Gli Scritti di Maria Valtorta

552. Préparatifs et accueils à Ephraïm.

552. Preparativi e accoglienze ad Efraim.

552.1

« Maître, paix à toi, disent Pierre et Jacques, fils de Zébédée, qui reviennent à la maison, chargés de brocs remplis d’eau.

– Paix à vous ! D’où venez-vous ?

– Du torrent. Nous sommes allés chercher de l’eau et nous retournerons en prendre pour le ménage, puisque nous sommes au repos… Et il n’est pas juste que la vieille femme se fatigue pour nous. Elle est à côté, en train de faire du feu pour chauffer l’eau. Mon frère est parti ramasser du bois dans la forêt. Comme il ne pleut pas depuis quelque temps, il brûle comme de la bruyère, explique Jacques, fils de Zébédée.

– Oui. Mais le problème est que… il avait beau faire à peine jour, on nous a vus au torrent et dans la forêt. Dire que j’étais allé au torrent pour ne pas me rendre à la fontaine ! dit Pierre.

– Et pourquoi, Simon ?

– Parce que, à la fontaine, il y a toujours du monde ; les gens pouvaient nous reconnaître et accourir ici… »

Pendant qu’ils parlent, les deux fils d’Alphée, Judas et Thomas sont entrés dans le long corridor qui sépare en deux la maison, de sorte qu’eux aussi entendent les derniers mots de Pierre et la réponse de Jésus :

« Ce qui ne serait pas arrivé aux premières heures du jour serait certainement arrivé plus tard, demain tout au plus, puisque nous restons ici…

– Ici ? Mais… Je croyais que c’était seulement une escale…

– Ce n’est pas une simple escale. C’est un séjour. Nous ne partirons d’ici que pour revenir à Jérusalem, à la Pâque.

– Oh ! moi, j’avais cru que, quand tu parlais d’un pays de loups et de vautours, tu citais cette région, que tu voulais traverser, comme tu l’as déjà fait à d’autres reprises, pour te rendre dans d’autres contrées sans suivre les routes fréquentées par les juifs et les pharisiens… » dit Philippe en arrivant à son tour.

D’autres renchérissent :

« C’est ce que je croyais moi aussi.

– Vous avez mal compris. Ce n’est pas ici, le pays des loups et des vautours dont je parlais, bien que de vrais loups aient leurs tanières sur les monts, mais je ne parle pas des animaux…

– Oh ! cela, on l’avait compris ! s’écrie Judas, quelque peu ironique. Pour toi, qui t’appelles l’Agneau, il est clair que ce sont les hommes qui sont des loups. Nous ne sommes pas complètement idiots.

– Non. Vous ne l’êtes pas, si ce n’est pour ce que vous ne voulez pas comprendre, c’est-à-dire ce qui concerne ma nature et ma mission, ainsi que la peine que vous me causez en ne travaillant pas assidûment à vous préparer à l’avenir. C’est pour votre bien que je parle et que je vous instruis par mes actes et mes paroles. Mais vous rejetez ce qui trouble votre humanité : l’annonce de souffrances à venir et l’exigence de redoubler d’efforts contre

votre moi.

552.2

Ecoutez-moi, avant que des étrangers ne viennent se mêler à nous. Je vais vous diviser en deux groupes de cinq, et sous la conduite de votre chef de groupe, vous parcourrez les campagnes voisines, comme dans les premiers temps. Rappelez-vous tout ce que je vous ai dit alors et mettez-le en pratique. La seule exception, c’est que vous passerez en annonçant désormais la proximité du jour du Seigneur, même aux Samaritains, pour qu’ils soient préparés quand il viendra, et qu’il vous soit plus facile d’obtenir leur conversion au Dieu unique. Soyez pleins de charité et de prudence, exempts de préjugés. Vous voyez, et vous verrez davantage, que ce qui nous est refusé ailleurs nous est permis ici. Par conséquent, soyez bons avec les innocents qui paient pour les fautes de leurs pères. Pierre sera le chef de Jude, Thomas, Philippe et Matthieu. Jacques, fils d’Alphée, sera le chef d’André, Barthélemy, Simon le Zélote et Jacques, fils de Zébédée. Judas et Jean resteront avec moi. Il en sera ainsi à partir de demain. Aujourd’hui, nous nous reposerons en faisant ce qui nous prépare aux jours à venir. Nous passerons le sabbat tous unis. Faites en sorte, par conséquent, d’être rentrés ici avant le sabbat, pour repartir quand il sera passé. Ce sera le jour de l’amour entre nous, après avoir aimé le prochain dans le troupeau sorti du bercail paternel. Maintenant, que chacun de vous remplisse sa tâche. »

Il reste seul et se retire dans une pièce au fond du corridor.

