Gli Scritti di Maria Valtorta

474. Une vision qui se perd dans un ravissement d’amour.

474. Una visione che si perde in un rapimento d’amore.

474.1

Comme ils le font souvent en marchant, et peut-être pour alléger par cette distraction la monotonie de leurs pérégrinations incessantes, les apôtres discutent : ils rappellent et commentent les derniers événements, interrogent de temps à autre le Maître qui généralement parle peu, ou seulement pour n’être pas discourtois, ne réservant cette fatigue que pour les moments où il faut instruire les gens ou ses apôtres, corriger les idées fausses, ou réconforter des malheureux.

Jésus est la “ Parole ”, mais certainement pas le “ bavardage ” ! Patient et aimable comme nul autre, jamais il ne montre son ennui de devoir répéter une idée, une, deux, dix, cent fois, pour la faire entrer dans les têtes cuirassées par les préceptes pharisaïques et rabbiniques, sans se soucier de sa propre fatigue — qui parfois est si grande qu’elle devient une souffrance — pour soulager la souffrance physique ou morale d’une personne. Mais il est visible qu’il préfère se taire, s’isoler dans un silence méditatif qui peut durer plusieurs heures s’il n’en est pas arraché par quelqu’un qui l’interroge. Généralement, il marche un peu devant ses apôtres, la tête légèrement inclinée, la levant de temps en temps pour regarder le ciel, la campagne, les personnes, les animaux. Regarder, ai-je dit, mais ce n’est pas le mot juste. Je dois dire : savourer. Car c’est un sourire, un sourire de Dieu, qui jaillit de ces pupilles pour caresser le monde et les créatures, un sourire-amour. C’est un amour qui transparaît, qui se répand, qui bénit, qui purifie la lumière de son regard, toujours intense, et d’autant plus quand il sort du recueillement…

474.2

Que peuvent bien être ses recueillements ? Je pense — et je suis sûre de ne pas me tromper, car il suffit d’observer l’expression de son visage pour voir ce qu’ils sont —, je pense qu’ils vont bien plus loin que nos extases dans lesquelles la créature vit déjà au Ciel. C’est “ la réunion sensible de Dieu avec Dieu. ” La Divinité était toujours présente et unie au Christ, qui était Dieu comme le Père. Sur la terre comme au Ciel, le Père est dans le Fils, et le Fils est dans le Père qui s’aiment et qui, en s’aimant, engendrent la troisième Personne. La puissance du Père, c’est la génération du Fils, et l’acte d’engendrer et d’être engendré produit le Feu, c’est-à-dire l’Esprit de l’Esprit de Dieu. La Puissance se tourne vers la Sagesse qu’elle a engendrée, et celle-ci se tourne vers la Puissance dans la joie d’être l’Un pour l’Autre et de se connaître pour ce qu’ils sont. Et, comme toute bonne connaissance réciproque engendre l’amour — même nos connaissances imparfaites — voilà l’Esprit Saint… Voilà Celui qui, s’il était possible d’établir une gradation dans les perfections divines, devrait être appelé la Perfection de la Perfection. L’Esprit Saint ! Celui dont la seule pensée remplit de lumière, de joie, de paix…

Dans les extases du Christ, quand l’incompréhensible mystère de l’unité et de la trinité de Dieu se renouvelait dans le très-saint cœur de Jésus, quelle complète, parfaite, incandescente, sanctifiante, joyeuse, pacifique production d’amour devait s’engendrer et se répandre comme la chaleur provenant d’un foyer ardent, comme le parfum d’un encensoir allumé, pour donner le baiser de Dieu à tout ce qu’a créé le Père, par l’intermédiaire du Fils-Verbe, pour l’Amour, pour le seul Amour, puisque toutes les opérations de Dieu sont amour…

Et cela, c’est le regard de l’Homme-Dieu lorsque, en homme et en Dieu, il lève les yeux, qui ont contemplé en lui-même le Père et l’Amour : en tant qu’homme, il regarde l’univers en admirant la puissance créatrice de Dieu ; en tant que Dieu, il jubile de pouvoir la sauver dans les créatures royales de cette création : les hommes.

