Gli Scritti di Maria Valtorta

298. Le secours apporté aux orphelins Marie et Matthias, et les enseignements qui en découlent.

298. Il soccorso agli orfanelli Maria e Mattia e gli insegnamenti che ne derivano.

298.1

Je revois le lac de Mérom en un sombre jour pluvieux… Boue et nuages. Silence et brouillard. L’horizon disparaît dans les nuées. Les chaînes de l’Hermon sont ensevelies sous des couches de brumeuses. Mais de cet endroit – un plateau surélevé situé près du petit lac tout gris et jaunâtre à cause de la boue des milliers de ruisseaux bien remplis, et en raison du ciel encombré de novembre – on découvre bien ce petit miroir d’eau alimenté par le Jourdain supérieur, qui en débouche ensuite pour alimenter l’autre lac, plus grand, de Génésareth.

Le soir descend, de plus en plus triste et pluvieux, pendant que Jésus marche sur la route qui coupe le Jourdain après le lac de Mérom, pour prendre ensuite un sentier qui mène directement à une maison…

(Jésus dit : « Vous insérerez ici la vision des orphelins Matthias et Marie, du 20 août 1944. » )

Le 20 août 1944.

298.2

Une autre douce vision de Jésus et de deux enfants.

Je vois Jésus passer par un petit chemin à travers les champs ; ils doivent avoir été ensemencés depuis peu, car la terre est encore moelleuse et sombre comme après un récent emblavement. Jésus s’arrête pour faire une caresse à deux enfants : un garçon de pas plus de quatre ans et une fillette qui peut en avoir huit ou neuf. Ce doit être des enfants très pauvres car ils ont deux misérables petits vêtements déteints et même déchirés, et une petite figure triste et souffrante.

Jésus ne demande rien. Il se contente de les regarder fixement tout en les caressant. Puis il se hâte vers une maison au bout du petit chemin. C’est une maison de campagne, bien tenue, avec un escalier extérieur qui monte jusqu’à la terrasse, sur laquelle se trouve une tonnelle de vigne, maintenant dépouillée de grappes et de feuilles. Seules quelques dernières feuilles déjà jaunies pendent et bougent sous le vent humide de cette maussade journée d’automne. Sur le parapet de la maison, des colombes roucoulent en attendant l’eau que le ciel gris et nuageux annonce.

Jésus, suivi de ses disciples, pousse la grille rustique du petit mur de pierres sèches qui entoure la maison, et entre dans la cour – nous dirions plutôt l’aire –, où se trouvent un puits et dans un coin le four. Je suppose que c’est la fonction de ce débarras aux murs plus sombres à cause de la fumée qui en sort maintenant et que le vent pousse vers la terre.

Alertée par le bruit des pas, une femme se présente sur le seuil du débarras et, à la vue de Jésus, elle le salue joyeusement et court vers la maison pour avertir.

Voici qu’un homme âgé et replet se présente à la porte de la maison et se hâte vers Jésus.

« C’est un grand honneur, Maître, de te voir ! » dit-il en guise de salutation.

Jésus répond :

« Que la paix soit avec toi », puis il ajoute : « La nuit tombe et la pluie s’annonce. Je te demande un abri et un pain pour mes disciples et moi.

– Entre, Maître. Ma maison est la tienne. La servante va défourner le pain. Je suis heureux de te l’offrir avec du fromage de mes brebis et des fruits de ma propriété. Entre, entre, le vent est humide et froid… »

Il tient avec empressement la porte ouverte en s’inclinant au passage de Jésus.

298.3

Mais ensuite il change subitement de ton pour s’adresser à quelqu’un qu’il voit et il dit avec colère :

« Tu es encore là ? Va-t-en. Il n’y a rien pour toi. Va-t-en. Tu as compris ? Ici, il n’y a pas de place pour les vagabonds… »

Et il murmure entre ses dents :

« … et peut-être aussi des voleurs comme toi. »

Une petite voix plaintive répond :

« Pitié, Seigneur. Un pain au moins pour mon petit frère. Nous avons faim… »

Jésus, qui était entré dans la vaste cuisine égayée par un grand feu qui fait office de lampe, s’avance sur le seuil. Son visage est changé. Sévère et triste, il demande, non pas à l’hôte, mais en général – il semble interroger l’aire silencieuse, le figuier dépouillé, le puits sombre – :

« Qui est-ce qui a faim ?

– Moi, Seigneur. Mon frère et moi. Un pain seulement, et nous nous en irons. »

Jésus est maintenant dehors, dans l’air de plus en plus sombre, à cause du crépuscule qui descend et de la pluie imminente.

« Avance, dit-il.

– J’ai peur, Seigneur !

– Viens, te dis-je. N’aie pas peur de moi. »

La fillette apparaît de derrière l’angle de la maison. Son petit frère se cramponne à son misérable petit vêtement. Ils s’a­vancent avec crainte. Un regard timide à Jésus, un coup d’œil apeuré vers le maître de maison qui lui fait les gros yeux et dit :

« Ce sont des vagabonds, Maître. Et des voleurs. Il y a un instant à peine, je l’ai surprise à fouiller près du pressoir. Elle voulait sûrement entrer pour voler. Qui sait d’où ils viennent. Ils ne sont pas du pays. »

Jésus semble l’écouter. Il regarde très fixement la fillette au petit visage pâle et aux tresses défaites, deux nattes qui lui tombent sur les oreilles, attachées au bout avec deux morceaux de chiffon. Mais le visage de Jésus n’est pas sévère. Il est triste, mais il sourit pour encourager la pauvre petite.

