The Writings of Maria Valtorta

552. Préparatifs et accueils à Ephraïm.

552. Preparations and welcoming at Ephraim.

552.1

« Maître, paix à toi, disent Pierre et Jacques, fils de Zébédée, qui reviennent à la maison, chargés de brocs remplis d’eau.

– Paix à vous ! D’où venez-vous ?

– Du torrent. Nous sommes allés chercher de l’eau et nous retournerons en prendre pour le ménage, puisque nous sommes au repos… Et il n’est pas juste que la vieille femme se fatigue pour nous. Elle est à côté, en train de faire du feu pour chauffer l’eau. Mon frère est parti ramasser du bois dans la forêt. Comme il ne pleut pas depuis quelque temps, il brûle comme de la bruyère, explique Jacques, fils de Zébédée.

– Oui. Mais le problème est que… il avait beau faire à peine jour, on nous a vus au torrent et dans la forêt. Dire que j’étais allé au torrent pour ne pas me rendre à la fontaine ! dit Pierre.

– Et pourquoi, Simon ?

– Parce que, à la fontaine, il y a toujours du monde ; les gens pouvaient nous reconnaître et accourir ici… »

Pendant qu’ils parlent, les deux fils d’Alphée, Judas et Thomas sont entrés dans le long corridor qui sépare en deux la maison, de sorte qu’eux aussi entendent les derniers mots de Pierre et la réponse de Jésus :

« Ce qui ne serait pas arrivé aux premières heures du jour serait certainement arrivé plus tard, demain tout au plus, puisque nous restons ici…

– Ici ? Mais… Je croyais que c’était seulement une escale…

– Ce n’est pas une simple escale. C’est un séjour. Nous ne partirons d’ici que pour revenir à Jérusalem, à la Pâque.

– Oh ! moi, j’avais cru que, quand tu parlais d’un pays de loups et de vautours, tu citais cette région, que tu voulais traverser, comme tu l’as déjà fait à d’autres reprises, pour te rendre dans d’autres contrées sans suivre les routes fréquentées par les juifs et les pharisiens… » dit Philippe en arrivant à son tour.

D’autres renchérissent :

« C’est ce que je croyais moi aussi.

– Vous avez mal compris. Ce n’est pas ici, le pays des loups et des vautours dont je parlais, bien que de vrais loups aient leurs tanières sur les monts, mais je ne parle pas des animaux…

– Oh ! cela, on l’avait compris ! s’écrie Judas, quelque peu ironique. Pour toi, qui t’appelles l’Agneau, il est clair que ce sont les hommes qui sont des loups. Nous ne sommes pas complètement idiots.

– Non. Vous ne l’êtes pas, si ce n’est pour ce que vous ne voulez pas comprendre, c’est-à-dire ce qui concerne ma nature et ma mission, ainsi que la peine que vous me causez en ne travaillant pas assidûment à vous préparer à l’avenir. C’est pour votre bien que je parle et que je vous instruis par mes actes et mes paroles. Mais vous rejetez ce qui trouble votre humanité : l’annonce de souffrances à venir et l’exigence de redoubler d’efforts contre

votre moi.

552.2

Ecoutez-moi, avant que des étrangers ne viennent se mêler à nous. Je vais vous diviser en deux groupes de cinq, et sous la conduite de votre chef de groupe, vous parcourrez les campagnes voisines, comme dans les premiers temps. Rappelez-vous tout ce que je vous ai dit alors et mettez-le en pratique. La seule exception, c’est que vous passerez en annonçant désormais la proximité du jour du Seigneur, même aux Samaritains, pour qu’ils soient préparés quand il viendra, et qu’il vous soit plus facile d’obtenir leur conversion au Dieu unique. Soyez pleins de charité et de prudence, exempts de préjugés. Vous voyez, et vous verrez davantage, que ce qui nous est refusé ailleurs nous est permis ici. Par conséquent, soyez bons avec les innocents qui paient pour les fautes de leurs pères. Pierre sera le chef de Jude, Thomas, Philippe et Matthieu. Jacques, fils d’Alphée, sera le chef d’André, Barthélemy, Simon le Zélote et Jacques, fils de Zébédée. Judas et Jean resteront avec moi. Il en sera ainsi à partir de demain. Aujourd’hui, nous nous reposerons en faisant ce qui nous prépare aux jours à venir. Nous passerons le sabbat tous unis. Faites en sorte, par conséquent, d’être rentrés ici avant le sabbat, pour repartir quand il sera passé. Ce sera le jour de l’amour entre nous, après avoir aimé le prochain dans le troupeau sorti du bercail paternel. Maintenant, que chacun de vous remplisse sa tâche. »

