Gli Scritti di Maria Valtorta

540. Jean sera un “ fils ” pour la Mère de Jésus.

540. Giovanni sarà “figlio” per la Madre di Gesù.

540.1

Dans une région qui se ressent déjà de la proximité de la mer Morte, ils se dirigent directement vers le nord-est, en dehors de toute piste. Si l’on ne tient pas compte de l’aspérité du terrain, rempli de pierres coupantes et de cristaux de sel, et couvert d’herbes basses et épineuses, la marche est bonne et surtout tranquille, car à perte de vue il n’y a pas âme qui vive, la température est douce et le terrain est sec.

Ils conversent. Ils doivent avoir trouvé des bergers, les jours précédents, et avoir séjourné parmi eux, parce qu’ils en discutent. Ils parlent aussi d’un enfant guéri. Doucement, en s’aimant. Même quand ils se taisent, ils échangent avec le cœur, en se regardant avec les yeux de quelqu’un qui est heureux d’être avec un ami bien-aimé. Ils s’asseyent pour se reposer et prendre un peu de nourriture, puis se remettent en route, toujours avec cet air serein dont la seule vue donne la paix à mon cœur.

« Voici Galgala » dit Jésus en montrant au loin un groupe de maisons qui reflètent leur blancheur au soleil, sur un monticule, au nord-est. « Désormais, nous nous approchons du fleuve.

– Nous entrons à Galgala pour la nuit ?

– Non, Jean. J’ai évité intentionnellement toute ville, et j’en ferai de même cette fois encore. Si nous trouvons quelque autre berger, nous irons avec lui. Si, près de la route que nous allons bientôt atteindre, nous rencontrons des caravanes sur le point de s’arrêter pour la nuit, nous demanderons à être accueillis sous leurs tentes. Les nomades du désert sont toujours hospitaliers, et nous sommes à l’époque où on les rencontre facilement. Si personne ne nous reçoit, nous dormirons à la belle étoile, unis tous les deux sous nos manteaux, et nous serons veillés par les anges.

– Oh ! oui. Tout sera mieux que la nuit de tristesse que j’ai passée à Bethléem !

– Mais pourquoi n’es-tu pas venu à moi tout de suite ?

– Parce que je me sentais coupable. Je me disais aussi : “ Jésus est si bon que, loin de me gronder, il me consolera ”, comme ça a été le cas. Mais la pénitence que je voulais faire, où aurait-elle été possible ?

– Nous l’aurions faite ensemble, Jean. Moi aussi, je suis resté sans nourriture et sans feu, malgré les aliments et le bois trouvés le matin.

– Oui. Mais quand on est avec toi, plus rien ne compte. Quand je suis avec toi, je ne souffre plus de rien. Je te regarde, je t’écoute, et je suis tout à fait heureux.

– Je le sais. Je sais aussi qu’en personne ma pensée ne s’imprime comme en mon Jean, et encore que tu sais comprendre et te taire quand il y a lieu. Tu me comprends, oui, parce que tu m’aimes.

540.2

Jean, écoute-moi. D’ici quelque temps…

– Quoi, Seigneur ? l’interrompt aussitôt Jean en le saisissant par le bras et en l’arrêtant pour le regarder en face, avec des yeux effrayés et interrogateurs. Il est blême.

– D’ici quelque temps, cela fera trois ans que j’évangélise. Tout ce qu’il fallait annoncer aux foules, je l’ai annoncé. Désormais, celui qui veut m’aimer et me suivre a tous les éléments pour le faire avec assurance. Quant aux autres… Quelques-uns seront persuadés par les faits, la plupart resteront sourds, même devant ceux-ci. Mais à ces derniers, j’ai peu de choses à dire. Et je les dirai. Car il faut que non seulement la miséricorde, mais également la justice soient sauvegardées. Jusqu’à présent, la miséricorde s’est tue bien des fois et sur beaucoup de points. Néanmoins, avant de se taire pour toujours, le Maître s’exprimera aussi avec la sévérité d’un juge. Mais ce n’est pas de cela que je voulais te parler. Je veux te révéler que, sous peu, ayant dit au troupeau tout ce qui était nécessaire pour qu’il m’appartienne, je me recueillerai beaucoup pour prier et me préparer. Et quand je ne prierai pas, je me consacrerai à vous. J’agirai à la fin de la même manière qu’au début. Les femmes disciples viendront, et ma Mère également. Nous nous préparerons tous à la Pâque. Jean, je te demande dès maintenant de te consacrer beaucoup à ces disciples. A ma Mère, en particulier…

– Mon Seigneur, mais que puis-je donner à ta Mère qu’elle ne possède déjà en surabondance et au point de pouvoir en déborder sur nous tous ?

– Ton amour. Pense que tu es pour elle comme un second fils. Elle t’aime et tu l’aimes. Vous êtes unis par un même amour : celui que vous avez pour moi. Moi, son Fils selon la chair et le cœur, je serai toujours plus… absent, absorbé par mes… occupations. Et elle souffrira, parce qu’elle sait… elle sait ce qui va arriver. Tu dois aussi la consoler à ma place, devenir tellement son ami qu’elle puisse pleurer sur ton cœur et y trouver du réconfort. Ma Mère n’est pas une inconnue. Tu as déjà vécu avec elle. Mais c’est une chose de le faire comme un disciple qui éprouve un amour respectueux pour la Mère de son Maître, ou autre chose de le faire en fils. Je veux que tu te comportes en fils pour qu’elle souffre un peu moins quand elle ne m’aura plus.

540.3

– Seigneur, tu vas mourir ? Tu parles comme un homme sur le point de mourir ! Tu me rends triste…

– Je vous ai annoncé plusieurs fois mon départ. C’est comme si je parlais à des enfants distraits ou qui n’arrivent pas à comprendre. Oui, je vais à la mort. Je le dirai aussi aux autres, mais plus tard. A toi, je le révèle dès maintenant. Souviens-t’en, Jean.

– Je m’efforce de toujours me rappeler tes paroles… Mais celle-là est si douloureuse…

– … que tu fais tout pour l’oublier, veux-tu dire ? Pauvre enfant ! Ce n’est pas toi qui oublies, toi qui te rappelles. Ce n’est pas ta volonté. C’est ton humanité même qui ne peut se souvenir de cette annonce trop importante pour qu’elle puisse la supporter. Or tu ne peux imaginer combien cette prédiction, qui t’étourdit comme une masse tombée de haut sur ta tête, concernera une réalité monstrueusement grande. Et pourtant, c’est ainsi : bientôt je vais aller à la mort et ma Mère restera seule. Je mourrai avec une goutte de douceur, dans mon océan de douleur, si je vois en toi un “ fils ” pour ma Mère…

– Oh ! mon Seigneur ! Si j’en suis capable… s’il ne m’arrive pas la même chose qu’à Bethléem, oui, je le ferai. Je veillerai sur elle avec un cœur de fils. Mais que pourrai-je lui donner qui la console, si elle te perd, toi ? Que pourrai-je lui offrir, si moi aussi je suis comme quelqu’un qui a tout perdu, que la douleur abrutit ? Comment ferai-je, moi qui n’ai pas su veiller et souffrir maintenant, dans le calme, pendant une nuit et pour un peu de faim ? Comment ferai-je ?

