Gli Scritti di Maria Valtorta

373. Le jour de la Parascève.

373. Giorno di Parasceve. Al Tempio, tra l’odio

373.1

Jésus entre dans le Temple et, dès les premiers pas, il est facile de comprendre les sentiments des âmes envers le Nazaréen : regards mauvais, ordres aux gardes du Temple de surveiller le “ perturbateur ”, donnés ouvertement afin que tous voient et entendent ; paroles de mépris pour ses compagnons ; et même, heurts volontaires contre des disciples… En résumé, la haine est telle que les magnifiques pharisiens, scribes et docteurs prennent des poses et ont des manières de débardeur, ou pires encore. Ils ne pensent pas, tant ils sont aveuglés par la haine, qu’ils s’avilissent au plus haut point en agissant ainsi.

Jésus passe tranquillement, comme si cette attitude ne le concernait même pas ! Il est le premier à saluer, dès qu’il voit un personnage qui, par son rang dans le Temple ou son autorité, est un “ supérieur ” dans le monde juif. Et si l’on ne répond pas au salut respectueux que Jésus lui adresse, il ne modifie pas pour autant son comportement. Certes, quand il passe de l’un de ces orgueilleux à l’un ou à plusieurs des humbles si nombreux, son visage change d’expression, car alors il s’épanouit en un très doux sourire. Or nombreux sont les mendiants et les pauvres malades qu’il a rassemblés hier et qui, par une chance inimaginable, peuvent faire une Pâque comme ils n’en ont peut-être pas fait depuis des années. Réunis en petits groupes, en petites compagnies formées spontanément, ils vont acheter les agneaux à immoler, heureux de se sentir, eux, les délaissés, égaux aux autres en ce qui concerne leurs vêtements et leurs moyens. Et il s’arrête avec bienveillance pour écouter leurs propos, leurs récits étonnés, leurs bénédictions… Vieillards, enfants, veuves, infirmes hier, aujourd’hui guéris ; misérables hier, déchirés, affamés, délaissés, aujourd’hui bien vêtus et fiers d’être comme tout le monde pendant les journées de la grande fête des Azymes !

Les voix très variées, depuis celles, argentines, des enfants jusqu’à celles, chevrotantes, des vieillards et, entre ces deux extrêmes, les voix émues des femmes, saluent, accompagnent, suivent le Maître. Les baisers pleuvent sur ses vêtements, sur ses mains. Jésus sourit et bénit pendant que ses ennemis, livides de dépit autant que lui est lumineux de paix, se rongent de colère impuissante.

373.2

J’entends des fragments de conversations…

« Tu parles bien, toi, mais si nous passions à des voies de fait, eux (et un pharisien montre le peuple qui entoure Jésus) nous mettraient en morceaux.

…« Imaginez donc ! » dit un homme qui était peut-être hier malade et mendiant. « Il nous a recueillis, rassasiés, vêtus, guéris, et beaucoup ont trouvé travail et assistance par l’intermédiaire des disciples riches. Mais c’est par lui que tout est venu, que Dieu le sauve toujours !

…– Je crois bien ! C’est ainsi qu’il achète la populace, ce séditieux, pour la tourner contre nous ! murmure entre ses dents un scribe qui parle à un collègue.

– Une de ses disciples a pris mon nom et m’a dit d’aller chez elle après la Pâque. Elle me conduira dans ses propriétés à Béther. Tu comprends, femme ? Mes enfants et moi. Je vais travailler. Mais qu’est-ce qu’un travail protégé et sûr ? C’est de la joie ! Et mon Lévi ne s’éreintera pas aux travaux agricoles, car la femme disciple qui nous prend le met aux roseraies… Un jeu, je te dis ! Ah ! que l’Eternel donne toute gloire et tout bien à son Messie ! dit la veuve de la plaine de Saron à une juive aisée qui l’interroge.

– Oh ! et moi, je ne pourrais pas ?… Vous êtes tous placés, maintenant, vous qu’il a rassemblés hier ? dit la riche juive.

– Non, femme. Il y a encore d’autres veuves avec des enfants et d’autres hommes.

– Je voudrais lui demander de me faire la grâce de l’aider.

– Appelle-le.