« Est-ce vrai que tu voulais voler ? Dis la vérité.

– Non, Seigneur. J’avais demandé un morceau de pain, parce que j’ai faim. On ne me l’a pas donné. J’ai vu une croûte huilée, là, par terre, près du pressoir et je suis allée la ramasser. J’ai faim, Seigneur. Hier on m’a donné un seul pain, et je l’ai gardé pour Matthias… Pourquoi ne nous ont-ils pas mis dans le tombeau avec maman? »

La fillette sanglote désespérément et son frère fait comme elle.

« Ne pleure pas. »

Jésus la console d’une caresse et il l’attire à lui.

« Réponds : d’où es-tu ?

– De la plaine d’Esdrelon.

– Et tu es venue jusqu’ici ?

– Oui, Seigneur.

– Il y a longtemps que ta mère est morte ? Et tu n’as plus ton père ?

– Mon père est mort tué par le soleil au temps de la moisson et maman à la dernière lune… elle et l’enfant qui allait naître sont morts… »

Elle pleure de plus belle.

« Tu n’as pas de parent ?

– Nous venons de si loin ! Nous n’étions pas pauvres… Puis notre père a dû se mettre en service. Maintenant il est mort, et maman avec lui.

– Qui était son maître ?

– Le pharisien Ismaël.

– Le pharisien Ismaël !…» (Impossible de traduire la manière dont Jésus répète ce nom). « Tu es partie volontairement ou bien il t’a renvoyée ?

– Il m’a renvoyée, Seigneur. Il a dit : “ Sur le chemin, les chiens affamés ! ”

298.4

– Et toi, Jacob, pourquoi n’as-tu pas donné un pain à ces enfants ? Un pain, un peu de lait et une poignée de foin pour délasser leur fatigue ?

– Mais… Maître… j’ai du pain juste pour moi… et du lait, il y en a peu… quant à les faire entrer dans la maison… ces gens-là sont de vraies bêtes vagabondes. Si on leur fait bon visage, ils ne repartent plus…

– Et tu manques de place et de nourriture pour ces deux malheureux ? Peux-tu vraiment dire cela, Jacob ? L’abondance de la moisson, du vin, la quantité d’huile, les fruits nombreux ont rendu célèbre ton domaine cette année. Quelle en est la raison ? Te le rappelles-tu encore ? L’année dernière, la grêle avait abîmé tes biens et tu étais inquiet pour ta vie… Je suis venu[1] et je t’ai demandé un pain… Tu m’avais entendu parler un jour et tu m’étais resté fidèle… Et dans ta peine, tu m’as ouvert ton cœur et ta maison et tu m’as donné un pain et un abri. Et moi, en sortant le matin suivant, que t’ai-je dit ? “ Jacob, tu as compris la Vérité. Montre-toi toujours miséricordieux et tu obtiendras miséricorde. Pour le pain que tu as donné au Fils de l’homme, ces champs te donneront abondance de blé et seront chargés comme s’ils étaient recouverts des grains de sable de la mer, les oliviers seront pleins d’olives et tes pommiers plieront sous le poids des fruits. ” Tu as eu tout cela et tu es le plus riche de la région, cette année. Et tu refuse un pain à deux enfants !…

– Mais toi, tu étais le Rabbi…

– Justement parce que je l’étais, je pouvais faire du pain avec des pierres. Eux, non. Maintenant, je te dis : tu vas voir un nouveau miracle et tu en éprouveras de la peine, une grande peine… Mais alors, dis en te frappant la poitrine : “ Je l’ai mérité ”. »

298.5

Jésus s’adresse aux enfants :

« Ne pleurez pas. Allez à cet arbre et cueillez.

– Mais il est dépouillé, Seigneur, objecte la fillette.

– Va. »

La fillette y va et revient avec son vêtement relevé et rempli de belles pommes rouges.

Jésus leur dit :

« Mangez et venez avec moi », et aux apôtres : « Emmenons ces deux enfants chez Jeanne, femme de Kouza. Elle, elle sait se rappeler les bienfaits reçus et elle est miséricordieuse pour l’amour de Celui qui a été miséricordieux avec elle. Allons. »

L’homme, abasourdi et désolé, essaie de se faire pardonner :

« Il fait nuit, Maître. La pluie peut tomber pendant que tu es en route. Rentre chez moi. La servante va défourner le pain… Je t’en donnerai pour eux aussi.

– Inutile. Tu le donnerais non par amour, mais par peur du châtiment annoncé.

– Ce n’est donc pas cela (il montre les pommes cueillies sur l’arbre nu et que les deux affamés dévorent avidement), ce n’est donc pas cela le miracle ?

– Non. »

Jésus est très sévère.

« Ah ! Seigneur, Seigneur, aie pitié de moi ! J’ai compris ! Tu veux me punir dans mes récoltes ! Pitié, Seigneur !