La maison résonne de pas et des voix, bien que tous soient dans les pièces et qu’on ne voie personne en dehors de la petite vieille, qui traverse plusieurs fois le couloir pour vaquer à ses occupations, dont l’une est certainement le pain, car elle a les cheveux enfarinés et les mains couvertes de pâte.

552.3

Après quelque temps, Jésus sort et monte sur la terrasse de la maison. Il marche là-haut en méditant et en jetant parfois un coup d’œil sur ce qui l’entoure.

Il est rejoint par Pierre et Judas qui, visiblement, ne sont pas très gais. Pour Pierre, c’est probablement une peine de se séparer de Jésus. Sûrement c’en est une pour Judas, de rester sans pouvoir aller se mettre en vue dans les villes. Il est certain qu’ils sont très dépités quand ils montent sur la terrasse.

« Venez ici : admirez quel beau panorama on voit d’ici ! »

Et Jésus montre l’horizon aux aspects variés. Au nord-ouest, des monts élevés, boisés, qui s’allongent comme une épine dorsale du nord au sud. L’un d’eux, en arrière d’Ephraïm, est un véritable géant vert qui dépasse les autres. Au nord-est et au sud-est, des collines plus douces ondulent. Le village se trouve dans une cuvette verdoyante avec des fonds lointains, sans relief entre les deux chaînes, l’une plus haute, l’autre plus basse, qui descendent du centre de la région vers la plaine du Jourdain. Par une échancrure entre les monts les moins élevés, on entrevoit cette plaine émeraude, au-delà de laquelle coule le Jourdain bleu. Au cœur du printemps, ce doit être un endroit magnifique, entièrement vert et fertile. Pour le moment, les vignes et les vergers interrompent par leur couleur sombre la verdure des champs de blé, où les tiges tendres sortent des sillons, et celle des pâturages nourris par un sol fertile.

Si l’apôtre Jean qualifie de désert[1] les terres qui se trouvent au-delà d’Ephraïm, c’est la preuve que le désert de Judée était bien doux, du moins dans cette région. C’était plutôt un désert uniquement parce qu’il ne s’y trouvait pas de villages : il était entièrement occupé par des bois et des pâturages parcourus de joyeux petits torrents. Il était bien différent des terres qui avoisinent la mer Morte : celles-ci peuvent à juste titre être appelées “ désert ” en raison de leur aridité, de l’absence de végétation, si on excepte les touffes de plantes basses, épineuses, tordues, couvertes de sel, qui poussent entre les rochers et les sables salés. Mais ce doux désert qui se trouve au-delà d’Ephraïm sur d’assez longs espaces se pare de vignes, d’oliviers et de vergers, et actuellement sourient au soleil les amandiers épars çà et là avec leurs touffes d’un blanc rosé, sur les pentes qui seront bientôt couvertes par les festons des vignes d’où sort une nouvelle frondaison.

« Je pourrais presque croire que je suis dans ma ville ! lance Judas.

– Cela ressemble aussi à Yutta, avec la différence que le torrent s’y trouve en contrebas et la ville plus haut. Ici, au contraire, le village semble être situé dans une vaste cuve avec le fleuve au milieu. C’est un pays de riches vignobles ! Il doit être très beau et très bon, pour leurs propriétaires, de posséder ces terres, constate Pierre.

– “ Que son pays soit béni par le Seigneur avec les fruits du ciel et les rosées, avec les sources qui jaillissent de l’abîme, avec les fruits que font pousser le soleil et la lune, ceux des cimes de ses montagnes antiques, ceux des collines éternelles et avec les moissons abondantes des blés ”, est-il écrit[2]. Et c’est sur ces paroles du Pentateuque qu’ils fondent leur orgueilleux entêtement à se croire supérieurs. C’est ainsi. Même la parole de Dieu et les dons de Dieu, s’ils tombent sur des cœurs pris par l’orgueil, deviennent une cause de ruine, non par eux-mêmes, mais à cause de la vanité qui altère leur substance bonne, dit Jésus.

