Gli Scritti di Maria Valtorta

5. Naissance de Marie. Sa virginité dans la pensée éternelle du Père.

5. Nascita di Maria. La sua verginità

5.1

Je vois Anne sortir du jardin potager. Elle s’appuie au bras d’une parente, sûrement, parce qu’elle lui ressemble. Elle est bien grosse et paraît fatiguée, peut-être aussi sous l’effet de la chaleur, toute pareille à celle qui m’accable.

Le jardin a beau être ombragé, l’air est brûlant, torride. Un air à couper au couteau comme une pâte molle et chaude tant il est lourd, sous un ciel impitoyable d’un bleu que la poussière en suspension dans l’air assombrit légèrement. La sécheresse doit s’être installée depuis longtemps car la terre, là où elle n’est pas irriguée, est littéralement réduite en une très fine poussière presque blanche, d’un blanc qui tend un peu vers le rose sale. En revanche, l’arrosage la rend marron-rouge foncé au pied des plantes ou le long des courtes plates-bandes où poussent des rangs de légumes et autour des rosiers, jasmins et autres fleurs et fleurettes, qui se trouvent surtout devant et le long d’une belle tonnelle qui coupe en deux le verger jusqu’à la lisière des champs d’avoine moissonnés. Même l’herbe du pré qui marque l’extrémité de la propriété est sèche et rare. Ce n’est qu’à la limite, là où se trouve une haie d’aubépine sauvage déjà toute parsemée des rubis de ses petits fruits que l’herbe est plus verte et touffue ; il y a là des brebis et leur petit berger, en quête de pâture et d’ombre.

Joachim se tient autour des rangées de légumes et d’oliviers. Deux hommes sont là pour l’aider. Malgré son âge, il est alerte et a plaisir à travailler. Ils sont en train d’ouvrir de petites rigoles au bord d’un champ pour amener de l’eau aux plantes assoiffées ; et l’eau se fraye un chemin en gargouillant entre l’herbe et la terre sèche, elle forme des boucles qui paraissent un moment être d’un jaune cristallin puis ne sont plus que des cercles sombres de terre humide autour des ceps et des oliviers lourds de fruits.

Anne se dirige lentement vers Joachim en passant par la tonnelle ombragée sous laquelle des abeilles d’or bourdonnent, avides du suc des grains de raisin blonds. A sa vue, il se hâte d’aller à sa rencontre.

« Tu es venue jusqu’ici ?

– La maison est chaude comme un four.

– Et tu en souffres…

– C’est l’unique souffrance de mes derniers moments de grossesse. Elle est commune à tous, hommes et bêtes. Ne reste pas trop à la chaleur, Joachim.

– L’eau, qu’on espère depuis si longtemps et qui semblait proche depuis trois jours, n’est pas encore venue et la campagne brûle. Heureusement que nous avons près d’ici une source au débit si abondant. J’ai ouvert les canaux. C’est un faible soulagement pour les plantes, dont les feuilles sont fanées et couvertes de poussière, mais cela servira à les garder en vie. S’il pouvait pleuvoir… »

Joachim scrute le ciel avec l’anxiété de tout cultivateur, tandis qu’Anne, fatiguée, s’évente à l’aide d’un éventail fait d’une feuille sèche de palmier entrelacée de fils multicolores qui lui donnent sa rigidité.

La parente dit :

« Là-bas, des nuages rapides apparaissent au-delà du grand Hermon. Le vent vient du nord, il rafraîchira. Peut-être donnera-t-il de l’eau.

– Cela fait trois jours qu’il se lève, mais qu’il tombe au lever de la lune. Ce sera encore la même chose. »

Joachim est découragé.

« Retournons à la maison, dit Anne. Ici, c’est irrespirable, et je pense qu’il vaut mieux rentrer. »

Une pâleur qui a envahi son visage lui donne un teint encore plus olivâtre.

5.2

« Tu souffres ?

– Non. Mais j’éprouve cette grande paix que j’ai ressentie au Temple quand la grâce de la maternité m’a été accordée et de nouveau quand j’ai su que j’allais être mère. Cela res­semble à une extase, une douce somnolence du corps alors que l’esprit jubile et entre dans une paix à laquelle rien n’est humainement comparable. Je t’ai aimé, Joachim, et lorsque je suis entrée dans ta maison et que je me suis dit : “ Je suis l’épouse d’un juste ”, j’ai éprouvé cette paix, et encore toutes les fois que ton amour prévenant prenait soin de ton Anne. Mais cette paix-ci est différente. Tu vois, je crois que cette paix ressemble à celle qui, à la manière de l’huile que l’on étend et qui apaise les douleurs, devait envahir l’âme de Jacob, notre père, après son songe[1] des anges. Si je m’y plonge, elle ne cesse d’augmenter à mesure que je la savoure… C’est comme si je m’élevais dans l’azur du ciel… Et, j’ignore pourquoi, depuis que cette joie paisible est en moi, un cantique naît en mon cœur, celui du vieux Tobie. Il me semble qu’il a été écrit pour cette heure… pour cette joie… pour la terre d’Israël qui la reçoit… pour Jérusalem pécheresse et désormais pardonnée… mais – ne riez pas des délires d’une mère – quand je dis : “ Remercie dignement le Seigneur et bénis le Roi des siècles pour qu’en toi son Temple soit rebâti dans la joie ”, je pense que celui qui rebâtira à Jérusalem le Temple du vrai Dieu sera cet être sur le point de naître… Et je pense encore que ce n’est plus de la Cité sainte, mais de mon enfant que le destin a prophétisé quand le cantique dit : “ Tu brilleras d’une vive lumière, tous les peuples de la terre se prosterneront devant toi, les nations viendront vers toi et t’apporteront des présents, ils adoreront en toi le Seigneur et considèreront ta terre comme sainte parce que, en toi, elles invoqueront le saint Nom. ” “ Alors tu exulteras et tu te réjouiras sur les fils des justes, car ils seront tous rassemblés et ils béniront le Seigneur des siècles. Bienheureux ceux qui t’aiment ! Heureux ceux qui se réjouiront de ta paix ! ” »

A ces mots, Anne change de couleur et resplendit comme un être éclairé par la lune puis par un grand feu et vice-versa. De douces larmes coulent sur ses joues, mais elle ne s’en rend même pas compte et sourit, tout à sa joie. Tout en parlant, elle se dirige vers la maison entre son époux et sa parente, qui l’écoutent en silence, gagnés par l’émotion.

5.3

Ils se hâtent, car les nuages, poussés par un vent violent, courent et s’accumulent dans le ciel ; la plaine s’assombrit et frissonne, annonçant l’orage. A peine sont-ils arrivés au seuil de la maison qu’un premier éclair bleuâtre déchire le ciel ; le grondement d’un premier coup de tonnerre rappelle le roulement d’une grosse caisse qui se mêle aux arpèges des premières gouttes sur les feuilles brûlées.

Tout le monde rentre et Anne se retire pendant que, sur le seuil, Joachim, rejoint par ses serviteurs, parle de cette eau tant attendue, qui est bénédiction pour la terre desséchée. Mais la joie fait place à la crainte parce qu’un orage d’une violence inouïe survient, accompagné d’éclairs et de nuages chargés de grêle.

« Si le nuage éclate, le raisin et les olives seront broyés comme sous la meule. Pauvres de nous ! »

Mais une autre angoisse saisit ensuite Joachim, cette fois pour son épouse pour qui le moment est venu de mettre son enfant au monde. Sa parente a beau l’assurer qu’Anne ne souffre pas du tout, il reste anxieux. Chaque fois que sa parente ou quelque autre femme – au nombre desquelles la mère d’Alphée – sortent de la chambre d’Anne pour y retourner avec de l’eau chaude, des bassins et des linges séchés au feu, qui crépite joyeusement sur le foyer central d’une grande cuisine, Joachim leur demande des nouvelles ; mais quoi qu’elles disent pour le rassurer, il ne se tranquillise pas. Même le fait qu’Anne ne crie pas le préoccupe : « Je suis un homme, dit-il, et je n’ai jamais assisté à un accouchement. Mais je me souviens avoir entendu dire que l’absence de douleurs est mauvais signe… »

Le jour baisse plus tôt que d’habitude à cause de la tempête, qui est d’une violence extraordinaire : torrents d’eau, vent, éclairs, il y a de tout, hormis la grêle qui est allée s’abattre ailleurs.

Un des serviteurs remarque cette violence et déclare :

« On dirait que Satan est sorti de la Géhenne avec ses démons. Regarde ces nuages noirs ! Sens l’odeur de soufre de l’air, écoute ces sifflements sinistres, ces cris de lamentation et de malédiction. Si c’est bien lui, il est furieux ce soir ! »

L’autre serviteur rit et répond :

« Une grande proie lui aura échappé, ou bien Michel l’aura frappé d’un nouveau coup de foudre de Dieu et il en a les cornes et la queue coupées et brûlées. »

Une femme passe en courant et s’écrie :

« Joachim ! Il va naître ! Tout a été facile et heureux ! », et elle disparaît avec une petite amphore dans les mains.

