Los Escritos de Maria Valtorta

552. Préparatifs et accueils à Ephraïm.

552. Preparativos y recibimientos en Efraím.

552.1

« Maître, paix à toi, disent Pierre et Jacques, fils de Zébédée, qui reviennent à la maison, chargés de brocs remplis d’eau.

– Paix à vous ! D’où venez-vous ?

– Du torrent. Nous sommes allés chercher de l’eau et nous retournerons en prendre pour le ménage, puisque nous sommes au repos… Et il n’est pas juste que la vieille femme se fatigue pour nous. Elle est à côté, en train de faire du feu pour chauffer l’eau. Mon frère est parti ramasser du bois dans la forêt. Comme il ne pleut pas depuis quelque temps, il brûle comme de la bruyère, explique Jacques, fils de Zébédée.

– Oui. Mais le problème est que… il avait beau faire à peine jour, on nous a vus au torrent et dans la forêt. Dire que j’étais allé au torrent pour ne pas me rendre à la fontaine ! dit Pierre.

– Et pourquoi, Simon ?

– Parce que, à la fontaine, il y a toujours du monde ; les gens pouvaient nous reconnaître et accourir ici… »

Pendant qu’ils parlent, les deux fils d’Alphée, Judas et Thomas sont entrés dans le long corridor qui sépare en deux la maison, de sorte qu’eux aussi entendent les derniers mots de Pierre et la réponse de Jésus :

« Ce qui ne serait pas arrivé aux premières heures du jour serait certainement arrivé plus tard, demain tout au plus, puisque nous restons ici…

– Ici ? Mais… Je croyais que c’était seulement une escale…

– Ce n’est pas une simple escale. C’est un séjour. Nous ne partirons d’ici que pour revenir à Jérusalem, à la Pâque.

– Oh ! moi, j’avais cru que, quand tu parlais d’un pays de loups et de vautours, tu citais cette région, que tu voulais traverser, comme tu l’as déjà fait à d’autres reprises, pour te rendre dans d’autres contrées sans suivre les routes fréquentées par les juifs et les pharisiens… » dit Philippe en arrivant à son tour.

D’autres renchérissent :

« C’est ce que je croyais moi aussi.

– Vous avez mal compris. Ce n’est pas ici, le pays des loups et des vautours dont je parlais, bien que de vrais loups aient leurs tanières sur les monts, mais je ne parle pas des animaux…

– Oh ! cela, on l’avait compris ! s’écrie Judas, quelque peu ironique. Pour toi, qui t’appelles l’Agneau, il est clair que ce sont les hommes qui sont des loups. Nous ne sommes pas complètement idiots.

– Non. Vous ne l’êtes pas, si ce n’est pour ce que vous ne voulez pas comprendre, c’est-à-dire ce qui concerne ma nature et ma mission, ainsi que la peine que vous me causez en ne travaillant pas assidûment à vous préparer à l’avenir. C’est pour votre bien que je parle et que je vous instruis par mes actes et mes paroles. Mais vous rejetez ce qui trouble votre humanité : l’annonce de souffrances à venir et l’exigence de redoubler d’efforts contre

votre moi.

552.2

Ecoutez-moi, avant que des étrangers ne viennent se mêler à nous. Je vais vous diviser en deux groupes de cinq, et sous la conduite de votre chef de groupe, vous parcourrez les campagnes voisines, comme dans les premiers temps. Rappelez-vous tout ce que je vous ai dit alors et mettez-le en pratique. La seule exception, c’est que vous passerez en annonçant désormais la proximité du jour du Seigneur, même aux Samaritains, pour qu’ils soient préparés quand il viendra, et qu’il vous soit plus facile d’obtenir leur conversion au Dieu unique. Soyez pleins de charité et de prudence, exempts de préjugés. Vous voyez, et vous verrez davantage, que ce qui nous est refusé ailleurs nous est permis ici. Par conséquent, soyez bons avec les innocents qui paient pour les fautes de leurs pères. Pierre sera le chef de Jude, Thomas, Philippe et Matthieu. Jacques, fils d’Alphée, sera le chef d’André, Barthélemy, Simon le Zélote et Jacques, fils de Zébédée. Judas et Jean resteront avec moi. Il en sera ainsi à partir de demain. Aujourd’hui, nous nous reposerons en faisant ce qui nous prépare aux jours à venir. Nous passerons le sabbat tous unis. Faites en sorte, par conséquent, d’être rentrés ici avant le sabbat, pour repartir quand il sera passé. Ce sera le jour de l’amour entre nous, après avoir aimé le prochain dans le troupeau sorti du bercail paternel. Maintenant, que chacun de vous remplisse sa tâche. »

Il reste seul et se retire dans une pièce au fond du corridor.