– Bien sûr. Et, du juste Joseph, ils n’ont gardé que la fureur du taureau et le cou de rhinocéros. Je n’aime pas rester ici.

552.4

Pourquoi ne me laisses-tu pas partir avec les autres ? se lamente Judas.

– Tu n’aimes donc pas rester avec moi ? demande Jésus, qui cesse d’admirer le paysage et se tourne pour dévisager Judas.

– Avec toi, si, mais pas avec les habitants d’Ephraïm.

– La belle raison ! Et nous, alors, qui parcourrons la Samarie ou la Décapole — nous ne pourrons aller que dans ces régions dans le temps prescrit d’un sabbat au sabbat suivant —, nous nous trouverons peut-être parmi des saints ? décoche Pierre en guise de reproche à Judas, qui ne répond rien.

– Que t’importe de qui tu es voisin si tu sais tout aimer à travers moi ? Aime-moi dans le prochain et tout endroit sera pareil pour toi » dit calmement Jésus.

Judas ne répond pas non plus à Jésus. Pierre gémit :

« Et dire que, moi, je dois partir… Je resterais si volontiers ici ! D’autant plus… pour ce que je sais faire ! Choisis au moins pour chef Philippe ou ton frère, Maître. Moi… quand il s’agit de commander : “ faisons ceci, allons à cet endroit ”, je sais encore. Mais si je dois parler !… Je gâterai tout.

– L’obéissance te permettra de tout mener à bien. Ce que tu feras me plaira.

– Dans ce cas… si cela te plaît, cela plaît à moi aussi. Il me suffit de te faire plaisir.

552.5

Mais voilà ! Je l’avais bien dit ! La moitié de la ville arrive… Regarde ! Le chef de la synagogue… les notables… leurs femmes… les enfants et le peuple !

– Allons à leur rencontre » ordonne Jésus.

Il se hâte de descendre par l’escalier en hélant les autres apôtres pour qu’ils sortent avec lui de la maison.

Les habitants d’Ephraïm s’avancent en montrant les signes de la plus grande déférence et, après les salutations de règle, un homme, peut-être le chef de la synagogue, prend la parole au nom de tous :

« Béni soit le Très-Haut pour cette journée, et béni soit son Prophète, qui est venu à nous parce qu’il aime chacun au nom du Dieu Très-Haut. Béni sois-tu, Maître et Seigneur, qui t’es souvenu de notre cœur et de nos paroles, et qui es venu te reposer parmi nous. Nous t’ouvrons nos cœurs et nos maisons en demandant ta parole pour notre salut. Béni soit ce jour car, par lui, l’homme qui sait l’accueillir avec un esprit droit verra le désert fructifier.

– Tu as bien parlé, Malachie. L’homme qui sait accueillir avec un esprit droit Celui qui vient au nom de Dieu, verra fructifier son propre désert et devenir domestiques les arbres robustes, mais sauvages qui s’y trouvent. Je resterai parmi vous. Et vous viendrez à moi, en bons amis. Quant à mes apôtres, ils porteront ma parole à ceux qui savent l’accueillir.

– Ce n’est pas toi qui nous enseigneras, Maître ? demande Malachie, l’air un peu déçu.

– Je suis venu ici me recueillir et prier, pour me préparer aux grands événements à venir. Vous déplaît-il que j’aie choisi votre village pour me reposer ?

– Oh non ! Te voir prier, ce sera déjà nous rendre sages. Merci de nous avoir choisis pour cela. Nous ne troublerons pas ta prière et nous ne permettrons pas que tu sois dérangé par tes ennemis. Car on sait déjà ce qui est arrivé et ce qui arrive encore en Judée. Nous ferons bonne garde. Et nous nous contenterons de l’une de tes paroles quand il te sera facile de la donner. Accepte, en attendant, ces dons de l’hospitalité.

– Je suis Jésus, et je ne repousse personne. J’accepte donc ce que vous m’offrez pour vous montrer que je ne vous repousse pas. Mais si vous voulez m’aimer, remettez désormais aux pauvres du village ou aux gens de passage, ce que vous me donneriez, à moi. Je n’ai besoin que de paix et d’amour.