– Ne t’agite pas. Prie beaucoup en ce temps-ci. Je te garderai beaucoup avec moi et avec ma Mère. Jean, tu es notre paix, et tu le seras encore à ce moment-là. Ne crains rien, Jean. Ton amour fera tout.

– Oh oui, Seigneur ! Garde-moi beaucoup avec toi. Moi, tu le sais, je ne tiens pas à paraître, à faire des miracles, je veux — et je sais — seulement aimer… »

Jésus dépose encore un baiser sur son front du côté des tempes, comme dans la grotte…

540.4

Ils arrivent en vue de la route qui mène au fleuve. On y voit des pèlerins pousser leurs montures ou hâter le pas pour parvenir, avant la nuit, à un endroit où ils puissent faire étape. Mais tous sont bien emmitouflés car, après le coucher du soleil, le froid se fait vif ; personne ne remarque les deux voyageurs qui se dirigent rapidement vers le fleuve.

Un cavalier au trot soutenu, presque au galop, les rejoint et les dépasse. Quelques mètres plus loin, il doit s’arrêter à cause d’un encombrement d’ânes près d’un petit pont à cheval sur un gros ruisseau, qui veut se donner des airs de torrent et coule en écumant vers le Jourdain ou la mer Morte. Pendant qu’il attend son tour pour passer, le cavalier se retourne et a un geste de surprise. Il descend de selle et, tenant son cheval par les rênes, il revient sur ses pas vers Jésus et Jean, qui ne l’ont pas remarqué.

« Maître ! Comment se fait-il que tu sois ici ? Et seul avec Jean » demande-t-il en rejetant en arrière les bords de son couvre-chef, qui étaient baissés sur son visage pour servir de capuchon et, pour ainsi dire, de masque pour le protéger du vent et de la poussière. Le visage brun et viril de Manahen apparaît.

« Paix à toi, Manahen. Je vais vers le fleuve pour le traverser, mais je doute que je puisse le faire avant la nuit. Et toi, où allais-tu ?

– Dans cette tanière répugnante qu’est Machéronte. Tu ne sais pas où passer la nuit ? Viens avec moi. Je me hâtais vers une auberge sur la route des caravanes. Ou, si tu préfères, je vais dresser la tente sous les arbres du fleuve. J’ai sur la selle tout ce qu’il faut.

– Cela me plaît davantage. Mais toi, certainement, tu préférerais l’auberge.

– C’est toi que je préfère, mon Seigneur. Je considère comme une grande grâce de t’avoir rencontré. Allons-y donc. Je connais les rives du fleuve comme si c’étaient les couloirs de ma maison. Au pied des coteaux de Galgala, il y a un bois à l’abri des vents, avec de l’herbe en abondance pour ma monture et du bois pour faire du feu. Nous y serons bien. »

540.5

Quittant la route qui mène au gué ou à Jéricho, ils se dirigent rapidement vers l’orient et arrivent bientôt à la lisière d’un bois touffu qui descend des pentes du coteau et s’étend sur la plaine vers les rives.

« Je fais un détour par la maison que voilà. On me connaît. Je vais demander du lait et de la paille pour tous » dit Manahen en s’en allant à cheval.

Il revient vite, suivi de deux hommes qui portent des bottes de paille sur leurs épaules, ainsi qu’un petit seau de cuivre plein de lait.

Ils entrent dans le sous-bois sans parler. Manahen fait jeter la paille par terre et congédie les deux hommes. Des poches de la selle, il sort de l’amadou, un allume-feu, puis fait une flambée des nombreuses branches qui traînent sur le sol. Le feu réjouit et revigore. Placé sur deux pierres apportées par Jean, le chaudron chauffe. Pendant ce temps, Manahen, après avoir enlevé la selle du cheval, monte la tente moelleuse de poil de chameau, en la liant à deux piquets enfoncés dans le sol et en l’appuyant au tronc robuste d’un arbre centenaire. Il étend sur l’herbe une peau de brebis qui était aussi attachée à l’arçon, y place la selle et dit :

« Maître, viens. C’est un abri de cavalier du désert, mais il protège de la rosée et de l’humidité du sol. Pour nous, la paille suffira. Et je t’assure, Maître, que les tapis précieux et les baldaquins, les sièges du palais royal me semblent beaucoup moins beaux que ton trône, et que cette tente et cette paille ; de même, les plats succulents que j’ai dégustés plus d’une fois n’auraient jamais eu la saveur du lait et du pain que nous allons prendre ensemble là-dessous. Je suis heureux, Maître !

– Moi aussi, Manahen, et Jean également, c’est certain. La Providence nous a réunis ce soir pour notre commune joie.

– Ce soir, mais aussi demain, Maître, et après-demain, jusqu’à ce que je te sache en sûreté parmi tes apôtres. Je pense que tu vas les rejoindre…

– Oui, je vais les retrouver. Ils m’attendent à la maison de Salomon. »

540.6

Manahen le regarde, puis il dit :

« Je suis passé par Jérusalem… Et j’ai été informé par Béthanie. J’ai compris pourquoi tu ne t’y étais pas arrêté. Tu fais bien de te retirer. Jérusalem est un corps rempli de poison et de pourriture, plus que le pauvre Lazare…

– Tu l’as vu ?

– Oui. Il était abattu par les tourments du corps et par ceux du cœur, pour toi. Il meurt très affligé… Mais je voudrais mourir moi aussi plutôt que de voir le péché de nos compatriotes.

– La ville était-elle en pleine effervescence ? demande Jean, qui surveille le feu.

– Tout à fait. Elle est divisée en deux partis. Et, chose étrange, les Romains ont fait preuve de clémence envers certains hommes, arrêtés pour sédition la veille. On murmure en secret que c’est pour ne pas augmenter l’agitation. On dit aussi que le Proconsul viendra bientôt à Jérusalem, plus tôt que prévu. J’ignore si ce sera un bien. Je sais qu’Hérode l’imitera sans doute, et ce sera sûrement avantageux pour moi, car je pourrai être près de toi. Avec un bon cheval — les écuries de l’Antipas ont de rapides chevaux arabes —, ce sera vite fait d’aller de la ville au fleuve, si tu t’y arrêtes…

– Oui, je m’y arrête. Pour l’instant, du moins… »

Jean apporte le lait chaud dans lequel chacun trempe son pain, après que Jésus l’a offert et béni. Manahen offre des dattes, blondes comme du miel.

« Mais où avais-tu tant de provisions ? s’étonne Jean.

– La selle d’un cavalier est un petit marché, Jean. Il y a tout le nécessaire pour l’homme et sa monture » répond Manahen avec un franc sourire sur son visage brun.

540.7

Il réfléchit un instant, puis il demande : « Maître, est-il permis d’aimer les animaux qui nous servent et qui, si souvent, le font avec plus de fidélité que l’homme ?

– Pourquoi cette question ?

– Parce que j’ai récemment essuyé des mépris et des reproches de la part de certains qui m’ont vu recouvrir d’une couverture — qui maintenant nous sert de tente — mon cheval tout en sueur après la course qu’il avait faite.

– Et ils ne t’ont rien dit d’autre ? »

Manahen, interdit, regarde Jésus… et se tait.

« Parle avec sincérité. Ce n’est pas calomnier et ce n’est pas m’offenser de me rapporter ce qu’ils t’ont dit, pour lancer une nouvelle poignée de boue contre moi.

