Os Escritos de Maria Valtorta

206. Le séjour à Béthanie se termine par deux paraboles sur le Royaume des Cieux.

206. Com duas parábolas sobre o Reino

206.1

En présence des paysans de Yokhanan, d’Isaac et de nombreux disciples, des femmes, parmi lesquelles la Vierge Marie et Marthe, et de beaucoup de gens de Béthanie, Jésus parle. Tous les apôtres sont présents. L’enfant, assis en face de Jésus, n’en perd pas un mot. Le discours ne fait que commencer, car il arrive encore des gens…

Jésus dit :

« …et c’est à cause de cette crainte, que je vois si vive en bon nombre d’entre vous, que je veux vous proposer aujourd’hui une douce parabole. Elle est douce pour les hommes de bonne volonté, amère pour les autres. Mais ces derniers ont le moyen de corriger cette amertume. Qu’ils deviennent, eux aussi, des gens de bonne volonté, et le reproche que la parabole fait naître dans leur conscience cessera d’exister.

206.2

Le Royaume des Cieux est la maison des noces qui s’accom­plissent entre Dieu et les âmes. Le moment où l’on y entre, c’est le jour des noces.

Ecoutez donc : chez nous, la coutume est que les vierges escortent l’époux qui arrive, pour le conduire au milieu des lumières et des chants vers la maison nuptiale avec sa tendre épouse. Le cortège quitte la maison de l’épouse qui, voilée et émue, se dirige vers le lieu où elle sera reine, dans une maison qui n’est pas la sienne, mais qui le devient à partir du moment où elle s’unit à son époux. Alors les jeunes filles en cortège — des amies de l’épouse pour la plupart — accourent à la rencontre de ces deux êtres heureux pour les ceindre d’un cercle de lumières.

Or il arriva, dans un village, que l’on fit des noces. Pendant que les époux, avec leurs parents et amis, s’en donnaient à cœur joie dans la maison de l’épouse, dix vierges se rendirent à leur place dans le vestibule de la maison de l’époux, prêtes à sortir à sa rencontre quand le bruit lointain des cymbales et des chants viendrait les avertir que les époux avaient quitté la maison de l’épouse pour venir à celle de son mari. Mais le banquet, dans la maison des noces, se prolongeait et la nuit survint.

Les vierges, comme vous le savez, gardent toujours leurs lampes allumées pour ne pas perdre de temps au dernier moment. Or, parmi ces dix vierges qui avaient leurs lampes allumées et en parfait état de marche, il y en avait cinq sages et cinq sottes. Par prudence, les sages s’étaient munies de petits vases pleins d’huile pour pouvoir remplir les lampes si la durée de l’attente était plus longue que prévu, alors que les sottes s’étaient bornées à bien remplir leurs petites lampes.

Les heures passèrent, les unes après les autres. Conversations gaies, bonnes histoires, plaisanteries charmaient l’attente. Mais le temps passant, elles ne surent plus que dire ni que faire. Par ennui, ou tout simplement par fatigue, les dix vierges s’assirent plus à leur aise avec leurs lampes allumées toutes proches et, tout doucement, elles s’endormirent.

206.3

Minuit arriva et l’on entendit un cri : “ Voici l’époux, allez à sa rencontre ! ” Les dix vierges sursautèrent en entendant cet ordre, elles saisirent leurs voiles et leurs guirlandes, s’en coiffèrent et coururent vers la table où se trouvaient les lampes. Or cinq d’entre elles étaient en train de faiblir… La mèche, que l’huile, toute brûlée, ne nourrissait plus, fumait avec des éclairs de plus en plus faibles, prête à s’éteindre au moindre souffle d’air. Les cinq autres, au contraire, regarnies par les vierges prudentes avant leur sommeil, avaient une flamme encore vive qui se raviva davantage quand on ajouta de l’huile dans le réservoir de la lampe.

“ Oh ! Supplièrent les sottes, donnez-nous un peu de votre huile, sinon nos lampes vont s’éteindre, rien qu’à les prendre. Les vôtres sont déjà belles !… ” Mais les prudentes répondirent : “ Dehors, le vent de la nuit souffle, et la rosée tombe à grosses gouttes. Jamais il n’y aura assez d’huile pour faire une flamme robuste qui puisse résister au vent et à l’humidité. Si nous vous en donnons, nos lumières se mettront à vaciller, elles aussi. Et bien triste serait le cortège des vierges sans la lueur des petites flammes ! Allez, courez chez le marchand le plus proche, priez-le, frappez à sa porte, faites-le se lever pour qu’il vous donne de l’huile. ” Alors ces jeunes filles, haletantes, froissant leurs voiles, tachant leurs vêtements, perdant leurs guirlandes, en se heurtant et en courant, suivirent le conseil de leurs compagnes.