– Nous le savons. Nous savons tout. Et nous comptons te donner ce dont tu as besoin au point de te faire t’écrier : “ La terre qui devait être pour moi l’Egypte, c’est-à-dire la douleur, a été pour moi, comme pour Joseph, fils de Jacob, une terre de paix et de gloire. ”

– Si vous m’aimez, en acceptant ma parole, c’est ainsi que je parlerai. »

Les habitants remettent leurs offrandes aux apôtres et se retirent, hormis Malachie et deux autres qui parlent à voix basse à Jésus.

Il reste aussi les enfants, pris par la fascination habituelle que Jésus exerce sur les plus petits. Ils restent, sourds à la voix de leurs mères qui les appellent, et ils ne s’en vont pas tant que Jésus ne les a pas caressés et bénis. Alors, gazouillant comme des hirondelles, ils s’envolent, suivis par les trois hommes.

552.1

«Maestro, la pace a Te», dicono Pietro e Giacomo di Zebedeo che tornano in casa carichi di brocche piene d’acqua.

«La pace a voi. Da dove venite?».

«Dal torrente. Abbiamo preso l’acqua, e ancor ne prenderemo, per le nostre pulizie. Già che sostiamo… E non è giusto che la vecchia faccia fatiche per noi. È di là che fa una fiammata per scaldare le acque. Mio fratello è andato nel bosco a prendere legna. Non piove da tempo e arde come fosse erica», spiega Giacomo di Zebedeo.

«Già. Ma è che, per quanto fosse appena giorno, ci hanno visti e al torrente e nel bosco. E pensare che ero andato al torrente per non andare alla fonte…», dice Pietro.

«E perché, Simone di Giona?».

«Perché alla fonte c’è sempre gente e potevano riconoscerci e correre qui…».

Mentre parlano, sono entrati nel lungo corridoio che divide la casa i due figli d’Alfeo, Giuda di Keriot e Tommaso. Perciò anche essi sentono le ultime parole di Pietro e la risposta di Gesù: «Ciò che non sarebbe avvenuto nelle prime ore di oggi, certo sarebbe avvenuto più tardi, domani al massimo, perché noi si rimane qui…».

«Qui? Ma… Io credevo che si sostasse soltanto…», dicono in diversi.

«Non è una sosta di riposo. È la sosta. Di qui non partiremo che per tornare a Gerusalemme per la Pasqua».

«Oh! io avevo creduto che Tu, parlando di paese di lupi e di beccai, volessi parlare di questa regione nella quale volevi passare, come già altre volte facesti, per andare in altri luoghi senza fare le vie più battute dai giudei e dai farisei…», dice Filippo che è sopraggiunto, e altri dicono: «Io pure ho creduto così».

«Avete compreso male. Non è questo il paese di lupi e di beccai, per quanto sui suoi monti si annidino i veri lupi. Ma Io non parlo dei lupi animali…».

«Oh! questo si era capito!», esclama Giuda di Keriot alquanto ironico. «Per Te che ti chiami Agnello è da capirsi che sono lupi gli uomini. Non siamo stolti del tutto».

«No. Non siete stolti altro che in quello che non volete capire. Ossia sulla mia natura e missione, e sul dolore che mi date non lavorando assiduamente a prepararvi al futuro. È per vostro bene che Io parlo e vi ammaestro con atti e con parole. Ma voi rigettate ciò che disturba la vostra umanità con presagi di dolore o con richiesta di sforzi contro il vostro io.

552.2

Ascoltate, prima che ci siano estranei. Ora Io vi dividerò in due gruppi di cinque e andrete sotto la guida del capo di ogni gruppo per le terre vicine, come nei primi tempi che vi mandavo. Ricordatevi tutto quanto ho detto allora e mettetelo in pratica. Unica eccezione è che ora passerete annunciando prossimo il giorno del Signore anche ai samaritani, perché siano pronti quando esso sarà e più facile sia per voi la conversione di questi all’unico Dio. Siate pieni di carità e di prudenza, privi di prevenzioni. Voi vedete, e più vedrete, che ciò che ci è negato in altri luoghi qui ci è concesso. Perciò siate buoni con questi che scontano, innocenti, le colpe dei padri. Pietro sarà capo di Giuda d’Alfeo, Tommaso, Filippo e Matteo. Giacomo d’Alfeo sarà capo di Andrea, Bartolomeo, Simone Zelote e Giacomo di Zebedeo[1]. Giuda di Keriot e Giovanni restano con Me. Così da domani. Oggi riposeremo, facendo ciò che è preparativo ai giorni futuri. Il sabato lo passeremo uniti. Fate perciò di essere qui avanti il sabato, per ripartire poi, trascorso quello. Sarà il giorno dell’amore fra noi, dopo aver amato il prossimo nel gregge uscito dal paterno ovile. Andate ognuno alle vostre incombenze».

