Os Escritos de Maria Valtorta

133. André est le modèle idéal du prêtre.

133. André o modelo ideal de sacerdote. Uma carta

133.1

Pas le moindre pèlerin à la Belle Eau. Cela paraît étrange de la voir ainsi, sans bivouacs de gens qui restent une nuit ou au moins qui prennent leur repas dans la cour ou sous l’appentis. Tout n’est que propreté et ordre, aujourd’hui, sans aucun de ces détritus qu’une foule laisse derrière elle.

Les disciples s’occupent à des travaux manuels. Certains tressent l’osier pour en faire de nouvelles nasses, d’autres s’affairent à de petits travaux de terrassement et de canalisation des eaux des toits pour qu’elles ne stagnent pas dans la cour. Debout au milieu d’un pré, Jésus émiette du pain pour les passereaux. Pas le moindre être vivant à perte de vue, bien que la journée soit sereine.

De retour de quelque tâche, André s’approche de Jésus :

« Paix à toi, Maître.

– A toi aussi, André. Viens ici, un peu avec moi. Tu peux rester auprès des oiseaux : tu es comme eux. Mais vois-tu ? Quand ils savent que celui qui les approche les aime, ils n’ont plus peur. Regarde comme ils sont confiants, tranquilles, joyeux. Tout à l’heure ils étaient presque à mes pieds. Maintenant que tu es là, ils sont en alerte… Mais regarde, regarde… Voici ce passereau plus hardi qui s’approche. Il a compris qu’il n’y a pas de danger, et derrière lui, voilà les autres. Vois-tu comme ils se régalent à satiété ? N’est-ce pas la même chose pour nous aussi, les enfants du Père ? Il nous rassasie de son amour. Et quand nous sommes sûrs d’être aimés et d’être appelés à son amitié, pourquoi avoir peur de lui et de nous ? Son amitié doit rendre audacieux, même devant les hommes. Sois-en sûr : seul celui qui a une mauvaise conduite doit avoir peur de son semblable. Pas un juste comme toi. »

André a rougi et garde le silence.

Jésus l’attire à lui et lui dit en riant :

« Il faudrait vous unir, Simon et toi, vous fondre ensemble puis vous refaire. Vous seriez parfaits. Et pourtant…Tu as beau être si dissemblable de Pierre au début, si je te dis que tu seras parfaitement égal à lui à la fin de ta mission, le croiras-tu ?

– Puisque tu le dis, c’est certain. Je ne me demande même pas comment cela pourra se faire, car tout ce que tu dis est vrai. Et je serai content d’être comme Simon, mon frère, parce que c’est un juste et qu’il te fait plaisir. Il est droit, Simon ! Je suis si content qu’il soit brave, courageux, fort. Mais les autres aussi … !

– Pas toi ?

– Oh, moi !… Toi seulement, tu peux être content de moi…

– Et me rendre compte que tu travailles sans bruit, et plus profondément que les autres.

133.2

Parce que, parmi les Douze, il y en a qui font autant de bruit que de travail. Il y en a qui font beaucoup plus de bruit que de travail et un qui se contente de travailler, d’un travail humble, actif, ignoré… Les autres peuvent croire qu’il ne fait rien. Mais celui qui voit, sait. Ces différences viennent de ce que vous n’êtes pas encore parfaits. Et il en sera toujours ainsi parmi les futurs disciples, parmi ceux qui viendront après vous, jusqu’au moment où l’ange dira d’une voix de tonnerre : “ Le temps n’est plus. ” il y aura toujours des ministres du Christ qui sauront attirer le regard sur leur travail et sur leur personne de manière équilibrée : ce sont les maîtres. Et il y en aura, malheureusement, qui ne seront que bruit et gestes extérieurs, seulement extérieurs, les faux bergers aux poses théâtrales… Des prêtres ? Non : des mimes. Rien de plus. Ce n’est pas le geste qui fait le prêtre, ni l’habit. Ce ne sont pas sa culture profane ni ses relations avec le monde ou les puissants qui font le prêtre. C’est son âme. Une âme grande au point d’anéantir la chair. Mon prêtre est spirituel, entièrement… le prêtre de mon rêve. Ainsi seront mes saints prêtres. Le spirituel n’a ni le ton ni la pose du tragédien. Il ne pose pas, parce qu’il est spirituel et par conséquent ne peut porter ni costume ni masque. Il est ce qu’il est : esprit, flamme, lumière, amour. Il s’adresse aux âmes. Il parle par la pureté des regards, de ses actes, de ses paroles, de ses œuvres.

L’homme regarde. Et il voit quelqu’un qui lui est semblable. Mais, au-delà et au-dessus de la chair, que voit-il ? Quelque chose qui freine sa démarche pressée, qui le fait réfléchir et conclure : “ Cet homme, mon semblable, n’a de l’homme que l’extérieur. Il a l’âme d’un ange. ” Et, s’il est incroyant, il conclut : “ Grâce à lui, je crois qu’il y a un Dieu et un Ciel. ” Si c’est un débauché, il dit : “ Cet homme, mon égal, a un regard céleste. Je retiens ma sensualité pour ne pas les profaner. ” Si c’est un avare, il décide : “ A l’exemple de celui-ci qui n’est pas attaché à la richesse, je cesse d’être cupide. ” Et si c’est un homme coléreux, féroce, devant cette douceur il devient un être plus paisible. Voilà quelle peut être l’influence d’un saint prêtre. Sois-en bien sûr, il y aura toujours parmi les prêtres des saints qui sauront encore mourir pour l’amour de Dieu et de leur prochain ; mieux, ils sauront le faire si discrètement, après avoir pratiqué la perfection pendant toute leur vie avec une pareille discrétion, que le monde ne les remarquera même pas. Mais si le monde ne devient pas tout entier impureté et idolâtrie, ce sera grâce à eux : les héros du silence et de l’activité fidèle. Et ils auront ton sourire, pur et timide. Car il y aura toujours des André. Il y en aura, grâce à Dieu et pour le bonheur du monde !