Mais, pendant qu’elles allaient acheter de l’huile, l’époux accompagné de l’épouse apparut au bout de la rue. Les cinq vierges, munies des lampes allumées, coururent à leur rencontre et c’est entourés d’elles que les époux entrèrent dans la maison pour la fin de la cérémonie, c’est-à-dire quand les vierges escortent finalement l’épouse jusqu’à la chambre nuptiale. La porte fut close après l’entrée des époux et ceux qui se trouvaient dehors, restèrent dehors. Ce fut le sort des cinq sottes qui, arrivées enfin avec leur huile, trouvèrent la porte verrouillée et frappèrent inutilement jusqu’à se blesser les mains en gémissant : “ Seigneur, seigneur, ouvre-nous ! Nous faisons partie du cortège des noces. Nous sommes les vierges propitiatoires, choisies pour apporter honneur et fortune à ton mariage. ”

Mais l’époux, du haut de la maison, quitta pour un instant les invités les plus intimes auxquels il faisait ses adieux pendant que l’épouse entrait dans la chambre nuptiale, et il leur dit : “ En vérité, je vous dis que je ne vous connais pas. Je ne sais pas qui vous êtes. Vos visages n’étaient pas en fête autour de mon épouse bien-aimée. Vous êtes des usurpatrices. Restez donc hors de la maison des noces. ” Et les cinq sottes, en larmes, s’en allèrent par les rues obscures, avec leurs lampes désormais inutiles, leurs vêtements fripés, leurs voiles arrachés, leurs guirlandes défaites ou perdues…

206.4

Et maintenant, écoutez la leçon à tirer de cette parabole.

Je vous ai dit au début que le Royaume des Cieux est la maison des noces qui s’accomplissent entre Dieu et les âmes. Tous les fidèles sont appelés aux noces célestes, car Dieu aime tous ses enfants. Les uns plus tôt, les autres plus tard, tous parviennent au moment des noces, et c’est un sort heureux que d’y être arrivé. Mais écoutez encore : vous savez que les jeunes filles considèrent comme un honneur et une chance d’être appelées comme servantes autour de l’épouse. Voyons dans notre cas ce que représentent les personnages et vous comprendrez mieux.

L’Epoux, c’est Dieu. L’épouse, c’est l’âme d’un juste qui, après avoir passé le temps des fiançailles dans la maison du Père, c’est-à-dire sous la protection de la doctrine de Dieu et dans l’obéissance à cette doctrine, en vivant selon la justice, est amenée dans la maison de l’Epoux pour les noces. Les servantes-vierges sont les âmes des fidèles qui, grâce à l’exemple laissé par l’épouse, cherchent à arriver au même honneur en se sanctifiant. Pour l’épouse, le fait d’avoir été choisie par l’époux à cause de ses vertus, est en effet le signe qu’elle était un exemple vivant de sainteté.

206.5

Les vierges portent des vêtements blancs, propres et frais, ainsi qu’un voile blanc, et sont couronnées de fleurs. Elles tiennent dans leurs mains des lampes allumées. Les lampes sont bien nettoyées, avec la mèche nourrie de l’huile la plus pure afin qu’elle ne soit pas malodorante.

En vêtements blancs. La justice pratiquée avec fermeté donne des vêtements blancs et bientôt viendra le jour où ils seront parfaitement blancs, sans même le plus lointain souvenir d’une tache, d’une blancheur surnaturelle, d’une blancheur angélique.

En vêtements propres. Il faut, par l’humilité, garder ses vêtements toujours propres. Il est bien facile de ternir la pureté du cœur, et celui qui n’a pas le cœur pur ne peut voir Dieu. L’humilité est comme une eau qui lave. L’humble, parce que son œil n’est pas obscurci par la fumée de l’orgueil, s’aperçoit tout de suite qu’il a terni son vêtement. Il court vers son Seigneur et lui dit : “ J’ai perdu la netteté de mon cœur. Je pleure pour me purifier. Je pleure à tes pieds. Et toi, mon Soleil, blanchis mon vêtement par ton pardon bienveillant, par ton amour paternel ! ”

