Os Escritos de Maria Valtorta

175. Le lépreux guéri au pied de la Montagne.

175. O leproso curado aos pés do Monte.

175.1

Au milieu des fleurs innombrables qui parfument le sol et égaient la vue, se dresse l’horrible spectre d’un lépreux, rongé par la maladie et couvert de plaies qui exhalent une odeur fétide.

Épouvantés, les gens hurlent et font demi-tour en direction des premières pentes de la montagne. Certains prennent même des pierres pour les lancer à l’imprudent.

Mais Jésus se retourne, les bras ouverts, en criant :

« Paix ! Restez là où vous êtes et n’ayez pas peur. Posez les pierres. Ayez pitié de ce pauvre frère. Lui aussi, il est fils de Dieu. »

Subjugués par l’autorité du Maître, les gens obéissent. Il s’a­vance à travers les hautes herbes fleuries jusqu’à quelques pas du lépreux qui, à son tour, s’est approché quand il a compris que Jésus le protégeait.

Arrivé près de Jésus, il se prosterne et la prairie l’accueille et le submerge comme une eau fraîche et parfumée. Les fleurs qui ondoient semblent étendre un voile sur les misères qu’elles cachent. Seule la voix plaintive qui en sort rappelle qu’il y a là un pauvre être :

« Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier. Aie aussi pitié de moi ! »

Jésus répond :

« Lève ton visage et regarde moi. L’homme doit savoir regarder le ciel quand il y croit. Or toi, tu crois, puisque tu l’implores. »

Les herbes bougent et se rouvrent. Tel une tête de naufragé qui émerge de la mer, le visage du lépreux apparaît, sans cheveux ni barbe : un crâne où il resterait encore un petit lambeau de chair.

Cependant Jésus ose poser le bout des doigts sur ce front, là où il est net, sans plaies, où il n’y a qu’une peau cireuse, écailleuse, entre deux érosions purulentes dont l’une a détruit le cuir chevelu et dont l’autre a ouvert un trou là où se trouvait l’œil droit. Je ne saurais dire si dans cette énorme cavité qui s’étend de la tempe au nez en mettant à nu le zygoma et les cartilages du nez, rempli de saleté, il reste le globe oculaire ou non.

Laissant le bout de sa belle main appuyé là, Jésus dit :

« Je le veux : sois purifié. »

Comme si l’homme n’était pas rongé par la lèpre et couvert de plaies, mais seulement recouvert de crasses sur lesquelles on aurait versé un détergent liquide, voilà que la lèpre disparaît. Tout d’abord les plaies se referment, la peau redevient claire, l’œil droit réapparaît entre les paupières qui se sont reformées, des lèvres se referment sur les dents jaunâtres. Seuls les cheveux et la barbe restent absents avec de rares touffes de poils là où il y avait encore un reste d’épiderme sain.

La foule crie de stupeur et l’homme comprend qu’il est guéri en entendant les cris de joie. Il lève les mains, jusqu’alors cachées par les herbes, et se touche l’œil là où il y avait cet énorme trou. Il se touche la tête, là où se trouvait la grande plaie qui couvrait le crâne et il palpe la nouvelle peau. Alors il se lève et regarde sa poitrine, ses hanches… Tout est sain et propre… L’homme s’affaisse de nouveau dans le pré fleuri, pleurant de bonheur.

« Ne pleure pas. Lève-toi et écoute-moi. Reviens à la vie en observant le rite et ne parle à personne jusqu’à ce qu’il soit accompli. Montre-toi le plus tôt possible au prêtre. Fais l’offrande prescrite par Moïse en témoignage du miracle survenu de ta guérison.

– C’est à toi que je devrais rendre témoignage, Seigneur !

