Os Escritos de Maria Valtorta

112. Judas surpris à Jéricho.

112. Judas Iscariotes surpreendido em Jericó.

112.1

La place du marché de Jéricho, avec ses arbres et les cris des vendeurs. Dans un coin, le gabelou Zachée occupé à ses… extorsions légales et illégales. Il doit aussi acheter et vendre des objets de valeur, car je le vois peser et expertiser des colliers et autres bijoux de métal précieux. Je ne sais si on les lui a remis à cause de quelque impossibilité de payer les taxes en espèces, ou si on les a vendus pour d’autres besoins.

C’est maintenant le tour d’une femme, élancée, toute revêtue d’un manteau de couleur entre rouille et gris-brun. Son visage est couvert d’un voile très fin de soie jaunâtre qui ne permet pas de l’identifier. On ne se rend compte que de la sveltesse du corps, qu’on devine malgré cet accoutrement de toile bise qui l’enveloppe. Elle doit être jeune, du moins à en juger par le peu qu’on en voit : une main qui sort un moment du manteau et présente un bracelet d’or, et des pieds chaussés de sandales pas tellement simples, mais déjà pourvues d’une empeigne et d’un entrelacement de courroies qui laissent voir des orteils lisses et jeunes, et une partie de la cheville fine et très blanche. Elle tend son bracelet sans mot dire, reçoit l’argent sans discuter et se retourne pour s’en aller.

Je m’aperçois maintenant que, derrière elle, Judas l’observe attentivement et, au moment où elle s’en va, il lui dit quelque chose que je ne comprends pas bien. Mais elle, comme si elle était muette, ne répond pas et s’éloigne vivement ainsi fagotée.

Judas interroge Zachée :

« Qui est-elle ?

– Je ne demande pas leur nom à mes clients, surtout quand ils sont gentils comme celle-là.

– Jeune, n’est-ce pas ?

– On le dirait.

– Mais est-elle juive ?

– Qui peut le savoir ? ! On trouve de l’or jaune dans tous les pays.

– Fais-moi voir ce bracelet.

– Tu veux l’acheter ?

– Non.

– Alors, pas question. Qu’est-ce que tu crois ? Qu’on va parler à sa place ?

– Je voulais voir si je pouvais deviner qui elle est …

– Cela t’inquiète tellement ? Es-tu nécromancien pour le deviner ou chien policier que conduit son flair ? Va, sois tranquille. Ainsi attifée, soit elle est honnête et malheureuse, soit elle est lépreuse. Donc… pas question.

– Je n’ai pas envie de femme, répond Judas d’un air méprisant.

– Possible… mais avec ce visage, j’y crois peu. C’est bien. Si tu ne veux rien d’autre, cède la place. J’ai d’autres clients à servir. »

Contrarié, Judas s’éloigne et demande à un marchand de pain et à un marchand de fruits s’ils connaissent la femme qui vient de leur acheter du pain et des pommes, et s’ils savent où elle habite. Mais ils l’ignorent. Ils répondent :

« Elle vient depuis quelque temps, tous les deux ou trois jours. Mais d’où elle est, nous ne le savons pas.

– Mais comment parle-t-elle ? » insiste Judas.

Les deux hommes rient et l’un répond :

« Avec la langue. »

Judas les injurie et s’en va…

112.2

pour tomber juste au milieu du groupe de Jésus et de ses disciples qui viennent acheter du pain et de quoi le garnir pour leur repas du jour. La surprise est réciproque… et guère enthousiaste. Jésus se contente de lui dire : « Tu es ici ? » et pendant que Judas bredouille quelque chose, Pierre éclate de rire bruyamment :

« Eh bien, je suis aveugle et incrédule : je ne vois pas les vignes et je ne crois pas au miracle.

– Mais que dis-tu ? demandent deux ou trois disciples.

– Je dis la vérité. Ici, il n’y a pas de vignes. Et je ne puis croire que Judas ici, dans cette poussière, fasse la vendange par le seul fait qu’il est disciple du Rabbi.

– La vendange est finie depuis quelque temps, répond sèchement Judas.

– Et Kérioth est bien loin d’ici, achève Pierre.

– Tu m’attaques tout à coup. Tu m’en veux.

– Non. Je suis moins niais que tu ne le souhaiterais.

– Assez ! » interrompt Jésus.