En vêtements frais. Ah ! La fraîcheur du cœur ! Les enfants la possèdent par un don de Dieu. Les justes la possèdent par un don de Dieu et par leur propre volonté. Les saints la possèdent par un don de Dieu et par une volonté allant jusqu’à l’héroïsme. Mais les pécheurs, dont l’âme est en loques, brûlée, empoisonnée, salie ne pourront-ils donc jamais plus avoir un vêtement frais ? Oh si ! Ils le peuvent. Ils commencent à recouvrer cette innocence à partir du moment où ils se regardent avec mépris, ils l’augmentent quand ils ont décidé de changer de vie, et ils la perfectionnent quand, par la pénitence, ils se lavent, se désintoxiquent, se soignent, refont leur pauvre âme. D’une part grâce à l’aide de Dieu, qui ne refuse pas ses secours à qui demande son aide sainte, d’autre part par leur propre volonté portée à un degré qui dépasse l’héroïsme — car en eux il n’y a pas lieu de protéger ce qu’ils possèdent, mais de reconstruire ce qu’ils ont abattu, ce qui nécessite le double d’effort, si ce n’est même trois fois, sept fois plus —, enfin par une pénitence inlassable, implacable à l’égard du moi qui était pécheur, ils ramènent leur âme à une nouvelle fraîcheur d’enfant, rendue précieuse par l’expérience qui fait d’eux des maîtres pour ceux qui autrefois étaient comme eux, c’est-à-dire pécheurs.

En voiles blancs. L’humilité ! J’ai dit[1] : “ Quand vous priez ou faites pénitence, faites en sorte que le monde ne s’en aperçoive pas. ” Dans les livres sapientiaux, il est écrit : “ Il n’est pas bien de révéler le secret du Roi. L’humilité est le voile blanc que l’on met pour le défendre sur le bien que l’on fait et sur celui que Dieu nous accorde. Il ne faut pas se glorifier de l’amour privilégié que Dieu nous accorde, ni rechercher une sotte gloire humaine. Ce don serait retiré sur-le-champ. Mais que le cœur chante intérieurement à son Dieu : “ Mon âme te glorifie, Seigneur… parce que tu as tourné les yeux vers la bassesse de ta servante. ” »

Jésus s’arrête un instant et jette un regard vers sa Mère qui rougit sous son voile et s’incline profondément comme pour remettre en place les cheveux de l’enfant assis à ses pieds, mais en réalité pour cacher l’émotion de son souvenir…

« Couronnée de fleurs. L’âme doit tresser sa guirlande quotidienne d’actes vertueux, car, en présence du Très-Haut, il ne doit rien rester de vicieux et il convient de ne pas avoir l’aspect négligé. Guirlande quotidienne, ai-je dit, car l’âme ne sait pas quand Dieu (l’Epoux) lui apparaîtra pour lui dire : “ Viens. ” Il ne faut donc pas se lasser de renouveler la couronne. N’ayez pas peur. Les fleurs perdent leur fraîcheur, mais les fleurs des couronnes vertueuses ne la perdent pas. L’ange de Dieu, que chaque homme a auprès de lui, recueille ces guirlandes quotidiennes et les apporte au Ciel ; là, elles serviront de trône au nouveau bienheureux quand son âme entrera comme épouse dans la maison nuptiale.

206.6

Elles tiennent leurs lampes allumées, à la fois pour honorer l’Epoux et pour se guider en chemin. Comme la foi est brillante et quelle douce amie elle est ! Elle donne une flamme qui rayonne comme une étoile, une flamme joyeuse car elle a une certitude sereine, une flamme qui rend lumineux jusqu’à l’instrument qui la porte. Même le corps de l’homme que nourrit la foi semble, dès cette terre, devenir plus lumineux et plus spirituel, exempt d’un vieillissement précoce. Car celui qui a la foi se laisse guider par les paroles et les commandements de Dieu pour parvenir à posséder Dieu, sa fin ; c’est pourquoi il fuit toute corruption, il n’a ni trouble, ni peur, ni remords, il n’est pas obligé de faire des efforts pour se rappeler ses mensonges ou pour cacher ses mauvaises actions, et il se garde beau et jeune de la belle incorruptibilité des saints. Une chair et un sang, une âme et un cœur purs de toute luxure pour conserver l’huile de la foi, pour donner une lumière sans fumée. Une volonté constante pour nourrir toujours cette lumière.

La vie de chaque jour avec ses déceptions, ses constatations, ses contacts, ses tentations, ses frictions, tend à diminuer la foi. Non ! Cela ne doit pas se produire. Allez chaque jour aux sources de l’huile suave, de l’huile de la sagesse, de l’huile de Dieu. Une lampe peu alimentée peut s’éteindre au moindre souffle, elle peut être éteinte par la lourde rosée de la nuit. La nuit… L’heure des ténèbres, du péché, de la tentation vient pour tous. C’est la nuit de l’âme. Mais si elle se remplit, elle-même, de foi, sa flamme ne peut être éteinte par les vents du monde ni par le brouillard de la sensualité.

Pour conclure, vigilance, vigilance, vigilance. L’imprudent qui ose dire : “ Oh ! Dieu viendra à un moment où j’aurai encore la lumière en moi ”, qui se met à dormir au lieu de veiller, à dormir dépourvu de ce qu’il faut pour se lever promptement au premier appel, qui attend le dernier moment pour se procurer l’huile de la foi ou la mèche résistante de la bonne volonté, court le risque de rester dehors à l’arrivée de l’Epoux. Veillez donc avec prudence, avec constance, avec pureté, avec confiance pour être toujours prêts à l’appel de Dieu, car en réalité vous ne savez pas quand il viendra.