474.3

On ne peut, personne ne pourra, ni poète, ni artiste, ni peintre, rendre visible aux foules ce regard de Jésus sortant de l’étreinte divine, de l’union sensible avec la Divinité, toujours unie hypostatiquement à l’Homme, mais pas toujours si profondément sensible à l’Homme qui était Rédempteur. A ses nombreuses souffrances, à ses nombreux renoncements, il devait donc ajouter le sacrifice immense de ne plus pouvoir rester constamment dans le Père, dans le grand tourbillon de l’Amour comme il était au Ciel : tout-puissant… libre… joyeux. Très doux est son regard d’homme, splendide la puissance de ses yeux lorsqu’il fait un miracle, et très triste leur lumière de douleur aux heures de souffrance. Toutefois, ce sont là des expressions encore humaines, bien que sublimes. Mais ce regard de Dieu qui s’est contemplé et aimé dans l’Unité triniforme ne ressemble à rien d’ici-bas : il n’y a pas d’adjectif pour le décrire…

Mon âme se prosterne devant lui, en admiration, “ anéantie ” par la connaissance de Dieu, toute au bonheur de contempler son infini amour… Des torrents de délices se déversent en moi… Je suis bienheureuse ! Chaque souffrance, chaque mauvais souvenir s’efface sous les vagues de l’amour de Jésus… et ces vagues m’élèvent au Ciel, au Ciel, vers toi !…

474.4

Merci, mon adorable Amour ! Merci ! Je te sers encore… La créature est redevenue femme, elle est redevenue le “ porte-parole ” après avoir été un instant “ séraphin ”. Elle redevient femme ; elle redevient une créature martyre, peut-être un autre tourment la menace-t-il déjà… Mais dans mon âme brille la lumière que tu m’as accordée, la béatitude de t’avoir contemplé ; aucun torrent de larmes, aucune cruelle torture ne saurait l’éteindre. Merci, mon Béni ! Toi seul m’aimes !

Je comprends Paul[1] mieux que jamais ! “ Qui nous séparera de l’amour du Christ ? […] En tout cela, nous sommes vainqueurs par Celui qui nous a aimés… J’en ai l’assurance : ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les vertus, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, notre Seigneur. ” C’est le chant de victoire et de jubilation qui retentit dans les armées des vainqueurs, des hommes vibrants d’amour, sauvés par l’amour, car voilà la sainteté : le salut obtenu parce qu’on a été aimé et qu’on est aimé. Il retentit déjà ! Et l’âme, encore prisonnière sur terre, l’entend et chante sa joie, sa confiance, sa certitude… Alors la lumière arrive, elle ne cesse de croître, et les paroles lumineuses de l’Apôtre s’éclairent toujours plus… “ L’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, notre Seigneur… ”

Je comprends maintenant ce que me disait Azarias cet hiver : “ Jésus est la synthèse de l’amour des Trois. ” Voilà ! Tout l’amour est en lui. Nous pouvons trouver cet amour de Dieu, nous les hommes, sans attendre notre retour en Dieu, sans attendre le Ciel, mais en aimant Jésus. Voilà ! A l’homme de foi s’ouvrent des sources d’eau vive intérieures, des sources de lumière, des sources d’amour : en effet, celui qui croit va à Jésus, il croit que Jésus se trouve dans l’Eucharistie avec son Corps, son Sang, son Ame et sa Divinité, tel qu’il était sur terre, tel qu’il est au Ciel, avec son Cœur, avec son Cœur ! Or dans le Cœur de Jésus se trouve tout l’amour de Dieu. Par conséquent, quand l’homme reçoit le Corps très saint de Jésus, il accueille en lui le Cœur de Jésus. Il a donc en lui non seulement Jésus, mais aussi l’amour de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, puisque l’amour de Dieu est la sainte Trinité, qui est tout Amour. Cet Amour se divise en trois flammes pour nous rendre triplement heureux : heureux d’avoir un Père, un Frère, un Ami, heureux d’avoir quelqu’un qui pourvoit, qui enseigne, qui aime, heureux d’avoir Dieu !