La maison résonne de pas et des voix, bien que tous soient dans les pièces et qu’on ne voie personne en dehors de la petite vieille, qui traverse plusieurs fois le couloir pour vaquer à ses occupations, dont l’une est certainement le pain, car elle a les cheveux enfarinés et les mains couvertes de pâte.

552.3

Après quelque temps, Jésus sort et monte sur la terrasse de la maison. Il marche là-haut en méditant et en jetant parfois un coup d’œil sur ce qui l’entoure.

Il est rejoint par Pierre et Judas qui, visiblement, ne sont pas très gais. Pour Pierre, c’est probablement une peine de se séparer de Jésus. Sûrement c’en est une pour Judas, de rester sans pouvoir aller se mettre en vue dans les villes. Il est certain qu’ils sont très dépités quand ils montent sur la terrasse.

« Venez ici : admirez quel beau panorama on voit d’ici ! »

Et Jésus montre l’horizon aux aspects variés. Au nord-ouest, des monts élevés, boisés, qui s’allongent comme une épine dorsale du nord au sud. L’un d’eux, en arrière d’Ephraïm, est un véritable géant vert qui dépasse les autres. Au nord-est et au sud-est, des collines plus douces ondulent. Le village se trouve dans une cuvette verdoyante avec des fonds lointains, sans relief entre les deux chaînes, l’une plus haute, l’autre plus basse, qui descendent du centre de la région vers la plaine du Jourdain. Par une échancrure entre les monts les moins élevés, on entrevoit cette plaine émeraude, au-delà de laquelle coule le Jourdain bleu. Au cœur du printemps, ce doit être un endroit magnifique, entièrement vert et fertile. Pour le moment, les vignes et les vergers interrompent par leur couleur sombre la verdure des champs de blé, où les tiges tendres sortent des sillons, et celle des pâturages nourris par un sol fertile.

Si l’apôtre Jean qualifie de désert[1] les terres qui se trouvent au-delà d’Ephraïm, c’est la preuve que le désert de Judée était bien doux, du moins dans cette région. C’était plutôt un désert uniquement parce qu’il ne s’y trouvait pas de villages : il était entièrement occupé par des bois et des pâturages parcourus de joyeux petits torrents. Il était bien différent des terres qui avoisinent la mer Morte : celles-ci peuvent à juste titre être appelées “ désert ” en raison de leur aridité, de l’absence de végétation, si on excepte les touffes de plantes basses, épineuses, tordues, couvertes de sel, qui poussent entre les rochers et les sables salés. Mais ce doux désert qui se trouve au-delà d’Ephraïm sur d’assez longs espaces se pare de vignes, d’oliviers et de vergers, et actuellement sourient au soleil les amandiers épars çà et là avec leurs touffes d’un blanc rosé, sur les pentes qui seront bientôt couvertes par les festons des vignes d’où sort une nouvelle frondaison.

« Je pourrais presque croire que je suis dans ma ville ! lance Judas.

– Cela ressemble aussi à Yutta, avec la différence que le torrent s’y trouve en contrebas et la ville plus haut. Ici, au contraire, le village semble être situé dans une vaste cuve avec le fleuve au milieu. C’est un pays de riches vignobles ! Il doit être très beau et très bon, pour leurs propriétaires, de posséder ces terres, constate Pierre.

– “ Que son pays soit béni par le Seigneur avec les fruits du ciel et les rosées, avec les sources qui jaillissent de l’abîme, avec les fruits que font pousser le soleil et la lune, ceux des cimes de ses montagnes antiques, ceux des collines éternelles et avec les moissons abondantes des blés ”, est-il écrit[2]. Et c’est sur ces paroles du Pentateuque qu’ils fondent leur orgueilleux entêtement à se croire supérieurs. C’est ainsi. Même la parole de Dieu et les dons de Dieu, s’ils tombent sur des cœurs pris par l’orgueil, deviennent une cause de ruine, non par eux-mêmes, mais à cause de la vanité qui altère leur substance bonne, dit Jésus.

– Bien sûr. Et, du juste Joseph, ils n’ont gardé que la fureur du taureau et le cou de rhinocéros. Je n’aime pas rester ici.