– Je n’ose pas…

– Va, toi, mon Lévi, dire qu’il y a une femme qui veut lui parler… »

L’enfant s’y rend prestement et rapporte la chose à Jésus.

373.3

Au même instant, un sadducéen malmène un vieil homme qui pontifie au milieu d’une foule venue de l’autre côté du Jourdain, et qui fait l’éloge du Maître de Galilée.

Le vieillard se défend :

« Qu’est-ce que je fais de mal ? Tu voudrais que je te loue, toi ? Tu n’as qu’à agir comme lui. Mais toi, que Dieu te pardonne, c’est de mépris que tu fais preuve envers les cheveux blancs et la misère, et non d’amour. Faux juif que tu es, puisque, en n’ayant pas pitié des pauvres, tu ne respectes pas le Deutéronome[1] !

– Vous entendez ? Voilà le fruit de la doctrine de ce meneur ! Il apprend à la plèbe à offenser les saints d’Israël. »

Un prêtre du Temple lui répond :

« C’est notre faute si cela arrive ! Nous nous bornons aux menaces, sans les traduire en actes ! »

…Pendant ce temps, Jésus dit à la femme d’Israël :

« Si tu veux vraiment t’employer à être une mère pour les orphelins et une sœur pour les veuves, va au palais de Kouza, au Siste. Dis à Jeanne que c’est moi qui t’envoie. Va : que tes terres soient fertiles comme celles de l’Eden en raison de ta pitié, et que ton cœur devienne fécond par un amour toujours plus grand pour ton prochain. »

Jésus voit à ce moment-là les gardes traîner le vieillard qui avait parlé auparavant. Il s’écrie :

« Que faites-vous à ce vieil homme ? Et qu’est-ce qu’il a fait ?

– Il a insulté les officiers qui le réprimandaient.

– Ce n’est pas vrai. Un sadducéen m’a maltraité parce que je parlais de toi à ces pèlerins. Et comme il avait levé la main sur moi, parce que je suis vieux et pauvre, je lui ai dit qu’il était un faux juif qui piétine les paroles du Deutéronome.

– Relâchez ce vieil homme. Il est avec moi. C’est la vérité qui était sur ses lèvres. Pas la sincérité : la Vérité. Si Dieu parle par les lèvres des petits enfants, il le fait aussi par la bouche des vieillards. Il est écrit[2] : “ Ne méprise pas l’homme dans sa vieillesse, parce que ceux qui vieillissent sont des nôtres. ” Et aussi : “ Ne méprise pas les paroles des personnes âgées et sages ; que leurs maximes te soient familières, car c’est d’eux que tu apprendras la sagesse et les enseignements de l’intelligence. ” Et encore : “Là où il y a des vieillards, ne parle pas beaucoup. ” Qu’Israël s’en souvienne, cette partie d’Israël qui prétend être parfaite, sinon le Très-Haut a la possibilité de la démentir. Père, viens à côté de moi. »

Le pauvre vieux s’avance vers Jésus pendant que les sadducéens, frappés par le reproche, s’éloignent en colère.

373.4

« Je suis une juive de la Diaspora, ô Roi attendu. Pourrais-je te servir comme cette femme que tu as envoyée chez Jeanne ? » dit une femme qui me paraît vraiment être celle, appelée Nikê, qui essuya[3] le visage de Jésus sur le Golgotha et en eut le suaire. Mais ces femmes de Palestine se ressemblent beaucoup et, à quelques mois de cette vision, je pourrais me tromper.

Jésus la regarde. Il voit une femme d’environ quarante ans, bien vêtue, d’allure franche. Il lui demande :

« Tu es veuve, n’est-ce pas ?

– Oui, et sans enfants. Je suis revenue récemment et j’ai acquis des terres à Jéricho, pour être à proximité de la cité sainte. Mais, maintenant, je vois que tu es plus grand qu’elle, et je te suis. Et je te prie de me prendre pour servante. Je te connais par tes disciples, mais tu dépasses ce qu’ils m’ont dit.

– C’est d’accord. Mais que veux-tu précisément ?