Mais il est sévère. Il se tourne vers Judas :

« Je ne pensais pas te voir ici. Je te croyais plutôt à Jérusalem pour la fête des Tentes.

– J’y vais demain. J’étais ici pour attendre un ami de la famille qui…

– Je t’en prie : cela suffit.

– Tu ne me crois pas, Maître ? Je te jure que moi…

– Je ne t’ai rien demandé et je te prie de ne rien me dire. Tu es ici. Ça suffit. Comptes-tu venir avec nous ou as-tu encore des affaires à régler ? Réponds simplement.

– Non… j’ai fini, d’autant plus que mon ami n’arrive pas et je vais pour la fête à Jérusalem. Et toi, où vas-tu ?

– A Jérusalem.

– Aujourd’hui même ?

– Ce soir, je serai à Béthanie.

– Chez Lazare ?

– Chez Lazare.

– Dans ce cas, j’y vais moi aussi.

– Oui, tu viens jusqu’à Béthanie. Ensuite André, accompagné de Jacques, fils de Zébédée, et de Thomas iront à Get Semni faire les préparatifs et nous attendre tous, et toi, tu iras avec eux. »

Jésus martèle tellement ces mots que Judas ne réagit pas.

« Et nous ? demande Pierre.

– Toi, avec mes cousins et Matthieu, vous irez où je vous enverrai pour revenir le soir. Jean, Barthélemy, Simon et Philippe resteront avec moi, c’est-à-dire qu’ils iront à Béthanie annoncer que le Rabbi est venu et leur parlera à la neuvième heure. »

112.3

Ils avancent vite au milieu des champs dénudés. Il y a de l’orage, pas dans le ciel qui est serein, mais dans les cœurs. Tous s’en rendent compte et marchent en silence.

Par cette route de Jéricho à Béthanie, la maison de Lazare, où ils arrivent, est l’une des premières du village. Jésus congédie le groupe qui doit aller à Jérusalem, puis l’autre qu’il envoie vers Bethléem en disant :

« Allez-y sans inquiétude. Vous trouverez à mi-chemin Isaac, Elie et les autres. Dites-leur que je serai à Jérusalem pour plusieurs jours et que je les attends pour les bénir. »

En attendant, Simon a sonné à la grille et s’est fait ouvrir. Les serviteurs vont prévenir et Lazare accourt. Judas, qui s’était déjà éloigné de quelques mètres, revient en arrière et dit à Jésus, en guise d’excuse :

« Je t’ai déplu, Maître. Je l’ai compris. Pardonne-moi », mais tout en le disant, il jette un coup œil furtif par la porte ouverte, du côté du jardin et de la maison.

« Oui. Ça va bien. Va, va. Ne fais pas attendre tes compagnons. »

Judas n’a plus qu’à s’en aller. Pierre murmure :

« Il espérait qu’il y aurait un changement d’ordre.

– Cela, jamais, Pierre. Je sais ce que je fais. Mais toi, sois gentil pour cet homme-là…

– J’essaierai. Mais je ne te promets rien… Adieu, Maître. Viens, Matthieu, et vous deux aussi. Dépêchons-nous.

– Que ma paix soit toujours avec vous. »

112.4

Jésus entre avec les quatre disciples qui sont restés et, après avoir embrassé Lazare, il lui présente Jean, Philippe et Barthélemy, puis il les congédie et reste seul avec Lazare.

Ils se dirigent vers la maison. Cette fois, sous le beau portique, il y a une femme. C’est Marthe. Assez grande, mais moins que sa sœur, brune et mate alors que l’autre est blonde et rose, c’est une belle jeune fille, aux formes harmonieuses. Ses cheveux sont couleur de jais, au-dessus d’un front légèrement brun et lisse. Ses yeux, qui respirent la douceur, sont noirs, grands, veloutés, encadrés par des cils foncés. Le nez est légèrement aquilin et la bouche vermeille tranche sur la couleur brune des joues. Elle sourit en montrant de belles dents très blanches.

Son habit de laine est bleu foncé avec des galons rouges et vert foncé au cou et au bout des manches larges, qui s’arrêtent au coude et d’où sortent d’autres manches d’un lin très fin et blanc, serrées au poignet par un petit cordon qui les plisse. En haut de la poitrine aussi, à la base du cou, ressort cette chemisette très fine et blanche que serre un cordon. Sa ceinture est une écharpe bleue, rouge et verte, faite d’une étoffe très fine qui serre le haut des hanches et retombe, avec un nœud de franges, du côté gauche. C’est un vêtement riche et chaste.