552.4

Pourquoi ne me laisses-tu pas partir avec les autres ? se lamente Judas.

– Tu n’aimes donc pas rester avec moi ? demande Jésus, qui cesse d’admirer le paysage et se tourne pour dévisager Judas.

– Avec toi, si, mais pas avec les habitants d’Ephraïm.

– La belle raison ! Et nous, alors, qui parcourrons la Samarie ou la Décapole — nous ne pourrons aller que dans ces régions dans le temps prescrit d’un sabbat au sabbat suivant —, nous nous trouverons peut-être parmi des saints ? décoche Pierre en guise de reproche à Judas, qui ne répond rien.

– Que t’importe de qui tu es voisin si tu sais tout aimer à travers moi ? Aime-moi dans le prochain et tout endroit sera pareil pour toi » dit calmement Jésus.

Judas ne répond pas non plus à Jésus. Pierre gémit :

« Et dire que, moi, je dois partir… Je resterais si volontiers ici ! D’autant plus… pour ce que je sais faire ! Choisis au moins pour chef Philippe ou ton frère, Maître. Moi… quand il s’agit de commander : “ faisons ceci, allons à cet endroit ”, je sais encore. Mais si je dois parler !… Je gâterai tout.

– L’obéissance te permettra de tout mener à bien. Ce que tu feras me plaira.

– Dans ce cas… si cela te plaît, cela plaît à moi aussi. Il me suffit de te faire plaisir.

552.5

Mais voilà ! Je l’avais bien dit ! La moitié de la ville arrive… Regarde ! Le chef de la synagogue… les notables… leurs femmes… les enfants et le peuple !

– Allons à leur rencontre » ordonne Jésus.

Il se hâte de descendre par l’escalier en hélant les autres apôtres pour qu’ils sortent avec lui de la maison.

Les habitants d’Ephraïm s’avancent en montrant les signes de la plus grande déférence et, après les salutations de règle, un homme, peut-être le chef de la synagogue, prend la parole au nom de tous :

« Béni soit le Très-Haut pour cette journée, et béni soit son Prophète, qui est venu à nous parce qu’il aime chacun au nom du Dieu Très-Haut. Béni sois-tu, Maître et Seigneur, qui t’es souvenu de notre cœur et de nos paroles, et qui es venu te reposer parmi nous. Nous t’ouvrons nos cœurs et nos maisons en demandant ta parole pour notre salut. Béni soit ce jour car, par lui, l’homme qui sait l’accueillir avec un esprit droit verra le désert fructifier.

– Tu as bien parlé, Malachie. L’homme qui sait accueillir avec un esprit droit Celui qui vient au nom de Dieu, verra fructifier son propre désert et devenir domestiques les arbres robustes, mais sauvages qui s’y trouvent. Je resterai parmi vous. Et vous viendrez à moi, en bons amis. Quant à mes apôtres, ils porteront ma parole à ceux qui savent l’accueillir.

– Ce n’est pas toi qui nous enseigneras, Maître ? demande Malachie, l’air un peu déçu.

– Je suis venu ici me recueillir et prier, pour me préparer aux grands événements à venir. Vous déplaît-il que j’aie choisi votre village pour me reposer ?

– Oh non ! Te voir prier, ce sera déjà nous rendre sages. Merci de nous avoir choisis pour cela. Nous ne troublerons pas ta prière et nous ne permettrons pas que tu sois dérangé par tes ennemis. Car on sait déjà ce qui est arrivé et ce qui arrive encore en Judée. Nous ferons bonne garde. Et nous nous contenterons de l’une de tes paroles quand il te sera facile de la donner. Accepte, en attendant, ces dons de l’hospitalité.

– Je suis Jésus, et je ne repousse personne. J’accepte donc ce que vous m’offrez pour vous montrer que je ne vous repousse pas. Mais si vous voulez m’aimer, remettez désormais aux pauvres du village ou aux gens de passage, ce que vous me donneriez, à moi. Je n’ai besoin que de paix et d’amour.

– Nous le savons. Nous savons tout. Et nous comptons te donner ce dont tu as besoin au point de te faire t’écrier : “ La terre qui devait être pour moi l’Egypte, c’est-à-dire la douleur, a été pour moi, comme pour Joseph, fils de Jacob, une terre de paix et de gloire. ”

– Si vous m’aimez, en acceptant ma parole, c’est ainsi que je parlerai. »

Les habitants remettent leurs offrandes aux apôtres et se retirent, hormis Malachie et deux autres qui parlent à voix basse à Jésus.