Il reste seul et se retire dans une pièce au fond du corridor.

La maison résonne de pas et des voix, bien que tous soient dans les pièces et qu’on ne voie personne en dehors de la petite vieille, qui traverse plusieurs fois le couloir pour vaquer à ses occupations, dont l’une est certainement le pain, car elle a les cheveux enfarinés et les mains couvertes de pâte.

552.3

Après quelque temps, Jésus sort et monte sur la terrasse de la maison. Il marche là-haut en méditant et en jetant parfois un coup d’œil sur ce qui l’entoure.

Il est rejoint par Pierre et Judas qui, visiblement, ne sont pas très gais. Pour Pierre, c’est probablement une peine de se séparer de Jésus. Sûrement c’en est une pour Judas, de rester sans pouvoir aller se mettre en vue dans les villes. Il est certain qu’ils sont très dépités quand ils montent sur la terrasse.

« Venez ici : admirez quel beau panorama on voit d’ici ! »

Et Jésus montre l’horizon aux aspects variés. Au nord-ouest, des monts élevés, boisés, qui s’allongent comme une épine dorsale du nord au sud. L’un d’eux, en arrière d’Ephraïm, est un véritable géant vert qui dépasse les autres. Au nord-est et au sud-est, des collines plus douces ondulent. Le village se trouve dans une cuvette verdoyante avec des fonds lointains, sans relief entre les deux chaînes, l’une plus haute, l’autre plus basse, qui descendent du centre de la région vers la plaine du Jourdain. Par une échancrure entre les monts les moins élevés, on entrevoit cette plaine émeraude, au-delà de laquelle coule le Jourdain bleu. Au cœur du printemps, ce doit être un endroit magnifique, entièrement vert et fertile. Pour le moment, les vignes et les vergers interrompent par leur couleur sombre la verdure des champs de blé, où les tiges tendres sortent des sillons, et celle des pâturages nourris par un sol fertile.

Si l’apôtre Jean qualifie de désert[1] les terres qui se trouvent au-delà d’Ephraïm, c’est la preuve que le désert de Judée était bien doux, du moins dans cette région. C’était plutôt un désert uniquement parce qu’il ne s’y trouvait pas de villages : il était entièrement occupé par des bois et des pâturages parcourus de joyeux petits torrents. Il était bien différent des terres qui avoisinent la mer Morte : celles-ci peuvent à juste titre être appelées “ désert ” en raison de leur aridité, de l’absence de végétation, si on excepte les touffes de plantes basses, épineuses, tordues, couvertes de sel, qui poussent entre les rochers et les sables salés. Mais ce doux désert qui se trouve au-delà d’Ephraïm sur d’assez longs espaces se pare de vignes, d’oliviers et de vergers, et actuellement sourient au soleil les amandiers épars çà et là avec leurs touffes d’un blanc rosé, sur les pentes qui seront bientôt couvertes par les festons des vignes d’où sort une nouvelle frondaison.

« Je pourrais presque croire que je suis dans ma ville ! lance Judas.

– Cela ressemble aussi à Yutta, avec la différence que le torrent s’y trouve en contrebas et la ville plus haut. Ici, au contraire, le village semble être situé dans une vaste cuve avec le fleuve au milieu. C’est un pays de riches vignobles ! Il doit être très beau et très bon, pour leurs propriétaires, de posséder ces terres, constate Pierre.