– T’aider auprès des pauvres et, comme je le peux, te faire connaître et aimer. Je connais beaucoup de colonies de la Diaspora, car j’ai suivi mon mari dans ses affaires commerciales. J’ai des moyens et je me contente de peu. Je peux faire beaucoup par conséquent. Et je veux faire beaucoup par amour pour toi et pour aider l’âme de celui qui m’a prise vierge il y a vingt ans, et qui a été pour moi un compagnon aimable jusqu’à son dernier soupir. Il me le disait en mourant. Il paraissait prophétiser : “ A ma mort, confie à la tombe la chair qui t’a aimée, et retourne dans notre patrie. Tu trouveras le Promis. Tu le verras ! Cherche-le. Suis-le. C’est lui, le Rédempteur et celui qui ressuscite, et il m’ouvrira les portes de la Vie. Sois bonne pour m’aider à être prêt quand il ouvrira les Cieux à ceux qui n’ont plus de dettes envers la Justice, et sois bonne pour mériter de le rencontrer sans tarder. Jure-moi que tu le feras et que tu changeras les larmes stériles du veuvage en une courageuse activité. Ma femme, prends Judith comme exemple, et toutes les nations connaîtront ton nom. ” Mon pauvre époux ! Moi, je te demande seulement de me connaître…

– Je te connaîtrai comme une bonne disciple. Va, toi aussi, chez Jeanne et que Dieu soit avec toi. »…

373.5

… Agaçants comme des mouches, les ennemis de Jésus reviennent à l’assaut. Il a fait immoler l’agneau et il a attendu que les bêtes amenées par les disciples aient été sacrifiées elles aussi pour en avoir suffisamment pour un tel nombre de convives. Puis il retourne vers l’enceinte du Temple.

« Quand comptes-tu en finir avec tes attitudes de roi ? Tu n’es pas roi ! Tu n’es pas prophète ! Jusqu’à quand vas-tu abuser de notre bonté, homme pécheur, rebelle, cause de mal pour Israël ? Combien de fois devrons-nous te dire que tu n’as pas le droit de faire le rabbi ici ?

– Je suis venu immoler l’agneau. Vous ne pouvez m’en empêcher. D’ailleurs, je vous rappelle Adonias et Salomon[4].

– Qu’ont-ils à voir ? Que veux-tu dire ? Tu es Adonias ?

– Non. Adonias s’est fait roi frauduleusement, mais la Sagesse veillait et conseillait, et seul Salomon fut roi. Je ne suis pas Adonias, je suis Salomon.

– Et Adonias, qui est-ce ?

– Vous tous.

– Nous ? Comment oses-tu dire ça ?

– Avec justice et vérité.

– Nous observons la Loi en tout point, nous croyons aux prophètes et…

– Non. Vous ne croyez pas aux prophètes. Eux me citent, or vous, vous ne croyez pas en moi. Non : vous n’observez pas la Loi. Elle conseille des actes justes, vous ne les accomplissez pas. Même ces offrandes que vous venez faire ne sont pas justes.

Il est dit[5] : “ Impure est l’offrande de celui qui sacrifie un bien mal acquis. ” Il est dit : “ Le Très-Haut n’accepte pas les dons des hommes iniques, il ne regarde pas leurs offrandes, et il ne sera pas propice à leurs péchés à cause du grand nombre de leurs sacrifices. ” Il est dit : “ Celui qui offre un sacrifice avec le bien des pauvres ressemble à celui qui égorge un fils sous les yeux de son père. ” C’est écrit, Yokhanan !

Il est dit : “ Le pain des nécessiteux est la vie des pauvres, celui qui le leur enlève est un assassin. ” C’est écrit, Ismaël !

Il est dit : “ Celui qui enlève le pain de la sueur, c’est comme s’il tuait le pauvre. ” C’est écrit, Doras, fils de Doras !

Il est dit : “ Celui qui répand le sang et celui qui frustre un travailleur de son salaire sont frères. ” C’est écrit, Yokhanan, Ismaël, Chanania, Doras, Jonathas ! Et rappelez-vous encore qu’il est dit : “ Quiconque ferme ses oreilles aux cris du pauvre criera lui aussi, mais ne sera pas écouté. ”

Et toi, Eléazar, fils d’Hanne, rappelle-toi et rappelle à ton père qu’il est dit : “ Que mes prêtres soient saints et ne se contaminent pour aucune raison. ”

Et toi, Cornélius, sache qu’il est dit : “ Celui qui aura maudit son père et sa mère sera puni de mort. ” Or la mort n’est pas seulement celle que donne le bourreau. Une plus grande mort attend ceux qui pèchent contre leurs parents, une mort éternelle, redoutable.