– Je ne croyais pas mériter ces paroles… Je n’ai rien fait pour me les attirer…

– Tu m’as aidé à attirer un cœur à Dieu et c’est le second que tu amènes à la lumière.

– Oh ! Pourquoi a-t-elle parlé ? Elle m’avait promis…

– Personne n’a parlé. Mais moi, je sais. Quand nos compagnons se reposent, épuisés, il y en a trois qui veillent à la Belle Eau : l’apôtre à l’amour silencieux et actif à l’égard de ses frères pécheurs ; la personne que son âme aiguillonne vers le salut ; et le Sauveur qui prie et veille, qui attend et espère… Mon espoir, c’est qu’une âme trouve son salut… Merci, André. Continue et sois-en béni.

– Oh Maître !… N’en dis rien aux autres… De seul à seul, quand je m’adresse à une lépreuse sur une plage déserte, ou ici à une personne dont je ne vois pas le visage, je sais encore m’y prendre un tout petit peu. Mais si les autres l’apprennent, surtout Simon, et s’il veut venir… moi, je ne sais plus rien faire… Toi non plus, ne viens pas… parce que j’ai honte de parler devant toi.

– Je ne viendrai pas. Jésus ne viendra pas. Mais l’Esprit de Dieu t’a toujours accompagné. Allons à la maison. On nous appelle pour le repas. »

Et tout prend fin entre Jésus et le doux disciple.

133.3

Ils sont encore en train de manger et déjà les lampes sont allumées car la nuit tombe très vite ; en outre, la bise invite à garder la porte fermée, mais on frappe et la voix joyeuse de Jean se fait entendre.

« Bon retour !

– Vous avez vite fait !

– Qu’y a-t-il donc ?

– Comme vous êtes chargés ! »

Tout le monde parle à la fois, tous aident les trois hommes à décharger les sacs très lourds qu’ils portent sur les épaules.

« Doucement !

– Laissez-nous saluer le Maître !

– Mais un moment ! »

Il y a un vacarme joyeux, familier, à cause de la joie d’être ensemble. « Je vous salue, mes amis. Dieu vous a donné des journées tranquilles.

– Oui, Maître, mais pas des nouvelles rassurantes. Je le prévoyais, annonce Judas.

– Qu’est-ce qu’il y a ?… »

La curiosité est éveillée.

« Attendez qu’ils se soient d’abord restaurés, dit Jésus.

– Non, Maître, nous te donnons d’abord ce que nous avons pour toi et pour les autres. Et pour commencer… Jean, donne la lettre.

– C’est Simon qui l’a. Je craignais de l’abîmer dans le chargement. »

Simon le Zélote, qui se débattait jusqu’alors avec Thomas qui voulait lui apporter de l’eau pour ses pieds fatigués, accourt en disant :

« Je l’ai ici, dans la bourse de ma ceinture. »

Il ouvre cette poche intérieure de sa large ceinture de cuir rouge, et en sort un rouleau tout aplati.

« C’est de ta Mère. Quand nous avons été près de Béthanie, nous avons rencontré Jonathas qui allait chez Lazare avec la lettre et beaucoup d’autres choses. Jonathas va à Jérusalem car Kouza remet en ordre son palais… Peut-être qu’Hérode se rend à Tibériade… et Kouza ne veut pas voir sa femme près d’Hérodiade » explique Judas pendant que Jésus défait les nœuds du rouleau et le déroule.

Les apôtres bavardent, pendant que Jésus lit avec un sourire bienheureux le message de sa Mère.

133.4

« Ecoutez, dit-il ensuite. Il y a aussi quelque chose pour les Galiléens. Ma Mère écrit :

“ A Jésus, mon doux Fils et Seigneur, paix et bénédiction.

Jonathas, serviteur de son Seigneur, m’a apporté de gentils cadeaux de la part de Jeanne qui demande des bénédictions à son Sauveur pour elle, pour son époux et toute sa maison. Jonathas m’apprend que, sur l’ordre de Kouza, il va à Jérusalem avec mission de rouvrir son palais de Sion. Je bénis Dieu de cela, car je peux te transmettre mes paroles et mes bénédictions. Marie, femme d’Alphée, et Salomé envoient aussi à leurs fils baisers et bénédictions. Et puisque Jonathas a été bon outre mesure, il y a aussi les salutations de la femme de Pierre à son mari lointain, et même des familles de Philippe et de Nathanaël. Toutes vos femmes, ô chers hommes lointains, grâce à leurs travaux d’aiguille, du métier à tisser et au jardin, vous envoient des vêtements pour ces mois d’hiver et du doux miel, vous recommandant de le prendre avec de l’eau bien chaude pendant les soirées humides. Prenez bien soin de vous. C’est ce que les mères et les épouses me disent de vous recommander et je vous le transmets. Je le dis aussi à mon Fils. Nous ne nous sommes pas sacrifiées pour rien, croyez-le bien. Profitez des humbles cadeaux que nous, qui sommes les disciples des disciples du Christ, donnons aux serviteurs du Seigneur et donnez-nous seulement la joie de vous savoir en bonne santé.

Maintenant, mon Fils bien aimé, je pense que depuis presque un an tu n’es plus tout à moi. Et il me semble être revenue au temps où je te savais déjà là, car je sentais ton petit cœur battre dans mon sein, mais je pouvais dire aussi que tu ne l’étais pas, puisque tu étais séparé de moi par une barrière qui m’empêchait de caresser ton corps bien-aimé, et je pouvais seulement adorer ton esprit, ô mon cher Fils et adorable Dieu. Maintenant aussi, je sais que tu es ici et que ton cœur est à l’unisson du mien, jamais séparé de moi, même s’il est au loin, mais je ne puis te caresser, t’entendre, te servir, te vénérer, Messie du Seigneur et de sa pauvre servante.