– Maître, tu sais tout. Vraiment, tu sais tout et il est inutile de vouloir te cacher nos pensées ou celles des autres. Oui, ils ont ajouté : “ On voit bien que tu es un disciple de ce Samaritain ! Tu es un païen comme lui, qui viole même les sabbats pour se rendre impur en touchant des animaux impurs. ”

– Ah ! c’était sûrement Ismaël ! s’écrie Jean.

– Oui, et d’autres avec lui. J’ai répliqué : “ Je vous comprendrais si vous me traitiez d’impur parce que je vis à la cour d’Hérode Antipas, et non parce que je prends soin d’un animal créé par Dieu. ” Or il y avait aussi des hérodiens dans le groupe — il est facile d’en voir depuis quelque temps, ce qui est des plus étonnants, car auparavant, il y avait entre eux une brouille sérieuse —. Ils m’ont répondu : “ Nous ne jugeons pas les actes d’Hérode, mais les tiens. Jean-Baptiste lui-même était à Machéronte, et il était en relation avec le roi. Mais il est toujours resté un juste. Toi, au contraire, tu es un idolâtre… ” Des passants s’attroupaient, et je me suis arrêté pour ne pas les exciter. Depuis quelque temps, cette excitation est entretenue par certains de tes faux fidèles qui les poussent à se révolter contre ceux qui s’opposent à toi, ou qui commettent des injustices en prétendant être tes disciples envoyés par toi…

– Mais c’en est trop ! Maître ? Jusqu’où iront-ils ? s’inquiète Jean.

– Pas au-delà de la limite que je leur ai fixée. Au-delà de cette limite, c’est moi seul qui m’avancerai ; la Lumière resplendira, et personne ne pourra plus douter que je suis le Fils de Dieu.

540.8

Mais venez ici auprès de moi et écoutez. Auparavant, alimentez le feu. »

Les deux hommes se jettent avec joie sur l’épaisse peau de brebis étendue sur le sol sous les pieds de Jésus. Ce dernier est assis sur la selle écarlate contre la tente, adossée au tronc de l’arbre. Manahen est presque allongé, le coude appuyé sur le sol, la tête contre la main, les yeux dans les yeux de Jésus. Jean est assis sur les talons, la tête posée contre la poitrine de Jésus, qu’il entoure d’un bras dans sa position habituelle.

« Après le septième jour de la Création, Dieu lui donna pour roi l’homme fait à son image et à sa ressemblance. Il montra à l’homme toutes les créatures, et il voulut que l’homme leur donne un nom pour les distinguer les unes des autres. Et on lit dans la Genèse que “ tout nom qu’Adam donna aux animaux était bon, c’était leur vrai nom. ” Il y est aussi écrit que, ayant créé l’homme et la femme, Dieu dit : “ Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance pour qu’il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, des bêtes, et de toute la terre ainsi que des reptiles qui rampent sur elle. ”

Puis il créa une compagne pour Adam, la femme, faite comme lui à l’image et à la ressemblance de Dieu. Et comme il ne convenait pas que la Tentation aux aguets corrompe encore plus hideusement le mâle créé à l’image de Dieu, Dieu ordonna à l’homme et à la femme : “ Croissez, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel et de tous les animaux qui se meuvent sur la terre. ” Et ajouta : “ Je vous ai donné toutes les plantes qui font une semence sur la terre et tous les arbres qui ont en eux la semence de leur espèce pour qu’ils vous servent de nourriture ainsi qu’aux animaux de la terre, aux oiseaux du ciel et à tout ce qui se meut sur la terre et a en soi une âme vivante, pour qu’ils aient la vie. ”

Les animaux, les plantes et tout ce que Dieu a créé pour l’utilité de l’homme représentent donc un don d’amour et un patrimoine confié par le Père à la garde de ses enfants, afin qu’ils s’en servent dans leur intérêt et avec gratitude envers celui de qui vient toute providence. Il faut donc les aimer et prendre soin d’eux.

Imaginez un fils auquel son père a donné vêtements, meubles, argent, champs et maisons en lui disant : “ Je te les remets pour toi-même et tes descendants, afin que vous ayez de quoi être heureux. Servez-vous-en avec amour, en mémoire de mon amour qui vous le donne. ” Que diriez-vous si ce fils ou ses descendants laissaient tout tomber en ruines ou dilapidaient ses biens ? Vous diriez qu’ils n’ont pas fait honneur à leur père ou ancêtre, qu’ils ne l’ont pas aimé, et ses dons non plus. Pareillement, l’homme doit prendre soin de ce que Dieu, dans sa providence, a mis à sa disposition.

Prendre soin ne veut pas dire idolâtrer, ni montrer un attachement exagéré pour les animaux ou les plantes, ou quelque bel objet. Prendre soin veut dire éprouver un sentiment de pitié et de reconnaissance pour les biens de moindre importance qui nous servent et qui ont leur vie propre, c’est-à-dire leur sensibilité.

540.9

L’âme vivante des créatures inférieures dont parle la Genèse n’est pas semblable à celle de l’homme. C’est la vie, simplement la vie : être sensible aux jouissances actuelles tant matérielles qu’affectives. Quand un animal est mort, il est insensible, car la mort, pour lui, c’est la vraie fin. Il n’y a pas d’avenir pour lui, mais tant qu’il est vivant, il souffre de la faim, du froid, de la fatigue, et il est vulnérable aux blessures, à la souffrance, à la jouissance, à l’amour, à la haine, à la maladie et à la mort. Et l’homme, en souvenir de Dieu qui lui a donné ce moyen pour rendre moins dur son exil sur la terre, doit se montrer humain envers ces serviteurs inférieurs que sont pour lui les bêtes. Dans le livre de Moïse, n’est-il pas prescrit[1] d’avoir des sentiments de pitié même pour les animaux, tant volatiles que quadrupèdes ?

En vérité, je vous dis qu’il faut savoir discerner avec justesse les œuvres du Créateur. Si on les regarde lucidement, on voit qu’elles sont “ bonnes ”. Et si tel est le cas, elles doivent être aimées. On voit qu’elles sont données pour une fin bonne et par un élan d’amour, et que comme telles nous pouvons, nous devons les aimer en reconnaissant, au-delà de la réalité finie, l’Etre infini qui les a créées pour nous. On voit qu’elles sont utiles et que, comme telles, elles doivent être aimées. Rien, rappelez-le-vous bien, n’a été fait sans but dans l’univers. Dieu ne perd pas sa parfaite puissance en des inutilités. Ce brin d’herbe n’est pas moins utile que le tronc puissant auquel s’appuie notre asile temporaire. La goutte de rosée, la petite perle de givre ne sont pas moins utiles que l’immense mer. Le moucheron n’est pas moins utile que l’éléphant, et le ver qui vit dans la boue n’est pas moins utile que la baleine. Il n’y a rien d’inutile dans la Création. Dieu a tout fait dans un bon but : par amour pour l’homme. L’homme doit user de tout avec une intention droite et avec amour pour Dieu, qui lui a donné tout ce qui existe sur la terre, pour que ce soit soumis au roi de la Création.