« J’ai une sœur, Maître. La voilà : c’est Marthe. Elle est bonne et pieuse. Elle fait le réconfort et l’honneur de la famille, ainsi que la joie du pauvre Lazare. Auparavant, elle était ma première et unique joie. Maintenant, elle est la seconde, car la première, c’est toi. »

Marthe se prosterne à terre et baise le bord du vêtement de Jésus.

« Paix à cette excellente sœur et à cette femme chaste. Relève-toi. »

Marthe se lève et entre dans la maison avec Jésus et Lazare. Puis elle s’excuse de s’absenter pour les besoins de la maison.

« Elle est ma paix… », murmure Lazare, en scrutant Jésus des yeux. Mais Jésus ne semble pas s’en apercevoir.

112.5

Lazare demande :

« Et Jonas ?

– Il est mort.

– Mort ? Dans ce cas…

– Je l’ai eu à la fin de sa vie. Mais il est mort libre et heureux, chez moi à Nazareth, entre ma Mère et moi.

– Doras l’a usé avant de te le donner !

– Il est mort de fatigue, oui, mais aussi sous les coups qu’il a reçus.

– C’est un démon, et il te hait. Cette hyène déteste le monde entier… Il ne t’a pas dit qu’il te hait… ?

– Il me l’a dit.

– Méfie-toi de lui, Jésus. Il est capable de tout. Seigneur… que t’a dit Doras ? Ne t’a-t-il pas conseillé de me fuir ? Ne t’a-t-il pas montré le pauvre Lazare sous un jour ignominieux ?

– Je crois que tu me connais suffisamment pour comprendre que je juge par moi-même et avec justice. Quand j’aime, j’aime sans me demander si cet amour peut me servir ou me desservir aux yeux du monde.

– Mais cet homme est féroce et atroce quand il blesse et tâche de nuire… Il m’a tourmenté encore ces jours passés. Il est venu ici et m’a dit… Ah ! Alors que j’ai déjà tant de soucis ! Pourquoi vouloir t’enlever à moi, toi aussi ?

– Je suis le réconfort des tourmentés et le compagnon des abandonnés. C’est pour cela aussi que je suis venu à toi.

– Oh ! Alors tu sais ?… Ah, ma honte !

– Non. Pourquoi ta honte ? Je sais. Eh quoi ? Prononcerai-je l’anathème sur toi qui souffres ? Je suis miséricorde, paix, pardon, amour pour tous ; et que sera-ce pour les innocents ? Tu n’es pas responsable du péché qui te fait souffrir. Devrais-je m’acharner sur toi, alors que j’ai pitié d’elle aussi ?…

– Tu l’as vue ?

– Je l’ai vue. Ne pleure pas. »

Mais Lazare a laissé retomber sa tête sur ses bras croisés sur la table. Il pleure et sanglote douloureusement.

Marthe s’avance et regarde. Jésus lui fait signe de garder le silence. Elle s’éloigne alors avec des larmes qui coulent silencieusement. Lazare se calme peu à peu et a honte de sa faiblesse. Jésus le réconforte et, comme son ami désire rester seul un instant, il sort dans le jardin et se promène dans les parterres où quelques roses pourpres résistent encore.

112.6

Marthe le rejoint peu après.

« Maître… Lazare t’a parlé ?

– Oui, Marthe.

– Lazare n’a plus de paix depuis qu’il sait que tu sais et que tu l’as vue…

– Comment le sait-il ?

– D’abord cet homme qui était avec toi et qui prétend être ton disciple : cet homme jeune, grand, brun et sans barbe… puis Doras. Ce dernier nous a fustigés de son mépris, et l’autre a seulement dit que vous l’aviez vue sur le lac… avec ses amants…

– Mais ne pleurez pas pour cela ! Croyez-vous que j’ignorais votre blessure ? Je la connaissais déjà quand j’étais auprès du Père… Ne te laisse pas abattre, Marthe. Relève ton cœur et ton front.

– Prie pour elle, Maître. Moi, je prie… mais je n’arrive pas à pardonner complètement, et peut-être l’Eternel repousse-t-il ma prière.