5.4

L’orage tombe brusquement, après un dernier coup de foudre si violent qu’il jette les trois hommes contre les murs ; et sur le devant de la maison, il laisse en souvenir un trou noir et fumant dans le sol du jardin. Cependant un vagissement traverse la porte d’Anne, pareil à la plainte d’une tourterelle qui, pour la pre­mière fois, ne piaille plus mais roucoule. Au même moment, un immense arc-en-ciel se déploie en demi-cercle sur toute la voûte céleste. Il sort ou du moins paraît sortir du sommet de l’Hermon qui, sous la caresse du soleil, semble d’une couleur d’albâtre d’un blanc rosé des plus délicats. Il s’élève au plus haut d’un ciel de septembre très clair, traverse des étendues vierges de toute impureté, survole les collines de Galilée et la plaine qui apparaît au sud entre deux figuiers, puis encore un autre mont, et paraît poser son extrémité au bout de l’horizon, là où une chaîne de montagnes abruptes bouche la vue.

« Quel spectacle inouï !

– Regardez, regardez !

– Il semble encercler toute la terre d’Israël, mais voyez, voilà une étoile alors que le soleil n’est pas encore disparu. Et quelle étoile ! Elle brille comme un énorme diamant !

– Et là, c’est la pleine lune alors qu’il manque encore trois jours pour y arriver. Mais, regardez, quelle splendeur ! »

5.5

Les femmes surviennent, toutes joyeuses, tenant un poupon rose dans des linges blancs.

C’est Marie, la Mère de Jésus ! Une Marie toute petite qui pourrait dormir dans les bras d’un enfant, une Marie pas plus longue que le bras, une petite tête d’ivoire teinté de rose pâle et des lèvres rouges qui déjà ne pleurent plus, mais tentent instinctivement de téter, si petites qu’on ne voit pas comment elles pourront saisir l’extrémité du sein, un petit bout de nez entre deux bonnes joues bien rondes ; et quand on la chatouille pour lui faire ouvrir les yeux, deux morceaux de ciel apparaissent, deux points bleus et innocents qui regardent sans voir, entre de fins cils d’un blond presque rose à force d’être blond. Sur sa petite tête ronde, les cheveux eux-mêmes ont la teinte rose-blond de certains miels ambrés.

Pour oreilles, deux petites coquilles roses et transpa­rentes, parfaites. Et comme mains… qu’est-ce que ces deux petites choses qui s’agitent en l’air puis vont à la bouche ? Fermées, comme en ce moment, elles ressemblent à deux boutons d’églantine qui ont fendu les sépales verts et présentent leur soie de rose pâle ; ouvertes, comme maintenant, on dirait deux joyaux d’ivoire ou d’albâtre à peine rosés, avec cinq ongles grenat clair. Comment feront donc ces mains pour essuyer tant de larmes ?

Quant aux pieds… où sont-ils ? Pour l’instant, ce ne sont que deux petits petons cachés dans les langes. Mais voilà que la parente s’assied et les découvre… Oh, les petits pieds ! Ils ont quatre centimètres de long, leur plante est une coquille couleur de corail, le dessus en est une autre couleur de neige veinée de bleu, les orteils sont des chefs-d’œuvre de sculpture lillipu­tienne, couronnés eux aussi de petites écailles grenat clair. Comment trouvera-t-on des sandalettes quand ces pieds de poupée feront leurs premiers pas ? Comment se tenir debout sur de si petits pieds ? Et comment permettront-ils de faire un chemin si rude et de soutenir une telle douleur sous une croix ?

Mais aujourd’hui, on l’ignore encore, et on rit, on sourit en regardant s’agiter et gigoter de belles jambettes bien tournées, des cuisses minuscules potelées au point de faire des fossettes et des replis, un petit ventre, une nuque renversée en arrière, un petit thorax parfait. Sous la soie blanche, on voit le mouvement de la respiration et si, comme l’heureux père le fait maintenant, on y pose la bouche pour faire un bisou, on entend sûrement y battre un petit cœur…, le plus beau que la terre ait porté au cours des siècles, l’unique cœur humain immaculé.

Et le dos ? On la retourne, et on peut voir la courbure de ses reins, puis ses épaules potelées et sa nuque rose ; elle a déjà de la force car voilà que la petite tête se lève sur l’arc des minuscules vertèbres : on dirait la tête d’un oiseau qui scrute le monde nouveau qu’il découvre ; elle pousse un petit cri pour protester qu’on la montre ainsi aux yeux de plusieurs personnes, elle, la toute-pure et chaste, elle qu’aucun homme ne verra plus jamais nue, la toute vierge, sainte et immaculée. Recouvrez, recouvrez ce bouton de lys qui ne s’ouvrira jamais sur terre, mais qui produira une Fleur plus belle encore qu’elle, tout en restant bourgeon. Ce n’est qu’au Ciel que le lys du Dieu trine ouvrira tous ses pétales car il n’existe plus, là-haut, aucune poussière de faute susceptible de profaner involontairement cette pureté. Car il faudra accueillir là-haut, à la vue du Ciel entier, le Dieu trine qui, dans quelques années à peine, habitera en elle, Père, Fils et Epoux.

La voilà de nouveau enveloppée de linges et dans les bras de son père de la terre, à qui elle ressemble. Pas maintenant. Pour le moment, elle n’est qu’une ébauche d’être humain. Je veux dire qu’elle lui ressemblera une fois devenue femme. Elle n’a rien de sa mère. De son père, elle tient la couleur de la peau et des yeux, et sûrement aussi des cheveux qui, s’ils sont blancs aujourd’hui, devraient être blonds, comme l’indiquent les sourcils. Elle a les traits de son père, en plus parfait et plus fin puisqu’elle est femme, et cette femme-là. Elle en a encore le sourire, le regard, les gestes et la taille. En pensant à Jésus, comme je le vois, je trouve qu’Anne a donné sa taille à son petit-fils ainsi que son teint plus ivoire foncé. En revanche, si Marie n’a pas la prestance d’Anne – un grand palmier souple –, elle a la grâce de son père.

5.6

Les femmes, qui parlent encore de l’orage et du prodige de la lune, de l’étoile, de l’immense arc-en-ciel, entrent avec Joachim dans la chambre de l’heureuse mère et lui rendent son bébé.

Anne sourit à ses pensées :

« C’est l’étoile, dit-elle. Son signe est dans le ciel. Marie, arc-en-ciel de paix ! Marie, mon étoile ! Marie, lune pure ! Marie, notre perle !

– Tu l’appelles Marie ?

– Oui. Marie, étoile, perle, lumière, paix…

– Mais ce nom veut aussi dire amertume… Tu n’as pas peur que cela lui porte malheur ?

– Dieu est avec elle. Elle est à lui avant même d’exister. Il la conduira sur ses sentiers et toute amertume se changera en miel paradisiaque. Maintenant, tu es chez ta maman… dans peu de temps, tu seras toute à Dieu. »

Et la vision s’achève sur le premier sommeil d’Anne mère et de Marie son enfant.

Le 27 août 1944.

5.7

Jésus dit :

« Hâte-toi de te lever, ma petite amie. Je désire ardemment t’emmener avec moi dans l’azur paradisiaque de la contemplation de la virginité de Marie. Tu en sortiras l’âme aussi fraîche que si tu venais toi aussi d’être créée par le Père, telle une petite Eve qui n’a pas encore connu la chair. Tu en sortiras l’âme illuminée, parce que tu vas être plongée dans la contemplation du chef-d’œuvre de Dieu. Quand tu en sortiras, tout ton être sera débordant d’amour, car tu auras compris à quel point Dieu sait aimer. Parler de la conception de Marie, l’Immaculée, cela signifie se plonger dans l’azur, dans la lumière, dans l’amour.

5.8

Viens et lis[2] les gloires de Marie dans le livre de l’Ancêtre :

“ Yahvé m’a créée, prémices de son œuvre, avant la création. Dès l’éternité je fus établie, dès le principe, avant l’origine de la terre. Quand les abîmes n’étaient pas, je fus enfantée, quand n’étaient pas les sources aux eaux abondantes ; avant que fussent implantées les montagnes, avant les collines, je fus enfantée ; avant qu’il eût fait la terre et la campagne et les premiers éléments du monde. Quand il affermit les cieux, j’étais là, quand il traça un cercle à la surface de l’abîme, quand il condensa les nuées d’en haut, quand se gonflèrent les sources de l’abîme, quand il assigna ses limites à la mer – et les eaux n’en franchiront pas le bord – quand il traça les fondements de la terre, j’étais à ses côtés comme le maître d’œuvre, je faisais ses délices jour après jour, m’ébattant tout le temps en sa présence, m’ébattant à la surface de la terre… ” Vous avez appliqué ces paroles à la Sagesse, mais elles parlent d’elle : la Mère toute belle, toute sainte, la Vierge Mère de la Sagesse que je suis, moi qui te parle.

5.9

J’ai voulu que tu écrives le premier vers de cette hymne en tête du livre qui traite d’elle pour que l’on reconnaisse et que l’on sache la consolation et la joie de Dieu, la raison de la joie constante, parfaite et intime de ce Dieu un et trine qui vous gouverne et à qui l’homme a donné tant de motifs de tristesse, la raison pour laquelle il a perpétué la race humaine alors que, à la première épreuve[3], elle méritait la destruction, la raison enfin du pardon que vous avez obtenu.

Avoir Marie pour en être aimé : cela valait bien la peine de créer l’homme, de le laisser vivre, de décréter qu’il lui serait pardonné, pour avoir la Vierge toute belle, toute sainte, la Vierge immaculée, pleine d’amour, la Fille bien-aimée, la Mère très pure, l’Epouse aimante ! Dieu vous a donné et vous aurait donné encore davantage pour posséder la créature qui fait ses délices, le soleil de son cœur, la fleur de son jardin. Et il continue à vous donner beaucoup par elle, à sa demande, pour faire sa joie, car sa joie se déverse dans la joie de Dieu et l’augmente de lueurs qui font étinceler la lumière, la grande lumière du paradis ; or toute étincelle est une grâce pour l’univers, pour l’espèce humaine et pour les bienheureux qui répondent par un alléluia étincelant à chaque miracle de Dieu, suscité par le désir du Dieu trine de voir l’étincelant sourire de joie de la Vierge.