– Ce ne sont pas tous ceux qui m’appellent “ Seigneur ” qui me possèderont car ce n’est pas par la parole, mais par les actes que l’on montre de l’amour et du respect. Tu auras la pitié dont tu as fait preuve.

– Je t’aime, Seigneur.

– Ce n’est pas vrai. M’aime celui qui aime, c’est mon enseignement. Tu n’aimes que toi-même. Quand tu m’aimeras comme je l’ai enseigné, le Seigneur reviendra.

298.6

Maintenant, je m’en vais. Ma demeure est dans l’accomplissement du bien, dans la consolation des affligés, quand j’essuie les larmes des orphelins. Comme une poule déploie ses ailes sur ses poussins sans défense, je déploie mon pouvoir sur ceux qui souffrent et qui sont tourmentés. Venez, mes enfants. Vous aurez bientôt une maison et du pain. Adieu, Jacob. »

Et, non content de s’en aller, il fait prendre dans les bras la fillette fatiguée. C’est André qui la soulève et l’enveloppe dans son manteau. Jésus prend le petit garçon et ils s’en vont par le petit chemin désormais obscur, avec leur charge pitoyable qui ne pleure plus.

Pierre dit :

« Maître ! C’est une grande chance pour ces enfants que tu sois arrivé. Mais pour Jacob… Que vas-tu faire, Maître ?

– Justice. Il ne connaîtra pas la faim, car ses greniers sont garnis pour longtemps encore, mais la disette, car la semence ne donnera pas de grain, et les oliviers et les pommiers n’auront que des feuilles. Ces innocents ont obtenu, non pas de moi, mais du Père, du pain et un toit. Car mon Père est aussi le Père des orphelins, lui qui donne un nid et de la nourriture aux oiseaux des bois. Eux pourront dire, et tous les malheureux avec eux, les malheureux qui savent rester pour lui “ des fils innocents et affectueux ”, que dans leur petite main Dieu a mis la nourriture et qu’avec un soin paternel il les conduit sous un toit hospitalier. »

La vision se termine et il m’en reste une grande paix.

298.7

Jésus dit :

« Ceci est spécialement pour toi, âme qui pleure en regardant les croix du passé et les nuages de l’avenir. Le Père aura toujours un pain à mettre dans ta main et un nid pour recueillir sa tourterelle plaintive.

Pour tous, ce passage enseigne que je sais être le ‘ Seigneur ’ avec justice. Mais on ne me trompe pas et on ne me flatte pas par quelque respect mensonger. Qui ferme son cœur à son frère, le ferme aussi à Dieu et Dieu à lui.

C’est le premier commandement, ô hommes : l’Amour et l’amour. Celui qui n’aime pas ment quand il se dit chrétien. Il est vain de fréquenter les sacrements et les offices, il est vain de prier s’il manque la charité. Cela devient des formules et même des sacrilèges. Comment pouvez-vous venir au Pain éternel et vous rassasier quand vous avez refusé un pain à un affamé ? Votre pain est-il plus précieux que le mien ? Plus saint ? Hypocrites ! Moi, je ne mets pas de limite en me donnant à votre pauvreté et vous, vous qui êtes misère, vous n’avez pas pitié des misères qui, aux yeux de Dieu, ne sont pas odieuses comme les vôtres, car ce sont des malheurs, alors que les vôtres sont des péchés. Trop souvent vous me priez : “ Seigneur, Seigneur ” pour que je sois bienveillant à l’égard de vos intérêts personnels. Mais vous ne le dites pas par amour du prochain. Vous ne faites rien au nom du Seigneur pour le prochain. Regardez : dans les collectivités et chez les individus, que vous a valu votre religion mensongère et votre vrai manque de charité ? L’abandon de Dieu. Le Seigneur reviendra quand vous saurez aimer comme je l’ai enseigné.

Mais pour vous, petit troupeau de ceux qui souffrent en étant bons, je dis : “ Vous n’êtes jamais orphelins. Vous n’êtes jamais abandonnés. Dieu ne serait pas Dieu si la Providence manquait à ses enfants. Tendez la main : le Père vous donne tout en ‘ père ’, c’est-à-dire avec un amour qui n’humilie pas. Essuyez vos larmes. Je vous prends et je vous porte, car j’ai pitié de votre faiblesse. ”

La plus aimée des créatures, c’est l’homme. Craindriez-vous que le Père montre plus de pitié pour l’oiseau que pour l’homme fidèle ? A ce dernier, lui qui fait preuve d’indulgence même pour le pécheur et lui donne le temps et la possibilité de venir à lui ? Ah ! Si le monde comprenait qui est Dieu !

Va en paix, Maria. Tu m’es chère comme les deux orphelins que tu as vus, et plus encore. Va en paix. Je suis avec toi. »

[…]

Le 21 août 1944.

[…]

298.8

Marie dit :

« Maria, c’est la Mère qui parle. Mon Jésus t’a parlé de l’enfance spirituelle[2], nécessaire pour conquérir le Royaume. Hier, il t’a montré une page de sa vie de Maître. Tu as vu des enfants, de pauvres enfants. N’y aurait-il rien d’autre à dire ? Si, et c’est moi qui le fait. A toi, que je veux rendre toujours plus chère à Jésus. C’est une nuance dans le tableau qui a parlé à ton âme pour l’âme d’un grand nombre de gens. Mais ce sont les nuances qui font la beauté du tableau, ce sont elles qui révèlent les talents du peintre et la sagesse de l’observateur. Je veux te faire remarquer l’humilité de mon Jésus.