Il reste aussi les enfants, pris par la fascination habituelle que Jésus exerce sur les plus petits. Ils restent, sourds à la voix de leurs mères qui les appellent, et ils ne s’en vont pas tant que Jésus ne les a pas caressés et bénis. Alors, gazouillant comme des hirondelles, ils s’envolent, suivis par les trois hommes.

552.1

«Maestro, la paz a ti» dicen Pedro y Santiago de Zebedeo, que vuelven a casa cargados de ánforas llenas de agua.

«La paz a vosotros. ¿De dónde venís?».

«Del torrente. Hemos cogido el agua y todavía traeremos más, para asearnos. Dado que hacemos un alto en el camino… Y no es justo que la anciana se fatigue por nosotros. Está allí haciendo una hoguera para calentar el agua. Mi hermano ha ido al bosque por leña. No llueve desde hace tiempo y arde como si fuera brezo» explica Santiago de Zebedeo.

«La cosa es que, a pesar de que acabara de despuntar el día, nos han visto en el torrente y también en el bosque. Y pensar que yo había ido al torrente por no ir a la fuente…» dice Pedro.

«¿Y por qué, Simón de Jonás?».

«Porque en la fuente siempre hay gente, y podían reconocernos y venir en seguida aquí…».

Mientras hablan, han entrado en el largo pasillo que divide la casa los dos hijos de Alfeo, Judas de Keriot y Tomás. Por tanto, también ellos oyen las últimas palabras de Pedro y la respuesta de Jesús: «Lo que no hubiera sucedido en las primeras horas de hoy, hubiera sucedido más tarde, mañana como mucho, porque nos quedamos aquí…».

«¿Aquí? Yo creía que íbamos a hacer sólo un alto en el camino…» dicen varios.

«No es una pausa de descanso. Es la pausa. De aquí no nos marcharemos sino para volver a Jerusalén para la Pascua».

«Pues yo había creído que cuando hablaste de tierra de lobos y matarifes te estabas refiriendo a esta región por la que querías pasar, como hiciste otras veces, para ir a otros lugares sin recorrer los caminos más transitados por judíos y fariseos…» dice Felipe, que ha llegado en ese momento; y otros dicen: «Yo también creía lo mis­mo».

«Habéis entendido mal. No es ésta la tierra de lobos y matarifes, a pesar de que en sus montes tengan guarida los verdaderos lobos. No hablo de los lobos animales…».

«¡Eso lo habíamos entendido!» exclama Judas de Keriot con buena carga de ironía. «Para ti que te llamas Cordero se comprende que son lobos los hombres. No somos necios del todo».

«No. No sois necios sino en aquello que no queréis comprender. O sea, sobre mi naturaleza y misión y sobre el dolor que me causáis no trabajando asiduamente en prepararos para el futuro. Por bien vuestro os hablo y os enseño con obras y palabras. Pero vosotros rechazáis aquello que disturba a vuestra humanidad con presagios de dolor o con solicitud de esfuerzos contra vuestro yo.

552.2

Escuchad antes de que haya extraños. Os voy a dividir en dos grupos de cinco. Iréis, bajo la guía del que esté a la cabeza de cada grupo, por las tierras cercanas, como en los primeros tiempos en que os enviaba. Recordad todo lo que dije entonces y ponedlo en práctica. La única salvedad es que ahora pasaréis anunciando como próximo el día del Señor, a los samaritanos también, para que estén preparados cuando ese día llegue y sea más fácil para vosotros el convertirlos al único Dios. Id llenos de caridad y prudencia, sin prevenciones. Ya veis —y más que veréis— que lo que se nos niega en otros lugares aquí se nos concede. Por tanto, sed buenos con estos que expían, inocentes, las culpas de sus antepasados. Pedro guiará el grupo de Judas de Alfeo, Tomás, Felipe y Mateo; Santiago de Alfeo, el de Andrés, Bartolomé, Simón Zelote y Santiago de Zebedeo. Judas de Keriot y Juan se quedan conmigo. Esto a partir de mañana. Hoy vamos a descansar, haciendo los preparativos para los próximos días. El sábado lo pasaremos juntos. Haced, pues, las cosas de forma que estéis aquí antes del sábado, para volver a salir una vez transcurrido éste, que será el día del amor entre nosotros después de haber amado al prójimo en el rebaño que salió del redil paterno[1]. Ahora, cada uno a su tarea».