Jeanne voulait que j’aille chez elle pour ne pas rester seule pendant la fête des Lumières. J’ai cependant préféré rester ici, avec Marie, pour allumer les lampes. Pour moi et pour toi. Mais même si j’étais la plus grande reine de la Terre et si je pouvais allumer des dizaines de milliers de lampes, je serais dans la nuit parce que tu es absent. En revanche j’étais dans la parfaite lumière dans cette grotte obscure, quand je t’avais sur mon cœur, Lumière à moi et Lumière du monde. Ce sera la première fois que je me dis : ‘ aujourd’hui, mon Enfant a une année de plus ’ sans l’avoir auprès de moi. Et ce sera plus triste que ton premier anniversaire à Mataréa. Mais tu accomplis ta mission et moi la mienne. Et tous les deux, nous faisons la volonté du Père et travaillons pour la gloire de Dieu. Cela essuie toute larme.

Cher Fils, je comprends ce que tu fais, d’après ce que l’on me rapporte. Comme les flots de la mer libre apportent la voix du large jusqu’à l’intérieur d’une baie solitaire et close, ainsi l’écho de ton saint travail pour la gloire du Seigneur parvient dans notre tranquille maisonnette jusqu’à ta maman qui s’en réjouit et tremble en même temps car, si tous parlent de toi, ils n’ont pas les mêmes sentiments. Des amis et des gens qui ont profité de tes bienfaits viennent me dire : ‘ Béni soit le Fils de ton sein ’, mais il vient aussi certains de tes ennemis qui blessent mon cœur en disant : ‘ Qu’il soit anathème ! ’ Mais je prie pour ces derniers car ce sont des malheureux, encore plus que les païens qui viennent me demander : ‘ Où est le mage, le divin ? ’ et ne savent pas que, dans leur erreur, ils disent une grande vérité : car vraiment tu es prêtre et grand selon le sens qu’avait ce mot dans notre ancienne langue, et tu es divin, mon Jésus. Alors je te les envoie en disant : ‘ Il est à Béthanie ’, car je pense que c’est ce que je dois dire jusqu’à ce que tu me donnes d’autres instructions. Et je prie pour ceux qui viennent chercher le salut pour ce qui est mortel, afin qu’ils puissent le trouver pour leur âme, qui est éternelle.

Je t’en prie, ne t’afflige pas de ma douleur. Elle est compensée par toutes les joies que m’apportent les paroles de ceux dont tu as guéri l’âme et la chair. Mais Marie a eu et a encore une douleur plus forte que la mienne. Ce n’est pas à moi seulement que l’on parle. Joseph, fils d’Alphée, veut que tu saches qu’il a été arrêté au cours d’un récent voyage d’affaires qu’il a fait à Jérusalem, et menacé à cause de toi. C’étaient des hommes du Grand Conseil. Je pense qu’il leur avait été signalé par quelque grand d’ici. Sinon, qui pouvait savoir que Joseph était chef[1] de famille et ton frère ? Je te rapporte cela parce que je dois obéir en tant que femme. Mais, pour mon compte, je te dis : je voudrais être près de toi pour te réconforter. Mais après cela, prends ta décision, toi la Sagesse du Père, sans tenir compte de mes larmes. Simon, ton frère, était presque décidé à venir après cette affaire. Et avec moi. Mais la rigueur de la saison l’a retenu, et davantage encore la crainte de ne pas te trouver, car on nous a dit, d’un ton menaçant, que tu ne peux rester là où tu es.

Mon Fils ! Mon Fils ! Mon Fils adoré et saint ! Je me tiens, les bras étendus comme Moïse sur la montagne, afin de prier pour toi dans la bataille contre les ennemis de Dieu et tes ennemis, mon Jésus que le monde n’aime pas.

Ici, Lia, femme d’Isaac, est morte, et j’en ai éprouvé du chagrin car elle avait toujours été pour moi une bonne amie. Mais ma plus grande peine, c’est toi, qui es loin et qu’on n’aime pas.

Je te bénis, mon Fils, et de même que je te donne paix et bénédiction, je te prie de les donner à ta Maman. ”

133.5

– Ils viennent jusqu’à cette maison, ces effrontés ! » s’écrie Pierre.

Et Jude s’exclame :

« Joseph… pouvait se la garder pour lui, cette nouvelle. Mais… il était pressé de la faire connaître !

– Le cri d’une hyène n’effraie pas les vivants, dit sentencieusement Philippe.

– Le malheur, c’est que ce ne sont pas des hyènes, mais des tigres. Ils cherchent une proie vivante » réplique Judas et, se tournant vers Simon le Zélote : « Dis ce que nous avons appris.

– Oui, Maître. Judas avait bien raison de craindre. Nous sommes allés chez Joseph d’Arimathie et chez Lazare et, là, comme tes amis déclarés. Ensuite, Judas et moi, comme si j’étais l’un de ses amis d’enfance, chez certains de ses amis de Sion… Et… Joseph et Lazare te disent de partir tout de suite pendant ces fêtes. N’insiste pas, Maître. C’est pour ton bien. Les amis de Judas, ensuite, ont dit : “ Attention : on a déjà décidé de venir le surprendre pour l’accuser. Et cela précisément en ces jours de fête où il n’y a pas de monde. Qu’il se retire quelque temps pour tromper ces vipères. La mort de Doras a excité leur venin et leur peur. Car ils éprouvent, non seulement de la haine, mais aussi de la peur. La peur leur fait voir des choses qui n’existent pas et la haine les fait aller jusqu’au mensonge. ”

– Ils savent tout, tout sur notre compte ! C’est odieux ! Ils défigurent tout ! Ils exagèrent tout, et quand cela ne leur paraît pas suffisant pour maudire, ils inventent. J’en suis dégoûté et accablé. Il me vient le désir de m’exiler, d’aller… je ne sais pas où… loin. Mais hors de cet Israël qui n’est que péché… »

Judas est déprimé.