5.10

Dieu a voulu donner un roi à l’univers qu’il avait tiré du néant. Un roi qui soit le premier de nature matérielle de toutes les créatures sorties de la matière et elles-mêmes matérielles. Un roi qui, de par sa nature spirituelle, soit à peine moins qu’un Dieu, uni à la grâce comme il l’était à son premier jour, encore tout innocent. Mais l’Intelligence suprême connaît tous les événements les plus éloignés dans l’étendue des siècles et elle ne cesse de voir tout ce qui était, est et sera. Tout en contemplant le passé et en observant le présent, elle plonge son regard dans l’avenir le plus lointain et n’ignore pas quelle sera la mort du dernier homme, tout cela sans confusion ni discontinuité. Elle n’a donc jamais ignoré que le roi qu’elle avait créé pour être semi-divin à ses côtés au ciel, héritier du Père, parviendrait à son Royaume à l’âge adulte après avoir vécu dans la maison de sa mère – la terre dont il a été formé – durant son enfance de fils de l’Eternel pendant son séjour sur terre, et elle n’a pas ignoré qu’il allait commettre contre lui-même le crime de tuer en lui la grâce et le vol de se dérober au ciel.

Dans ce cas, pourquoi l’avoir créé ? Certes, beaucoup se le demandent. Auriez-vous préféré ne pas exister ? Même si ce séjour sur terre est pauvre, nu et rendu rude par votre méchanceté, ne mérite-t-il pas d’être vécu pour connaître et admirer l’infinie beauté que la main de Dieu a semée dans l’univers ?

Pour qui aurait-il formé ces astres et ces planètes qui strient la voûte du firmament à la vitesse des flèches ou se déplacent avec une lenteur apparente mais majestueuse dans leur course de bolides, vous offrant lumières et saisons ? Eternels, immuables et pourtant toujours changeants, ils vous offrent une nouvelle page à lire sur le ciel chaque soir, chaque mois, chaque année, comme s’ils voulaient vous dire : “ Oubliez votre prison, laissez de côté vos publications pleines de noirceurs, de pourriture, de saletés, de poisons, de mensonges, de blasphèmes, de corruption, et élevez-vous, ne serait-ce que du regard, vers l’infinie liberté des cieux ; faites-vous une âme d’azur en regardant tant de sérénité, faites-vous une réserve de lumière à emporter dans vos sombres cachots ; lisez la parole que nous écrivons en chantant notre chœur sidéral, plus harmonieux que la musique des orgues d’une cathédrale, la parole qu’écrit notre splendeur, la parole qu’écrit notre amour ; car celui qui nous a donné la joie d’exister nous est toujours présent, et nous l’aimons pour nous avoir donné cette existence, cet éclat, ce mouvement, cette liberté et cette beauté au milieu de cet azur tout de douceur au-delà duquel nous apercevons un azur encore plus sublime, le paradis. Nous réalisons la seconde partie de son commandement d’amour en vous aimant, vous, notre prochain universel, et ce en vous offrant direction et lumière, chaleur et beauté. Lisez notre parole, c’est elle qui inspire notre chant, notre splendeur, notre joie : Dieu.

Pour qui aurait-il fait cet azur liquide, miroir du Ciel, chemin vers la terre, sourire des eaux, voix des flots, parole elle aussi qui, par son bruissement de soie, par ces rires d’enfants paisibles, par ces soupirs des vieillards qui se souviennent et pleurent, par ces gifles de violence, par ces chocs, par ces mugissements et grondements, ne cesse de parler et de dire : “ Dieu ” ? C’est pour vous que la mer existe, tout comme le ciel et les astres et, avec la mer, les lacs et les fleuves, les étangs et les ruisseaux, ou encore les sources pures, qui servent tous à vous porter, à vous nourrir, à vous désaltérer et à vous purifier, et qui vous servent en servant le Créateur, sans sortir de leur lit pour vous submerger comme vous le méritez.

Pour qui aurait-il formé les innombrables familles d’animaux ? Ce sont autant de fleurs qui volent en chantant, de serviteurs qui courent et travaillent pour vous, qui vous nourrissent et vous divertissent, vous, les rois de la création.

Pour qui aurait-il créé les innombrables familles de plantes et de fleurs qui ressemblent à des papillons, des joyaux ou des oiseaux immobiles, les fruits qui ont l’air de bijoux et d’écrins de joyaux, ou encore qui servent de tapis à vos pieds, d’abri pour vos têtes, de distraction, d’instrument, de joie pour l’esprit, pour les membres, la vue et l’odorat ? Pour qui aurait-il créé les minéraux dans les profondeurs du sol, les sels dissous dans les sources froides ou bouil­lantes, le soufre, l’iode, le brome si ce n’est pour en faire profiter une personne qui n’est pas Dieu, mais enfant de Dieu, un être unique, l’homme ?

Dieu n’avait besoin de rien, rien n’était nécessaire à sa joie. Il se suffit à lui-même. Sa contemplation fait sa béatitude, sa nourriture, sa vie et son repos. Toute la création n’a pas augmenté d’un atome son infini de joie, de beauté, de vie, de puissance. Tout cela, il l’a fait pour la créature qu’il a voulu établir roi de sa création : l’homme.

Pour voir tant d’œuvres de Dieu et par gratitude pour la puissance qu’il vous donne, cela vaut la peine de vivre. Vous devez lui être reconnaissants pour votre vie. Vous auriez dû l’être même si vous n’aviez été rachetés qu’à la fin des temps ; car, bien qu’ayant été dans les premiers et que vous soyez encore, individuellement, voleurs, orgueilleux, attirés par la luxure, homicides, Dieu vous accorde encore de jouir de la beauté de l’univers, et il vous traite comme si vous étiez bons, de bons fils à qui on enseigne et accorde tout pour leur rendre la vie plus douce et plus saine. Tout ce que vous savez de bien, vous le savez grâce aux lumières de Dieu. Tout ce que vous découvrez de bien, c’est sur les indications de Dieu. Vos autres connaissances et découvertes, qui portent le signe du mal, proviennent du Mal suprême : Satan.

5.11

L’Intelligence suprême, qui n’ignore rien, savait dès avant l’existence de l’homme qu’il allait être, de son plein gré, voleur et homicide. Et comme la Bonté éternelle ne connaît pas de limites, c’est dès avant la faute qu’elle pensa au moyen de l’effacer. Ce moyen, c’est moi. L’instrument pour faire de ce moyen un instrument efficace, c’est Marie. Et la Vierge fut créée dans la Pensée sublime de Dieu.

5.12

Tout fut créé pour moi, le Fils bien-aimé du Père. Comme roi, j’aurais dû avoir sous mes pieds de Roi divin des tapis et des joyaux comme aucun palais n’en eut jamais, ainsi que des chants, des voix, des serviteurs et des ministres pour m’entourer comme aucun souverain n’en eut jamais, et encore des fleurs et des bijoux, tout ce qu’il y a de plus sublime, de plus grandiose, de plus gracieux, de plus délicat que l’on puisse tirer de la Pensée de Dieu.

Mais je devais être chair et pas seulement esprit : chair pour sauver la chair, chair pour la sublimer en la portant au Ciel bien des siècles avant l’heure. En effet, la chair habitée par l’esprit est le chef-d’œuvre de Dieu, et c’est pour elle que le Ciel avait été créé. Or, pour être chair, j’avais besoin d’une mère. Pour être Dieu, j’avais besoin d’un père qui soit Dieu.

Voilà pourquoi Dieu créa son Epouse et lui dit : “ Viens avec moi. A mes côtés, vois tout ce que je fais pour notre Fils. Regarde et réjouis-toi, éternelle Vierge, éternelle Enfant, et que ton sou­rire emplisse le Ciel, qu’il donne le ton aux anges, qu’il enseigne au paradis l’harmonie céleste. Je te regarde, et je te vois telle que tu seras, toi la Femme immaculée qui n’es pour l’instant qu’esprit, l’esprit en qui je me complais. Je te regarde, et je donne le bleu de tes yeux à la mer et au firmament, la couleur de tes cheveux au grain saint, ta blancheur au lys et le rose de ton teint soyeux à la rose ; pour faire les perles, je copie tes petites dents, je crée les douces fraises en regardant ta bouche ; je donne les notes de ton chant au gosier du rossignol et ta plainte à la tourterelle. C’est en lisant tes futures pensées et en écoutant les battements de ton cœur que je trouve le modèle qui guide la création. Viens, ma Joie, que les mondes te servent d’amusement jusqu’à ce que tu sois lumière dansante dans ma Pensée ; voilà les mondes pour ton sourire, prends les étoiles pour couronne et les astres pour colliers, mets la lune sous tes pieds gracieux, fais-toi une éc­harpe des étoiles de la Voie lactée. Les étoiles et les planètes te sont destinées. Viens te réjouir à la vue des fleurs qui amuseront ton Enfant et serviront d’oreiller au Fils de ton sein. Viens assister à la création des brebis et des agneaux, des aigles et des colombes. Sois à mes côtés pendant que je fais les bassins des mers et des fleuves et que j’élève les montagnes et les recouvre de neige et de forêts, pendant que je sème les blés, les arbres et les vignes, et aussi l’olivier pour toi, ma Pacifique, et la vigne pour toi, mon Sarment qui portera la Grappe eucharistique. Accours, vole, jubile, ma toute-belle ; toi qui es la Femme aimante, apprends à l’univers, qui se crée d’heure en heure, à m’aimer ; Mère de mon Fils, Reine de mon paradis, Amour de ton Dieu, que ton sourire le rende plus beau. ”

A la vue de l’Erreur et dans l’admiration de celle qui est sans erreur, il lui dit encore : “ Viens à moi, toi qui effaces l’amertume de la désobéissance humaine, de la fornication des hommes avec Satan, de l’ingratitude humaine. Par toi, je prendrai ma re­vanche sur Satan. ”

5.13

Dieu, le Père créateur, avait créé l’homme et la femme avec une loi d’amour si parfaite que vous ne pouvez même plus en comprendre les perfections. Et vous faites erreur quand vous pensez à ce qu’aurait été l’espèce humaine si l’homme ne l’avait pas soumise à l’enseignement de Satan.