Se queda solo y se retira a una habitación que está al final del pasillo.

Rumor de pasos y voces llena la casa, aunque todos estén en las habitaciones y no se vea a ninguno, aparte de la ancianita, que una y otra vez cruza el pasillo ocupándose de sus tareas, de las cuales una, sin duda, es el pan, porque tiene harina en el pelo, y las manos cubiertas de masa.

552.3

Jesús sale un poco después y sube a la terraza de la casa. Pasea arriba meditando y mira de vez en cuando a lo que le rodea.

Se acercan a Él Pedro y Judas de Keriot; no muy alegres, verdaderamente. Quizás a Pedro le apena el separarse de Jesús. Quizás a Judas Iscariote le apena el no poder hacerlo y no poder ir a llamar la atención por las ciudades. Lo cierto es que están muy serios cuando suben a la terraza.

«Venid. Mirad qué bonito panorama se ve desde aquí». Y señala al horizonte variopinto. Al noroeste, montes altos, boscosos, que se alargan como una espina dorsal orientados de Norte a Sur (uno, detrás de Efraím, es verdaderamente un gigante verde que domina sobre los otros). Al nordeste y al sureste, ondulantes collados más suaves. El pueblo está en una cuenca verde con horizontes lejanos —poco ondulados, entre las dos cadenas: la más alta y la más baja— que desde el centro de la región descienden hacia la llanura jordánica. A través de un corte entre los montes más bajos, se vislumbra esa llanura verde en cuyo extremo está el Jordán azul. En plena primavera debe ser éste un lugar hermosísimo, todo verde y fértil. Por ahora los viñedos y huertos de árboles frutales interrumpen con su oscuro color el verde de los campos sembrados de cereales (que ya echan sus tiernos tallos afuera de la tierra) y de los pastos nutridos con este suelo feraz.

Si Juan llama desierto[2] a eso que está tras Efraím, señal es de que bien suave era el desierto de Judea, al menos en esa zona —o hay que decir al menos que era desierto sólo por carecer de lugares habitados—, llena de bosques y pastos entre alegres torrentillos, bien distinta de las tierras de la zona del Mar Muerto, que con preciso nombre ya pueden ser llamadas desierto, porque son áridas y carecen de vegetación, si se exceptúan las matas bajas, espinosas, retorcidas, salpicadas de sal, de las pocas plantas desérticas nacidas entre los pedruscos diseminados y las arenas cargadas de sales. Pero este dulce desierto que está allende Efraím se decora, todavía en un largo espacio de terreno, con vides, olivos y árboles frutales; y ahora los almendros sonríen bajo el sol, esparcidos acá o allá y formando matas blanco-rosas en las laderas que pronto estarán cubiertas de los festones de las vides abiertas para nuevas frondas.

«Parece casi como estar en mi ciudad» dice Judas.

«También asemeja a Yuttá. Lo único es que allí el torrente está abajo y la ciudad arriba. Aquí, por el contrario, el pueblo parece estar dentro de una vasta concha con el río en el centro. ¡Es un pueblo rico de vid! Debe ser muy hermoso, y muy bueno, para los dueños, tener estas tierras» observa Pedro.

«“Bendiga el Señor su tierra con los frutos del cielo y el rocío, con los manantiales que surgen de las profundidades, con los frutos producidos por el Sol y la Luna, con los frutos de las cimas de sus antiguos montes, con los frutos de sus eternos collados y las mieses de la abundancia de la tierra” está escrito[3]. Y en estas palabras del Pentateuco basan su orgullosa obstinación en creerse superiores. Así es. Hasta la palabra de Dios y los dones de Dios, si caen en corazones soberbios, vienen a ser causa de ruina. No por sí, sino por la soberbia que altera su savia buena» dice Jesús.

«Y ellos del justo José han conservado sólo la furia del toro y la cerviz del rinoceronte.

552.4

No me gusta estar aquí. ¿Por qué no me dejas ir con los otros?» dice Judas Iscariote.

«¿No te gusta estar conmigo?» pregunta Jesús dejando de observar el paisaje y volviéndose para observar a Judas.

«Contigo sí, pero no con los de Efraím».

«¡Bonita razón! Y nosotros, entonces, que vamos a ir por Samaria o por la Decápolis —porque en el tiempo prescrito de sábado a sábado no podremos ir a otro lugar— vamos a ir, acaso, con santos?» dice Pedro reprendiendo a Judas, que no responde.