– Tu le feras en aimant mon enseignement. Va. »

175.2

La foule s’approche de nouveau et, tout en se tenant à la distance imposée par la Loi, félicite le miraculé. Certains éprouvent le besoin de remettre un viatique à l’indigent et lui lancent des pièces de monnaie. D’autres lui jettent du pain et des vivres. A la vue de l’habit du lépreux qui n’est qu’une loque qui le couvre mal, un spectateur retire son manteau, en fait un paquet et l’envoie au pauvre homme qui peut ainsi se couvrir d’une manière décente. Comme la charité est contagieuse quand on est en groupe, un autre encore ne résiste pas au désir de lui fournir des sandales. Il enlève les siennes et les lui jette.

« Mais, et toi ? lui demande Jésus qui le voit faire.

– Oh ! J’habite tout près d’ici. Je peux marcher pieds nus. Lui a une longue route à faire.

– Que Dieu te bénisse, toi et tous ceux qui ont rendu service à ce frère. Homme, tu prieras pour eux.

– Oui, oui, pour eux et pour toi, pour que le monde ait foi en toi.

– Adieu. Va en paix. »

L’homme s’éloigne de quelques mètres, puis il se retourne et crie :

« Est-ce que je peux dire au prêtre que c’est toi qui m’as guéri ?

– Non. Il ne faut pas. Dis-lui seulement : “ Le Seigneur a eu pitié de moi. ” C’est la pure vérité. Rien d’autre. »

175.3

Les gens s’agglutinent autour du Maître, forment un cercle qui ne veut s’ouvrir à aucun prix. Mais, entre-temps, le soleil est descendu. C’est le commencement du repos sabbatique. Les villages sont loin. Mais les gens ne regrettent pas leur maison, leurs provisions, rien. Les apôtres s’en préoccupent pourtant et ils en parlent à Jésus. Même les disciples les plus âgés s’en soucient. Il y a des femmes et des enfants et, si la nuit est tiède et l’herbe des prés soyeuse, les étoiles ne sont pas du pain et les pierres des talus ne procurent pas de quoi se nourrir.

Jésus est le seul à ne pas s’en soucier. En attendant, les gens mangent ce qui leur reste comme si de rien n’était et Jésus le fait remarquer à ses disciples :

« En vérité, je vous dis que ces gens-là vous sont supérieurs ! Regardez avec quelle insouciance ils expédient ce qui leur reste. Je leur ai dit : “ Que ceux qui ne peuvent croire que demain Dieu donnera de la nourriture à ses enfants, se retirent ”, et eux sont restés. Dieu ne démentira pas son Messie et ne décevra pas ceux qui espèrent en lui. »

Les apôtres haussent les épaules et ne s’occupent plus d’autre chose.

Après un crépuscule bien rouge, la nuit tombe, tranquille et belle, et le silence de la campagne s’étend sur toutes choses après une dernière sérénade chantée par les oiseaux. Quelques bruissements du vent, et puis le vol silencieux d’un oiseau de nuit au moment où se lève la première étoile et au premier coassement d’une grenouille.

Les enfants dorment déjà. Les adultes discutent et de temps à autre quelqu’un va auprès du Maître lui demander un éclaircis­sement.

175.4

Aussi ne s’étonne-t-on pas lorsque, par un sentier entre deux champs de blé, on voit arriver un personnage à l’aspect imposant par sa tenue et par son âge. Des hommes le suivent. Tout le monde se retourne pour le voir et on se le montre en chuchotant. Un murmure court d’un groupe à l’autre, se ranime et s’éteint. Attirés par la curiosité, les groupes les plus éloignés s’approchent.

L’homme à l’allure noble rejoint Jésus qui, assis au pied d’un arbre, écoute des fidèles, et il le salue profondément. Jésus se lève aussitôt et répond à cette salutation avec le même respect. L’assistance est attentive.

« J’étais sur la montagne et peut-être as-tu pensé que je manquais de foi et que je m’en allais pour ne pas rester à jeun. Mais je suis parti pour un autre motif. Je voulais être un frère parmi les frères, le frère aîné. Je voudrais te dire en privé ce que je pense. Peux-tu m’écouter ? Je ne te suis pas hostile, bien que je sois un scribe.

– Allons un peu plus loin… »

Ils partent à l’écart au milieu des champs de blé.