474.5

Ah ! je n’en peux plus ! Seigneur, ton don est trop grand ! Qui, dans les Cieux, me l’obtient ? Est-ce toi, bienheureuse Mère, contemplée dans ton éclat de Reine élevée au Ciel ? Est-ce toi, doux Jean de Bethsaïde, toi qui aimais tant le Christ, toi mon ami ? Est-ce toi, vénéré Joseph, aimable Patriarche protecteur des persécutés, toi qui es toujours prompt à nous accorder du réconfort ? Est-ce toi, ma grande sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus, qui m’obtiens ce que je demande depuis vingt-et-un ans : que débordent dans mon âme les vagues de l’amour ? Oh ! si c’est toi, parachève ton œuvre : obtiens-moi de ne pas mourir pendant l’un de ces assauts d’amour. Je suis une petite âme, moi aussi, et je ne désire rien d’extraordinaire. Mais de mourir après l’un de ces assauts d’amour, quand je redeviens “ une petite âme, toute petite ”, rendue encore plus petite après avoir connu ce qu’est l’infini Amour, après l’un de ces assauts, car après, on est comme rebaptisé par l’amour et il ne reste plus la moindre trace de tache en nous. L’amour brûle… Ou bien est-ce toi, mon cher ami Azarias, qui, grâce à toutes les larmes que tu as recueillies à mes paupières et portées au Ciel, m’a obtenu cette heure de béatitude ? Si c’est toi, sois-en béni !

Néanmoins, je ne te demande pas, pas plus qu’à Thérèse, à Joseph, à Jean ou à Marie la très sainte, que cette extase se renouvelle et me comble encore de joie et de feu. Mais je vous demande, je vous supplie même, qu’elle envahisse d’autres cœurs, plus spécialement ceux que vous savez, ces cœurs qui torturent le mien et déplaisent à Dieu, qui ne savent ni entendre ni obéir. Si ces cœurs connaissaient ne serait-ce qu’une seconde ces assauts d’amour, ils se convertiraient à l’Amour, au véritable Amour. Ils aimeraient, de tout leur être. Avec leur intelligence, surtout, d’où tomberaient les murailles du rationalisme, de la science humaine qui nient et s’opposent à une foi simple et bonne, et qui mettent des limites à la puissance de Dieu. Et avec le cœur fondraient, comme cire au feu, les croûtes de l’égoïsme, de l’envie, de la haine…

Faites cela, mes très chers. Moi, j’accepte de ne plus jamais poser les lèvres sur le calice restaurateur de l’amour, j’accepte de toujours boire, jusqu’à mon retour à Dieu, à la coupe amère de toutes les renonciations. Mais je désire qu’ils reviennent sur le sentier lumineux, qu’ils se sanctifient par chacun de leurs actes pour mériter le regard de Jésus-Dieu, comme il m’a été accordé d’en profiter aujourd’hui : le mériter ici, le posséder pour toujours au Ciel, tout comme, moi aussi, mettant mon espoir dans le Seigneur, je crois avec confiance que je le posséderai.

Ce même jour, à midi.

474.6

Je me relis. Je pense aux théologiens qui liront ces pages. Peut-être trouveront-ils des erreurs dans ma manière de m’exprimer sur l’extase, sur les recueillements de Jésus. Qu’ils se souviennent que je suis, moi, une pauvre ignorante, que je ne connais rien de la théologie ni du vocabulaire théologique, et que je m’efforce seulement de décrire ce que je vois comme je le peux et avec les phrases que ma pauvre intelligence peut former…

Le 16 août 1946.

474.7

Je dis à Jésus :

« Seigneur, hier tu m’as emportée, et toute la vision s’est perdue en toi… »

Il sourit avec une douce joie divine et répond en me faisant une caresse :