Et toi, Tolmé, souviens-toi qu’il est dit : “ Celui qui s’adonne à la magie est exterminé par moi. ”

Et toi, Sadoq, scribe d’or, rappelle-toi qu’entre l’homme adultère et son entremetteur, il n’y a pas de différence aux yeux de Dieu, et qu’il est dit que celui qui jure une chose fausse est la proie des flammes éternelles. Et dis à celui qui l’a oublié que l’homme qui prend une vierge et qui, une fois repu, l’éloigne de lui par des accusations mensongères doit être condamné. Oh ! pas ici-bas ! Dans l’autre vie, à la fois pour le mensonge, le faux serment, le tort causé à la femme et l’adultère.

Eh quoi ? Vous fuyez ? Devant le Désarmé, qui dit des paroles qui ne sont pas de lui mais de ceux que vous reconnaissez comme des saints en Israël ; et vous ne pouvez pas dire que le Désarmé est un blasphémateur, puisque vous déclareriez blasphémateurs les livres sapientiels et ceux de Moïse, qui sont dictés par Dieu. C’est devant le Désarmé que vous fuyez ? Mes paroles seraient-elles des pierres ? Ou bien, en frappant le bronze massif de votre cœur dur, réveillent-elles votre conscience ? Elle sent qu’elle a le devoir de se purifier — elle, et pas seulement vos membres —, en cette parascève, pour pouvoir consommer sans péché d’impureté l’agneau saint. Ah ! s’il en est ainsi, louanges au Seigneur ! Car la véritable sagesse, ô vous qui voulez être loués comme sages, c’est de se connaître soi-même, de reconnaître ses erreurs, s’en repentir et aller aux cérémonies avec une “ vraie ” dévotion. C’est-à-dire avec le culte et le rite de l’âme et non le rite extérieur…

Ils sont partis ! Et nous aussi, allons donner la paix à ceux qui nous attendent… »

373.1

Gesù entra nel Tempio. E dai primi passi che fa in esso è facile capire l’umore degli animi verso il Nazareno. Occhiatacce; ordini alle guardie del Tempio di sorvegliare il «conturbatore», e dati palesemente, perché tutti vedano e sentano; parole di sprezzo per chi è con Lui; anche urtoni, volontariamente dati a discepoli… Insomma l’odio è tale che gli splendidi farisei, scribi e dottori assumono pose e atti da facchini o da peggio ancora, e non pensano, tanto sono acciecati dal livore, che si avviliscono molto, anche come uomini, facendo così.

Gesù passa tranquillo, come neppure lo riguardassero quegli atti! È il primo a salutare non appena vede qualche personaggio che per grado sacro o per potenza è un «superiore» del mondo ebraico. E se quello non risponde al saluto dignitoso che Gesù gli rivolge, non per questo Gesù muta atteggiamento. Certo che il suo viso, quando si volge da uno di questi superbi a uno o a più dei tanti umili — e molti sono i mendichi e malati poveri che ieri Egli ha raccolto e che, per l’impensata fortuna avuta, possono fare una Pasqua quale forse da anni non facevano, e che riuniti in gruppi, in piccole società formatesi spontaneamente, vanno a comperare gli agnelli da immolare, felici di essere, loro, i derelitti, pari agli altri nelle vesti e nelle possibilità — il suo volto diviene dolcissimo di sorriso. E si ferma benigno ad ascoltarli nei loro propositi, nelle loro narrazioni stupefatte, nelle loro benedizioni… Vecchi, bambini, vedove, infermi ieri, ora guariti, miserevoli ieri, stracciati, affamati, derelitti, oggi rivestiti, e nella felicità di essere uomini come gli altri nelle giornate della grande festa d’Azzimi!

Le voci, così varie, da quelle d’argento dei piccoli a quelle tremule dei vecchi e, in mezzo a questi due estremi, le voci trepide delle donne, salutano, accompagnano, seguono Gesù. I baci piovono sulle sue vesti, sulle sue mani. E Gesù sorride e benedice mentre i suoi nemici, lividi di stizza per quanto Lui è luminoso di pace, si rodono d’ira impotente.