– Tu as raison : il faut pardonner pour être pardonné et écouté. Je prie déjà pour elle. Mais donne-moi ton pardon et celui de Lazare. Toi, par ta fraternelle bonté, tu peux parler et obtenir encore plus que moi. Sa blessure est trop ouverte et brûlante pour que même ma main l’effleure. Toi, tu peux le faire. Donnez-moi votre pardon plénier, saint et, moi, j’agirai…

– Pardonner… Nous ne le pourrons pas. Notre mère est morte de douleur à cause de sa mauvaise conduite… et ce n’était encore que peu de chose au regard de sa conduite actuelle. Je vois les tortures de notre mère… elles sont toujours présentes à mon esprit. Et je vois ce que souffre Lazare.

– C’est une malade, Marthe, une folle. Pardonnez-lui.

– Elle est possédée du démon, Maître.

– Qu’est-ce que la possession diabolique, sinon une maladie de l’âme contaminée par Satan, dénaturée au point d’en faire un être spirituel diabolique ? Comment expliquer autrement certaines perversions humaines ? Ces perversions rendent l’homme pire que les fauves pour ce qui est de la férocité, plus libidineux que les singes quant à la luxure, et ainsi de suite, pour en faire un être hybride où se fondent l’homme, l’animal et le démon. Voilà l’explication de ce qui étonne comme une monstruosité qui passe pour inexplicable chez tant de personnes. Ne pleure pas. Pardonne. Moi, je vois. C’est que j’ai une vue qui dépasse celle de l’œil et du cœur : j’ai la vue de Dieu. Je vois. Je te le dis : pardonne parce qu’elle est malade.

– Guéris-la, alors !

– Je la guérirai. Aie foi. Je te donnerai cette joie. Mais toi, pardonne et dis à Lazare de pardonner lui aussi. Pardonne. Aime-la encore. Rapproche-toi d’elle. Parle-lui comme si elle était comme toi. Parle-lui de moi…

– Comment veux-tu qu’elle te comprenne, toi qui es le Saint ?

– Elle paraîtra ne pas comprendre, mais déjà mon seul nom est salut. Fais qu’elle pense à moi et dise mon nom. Ah ! Satan s’enfuit quand la pensée de mon nom arrive dans un cœur. Souris, Marthe, à cette espérance. Regarde cette rose. La pluie des jours derniers l’avait abîmée, mais regarde : le soleil d’aujourd’hui l’a épanouie, et elle est encore plus belle car les gouttes de pluie qui restent entre ses pétales lui créent une parure de diamants. Il en sera ainsi de votre maison… Larmes et douleur maintenant, puis… joie et gloire. Va. Parles-en à Lazare, pendant que moi, dans la paix de ton jardin, je prie le Père pour Marie et pour vous… »

Tout se termine ainsi.

112.1

A praça da feira de Jericó, com suas árvores e o vozerio dos vendedores. A um canto está Zaqueu, o cobrador de impostos, atento às suas… extorsões legais e ilegais. Deve fazer também um pouco de compra e venda de coisas preciosas, porque vejo que pesa e avalia joias e objetos de metais nobres, não sei se dados em lugar de moedas, por não poderem pagar as impostos de outro modo, ou se são vendidos por outras necessidades.

Agora é a vez de uma delgada mulher, toda coberta com um grande manto, de uma cor entre a ferrugem e o cinzento. Ela está com o rosto também coberto por um véu de linho muito espesso e amarelado, que não permite que se lhe vejam as feições. Não se nota mais do que a esbelteza do corpo, que assim se mostra também, não obstante aquele manto acinzentado que a envolve. Deve ser jovem, pelo menos a julgar do mínimo que se vê, ou seja, uma mão que, por um momento, sai de sob o manto, e deixa ver um bracelete de ouro, e pelos pés calçados de sandálias, não muito simples, mas guarnecidas com couro e com um trançado de correias, através do qual só se veem os dedos, lisos e juvenis, e um pouco dos tornozelos finos e muito brancos. Ela estende seu bracelete sem dizer nada, recebe o dinheiro sem fazer objeções, e se vira para ir embora.

Nesse momento, eu percebo que, às suas costas está Iscariotes, que a observa atentamente, e, quando ela está para ir, lhe diz uma palavra que eu não consigo entender bem. Mas ela, como se fôsse muda, não responde, e vai-se, apressada, com seu fardo de panos.

Judas pergunta a Zaqueu:

– Quem é ela?