« Tu as fait mieux que raconter, tu as chanté. Tu as chanté. Hier, tout le Paradis chantait les gloires de ma Mère, et tu as chanté avec lui. A un certain moment, il t’a même écouté chanter en solo. Tu sais quand ? Quand tu as demandé de ne pas profiter d’un autre assaut de l’Amour, mais que “ eux ” soient envahis par l’amour pour être sauvés. Le Ciel aimant t’a écoutée, toi, parce que renoncer à la béatitude afin que d’autres aient la Vie n’est accordé qu’à ceux qui, bien qu’étant encore sur terre, sont déjà des citoyens du Ciel. Par ton chant, les saints se sont rappelé quand ils en faisaient de même sur la terre. En t’écoutant, les anges regardaient ton Azarias et le félicitaient fraternellement. Marie a souri en offrant ton chant à l’Amour. Et l’Amour — ô ma Maria ! — et l’Amour t’a embrassée… et t’embrasse encore. Sois dans la joie. Tu as compris l’Amour. Je suis en toi, et en moi il y a Dieu un et trine comme tu l’as compris. Parcours aujourd’hui les voies de la joie surnaturelle au lieu des routes de Palestine à la rencontre de la douleur de ton Jésus… Maria, n’es-tu pas heureuse de te trouver dans les conditions qui étaient les miennes pendant ma dernière année ? Cela aussi, c’est un don, et une lumière pour me comprendre. Sans une expérience personnelle, et proportionnée, la créature ne pourrait comprendre ce qu’a été ma longue Passion. Mais aujourd’hui, comme hier, parcours les voies de la joie céleste. Dieu est avec toi. Sois en paix. »

474.8

C’est ainsi que sont sorties de ma mémoire les discussions des apôtres sur les événements de Giscala, sur le miracle de l’enfant aveugle, sur Ptolémaïs vers laquelle ils se dirigent, sur la route à gradins taillés dans le roc où ils se sont engagés pour arriver au dernier village de frontière entre la Syro-Phénicie et la Galilée — ce doit être celle que j’ai vue[2] quand ils allaient à Alexandroscène —, sur Gamaliel, etc. Ou plutôt, pour ce que j’en ai entendu, tous ces sujets sont restés dans mon cœur.

Je voulais seulement dire ceci : dans les premiers temps, quand ils étaient moins formés spirituellement, les apôtres dérangeaient facilement le Maître, mais maintenant qu’ils le sont davantage, ils respectent sa solitude et préfèrent parler entre eux, à deux ou trois mètres derrière lui. Ce n’est que lorsqu’ils ont besoin d’un renseignement, d’un jugement, ou bien quand devient plus pressant leur amour pour le Maître, qu’ils s’approchent de lui.

474.1

Come sovente fanno mentre camminano, forse per alleggerire con questa distrazione la monotonia del continuo camminare, gli apostoli parlano fra loro, riepilogando e commentando gli ultimi avvenimenti, interrogando ogni tanto il Maestro, che generalmente parla poco, tanto per non essere scortese, riserbando questa fatica solo quando è il caso di ammaestrare la gente o i suoi apostoli, correggendo idee storte, confortando degli infelici.

Gesù era la «Parola», ma non era certo la «chiacchiera»! Paziente e gentile come nessuno, senza mostrare mai di aver noia per dovere ripetere un concetto una, due, dieci, cento volte, per farlo entrare nelle teste corazzate dai precetti farisaici e rabbinici, incurante della sua stanchezza, che talora è tanta da essere certo anche sofferenza, pur di levare la sofferenza morale o fisica ad una creatura. Ma è palese come preferisca tacere, isolarsi in un silenzio meditativo capace di durare molte ore, se non ne viene strappato da qualcuno che lo interroga. Generalmente e sempre un poco più avanti dei suoi apostoli, va allora a testa un poco china, alzandola di tanto in tanto a guardare il cielo, la campagna, le persone, gli animali. Guardare ho detto. Ma ho detto male. Devo dire: amare. Perché è sorriso, sorriso di Dio, quello che da quelle pupille si riversa a carezzare il mondo e le creature, sorriso-amore. Perché è amore che traluce, che si espande, che benedice, che purifica la luce del suo sguardo, sempre intenso, ma intensissimo quando esce da un raccoglimento…