540.10

Tu as dit, Manahen, que l’animal sert souvent mieux les hommes que les hommes eux-mêmes. J’affirme, moi, que les animaux, les plantes, les minéraux, les éléments sont tous supérieurs à l’homme dans le domaine de l’obéissance, que ce soit en se conformant passivement aux lois de la Création, en suivant activement l’instinct qu’a mis en eux le Créateur, ou en se prêtant à la domestication dans le but pour lequel ils ont été créés. L’homme, qui devrait être la perle de la Création, en est trop souvent la laideur. Il devrait être la note qui répond le mieux au chœur des êtres célestes pour louer Dieu, au lieu de quoi il est trop souvent la note discordante qui lance des imprécations ou des blasphèmes, se révolte, ou dédie son chant à un éloge de la créature au lieu de l’adresser au Créateur. Ce qui est de l’idolâtrie, donc une offense, une souillure. Et cela, c’est le péché.

Sois donc en paix, Manahen. Ta pitié pour un cheval trempé de sueur après t’avoir servi, n’est pas un péché. Le péché, ce sont les larmes que l’on fait verser à ses semblables et les amours effrénées qui constituent une offense envers Dieu, alors qu’il est digne, lui, de tout l’amour de l’homme.

– Mais, en restant près d’Antipas, est-ce que je pèche ?

– Dans quel but y restes-tu ? Par plaisir ?

– Non, Maître. Pour veiller sur toi : tu le sais. J’y vais actuellement pour cette même raison, car je sais qu’ils ont envoyé des messagers à Hérode pour l’exciter contre toi.

– Alors, il n’y a pas de péché. Ne préférerais-tu pas rester avec moi, dans ma pauvreté de vie ?

– Pourquoi me poser cette question ? Je l’ai dit au début. Cette nuit sous la tente et la pauvre nourriture que nous avons mangée sont incomparables pour moi. Ah ! c’est bien parce que, pour écouter les sifflements des serpents, il faut rester près de leur tanière, sinon je resterais avec toi ! J’ai compris la vérité de ta mission. Je me suis trompé à un moment, mais cela m’a servi à comprendre, et je ne sortirai plus de la justice.

– Tu vois ! Il n’y a rien d’inutile. Pour celui qui tend au bien, même l’erreur sert au bien. L’erreur tombe comme l’enveloppe d’une chrysalide, et voilà que sort le papillon qui n’est pas difforme, qui ne sent pas mauvais, qui ne rampe pas, mais qui volette à la recherche des calices de fleurs et des rayons de lumière. Ainsi sont les âmes bonnes. Elles peuvent se laisser, pour un moment, envelopper par les misères et les difficultés mortifiantes, mais ensuite elles s’en dégagent et volent de fleur en fleur, de vertu en vertu, vers la Lumière, vers la Perfection. Louons le Seigneur pour ses œuvres de continuelle miséricorde, qui agissent même à l’insu de l’homme dans son cœur et autour de lui. »

540.11

Jésus prie, à genoux, car la tente, basse et étroite, ne permet pas d’autre position. Puis, après avoir alimenté le feu devant la tente et attaché le cheval, ils se préparent au repos, se promettant de veiller à tour de rôle sur le feu et l’animal, sur lequel Manahen a étalé la lourde toison pour lui servir de couverture et le protéger de la fraîcheur de la nuit.

Jésus et Manahen se jettent sur la litière de paille et s’enveloppent dans leurs manteaux pour dormir. Jean, craignant d’être pris par le sommeil, fait les cent pas dehors pour nourrir le feu et surveiller le cheval. Celui-ci le regarde d’un œil noir intelligent et bat le sol en mesure avec son sabot en secouant la tête, faisant tinter les chaînettes d’argent de son harnachement ; il broute les tiges aromatiques de fenouil sauvage qui ont poussé au pied de l’arbre auquel il est attaché. Et comme Jean lui en offre de plus belles, aperçues un peu plus loin, il hennit de plaisir et cherche à frotter ses naseaux doux et rosés contre le cou de l’apôtre.

Au loin, dans le grand silence de la nuit, on entend le paisible bruissement du fleuve.

540.12

Jésus dit :

« A son tour, la troisième année de vie publique prend fin. Maintenant arrive la période préparatoire à la Passion, celle où tout semble se borner à un petit nombre d’actions et à quelques personnes. C’est comme si ma figure et ma mission s’estompaient. En réalité, Celui qui paraissait vaincu et écrasé était le héros, qui se préparait à l’apothéose. Et autour de lui, ce n’étaient pas les personnes, mais leurs passions qui se concentraient et se portaient à leurs limites extrêmes.

Tout ce qui a précédé et qui, pour certains épisodes, a pu paraître sans but à des lecteurs mal disposés ou superficiels, s’éclaire ici d’une lumière sombre ou resplendissante, en particulier les figures les plus importantes, celles que beaucoup ne veulent pas reconnaître comme étant incontournables, justement parce qu’il s’y trouve des leçons pour les maîtres de maintenant : car ceux-ci ont, plus que jamais, besoin d’être instruits pour devenir de vrais maîtres spirituels. Comme je l’ai dit à Jean et à Manahen, rien n’est inutile de ce que Dieu fait, pas même un petit brin d’herbe. Ainsi, il n’est rien de superflu dans cette œuvre, ni les figures resplendissantes ni celles qui sont faibles et ténébreuses. Au contraire, pour les maîtres de l’esprit, ces dernières sont d’une plus grande utilité que les figures bien dessinées et héroïques.

Du sommet d’une montagne, on peut embrasser toute la configuration des monts et la raison d’être des bois, des torrents, des prés et des pentes, pour passer de la plaine au sommet, d’où l’œil étreint toute la beauté du panorama. Nous en sommes mieux qu’ailleurs persuadés que les œuvres de Dieu sont toutes utiles et superbes, que l’une sert et complète l’autre et que toutes concourent à la formation de la splendeur de la Création.

De la même façon, pour celui qui a l’esprit droit, la diversité des figures, des épisodes, des leçons, de ces trois années de vie évangélique, contemplées comme du haut du sommet de mon œuvre de Maître, servent à donner la vision exacte de ce complexe ensemble politique, religieux, social, collectif, spirituel, égoïste jusqu’au crime ou altruiste jusqu’au sacrifice, où je fus un Maître et où je suis devenu Rédempteur. Le caractère grandiose du drame n’apparaît pas en une seule scène, mais dans toutes. La figure de l’acteur principal émerge des lumières diverses dont l’éclairent les parties secondaires.

Désormais près du sommet — le sacrifice pour lequel je m’étais incarné, une fois dévoilés tous les replis secrets des cœurs et toutes les menées des sectes —, il n’y a qu’à faire comme le voyageur arrivé tout en haut : regarder, contempler toutes choses et tous les gens. Connaître le monde hébraïque. Connaître ce que j’étais : l’Homme au-dessus des sens, de l’égoïsme, de la rancœur, l’Homme qui a dû être tenté, par tout un monde, par la vengeance, le pouvoir, même les joies honnêtes du mariage et du foyer, qui a dû tout supporter pour vivre au contact du monde et en souffrir — car infinie était la distance entre l’imperfection et le péché du monde et ma perfection — et qui, à toutes les voix, à toutes les séductions, à toutes les réactions du monde, de Satan et du “ moi ”, a su répondre : “ Non ”, et rester pur, doux, fidèle, miséricordieux, humble, obéissant, jusqu’à la mort sur la Croix.

540.13

Comprendra-t-elle tout cela, la société d’aujourd’hui à qui je me fais connaître moi-même pour la rendre forte contre les assauts de plus en plus violents de Satan et du monde ?