Observez les plantes : obtiennent-elles leurs fruits et leurs semences par fornication, à la suite d’une seule fécondation sur cent unions ? Non. La fleur mâle produit le pollen et celui-ci, dirigé par un ensemble de lois météoriques et magnétiques, parvient à l’o­vaire de la fleur femelle. Cette dernière s’ouvre, le reçoit et produit du fruit. Elle ne se souille pas en le refusant ensuite, comme vous le faites, pour éprouver la même sensation le lendemain. Elle produit du fruit et ne fleurit plus jusqu’à la prochaine saison, et quand elle fleurit, c’est en vue de la reproduction.

Voyez les animaux, tous les animaux. Avez-vous jamais vu un mâle et une femelle aller l’un vers l’autre pour une étreinte stérile et une relation impure ? Non. De près ou de loin, en volant ou en rampant, en sautant ou en courant, ils accomplissent, le moment venu, le rite de la fécondation sans s’y soustraire en s’arrêtant à la jouissance, mais ils vont jusqu’aux conséquences sérieuses et saintes de la perpétuation de la race, qui en est l’unique but. L’homme, ce demi-dieu par son origine de grâce que je lui ai accordée en plénitude, devrait accepter dans ce seul but l’acte animal rendu nécessaire depuis que vous êtes descendus d’un degré dans l’ordre de l’animalité.

Mais vous n’agissez pas comme les plantes et les animaux. Vous avez eu Satan pour maître, vous avez voulu qu’il le soit et vous le voulez encore. Et vos actes sont dignes du maître que vous vous êtes choisi. Si vous étiez restés fidèles à Dieu, vous auriez connu la joie d’avoir des enfants saintement, sans douleur, sans vous livrer à des unions obscènes, indignes, qu’ignorent les animaux eux-mêmes, les animaux sans âme raisonnable et spirituelle.

A l’homme et à la femme pervertis par Satan, Dieu a voulu opposer l’Homme né d’une Femme sublimée par Dieu au point d’engendrer sans avoir connu d’homme : c’est une fleur qui engendre une Fleur sans avoir besoin de semence, mais sous l’effet d’un unique baiser du Soleil sur le calice inviolé du Lys, c’est-à-dire de Marie.

5.14

Voilà la revanche de Dieu !

Crache ta rage, Satan, pendant qu’elle naît. Cette petite fille t’a vaincu ! Avant même d’être le Rebelle, le Tortueux, le Corrupteur, tu étais déjà le Vaincu et elle, la Victorieuse. Mille armées rangées en ordre de bataille ne peuvent rien contre ta puissance, les armes tombent des mains des hommes contre tes écailles, ô perpétuel corrupteur, et il n’est pas de vent assez fort pour dissiper la puanteur de ton souffle. Et pourtant ce talon d’enfant, rose à en paraître l’intérieur d’un camélia rosé, si lisse et tendre que la soie paraît rugueuse en comparaison, si petit qu’il pourrait entrer dans la corolle d’une tulipe et se faire de ce satin végétal une chaussure, voilà qu’il t’écrase sans crainte et t’enferme dans ton antre. Ses vagissements suffisent à te mettre en fuite, toi qui ne crains aucune armée, et son haleine purifie le monde de ta pestilence. Tu es vaincu. Son nom, son regard, sa pureté sont autant de lances, d’éclairs et de pierres qui te transpercent, te terrassent, t’emprisonnent dans ta tanière infernale, ô Maudit qui as enlevé à Dieu la joie d’être le Père de tous les hommes créés !

Désormais, c’est en vain que tu les as corrompus, eux qui avaient été créés innocents, en les poussant à s’unir et à concevoir selon les détours de la luxure, privant ainsi Dieu, dans sa créature bien-aimée, de leur accorder des enfants selon des règles qui, si elles avaient été respectées, auraient maintenu sur la terre l’équilibre des sexes et des races capable d’éviter les guerres entre les peuples et les malheurs dans les familles.

S’ils avaient obéi, ils n’en auraient pas moins connu l’amour. Mieux, c’est seulement par leur obéissance qu’ils auraient connu l’amour ; ils l’auraient reçu par une possession pleine et tranquille de cette émanation de Dieu qui descend du surnaturel au naturel, pour que la chair en éprouve, elle aussi, une sainte joie, elle qui est unie à l’âme et créée par le même Dieu qui a créé l’âme.

Or votre amour, ô hommes, vos amours, que sont-ils ? Ils sont soit luxure qui prend les apparences de l’amour, soit peur incurable de perdre l’amour de votre conjoint à cause de sa dé­bauche propre et de celle d’autrui. Depuis que la luxure est entrée dans le monde, vous n’avez plus aucune certitude de posséder le cœur de votre conjoint. Vous tremblez, pleurez, devenez fous de jalousie, vous allez parfois jusqu’au meurtre pour vous venger d’une trahison, ou encore vous tombez dans le désespoir, frappés d’aboulie ou de démence.

Voilà, Satan, ce que tu as fait aux enfants de Dieu. Si tu ne les avais corrompus, ils auraient connu la joie d’enfanter sans douleur, la joie d’être nés sans redouter la mort. Or te voici désormais vaincu dans une Femme et par la Femme. Dès lors, ceux qui l’aimeront retourneront à Dieu et surmonteront tes tentations pour pouvoir contempler sa pureté immaculée. Dès lors, ne pouvant enfanter sans douleur, les mères trouveront en elle un réconfort. Dès lors, les épouses auront en elle un guide et les mourants une mère, de sorte qu’il leur sera doux de mourir sur ce sein qui les protègera de toi, Maudit, et du jugement de Dieu.

Maria, ma petite voix, tu as vu la naissance du Fils de la Vierge et la naissance au Ciel de la Vierge. Tu as donc vu que les personnes sans faute ne connaissent ni la souffrance de donner le jour ni celle de mourir. Mais si la perfection des dons cé­lestes fut réservée à la plus innocente de toutes, à la Mère de Dieu, l’enfantement sans douleur et la mort sans angoisse auraient été le lot de tous les descendants des premiers parents qui seraient restés innocents et enfants de Dieu, comme cela était juste, pour avoir su s’unir et concevoir sans luxure.

La sublime revanche de Dieu sur la vengeance de Satan fut de porter la perfection de la créature bien-aimée à une perfection plus haute encore qui, dans une créature au moins, a effacé tout souvenir d’humanité susceptible de céder au poison de Satan. C’est ainsi que le Fils vint au monde non à la suite d’une chaste union humaine, mais par une étreinte divine qui transfigure l’âme dans l’extase du Feu.

5.15

La virginité de la Vierge !

Viens. Médite sur la profondeur de cette virginité dont la contemplation donne le vertige ! Qu’est-ce que la pauvre virginité forcée de la femme qu’aucun homme n’épouse ? Moins que rien. Qu’est-ce que la virginité de la femme qui désire être vierge pour appartenir à Dieu, mais ne sait l’être que de corps et non d’âme, en qui elle laisse pénétrer bien des pensées étrangères, caresse des pensées humaines et en accepte les caresses ? Cela commence à être un soupçon de virginité, mais c’est bien peu de chose encore. Qu’est-ce que la virginité d’une femme cloîtrée qui vit de Dieu seul ? Beaucoup. Mais ce n’est toujours pas une virginité parfaite en comparaison de celle de ma Mère.

Il y a toujours une connivence, même chez les plus saints : c’est la connivence originelle de l’âme avec le péché, celle dont le baptême libère. Il en libère, certes, mais de même qu’une femme séparée de son époux par la mort ne retrouve pas sa virginité totale, le baptême ne rend pas celle de nos premiers parents avant le péché originel. Une cicatrice demeure, douloureuse, toujours prête à se rappeler à notre souvenir, telle une plaie qui se rouvre, à l’instar de certaines maladies dont les virus redeviennent périodiquement actifs. Chez la Vierge, il n’y a pas trace de connivence avec la faute dont elle se serait libérée. Son âme se révèle aussi belle et intacte que lorsque le Père la pensa, réunissant en elle toutes les grâces.

Elle est la Vierge, unique, parfaite, complète. C’est ainsi qu’elle a été pensée, engendrée, qu’elle est restée ; c’est ainsi qu’elle est couronnée et demeure éternellement. Elle est La Vierge. Elle est le sommet de l’intangibilité, de la pureté, de la grâce la plus parfaite.