« Je voulais pourvoir à la nourriture des pèlerins et je suis descendu pour ordonner de faire du pain pour toute cette foule. Tu vois que je suis dans l’espace légal car ces champs m’appar­tiennent et, d’ici au sommet, c’est un chemin qu’on peut faire pendant le sabbat. Je serais venu demain avec mes serviteurs, mais j’ai appris que tu te trouves ici avec la foule. Je te prie de me permettre de pourvoir à leur nourriture pendant le sabbat. Il me déplairait sinon d’avoir renoncé à t’écouter pour rien.

– Ce n’est jamais pour rien, car le Père t’aurait, par ses lumières, donné une compensation. Mais je te remercie et je ne vais pas te décevoir. Je te fais seulement observer que la foule est nombreuse.

– J’ai fait chauffer tous les fours, même ceux qui servent à sécher les denrées, et j’arriverai à avoir du pain pour tout le monde.

– Ce n’est pas pour cela. Je voulais parler de la quantité de pain…

– Oh, cela ne me dérange pas. L’an dernier, j’ai eu beaucoup de grain. Cette année, tu vois les épis. Laisse-moi faire. Ce sera la meilleure garantie pour ma récolte. Et puis, Maître, tu m’as apporté un tel pain aujourd’hui… Toi, oui, tu es le Pain de l’âme.

– Qu’il en soit alors comme tu le veux. Viens, que nous le disions aux pèlerins.

– Non. C’est toi qui l’as dit.

– Et tu es scribe ?

– Oui, je le suis.

– Que le Seigneur t’amène là où ton cœur le mérite.

– Je comprends ce que tu ne dis pas. Tu veux dire : à la vérité. Car il y a en nous beaucoup d’erreur et… et beaucoup de malveillance.

– Qui es-tu ?

– Un enfant de Dieu. Prie le Père pour moi. Adieu.

– Que la paix soit avec toi. »

175.5

Jésus revient à pas lents vers ses disciples pendant que l’homme repart avec ses serviteurs.

« Qui était-ce ? Que voulait-il ? T’a-t-il dit quelque chose de désagréable ? A-t-il des malades ? »

Jésus est assailli de questions.

« Qui il est, je l’ignore. Ou plutôt, je sais que c’est une âme bonne et cela me…

– C’est Jean, le scribe, crie une voix dans la foule.

– Eh bien, je le sais maintenant que tu le dis. Il voulait simplement être le serviteur de Dieu auprès de ses enfants. Priez pour lui car demain nous mangerons tous grâce à sa bonté.

– C’est vraiment un juste, dit quelqu’un.

– Oui. Je ne sais pas comment il peut être l’ami des autres, commente son voisin.

– Bandé comme un nouveau-né de scrupules et de règles, mais il n’est pas mauvais, termine un troisième.

– Est-ce que ces champs sont à lui ? demandent un grand nombre de gens qui ne sont pas du pays.

– Oui, je crois que le lépreux était l’un de ses serviteurs ou de ses paysans, mais il le tolérait dans le voisinage et je crois même qu’il le nourrissait. »

La conversation se poursuit et Jésus s’en dégage en appelant auprès de lui les douze, auxquels il demande :

« Et maintenant, que dois-je vous dire pour votre incrédulité ? Le Père ne nous a-t-il pas envoyé du pain pour nous tous par les mains de quelqu’un dont la caste m’est hostile ? Ah ! Hommes de peu de foi… Mais allez dormir dans les foins moelleux. Je vais prier le Père pour qu’il ouvre vos cœurs et pour le remercier de sa bonté. Paix à vous. »

Sur ce, il se rend sur les premières pentes de la montagne. Là, il s’assied et se recueille en prière. S’il lève les yeux, il voit le troupeau des étoiles qui fourmillent dans le ciel. S’il les baisse, il voit le troupeau des dormeurs étendus dans les prairies. Rien d’autre. Mais telle est la joie de son cœur qu’il paraît se transfigurer en lumière…

175.1

No meio das numerosas flores que perfumam os campos e alegram a nossa vista, ergue-se o espectro horrível de um leproso, todo cheio de feridas, exalando um forte mau cheiro, todo corroído pela doença.