474.2

Cosa saranno i suoi raccoglimenti? Io penso — e sono certa di non sbagliare, perché basta osservare l’espressione del suo viso per vedere ciò che sono — io penso che sono ben più delle nostre estasi, nelle quali la creatura già vive in Cielo. Sono la «riunione sensibile di Dio con Dio». Sempre presente e unita la Divinità al Cristo, che era Dio come il Padre. In Terra come in Cielo il Padre è nel Figlio e il Figlio è nel Padre, che si amano e amandosi generano la Terza Persona. La potenza del Padre è la generazione del Figlio, e l’atto di generare e di essere generato crea il Fuoco, ossia lo Spirito dello Spirito di Dio. La Potenza si volge alla Sapienza che ha generata, e questa si volge alla Potenza nella gioia di essere l’Uno per l’Altro e di conoscersi per ciò che sono. E, posto che ogni conoscenza buona reciproca crea amore — anche le nostre conoscenze imperfette — ecco lo Spirito Santo… Ecco Quello che, se fosse possibile mettere una perfezione nelle perfezioni divine, sarebbe da chiamarsi la Perfezione della Perfezione. Lo Spirito Santo! Colui che al solo pensarlo empie di luce, di gioia, di pace…

Nelle estasi del Cristo, quando l’incomprensibile mistero dell’Unità e Trinità di Dio si rinnovava nel Ss. Cuore di Gesù, quale completa, perfetta, incandescente, santificante, gaudiosa, pacifica produzione di amore doveva generarsi ed effondersi come calore da una ardente fornace, come incenso da ardente turibolo, a baciare col bacio di Dio le cose create dal Padre, fatte per mezzo del Figlio-Verbo, fatte per l’amore, per il solo Amore, ché tutte le operazioni di Dio sono Amore? E questo è lo sguardo dell’Uomo-Dio quando, da Uomo e da Dio, alza gli occhi, che hanno contemplato in Sé il Padre, Se stesso e l’Amore, a guardare l’Universo, ammirando la potenza creativa di Dio, come Uomo; giubilando di poterla salvare nelle creature regali di essa creazione, gli uomini, come Dio.

474.3

Oh! non si può, nessuno potrà, né poeta, né artista, né pittore, rendere visibile alle folle quello sguardo di Gesù uscente dall’abbraccio, dalla riunione sensibile con la Divinità, unita ipostaticamente all’Uomo sempre, ma non sempre così profondamente sensibile all’Uomo che era Redentore e che perciò ai suoi molti dolori, ai suoi molti annichilimenti doveva aggiungere anche questo, grandissimo, di non poter più essere sempre nel Padre, nel gran vortice dell’Amore come era in Cielo: onnipotente… libero… gioioso. Splendida la potenza del suo sguardo di miracolo, dolcissima l’espressione del suo sguardo d’uomo, mestissima la luce di dolore nelle ore di dolore… Ma sono sguardi ancora umani, sebbene perfetti d’espressione. Questo, questo sguardo di Dio che si è contemplato e amato nella Triniforme Unità, non è più paragonabile, non c’è aggettivo per esso…

E l’anima gli si prostra davanti, adorando, resa “nulla” nella conoscenza di Dio, resa beata dal contemplare il suo infinito amore. I torrenti di delizie si versano nell’anima mia… Io sono beata! Ogni dolore, ogni ricordo si annulla sotto le onde dell’a­mo­re di Gesù Dio… e queste onde mi alzano al Cielo, al Cielo, a Te!…

474.4

Grazie, mio adorabile Amore!… Grazie!… Ora ti servo ancora… La creatura è tornata donna, è tornata “il portavoce” dopo essere stata per un attimo “serafino”. Torna donna, torna creatura-martire, forse un altro tormento le è già alle spalle… Ma nel mio spirito brilla la luce che Tu mi hai data, la beatifica luce di averti contemplato; né torrenti di lacrime, né torture crudeli potranno spegnerla. Grazie, mio Benedetto! Tu solo mi ami!