– “ Que son pays soit béni par le Seigneur avec les fruits du ciel et les rosées, avec les sources qui jaillissent de l’abîme, avec les fruits que font pousser le soleil et la lune, ceux des cimes de ses montagnes antiques, ceux des collines éternelles et avec les moissons abondantes des blés ”, est-il écrit[2]. Et c’est sur ces paroles du Pentateuque qu’ils fondent leur orgueilleux entêtement à se croire supérieurs. C’est ainsi. Même la parole de Dieu et les dons de Dieu, s’ils tombent sur des cœurs pris par l’orgueil, deviennent une cause de ruine, non par eux-mêmes, mais à cause de la vanité qui altère leur substance bonne, dit Jésus.

– Bien sûr. Et, du juste Joseph, ils n’ont gardé que la fureur du taureau et le cou de rhinocéros. Je n’aime pas rester ici.

552.4

Pourquoi ne me laisses-tu pas partir avec les autres ? se lamente Judas.

– Tu n’aimes donc pas rester avec moi ? demande Jésus, qui cesse d’admirer le paysage et se tourne pour dévisager Judas.

– Avec toi, si, mais pas avec les habitants d’Ephraïm.

– La belle raison ! Et nous, alors, qui parcourrons la Samarie ou la Décapole — nous ne pourrons aller que dans ces régions dans le temps prescrit d’un sabbat au sabbat suivant —, nous nous trouverons peut-être parmi des saints ? décoche Pierre en guise de reproche à Judas, qui ne répond rien.

– Que t’importe de qui tu es voisin si tu sais tout aimer à travers moi ? Aime-moi dans le prochain et tout endroit sera pareil pour toi » dit calmement Jésus.

Judas ne répond pas non plus à Jésus. Pierre gémit :

« Et dire que, moi, je dois partir… Je resterais si volontiers ici ! D’autant plus… pour ce que je sais faire ! Choisis au moins pour chef Philippe ou ton frère, Maître. Moi… quand il s’agit de commander : “ faisons ceci, allons à cet endroit ”, je sais encore. Mais si je dois parler !… Je gâterai tout.

– L’obéissance te permettra de tout mener à bien. Ce que tu feras me plaira.

– Dans ce cas… si cela te plaît, cela plaît à moi aussi. Il me suffit de te faire plaisir.

552.5

Mais voilà ! Je l’avais bien dit ! La moitié de la ville arrive… Regarde ! Le chef de la synagogue… les notables… leurs femmes… les enfants et le peuple !

– Allons à leur rencontre » ordonne Jésus.

Il se hâte de descendre par l’escalier en hélant les autres apôtres pour qu’ils sortent avec lui de la maison.

Les habitants d’Ephraïm s’avancent en montrant les signes de la plus grande déférence et, après les salutations de règle, un homme, peut-être le chef de la synagogue, prend la parole au nom de tous :

« Béni soit le Très-Haut pour cette journée, et béni soit son Prophète, qui est venu à nous parce qu’il aime chacun au nom du Dieu Très-Haut. Béni sois-tu, Maître et Seigneur, qui t’es souvenu de notre cœur et de nos paroles, et qui es venu te reposer parmi nous. Nous t’ouvrons nos cœurs et nos maisons en demandant ta parole pour notre salut. Béni soit ce jour car, par lui, l’homme qui sait l’accueillir avec un esprit droit verra le désert fructifier.

– Tu as bien parlé, Malachie. L’homme qui sait accueillir avec un esprit droit Celui qui vient au nom de Dieu, verra fructifier son propre désert et devenir domestiques les arbres robustes, mais sauvages qui s’y trouvent. Je resterai parmi vous. Et vous viendrez à moi, en bons amis. Quant à mes apôtres, ils porteront ma parole à ceux qui savent l’accueillir.