– Eu não pergunto o nome dos meus clientes, especialmente quando são como esta mulher.

– É jovem, não é?

– Parece.

– Mas é judia?

– Quem sabe?! O ouro é amarelo em toda parte.

– Deixa-me ver aquele bracelete.

– Tu o queres comprar?

– Não.

– Então, nada feito. Que é que estás pensando? Achas que seja capaz de falar por ela?

– Queria ver se chegava a entender quem era…

– Isto te interessa tanto? Serás um necromante para adivinhar, ou um cão sabujo para farejar? Deixa disso, e sossega! Se é assim, ou ela é honesta e infeliz ou é uma leprosa. Portanto… nada há que fazer.

– Não tenho fome de mulher –responde desdenhoso Judas.

– Pode ser… Mas, com essa sua cara, não creio muito. Bem, se não queres mais nada, afaste-se, que eu tenho que atender a outros.

Judas sai irritado, e vai perguntar a um vendedor de pão e a outro de frutas se eles conhecem a mulher, que antes havia comprado deles pão e maçãs, e se eles sabem onde ela mora.

Não o sabem. E respondem:

– Faz algum tempo que ela vem aqui, cada dois ou três dias. Mas onde mora, não sabemos.

– Mas, como é que ela fala? –insiste Judas.

Os dois riem, e um deles responde:

– Com a língua.

Judas os insulta, e se vai…

112.2

para ir cair justamente no meio do grupo de Jesus e os seus, que vieram comprar pão e outras coisas para a refeição diária. A surpresa é recíproca e… não muito entusiástica.

Jesus diz somente: “Estás aqui?”, e enquanto Judas balbucia qualquer coisa, Pedro dá uma estrepitosa risada e diz:

– Eis, eu sou cego e descrente. Não vejo as vinhas. E não creio no milagre.

– Mas, que é que estás dizendo? –perguntam dois ou três discípulos.

– Estou dizendo a verdade. Aqui não há vinhas. E não posso acreditar que Judas, nesta poeira, esteja vindimando, só porque é discípulo do Rabi.

– A vindima acabou faz tempo –responde secamente Judas.

– E Keriot fica daqui a muitas milhas –termina Pedro.

– Tu me atacas inesperadamente. És meu inimigo.

– Não. Sou menos bobo, do que gostarias que eu fosse.

– Basta –impõe Jesus.

Mas fala com severidade. Vira-se para Judas:

– Não pensava ver-te aqui. O que Eu pensava é que, pelo menos, devias estar em Jerusalém para a Festa dos Tabernáculos.

– Eu vou amanhã. Estava aqui à espera de um amigo da família que…

– Eu te peço: basta.

– Não acreditas em mim, Mestre? Eu te juro que…

– Não te perguntei nada, e te peço que não digas nada… Estás aqui. Isto basta. Pensas em vir conosco, ou tens ainda outros negócios a fazer? Responde-me sem rodeios.

– Não… já terminei. Mesmo porque aquele amigo não vem, e eu vou para a festa em Jerusalém. E Tu, aonde vais?

– À Jerusalém.

– Hoje mesmo?

– Esta tarde estarei em Betânia.

– Na casa de Lázaro?

– Na casa de Lázaro.

– Então, eu também vou.

– Vem, pois, até Betânia. Depois André com Tiago de Zebedeu e Tomé irão ao Getsêmani para preparar a nossa chegada, e tu irás com eles.

Jesus marca de tal modo as palavras, que ele não reage.

– E nós? –pergunta Pedro.

– Tu, com os meus primos e com Mateus, ireis aonde Eu vos mandar, para voltardes à tarde. João, Bartolomeu, Simão e Filipe ficarão Comigo, ou seja, irão para Betânia, para anunciar que o Rabi chegou, e vai falar a eles à hora nona.

112.3

Vão solícitos, pelos campos despojados. Há um ar de borrasca, não no céu sereno, mas nos corações, e todos o sentem e prosseguem em silêncio.

Quando chegam a Betânia — e indo-se de Jericó por aquela estrada, a casa de Lázaro é uma das primeiras que se encontra — Jesus despede o grupo que deve ir para Jerusalém, depois o outro que manda a Belém, dizendo:

– Ide seguros. No meio do caminho encontrareis Isaque, Elias e os outros. Dizei que estarei em Jerusalém por muitos dias, os espero para abençoá-los.