« Judas, Judas ! Pour mettre un homme au monde, une femme travaille pendant neuf lunes. Toi, pour donner au monde la connaissance de Dieu, tu voudrais faire plus vite ? Ce n’est pas neuf lunes, mais des millénaires de lunes qu’il faudra. Et, comme la lune naît et meurt à chaque lunaison, nous semble naître à nouveau, puis devenir pleine, puis décroissante, ainsi en sera-t-il dans le monde, tant qu’il existera : il y aura toujours des phases de croissance et de décroissance de la religion. Mais, même quand elle semblera morte, elle n’en sera pas moins vivante, à l’instar de la lune qui continue d’exister quand elle paraît finie. Et celui qui aura travaillé pour cette religion en tirera un grand mérite, même s’il ne reste sur la terre qu’un très petit nombre d’âmes fidèles. Allons, allons ! Pas de faciles enthousiasmes dans les triomphes et pas de faciles dépressions dans les défaites.

– Néanmoins… pars d’ici. Nous ne sommes pas, nous, encore assez forts. Et nous sentons que, face au Sanhédrin, nous aurions peur. Moi du moins… Les autres, je ne sais pas… Mais je crois imprudent de tenter l’expérience. Nous n’avons pas le cœur des trois enfants[2] de la cour de Nabuchodonosor.

– Oui, Maître, ça vaut mieux.

– C’est plus prudent.

– Judas a raison.

– Tu vois que même ta Mère et ta parenté…

– Et aussi Lazare et Joseph.

– Laissons les autres venir pour rien. »

Jésus ouvre les bras et dit :

« Qu’il soit fait comme vous le voulez. Mais ensuite, nous reviendrons ici. Vous voyez combien il vient de gens. Je ne force pas et ne tente pas votre âme. Je ne la sens pas prête, en effet…

133.6

Mais voyons les travaux des femmes. »

Les yeux rayonnants, tous poussent des cris de joie en sortant des besaces les paquets avec les vêtements, les sandales, les vivres des mères et des femmes, et tentent d’intéresser Jésus pour qu’il admire une si grande grâce de Dieu. Mais lui reste triste et distrait. Il lit et relit la lettre de sa Mère. Il s’est blotti avec une lampe dans le coin le plus reculé de la table sur laquelle sont les vêtements, les pommes, les vases de métal et les fromages. Une main en visière sur les yeux, il semble méditer. Mais il souffre.

« Mais regarde, Maître, quel beau vêtement ma pauvre épouse m’a fait ! Et ce manteau avec un capuchon ! Qui sait combien elle s’est fatiguée car elle n’est pas adroite comme ta Mère, dit Pierre qui jubile, les bras chargés de ses trésors.

– Ils sont beaux, oui, très beaux. C’est une brave femme » répond Jésus poliment.

Mais son regard est bien loin des objets qu’on lui montre.

« Pour nous, notre mère a fait deux vêtements doublés. Pauvre maman ! Ils te plaisent, Jésus ? Ils ont une belle couleur, n’est-ce pas ? dit Jacques, fils de Zébédée.

– Très beau, Jacques. Il t’ira bien.

– Regarde. Je parie que ces ceintures, c’est ta Mère qui les a faites. C’est elle qui brode si bien. Et aussi ce voile doublé pour abriter du soleil, je dis que c’est Marie qui l’a fait. Il est pareil au tien. Mais pas le vêtement : c’est sûrement notre mère qui l’a tissé. Pauvre maman ! Après toutes les larmes qu’elle a versées cet été, elle n’y voit plus bien, et souvent le fil se casse. Chère maman ! »

Et Jude embrasse le lourd vêtement d’un rouge qui tire sur le marron.

133.7

« Tu n’es pas joyeux, Maître ? demande finalement Barthélemy.

Tu ne regardes même pas les choses que l’on t’envoie.

– Il ne peut l’être, réplique Simon le Zélote.

– Je réfléchis… Mais… Refaites les paquets. Mettez tout en place. Ce n’est pas le moment de se faire prendre et on ne nous prendra pas. Quand la nuit sera avancée, au clair de lune, nous irons à Docco, puis à Béthanie.

– Pourquoi à Docco ?

– Parce qu’il y a une femme qui meurt et qui attend de moi sa guérison.

– Ne passons-nous pas chez le régisseur ?

– Non, André, chez personne. Ainsi personne n’aura besoin de mentir en prétendant ne pas savoir où nous sommes. Si vous tenez à n’être pas poursuivis, moi, je tiens à ne pas créer d’ennuis à Lazare.

– Mais Lazare t’attend.

– Et nous allons chez lui. Ou plutôt… Simon, nous logerais-tu dans la maison de ton vieux serviteur ?

– Avec joie, Maître. Tu sais tout, désormais. Je puis donc te dire, au nom de Lazare, en mon nom, et au nom de celui qui s’y trouve : elle est à toi.

– Allons, faites vite pour que nous arrivions à Béthanie avant le sabbat. »

Et pendant que tous se dispersent avec des lanternes afin de faire le nécessaire pour ce départ imprévu, Jésus reste seul.

André rentre, s’approche de Jésus et lui dit :

« Et cette femme ? Je regrette de l’abandonner maintenant qu’elle était tout près de venir… Elle est prudente… Tu l’as vu…

– Va lui dire que nous reviendrons dans quelque temps et qu’en attendant elle se souvienne de tes paroles…

– Des tiennes, Seigneur. Je ne lui ai dit que les tiennes.

– Va, fais vite et veille à ce que personne ne te voie. Vraiment, dans ce monde mauvais, il faut que les innocents prennent l’aspect des plus perfides… »

Pour moi, tout s’arrête là, sur cette grande vérité.