– Ce n’est pas toi qui nous enseigneras, Maître ? demande Malachie, l’air un peu déçu.

– Je suis venu ici me recueillir et prier, pour me préparer aux grands événements à venir. Vous déplaît-il que j’aie choisi votre village pour me reposer ?

– Oh non ! Te voir prier, ce sera déjà nous rendre sages. Merci de nous avoir choisis pour cela. Nous ne troublerons pas ta prière et nous ne permettrons pas que tu sois dérangé par tes ennemis. Car on sait déjà ce qui est arrivé et ce qui arrive encore en Judée. Nous ferons bonne garde. Et nous nous contenterons de l’une de tes paroles quand il te sera facile de la donner. Accepte, en attendant, ces dons de l’hospitalité.

– Je suis Jésus, et je ne repousse personne. J’accepte donc ce que vous m’offrez pour vous montrer que je ne vous repousse pas. Mais si vous voulez m’aimer, remettez désormais aux pauvres du village ou aux gens de passage, ce que vous me donneriez, à moi. Je n’ai besoin que de paix et d’amour.

– Nous le savons. Nous savons tout. Et nous comptons te donner ce dont tu as besoin au point de te faire t’écrier : “ La terre qui devait être pour moi l’Egypte, c’est-à-dire la douleur, a été pour moi, comme pour Joseph, fils de Jacob, une terre de paix et de gloire. ”

– Si vous m’aimez, en acceptant ma parole, c’est ainsi que je parlerai. »

Les habitants remettent leurs offrandes aux apôtres et se retirent, hormis Malachie et deux autres qui parlent à voix basse à Jésus.

Il reste aussi les enfants, pris par la fascination habituelle que Jésus exerce sur les plus petits. Ils restent, sourds à la voix de leurs mères qui les appellent, et ils ne s’en vont pas tant que Jésus ne les a pas caressés et bénis. Alors, gazouillant comme des hirondelles, ils s’envolent, suivis par les trois hommes.

552.1

«Peace to You, Master» say Peter and James of Zebedee coming back home laden with pitchers full of water.

«Peace to you. Where are you coming from?»

«From the stream. We went to get some water, and we shall go for more, to keep the house clean. Considering that we are stopping… And it is not fair that the old woman should work for us. She is in the other room where she lit a fire to warm the water. My brother went to the wood to get some firewood. It has not rained for some time and it burns like heath» explains James of Zebedee.

«Of course. But the trouble is that, although it was hardly daybreak, they saw us both at the stream and in the wood. And I went to the stream to avoid going to the fountain…» says Peter.

«Why, Simon of Jonah?»

«Because there are always people at the fountain, and they might have recognised us and come here…»

While they are speaking, Alphaeus’ two sons, Judas of Kerioth and Thomas have come into the long corridor that divides the house, and thus they can hear Peter’s last words and Jesus’ reply: «What might not have happened at daybreak today, would certainly have happened later, tomorrow at the latest, because we are staying here…»

«Here? But… I thought we were stopping only to rest…» many of them say.

«We are not stopping to rest. But to stay. We shall depart from here only to go back to Jerusalem for Passover.»

«Oh! I thought that when You referred to the place of wolves and butchers, You meant this region through which You wanted to pass, as You did in the past, to go to other places without taking the roads frequented by Judaeans and Pharisees…» says Philip who has just arrived, and others say: «I also thought that.»

«You have misunderstood. This is not the place of wolves and butchers, although real wolves hide in its mountains. But I am not referring to animals…»

«Oh! that was quite clear!» exclaims Judas of Kerioth somewhat ironically. «As You refer to Yourself as the Lamb, one understands that the wolves are men. We are not completely stupid.»

«No. You are not stupid but in what you do not want to understand. That is, in what concerns my nature and mission, and the grief you give Me by not working assiduously at preparing your future. It is for your own good that I speak and teach you by means of deeds and words., But you reject what upsets your human nature through presage of sorrows or what exacts efforts against your egos.