206.7

Mes chers disciples, je ne veux pas vous amener à avoir peur de Dieu, mais plutôt à avoir foi en sa bonté. Vous qui restez, comme vous qui partez, pensez que, si vous agissez à la manière des vierges sages, vous serez appelés non seulement à escorter l’Epoux, mais, comme la jeune Esther, qui est devenue reine[2] à la place de Vasthi, vous serez choisis et élus comme épouses, car l’Epoux aura “ trouvé en vous faveur et grâce, plus qu’en tout autre. ” Je vous bénis, vous qui partez. Portez en vous et à vos compagnons les paroles que je vous ai adressées. Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous. »

Jésus s’approche des paysans pour les saluer de nouveau, mais Jean d’En-Dor lui glisse à l’oreille :

« Maître, Judas est là…

– Peu importe. Accompagne-les jusqu’au char et fais ce que je t’ai dit. »

L’assemblée se disperse lentement. Plusieurs parlent à Lazare… Et ce dernier se tourne vers Jésus qui, après avoir quitté les paysans, revient de leur côté, et il dit :

« Maître, avant de nous quitter, parle-nous encore… C’est ce que désirent les cœurs de Béthanie.

– La nuit descend, mais elle est paisible et sereine. Si vous voulez vous réunir sur les foins fauchés, je vous parlerai avant de quitter ce village ami. Ou bien demain, à l’aurore, car l’heure de nous séparer est venue.

– Plus tard ! Ce soir ! Crient-ils tous.

– Comme vous voudrez. Partez, à présent. Je vous parlerai au milieu de la première vigile. » …

206.8

…Jésus est réellement infatigable. Alors que le soleil disparaît, laissant le souvenir du rouge du crépuscule, à la première stridulation des grillons, indécise et solitaire, Jésus se dirige vers le centre d’un pré récemment fauché. L’herbe, en séchant, exhale une odeur pénétrante et agréable. Il est suivi par les apôtres, les Marie, Marthe et Lazare avec ceux de sa maison, Isaac avec ses disciples et, pourrais-je même dire, tout le village de Béthanie. Parmi les serviteurs se trouvent le vieillard et la femme, les deux qui, au mont des Béatitudes, ont trouvé du réconfort jusque pour leur vie quotidienne.

Jésus s’arrête pour bénir le patriarche qui, en pleurant, lui baise la main et caresse l’enfant qui marche à côté de Jésus en lui disant :

« Bienheureux es-tu, toi qui peux toujours le suivre ! Sois bon, sois attentif, mon enfant ! C’est pour toi une grande chance ! Une grande chance ! Au-dessus de ta tête est suspendue une couronne… Ah ! Bienheureux es-tu ! »

206.9

Quand tout le monde est en place, Jésus commence à parler :

« Ils sont partis, nos pauvres amis qui avaient besoin d’être bien réconfortés dans l’espérance, et même dans la certitude qu’il faut peu de connaissances pour être admis dans le Royaume, qu’il suffit d’un minimum de vérité sur laquelle la bonne volonté agit. Maintenant, je m’adresse à vous, qui êtes bien moins malheureux puisque vous vivez dans de bien meilleures conditions matérielles et avec des secours plus importants du Verbe. Mon amour va vers eux avec ma seule pensée. Ici, pour vous, mon amour vient avec la parole en plus. Vous recevez sur la terre comme au Ciel le secours d’une plus grande force car, à celui qui a reçu davantage, il sera demandé davantage. Eux, nos pauvres amis qui sont en train de retourner à leur galère, ne peuvent posséder qu’un minimum de bien et, en revanche, ils endurent un maximum de souffrances. Aussi n’y a-t-il pour eux que des promesses de bienveillance, car toute autre chose serait superflue. En vérité, je vous dis que leur vie est pénitence et sainteté et il ne faut pas leur imposer autre chose. Et en vérité, je vous dis aussi que, pareils aux vierges sages, ils ne laisseront pas leur lampe s’éteindre jusqu’à l’heure de l’appel. La laisser s’éteindre ? Non. Cette lumière est tout ce qu’ils possèdent. Ils ne peuvent la laisser s’éteindre.