133.1

Em Águas Belas não há mais peregrinos. E parece estranho vê-la assim, sem os estacionamentos provisórios dos que aí paravam por uma noite, ou pelo menos para comerem a sua refeição na eira ou sob o telheiro. Hoje não há senão uma limpeza e ordem, sem nenhum daqueles sinais que uma grande aglomeração de gente costuma deixar atrás de si.

Os discípulos ocupam o seu tempo em trabalhos manuais, uns trançando vime para fazerem novas armadilhas para os peixes, outros trabalhando ao redor de pequenos trabalhos de desaterros e de canalização das águas dos telhados, para que não empocem na eira. Jesus está em pé no meio de um prado, esmigalhando pão para os passarinhos. À perder de vista, não há alma viva, não obstante o dia esteja sereno.

André vai em direção a Jesus, de volta de alguma incumbência:

– A paz esteja Contigo, Mestre.

– E contigo, André. Vem aqui um pouco Comigo. Tu podes ficar perto dos passarinhos. És como eles. Mas estás vendo? Quando eles sabem que quem se aproxima deles os ama, não temem mais. Olha como estão confiantes, seguros, alegres. Antes eles estavam quase aos meus pés. Agora tu estás aqui e eles estão alerta… Mas olha, olha… Eis aquele pássaro mais corajoso que vem à frente. Compreendeu que não há nenhum perigo. E atrás dele vêm os outros. Vê como eles se saciam? Não é assim conosco, filhos do Pai? Ele nos sacia com seu amor. E, quando estamos certos de que somos amados e convidados a ser seus amigos, por que temer a Ele e a nós? Sua amizade deve dar-nos coragem até junto aos homens. Acredita: só quem leva uma vida má é que deve ter medo do seu semelhante. Não um justo, como és tu.

André está corado e não fala.

Jesus o atrai para si e diz sorrindo:

– Seria preciso unir a ti e Simão, em um mesmo filtro, dissolver-vos e depois reformar-vos. Seríeis perfeitos. Contudo… Se te dissesse que, tão diferente no princípio, serás perfeitamente igual a Pedro ao fim da tua missão, acreditarias?

– Se Tu o dizes, é certo. Nem me pergunto como é que isso possa ser. Porque tudo o que Tu dizes é verdade. E ficarei contente por ser como o Simão, meu irmão, porque ele é um justo e te faz feliz. Como é disposto o Simão! Eu fico contente por ele ser assim, disposto, corajoso e forte. Mas os outros também!!

– E tu, não?

– Oh! Eu!! Só Tu podes estar contente comigo…

– E perceber que tu trabalhas sem barulho e mais profundamente que os outros.

133.2

Porque entre os doze há quem faz tanto barulho quanto o trabalho que faz. Há quem faz muito mais barulho do que o trabalho que faz, e há quem não faz outra coisa a não ser o trabalho. Um trabalho humilde, ativo, ignorado… Os outros podem pensar que esse não faz nada. Mas Aquele que vê, sabe. Estas diferenças existem porque ainda não sois perfeitos. E elas existirão sempre entre os futuros discípulos, entre aqueles que virão depois de vós, até o momento em que o anjo dirá, com voz de trovão: “Não há mais tempo.” Sempre haverá ministros de Cristo que serão iguais no trabalho e no atrair sobre si os olhares do mundo: os mestres. E haverá, infelizmente, os que farão só barulho e gestos exteriores, somente exteriores, os falsos pastores com poses histriônicas… Sacerdotes? Não: mimos. Nada mais do que isso. Não é o gesto que faz o sacerdote, nem é a sua veste. Não é a sua cultura mundana, nem as relações mundanas com os poderosos, que o fazem sacerdote. É a sua alma. Uma alma tão grande, que faça anular a carne. Há de ser todo espiritual o meu sacerdote… Assim Eu o sonho. Assim serão os meus santos sacerdotes. O espírito não tem voz nem pose de tragicomediante. Ele é inconsistente, porque é espiritual, e, por isso, não pode usar túnicas nem máscaras. Ele é o que é: espírito, chama, luz, amor. Fala aos espíritos. Fala com a castidade em seus olhares, em seus atos, em suas palavras e em suas obras. O homem olha. E vê um seu semelhante. Mas além da carne, e acima dela, que é que ele vê? Alguma coisa que o faz deter o seu andar apressado, meditar e concluir: “Este homem, semelhante a mim, de homem só tem a aparência. Sua alma é de um anjo.” E se é um descrente, conclui ainda: “Por ele eu creio que existe um Deus e um Céu.” E se for um luxurioso, dirá: “Este meu semelhante tem seus olhos no Céu. Freio minha sensualidade, para não profaná-los.” E se for um avarento, ele decide: “Pelo exemplo deste, que não é apegado às riquezas, eu vou deixar de ser um avarento.” E se for um iracundo, um feroz, diante do manso, ele se transformará em um ser mais pacato. Tudo isso pode fazer um sacerdote santo. E, podes crer, sempre haverá, entre os sacerdotes santos, aqueles que saberão até morrer por amor de Deus e do próximo, e saberão fazer isso com simplicidade, depois de se terem exercitado na perfeição a vida inteira, e com a mesma modéstia, de tal modo que o mundo nem se aperceberá deles. Mas se o mundo todo não se vai transformar em um lupanar e numa idolatria, será por estes: os heróis do silêncio e da atividade fiel. E terão o teu sorriso: puro e tímido. Porque sempre haverá Andrés. Por graça de Deus e para felicidade do mundo haverá!

– Eu não pensava em merecer estas palavras… Nem havia feito nada para suscitá-las…

– Tu me ajudaste a atrair para Deus um coração. E é o segundo que tu conduzes para a Luz.