Comprendo Paolo[1] come mai finora! «Chi potrà separarci dal­l’amore di Cristo?… Di queste cose siamo vincitori in virtù di Colui che ci ha amati… Io sono sicuro che né la morte, né la vita, né gli angeli, né i principati, né le virtù, né le cose presenti né le future, né la potenza, né l’altezza, né la profondità, né altra cosa creata potrà separarci dalla carità di Dio che è in Gesù Cristo Signor nostro». È il peana vittorioso, giubilante, che squilla dalle schiere dei vittoriosi, degli amatori, dei salvati dall’amore, perché questa è la santità: la salvezza avuta perché si è stati amati e si è amato. Che già squilla! E lo spirito, ancor qui, prigioniero sulla Terra, lo sente e canta la sua gioia, la sua fiducia, la sua certezza… E luce, più ancora luce viene, e le parole luminose dell’Apostolo si illuminano ancor più, ancor più… «… la carità di Dio che è in Gesù Cristo Signor nostro».

Ecco, ora comprendo le parole di Azaria, di questo inverno: «Gesù è il compendio dell’amore dei Tre». Ecco! Tutto l’Amore è in Lui. Noi possiamo trovare questo Amore di Dio, noi uomini, senza attendere il ritorno a Dio, senza attendere il Cielo, amando Gesù. Ecco! A chi crede si aprono dentro fonti d’acqua viva, fonti di luce, fonti di amore, perché chi crede va a Gesù, perché chi crede, crede che Gesù è nell’Eucarestia con il suo Corpo, Sangue, Anima, Divinità, come era in Terra, come è in Cielo, col suo Cuore, col suo Cuore! E nel Cuore di Gesù è la carità di Dio. E quando l’uomo riceve il Corpo Ss. di Gesù accoglie in sé il Cuore di Gesù. Ha perciò in sé non solo Gesù, ma ha la Carità di Dio, ossia ha Dio Padre, Figlio, Spirito Santo, perché la Carità di Dio è la Ss. Trinità che è un’unica cosa: l’Amore. L’Amore che si spartisce in tre fiamme per farci triplicemente felici. Felici di avere un Padre, un Fratello, un Amico. Felici di avere chi provvede, chi ammaestra, chi ama. Felici di avere Dio!

474.5

Oh! non posso più!… Signore, troppo grande è il tuo dono! Chi me lo ottiene dai Cieli? Sei tu, Beatissima Madre, contemplata nel tuo fulgore di Assunta Regina del Cielo? Sei tu, amoroso di Cristo, dolce Giovanni di Betsaida, amico mio? Sei tu, amabile Patriarca protettore dei perseguitati, sollecito provveditore di conforti, Giuseppe veneratissimo? Sei tu, mia grande sorellina Teresa del B. G., che mi ottieni ciò che da ventuno anni chiedo: che trabocchino nell’anima mia le onde dell’Amore? Oh! se tu sei, compi l’opera. Ottienimi di morire non in uno di questi assalti d’amore. Sono anche io una piccola anima e non desidero cose straordinarie. Ma di morire dopo uno di questi assalti d’amore, quando sono tornata “piccola anima, piccolissima”, fatta ancor più piccola dalla conoscenza di ciò che è l’Infinito Amore, dopo uno di questi assalti, perché dopo si è come ribattezzati dall’amore e non restano ombre di macchie in noi. L’amore arde… O sei tu, Azaria, buon amico, che per tutte le lacrime che hai raccolte dal mio ciglio e portate in Cielo mi hai ottenuta quest’ora di beatitudine? Se tu sei, che tu ne sia benedetto!

Però a te, a Teresa, a Giuseppe, a Giovanni e Maria Ss., io non chiedo che questa estasi mi torni ancora, ad empirmi di gaudio e di fuoco. Ma vi chiedo, vi supplico, che vada ad altri cuori, e specie a quelli che voi sapete, a quei cuori che torturano il mio e dispiacciono a Dio, che non sanno sentire e non sanno ubbidire. Se quei cuori avranno anche un attimo solo di questi assalti d’amore, si convertiranno all’Amore, al vero Amore. Ameranno. Con tutti se stessi. Con l’intelletto soprattutto, dal quale cadranno le muraglie del razionalismo, della scienza umana, che negano e che ostacolano la fede semplice e buona e mettono confini al potere di Dio. E col cuore dove si fonderanno, come cera al fuoco, le croste dell’egoismo, dell’invidia, dell’astio…

Fatelo, miei carissimi. Io accetto di non porre mai più le labbra sul calice ristoratore dell’amore, accetto di bere sempre, sino al ritorno a Dio, al calice amaro di tutte le rinunzie, ma che essi tornino sul sentiero luminoso, che essi si santifichino in ogni loro azione per meritare lo sguardo di Gesù-Dio, così come mi fu concesso di goderlo oggi. Meritarlo qui, possederlo per sempre in Cielo, così come, sperando nel mio Signore, confido possederlo io pure…

Alle 12 dello stesso giorno.