206.10

En vérité, je vous dis que les pauvres sont en Dieu, comme moi je suis dans le Père. C’est pour cela que moi, le Verbe du Père, j’ai voulu naître pauvre et demeurer pauvre. Car, parmi les pauvres, je me sens plus proche du Père qui aime les petits et que les petits aiment de toutes leurs forces. Les riches possèdent beaucoup. Les pauvres n’ont que Dieu. Les riches ont des amis. Les pauvres sont seuls. Les riches ont beaucoup de consolations. Les pauvres n’en ont guère. Les riches ont des distractions. Les pauvres n’ont que leur travail. L’argent facilite tout pour les riches. Les pauvres ont encore la croix de devoir craindre les maladies et les disettes, car cela signifierait pour eux la faim et la mort. Mais les pauvres ont Dieu. C’est leur Ami. C’est leur Consolateur, celui qui les distrait de leur pénible présent par les espérances célestes, celui à qui l’on peut dire — et eux savent le dire, précisément parce qu’ils sont pauvres, humbles et seuls — : “ Père, accorde-nous ta miséricorde. ”

Sur cette propriété de Lazare, mon ami et l’ami de Dieu malgré sa grande richesse, mes propos peuvent paraître étrange. Mais Lazare est une exception parmi les riches. Lazare est arrivé à cette vertu qu’il est très difficile de trouver sur la terre et encore plus difficile à pratiquer pour l’enseigner à autrui : la vertu de la liberté à l’égard des richesses. Lazare est juste. Il ne s’en offense pas. Il ne peut s’en offenser, car il sait qu’il est le riche-pauvre et que, par conséquent, il n’est pas atteint par mon reproche caché. Lazare est juste. Il reconnaît que, dans le monde des grands, il en est comme je le dis. Je parle donc et je dis : en vérité, en vérité, je vous assure qu’il est beaucoup plus facile à un pauvre qu’à un riche d’être en Dieu ; et au Ciel de mon Père et du vôtre, beaucoup de sièges seront occupés par ceux qui, sur la terre, auront été méprisés comme étant les plus petits, comme la poussière que l’on piétine.

Les pauvres gardent au fond de leur cœur les perles de la Parole de Dieu. Elles sont leur unique trésor. Celui qui n’a qu’une seule richesse veille sur elle. Celui qui en possède beaucoup est préoccupé et distrait, orgueilleux et sensuel. A cause de tout cela, il n’admire pas avec des yeux humbles et pleins d’amour le trésor qui lui vient de Dieu, et il le confond avec les autres trésors, qui ne sont précieux qu’en apparence, ces trésors que sont les richesses de la terre. Il pense : “ Je daigne accueillir les paroles de quelqu’un qui me ressemble par son corps ! ” Les fortes saveurs de la sensualité émoussent sa capacité à goûter ce qui est surnaturel. Des fortes saveurs !… Oui, elles sont très épicées, pour dissimuler leur puanteur et leur goût de pourriture…

206.11

Mais écoutez-moi et vous comprendrez mieux comment les inquiétudes, les richesses et les ripailles empêchent d’entrer dans le Royaume des Cieux.

Un jour, un roi fêta le mariage de son fils. Vous pouvez imaginer quelle fête eut lieu dans le palais du roi ! C’était son unique fils et, arrivé à l’âge voulu, celui-ci épousait sa bien-aimée. Celui qui était père et roi voulut que tout ne soit qu’allégresse autour de la joie de son fils bien-aimé, devenu enfin l’époux de sa bien-aimée. Parmi les nombreuses fêtes des noces, il fit un grand repas, qu’il prépara en s’y prenant tôt, veillant sur chaque détail pour que ce soit une réussite magnifique, digne des noces d’un fils de roi.

Au moment voulu, il envoya ses serviteurs prévenir ses amis et ses alliés, mais aussi les principaux grands de son royaume que les noces étaient fixées pour tel soir et qu’ils étaient invités à venir pour entourer dignement le fils du roi. Mais ni les amis, ni les alliés, ni les grands du royaume n’acceptèrent l’invitation.

Alors le roi, pensant que les premiers serviteurs ne s’étaient pas expliqués convenablement, en envoya encore d’autres chargés d’insister et de dire : “ Mais venez ! Nous vous en prions. Maintenant, tout est prêt. La salle est préparée. Des vins précieux ont été apportés de partout et l’on a déjà entassé dans les cuisines bœufs et animaux gras pour les cuire. Les esclaves pétrissent la farine pour confectionner des desserts et d’autres pilent les a­mandes dans les mortiers pour préparer des friandises très fines auxquelles ils mélangent les arômes les plus rares. Les danseuses et les musiciens les meilleurs ont été engagés pour la fête. Venez donc pour ne pas rendre vains tant de préparatifs. ”

Mais les amis, les alliés et les grands du royaume soit refusèrent, soit répondirent : “ Nous avons autre chose à faire ” ; d’autres firent semblant d’accepter l’invitation, mais se rendirent à leurs occupations, les uns à leurs champs, les autres à leurs commerces ou à d’autres affaires encore moins nobles. Enfin, il y en eut qui, agacés par tant d’insistance, se saisirent des serviteurs du roi et les tuèrent pour les faire taire, parce qu’ils ajoutaient : “ Ne refuse pas cela au roi sinon il pourrait t’en arriver malheur. ”

Les serviteurs revinrent vers le souverain et lui rapportèrent tout ce qui s’était passé. Enflammé d’indignation, le roi envoya ses troupes punir les assassins de ses serviteurs et châtier ceux qui avaient méprisé son invitation, se réservant de récompenser ceux qui avaient promis de venir. Mais, le soir de la fête, à l’heure fixée, il ne vint personne.