Cette pauvre fillette, dans la simplicité de son ignorance, ne traite pas autrement le pécheur au cœur de pierre que mon Fils. Elle ne sait rien du Rabbi ni du Messie. A peine moins qu’une petite sauvageonne, elle a vécu dans les champs, dans une maison où l’on méprisait le Maître – car le pharisien Ismaël méprisait mon Jésus –, de sorte qu’elle n’a jamais entendu parler de lui et ne l’a jamais vu.

Son père et sa mère, brisés par le travail épuisant qu’exigeait ce maître cruel, n’avaient pas le temps ni la possibilité de lever la tête de la terre qu’ils défrichaient. Peut-être avaient-ils entendu une clameur de louange, pendant qu’ils faisaient les foins, cueillaient des fruits et des grappes ou écrasaient les olives à la dure meule, et peut-être avaient-ils levé un moment leur tête exténuée. Mais la peur et la fatigue l’avaient tout de suite rabaissée sous le joug. Et ils étaient morts en pensant que le monde n’était que haine et souffrance, alors qu’au contraire le monde était amour et don, depuis le moment où mon Jésus le foulait de ses pieds très saints. Esclaves d’un maître sans pitié, ils sont morts sans avoir rencontré une seule fois le regard et le sourire de mon Jésus, ni entendu sa parole, qui donnait à l’âme une richesse grâce à laquelle les indigents se sentaient comblés, les affamés rassasiés, les malades en bonne santé, ceux qui souffraient consolés.

Eh bien ! Jésus ne dit pas : “ Moi qui suis le Seigneur, je te dis : fais cela. ” Il garde son anonymat. Et la petite, ignorante au point de ne pas comprendre, même devant le miracle du pommier dépouillé de ses feuilles qui charge une de ses branches de fruits pour apaiser leur faim, continue de l’appeler “ Seigneur ” comme elle appelait Ismaël son maître et le cruel Jacob. Elle se sent attirée par ce bon monsieur parce que la bonté attire toujours. Mais rien de plus. Elle le suit avec confiance. Elle l’aime immédiatement, instinctivement, pauvre petit être perdu sur terre et dans l’ignorance voulue par le monde, par “ le grand monde des puissants et des jouisseurs ” qui veulent tenir dans l’ombre les inférieurs pour pouvoir les torturer plus aisément et les exploiter plus odieusement.

298.9

Elle saura par la suite qui était ce “ Seigneur ” pauvre comme elle, sans maison ni nourriture, sans mère, parce qu’il avait tout quitté pour l’amour de l’homme, et même pour ce petit bout d’être humain qu’elle était, pauvre créature de fillette, ce “ Seigneur ” qui lui avait donné des fruits miraculeux ; il voulait effacer de ses lèvres et de son cœur l’amertume de la méchanceté humaine qui crée la haine des malheureux contre les puissants, grâce à un fruit du Père, pas par un quignon de pain offert tardivement et qui, pour elle, aurait toujours eu le goût de la dureté et des pleurs.

Vraiment, ces pommes rappelaient les fruits du Paradis terrestre. Fruits venus sur la branche pour le bien et pour le mal, ils auraient marqué la rédemption de toutes les misères, d’abord celle de l’ignorance de Dieu, pour les deux orphelins, et manifesté le châtiment pour celui qui, connaissant déjà la Parole, avait agi comme s’il ne la connaissait pas. Elle saura ensuite, par la femme de bien qui l’accueillit au nom de Jésus, qui était Jésus. Pour elle, il fut plusieurs fois Sauveur : de la faim, des intempéries, des périls du monde, de la faute originelle.

Mais elle a toujours vu Jésus dans la lumière de ce jour et il est toujours apparu comme le bon “ Seigneur ” d’une bonté de conte de fée, le “ Seigneur ” qui faisait des caresses et donnait des cadeaux, le “ Seigneur ” qui lui avait fait oublier qu’elle n’avait plus ni père ni mère, ni toit ni vêtements, parce qu’il avait été bon comme un père et doux comme une mère et qu’il avait donné un nid à leur fatigue, une couverture à leur nudité avec sa poitrine et son manteau et celui des autres gens de bien qui étaient avec lui.

Cette douce lumière paternelle n’a pas péri sous le flot de ses larmes, même lorsqu’elle a su qu’il était mort torturé sur une croix, et pas davantage lorsque, petite fidèle de la première Eglise, elle a vu ce qu’était devenu le visage de son “ Seigneur ” sous les coups et les épines et après avoir réfléchi comment il est maintenant, au Ciel, à la droite du Père. Une lumière qui lui a souri à sa dernière heure sur la terre, en la conduisant sans crainte vers son Sauveur, une lumière qui lui a souri encore, d’une manière si ineffablement douce, dans la splendeur du Paradis.