Actuellement comme il y a vingt siècles, la contradiction s’installera parmi ceux pour qui je me révèle. Encore une fois, je suis un signe de contradiction. Mais non pas moi en tant que tel, mais en raison de ce que je suscite en eux. Les bons, les hommes de bonne volonté, auront la réaction des bergers et des humbles. Les autres auront des réactions mauvaises comme les scribes, les pharisiens, les sadducéens et les prêtres de ce temps. Chacun donne ce qu’il a. Le bon qui vient au contact des mauvais déchaîne en eux un bouillonnement de plus grande perversité. Et le jugement sera déjà fait pour les hommes, comme il le fut le vendredi de la Pa­rascève, d’après la manière dont ils auront jugé, accepté et suivi le Maître qui, dans une nouvelle tentative d’infinie miséricorde, s’est fait connaître une fois encore.

A ceux qui ouvriront les yeux, me reconnaîtront et diront[2] :

“ C’est lui ! Etait-ce pour cela que notre cœur brûlait dans notre poitrine pendant qu’il nous parlait et nous expliquait les Ecritures ? ”.

A eux et à toi, fidèle, affectueux petit Jean, je donne ma paix. »

Préparation

à la Passion de Jésus

540.1

Sono già nelle terre che risentono della vicinanza del mar Morto. Fuori di ogni carovaniera, puntando direttamente verso nord-est. Tolta l’asperità del terreno, pieno di sassi taglienti e di scaglie di sale e sparso di erbe basse e spinose, la marcia è buona e soprattutto quieta, perché non c’è anima vivente a perdita d’occhio e la temperatura è mite, asciutto il terreno.

Parlano fra di loro. Devono avere trovato, i giorni avanti, dei pastori e aver sostato fra loro, perché ne parlano. Parlano anche di un fanciullo guarito. Dolcemente, amandosi. Anche se tacciono, si parlano coi loro cuori, guardandosi con lo sguardo di chi è felice di essere con un amico diletto. Si siedono per riposare e prendere un po’ di cibo, si rimettono in cammino, sempre con quell’aspetto di pace che dà pace al mio cuore soltanto nel vederlo.

«Là è Galgala», dice Gesù accennando avanti, ad un gruppo di case biancheggianti al sole su un monticello verso nord-est. «Siamo ormai vicini al fiume».

«Ed entriamo in Galgala per la notte?».

«No, Giovanni. Ho evitato ogni città di proposito ed eviterò anche questa. Se troveremo qualche altro pastore, andremo con lui. Se vedremo presso la via, che presto raggiungeremo, carovane in procinto di fermarsi per la notte, chiederemo di accoglierci sotto le loro tende. I nomadi del deserto sono sempre ospitali. E questo è il tempo che è facile incontrarli. Se nessuno ci ospiterà, dormiremo sotto le stelle, tutti e due uniti sotto i nostri mantelli, e ci veglieranno gli angeli».

«Oh! sì. Tutto sarà sempre meglio della notte di tristezza, dell’ultima notte che ho fatto là, a Betlemme!».

«Ma perché non venire a Me subito?».

«Perché mi sentivo colpevole. E poi dicevo anche: “Gesù è tanto buono che non mi sgriderà, anzi mi consolerà”, come hai fatto. E allora la penitenza che volevo fare dove sarebbe andata?».

«L’avremmo fatta insieme, Giovanni. Io pure sono rimasto senza cibo né fuoco, nonostante le cibarie e le legna trovate al mattino».

«Sì. Ma stare con Te non è più nulla, nulla. Io quando sono con Te non soffro più di nulla. Ti guardo. Ti ascolto. E sono beato».

«Lo so. E so anche che in nessuno il mio pensiero si imprime come nel mio Giovanni. E so anche che tu sai capire e tacere quando è da tacere. Tu mi comprendi, sì. Perché mi ami.

540.2

Giovanni, ascoltami. Fra qualche tempo…».

«Cosa, Signore?», chiede subito interrompendolo Giovanni, afferrandolo per un braccio, fermandolo per guardarlo in viso, con occhi di sgomento scrutatore e con volto impallidito.

«Fra qualche tempo sono tre anni che evangelizzo. Tutto quanto era da dire alle turbe l’ho detto. Ormai chi vuole amarmi e seguirmi ha gli elementi per farlo, con sicurezza. Gli altri… Qualcuno si persuaderà con i fatti. I più resteranno sordi anche a quelli. Ma a questi ho alcune poche cose da dire. E le dirò. Perché anche la giustizia deve essere servita, oltre che la misericordia. Finora la misericordia ha taciuto molte volte e su molte cose. Ma prima di tacere per sempre parlerà il Maestro anche con severità di giudice. Ma non volevo parlarti di questo. Volevo dirti che fra poco, avendo detto al gregge quanto era da dire per farlo mio, Io mi raccoglierò molto in preghiera e in preparazione. E quando non pregherò mi dedicherò a voi. Così come ho fatto al principio, farò alla fine. Verranno le discepole. Verrà mia Madre. Ci prepareremo tutti alla Pasqua. Giovanni, Io ti chiedo sin da ora di dedicarti molto alle discepole. A mia Madre in specie…».

«Mio Signore! Ma cosa posso dare a tua Madre che Ella già non possieda ad esuberanza, e tanta esuberanza da averne da dare a noi tutti?».

«Il tuo amore. Fa’ conto di essere per Lei come un secondo figlio. Ella ti ama e tu la ami. Avete un unico amore che vi unisce: l’amore per Me. Io, suo Figlio di carne e cuore, sarò sempre più… assente, assorto nelle mie… occupazioni. Ed Ella soffrirà perché sa… Sa che cosa sta per venire. Tu la devi consolare anche per Me, farti così amico di Lei che Ella possa piangere sul tuo cuore e averne conforto. Non ti è ignota la Mamma mia. Sei vissuto già con Lei. Ma altro è il farlo come discepolo che ama di riverenziale amore la Madre del suo Maestro, e altro è farlo da figlio. Io voglio che tu lo faccia da figlio, perché Ella soffra un poco meno quando non mi avrà più».

540.3

«Signore, Tu vai a morire? Parli come uno che sta per morire! Mi dài dolore…».

«Ve l’ho detto più volte che Io devo morire. È come se Io parlassi a bambini svagati o a tardi d’ingegno. Sì. Io vado a morire. Lo dirò anche agli altri. Ma più tardi. A te lo dico ora. Ricordatelo, Giovanni».

«Io mi sforzo di ricordare le tue parole, sempre… Ma questa è così dolorosa…».

«Che fai di tutto per dimenticarla, vuoi dire? Povero fanciullo! Non sei tu che dimentichi, non sei tu che ricordi. Tu col tuo volere. È la tua umanità stessa che non può ricordare questa cosa tanto più grande della sua capacità di sopportazione, la cosa troppo grande, e non sai neppure in tutto quanto sarà grande, mostruosa, la cosa tanto grande che ti intontisce come un peso caduto dall’alto sul tuo capo. Eppure così è. Presto ormai Io andrò a morire. E mia Madre resterà sola. Io morirò con una stilla di dolcezza nel mio oceano di dolore se ti vedrò “figlio” per mia Madre…».

«Oh! mio Signore! Se sarò capace… se non mi succederà come a Betlem, sì, io lo farò. Io veglierò con cuore di figlio. Ma che le potrò dare che la faccia consolata se perde Te? Che le potrò dare se io pure sarò come uno che ha tutto perduto, che è fatto stolto dal dolore? Come farò io, che non ho saputo vegliare e patire ora, nella calma, per una notte e per un poco di fame? Come farò?».