Enquanto isso, Simão já bateu na cancela e fez que abrissem. Os servos dão o aviso, aparecendo então Lázaro.

Judas Iscariotes, que já se havia afastado alguns metros, volta atrás, com a desculpa de ir dizer a Jesus:

– Eu te desagradei, Mestre. E o compreendi. Perdoa-me –e entrementes olha de soslaio, da cancela aberta no jardim até o rumo da casa.

– Sim. Está bem. Vai. Vai. Não faças que teus companheiros te fiquem esperando.

Judas deve então ir. Pedro murmura:

– Ele esperava que houvesse uma contra-ordem.

– Isto nunca, Pedro. Eu sei o que faço. Mas tu, tem compaixão daquele homem…

– Vou procurar. Mas não prometo… Adeus, Mestre. Vem, Mateus, e vós dois. Vamos logo.

– A minha paz esteja convosco, sempre.

112.4

Jesus entra com os quatro que ficaram e, depois de dar o beijo a Lázaro apresenta João, Filipe e Bartolomeu, e em seguida os despede, ficando sozinho com Lázaro.

Vão em direção à casa. Desta vez, sob o bonito pórtico está uma mulher. É Marta. Não é alta como a irmã, mas tem boa altura, é morena, enquanto a outra é loira e rosada. Contudo é uma bela jovem, com um corpo gorducho, e bem modelado, tem a cabeça pequena morena, uma fronte também morena e lisa,com dois doces olhos negros mansos e aveludados, por entre cílios escuros. Tem o nariz levemente encurvado para baixo, e uma boca pequena muito vermelha, entre a cor levemente morena das faces. Ela está sorrindo, e mostra uns dentes fortes e muito brancos.

Está vestida com uma lã azul escuro, com galões vermelhos e verde-escuros no pescoço e no fim das amplas mangas, curtas até o cotovelo, das quais saem outras mangas de um linho muito fino e branco, apertadas nos punhos por um cordãozinho, que as frisa. Também no alto do peito, na raiz do pescoço, aparece esta camiseta muito leve e branca, ajustada por um cordão. Como cinta, usa um lenço azul, vermelho e verde, de tecido muito fino, que lhe fecha o alto dos quadris e cai, como um laço de franjas, para o lado esquerdo. É uma veste rica e casta.

– Eu tenho uma irmã, Mestre. Ei-la. É Marta. É boa e piedosa. O conforto e a honra da família a alegria do pobre Lázaro. Antes era a primeira e a minha única alegria. Agora é a segunda, porque a primeira és Tu.

Marta se prostra até o chão e beija a orla da veste de Jesus.

– Paz à boa irmã e à mulher casta. Levanta-te.

Marta se levanta e entra na casa com Jesus e Lázaro. Depois pede licença para afastar-se dali para os trabalhos da casa.

– É a minha paz… –murmura Lázaro, e olha para Jesus. Um olhar perscrutador. Mas Jesus demonstra não vê-lo.

112.5

Lázaro pergunta:

– E Jonas?

– Morreu.

– Morreu? Então…

– Eu o tive Comigo no fim da vida. Mas morreu livre e feliz na minha casa em Nazaré, entre Mim e minha Mãe.

– Doras já havia acabado com ele, antes de entregá-lo a Ti!

– Com canseiras, sim, e também com espancamentos…

– Ele é um demônio, e te odeia. Odeia a todos aquela hiena… Ele não te disse que te odeia??

– Ele o disse.

– Desconfia dele, Jesus. Ele é capaz de tudo, Senhor… que foi que o Doras te disse? Ele não te disse que me evitasses? Não te colocou em luz vergonhosa o pobre Lázaro?

– Creio que tu me conheces o suficiente para compreender que Eu julgo por Mim mesmo e com justiça e que, quando amo, amo sem pesar se esse amor me pode fazer bem ou mal, segundo os pontos de vista do mundo.

– Mas aquele homem é feroz, é atroz no ferir e no prejudicar… Atormentou-me até há poucos dias… Ele veio aqui e me disse… Oh! Eu que já vivo tão atormentado! Por que querer arrancar-me também a Ti?

– Eu sou o conforto dos atormentados e o companheiro dos abandonados. Vim a ti também por isto.

– Ah! Então, Tu estás sabendo?? Oh! Que vergonha a minha!