As pessoas gritam de espanto e voltam para trás, indo morro acima, subindo pelas encostas. Alguns apanham pedras para atirarem no pobre homem incauto.

Mas Jesus se vira, com os braços abertos, e grita:

– Paz! Ficai onde estais e não tenhais medo. Joguem as pedras no chão. Tende piedade do nosso pobre irmão. Ele também é filho de Deus.

Então, todos obedecem, dominados pelo poder do Mestre. Ele se adianta, pelo meio dos prados floridos, até a poucos passos do leproso que, por sua vez, tendo compreendido que Jesus o protegia, aproxima-se dele. Depois de ter chegado perto de Jesus, prostra-se por terra e as plantas, todas em flor, parecem acolhê-lo e fazer que ele mergulhe nelas como em uma água fresca e perfumada. As flores, ao soprar do vento, fazem ondas, e parecem querer reunir-se para formar um véu que cobrre aquela miséria, que veio esconder-se nelas. Somente a voz dele, lamuriante ecoa lá de dentro, fazendo que as pessoas se lembrem de que há um ser pobre e infeliz ali. Sua voz diz:

– Senhor, se queres, podes purificar-me. Tem piedade de mim também!

Jesus responde:

– Levanta o teu rosto e olha para Mim. O homem deve olhar para o Céu, se acredita nele. E tu acreditas, porque estás pedindo.

As ervas se movem e se abrem de novo. Aparece, então, uma coisa como a cabeça de um náufrago, que está acabando de sair do mar, a cabeça do leproso, já sem cabelos e sem barba. É uma caveira, não ainda completamente despojada de alguns restos de carne. Contudo, Jesus não se esquiva de pôr as pontas dos dedos naquela fronte, nos pontos em que elaestá limpa, isto é, sem feridas, onde se vê ainda uma pele cinza, enrugada entre duas erosões purulentas, uma das quais já destruiu todo o couro cabeludo, enquanto que a outra abriu um buraco onde era o olho direito, de modo que eu nem saberia dizer se, entre aquele enorme buraco, que vai das têmporas até o nariz, deixando a descoberto o zigoma e a cartilagem nasal, cheio de sujeira, não saberia se ainda existe o globo ocular ou não.

Jesus diz, conservando sua bela mão apoiada pelas pontas dos dedos sobre a fronte dele:

– Eu quero. Fica limpo.

É como se o homem não estivesse todo corroído e cheio de feridas, mas somente recoberto de sujeiras, como se sobre elas tivesse sido derramada água com detergente, a lepra desapareceu. Primeiro, as feridas se fecharam, depois a pele ficou clara, o olho direito tornou a aparecer por debaixo da pálpebra, que nasceu de novo. E os lábios voltaram a fechar-se sobre os dentes amarelecidos. Só os cabelos e a barba não apareceram, mas apenas umas moitinhas de pelos, nos lugares em que antes havia ainda pequenas áreas de epiderme sadia.

As pessoas do povo gritam de assombro. E o homem percebe que está curado, ao ouvir aqueles gritos de alegria. Ele levanta as mãos, até então escondidas pelas ervas e toca com a mão em seu próprio olho, em cujo lugar estava antes o grande buraco; ele toca também na cabeça, onde antes estava a grande ferida, que punha a descoberto o osso do crânio e sente-se agora com uma nova pele. Depois se levanta e olha para o próprio peito, para os quadris… Tudo está são e limpo. O homem torna a agachar-se no prado florido, chorando de alegria.

– Não chores. Levanta-te e escuta-me. Volta para a vida, depois que tiveres cumprido o rito, e não fales a ninguém, enquanto não o tiveres cumprido. Vai mostrar-te, quanto antes, ao sacerdote, faze a oferta prescrita por Moisés, para que sirva de testemunho do milagre que aconteceu em tua cura.

– É a Ti que eu deveria dar esse testemunho, Senhor!