«Non ti agitare. Prega molto in questo tempo. Ti terrò molto con Me e con mia Madre. Giovanni, tu sei la nostra pace. E lo sarai anche allora. Non temere, Giovanni. Il tuo amore farà tutto».

«Oh! sì, Signore! Tienimi molto con Te. Io, lo sai, non ci tengo ad apparire, a far miracoli; io voglio, e so, soltanto amare…».

Gesù lo bacia ancora sulla fronte, verso la tempia, come nella grotta…

540.4

Sono in vista della via che va verso il fiume. Qui vi è qualche pellegrino che pungola le cavalcature o affretta il passo per essere prima di notte nei luoghi di sosta. Ma tutti vanno imbacuccati perché, essendo caduto il sole, l’aria si fa rigida, e nessuno nota i due viandanti che vanno lesti verso il fiume.

Un cavaliere al trotto serrato, quasi al galoppo, li raggiunge e li sorpassa, e si arresta dopo qualche metro per un ingombro di asinelli presso un ponticello a cavalcioni di un grosso rio, che si vuol dare delle arie di torrente e che va spumando verso il Giordano o il mar Morto. Mentre attende il suo turno di passaggio, il cavaliere si volge e fa un atto di sorpresa. Scende di sella e, tenendo per le redini il cavallo, torna indietro verso Gesù e Giovanni che non lo hanno notato.

«Maestro! Come qui? E solo con Giovanni?», chiede il cavaliere gettando indietro i lembi del copricapo che si era calati sul viso a far da cappuccio e, potrei dire, da maschera a riparo dal vento e dalla polvere. Il volto bruno e virile di Mannaen appare.

«La pace a te, Mannaen. Vado verso il fiume per passarlo. Ma dubito poterlo fare avanti notte. E tu dove andavi?».

«A Macheronte. Nella sudicia tana. Non hai dove dormire? Vieni con me. Io mi affrettavo ad un albergo sulla via delle carovane. O, se preferisci, drizzerò la tenda sotto le piante del fiume. Ho tutto sulla sella».

«Preferisco così. Ma tu certo preferisci l’albergo».

«Preferisco Te, mio Signore. Reputo una grazia questa di averti incontrato. Andiamo, allora. Conosco le sponde come fossero i corridoi della mia casa. Ai piedi del colle di Galgala vi è un bosco riparato dai venti, ricco di erbe per la bestia e di legna per i fuochi degli uomini. Vi staremo bene».

540.5

Vanno svelti, piegando decisamente ad oriente, lasciando la via che va verso il guado o verso Gerico. Giungono presto ai margini di un folto bosco, che scende dalle pendici del colle e dilaga sul piano verso le sponde.

«Vado a quella casa. Mi conosce. Chiederò latte e paglia per tutti», dice Mannaen andandosene col suo cavallo, e presto anche torna seguito da due uomini con fasci di paglia sulle spalle e un secchiellino di rame colmo di latte.

Entrano sotto il bosco senza parlare. Mannaen fa gettare a terra la paglia e lincenzia i due uomini. Dalle tasche della sella leva esca e acciarino e fa fuoco con le molte frasche che sono al suolo. Il fuoco rallegra e riscalda. Il paiolo, messo su due pietre portate da Giovanni, si scalda mentre Mannaen, levata la sella al cavallo, stende la tenda di morbida lana di cammello legandola a dei picchetti infissi al suolo, addossandola al tronco robusto di una pianta secolare. Stende sull’erba una pelle di pecora, che era pure legata all’arcione, vi colloca la sella e dice: «Maestro, vieni. Un ricovero da cavalieri del deserto. Ma difende dalla guazza e dall’umido del suolo. A noi basterà la paglia. E ti assicuro, Maestro, che i tappeti preziosi e i baldacchini, i sedili della reggia mi sembrano meno, molto meno belli di questo tuo trono e di questa tenda e di questa paglia, e i cibi succulenti che ho più volte gustato non avranno mai avuto il sapore del pane e latte che prenderemo insieme qui sotto. Sono felice, Maestro!».

«Io pure, Mannaen, e certo lo è Giovanni. La Provvidenza ci ha uniti questa sera per nostra reciproca gioia».

«Questa sera e domani, Maestro, e anche dopodomani, sinché non ti so al sicuro, fra i tuoi apostoli. Penso che Tu vada a raggiungerli…».

«Sì. Vado da loro. Mi attendono nella casa di Salomon».

540.6

Mannaen lo osserva. Poi dice: «Sono passato da Gerusalemme… E ho saputo. Da Betania. E ho capito perché non ti sei fermato lì. Fai bene a ritirarti. Gerusalemme è un corpo pieno di veleno e di marciume. Più del povero Lazzaro…».

«Lo hai visto?».

«Sì. Afflitto dagli strazi del corpo e da quelli del cuore, per Te. Muore molto afflitto Lazzaro… Ma vorrei morire io pure piuttosto che vedere il peccato dei nostri compatrioti».

«Era in fermento la città?», chiede Giovanni che sorveglia il fuoco.

«Molto. Divisa in due partiti. E, strana cosa, i romani hanno usato clemenza ad alcuni presi per sedizione il giorno avanti. Si dice in segreto che ciò sia per non aumentare il fermento. Si dice anche che presto il Proconsole verrà in Gerusalemme. Prima del tempo solito. Se sarà un bene, non so. So che certo lo imiterà Erode. E questo certo sarà un bene per me, perché potrò starti vicino. Con un buon cavallo — e le scuderie dell’Antipa hanno arabi veloci — andare dalla città al fiume sarà cosa rapida. Se là ti fermi…».

«Sì. Mi fermo. Per ora almeno…».

Giovanni porta il latte caldo, nel quale ognuno intinge il suo pane dopo che Gesù ha offerto e benedetto. Mannaen offre dei datteri biondi come miele.

«Ma dove avevi tante cose?», chiede stupito Giovanni.

«La sella di un cavaliere è un piccolo mercato, Giovanni. Vi è di tutto per l’uomo e per la bestia», risponde Mannaen con un sorriso leale sul volto bruno.

540.7

Pensa un momento, poi chiede: «Maestro, è lecito amare gli animali che ci servono e che tante volte lo fanno con più fedeltà dell’uomo?».

«Perché questa domanda?».

«Perché di recente sono stato schernito e rimproverato da alcuni che mi videro ricoprire con la coperta, che ora ci fa da tenda, il mio cavallo sudato dalla corsa fatta».

«E non ti hanno detto altro?». Mannaen guarda interdetto Gesù… e tace. «Parla con sincerità. Non è mormorare e non è offendermi dire ciò che essi ti hanno detto per lanciare una nuova manata di fango contro di Me».

«Maestro, Tu sai tutto. Veramente Tu sai tutto ed è inutile volerti celare i nostri pensieri o quelli di altri. Sì. Mi hanno detto: “Si vede che sei discepolo di quel samaritano. Sei un pagano come Lui, che viola anche i sabati per farsi immondo, toccando immondi animali”».

«Ah! questo è certo stato Ismael!», esclama Giovanni.