– Não. Por que tua? Eu sei. E daí? Irei amaldiçoar a ti que estás sofrendo? Eu sou Misericórdia, Paz, Perdão, Amor para todos; e que serei para os inocentes? Tu não tens o pecado pelo qual sofres. Deveria Eu enfurecer-me contra ti, se até dela tenho piedade?…

– Tu a viste?

– Eu a vi. Não chores.

Mas Lázaro, com a cabeça apoiada nos braços cruzados sobre uma mesa, chora e soluça dolorosamente.

Marta aparece e olha. Jesus lhe faz sinal para que se mantenha calada. E Marta se afasta, com grandes lágrimas que descem silenciosas.

Lázaro se acalma pouco a pouco, e se sente humilhado por sua fraqueza. Jesus o conforta e, visto que o amigo deseja retirar-se por um momento, sai para o jardim, e vai passear entre os canteiros, nos quais ainda resiste uma ou outra rosa purpúrea.

112.6

Pouco depois, Marta o alcança:

– Mestre… Lázaro falou?

– Sim, Marta.

– Lázaro não consegue ter paz, desde que ficou sabendo que Tu sabes e que a viste….

– Como ficou sabendo?

– Primeiro, foi por aquele homem que estava Contigo, e que se diz teu discípulo, aquele jovem alto, moreno e sem barba… depois, pelo Doras. Este último nos chicoteou com o seu desprezo. O outro, somente disse que a vistes no lago… com os seus amantes…

– Mas, não fiques chorando por isto! Pensavas que Eu ignorasse a vossa ferida? Eu sabia dela, desde quando estava no Pai… Não te deixes abater, Marta. Eleva teu coração e tua cabeça.

– Reza por ela, Mestre. Eu rezo… mas não sei perdoar completamente, e talvez o Eterno rejeite a minha oração.

– Bem disseste: é preciso perdoar, para sermos perdoados e ouvidos. Eu já rezo por ela. Mas dá-me o teu perdão e o de Lázaro. Tu, boa irmã, podes falar e obter ainda mais do que Eu. A ferida dele está muito aberta e ardente, para que mesmo a minha mão possa tocar nela, ainda que de leve. Tu podes fazê-lo. Dai-me o vosso perdão completo e santo, e Eu farei…

– Perdoar… Não poderemos. Nossa mãe morreu de dor por causa de suas más ações e… ainda eram coisas leves, em comparação com as de agora. Eu vejo os sofrimentos de minha mãe… os tenho sempre presentes. E vejo quanto Lázaro está sofrendo.

– É uma doente, Marta, uma louca. Perdoai.

– É uma endemoninhada, Mestre.

– E, que é a possessão diabólica senão uma doença do espírito, que foi contagiado por satanás, a ponto de desnaturar-se, transformando-se em um ser espiritual diabólico? Como explicar de outro modo certas perversões nos homens? Perversões que tornam o homem muito pior que as feras em ferocidade, mais libidinosos que os macacos em sua luxúria, e assim por diante, e fazem dele um híbrido, no qual estão fundidos o homem, o animal e o demônio? Esta é a explicação daquilo que nos espanta como uma monstruosidade inexplicável em tantas criaturas. Não chores. Perdoa. Eu vejo. Porque Eu tenho uma vista, que vê mais longe do que o olho e o coração. Eu tenho a vista de Deus. Vejo. E te digo: perdoa, porque ela está doente.

– Cura-a, então!

– Eu a curarei. Tem fé. Eu te farei feliz. Mas tu perdoa e diz ao Lázaro que faça o mesmo. Perdoa. Ama-a ainda. Aproxima-te dela. Fala-lhe, como se ela fôsse como tu. Fala-lhe de Mim…

– Como queres que entenda a Ti, Santo?

– Parecerá não compreender. Mas, só o meu Nome é salvação. Faz que ela pense em Mim, e me nomine. Oh! satanás foge, quando um coração pensa em meu Nome. Sorri, Marta, diante desta esperança. Olha para esta rosa. A chuva dos dias passados a havia maltratado, mas o sol de hoje, olha, a fez desabrochar, e ela está ainda mais bonita, porque a chuva que ficou entre uma pétala e outra a enfeita com diamantes. Assim será a vossa casa… Pranto e dor agora, e depois… alegria e glória. Vai. Diz isto a Lázaro, enquanto Eu, na paz do teu jardim, rezo ao Pai por Maria e por vós…

Tudo termina assim.