552.2

Listen to Me before strangers come here. I will now divide you into two groups of five apostles and guided by the head of each group you will go across the nearby countryside, as you did when I sent you in the early days. Remember what I told you then and put it into practice. The only exception is that now you will pass through villages announcing also to Samaritans that the day of the Lord is close at hand, so that they may be ready when it comes, and it may be easier for you to convert them to the Only God. Be full of charity and wisdom and devoid of prejudice. You can see, and you will realise this even more, that we are granted here what we are denied in other places. So be kind to these people who, although innocent, are expiating the sins of their ancestors. Peter will be at the head of Judas of Alphaeus, Thomas, Philip and Matthew. James of Alphaeus will be the guide of Andrew, Bartholomew, Simon Zealot and James of Zebedee. Judas of Kerioth and John will stay with Me. That will apply as from tomorrow. Today we shall rest making the necessary preparations for future days. We shall spend the Sabbath together. So you must be here before the Sabbath, in order to leave the day after it. It will be a day of love for us, after loving our neighbour in the flock that has left the fold of the Father. Go now and attend to your tasks.»

He remains alone and withdraws to a room at the end of the corridor.

The house resounds with steps and voices, although they are all in their rooms and no one can be seen but the old woman who goes up and down the corridor several times, attending to her household duties, one of which is certainly baking bread because her hair is spread with flour and her hands are covered with dough.

552.3

After some time Jesus comes out and goes up to the terrace of the house. He walks up and down meditating up there and now and again He looks at the view around Him.

He is joined by Peter and Judas of Kerioth who do not look very cheerful. Perhaps it is painful for Peter to part from Jesus. And perhaps it is painful for the Iscariot not to be able to do so and show off in the villages. They certainly look very thoughtful when they go up to the terrace.

«Come here. Look what a beautiful view you can see from here.» And He points at the varied landscape. To north-west high woody mountains stretching like a spine from north to south. One of them behind Ephraim is a real giant overlooking the others. To northeast and south-east there are mild undulating hills. The village is in a green valley with distant flat backgrounds between the two higher and lower chains, that from the central part of the region slope down to the Jordan plain. Through a fissure in the lower mountains it is possible to see the green plain beyond which flows the blue Jordan. At the height of springtime this must be a beautiful place, all green and fertile. At present the dark shades of vineyards and orchards interrupt the green of fields of cereals, the tender stems of which sprout from the clods of earth, and the verdant pastures nourished by the rich soil.

If what lies beyond Ephraim is called a desert[1] by John, it means that the desert of Judaea was a very mild one, at least in this area, or at least it was a desert only because it was devoid of villages, all covered with woods and pastures among cheerfully gurgling streams, quite different from the land near the Dead Sea, an and land that can rightly be called a «desert», as it is devoid of vegetation, with the exception of the low thorny twisted shrubs that grow in deserts among scattered stones and the sand rich in salt. But this pleasant desert, which lies beyond Ephraim, is widely adorned with vineyards, olive-groves and orchards, and the almond-trees are now smiling at the sun, scattered here and there like white-pink tufts, on the slopes that will soon be covered with the festoons of the new vine-shoots.

«I almost seem to be in my own town» says Judas.

«It looks also like Juttah. The only difference it that there the torrent is down in the plain and the town up on the hill. Here instead the town seems to be in a wide valley with the river in the middle. A country rich in vines! It must be lovely and very profitable, for owners, to own such land» remarks Peter.

«It is written[2]: “May his land be blessed by Yahweh with the fruit of the sky and with dews, with the springs gushing from the abyss, with the fruit blessed by the sun and the moon, with the fruit from the tops of the ancient mountains, with the fruit of the eternal hills and with plentiful crops of the land”. And on those words of the Pentateuch they base their proud obstinacy in considering themselves superior. It is so. Even the word of God and the gifts of God, if they descend into hearts full of pride, become the cause of ruin. Not through their own fault, but because of the pride that adulterates their good juice» says Jesus.