206.12

Indigné, le roi appela ses serviteurs et leur déclara : “ Qu’il ne soit pas dit que mon fils reste sans personne pour le fêter en cette soirée de ses noces. Le banquet est prêt, mais les invités n’en sont pas dignes. Et pourtant, le banquet nuptial de mon fils doit avoir lieu. Allez donc sur les places et les chemins, postez-vous aux carrefours, arrêtez les passants, rassemblez ceux qui s’arrêtent et amenez-les ici. Que la salle soit pleine de gens en fête. ”

Les serviteurs partirent donc. Sortis dans les rues, répandus sur les places, envoyés aux carrefours, ils rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, bons ou mauvais, riches ou pauvres, les amenèrent à la demeure du roi et leur fournirent le nécessaire pour qu’ils puissent entrer dignement dans la salle du banquet. Puis ils les y conduisirent et, comme le roi le voulait, elle fut pleine d’un public joyeux.

Mais le roi entra dans la salle pour voir si on pouvait commencer les festivités et il vit un homme qui, malgré le nécessaire procuré par les serviteurs, n’était pas en habits de noces. Il lui demanda : “ Comment se fait-il que tu sois entré ici sans les vêtements de noces ? ” Il ne sut que répondre car, effectivement, il n’avait pas d’excuses. Alors le roi appela ses serviteurs et leur ordonna : “ Saisissez-vous de lui, attachez-lui les pieds et les mains et jetez-le hors de ma demeure, dans la nuit et la boue gelée. Là, il sera dans les larmes et les grincements de dents, comme il l’a mérité pour son ingratitude et l’offense qu’il m’a faite, et à mon fils plus qu’à moi, en entrant avec un habit pauvre et malpropre dans la salle du banquet, où ne doivent entrer que ceux qui sont dignes d’elle et de mon fils. ”

206.13

Comme vous le voyez, les soucis du monde, l’avarice, la sensualité, la cruauté attirent la colère du roi et font en sorte que ceux qui sont pris par tous ces embarras n’entrent jamais plus dans la maison du Roi. Vous voyez aussi comment, même parmi ceux qui sont invités, par bienveillance à l’égard de son fils, il y en a qui sont punis.

Combien y en a-t-il, aujourd’hui, sur cette terre à laquelle Dieu a envoyé son Verbe ! Dieu a vraiment invité ses alliés, ses amis, les grands de son peuple par l’intermédiaire de ses serviteurs, et il les fera inviter d’une manière toujours plus pressante à mesure que l’heure de mes noces approchera. Mais ils n’accepteront pas l’invitation parce que ce sont de faux alliés, de faux amis et qu’ils ne sont grands que de nom, car ils sont pleins de bassesse. »

Jésus ne cesse de hausser le ton et ses yeux, à la lueur du feu qui a été allumé entre lui et les auditeurs pour éclairer la soirée – où manque encore la lune qui décroît et se lève plus tard –, jettent des éclairs de lumière comme s’ils étaient deux pierres précieuses.

« Oui, ils sont pleins de bassesse, c’est pourquoi ils ne comprennent pas que c’est pour eux un devoir et un honneur d’accepter l’invitation du Roi. Orgueil, dureté, luxure dressent un mur dans leurs cœurs. Et, dans leur méchanceté, ils me haïssent et ne veulent pas venir à mes noces. Ils refusent de venir. Ils préfèrent aux noces les tractations avec une politique sordide, avec l’argent encore plus sordide, avec la sensualité encore plus sordide. Ils préfèrent les calculs rusés, les complots, la conjuration sournoise, le piège, le crime.

Moi, je condamne tout cela au nom de Dieu. On hait pour cette raison la voix qui parle et les fêtes auxquelles elle invite. C’est dans ce peuple-ci qu’il faut chercher ceux qui tuent les serviteurs de Dieu, autrement dit les prophètes, qui sont ses serviteurs jusqu’à ce jour, et mes disciples qui sont ses serviteurs à partir d’aujourd’hui. C’est dans ce peuple-ci qu’on trouve ceux qui essaient de tromper Dieu en disant : “ Oui, nous venons ” tout en pensant dans leur for intérieur : “ Jamais de la vie ! ” Il y a de tout cela en Israël.