– Oh! Por que falou? Ele me havia prometido…

– Ninguém falou. Mas Eu sei. Quando os companheiros, cansados, descansam, há três que não dormem em Águas Belas. O apóstolo do amor silencioso e ativo para com os irmãos pecadores. A criatura cuja alma a estimula para a salvação. E o Salvador, que reza e vigia, e espera… A minha esperança: que uma alma encontre a sua salvação… Obrigado, André. Continua e sê bendito por isso.

– Oh! Mestre!! Mas não digas nada aos outros… Falando a uma leprosa, em uma praia deserta, e falando aqui a alguém cujo rosto não vejo, eu ainda sei fazer um pouquinho. Mas se os outros souberem disso, Simão principalmente, e quiser ir… eu não sei fazer mais nada… Não vás nem Tu… Porque de falar na tua frente eu me envergonho.

– Eu não irei. Jesus não irá. Mas o Espírito de Deus sempre esteve contigo. Vamos para casa. Estão nos chamando para a refeição.

E tudo termina entre Jesus e o manso discípulo.

133.3

Ainda estão comendo e já acenderam as lâmpadas, porque a tarde desce rapidamente e também o vento norte aconselha a conservar fechada a porta, quando alguém bate à porta e a voz alegre de João se faz ouvir.

– Bem-vindos!

– Fizestes logo o negócio!!

– Então, como foi?

– Quantas coisas trouxestes!!

Todos falam ao mesmo tempo, à medida que vão ajudando aos três a se livrarem dos pesados sacos que têm nos ombros.

– Devagar!

– Deixai-nos saudar o Mestre!!

– Mas um momento!

Há um tumulto alegre, familiar, pela alegria de estarem juntos.

– Eu vos saúdo, amigos. Deus vos deu dias serenos.

– Sim, Mestre. Mas as notícias não são serenas. Eu o previa –diz Iscariotes.

– Que está havendo? Que é?

Despertou-me a curiosidade.

– Fazei que primeiro comam alguma coisa –diz Jesus.

– Não, Mestre. Antes te entregamos o que temos para Ti e para os outros. E primeiro… João, entrega a carta!

– Ela está com Simão. Eu tive medo de amassá-la no transporte.

Zelote, que esteve até agora discutindo com Tomé, que lhe queria despejar água sobre os pés cansados, acorre dizendo:

– Ela está aqui comigo na bolsa da cinta –e abre o lado interno da sua alta cinta de couro vermelho, tirando dela um rolo, já tornado achatado.

– É de tua Mãe. Quando estávamos perto de Betânia, encontramos Jônatas que ia ter com Lázaro com a carta e muitas outras coisas. Jônatas vai a Jerusalém, porque Cusa está pondo em ordem o seu palácio… Talvez Herodes vá a Tiberíades… e Cusa não quer que sua mulher fique perto de Herodíades –explica Iscariotes, enquanto Jesus desata os nós do rolo e o desenrola.

Os apóstolos cochicham, enquanto Jesus, com um sorriso feliz, lê as palavras da Mãe.

133.4

– Ouvi –diz Ele depois–. Há também alguma coisa para os galileus. Minha Mãe escreve:

“A Jesus, meu doce Filho e Senhor, paz e bênção.

Jônatas, servo de seu Senhor, trouxe-me uns presentes gentis da parte de Joana, que pede bênçãos ao seu Salvador sobre ela, o esposo e toda a sua casa. Jônatas me diz que ele, por ordem de Cusa, vai a Jerusalém para reabrir o palácio de Sião. Eu bendigo a Deus por isso, porque posso assim fazer que tenhas minhas palavras e minhas bênçãos. Também a Maria de Alfeu e Salomé mandam aos filhos beijos e bênçãos. E, visto que Jônatas foi bom além da medida, vão também saudações da mulher de Pedro ao marido distante, e também os familiares de Filipe e Natanael mandam as suas. Todas as vossas mulheres, ó queridos homens distantes, com a agulha e com o tear, com o trabalho da horta, vos mandam vestes para estes meses de inverno e doce mel, recomendando-vos que o tomeis com água bem quente, nas tardes úmidas. Tomai cuidado. Isto é o que as mães e esposas mandam que eu vos diga e eu o digo. E também ao meu Filho. Não nos sacrificamos por nada, crede-o. Alegrai-vos com os humildes presentes que nós, discípulas dos discípulos de Cristo, damos aos servos do Senhor, e somente dai-nos a alegria de sabermos que estais com saúde.

Agora, meu amado Filho, eu penso que há quase um ano que Tu não és mais todo meu. E parece-me ter voltado ao tempo no qual sabia que Tu já estavas aqui, porque sentia o teu pequeno coração bater no meu ventre, mas podia também dizer que ainda não estavas aqui, porque estavas separado de mim por uma barreira que me impedia de acariciar o teu querido corpo e eu só podia adorar o teu espírito, o meu caro Filho e adorável Deus. Agora também sei que Tu estás aqui e que o teu coração bate com o meu, nunca separado de mim ainda que separado, mas não te posso acariciar, ouvir, servir, venerar, ó Messias do Senhor e da sua pobre serva.

Joana queria que eu fôsse até ela, para não ficar sozinha na festa das Luzes. Mas eu preferi permanecer aqui, com Maria, para acender as lâmpadas. Por mim e por Ti. Mas se fôsse até a maior rainha da terra e pudesse acender mil ou dez mil lâmpadas, estaria no escuro, porque Tu não estás aqui. Enquanto que estava na perfeita luz naquela escura gruta, quando eu te tinha sobre o coração, minha Luz e Luz do mundo. Será a primeira vez que eu digo a mim mesma: ‘O meu Menino hoje tem um ano a mais’ e não tenho o meu Menino. E será este mais triste do que o teu primeiro aniversário em Matarea. Mas Tu cumpres a tua missão e eu a minha. E nós dois fazemos a vontade do Pai e trabalhamos para a glória de Deus. Isto enxuga todas as lágrimas.