– Tu me darás, amando a minha doutrina. Vai.

175.2

A multidão se aproxima de novo e, guardando ainda a devida distância, felicita o curado pelo milagre. Não falta quem sinta necessidade de dar-lhe uma ajuda para a viagem, jogando-lhe algumas moedas. Outros lhe jogam pães e alimentos, e um deles, vendo que a veste do leproso não é mais do que um trapo que se desfia, deixando-lhe o corpo todo visível, tira a própria capa, faz com ela uma trouxa, como se faz com um lenço grande, e a joga para o leproso, que com ela pode cobrir-se de maneira decente. Um outro ainda, visto que a caridade é contagiosa quando é feita em comum, não resiste ao desejo de oferecer-lhe suas sandálias, tira-as dos pés e lhas joga.

– Mas, e tu? –pergunta-lhe Jesus, que viu tudo.

– Oh! Eu moro aqui perto. Posso caminhar descalço. Mas ele tem um grande caminho a percorrer!

– Deus te abençoe a ti e a todos os que ajudaram o irmão. Homem, tu rezarás por eles.

– Sim, sim, por eles e por Ti, para que o mundo tenha fé em Ti.

– Adeus, Vai em paz.

O homem vai-se afastando dali, mas depois se vira, e grita:

– Mas, ao sacerdote eu posso dizer que Tu me curaste?

– Não é preciso. Dize só isto: “O Senhor teve misericórdia de mim”, pois tudo isso é verdade e nada mais é preciso dizer.

175.3

O povo se aproxima do Mestre, apertando-o em um círculo que não se quer abrir de modo nenhum. Nesse ínterim, o sol já se pôs e começa o repouso sabático. Os povoados estão longe. Mas as pessoas não estão sentindo falta dos povoados, nem dos alimentos, de nada. Quem se preocupa com tudo são os apóstolos e vão dizê-lo a Jesus. Até os discípulos mais velhos estão pensativos. Há mulheres, há crianças, e mesmo se a noite não estiver fria e a erva dos prados estiver macia, ainda assim as estrelas não são pães, nem as pedras dos córregos servem de alimento.

Jesus é o único que não se preocupa. Enquanto isso, o povo está comendo o que tinha, como se nada de anormal estivesse acontecendo. Jesus chama a atenção dos seus sobre isso:

– Em verdade, Eu vos digo que esta gente é mais do que vós! Vede com que despreocupação acabam com tudo. Pois Eu disse a eles: “Quem não for capaz de acreditar que amanhã Deus dará alimento aos seus filhos, que se retire”, mas estes permaneceram aqui. E Deus não irá desmentir o seu Messias, nem decepcionará a quem espera n’Ele.

Os apóstolos encolhem os ombros e não cuidam de mais nada.

A tarde chega, depois de um céu com pôr-de-sol muito vermelho, serena e bonita, e o silêncio das campinas desce sobre todas as coisas, logo que termina o último canto dos passarinhos. Ouve-se um pequeno barulho do vento e, em seguida, vê-se o primeiro vôo de uma ave noturna, ao mesmo tempo em que aparece a primeira estrela e se ouve o coaxar de uma rã.

As crianças já estão dormindo. Os adultos estão conversando uns com os outros e, de vez em quando, um deles vai até o Mestre para pedir-lhe algum esclarecimento.

175.4

Assim sendo, não é de causar espanto o fato de vir por um caminho entre dois trigais, um personagem, de aspecto imponente, tanto por suas vestes, como pela idade. Atrás dele, alguns homens. Todos se viram para olhá-lo, apontando-o com o dedo e cochichando. Aquele cochicho passa de um grupo para outro, cresce e depois termina. Os grupos que estavam mais longe aproximaram-se, movidos pela curiosidade.

O homem de nobre aspecto aproxima-se de Jesus que, sentado ao pé de uma árvore, está escutando alguns homens, e o saúda com uma profunda inclinação. Jesus levanta-se logo e, com igual respeito, responde a saudação. os presentes estão bem atentos.