298.10

Toi aussi, Jésus te regarde comme cela. Considère-la toujours comme ta lointaine homonyme et sois heureuse de l’amour que mon Fils te porte. Sois simple, humble et fidèle comme la pauvre petite Marie que tu as connue. Vois où elle est arrivée, bien qu’elle fût une pauvre petite ignorante d’Israël : sur le cœur de Dieu. L’Amour s’est révélé à elle comme à toi, et elle est devenue savante de la véritable Sagesse.

Aie foi, reste en paix. Il n’est pas de misère que mon Fils ne puisse changer en richesse et il n’est pas de solitude qu’il ne puisse combler, comme il n’y a pas de manquement qu’il ne puisse effacer. Aucun passé n’existe plus lorsque l’amour l’annule, même un horrible passé. Veux-tu craindre, toi, alors que le larron Dismas[3] n’a pas craint ? Aime, aime et n’aie peur de rien.

La Mère te quitte avec sa bénédiction. »

298.1

Rivedo il lago di Meron in un fosco giorno di acqua… Fango e nuvole. Silenzio e caligine. L’orizzonte sparisce nelle nebbie. Le catene dell’Hermon sono sepolte sotto coltri di nubi basse. Ma da questo luogo — un pianoro sopraelevato, sito presso il piccolo lago tutto bigio e giallognolo per il fango di mille ruscelli gonfi e per il cielo novembrino pieno di nuvole — si vede bene questo piccolo specchio d’acqua alimentato dall’Alto Giordano, che ne sfocia poi per alimentare l’altro lago più grande di Gennezaret.

La sera scende sempre più triste e piovosa mentre Gesù si incammina per la via che taglia il Giordano dopo il lago di Meron, per poi prendere una vietta diretta a una casa…

(Gesù dice: «Qui metterete la visione di Mattia e Maria orfanelli, avuta il 20 agosto 1944»).

20 agosto 1944.

298.2

Un’altra dolce visione di Gesù e due bambini.

Dico così perché vedo che Gesù, passando per una vietta fra dei campi, che da poco devono aver ricevuto il seme perché la terra è ancora soffice e scura come quando da poco è seminata, si ferma ad accarezzare due piccini: un maschietto di non più di quattro anni ed una bambina che ne avrà otto o nove. Devono essere bambini molto poveri, perché hanno due povere vesticciuole stinte e anche rotte e una faccina mesta e patita.

Gesù non chiede nulla. Li guarda soltanto fissamente mentre li carezza. Poi si affretta ad una casa che è in fondo al viottolo. Una casa di campagna, ma ben messa, con una scala esterna che dal suolo sale alla terrazza su cui è una pergola di vite, ora spoglia di grappoli e foglie. Solo qualche ultima foglia già ingiallita pende e ondeggia per il vento umido di una brutta giornata d’autunno. Sul parapetto della casa dei colombi sgrugolano aspettando l’acqua che il cielo grigio e tutto nuvoloso promette.

Gesù, seguito dai suoi, spinge il rozzo cancelletto, che è nel muricciolo a secco che circonda la casa, ed entra nella corte, noi diremmo aia, dove è il pozzo e in un angolo è anche il forno. Suppongo sia tale quello sgabuzzino dalle pareti più scure per il fumo che ne esce anche ora e che il vento piega verso terra.

Al rumore dei passi una donna si affaccia sulla porta dello sgabuzzino e, veduto Gesù, lo saluta con gioia e corre ad avvertire in casa.

Ecco un uomo vecchiotto e grasso farsi sulla porta di casa e affrettarsi verso Gesù. «Grande onore, Maestro, vederti!», lo saluta.

Gesù dice il suo saluto: «La pace sia con te», e aggiunge:

«La sera scende e la pioggia è vicina. Ti chiedo ricovero e un pane per Me ed i miei discepoli».

«Entra, Maestro. La mia casa è tua. La serva sta per sfornare il pane. Sono ben lieto di offrirtelo col cacio delle mie pecore e i frutti della mia campagna. Entra, entra, ché il vento è umido e freddo…», e premuroso tiene aperta la porta inchinandosi quando Gesù passa.

298.3

Ma poi cambia subito tono per rivolgersi a qualcuno che egli vede, e dice iracondo: «Ancora qui sei? Vattene. Non c’è nulla per te. Vattene. Hai inteso? Qui non c’è posto per i vagabondi…». E borbotta fra i denti: «…e forse anche ladri come te».

Una vocina di pianto risponde: «Pietà, signore. Un pane per il mio fratellino almeno. Abbiamo fame…».

Gesù, che era entrato nell’ampia cucina, allegra per un gran fuoco che le fa anche da lume, viene sulla soglia. È già mutato in volto. Severo e triste, chiede, non all’ospite ma in generale, pare lo chieda all’aia silenziosa, al fico spoglio, al pozzo oscuro: «Chi è che ha fame?».

«Io, Signore. Io e mio fratello. Un pane solo, e ce ne andremo».

Gesù è ormai fuori, nell’aria sempre più fosca per crepuscolo e per imminente pioggia. «Vieni avanti», dice.

«Ho paura, Signore!».

«Vieni, ti dico. Non aver paura di Me».