«Sì. Lui e altri con lui. Io ho ribattuto: “Vi capirei se mi diceste immondo perché vivo presso la Corte dell’Antipa. Non perché ho cura di un animale che è stato creato da Dio”. Mi hanno risposto, perché erano nel gruppo anche degli erodiani — il che è facile vedere da qualche tempo ed è anche molto meraviglioso, perché prima d’ora il dissidio fra di loro era intenso — mi hanno risposto: “Noi non giudichiamo le azioni dell’Antipa, ma le tue. Anche Giovanni il Battista era a Macheronte e aveva contatti col re. Ma è rimasto sempre un giusto. Tu invece sei un idolatra…”. Si adunava gente e mi sono frenato per non eccitare la cittadinanza. Da qualche tempo essa è tenuta eccitata da alcuni tuoi falsi seguaci, che la spingono a ribellioni contro chi ti osteggia, o da altri che fanno soprusi dicendosi tuoi discepoli mandati da Te…».

«Ma è troppo! Maestro? Ma dove giungeranno?», chiede agitato Giovanni.

«Non oltre il termine che potranno raggiungere. Oltre quel termine Io solo procederò e splenderà la Luce e nessuno potrà più dubitare che Io ero il Figlio di Dio.

540.8

Ma venitemi qui accosto e ascoltate. Prima alimentate il fuoco».

I due, ben felici, si gettano sulla folta pelle di pecora stesa al suolo sotto i piedi di Gesù, che è seduto sulla sella scarlatta contro la tenda addossata al tronco dell’albero. Mannaen sta quasi sdraiato, il gomito puntato al suolo, col capo appoggiato alla mano, gli occhi negli occhi di Gesù. Giovanni si siede sui calcagni e appoggia il capo contro il petto di Gesù, cingendolo con un braccio, nella sua positura abituale.

«Quando il Creatore ebbe creato il Creato e gli dette a re l’uomo, creato a sua immagine e somiglianza, mostrò all’uomo tutte le creature create e volle che l’uomo desse loro un nome per distinguere queste da quelle. E si legge nella Genesi “che ogni nome che Adamo diede agli animali era buono, era il vero nome”. E ancor nella Genesi si legge che Dio, avendo creato l’uomo e la donna, disse: “Facciamo l’uomo a nostra immagine e somiglianza, perché domini i pesci del mare, i volatili del cielo, le bestie e tutta la terra e i rettili che strisciano su di essa”. E, creata che ebbe la compagna ad Adamo, la donna, come egli fatta a immagine e somiglianza di Dio, non essendo conveniente che la Tentazione in agguato tentasse e corrompesse ancor più laidamente il maschio creato a immagine di Dio, disse Dio all’uomo e alla donna: “Crescete, moltiplicatevi, e riempite la terra e rendetevela soggetta, e dominate sui pesci del mare, sui volatili del cielo e sopra tutti gli animali che si muovono sulla terra”, e disse ancora: “Ecco, vi ho dato tutte le erbe che fanno seme sulla terra e tutte le piante che hanno in sé semenza della loro specie, perché servano di cibo a voi e a tutti gli animali della terra e agli uccelli del cielo e a quanto si muove sulla terra ed ha in sé anima vivente, affinché abbiano vita”.

Gli animali e le piante, e tutto quanto il Creatore ha creato per utile dell’uomo, rappresentano dunque un dono d’amore e un patrimonio dato in custodia dal Padre ai figli, perché lo usino con loro utile e con gratitudine verso il Datore di ogni provvidenza. Perciò vanno amati e trattati con giusta cura. Che direste voi di un figlio al quale il padre desse vesti, mobili, denaro, campi, case, dicendo: “Te li dono per te e per i tuoi successori perché abbiate di che esser felici. Usate di tutto questo con amore in ricordo del mio amore che ve lo dona”, e che poi, sia il figlio che i figli di lui[1], lasciassero tutto rovinare o dilapidassero ogni bene? Direste che non hanno fatto onore al padre loro, che non hanno amato il padre e il suo dono. Ugualmente l’uomo deve aver cura di quanto Dio con cura provvidenziale gli ha messo a disposizione. Cura non vuol dire idolatria, né affetto smodato per le bestie o le piante, o qualsiasi altra cosa. Cura vuol dire senso di pietà e di riconoscenza per le cose minori, che ci servono e che hanno la loro vita, ossia la loro sensibilità.

540.9

L’anima vivente delle creature minori, delle quali parla la Genesi, non è l’anima quale ha l’uomo. È la vita, semplicemente la vita, ossia l’essere sensibile alle cose attuali, tanto materiali che affettive. Quando un animale è morto è insensibile, perché con la morte per esso è la vera fine. Non c’è futuro per esso. Ma sinché è vivente soffre la fame, freddo, stanchezza, è soggetto a ferirsi e soffrire, a godere, ad amare, ad odiare, ad ammalarsi e morire. E l’uomo, in ricordo di Dio, che gli ha dato quel mezzo per rendergli meno aspro l’esilio sulla Terra, deve essere umano verso i suoi servi minori che sono gli animali.

Nel libro mosaico non è forse prescritto[2] di avere sensi di umanità anche per gli animali, volatili o quadrupedi che siano?

In verità vi dico che bisogna saper vedere con giustizia le opere del Creatore. Se si guardano con giustizia si vede che sono “buone”. E cosa buona va sempre amata. Si vede che sono cose date con fine buono e per impulso d’amore, e come tali le possiamo, le dobbiamo amare, vedendo, oltre l’essere finito, l’Essere infinito che le ha create per noi. Si vede che sono utili, e come cose utili vanno amate. Nulla, ricordatevelo bene, è stato fatto senza scopo nell’universo. Dio non sciupa la sua perfetta potenza in inutili cose. Questo filo d’erba non è meno utile del tronco poderoso al quale si appoggia il nostro temporaneo rifugio. La stilla di rugiada, la piccola perla della brina, non sono meno utili dell’immenso mare. Il moscerino non è meno utile dell’elefante, e il verme che sta nel fango del fossato meno della balena. Nulla di inutile è nel creato. Dio tutto ha fatto con fine buono, con amore per l’uomo. L’uomo deve usare tutto con retto fine e con amore per Dio, che gli ha dato tutto quanto è sulla Terra perché sia suddito al re del creato.

540.10

Tu hai detto, o Mannaen, che l’animale serve, sovente meglio degli uomini, gli uomini. Io dico che gli animali, le piante, i minerali, gli elementi superano tutti l’uomo nell’ubbidire, seguendo passivamente le leggi creative, o attivamente seguendo l’istinto inculcato dal Creatore, o arrendendosi all’addomesticazione allo scopo per il quale sono stati creati. L’uomo, che dovrebbe essere la perla nel creato, troppo sovente è la bruttura del creato. Dovrebbe essere la nota più rispondente al coro dei celesti nel lodare Iddio, e troppo sovente è la nota discorde che impreca o bestemmia o si ribella o dedica il suo canto a lodare le creature anziché il Creatore. L’idolatria perciò. L’offesa perciò. La sozzura perciò. E questo è peccato.

Sta’ dunque in pace, Mannaen. Il tuo aver pietà di un cavallo, che è sudato per averti servito, non è peccato. Peccato sono le lacrime che si fanno versare ai propri simili e gli sfrenati amori che sono offesa verso Dio, degno di tutto l’amore dell’uomo».

«Ma io, stando presso l’Antipa, pecco?».

«Per qual scopo vi stai? Per godere?».

«No, Maestro. Per vegliare su Te. Lo sai. Anche ora ci andavo per questo. Perché so che hanno mandato messi ad Erode per eccitarlo contro di Te».