Voilà quelle est la revanche du Dieu un et trine. A l’encontre des créatures profanées, il suscite cette Etoile de perfection. Contre la curiosité malsaine, il suscite cette femme réservée qui se satisfait du seul amour de Dieu. Contre la science du mal, il suscite cette ignorante sublime. Elle n’ignore pas seulement l’amour avili, pas seulement l’amour que Dieu avait accordé aux époux. Bien plus : elle en ignore jusqu’aux élans, cet héritage du péché. Il ne se trouve en elle rien d’autre que la sagesse glacée et incandescente de l’Amour divin, ce feu qui revêt la chair d’une cuirasse de glace pour en faire un miroir transparent à l’autel où un Dieu épouse une vierge sans s’avilir, parce que sa perfection enveloppe celle qui, comme il convient à une épouse, est d’un degré seulement inférieure à l’Epoux, soumise à lui en tant que femme, mais comme lui sans tache. »

5.1

Vedo Anna uscire nell’orto-giardino. Si appoggia al braccio di una parente certo, perché le somiglia. È molto grossa e pare affaticata forse anche dall’afa, proprio simile a questa che accascia me.

Per quanto l’orto sia ombroso, pure l’aria vi è rovente, pesante. Un’aria da tagliarsi come una pasta molle e calda, tanto è densa, sotto uno spietato cielo di un azzurro che la polvere sospesa negli spazi fa lievemente fosco. Da molto deve esservi siccità, perché la terra, dove non è irrigata, è letteralmente ridotta a polvere finissima e quasi bianca. Di un bianco lievemente tendente ad un rosa sporco, mentre è marrone rosso scuro, per esser bagnata, al piede delle piante o lungo le brevi aiuole dove crescono filari di ortaggi, e intorno ai rosai, ai gelsomini, ad altri fiori e fioretti, che sono specie sul davanti e lungo una bella pergola che taglia per metà il brolo sino al principio dei campi, ormai spogli di biade. Anche l’erba del prato, che segna la fine della proprietà, è arsiccia e rada. Solo ai margini di esso, là dove è una siepe di biancospino selvatico, già tutto tempestato dei rubini dei piccoli frutti, l’erba è più verde e folta, e là, in cerca di pastura e d’ombra, sono delle pecorelle con un piccolo mandriano.

Gioacchino è intorno ai filari e agli ulivi. Ha con lui due uomini che l’aiutano. Ma, per quanto anziano, è svelto e lavora con gusto. Stanno aprendo delle piccole chiudende ai limiti di un campo, per dare acqua alle piante assetate; e l’acqua si fa strada gorgogliando fra l’erba e la terra arsa, e si stende in anelli, che per un momento paiono di un cristallo giallastro e poi sono solo anelli scuri di terra umida, intorno ai tralci e agli ulivi stracarichi.

Lentamente Anna, per la pergola ombrosa, sotto la quale api d’oro ronzano, ghiotte dello zucchero di acini biondi, va verso Gioacchino, che quando la vede le si affretta incontro.

«Fin qui sei giunta?».

«La casa è calda come un forno».

«E tu ne soffri».

«L’unica sofferenza di questa mia ultima ora di gravida. La sofferenza di tutti, uomini e bestie. Non ti accaldare troppo, Gioacchino».

«L’acqua, sperata da tanto e che da tre giorni pareva proprio vicina, non è ancora venuta, e la campagna brucia. Buon per noi che vi è la sorgente vicina ed è così ricca d’acque. Ho aperto i canali. Poco sollievo per le piante, che hanno le foglie vizze e coperte di polvere. Ma quel tanto da tenerle in vita. Se piovesse!…». Gioacchino, con l’ansia di tutti gli agricoltori, scruta il cielo, mentre Anna, stanca, si sventola con un ventaglio che pare fatto con una foglia secca di palma, intrecciata con fili multicolori che la tengono rigida.

La parente dice: «Là, oltre il grande Hermon, sorgono nubi veloci. Vento di settentrione. Rinfrescherà e forse darà acqua».

«È tre giorni che si leva e poi cade col sorger della luna. Farà così ancora». Gioacchino è sconfortato.

«Torniamo in casa. Anche qui non si respira, e poi penso che sia bene tornare…», dice Anna, che sembra ancor più olivastra per un pallore che le è venuto sul viso.

5.2

«Soffri?».

«No. Ma sento quella gran pace che ho sentito nel Tempio quando mi fu fatta grazia, e che ho sentito ancora quando seppi d’esser madre. È come un’estasi. Un dolce sonno del corpo, mentre lo spirito giubila e si placa in una pace senza paragone umano. Ti ho amato, Gioacchino, e quando sono entrata nella tua casa e mi sono detta: “Sono sposa di un giusto”, ho avuto pace, e così tutte le volte che il tuo provvido amore aveva cure per la tua Anna. Ma questa pace è diversa. Vedi, io credo che è una pace come quella che dovette invadere, come olio che si spande e molce, lo spirito di Giacobbe, nostro padre, dopo il suo sogno[1] d’angeli; e, meglio ancora, simile alla pace gioiosa dei Tobia dopo che Raffaele si manifestò loro. Se mi vi sprofondo, nel gustarla essa sempre più cresce. È come io salissi per gli spazi azzurri del cielo… e, non so perché, da quando io ho in me questa gioia pacifica, io ho un cantico in cuore, quello del vecchio Tobia. Mi pare sia stato scritto per quest’ora… per questa gioia… per la terra d’Israele che la riceve… per Gerusalemme peccatrice e ora perdonata… ma… — ma non ridete dei deliri di una madre… — ma quando dico: “Ringrazia il Signore per i tuoi beni e benedici il Dio dei secoli, affinché riedifichi in te il suo Tabernacolo”, io penso che colui che riedificherà nella Gerusalemme il Tabernacolo del Dio vero sarà questo che sta per nascere…, e penso ancora che non più della Città santa, ma della mia creatura sia profetizzata la sorte quando il cantico dice: “Tu brillerai di luce splendida, tutti i popoli della Terra a te si prostreranno, le nazioni verranno a te portando doni, adoreranno in te il Signore e terranno come santa la tua terra, perché dentro di te invocheranno il Grande Nome. Tu sarai felice nei tuoi figli, perché tutti saranno benedetti e si riuniranno presso il Signore. Beati quelli che ti amano e gioiscono della tua pace!…”; e la prima a gioirne sono io, la sua madre beata…».

Anna si trascolora e si accende come cosa portata da luce lunare a gran fuoco e viceversa, nel dire queste parole. Delle dolci lacrime le scorrono sulle gote, né se ne avvede, e sorride alla sua gioia. E intanto va verso casa fra lo sposo e la parente, che ascoltano e tacciono commossi.

5.3

Si affrettano perché le nubi, spinte da un vento alto, galoppano e crescono per il cielo, e la pianura si fa scura e abbrividisce per un avviso di temporale. Quando giungono alla soglia di casa, un primo lampo livido solca il cielo e il rumore del primo tuono pare il rullare di un’enorme grancassa che si mesca all’arpeggio delle prime gocce sulle foglie arse.

Entrano tutti e Anna si ritira, mentre Gioacchino, raggiunto dai garzoni, parla, sulla porta, di questa tanto attesa acqua, che è benedizione per la terra sitibonda. Ma la gioia si muta in timore, perché viene un temporale violentissimo con fulmini e nubi cariche di grandine. «Se la nube rompe, l’uva e le ulive saranno frante come da mola. Miseri noi!».

Un’altra ansia ha poi Gioacchino, per la sposa a cui è giunta l’ora di dare alla luce il figlio. La parente lo rassicura che Anna non soffre affatto. Ma egli è in orgasmo, e ogni volta che la parente o altre donne, fra cui la mamma di Alfeo, escono dalla stanza di Anna per poi tornarvi con acqua calda e bacili e lini asciugati alla fiamma, che splende ilare sul focolare centrale in un’ampia cucina, va e chiede, e non si placa per le loro rassicurazioni. Anche l’assenza di gridi da parte di Anna lo preoccupa. Dice: «Io sono uomo e non ho mai visto partorire. Ma mi ricordo d’aver sentito dire che l’assenza di doglie è fatale…».

Viene la sera, anticipata dalla furia temporalesca che è violentissima. Acqua torrenziale, vento, fulmini, vi è di tutto, meno la grandine che è andata ad abbattersi altrove.

Uno dei garzoni nota questa violenza e dice: «Sembra che Satana sia uscito coi suoi demoni dalla Geenna. Guarda che nubi nere! Senti che fiato di zolfo è nell’aria, e fischi e sibili e voci di lamento e maledizione. Se è lui, è furente questa sera!».

L’altro garzone ride e dice: «Gli sarà sfuggita una grande preda, oppure Michele lo ha percosso con nuova folgore di Dio, e lui ne ha corna e coda mozze e arse».

Passa di corsa una donna e grida: «Gioacchino! Sta per nascere! E tutto fu svelto e felice!», e scompare con un’anforetta fra le mani.

5.4

Il temporale cade di colpo, dopo un ultimo fulmine così violento che sbatte contro le pareti i tre uomini; e sul davanti della casa, nel suolo dell’orto, resta a suo ricordo una buca nera e fumante. E mentre un vagito, che pare il lamento di una tortorina che per la prima volta non pigoli più ma tubi, viene da oltre la porta di Anna, un enorme arcobaleno stende la sua fascia a semicerchio su tutta l’ampiezza del cielo. Sorge, o per lo meno pare sorgere, dalla cima dell’Hermon che, baciata da una lama di sole, pare di alabastro di un bianco rosa delicatissimo; si alza fino al più terso cielo di settembre e, valicando per spazi detersi da ogni impurità, sorvola le colline di Galilea e la piana che appare, fra due alberi di fico, che è a sud, e poi ancora un altro monte; e sembra posare la sua punta estrema all’estremo orizzonte, là dove un’aspra catena di monti chiude ogni altra veduta.