– Eu estava lá no monte e Tu talvez tenhas pensado que eu não tivesse fé, porque eu fui embora temendo algum jejum. Mas eu fui embora por outro motivo. Queria ser um irmão entre os outros irmãos, o irmão mais velho. Desejaria dizer-te o meu pensamento em particular. Podes ouvir-me? Não sou teu inimigo, ainda que eu seja um escriba.

– Vamos um pouco adiante –e entram pelo meio dos trigais.

– Eu queria prover alimentação aos peregrinos, e desci para mandar fazer pães para a multidão. Como estás vendo, estou dentro do espaço legal, porque estes campos me pertencem e porque daqui até o cume pode-se ir em dia de sábado. Eu deveria vir amanhã com os meus empregados. Mas fiquei sabendo que Tu estavas aqui com a multidão. Eu te peço que me permitas prover alimento no sábado. Porque senão, eu ficaria muito aborrecido, por ter deixado de ouvir as tuas palavras por nada.

– Por nada, não, porque o Pai teria te recompensado com as suas luzes. Mas Eu te agradeço e não vou te decepcionar. Só te faço observar que a multidão é muito grande.

– Eu mandei acender todos os fornos, até os que são usados para secar os cereais, e vou conseguir pão para todos.

– Não é por isso. Eu me refiro à quantidade de pão…

– Oh! Isso não me preocupa. No ano passado colhi muito trigo. Neste ano estás vendo como estão as espigas. Deixa-me agir. Será a maior garantia para os meus campos. Além disso, Mestre… Tu me deste hoje um pão, que eu nunca esperei ver… Tu és o Pão do espírito!…

– Seja, então, como queres. Vem comigo, vamos dizê-lo aos peregrinos.

– Não. Tu já o disseste.

– E tu, és um escriba?

– Sim. Eu sou.

– Que o Senhor te leve para onde o teu coração merece ir.

– Compreendo também o que não estás dizendo. Queres dizer: Para a Verdade. Porque entre nós há muitos erros… e muita má vontade.

– Quem és?

– Um filho de Deus. Reza ao Pai por mim. Adeus.

– A paz esteja contigo.

175.5

Jesus retorna lentamente para o meio dos seus, enquanto o homem se afasta dali com os seus empregados.

– Quem era? Que queria? Ele te disse alguma coisa desagradável? Ele tem doentes?

As perguntas chovem sobre Jesus.

– Quem ele é, Eu não sei. Só sei que se trata de um homem bom e isso me…

– É João, o escriba –diz alguém da multidão.

– Então, agora sei porque tu o disseste. Ele queria simplesmente ser o servo de Deus junto aos seus filhos. Rezai por ele, porque amanhã todos nós comeremos por bondade dele.

– Ele é verdadeiramente um justo –diz alguém.

– Sim. Eu nem sei como é que ele pode ser amigo de outros –comenta um outro.

– Enrolado em escrúpulos e regras como um recém-nascido, mas não é mau –termina um terceiro.

– Estes campos são dele? –perguntam muitos que não são da região.

– Sim. Creio que o leproso era um dos seus empregados ou camponeses. Mas ele o suportava nas vizinhanças e creio que até lhe matasse a fome.

A crônica continua, e Jesus não toma parte nela, mas chama para perto de Si os doze, aos quais pergunta:

– E agora, que é que Eu vos devo dizer pela vossa incredulidade? Não é verdade que o Pai colocou para nós todos um pão nas mãos de alguém que, pela casta a que pertence, vem a ser meu inimigo? Oh! homens de pouca fé!… Ide agora para o meio dos fenos macios, ide dormir. Eu vou rezar ao Pai para que vos abra os corações, e agradecer-lhe por sua bondade. A paz esteja convosco.

Jesus se retira até as encostas do monte. Senta-se e se recolhe em oração. Levantando os olhos vê o rebanho das estrelas que se apinham no céu, abaixando-os vê o rebanho dos adormecidos estendidos sobre o prado. Nada mais. Mas é tal a alegria que tem em seu coração que parece transfigurar-se em luz….