«Of course. And of just Joseph they have kept only the fury of a bull and the neck of a rhinoceros.

552.4

I do not like to stay here.

Why do You not let me go with the others?» says the Iscariot.

«Do you not like to stay with Me?» asks Jesus, Who stops looking at the landscape and turns around to look at Judas.

«I do love to be with You, but not with the people of Ephraim.»

«What a very fine excuse! And what about us then? As we shall be going through Samaria and the Decapolis – because we shall be able to go only to these places in the time prescribed between one Sabbath and the next one – are we perhaps going among saints?» says Peter, reproaching Judas who does not reply.

«What does it matter to you who is near you, if you can love everything through Me? Love Me in your neighbour, and all places will be alike as far as you are concerned» says Jesus calmly.

Judas does not reply to Him either.

«Just think of it! I have to go away… whereas I would stay here so willingly. After all… considering what I can do. At least appoint Philip or Your brother head of the group, Master. I… as long as I have to say: let us do this, let us go to that place, I can still manage. But if I have to speak!… I spoil everything.»

«Obedience will make you do everything well. What you do will please Me.»

«In that case… if it pleases You, it will please me. It is enough for me to make You happy.

552.5

But there they are! I told You! Half of the town is coming… Look! The head of the synagogue… the notables… their women… the children and the people!…»

«Let us go down and meet them» says Jesus and He hastens down the staircase calling the apostles so that they may leave the house with Him.

The inhabitants of Ephraim are coming forward with signs of the deepest respect, and after the customary salutations, one of them, perhaps the head of the synagogue, speaks on behalf of everybody: «May the Most High be blessed for this day, and blessed be His Prophet Who has come to us because He loves all men in the name of the Most High God. May You be blessed, Master and Lord, as You have remembered our hearts and our words, and You have come to rest among us. We will open our hearts and homes to You, asking You to speak to us for our health. May this day be blessed, because through it he who receives Him with upright spirit will see the desert bear fruit.»

«What you said is correct, Malachi. He who knows how to receive with an upright spirit Him Who has come in the name of God, will see his desert bear fruit and the sturdy but wild plants in it become cultivated. I shall stay with you. And you will come to Me. As good friends. And My apostles will take My word to those who can accept it.»

«Will You not teach us, Master?» asks Malachi somewhat disappointed.

«I have come to collect My thoughts and pray, to prepare Myself for the great events of the future. Are you sorry that I have chosen your town for My tranquillity?»

«Oh! no. The very fact of seeing You pray will make us wise. Thank for choosing us for that purpose. We shall not disturb Your prayers and we will not allow Your enemies to disturb them. Because it is already known what happened and happens in Judaea. We shall keep good watch. And we shall be satisfied with Your word when it is not troublesome for You to give it to us. Accept in the meantime our gifts of hospitality.»

«I am Jesus and I do not reject anybody. So I will accept what you are offering Me to prove to you that I do not reject you. But if you want to love Me, from now on give to the poor people of the village or to those passing by what you would give Me. I need only peace and love.»

«We know that. We know everything. And we feel sure that we shall give You what You need, so as to make You exclaim: “The land that was to be for Me like Egypt, that is sorrow, was for Me, as for Joseph of Jacob, the land of peace and glory”.»

«If you love Me by accepting My word, I will say so.»

The citizens hand their gifts to the apostles and then withdraw, with the exception of Malachi and two more men who speak to Jesus in low voices. The children also stay, captured by the usual charm emanating from Jesus; they remain, turning deaf ears to their mothers who call them, and they only go away after Jesus has caressed and blessed them. Then, as garrulous as swallows, they run away, followed by the three men.


Notes

  1. qualifie de désert, en Jn 11, 54.
  2. est-il écrit, en Dt 33, 13-16.

Notes

  1. is called a desert in: John 11,54.
  2. It is written, in: Deuteronomy 33,13-16.