running braying towards its mother which is coming from the market. It was playing in the herd, it saw its mother, it remembers it was fed by her and licked with loving care, defended and warmed by its mother, and see? It rubs her neck with its tender nostrils and jumps joyfully rubbing its young crupper against the sides that carried it. It is a duty and a pleasure to love one’s parents. And there is no animal which does not love the mother which gave birth to it. What? Will man be more vile than worms living in mud?

A morally good man does not kill. He has a strong dislike of violence. He feels that it is not lawful to take anybody’s life, and that God only, Who gave it, has the right to take it. He abhors homicide.

Likewise, he who is morally sound does not take advantage of other people’s property. He prefers to eat plain bread with a clear conscience near a silvery fountain, rather than have a rich roast which is the fruit of a theft. He prefers to sleep on the ground with his head on a stone and friendly stars above him, pouring peace and comfort on his honest conscience, rather than toss about in a stolen bed.

And if he is morally sound, he is not eager for more women, who are not his, and he will not cowardly disgrace the nuptial bed of his neighbour. And he will consider his friend’s wife as a sister and will not cast lustful glances at her, as no one does at a sister.

A man with a righteous soul, even if only naturally righteous, with no other knowledge of Good but what comes to him from his honest conscience, will never take the liberty of giving false witness, as he would consider that the same as homicide and theft, which it is. But his lips are as honest as his heart, and his glances are honest, so he does not desire his neighbour’s wife. He does not crave for anything, as he knows that that is the first incentive to sin. And he is not envious. Because he is good. A good man is never envious. He is happy in his lot.

288.5

Do you think that this law is so exacting as to be impracticable? Do not wrong yourselves! I am sure that you will not do that. And if you do not, you will establish the Kingdom of God within yourselves and in your town. And you will be happily joined one day to those whom you loved and who like you have gained the eternal Kingdom in the everlasting joy of Heaven.

But we have within us passions, which are like citizens closed within the circle of town walls. It is necessary for all the passions of men to want the same thing: that is, holiness, Otherwise some will tend to Heaven in vain, if others leave the doors unguarded and let the seducer enter or counteract the actions of part of the spiritual citizens through disputes or laziness, making the interior part of the town perish and abandoning it to nettles, poison, couchgrass, snakes, scorpions, mice and jackals, and owls, that is, to wicked passions and to Satan’s angels. You must be unceasingly vigilant, like sentries placed at the walls, to prevent the Evil one from entering where we want to build the Kingdom of God.

I solemnly tell you that as long as the strong man watches in arms the hall of his house, he is sure of everything which is in it. But if one stronger than he comes, or if he leaves the door unguarded, then the stronger man will defeat him and disarm him, and when he is deprived of the weapons on which he relied, he loses heart and surrenders and the stronger man makes him a prisoner and takes his spoils. But if man lives in God, through loyalty to the Law and justice practised holily, God is with him, I am with him, and no harm can befall him. Union with God is the weapon which no strong man can overcome. Union with Me is certainty of victory and of abundance of eternal virtues through which he will be given an eternal seat in the Kingdom of God. But he who turns his back on Me or becomes My enemy, thereby rejects the weapons and certainty of My Word. He who rejects the Word, rejects God. He who rejects God invokes Satan. He who invokes Satan destroys what he had to conquer the Kingdom.

Therefore, he who is not with Me is against Me. And he who does not cultivate what I have sown, will reap what the Enemy has sown. He who does not harvest with Me, dissipates and will be poor and nude when he comes to the Supreme Judge, Who will send him to the master to whom he sold himself by preferring Beelzebub to Christ.

Citizens of Gerasa: build the Kingdom of God within yourselves and in your town.»

288.6

The trilling voice of a woman is clearly heard like the song of a skylark above the whispering of the admiring crowd, and it sings a new beatitude, that is the glory of Mary: «Blessed be the womb that bore You and the breast that suckled You.»

Jesus turns towards the woman who extolled His Mother admiring Her Son. He smiles, because He is pleased with the praise for His Mother. But He then says: «More blessed are those who listen to the word of God and practise it. Do that, woman.»

He then blesses the crowds and goes towards the country, followed by the apostles who ask Him: «Why did You say that?»

«Because I tell you solemnly that in Heaven they do not use the same measure as are used on the earth. And My Mother will be blessed not so much because of Her immaculate soul as for listening to the word of God and practising it through obedience. It was a prodigy of the Creator “that Mary’s soul was immaculate”. And He is to be praised for that. But the “let what you have said be done to Me” is a prodigy of My Mother. Her merit therefore is great. So great that the Saviour of the world came only because of Her capability of listening to God, speaking through Gabriel’s lips, and because of Her will to practise the word of God, without weighing the difficulties and the immediate and future sorrows connected with Her assent. You can thus see that She is My blessed Mother not only because She bore and suckled Me, but because She listened to the word of God and practised it through obedience.

288.7

But let us go home now. My Mother knew that I was going to be out for a short while and She may be worried because of My delay. We are in a half-pagan country. But in actual fact it is better than others. But let us go. And let us go around the walls to avoid the crowds which would keep Me back. Come down quick behind this thicket…»


Notes

  1. Je l’ai dit, en 269.6.

Notes

  1. I said, in 269.6.