373.2

Afferro brani di discorsi…

«Dici bene tu! Ma facessimo un atto, essi (e un fariseo indica il popolo che si stringe a Gesù) ci farebbero a pezzi».

…«Pensate! Ci ha raccolti, sfamati, vestiti, guariti, e molti hanno trovato lavoro e assistenza per mezzo dei ricchi discepoli. Ma in verità tutto è venuto per Lui, che Dio lo salvi sem­pre!», dice un uomo che forse ieri era infermo e mendico.

…«Sfido io! Compera la plebe così, il sedizioso, per gettarcela contro!», arrota fra i denti uno scriba parlando con un collega.

«Una sua discepola ha preso il mio nome e mi ha detto di andare da lei dopo la Pasqua, ché mi conduce nelle sue campagne a Bétèr. Capisci, donna? Io e i figli. Lavorerò. Ma cosa è lavorare con protezione e sicurezza? Gioia è! E il mio Levi non si spezzerà nel lavoro dei grani. Perché la discepola che ci prende lo mette ai roseti… Un giuoco, ti dico! Ah! L’Eterno dia gloria e bene al suo Messia!», dice la vedova del piano di Saron ad una israelita benestante che la interroga.

«Oh! e io non potrei?… Siete tutti a posto, ormai, voi che ieri ha raccolti?», dice la donna ricca israelita.

«No, donna. Ci sono ancora altre vedove con figli e altri uo­mini».

«Vorrei dirgli se mi dà grazia di aiutarlo».

«Chiamalo!».

«Non oso».

«Va’ tu, Levi mio, a dirgli che una donna gli vuol parla­re…».

Il fanciullo va lesto e riferisce a Gesù.

373.3

Intanto un sadduceo malmena un vecchio che pontifica in mezzo ad una turba venuta da Oltre Giordano e che tesse l’elogio del Maestro di Galilea.

Il vecchio si difende dicendo: «Che faccio di male? Volevi essere lodato tu? Non avevi che fare ciò che Egli fa. Ma tu, che Dio ti perdoni, alla canizie e alla miseria dai sprezzo e non amore, falso israelita che non rispetti il Deuteronomio avendo pietà per i poveri[1]».

«Sentite? Ecco il frutto della dottrina del sobillatore! Insegna alla plebe ad offendere i santi d’Israele».

Gli risponde un sacerdote del Tempio: «Ma di noi è la colpa, se ciò avviene! Non facciamo che minacce senza tradurle in atto!».

…Gesù dice intanto alla donna d’Israele: «Se ti impegni veramente di essere madre agli orfani e sorella alle vedove, vai al palazzo di Cusa, al Sisto. Di’ a Giovanna che Io ti mando. Va’ e ti fruttifichi il suolo come quello dell’Eden per la tua pietà. E più ti fruttifichi il cuore nell’amore sempre più vasto al prossimo tuo».

Vede intanto le guardie trascinare il vecchio che aveva parlato prima. Grida: «Che fate al vecchio? E che ha fatto?».

«Ha insultato gli strategoi che lo redarguivano».

«Non è vero. Un sadduceo mi ha malmenato perché parlavo di Te a quei pellegrini. E avendo alzato su me la mano, perché vecchio e povero, gli ho detto che è un falso israelita che calpesta le parole del Deuteronomio».

«Rilasciate quel vecchio. È con Me. La verità fu sulla sua bocca. Non la sincerità: la Verità. Dio, se parla sulle labbra dei fanciulli, parla pure[2] sulle labbra dei vecchi. È detto: “Non disprezzare l’uomo nella sua vecchiaia, perché sono dei nostri quelli che invecchiano”. E ancora: “Non disprezzare le parole dei vecchi saggi ma abbi famigliari le loro massime, perché da loro tu imparerai la sapienza e gli insegnamenti dell’intelligenza”, e ancora: “Dove sono dei vecchi non parlare molto”. Se lo ricordi Israele, quella parte d’Israele che vuol dirsi perfetta, perché altrimenti l’Altissimo ha modo di smentirla. Padre, vieni al mio fianco».

Il vecchione va da Gesù, mentre i sadducei, colpiti dal rimprovero, se ne vanno con ira.