Querido Filho, compreendo tudo o que fazes, por tudo o que me foi dito. Como as ondas de um mar aberto levam a voz do alto mar até dentro de um golfo solitário e fechado, assim o eco do teu santo trabalho pela glória do Senhor, chega até a nossa sossegada casinha, à tua Mãe, que com isso, jubila e treme, porque se todos falam de Ti, nem todos falam com o mesmo coração. Amigos e beneficiados vêm dizer-me: ‘Bendito seja o Filho do teu ventre’, e vêm inimigos teus ferir o meu coração, dizendo: ‘Maldito seja Ele!’. Mas por estes eu rezo porque são uns infelizes, mais ainda do que os pagãos, que vêm perguntar-me: ‘Onde está o mago, o divino?’ e não sabem que estão dizendo uma grande verdade em seu erro, porque verdadeiramente Tu és sacerdote e grande, como na língua antiga aquela palavra queria dizer, e divino Tu és, ó meu Jesus. E eu os envio a Ti, dizendo: ‘Ele está em Betânia’. Porque assim eu sei que devo dizer, enquanto não ordenares de outro modo. E rezo por estes que vêm procurar saúde para o que morre, a fim de que encontrem saúde para o espírito eterno. E por isso eu te peço. Não fiques aflito com a minha dor. Ela é compensada pela grande alegria, pelas palavras dos que ficaram curados de alma e corpo.

Mas Maria teve com isso, e ainda tem, uma dor mais forte que a minha. E não é somente a mim que falam. O José do Alfeu quer que saibas que ele, em uma recente viagem de negócios a Jerusalém, foi detido e ameaçado por causa de Ti. Eram homens do Grande conselho. Penso que ele lhes foi indicado por algum dos grandes daqui. Porque, senão, quem poderia conhecer o José como chefe[1] de família e teu irmão? Eu te digo isto por obediência de mulher. Mas eu queria dizer-te isto: queria estar perto de Ti. Para dar-te conforto. Mas depois, age Tu, ó Sabedoria do Pai, sem levar em conta o meu pranto. Simão, teu irmão, estava quase para ir, depois desse fato. E comigo. Mas a estação do ano o deteve e também o receio de não te encontrar, porque nos disseram, e como uma ameaça, que Tu, onde estás, não podes ficar.

Filho! Meu Filho! Adorado e santo Filho meu! Eu estou com os braços levantados, como Moisés sobre o monte, para rezar por Ti, que estás em batalha contra os inimigos de Deus e inimigos teus, meu Jesus, a quem o mundo não ama.

Aqui morreu a Lia do Isaque. Eu senti com isso, porque ela sempre foi para mim uma boa amiga. Mas minha pena maior és Tu, que estás longe e não és amado.

Eu te abençoo, meu Filho, e como eu te desejo paz e bênção, peço-te que as desejes para a tua Mãe.”

133.5

– Foram até àquela casa esses sem-vergonhas! –grita Pedro.

E Judas Tadeu exclama:

– O José… ele bem podia ter guardado para si aquela notícia. Mas… não via a hora de podê-la dar!

– Voz de hiena não espanta os vivos –sentencia Filipe.

– O mal é que não são hienas, são tigres. Eles procuram presas vivas –diz Iscariotes.

E virando-se para o Zelote:

– Diz tu tudo o que ficamos sabendo.

– Sim, Mestre. Judas tinha razão de temer. Nós fomos ter com José de Arimateia e com Lázaro. E ali estivemos como sinceros amigos teus. Depois, eu e Judas, como se eu fôsse amigo dele de infância, fomos a alguns amigos dele de Sião… E… José e Lázaro te dizem que venhas embora logo, durante estas festas. Não insistas, Mestre. É para o teu bem. Os amigos de Judas depois disseram: “Olha que já está decidido que vão surpreendê-lo para o acusarem. Justamente nesses dias de festa, porque o povo está ausente. Que Ele se retire por algum tempo. Para despistar estas víboras. A morte de Doras atiçou o veneno deles e também o seu medo. Porque eles têm medo além de ódio. E o medo os faz ver o que não existe, enquanto que o ódio os faz dizer até mentiras.”

– Tudo, mas tudo mesmo, sabem sobre nós! É uma coisa odiosa! E tudo eles alteram. Tudo exageram. E quando lhes parece que não há ainda bastante para maldizer, inventam. Eu estou enojado e cansado. Dá-me vontade de ir-me embora… não sei… para longe. Para fora deste Israel, que é todo um pecado… Iscariotes está abatido.

– Judas, Judas! Uma mulher, para dar ao mundo um homem, trabalha nove luas. E tu, para dar ao mundo o conhecimento de Deus, quererias ir mais depressa? Não nove luas. Mas milênios de luas serão necessários. E como a lua nasce e morre em cada lunação, aparecendo para nós recém-nascida, depois cheia e depois minguante, assim será sempre no mundo, enquanto ela existir, haverá fases crescentes, cheias e minguantes de religião. Mas, mesmo quando parecer estar morta, ela estará viva, assim como a lua, que continua a existir, mesmo quando parecia que se tinha acabado. E quem tiver trabalhado para esta religião, terá por isso um mérito total, ainda que fique só uma pequena minoria de almas fiéis sobre a terra. Vamos, Vamos! Nada de entusiasmos fáceis nos triunfos, nem depressões fáceis nas derrotas.

– Contudo… sai daqui. Nós não estamos fortes ainda. E sentimos que, diante do Sinédrio teríamos medo. Eu pelo menos… Os outros não sei… Mas creio que é imprudência qualquer tentativa. Não temos o coração dos três jovens[2] da corte de Nabucodonosor.

– Sim, Mestre. É melhor.

– É prudente.

– Judas tem razão.

– Vê que até tua Mãe e teus parentes…

– E Lázaro e José.