«¿Qué te importa quién tienes a tu lado si sabes amar todo a través de mí? Ámame en el prójimo y todos los lugares te serán iguales» dice tranquilo Jesús.

Judas tampoco le responde a Él.

«Y pensar que yo me tengo que marchar… ¡Con mucho gusto me quedaría aquí! Total… ¡para lo que sé hacer! Pon, al menos, al frente a Felipe o a tu hermano, Maestro. Yo… mientras se trate de decir: vamos a hacer esto, vamos a aquel sitio… bueno, todavía. ¡Pero si tengo que hablar!… Lo estropearé todo».

«La obediencia te hará hacer bien todo. Lo que hagas me gustará».

«Entonces… si te gusta a ti, me gusta a mí. Me basta con contentarte.

552.5

Pero… ¡Ah, ya lo había dicho! ¡Ahí viene media ciudad!… ¡Mira! El arquisinagogo… los notables… sus mujeres… los niños y la gente!…».

«Vamos a bajar a su encuentro» ordena Jesús, y se apresura a bajar la escalera mientras da una voz a los otros apóstoles para que salgan con Él fuera de casa.

Los habitantes de Efraím se acercan con señales de la más viva deferencia. Después de los saludos de rigor, uno, quizás el arquisinagogo, habla por todos: «Bendito sea el Altísimo por este día, y bendito sea su Profeta que ha venido a nosotros porque ama a todos los hombres en nombre del Dios altísimo. Bendito seas Tú, Maestro y Señor, que te has acordado de nuestro corazón y de nuestras palabras y has venido a descansar en medio de nosotros. Te abrimos corazón y casas, pidiendo tu palabra para nuestra salud. Bendito sea este día porque por él el que sepa acogerle con recto espíritu verá fructificar el desierto».

«Bien has hablado, Malaquías. El que sepa acoger con recto espíritu al que ha venido en nombre de Dios verá fructificar su desierto y convertirse en domésticas las plantas, fuertes pero agrestes, que en él hay. Yo estaré en medio de vosotros. Y vosotros vendréis a mí. Como buenos amigos. Y éstos llevarán mi palabra a los que la sepan acoger».

«¿No vas a enseñar Tú, Maestro?» pregunta un poco desilusionado Malaquías.

«He venido aquí para recogerme y orar. Para prepararme a las grandes cosas que van a suceder. ¿No os agrada el que haya elegido vuestro lugar para mi sosiego?».

«¡Sí! Verte orar será ya hacernos sabios. Gracias por habernos elegido para esto. No turbaremos tus oraciones ni permitiremos que sean turbadas por tus enemigos. Porque ya se sabe lo que ha sucedido y sucede en Judea. Haremos buena guardia. Y nos contentaremos con una palabra tuya cuando buenamente puedas decirla. Entretanto, acepta los dones de la hospitalidad».

«Soy Jesús y no rechazo a nadie. Por tanto, acepto lo que me ofrecéis para mostraros que no os rechazo. Pero si queréis amarme dad de ahora en adelante lo que me daríais a mí a los pobres del pueblo o a los que estén de paso. Yo sólo necesito paz y amor».

«Lo sabemos. Todo lo sabemos. Y esperamos darte eso, tanto como para hacerte exclamar: “La tierra que habría debido ser para mí Egipto, o sea, dolor, ha sido, como para José de Jacob, tierra de paz y gloria”».

«Si me amáis aceptando mi palabra, lo diré».

Los habitantes de Efraím pasan sus dones a los apóstoles y luego se retiran, menos Malaquías y otros dos que le dicen algo en voz baja a Jesús.

Y se quedan los niños, cautivados por el hechizo habitual que Jesús emana hacia los niños; se quedan, sordos a las voces de sus madres, que los llaman, y no se marchan hasta que Jesús no los ha acariciado y bendecido. Entonces, gárrulos como golondrinas, cual golondrinas que baten las alas para alzar el vuelo, se echan a correr. Tras ellos se marchan también los tres hombres.


Notes

  1. qualifie de désert, en Jn 11, 54.
  2. est-il écrit, en Dt 33, 13-16.

Notas

  1. rebaño que salió del redil paterno es una de las expresiones que en la obra valtortiana recuerdan frecuentemente el cisma de los samaritanos, quienes, por ello, resultaban hostiles a los judíos. Valga como referencia 1 Reyes 12-13; 2 Reyes 17.
  2. llama desierto en Juan 11, 54.
  3. está escrito, en Deuteronomio 33, 13-16.