«Che cosa mai vista!».

«Guardate, guardate!».

«Pare che leghi in un cerchio tutta la terra di Israele, e già, ma guardate, già vi è una stella mentre ancor non è scomparso il sole. Che stella! Brilla come un enorme diamante!…».

«E la luna, là, è tutta piena, mentre ancor mancano tre giorni al suo esserlo. Ma guardate come splende!».

5.5

Le donne sopraggiungono festanti con un batuffolino roseo fra candide tele.

È Maria, la Mamma! Una Maria piccolina che potrebbe dormire fra il cerchio di braccia di un fanciullo, una Maria lunga al massimo quanto un braccio, una testolina di avorio tinto di rosa tenue e dalle labbruzze di carminio, che non piangono già più ma fanno l’istintivo atto di succhiare, così piccine che non si sa come faranno a prendere un capezzolo, un nasetto minuto fra due gotine tonde e, quando stuzzicandola le fanno aprire gli occhietti, due pezzettini di cielo, due puntini innocenti e azzurri che guardano, e non vedono, fra ciglia sottili e di un biondo quasi roseo, tanto è biondo. Anche i capellucci sulla testolina tonda hanno la velatura roseo-bionda di certi mieli che sono quasi bianchi.

Per orecchie, due conchigliette rosee e trasparenti, perfette. E per manine… cosa sono quelle due cosine che annaspano per l’aria e poi vanno alla bocca? Chiuse come ora, due bocci di rosa borraccina che abbiano fenduto il verde dei sepali e sporgano la loro seta di rosa tenue; aperte come ora, due gioiellini d’avorio appena rosato, di alabastro appena rosato, con cinque pallide granate per unghiette. Come faranno quelle manine ad asciugare tanto pianto?

E i piedini? Dove sono? Per ora sono solo uno zampettio nascosto fra i lini. Ma ecco che la parente si siede e la scopre… Oh! i piedini! Lunghi un quattro centimetri, hanno per pianta una conchiglia corallata, per dorso una conchiglia di neve venata d’azzurro, per ditine dei capolavori di scultura lillipuziana, anche loro coronate di piccole scaglie di granata pallida. Ma come si troveranno sandaletti, quando quei piedini di bambola faranno i primi passi, tanto piccini da poter stare su quei piedini? E come faranno quei piedini a fare tanto aspro cammino e sorreggere tanto dolore sotto una croce?

Ma ora questo non si sa, e si ride e sorride del suo annaspare e sgambettare, delle belle gambette tornite, delle cosce minute che fanno fossette e braccialetti tanto sono grassottelle, della pancina, una coppa capovolta, del piccolo torace perfetto sotto la cui seta candida si vede il moto del respiro e certo si ode, se, come fa il padre felice ora, vi si appoggia la bocca ad un bacio, battere un cuoricino… Un cuoricino che è il più bello che ha la terra nei secoli dei secoli, l’unico cuore immacolato di uomo.

E la schiena? Ecco che la rivoltano, e si vede la falcatura delle reni e poi le spalle grassottelle e la nuca rosea così forte che, ecco, la testolina si alza sull’arco delle vertebre minute, e pare il capino di un uccello che scruti intorno il mondo nuovo che vede, e ha un gridino di protesta per esser così mostrata, Lei, la Pura e Casta, agli occhi di tanti, Lei che uomo non vedrà mai più nuda, la Tutta Vergine, la Santa ed Immacolata. Coprite, coprite questo Boccio di giglio che non sarà mai aperto sulla terra e che darà, più bello ancor di Lei, il suo Fiore, pur restando boccio. Solo nei Cieli il Giglio del Trino Signore aprirà tutti i suoi petali. Perché lassù non vi è polvere di colpa che possa involontariamente profanare quel candore. Perché lassù vi è da accogliere, alla vista di tutto l’Empireo, il Trino Iddio che ora, fra pochi anni, celato in un cuore senza macchia, sarà in Lei: Padre, Figlio, Sposo.

Eccola di nuovo fra i lini e fra le braccia del padre terreno, cui Ella somiglia. Non ora. Ora è un abbozzo d’uomo. Io dico che gli somiglia fatta donna. Della madre non ha nulla. Del padre il colore della pelle e degli occhi, e certo anche dei capelli che, se ora sono bianchi, in gioventù erano certo biondi come lo dicono le sopracciglia; del padre le fattezze, rese più perfette e gentili per esser Lei donna, e quella Donna; del padre il sorriso e lo sguardo e il modo di muoversi e la statura. Pensando a Gesù, come lo vedo, trovo che Anna ha dato la sua statura al Nipote e il colore più avorio carico della pelle. Mentre Maria non ha quell’imponenza di Anna, una palma alta e flessuosa, ma la gentilezza del padre.

5.6

Anche le donne parlano del temporale e del prodigio della luna, della stella, dell’immenso arcobaleno, mentre con Gioacchino entrano dalla madre felice e le rendono la creaturina.

Anna sorride ad un suo pensiero: «È la Stella» dice. «Il suo segno è nel cielo. Maria, arco di pace! Maria, stella mia! Maria, pura luna! Maria, perla nostra!».

«Maria la chiami?».

«Sì. Maria, stella e perla e luce e pace…».

«Ma vuol dire anche amarezza… Non temi portarle sventura?».

«Dio è con Lei. È sua da prima che fosse. Egli la condurrà per le sue vie ed ogni amarezza si muterà in paradisiaco miele. Or sii della tua mamma… ancora per un poco, prima di esser tutta di Dio…».

E la visione ha termine sul primo sonno di Anna madre e di Maria infante.

27 agosto 1944.

5.7

Dice Gesù:

«Sorgi e ti affretta, piccola amica. Ho ardente desiderio di portarti con Me nell’azzurro paradisiaco della contemplazione della Verginità di Maria[2]. Ne uscirai con l’anima fresca come

fossi tu pure testé creata dal Padre, una piccola Eva che ancora non conosce carne. Ne uscirai con lo spirito pieno di luce,

perché ti tufferai nella contemplazione del capolavoro di Dio. Ne uscirai con tutto il tuo essere saturo d’amore, perché avrai compreso come sappia amare Dio. Parlare del concepimento di Maria, la Senza Macchia, vuol dire tuffarsi nell’azzurro, nella luce, nell’amore.

5.8

Vieni e leggi[3] le glorie di Lei nel Libro dell’Avo: “Dio mi possedette all’inizio delle sue opere, fin dal principio, avanti la creazione. Ab aeterno fui stabilita, al principio, avanti che fosse fatta la Terra, non erano ancora gli abissi ed io ero già concepita. Non ancora le sorgenti dell’acque rigurgitavano ed i monti s’erano eretti nella loro grave mole, né le colline eran monili al sole, che io ero partorita. Dio non aveva ancora fatto la Terra, i fiumi e i cardini del mondo, ed io ero. Quando preparava i cieli io ero presente, quando con legge immutabile chiuse sotto la volta l’abisso, quando rese stabile in alto la volta celeste e vi sospese le fonti delle acque, quando fissava al mare i suoi confini e dava leggi alle acque, quando dava legge alle acque di non passare il loro termine, quando gettava i fondamenti della Terra, io ero con Lui a ordinare tutte le cose. Sempre nella gioia scherzavo dinanzi a Lui continuamente, scherzavo nell’universo…”. Le avete applicate alla Sapienza, ma parlan di Lei: la bella Madre, la santa Madre, la vergine Madre della Sapienza che Io sono che ti parlo.

5.9

Ho voluto che tu scrivessi il primo verso di questo inno in capo al libro che parla di Lei, perché fosse confessata e nota la consolazione e la gioia di Dio; la ragione della sua costante, perfetta, intima letizia di questo Dio uno e trino, che vi regge e ama e che dall’uomo ebbe tante ragioni di tristezza; la ragione per cui perpetuò la razza anche quando, alla prima prova[4], s’era meritata d’esser distrutta; la ragione del perdono che avete avuto.

Aver Maria che lo amasse. Oh! ben meritava creare l’uomo, e lasciarlo vivere, e decretare di perdonarlo, per avere la Vergine bella, la Vergine santa, la Vergine immacolata, la Vergine innamorata, la Figlia diletta, la Madre purissima, la Sposa amorosa! Tanto e più ancora vi ha dato e vi avrebbe dato Iddio pur di possedere la Creatura delle sue delizie, il Sole del suo sole, il Fiore del suo giardino. E tanto vi continua a dare per Lei, a richiesta di Lei, per la gioia di Lei, perché la sua gioia si riversa nella gioia di Dio e l’aumenta a bagliori che empiono di sfavillii la luce, la gran luce del Paradiso, ed ogni sfavillio è una grazia all’universo, alla razza dell’uomo, ai beati stessi, che rispondono con un loro sfavillante grido di alleluia ad ogni generazione di miracolo divino, creato dal desiderio del Dio trino di vedere lo sfavillante riso di gioia della Vergine.