373.4

«Sono una donna ebrea della Diaspora, o Re atteso. Potrei servirti come quella donna che mandasti da Giovanna?», dice una donna che mi pare tutta quella che, di nome Niche, asciugò[3] il volto di Gesù sul Golgota, ottenendo il Sudario. Ma le ebree sono molto somiglianti fra di loro, e potrei, a distanza di mesi da quella visione, sbagliare.

Gesù la guarda. Vede una donna sui quarant’anni, una ben ve­stita, franca di modi. Le chiede: «Sei vedova, non è vero?».

«Sì. E senza figli. Sono tornata di recente e ho preso terre a Gerico. Per essere vicina alla città santa. Ma ora vedo che più grande di essa Tu sei. E ti seguo. E ti prego di avermi per serva. Conosco di Te da discepoli. Ma Tu superi i loro racconti».

«Va bene. Ma che vuoi di preciso?».

«Aiutarti nei poveri e, come posso, farti amare e conoscere. Conosco molti delle colonie della Diaspora, avendo seguito il marito nei commerci. Ho mezzi. Ma mi basta poco. Posso fare molto, perciò. E molto voglio fare per tuo amore e per suffragare lo spirito di colui che mi prese vergine vent’anni or sono e che mi fu compagno amabile fino all’estremo sospiro. Lo diceva nel morire. Pareva profetasse: “Morto che io sia, consegna la carne che ti amò alla tomba e va’ nella patria nostra. Troverai il Promesso. Oh! tu lo vedrai! Cercalo. Seguilo. Egli è il Redentore e Risuscitatore e mi aprirà le porte della Vita. Sii buona per aiutarmi ad esser pronto quando Egli aprirà i Cieli a coloro che non hanno più debiti verso la Giustizia, e sii buona per meritare di incontrarlo presto. Giura che lo farai e che muterai le sterili lacrime di una vedovanza in fortezza operosa.

Abbi Giuditta a tuo esempio, o sposa, e tutte le nazioni conosceranno il tuo nome”. Povero sposo mio! Io chiedo soltanto che Tu mi conosca…».

«Ti conoscerò per discepola buona. Va’ tu pure da Giovanna, e Dio sia con te»…

373.5

…Noiosi come pecchie tornano all’assalto i nemici di Gesù, mentre Egli, immolato l’agnello e atteso che fossero immolati quelli presi dai discepoli per averne quanti erano necessari per tanti, ritorna verso la cinta del Tempio.

«Quando fai conto di finirla con le tue pose da re? Tu non sei re! Tu non sei profeta! Fino a quando abusi della nostra bon­tà, uomo peccatore, ribelle, causa di male ad Israele? Quante volte ti dobbiamo dire che non hai diritto di fare il rabbi qui dentro?».

«Sono venuto ad immolare l’agnello. Non me lo potete impedire. Ma, del resto, vi ricordo Adonia e Salomone[4]».

«Che c’entrano? Che vuoi dire? Sei Tu Adonia?».

«No. Adonia con frode si fece re, ma la Sapienza vegliava e consigliava, e re fu soltanto Salomone. Io non sono Adonia. Salomone sono».

«E Adonia chi è?».

«Voi tutti».

«Noi? Come parli?».

«Con verità e giustizia».

«Noi osserviamo la Legge, in ogni punto, crediamo ai profeti e…».

«No. Non credete ai profeti. Essi mi nominano, e voi in Me non credete. No. Non osservate la Legge. Essa consiglia atti giusti. Voi non li fate. Anche quelle offerte che venite a compiere non sono rette.

È detto[5]: “Immonda è l’offerta di chi sacrifica roba di mal acquisto”. È detto: “L’Altissimo non accetta i doni degli iniqui, non volge l’occhio sulle loro oblazioni, né sarà propizio ai loro peccati per il gran numero dei loro sacrifizi”. È detto: “Chi offre sacrifizio con la roba dei poveri è come chi sgozza un figlio sotto gli occhi del padre”. Questo è detto, o Giocana!

È detto: “Il pane dei bisognosi è la vita dei poveri, chi lo toglie loro è un assassino”. Questo è detto, o Ismael!

È detto: “Chi toglie il pane del sudore è come se uccidesse il povero”. Questo è detto, o Doras figlio di Doras.