Et le Roi du Ciel, pour donner aux noces de son Fils un digne apparat, enverra chercher aux carrefours des gens qui ne sont ni ses amis, ni des grands, ni des alliés, mais simplement le peuple qui y circule. Déjà — et par ma main, par ma main de Fils et de serviteur de Dieu — ce rassemblement a commencé. Ils viendront, quels qu’ils soient… Ils sont même déjà venus. Et moi, je les aide à se faire propres et beaux pour la fête des noces.

Mais il s’en trouvera qui — pour leur malheur — abuseront même de la magnificence de Dieu, qui leur fournit parfums et vêtements royaux pour les faire paraître ce qu’ils ne sont pas : riches et dignes ; il s’en trouvera qui profiteront indignement de toute cette bonté pour séduire, pour en tirer quelque gain… Ce sont des individus aux âmes torves, enlacés par la pieuvre répugnante de tous les vices… et qui soustrairont parfums et vêtements pour en tirer un avantage illicite, s’en servant non pour les noces du Fils, mais pour leurs noces avec Satan.

Eh bien, cela se produira, car nombreux sont les appelés, mais peu nombreux ceux qui, pour savoir rester fidèles à l’appel, parviennent à être choisis. Mais il arrivera aussi qu’à ces hyènes, qui préfèrent la putréfaction à une nourriture vivante, il sera infligé le châtiment d’être jetés hors de la salle du Banquet dans les ténèbres et la boue d’un marais éternel où retentit l’horrible rire de Satan chaque fois qu’il triomphe d’une âme et où résonnent éternellement les pleurs désespérés des sots qui suivirent le Crime à la place de la Bonté qui les avait appelés.

206.14

Levez-vous et allons nous reposer. Vous, les habitants de Béthanie, je vous bénis tous. Je vous bénis et vous donne ma paix. Et je te bénis, toi en particulier, Lazare, mon ami, et toi aussi, Marthe. Je bénis mes disciples anciens et nouveaux que j’envoie de par le monde appeler, appeler aux noces du Roi. Agenouillez-vous, que je vous bénisse tous. Pierre, récite la prière que je vous ai enseignée, debout, à côté de moi, parce que c’est ainsi que doivent la dire ceux que Dieu destine à cela. »

Toute l’assemblée s’agenouille sur la paille. Seuls restent debout Jésus, dans son vêtement de lin, grand et très beau, et Pierre, dans son habit marron foncé, pris par l’émotion, tremblant presque, qui prie de sa voix qui n’est pas belle, mais virile ; il récite lentement de crainte de se tromper : “ Notre Père… ”

On entend quelques sanglots… d’hommes, de femmes…

Marziam, agenouillé juste devant Marie qui lui tient les mains jointes, regarde Jésus avec un sourire d’ange et dit tout bas :

« Regarde, Mère, comme il est beau ! Et comme mon père est beau, lui aussi ! Il paraît être au Ciel… Est-ce que Maman nous regarde ici ? »

Et Marie, dans un murmure qui se termine par un baiser, répond :

« Oui, mon chéri. Elle est ici et elle apprend la prière.

– Et moi, est-ce que je l’apprendrai ?

– Ta mère la murmurera à ton âme pendant que tu dors et moi, je te la répèterai pendant la journée. »

L’enfant incline sa tête brune sur la poitrine de Marie et reste ainsi pendant que Jésus bénit ses auditeurs avec la bénédiction mosaïque, toujours aussi solennelle.

Ensuite, tous se lèvent et regagnent leurs maisons. Seul Lazare suit encore Jésus et pénètre avec lui dans la maison de Simon pour demeurer en sa compagnie. Tous les autres entrent aussi. Judas se met dans un coin à demi obscur, mortifié. Il n’ose pas s’approcher tout près de Jésus comme le font les autres…

206.15

Lazare félicite Jésus, et il ajoute :

« Ah ! Cela me peine de te voir partir. Mais je suis plus content que si je t’avais vu partir avant-hier !

– Pourquoi, Lazare ?

– Parce que tu me paraissais tellement triste et fatigué ! Tu ne parlais pas, tu souriais peu hier, mais aujourd’hui tu es redevenu mon saint et doux Maître ; cela me donne une telle joie !

– Je l’étais même si je me taisais…

– Tu l’étais. Mais tu es sérénité et parole. C’est cela que nous voulons de toi. Nous buvons notre force à ces fontaines. Or ces fontaines paraissaient taries. Nous souffrions de la soif… Tu vois que même les païens s’en sont étonnés et sont venus les chercher… »

Judas, près de qui Jean s’était approché, ose parler :

« C’est vrai, ils me l’avaient demandé à moi aussi… Car j’étais tout près de l’Antonia, dans l’espoir de te voir.