474.6

Rileggo. Penso ai teologi che leggeranno queste pagine. Forse troveranno degli errori nel mio parlare sull’estasi, sui raccoglimenti di Gesù. Ricordino che io sono una povera ignorante, che non so di teologia né di termini teologici, e che mi sforzo di dire ciò che vedo così come posso e con quelle frasi che la mia povera mente può formare…

16 agosto 1946.

474.7

Dico a Gesù: «Signore, ieri Tu mi hai travolta e tutto si è smarrito in Te. La visione…».

Sorride con dolce e divina letizia e risponde accarezzandomi: «Hai cantato invece che raccontato. Hai cantato. Tutto il Paradiso cantava ieri le glorie di mia Madre, e tu hai cantato insieme al Paradiso, e il Paradiso ha ascoltato ad un certo momento il tuo “a solo”. Sai quando? Quando tu hai chiesto di non godere, ma che “essi” siano invasi dall’amore per essere salvati. Il Cielo amante ha ascoltato te, perché rinunciare alla beatitudine perché altri abbiano la Vita è concesso solo a chi è sulla Terra essendo già cittadino dei Cieli. I Santi per il tuo canto si sono ricordati di quando essi erano i cantori sulla Terra. Gli Angeli hanno ascoltato guardando con fraterno compiacimento il tuo Azaria. Maria ha sorriso offrendo il tuo canto all’Amore. E l’Amore, oh! mia Maria! e l’Amore ti ha baciata… e ti bacia ancora. Sta’ nel gaudio. Tu hai compreso l’Amore. Io sono in te, e in Me c’è Dio Uno e Trino come hai compreso. Percorri le vie della gioia soprannaturale oggi, invece delle strade di Palestina incontro al dolore di Gesù… Maria, non sei felice di essere nelle condizioni che erano le mie nell’ultimo mio anno? È un dono anche questo, e una luce per capirmi. Senza un’esperienza propria, e proporzionata, la creatura non potrebbe capire ciò che fu la mia lunga Passione. Ma oggi, come ieri, percorri le vie della gioia celeste. Dio è con te. Sta’ in pace».

474.8

E così, i discorsi degli apostoli sull’episodio di Giscala, sul miracolo del bambino cieco, su Tolemaide alla quale sono diretti, sulla strada a gradini tagliati nella roccia, dove si sono spinti per giungere all’ultimo paese di confine fra la Siro-Fenicia e la Galilea — e deve essere quella vista[2] da me quando andavano ad Alessandroscene — su Gamaliele ecc., se ne sono andati. Ossia sono rimasti, per quanto ne ho sentito, nel mio cuore.

Dico solo che volevo dire questo. Che gli apostoli, che nei primi tempi, meno spiritualmente formati, disturbavano il Maestro facilmente, ora, più spiritualmente evoluti, rispettano i suoi isolamenti e preferiscono parlare fra loro, più indietro di due o tre metri. Soltanto quando necessita loro un’informazione, un giudizio, oppure diventa imperioso il loro amore per il Maestro, allora si accostano a Lui.


Notes

  1. Paul, dans le passage de Rm 8, 35-39 ; les paroles d’Azarias, écrites le 20 janvier 1946 et rapportées dans le volume “ Les cahiers de 1945 à 1950 ”.
  2. que j’ai vue, en 328.1. C’est ce qu’on appelle “ l’échelle de Tyr ”, dont il est également fait mention en 330.5 et en 331.9.

Note

  1. Paolo, nel brano di Romani 8, 35-39; le parole di Azaria, scritte il 20 gennaio 1946 e riportate nel volume “I quaderni dal 1945 al 1950”.
  2. vista, in 328.1. È la cosiddetta “scala di Tiro”, menzionata anche in 330.5 e 331.9.