5.10

Dio volle mettere un re nell’universo che Egli aveva creato dal nulla. Un re che, per natura della materia, fosse il primo tra tutte le creature create con materia e dotate di materia. Un re che, per natura dello spirito, fosse poco men che divino, fuso alla Grazia come era nella sua innocente prima giornata. Ma la Mente suprema, a cui sono noti tutti gli avvenimenti più lontani nei secoli, la cui vista vede incessantemente tutto quanto era, è, e sarà; e che, mentre contempla il passato e osserva il presente, ecco che sprofonda lo sguardo nell’ultimo futuro e non ignora come sarà il morire dell’ultimo uomo, senza confusione né discontinuità, non ha mai ignorato che il re da Lui creato per esser semidivino al suo fianco in Cielo, erede del Padre, giunto adulto al suo Regno dopo aver vissuto nella casa della madre — la terra con cui fu fatto — durante la sua puerizia di pargolo dell’Eterno per la sua giornata sulla Terra, avrebbe commesso verso se stesso il delitto di uccidersi nella Grazia e il ladrocinio di derubarsi del Cielo.

Perché allora lo ha creato? Certo molti se lo chiedono. Avreste preferito non essere? Non merita, anche per se stessa, pur così povera e ignuda, e fatta aspra dalla vostra cattiveria, di esser vissuta, questa giornata, per conoscere e ammirare l’infinito Bello che la mano di Dio ha seminato nell’universo?

Per chi avrebbe fatto questi astri e pianeti che scorrono come saette e frecce, rigando l’arco del firmamento, o vanno, e paiono lenti, vanno maestosi nella loro corsa di bolidi, regalandovi luci e stagioni e dandovi, eterni, immutabili e pur mutabili sempre, una nuova pagina da leggere sull’azzurro, ogni sera, ogni mese, ogni anno, quasi volessero dirvi: “Dimenticate la carcere, lasciate le vostre stampe piene di cose oscure, putride, sporche, velenose, bugiarde, bestemmiatrici, corruttrici, e elevatevi, almeno con lo sguardo, nella illimitata libertà dei firmamenti, fatevi un’anima azzurra guardando tanto sereno, fatevi una riserva di luce da portare nella vostra carcere buia, leggete la parola che noi scriviamo cantando il nostro coro siderale, più armonioso di quello tratto da organo di cattedrale, la parola che noi scriviamo splendendo, la parola che noi scriviamo amando, poiché sempre abbiamo presente Colui che ci dette la gioia d’essere, e lo amiamo per averci dato questo essere, questo splendere, questo scorrere, questo esser liberi e belli in mezzo a questo azzurro soave oltre il quale vediamo un azzurro ancor più sublime, il Paradiso, e del quale compiamo la seconda parte del precetto d’amore amando voi, prossimo nostro universale, amandovi col darvi guida e luce, calore e bellezza. Leggete la parola che noi diciamo, ed è quella su cui regoliamo il nostro canto, il nostro splendere, il nostro ridere: Dio”?

Per chi avrebbe fatto quel liquido azzurro, specchio al cielo, via alla terra, sorriso d’acque, voce di onde, parola anch’essa che con fruscii di seta smossa, con risatelle di fanciulle serene, con sospiri di vecchi che ricordano e piangono, con schiaffi di violento, e cozzi, e muggiti e boati, sempre parla e dice: “Dio”? Il mare è per voi, come lo sono il cielo e gli astri. E col mare i laghi e i fiumi, gli stagni e i ruscelli, e le sorgenti pure, che servono tutti a portarvi, a nutrirvi, a dissetarvi e mondarvi, e che vi servono, servendo il Creatore, senza uscire a sommergervi come meritate.

Per chi avrebbe fatto tutte le innumerabili famiglie degli animali, che sono fiori che volano cantando, che sono servi che corrono, che lavorano, che nutrono, che ricreano voi: i re?

Per chi avrebbe fatto tutte le innumerabili famiglie delle piante, e dei fiori che paiono farfalle, che paiono gemme e immoti uccellini, dei frutti che paiono monili o scrigni di gemme, che son tappeto ai vostri piedi, riparo alle vostre teste, svago, utile, gioia alla mente, alle membra, alla vista e all’olfatto?

Per chi avrebbe fatto i minerali fra le viscere del suolo e i sali disciolti in algide o bollenti sorgive, gli zolfi, gli iodi, i bromi, se non perché li godesse uno che non fosse Dio ma figlio di Dio? Uno: l’uomo.

Alla gioia di Dio, al bisogno di Dio nulla occorreva. Egli si basta a Se stesso. Non ha che contemplarsi per bearsi, nutrirsi, vivere e riposarsi. Tutto il creato non ha aumentato di un atomo la sua infinità in gioia, bellezza, vita, potenza. Ma tutto l’ha fatto per la creatura che ha voluto mettere re nell’opera da Lui fatta: l’uomo.

Per vedere tant’opera di Dio e per riconoscenza alla sua potenza che ve la dona, merita di vivere. E di esser viventi dovete esser grati. L’avreste dovuto anche se non foste stati redenti altro che alla fine dei secoli, perché, nonostante siate stati nei Primi, e lo siate tuttora singolarmente, prevaricatori, superbi, lussuriosi, omicidi, Dio vi concede ancora di godere del bello dell’universo, del buono dell’universo, e vi tratta come foste dei buoni, dei figli buoni a cui tutto è insegnato e concesso per rendere loro più dolce e sana la vita. Quanto sapete, lo sapete per lume di Dio. Quanto scoprite, lo scoprite per indicazione di Dio. Nel Bene. Le altre cognizioni e scoperte, che portano segno di male, vengono dal Male supremo: Satana.

5.11

La Mente suprema, che nulla ignora, prima che l’uomo fosse sapeva che l’uomo sarebbe stato di se stesso ladro e omicida. E poiché la Bontà eterna non ha limiti nel suo esser buona, prima che la Colpa fosse pensò il mezzo per annullare la Colpa. Il mezzo: Io. Lo strumento per fare del mezzo uno strumento operante: Maria. E la Vergine fu creata nel Pensiero sublime di Dio.

5.12

Tutte le cose sono state create per Me, Figlio diletto del Padre. Io-Re avrei dovuto avere sotto il mio piede di Re divino tappeti e gioielli quale nessuna reggia ne ebbe, e canti e voci, e servi e ministri intorno al mio essere quanti nessun sovrano ne ebbe, e fiori e gemme, tutto il sublime, il grandioso, il gentile, il minuto è possibile trarre dal Pensiero di un Dio.

Ma Io dovevo esser Carne oltre che Spirito. Carne per salvare la carne. Carne per sublimare la carne, portandola in Cielo molti secoli avanti l’ora. Perché la carne abitata dallo spirito è il capolavoro di Dio, e per essa era stato fatto il Cielo. Per esser Carne avevo bisogno di una Madre. Per esser Dio avevo bisogno che il Padre fosse Dio.

Ecco allora Dio crearsi la Sposa e dirle: “Vieni meco. Al mio fianco vedi quanto Io faccio per il Figlio nostro. Guarda e giubila, eterna Vergine, Fanciulla eterna, ed il tuo riso empia questo empireo e dia agli angeli la nota iniziale, al Paradiso insegni l’armonia celeste. Io ti guardo. E ti vedo quale sarai, o Donna immacolata che ora sei solo spirito: lo spirito in cui Io mi beo. Io ti guardo e dò l’azzurro del tuo sguardo al mare e al firmamento, il colore dei tuoi capelli al grano santo, il candore al giglio e il roseo alla rosa come è la tua epidermide di seta, copio le perle dai tuoi denti minuti, faccio le dolci fragole guardando la tua bocca, agli usignoli metto in gola le tue note e alle tortore il tuo pianto. E leggendo i tuoi futuri pensieri, udendo i palpiti del tuo cuore, Io ho il motivo di guida nel creare. Vieni, mia Gioia, abbiti i mondi per trastullo sinché mi sarai luce danzante nel Pensiero, i mondi per tuo riso, abbiti i serti di stelle e le collane d’astri, mettiti la luna sotto i piedi gentili, fàsciati nella sciarpa stellare di Galatea. Sono per te le stelle ed i pianeti. Vieni e godi vedendo i fiori, che saranno giuoco al tuo Bambino e guanciale al Figlio del tuo seno. Vieni e vedi creare le pecore e gli agnelli, le aquile e le colombe. Siimi presso mentre faccio le coppe dei mari e dei fiumi e alzo le montagne e le dipingo di neve e di selve, mentre semino le biade e gli alberi e le viti, e faccio l’ulivo per te, mia Pacifica, e la vite per te, mio Tralcio che porterai il Grappolo eucaristico. Scorri, vola, giubila, o mia Bella, e il mondo universo, che si crea d’ora in ora, impari ad amarmi da te, Amorosa, e si faccia più bello per il tuo riso, Madre del mio Figlio, Regina del mio Paradiso, Amore del tuo Dio”. E ancora, vedendo l’Errore e mirando la Senza Errore: “Vieni a Me, tu che cancelli l’amarezza della disubbidienza umana, della fornicazione umana con Satana, e dell’umana ingratitudine. Io prenderò con te la rivincita su Satana”.

5.13

Dio, Padre Creatore, aveva creato l’uomo e la donna con una legge d’amore tanto perfetta che voi non ne potete più nemmeno comprendere le perfezioni. E vi smarrite nel pensare a come sarebbe venuta la specie se l’uomo non l’avesse ottenuta con l’insegnamento di Satana.

Guardate le piante da frutto e da seme. Ottengono seme e frutto mediante fornicazione, mediante una fecondazione su cento coniugi? No. Dal fiore maschio esce il polline e, guidato da un complesso di leggi meteoriche e magnetiche, va all’ovario del fiore femmina. Questo si apre e lo riceve e produce. Non si sporca e lo rifiuta poi, come voi fate, per gustare il giorno dopo la stessa sensazione. Produce, e sino alla nuova stagione non si infiora, e quando s’infiora è per riprodurre.