Resta solo e si ritira in una stanza in fondo al corridoio.

La casa risuona di passi e di voci, sebbene tutti siano nelle stanze e non si veda alcuno fuor della vecchierella, che traversa più volte il corridoio andando alle sue faccende, delle quali certo una è il pane, perché ha farina sui capelli e le mani coperte di pasta.

552.3

Gesù esce dopo qualche tempo e sale sul terrazzo della casa. Passeggia meditando lassù e guarda ogni tanto ciò che lo circonda.

Viene raggiunto da Pietro e da Giuda di Keriot, non molto allegri, veramente. Forse a Pietro è pena separarsi da Gesù.

Forse all’Iscariota è pena non poterlo fare e non poter andare[2] a mettersi in vista per le città. Certo è che sono molto seri quando salgono al terrazzo.

«Venite qui. Guardate che bel panorama da qui». E indica l’orizzonte variato nei suoi aspetti. A nord-ovest monti alti, selvosi, che si allungano come una spina dorsale da nord a sud. Uno, alle spalle di Efraim, è proprio un gigante verde che domina sugli altri. A nord-est e a sud-est un ondulare di colli più dolci. Il paese è in una conca verde con sfondi lontani, pianeggianti fra le due catene più alte e più basse, che dal centro della regione scendono alla pianura giordanica. Per uno spacco fra i monticelli più bassi si intravede questa pianura verde oltre la quale è il Giordano azzurro. In primavera piena questo deve essere un luogo bellissimo, tutto verde e fertile. Per ora i vigneti e i frutteti interrompono del loro colore oscuro il verde dei campi a cereali, che gettano i teneri steli fuor dalle zolle, e dei pascoli nutriti dal suolo ferace.

Se ciò che è oltre Efraim viene detto deserto[3] da Giovanni, segno è che ben dolce era il deserto di Giudea, almeno in questa zona, o per lo meno era deserto unicamente perché privo di paesi, tutto boschi e pascoli fra lieti torrentelli, ben diverso dalle terre presso il mar Morto, che con giusto nome possono già essere dette «deserto», perché aride, nude di vegetazione, se si eccettuano i ciuffetti bassi, spinosi, contorti, sparsi di sale, delle poche piante desertiche nate fra i pietroni sparsi e le arene cariche di sali. Ma questo dolce deserto, che è oltre Efraim, per ancor lungo spazio si decora di vigneti e di ulivi e frutteti, e ora i mandorli sorridono al sole, sparsi a ciuffi bianco-rosa qua e là, sulle chine che presto saranno coperte dei festoni delle viti sbocciate a nuova fronda.

«Sembra quasi di essere nella mia città», dice Giuda.

«Anche a Jutta somiglia. Sol che là il torrente è in basso e la città in alto. Qui invece sembra che il paese sia in un’ampia conchiglia con al centro il fiume. Paese ricco di viti! Deve essere bello molto, e molto buono, per chi ne è padrone, avere di queste terre», osserva Pietro.

«“La sua terra sia benedetta dal Signore con i frutti del cielo e colle rugiade, con le sorgenti che scaturiscono dall’abisso, coi frutti prodotti dal sole e dalla luna, coi frutti delle cime dei suoi monti antichi, coi frutti dei colli eterni e colle biade della terra nella sua abbondanza” è detto[4]. E su queste parole del Pentateuco essi fondano la loro orgogliosa pertinacia nel credersi superiori. Così è. Anche la parola di Dio e i doni di Dio, se cadono su cuori presi da superbia, divengono causa di rovina. Non per essi, ma per la superbia che altera il loro succo buono», dice Gesù.

«Già. Ed essi del giusto Giuseppe hanno tenuto solo la furia del toro e la cervice di rinoceronte.

552.4

Non amo stare qui. Perché non mi lasci andare con gli altri?», dice l’Iscariota.

«Non ami stare con Me?», chiede Gesù lasciando di osservare il paesaggio e volgendosi ad osservare Giuda.

«Con Te, sì. Ma non con quelli di Efraim».