È detto: “Chi sparge il sangue e chi defrauda la mercede al­l’operaio sono fratelli”. Questo è detto, o Giocana, Ismael, Cha­­nania, Doras, Gionata. E ricordate anche che è detto: “Chiunque chiude i suoi orecchi alle grida del povero griderà anch’egli ma non sarà ascoltato”.

E tu, Eleazar ben Anna, ricordati e ricorda a tuo padre che è detto: “I miei sacerdoti siano santi e non si contaminino per nessuna ragione”.

E tu, Cornelio, sappi che è detto: “Chi avrà maledetto padre e madre sia punito di morte”, e morte non è soltanto quella che dà il carnefice. Una più grande attende i peccatori contro i parenti, eterna, tremenda.

E tu, Tolmè, ricorda che è detto: “Chi esercita magia è sterminato da Me”.

E tu, Sadoc, scriba d’oro, ricorda che fra l’adultero e il suo paraninfo nell’adulterio non c’è differenza agli occhi di Dio, ed è detto che colui che giura il falso è preda delle fiamme senza fine. E di’ a colui che l’ha dimenticato che chi prende una vergine, e sazio la recide da sé mentendo accuse, va condannato. Oh! non qui. Nell’altra vita, e per la menzogna, il falso giuramento, il danno fatto alla moglie, e per l’adulterio.

E che? Fuggite? Davanti all’inerme che dice parole non sue ma di quelli che voi citate per santi in Israele, e perciò non potete dire che l’inerme è un bestemmiatore, perché dicendolo direste bestemmiatori i libri sapienziali e quelli mosaici che da Dio sono dettati? Davanti all’inerme voi fuggite? Sono forse pietre le mie parole? O vi destano, picchiando sul bronzo duro del vostro duro cuore, la coscienza, ed essa sente che ha il dovere di purificarsi, essa, non le membra soltanto, in questa Parasceve, per potere consumare senza peccato di immondezza l’agnello santo? Oh! se così è, lode al Signore! Perché vera sapienza, o voi che volete essere lodati per saggi, è conoscere se stessi, riconoscere i propri errori, pentirsene e andare ai riti con “vera” devozione. Ossia con culto e rito dell’anima, e non rito esteriore…

Sono andati! E noi pure andiamo a dar pace a chi ci attende…».


Notes

  1. tu ne respectes pas le Deutéronome : avoir pitié des pauvres est une prescription de Dt 24, 10-22.
  2. Il est écrit : suivent trois citations de Si 8, 6 ; 8, 8 ; 32, 9.
  3. essuya : Maria Valtorta se réfère à une vision passée, du 26 mars 1945 ; mais il faut comprendre “ essuiera ”, car cela concerne un événement futur que nous rencontrerons en 608.9.
  4. Adonias et Salomon, dont les histoires lors de la succession du roi David, leur père, sont relatées en 1 R 1 ; 2, 1-25. D’autres notes sur Salomon, en-dehors de simples citations de son nom, se trouvent en 69.1 ; 142.4 ; 166.4, 245.3, 269.10, 302.1, 336.4, 348.10, 389.2, 516.3.5.
  5. Il est dit introduit une série de citations, pas toutes textuelles, qu’on peut regrouper ainsi : Lv 20, 6.9 ; 21, 6-8 ; Si 34, 18-22.

Note

  1. pietà per i poveri, come è prescritto in: Deuteronomio 24, 10-22.
  2. pure, invece di pure anche, è la corretta trascrizione dattiloscritta. Seguono tre citazioni da: Siracide 8, 6; 8, 8; 32, 9.
  3. asciugò, perché si riferisce ad una visione passata, del 26 marzo 1945; ma deve intendersi asciugherà, perché riguarda un fatto futuro che incontreremo in 608.9.
  4. Adonia e Salomone, le cui vicende nella successione al re Davide, loro padre, sono narrate in: 1 Re 1; 2, 1-25. Altre note riguardanti Salomone, a parte le semplici citazioni del suo nome, sono in: 69.1 - 142.4 - 166.4 - 245.3 - 269.10 - 302.1 - 336.4 - 348.10 - 389.2 - 516.3.5.
  5. È detto introduce una serie di citazioni, non tutte testuali, che possiamo raggruppare così: Levitico 20, 6.9; 21, 6-8; Siracide 34, 18-22.