Guardate gli animali. Tutti. Avete mai visto un animale maschio ed uno femmina andare l’un verso l’altro per sterile abbraccio e lascivo commercio? No. Da vicino o da lontano, volando, strisciando, balzando o correndo, essi vanno, quando è l’ora, al rito fecondativo, né vi si sottraggono fermandosi al godimento, ma vanno oltre, alle conseguenze serie e sante della prole, unico scopo che nell’uomo, semidio per l’origine di Grazia che Io ho resa intera, dovrebbe fare accettare l’animalità dell’atto, necessario da quando siete discesi di un grado verso l’animale.

Voi non fate come le piante e gli animali. Voi avete avuto a maestro Satana, lo avete voluto a maestro e lo volete. E le opere che fate sono degne del maestro che avete voluto. Ma, se foste stati fedeli a Dio, avreste avuto la gioia dei figli, santamente, senza dolore, senza spossarvi in copule oscene, indegne, che ignorano anche le bestie, le bestie senz’anima ragionevole e spi­rituale.[5]

All’uomo e alla donna, depravati da Satana, Dio volle opporre l’Uomo nato da Donna soprasublimata da Dio, al punto di generare senza aver conosciuto uomo: Fiore che genera Fiore senza bisogno di seme, ma per unico bacio del Sole sul calice inviolato del Giglio-Maria.

5.14

La rivincita di Dio!

Fischia, o Satana, il tuo livore mentre Ella nasce. Questa Pargola ti ha vinto! Prima che tu fossi il Ribelle, il Tortuoso, il Corruttore, eri già il Vinto, e Lei è la tua Vincitrice. Mille eserciti schierati nulla possono contro la tua potenza, cadono le armi degli uomini contro le tue scaglie, o Perenne, e non vi è vento che valga a disperdere il lezzo del tuo fiato. Eppure questo calcagno d’infante, che è tanto roseo da parere l’interno di una camelia rosata, che è tanto liscio e morbido che la seta è aspra al paragone, che è tanto piccino che potrebbe entrare nel calice di un tulipano e farsi di quel raso vegetale una scarpina, ecco che ti preme senza paura, ecco che ti confina nel tuo antro. Eppure ecco che il suo vagito ti fa volgere in fuga, tu che non hai paura degli eserciti, e il suo alito purifica il mondo dal tuo fetore. Sei vinto. Il suo nome, il suo sguardo, la sua purezza sono lancia, folgore e pietrone che ti trafiggono, che ti abbattono, che ti imprigionano nella tua tana d’Inferno, o Maledetto, che hai tolto a Dio la gioia d’esser Padre di tutti gli uomini creati!

Inutilmente ormai li hai corrotti, questi che erano stati creati innocenti, portandoli a conoscere e a concepire attraverso a sinuosità di lussuria, privando Dio, nella creatura sua diletta, di essere l’elargitore dei figli secondo regole che, se fossero state rispettate, avrebbero mantenuto sulla Terra un equilibrio fra i sessi e le razze, atto ad evitare guerre fra popoli e sventure fra famiglie.

Ubbidendo, avrebbero pur conosciuto l’amore. Anzi, solo ubbidendo avrebbero conosciuto l’amore e l’avrebbero avuto. Un possesso pieno e tranquillo di questa emanazione di Dio, che dal soprannaturale scende all’inferiore, perché anche la carne ne giubili santamente, essa che è congiunta allo spirito e creata dallo Stesso che le creò lo spirito.

Ora il vostro amore, o uomini, i vostri amori, che sono? O libidine vestita da amore. O paura insanabile di perdere l’amore del coniuge per libidine sua e di altri. Non siete mai più sicuri del possesso del cuore dello sposo o della sposa, da quando libidine è nel mondo. E tremate e piangete e divenite folli di gelosia, assassini talora per vendicare un tradimento, disperati talaltra, abulici in certi casi, dementi in altri.

Ecco che hai fatto, Satana, ai figli di Dio. Questi, che hai corrotti, avrebbero conosciuto la gioia di aver figli senza avere il dolore, la gioia d’esser nati senza paura del morire. Ma ora sei vinto in una Donna e per la Donna. D’ora innanzi chi l’amerà tornerà ad esser di Dio, superando le tue tentazioni per poter guardare la sua immacolata purezza. D’ora innanzi, non potendo concepire senza dolore, le madri avranno Lei per conforto. D’ora innanzi l’avranno le spose a guida e i morenti a madre, per cui dolce sarà il morire su quel seno che è scudo contro te, Maledetto, e contro il giudizio di Dio.

Maria, piccola voce, hai visto la nascita del Figlio della Vergine e la nascita al Cielo della Vergine. Hai visto perciò che ai senza colpa è sconosciuta la pena del dare alla vita e la pena del darsi alla morte. Ma se alla superinnocente Madre di Dio fu riserbata la perfezione dei celesti doni, a tutti, che nei Primi fossero rimasti innocenti e figli di Dio, sarebbe venuto il generare senza doglie, come era giusto per aver saputo congiungersi e concepire senza lussuria, e il morire senza affanno.

La sublime rivincita di Dio sulla vendetta di Satana è stata il portare la perfezione della creatura diletta ad una superperfezione, che annullasse almeno in una ogni ricordo di umanità, suscettibile al veleno di Satana, per cui non da casto abbraccio d’uomo ma da divino amplesso, che fa trascolorare lo spirito nell’estasi del Fuoco, sarebbe venuto il Figlio.

5.15

La Verginità della Vergine!…

Vieni. Medita questa verginità profonda, che dà nel contemplarla vertigini d’abisso! Cosa è la povera verginità forzata della donna che nessun uomo ha sposato? Meno che nulla. Cosa la verginità di quella che volle esser vergine per esser di Dio, ma sa esserlo solo nel corpo e non nello spirito, nel quale lascia entrare tanti estranei pensieri, e carezza e accetta carezze di umani pensieri? Comincia ad essere una larva di verginità. Ma ben poco ancora. Cosa è la verginità di una claustrata che vive solo di Dio? Molto. Ma sempre non è perfetta verginità rispetto a quella della Madre mia.

Un coniugio vi è sempre stato, anche nel più santo. Quello di origine fra lo spirito e la Colpa. Quello che solo il Battesimo scioglie. Scioglie, ma, come di donna separata da morte dello sposo, non rende verginità totale quale era quella dei Primi avanti il Peccato. Una cicatrice resta e duole, facendo ricordare di sé, ed è sempre pronta a rifiorire in piaga, come certi morbi che periodicamente i loro virus acutizzano. Nella Vergine non vi è questo segno di disciolto coniugio con la Colpa. La sua anima appare bella e intatta come quando il Padre la pensò adunando in Lei tutte le grazie.

È la Vergine. È l’Unica. È la Perfetta. È la Completa. Pensata tale. Generata tale. Rimasta tale. Incoronata tale. Eternamente tale. È la Vergine. È l’abisso della intangibilità, della purezza, della grazia, che si perde nell’Abisso da cui è scaturito: in Dio, Intangibilità, Purezza, Grazia perfettissime.

Ecco la rivincita del Dio trino ed uno. Contro alle creature profanate Egli alza questa Stella di perfezione. Contro la curiosità malsana, questa Schiva, paga solo di amare Dio. Contro la scienza del male, questa sublime Ignorante. In Lei non è solo ignoranza dell’amore avvilito; non è solo ignoranza dell’amore che Dio aveva dato agli uomini sposi. Ma più ancora. In Lei è l’ignoranza dei fomiti, eredità del Peccato. In Lei vi è solo la sapienza gelida e incandescente dell’Amore divino. Fuoco che corazza di ghiaccio la carne, perché sia specchio trasparente all’altare dove un Dio si sposa con una Vergine, e non si avvilisce, perché la sua Perfezione abbraccia Quella che, come si conviene a sposa, è di solo un punto inferiore allo Sposo, a Lui soggetta perché Donna, ma senza macchia come Egli è».


Notes

  1. songe, cité en : Gn 28, 10-16 ; les mentions qui suivent renvoient à : Tobie 12-13.
  2. lis, cf. Pr 8, 22-31. Sur une copie dactylographiée, Maria Valtorta annote : « Inspirées de l’auteur des Proverbes pour célébrer la Sagesse, elles peuvent s’appliquer également à Marie, Mère de la Sagesse ; Marie fut en effet toujours, depuis toujours, pensée et contemplée par Dieu. » Marie fut toujours unie à la Sagesse, dont elle était la Mère, comme le rappelle une note de Maria Valtorta en 196.7.
  3. première épreuve, cf. Gn 6-9.

Note

  1. sogno, narrato in: Genesi 28, 10-16; seguono rinvii a: Tobia 12-13.
  2. di Maria è un’aggiunta di MV su una copia dattiloscritta; testé (al posto di stata) e nella contemplazione del capolavoro (al posto di nel capolavoro) sono correzioni di MV su una copia dattiloscritta.
  3. leggi, in: Proverbi 8, 22-31. Così annota MV su una copia dattiloscritta: Ispirate all’autore dei Proverbi per celebrare la Sapienza, possono applicarsi anche a Maria, Madre della Sapienza, perché Maria fu sempre, da sempre, pensata e contemplata da Dio. Alla Sapienza, di cui era Madre, Maria fu sempre unita, come ribadisce una nota di MV in 196.7.
  4. prima prova, quella narrata in: Genesi 6-9.
  5. ragionevole e spirituale è un’aggiunta di MV su una copia dattiloscritta.