Da dietro allo spigolo della casa spunta la povera bambina. Alla sua misera tunichella sta attaccato il fratellino. Vengono avanti timorosi. Uno sguardo timido a Gesù, uno spaurito al padrone di casa che fa degli occhiacci e dice: «Sono vagabondi, Maestro. E ladri. Poco fa ho trovato costei a raspare vicino al frantoio. Certo voleva entrare a rubare. Chissà da dove vengono. Non sono del luogo».

Gesù gli dà retta per modo di dire. Guarda molto fisso la bambina dal visetto smunto e dalle treccine spettinate, due codini ai lati delle orecchie, legati in fondo con una strisciolina di cencio. Ma il viso di Gesù non è severo guardando la miserella. È mesto, ma sorride per rincuorarla.

«È vero che volevi rubare? Di’ la verità».

«No, Signore. Avevo chiesto un poco di pane, perché ho fame. Non me l’hanno dato. Ne ho visto una crosta unta là per terra, vicino al frantoio, ed ero andata a raccoglierla. Ho fame, Signore. Ieri mi è stato dato un solo pane e l’ho tenuto per Mattia… Perché non ci hanno messi con la mamma nel sepolcro?».

La bambina piange desolatamente e il fratellino la imita.

«Non piangere». Gesù la consola carezzandola e tirandosela a Sé. «Rispondi: di dove sei?».

«Del piano di Esdrelon».

«E fin qui sei venuta?».

«Sì, Signore».

«È tanto che t’è morta la madre? E il padre non l’hai?».

«Il padre m’è morto ucciso dal sole al tempo della messe e la mamma alla passata luna… lei e il bambino che nasceva sono morti…». Il pianto cresce.

«Non hai nessun parente?».

«Veniamo da tanto lontano! Non eravamo poveri… Poi il padre ha dovuto mettersi a servire. Ora è morto e la mamma con lui».

«Chi era il padrone?».

«Il fariseo Ismaele».

«Il fariseo Ismaele!… (è intraducibile il modo come Gesù ripete questo nome). Sei venuta via di tuo volere o ti ha mandato?».

«Mi ha mandato, Signore. Ha detto: “Sulla strada i cani affamati”».

298.4

«E tu, Giacobbe, perché non hai dato un pane a questi bambini? Un pane, un poco di latte e un pugno di fieno per letto alla loro stanchezza?…».

«Ma… Maestro… ho il pane giusto per me… e il latte è poco… e metterli in casa… Sono come bestie randagie costoro. Se si fa loro buon viso non vanno più via…».

«E ti manca posto e cibo per questi due infelici? Lo puoi dire con verità, Giacobbe? La molta messe, il molto vino, il molto olio e le molte frutta, che hanno fatto celebre il tuo podere quest’anno, perché ti vennero? Te lo ricordi ancora? L’anno avanti, la grandine aveva mortificato i tuoi beni e tu eri pensieroso per la tua vita… Io sono venuto[1] e ti ho chiesto un pane… Tu mi avevi sentito parlare un giorno e mi eri rimasto fedele… e nella tua pena mi hai aperto il cuore e la casa e dato un pane e un ricovero. Ed Io, uscendo, che ti ho detto il mattino di poi? “Giacobbe, tu hai compreso la Verità. Sii sempre misericordioso e avrai misericordia. Per il pane che hai dato al Figlio dell’uomo questi campi ti daranno dovizie di biade, e carichi come se su loro fossero i grani della rena marina saranno d’ulive i tuoi ulivi, e piegati al suolo dal peso i tuoi meli”. L’hai avuto e sei il più ricco della contrada quest’anno. E tu neghi un pane a due bambini!…».

«Ma Tu eri il Rabbi…».

«Appunto perché lo ero, potevo fare delle pietre pane. Questi no. Ora Io ti dico: vedrai un nuovo miracolo e te ne verrà pena, grande pena… Ma allora, battendoti il petto, di’: “Io l’ho meritato”».

298.5

Gesù si rivolge ai bambini: «Non piangete. Andate a quella pianta e cogliete».

«Ma è spoglia, Signore», obbietta la bambina.

«Va’».

La bambina va e torna colla vesticciuola rialzata e piena di mele rosee e belle.

«Mangiate e venite con Me»; e agli apostoli: «Andiamo a portare questi due piccoli a Giovanna di Cusa. Ella sa ricordare i benefici ricevuti ed è misericorde per amore a chi le fu misericorde. Andiamo».

L’uomo, sbalordito e mortificato, tenta di farsi perdonare:

«È notte, Maestro. L’acqua può cadere mentre sei per via. Rientra nella mia casa. Ecco che la serva va a sfornare il pane… Te ne darò anche per questi».

«Non occorre. Lo daresti non per amore ma per paura del castigo promesso».

«Non è dunque questo (e accenna alle mele colte sull’albero prima nudo e che i due affamati mangiano con avidità) non è dunque questo il miracolo?».

«No». Gesù è severissimo.

«Oh! Signore, Signore, pietà di me! Ho compreso! Tu mi vuoi punire nelle biade! Pietà, Signore!».

«Non tutti quelli che mi chiamano “Signore” mi avranno, perché non è nella parola ma nell’atto che si testimonia amore e rispetto. Avrai la pietà che hai avuto».

«Io ti amo, Signore».

«Non è vero. Mi ama chi ama, perché Io così ho insegnato.