– Vamos fazê-los vir por nada.

Jesus abre os braços e diz:

– Faça-se como desejais. Mas depois voltaremos aqui. Vós estais vendo quantos vêm. Eu não forço, nem tento vossa alma. De fato, não a sinto pronta…

133.6

Mas vamos ver os trabalhos das mulheres.

Porém, enquanto todos, com olhos risonhos e vozes de alegria, vão tirando dos alforjes os pacotes com as vestes, as sandálias e os mantimentos mandados pelas mães e pelas esposas, e procuram que Jesus se interesse em admirar tanta graça de Deus, Ele se mostra triste e distraído. Lê e relê a carta materna. Encantoando-se, com uma pequena candeia na parte mais distante da mesa, sobre a qual estão as vestes, maçãs, pequenos vasos de metal e queijos, e fazendo com a mão um anteparo para os olhos, parece meditar. Mas está sofrendo.

– Olha aqui, Mestre, a minha esposa, pobrezinha, que veste bonita e que manto com capuz fez para mim. Quem sabe quanto ela teve que trabalhar, porque não é perita como a tua Mãe –diz Pedro, que exulta, com os braços carregados de seus tesouros.

– Bonitos, sim, bonitos. É uma mulher muito habilidosa –diz cortesmente Jesus. Mas com os olhos longe das coisas mostradas.

– Para nós a mãe fez duas vestes de tecido duplo. Pobre mãe! Parecem bonitas a Ti, Jesus? São de uma bela cor, não é verdade? –diz Tiago do Zebedeu.

– Muito bonitas, Tiago. Vão lhes ficar muito bem.

– Olha, aposto que estas cintas foram feitas por tua Mãe. É Ela que borda assim. E também este véu duplo para servir de anteparo contra o sol, eu digo que foi feito por Maria. É igual ao teu. A veste não. É certo que foi nossa mãe que a teceu. Pobre mãe! Depois de tanto chorar, durante o verão, está enxergando pouco, e, muitas vezes, se lhe arrebenta o fio. Coitada!

E Judas de Alfeu beija a pesada veste, de um vermelho marrom.

133.7

– Não estás alegre, Mestre –observa finalmente Bartolomeu–. Não olhas nem para as coisas que te foram mandadas.

– Não pode estar –rebate Simão Zelote.

– Estou pensando… Mas… Refazei os pacotes. Colocai tudo em seus lugares. Não é hora de sermos apanhados e não o seremos. Hoje, em alta noite, ao luar, iremos para Doco. Depois para Betânia.

– Por que para Doco?

– Porque lá há uma mulher que está à morte e esperando de Mim a cura.

– Não vamos passar pelo feitor?

– Não, André. Por ninguém. Assim ninguém precisa mentir, dizendo que não sabe onde estamos. Se a vós o que importa é não serdes perseguidos, a Mim o que importa é não causar aborrecimentos a Lázaro.

– Mas Lázaro te está esperando.

– E nós estamos indo para a casa dele. Ou melhor… Simão, tu me hospedas na casa do teu antigo servo?

– Com alegria, Mestre. Tu já sabes tudo. Por isso posso te dizer por Lázaro, por mim, e por quem estiver nessa casa: essa casa é tua.

– Vamos. Andai depressa. Para estar em Betânia, antes do sábado.

E enquanto todos se espalham com candeias para fazerem tudo o que é necessário para a repentina partida, Jesus fica sozinho.

Reentra André, vai até perto de Jesus e diz:

– E aquela mulher? Tenho pena de deixá-la, logo agora que parecia próxima a vir… É prudente… Tu a viste…

– Vai dizer-lhe que voltaremos depois de algum tempo e que durante esse tempo ela se lembre das tuas palavras…

– Das tuas palavras, Senhor. Eu disse somente as tuas.

– Vai. Vai logo. E toma cuidado para que ninguém te veja. Verdadeiramente, neste mundo de maus, devem tomar aparência de perversos aqueles que são inocentes…

Para mim, tudo cessa aqui, com esta grande verdade.


Notes

  1. chef est corrigé par Maria Valtorta en « un des chefs » sur une copie dactylographiée. Des quatre fils d’Alphée, Simon est devenu le chef de famille à la mort de son père (105.3), puisqu’il était l’aîné (105.4 et 246.11). Toutefois, il paraîtra toujours soumis à son frère Joseph, au caractère plus fort et qui sera appelé chef, premier, ancien, l’aîné (comme ici et, par exemple, en 437.1 ; 440.7.8 ; 441.5 ; 460.7 ; 477.5 ; 478.11 ; 491.9 ; 562.4 ; 614.11). Joseph et Simon sont dits « les deux aînés » de leur frère Jude en 56.3.
  2. trois enfants desquels on parle en : Dn 3, 13-97 inclut le Cantique d’Azarias mentionné au chapitre suivant (en 134.4) et à d’autres reprises dans cet ouvrage (comme en 176.3).

Notas

  1. chefe é corrigido em um dos chefes por MV numa cópia datilografada. Dos quatro filhos de Alfeu, Simão torna-se chefe de família à morte do pai (105.3) sendo o maior (105.4 e 246.11). Todavia ele aparecerá sempre submisso ao irmão José, mais forte de caráter e chamado chefe, primeiro, ancião, o maior (como aqui e, por exemplo, em: 437.1 – 440.7.8 – 441.5 – 460.7 – 477.5 – 478.11 – 491.9 – 562.4 – 614.11). José e Simão são chamados os dois mais velhos pelo irmão Judas em 56.3.: Tiago e Judas por sua vez, são considerados um pouco mais velhos do que Jesus em 38.8 em 130.1.
  2. três jovens, dos quais se narra em: Daniel 3,13-97, que inclui o cântico de Azarias, mencionado no capítulo seguinte (em 134.4) e outras vezes na obra (como em 176.3).