«Che bella ragione! E noi, allora, che andremo per la Samaria o per la Decapoli — perché non potremo andare che in questi luoghi nel tempo prescritto da sabato a sabato — andremo forse fra i santi?», dice Pietro rimproverando Giuda, che non risponde.

«Che ti importa di chi ti è vicino se sai amare tutto attraverso di Me? Amami nel prossimo, e ogni luogo ti sarà uguale», dice calmo Gesù.

Giuda non risponde neppure a Lui.

«E pensare che io devo andare… Starei tanto volentieri qui, io! Tanto… per quel che so fare! Fa’ almeno capo Filippo o tuo fratello, Maestro. Io… finché c’è da dire: facciamo questo, andiamo in quel luogo, so ancora. Ma se devo parlare!… Sciuperò tutto».

«L’ubbidienza ti farà fare bene tutto. Ciò che farai mi piacerà».

«Allora… se piace a Te piace a me. Mi basta di farti contento.

552.5

Ma ecco! L’ho detto! Ecco che viene mezza città… Guarda! Il sinagogo… i notabili… le donne loro… i bambini e il popolo!…».

«Scendiamo loro incontro», ordina Gesù e si affretta giù dalla scala, gettando un richiamo agli altri apostoli perché escano con Lui fuor della casa.

Gli abitanti di Efraim vengono avanti coi segni della più viva deferenza e, dopo i saluti di rito, uno, forse il sinagogo, parla per tutti: «Benedetto l’Altissimo per questo giorno, e benedetto il suo Profeta che è venuto a noi perché ama tutti gli uomini in nome del Dio altissimo. Benedetto Te, Maestro e Signore, che ti sei ricordato del nostro cuore e delle nostre parole, e sei venuto a riposare fra noi. Noi ti apriamo il cuore e le case chiedendo la tua parola per la nostra salute. Benedetto questo giorno. Perché per esso vedrà fruttificare il deserto colui che lo sa accogliere con retto spirito».

«Hai detto bene, Malachia. Chi sa accogliere con retto spirito Colui che è venuto in nome di Dio vedrà fruttificare il suo deserto e farsi domestiche le piante robuste ma selvagge che sono in esso. Io starò fra voi. E voi verrete a Me. Da buoni amici. E que­sti porteranno la mia parola a coloro che la sanno accogliere».

«Non insegnerai Tu, Maestro?», chiede un po’ deluso Malachia.

«Sono venuto qui per raccogliermi e pregare. Per prepararmi alle grandi cose future. Ve ne dispiace che abbia scelto il vostro luogo per la mia quiete?».

«Oh! no. Vederti pregare sarà già farsi sapienti. Grazie di averci scelti per questo. Noi non turberemo le tue orazioni e non permetteremo che siano turbate dai tuoi nemici. Perché già si sa ciò che avvenne ed avviene in Giudea. Faremo buona guardia. E ci accontenteremo di una tua parola quando ti sarà lieve darla. Accetta intanto i doni dell’ospitalità».

«Sono Gesù e non respingo alcuno. Accetto perciò ciò che mi offrite per mostrarvi che non vi respingo. Ma se mi volete amare, d’ora in poi date ciò che dareste a Me ai poveri del paese o a quelli di passaggio. Non abbisogno che di pace e di amore».

«Lo sappiamo. Tutto sappiamo. E confidiamo di darti ciò che ti abbisogna, tanto da farti esclamare: “La terra che doveva essere per Me Egitto, ossia dolore, mi fu, come per Giuseppe di Giacobbe, terra di pace e gloria”».

«Se voi mi amerete accettando la mia parola, così Io dirò».

I cittadini passano i loro doni agli apostoli e si ritirano, meno Malachia e altri due che parlano sottovoce a Gesù.

E restano i bambini, presi dal solito fascino che Gesù sprigiona per i bambini; restano, sordi alle voci delle madri che li chiamano, e non se ne vanno sinché Gesù non li ha accarezzati e benedetti. Allora, garruli come rondini, frullano via, seguiti dai tre uomini.


Notes

  1. qualifie de désert, en Jn 11, 54.
  2. est-il écrit, en Dt 33, 13-16.

Note

  1. Giacomo di Zebedeo, invece di Andrea (nome altrimenti ripetuto), è correzione nostra.
  2. non poter andare, invece di andare, è correzione di MV su una copia dattiloscritta.
  3. viene detto deserto in: Giovanni 11, 54.
  4. è detto, in: Deuteronomio 33, 13-16.