Tu non ami che te stesso. Quando mi amerai come Io ho insegnato, il Signore tornerà.

298.6

Ora Io vado. La mia dimora è nel fare del bene, nel consolare gli afflitti, nell’asciugare le lacrime degli orfani. Come una chioccia stende le ali sui pulcini indifesi, così Io stendo il mio potere su coloro che soffrono e sono tormentati. Venite, bambini. Presto avrete casa e pane. Addio, Giacobbe».

E, non contento di andare, fa prendere in braccio la bambina stanca: è Andrea che la prende e la ravvolge nel suo mantello; e Gesù prende il bambino e vanno per la viottola ormai scura col loro carico di pietà che non piange più.

Pietro dice: «Maestro! Gran ventura per costoro che Tu sia sopraggiunto. Ma per Giacobbe!… Che farai, Maestro?».

«Giustizia. Conoscerà non la fame, perché ha ripieni i granai per molto ancora. Ma la ristrettezza, ché non farà seme il grano seminato, e gli ulivi e i pomi saranno coperti di sole foglie. Questi innocenti non da Me ma dal Padre hanno avuto pane e tetto. Perché il Padre mio è Padre anche degli orfani, Lui che dà nido e cibo agli uccelli dei boschi. Questi possono dire, e tutti i miseri con loro, i miseri che sanno rimanergli “figli innocenti e amorosi”, che nella loro piccola mano è stato posto da Dio il nutrimento e con paterna guida Egli li conduce ad un tetto ospitale».

La visione cessa così, e me ne resta una grande pace.

298.7

Dice Gesù:

«Questa è proprio per te, anima che piangi guardando le croci del passato e le nubi dell’avvenire. Il Padre avrà sempre un pane da mettere nella tua mano e un nido per raccogliere la sua tortora piangente.

Per tutti è l’insegnamento che Io so essere il “Signore” con giustizia. Me, non mi si inganna e non mi si adula con un bugiardo ossequio. Colui che chiude il cuore al fratello chiude il cuore a Dio, e Dio a lui.

È il primo dei comandamenti, o uomini: Amore e amore. Chi non ama mente nel suo professarsi cristiano. Inutile la frequenza ai sacramenti e ai riti, inutile la preghiera se manca la carità. Divengono formole e anche sacrilegi. Come potete venire al Pane eterno e sfamarvene quando avete negato un pane ad un affamato? È più prezioso il vostro pane del mio? Più santo? O ipocriti! Io non metto misura nel darmi alla vostra miseria, e voi, voi miseria che siete, non avete pietà di miserie che sono, agli occhi di Dio, non odiose come le vostre. Perché quelle sono sventure e le vostre sono peccato. Troppe volte mi dite: “Signore, Signore” per avermi benigno ai vostri interessi. Ma non lo dite per amore di prossimo. Ma non fate nulla in nome del Signore per il prossimo. Guardate: nella collettività e nell’individualità, che vi ha dato la vostra bugiarda religione e vera anticarità? L’abbandono di Dio. E il Signore tornerà quando saprete amare come Io ho insegnato.

Ma per voi, piccolo gregge di coloro che soffrono essendo buoni, Io dico: “Non siete mai orfani. Non siete mai derelitti. Prima dovrebbe non essere Dio che mancare la Provvidenza ai suoi figli. Tendete la mano: il Padre vi dà tutto da ‘padre’, ossia con amore che non avvilisce. Asciugate le lacrime. Io vi prendo e vi porto perché ho pietà del vostro languire”.

Il più amato dei creati è l’uomo. Vorrete dubitare che il Padre sarà più pietoso all’uomo fedele che all’uccello[2]? All’uomo fedele, Lui che è longanime anche al peccatore e gli dà tempo e modo di venire a Lui? Oh! se il mondo comprendesse cosa è Dio!

Va’ in pace, Maria. Tu mi sei cara come i due orfanelli che hai visto e più ancora. Va’ in pace. Io sono con te».

[…]

21 agosto 1944. […]

298.8

Dice Maria:

«Maria, parla la Mamma. Il mio Gesù ha parlato dell’infanzia dello spirito[3], requisito necessario a conquistare il Regno.

Ieri ti ha mostrato una pagina della sua vita di Maestro. Hai visto dei bambini. Dei poveri bambini. Non ci sarebbe altro da dire? Sì, ed io lo dico. A te, che voglio rendere sempre più cara a Gesù. È una sfumatura nel quadro che ha parlato al tuo spirito per lo spirito di molti. Ma sono le sfumature quelle che fanno bello il quadro, quelle che rivelano la capacità del pittore e la sapienza dell’osservatore. Ti voglio far notare l’umiltà del mio Gesù.

Quella povera bambina, nella sua semplicità ignorante, non tratta diversamente il peccatore dal cuore di pietra dal Figlio mio. Ella non sa di Rabbi né di Messia. Poco meno che piccola selvaggia, vissuta fra i campi, in una casa dove si sprezzava il Maestro — perché il fariseo Ismaele sprezzava il mio Gesù — ella non ha mai sentito parlare di Lui, né l’ha visto.