«E allora non c’è peccato. Non ameresti di più stare con Me, nella mia povertà di vita?».

«E me lo chiedi? L’ho detto al principio. Questa notte sotto la tenda, il povero cibo che abbiamo gustato, non hanno paragone per me. Oh! se non fosse che, per ascoltare i sibili dei serpi, occorre stare presso la loro tana, io starei con Te! Ho compreso la verità della tua missione. Ho sbagliato un giorno. Ma mi ha servito a comprendere e non uscirò più dalla giustizia».

«Tu vedi! Nulla è di inutile. Anche l’errore, per chi tende al Bene, è mezzo al Bene. L’errore cade come veste di crisalide, ed esce la farfalla che non è deforme, che non puzza, non striscia, ma vola cercando calici di fiori e raggi di luce. Anche le anime buone sono così. Possono lasciarsi avviluppare da miserie e mortificanti strettoie per un momento. Ma poi se ne liberano e volano di fiore in fiore, di virtù in virtù, verso la Luce, verso la Perfezione. Lodiamo il Signore per le sue opere di continua misericordia, agenti anche ad insaputa dell’uomo nel cuore dell’uomo e intorno a lui».

540.11

E Gesù prega, mettendosi in ginocchio perché non consente la tenda, bassa e limitata, altra posizione. Poi, alimentato il fuoco davanti alla tenda, impastoiato il cavallo, si accingono al riposo, promettendosi di sostituirsi nel vegliare a turno al fuoco e all’animale, sul quale Mannaen ha gettato il vello greve a fare da mantello a difesa dalla frescura notturna.

Gesù e Mannaen si gettano sui fasci di paglia e si ravvolgono nel mantello per dormire. Giovanni, per paura di essere preso dal sonno, va avanti e indietro fuor dalla tenda nutrendo il fuoco e osservando il cavallo, che lo guarda con l’intelligente occhio nero e batte ritmicamente lo zoccolo scuotendo il capo, tintinnando le catenelle d’argento della bardatura e frangendo aromatici steli di finocchi selvatici, nati ai piedi dell’albero al quale è legato. E poiché Giovanni gliene offre di più belli, nati poco lontano, nitrisce di piacere e cerca strofinare le froge morbide e rosate contro il collo dell’apostolo.

Da più lontano, nel gran silenzio della notte, si sente venire il fruscio calmo del fiume.

540.12

Dice Gesù:

«E anche il terzo anno di vita pubblica ha fine. Viene ora il periodo preparatorio alla Passione. Quello nel quale apparentemente tutto sembra limitarsi a poche azioni e a poche persone. Quasi uno sminuirsi della mia figura e della mia missione. In realtà, Colui che pareva vinto e scacciato era l’eroe che si preparava all’apoteosi, e intorno a Lui non le persone ma le passioni delle persone erano accentrate e portate ai limiti massimi.

Tutto quanto ha preceduto, e che forse in certi episodi parve senza scopo ai lettori maldisposti o superficiali, qui si illumina della sua luce fosca o splendente. E specie le figure più importanti. Quelle che molti non vogliono riconoscere utili a conoscere, proprio perché in esse è la lezione per i presenti maestri, che vanno più che mai ammaestrati per divenire veri maestri di spirito. Come ho detto a Giovanni e Mannaen, nulla è inutile di ciò che fa Dio, neppure l’esile filo d’erba. Così nulla è di superfluo in questo lavoro. Non le figure splendide e non le deboli e tenebrose. Anzi, per i maestri di spirito, sono di maggior utile le figure deboli e tenebrose che non le figure formate ed eroiche.

Come dall’alto di un monte, presso la vetta, si può abbracciare tutta la conformazione del monte e la ragione di essere dei boschi, dei torrenti, dei prati e dei pendii per giungere dalla pianura alla vetta, e si vede tutta la bellezza del panorama, e più forte viene la persuasione che le opere di Dio sono tutte utili e stupende, e che una serve e completa l’altra, e tutte sono presenti per formare la bellezza del Creato, così, sempre per chi è di retto spirito, tutte le diverse figure, episodi, lezioni, di questi tre anni di vita evangelica, contemplate come dall’alto della vetta del monte della mia opera di Maestro, servono a dare la visione esatta di quel complesso politico, religioso, sociale, collettivo, spirituale, egoistico sino al delitto o altruistico sino al sacrificio, in cui Io fui Maestro e nel quale divenni Redentore. La grandiosità del dramma non si vede in una scena ma in tutte le parti di esso. La figura del protagonista emerge dalle luci diverse con cui lo illuminano le parti secondarie.

Ormai presso la vetta, e la vetta era il Sacrificio per cui mi ero incarnato, svelate tutte le riposte pieghe dei cuori e tutte le mene delle sette, non c’è che da fare come il viandante giunto presso la cima. Guardare, guardare tutto e tutti. Conoscere il mondo ebraico. Conoscere ciò che Io ero: l’Uomo al disopra del senso, dell’egoismo, del rancore, l’Uomo che ha dovuto essere tentato, da tutto un mondo, alla vendetta, al potere, alle gioie anche oneste delle nozze e della casa, che ha dovuto tutto sopportare vivendo a contatto del mondo e soffrirne, perché infinita era la distanza fra l’imperfezione e il peccato del mondo e la mia Perfezione, e che a tutte le voci, a tutte le seduzioni, a tutte le reazioni del mondo, di Satana e dell’io, ha saputo rispondere: “No”, e rimanere puro, mite, fedele, misericordioso, umile, ubbidiente, sino alla morte di Croce.

540.13

Comprenderà tutto ciò la società di ora, alla quale Io dono questa conoscenza di Me per farla forte contro gli assalti sempre più forti di Satana e del mondo?

Anche oggi, come venti secoli or sono, la contraddizione sarà fra quelli per i quali Io mi rivelo. Io sono segno di contraddizione ancora una volta. Ma non Io, per Me stesso, sibbene Io rispetto a ciò che suscito in essi. I buoni, quelli di buona volontà, avranno le reazioni buone dei pastori e degli umili. Gli altri avranno reazioni malvagie come gli scribi, farisei, sadducei e sacerdoti di quel tempo. Ognuno dà ciò che ha. Il buono che viene a contatto dei malvagi scatena un ribollire di maggior malvagità in essi. E giudizio sarà già fatto sugli uomini, come lo fu nel Venerdì di Parasceve, a seconda di come avranno giudicato, accettato e seguito il Maestro che, con un nuovo tentativo di infinita misericordia, si è fatto conoscere una volta ancora.

A quanti si apriranno gli occhi e mi riconosceranno e diranno[3]: “È Lui. Per questo il nostro cuore ci ardeva in petto mentre ci parlava e ci spiegava le Scritture”?

La mia pace a questi e a te, piccolo, fedele, amoroso Giovanni».

Preparazione

alla Passione di Gesù.


Notes

  1. prescrit : par exemple en Dt 22, 1-4, 6-7. Le discours sur la Création fait écho à Gn 1-2.
  2. diront : comme les disciples d’Emmaüs, en 625.11.

Note

  1. sia il figlio che i figli di lui è un’aggiunta di MV su una copia dattiloscritta.
  2. prescritto, per esempio in: Deuteronomio 22, 1-4.6-7. Il discorso sulla creazione trova riscontro in: Genesi 1-2.
  3. diranno, come i discepoli di Emmaus, in 625.11.