Il padre e la madre, spezzati da un lavoro esoso che il crudele padrone esigeva, non avevano avuto tempo e modo di alzare il capo dalle glebe che dissodavano. Forse avevano sentito, mentre falciavano fieno e messi, o coglievano frutta e grappoli, o frangevano ulive alla dura mola, un clamore di osanna e avranno anche alzato per un momento il capo stanco. Ma la paura e la stanchezza avranno subito riabbassato quei capi sotto il loro giogo. Ed erano morti pensando che il mondo fosse solo odio e dolore. Mentre invece il mondo era amore e bene da quando i santissimi piedi del mio Gesù lo calpestavano. Poveri servi di uno spietato padrone, sono morti senza aver incontrato una volta lo sguardo e il sorriso del mio Gesù, né udito la sua parola che dava una ricchezza allo spirito, per cui gli indigenti si sentivano ricchi, gli affamati satolli, i malati sani, i dolenti consolati.

Ebbene, Gesù non dice: “Io che sono il Signore ti dico: fa’ questo”. Conserva il suo anonimo. E la piccola, tanto ignorante da non comprendere neppure davanti al miracolo del pomo spoglio anche di foglie che carica un suo ramo di mele per la loro fame, lo continua a chiamare “signore”, come chiamava Ismaele padrone e Giacobbe crudele. Si sente attirata verso il buon signore, perché la bontà sempre attira. Ma nulla più. Lo segue con fiducia. Lo ama subito, di istinto, povero esserino sperduto nel mondo e nell’ignoranza voluta dal mondo, dal “gran mondo dei potenti e gaudenti” che vogliono tenere nelle tenebre gli inferiori per poterseli torturare con più agio e sfruttare con più esosità.

298.9

Saprà poi chi era quel “signore” che – povero come lei, senza casa né cibo, senza mamma, perché tutto aveva lasciato per amore dell’uomo, anche di quella briciola d’uomo che era lei, povera creaturina fanciulla – quel “signore” che le aveva dato miracolosi frutti, volendole levare dalle labbra e dal cuore l’amaro della cattiveria umana, che crea l’odio dei miseri verso i potenti, con un frutto del Padre, non con un tozzo di pane offerto tardivamente e che per essa avrebbe avuto sempre sapore di durezza e pianto. Veramente che quelle mele ricordavano il pomo del terrestre Paradiso. Frutto venuto sul ramo per il Bene e per il Male, avrebbero segnato redenzione da tutte le miserie, prima quella della ignoranza di Dio, per i due orfanelli, e segnato castigo per colui che, conoscendo già la Parola, aveva agito come non la conoscesse. Saprà poi, dalla buona che l’accolse in nome di Gesù, chi era Gesù. Per lei più volte Salvatore. Dalla fame, dall’intemperie, dai pericoli del mondo, dalla colpa d’origine.

Ma per lei Gesù ha sempre avuto la luce di quel giorno, e in essa le è sempre apparso: il signore buono di una bontà da fiaba, il signore che aveva carezze e doni, il signore che le aveva fatto dimenticare d’esser senza padre e madre, senza tetto e vesti, perché le era stato buono come il padre e dolce come la madre, e aveva dato nido alla loro stanchezza e copertura alla loro nudità con il suo petto e il suo mantello e con quello di altri buoni che erano con Lui. Una luce paterna e soave che non è perita sotto il fiotto di lacrime neppure quando ha saputo che Egli era morto tormentato su una croce, neppure quando, piccola fedele della prima Chiesa, ha visto cosa era divenuto il volto del suo “signore” sotto le percosse e le spine e pensato come Egli era ora, in Cielo, alla destra del Padre. Una luce che le ha sorriso nell’ultima ora della Terra, conducendola senza timore verso il Salvatore suo, una luce che le ha sorriso ancora, così ineffabilmente dolce, nel fulgore del Paradiso.

298.10

Gesù guarda anche te così. Vedilo sempre come la tua lontana omonima e sii felice di questo suo amore. Sii semplice, umile, fedele come la povera e piccola Maria che hai conosciuto. Vedila dove è giunta, nonostante fosse una povera ignorantella d’Israele: sul cuore di Dio. L’Amore le si è rivelato come a te e divenne dotta della vera Sapienza.

Abbi fede, sta’ in pace. Non vi è miseria che il Figlio mio non possa mutare in ricchezza, e non vi è solitudine che Egli non possa colmare, come non vi è mancanza che Egli non possa cancellare. Il passato non è, quando l’amore lo annulla. Neanche un passato orrendo. Vuoi tu temere se non ebbe tema Disma ladrone[4]? Ama, ama e non aver paura di nulla.

La Mamma ti lascia con la sua benedizione».


Notes

  1. Je suis venu, en 110.5.
  2. a parlé de l’enfance spirituelle dans une “ dictée ” du même jour, rapportée dans le volume Les cahiers de 1944.
  3. le larron Dismas, en 609.11/14.

Note

  1. sono venuto, in 110.5.
  2. più pietoso all’uomo fedele che all’uccello, invece di più pietoso all’uccello che all’uomo fedele, è correzione nostra.
  3. ha parlato dell’infanzia dello spirito in un “dettato” dello stesso giorno, che è riportato nel volume “I quaderni del 1944”.
  4. Disma ladrone, in 609.11/14.