– Tu savais où j’étais, répond brièvement Jésus.

– Je le savais, mais j’espérais que tu n’aurais pas déçu ceux qui t’attendaient. Même les romains ont été déçus. J’ignore pourquoi tu as agi de cette manière…

– Et c’est toi qui me le demandes ? N’es-tu pas au courant des humeurs du Sanhédrin, des pharisiens, d’autres encore, à mon égard ?

– Quoi ? Tu aurais eu peur ?

– Non. J’avais la nausée.

206.16

L’an dernier, quand j’étais seul – seul contre tout un monde qui ne savait pas même si j’étais pro­phète –, j’ai montré que je n’avais pas peur et je t’ai gagné par l’audace que j’ai montrée. J’ai fait entendre ma voix contre tout un monde qui criait. J’ai fait entendre la voix de Dieu à un peuple qui l’avait oubliée. J’ai purifié la Maison de Dieu des souillures matérielles qui s’y trouvaient. Je n’espérais pas la laver des souillures morales bien plus graves qui y ont fait leur nid, car je n’ignore pas l’avenir des hommes. Mais c’était pour faire mon devoir par zèle pour la Maison du Seigneur éternel : elle était devenue le séjour bruyant de changeurs malhonnêtes, d’usuriers, de voleurs. Je voulais en outre secouer de leur torpeur ceux que des siècles de négligence sacerdotale avaient fait tomber dans une léthargie spirituelle. C’était une sonnerie de rassemblement pour mon peuple, pour l’amener à Dieu… Cette année, je suis revenu… et j’ai vu que le Temple était toujours le même… Qu’il est pire encore. Ce n’est plus un repaire de voleurs, mais l’endroit où l’on conjure. Il deviendra plus tard le siège du Crime, puis un lupanar et, finalement, il sera détruit par une force plus puissante que celle de Samson, et l’on en chassera une caste indigne de s’appeler sainte. Inutile de parler en ce lieu où, tu t’en souviens, il me fut interdit de parler. Peuple traître ! Peuple empoisonné jusque dans ses chefs, peuple qui ose interdire à la Parole de Dieu de parler dans sa Maison ! Cela me fut interdit. Je me suis tu par amour pour les plus petits. Ce n’est pas encore l’heure de me tuer. Trop de gens ont besoin de moi, et mes apôtres ne sont pas encore assez forts pour recevoir dans leurs bras mes enfants, c’est-à-dire le monde. Ne pleure pas, Mère ; toi qui es bonne, pardonne à ton Fils son besoin de dire, à qui veut ou peut s’illusionner, la vérité que je connais… Je me tais… Mais malheur à ceux par qui Dieu est réduit au silence ! Mère, Marziam, ne pleurez pas… Je vous en prie ! Que personne ne pleure… »

En réalité, tout le monde pleure, plus ou moins douloureu­sement.

Judas, pâle comme un mort, dans son vêtement jaune et rouge à rayures ose encore parler, d’une voix ridicule de pleurnicheur :

« Crois bien, Maître, que je suis étonné et contristé… Je ne sais ce que tu veux dire… Je ne sais rien… C’est vrai que je n’ai vu personne du Temple. J’ai rompu mes relations avec tous… Mais, si tu le dis, ce doit être vrai…

– Judas ! Et Sadoq, tu ne l’as pas vu ? »

Judas baisse la tête en bredouillant :

« C’est un ami… C’est comme tel que je l’ai vu, non pas comme appartenant au Temple… »

206.17

Jésus ne répond pas. Il se tourne vers Isaac et Jean d’En-Dor auxquels il fait des recommandations concernant leur travail. Pendant ce temps, les femmes réconfortent Marie, en larmes, et l’enfant qui pleure de voir pleurer Marie.

Lazare et les apôtres sont attristés eux aussi, mais Jésus vient à eux. Il a repris son doux sourire et, tout en embrassant sa Mère et en caressant l’enfant, il dit :

« Et maintenant, je vous salue, vous qui restez. Car demain, à l’aube, nous partirons. Adieu, Lazare. Adieu, Maximin. Joseph, je te remercie pour tous les services rendus à ma Mère et aux femmes disciples qui m’attendaient. Merci pour tout. Toi, Lazare, bénis encore Marthe en mon nom. Je reviendrai bientôt. Viens, Mère, te reposer. Vous aussi, Marie et Salomé, s’il est dans votre intention de vous joindre à nous.

– Bien sûr que nous venons ! Répondent les deux Marie.

– Alors au lit. Paix à tous. Que Dieu soit avec vous. »

Sur un geste de bénédiction, il sort, en tenant l’enfant par la main et en étreignant sa Mère…

Le séjour à Béthanie est terminé.

206.1

Na presença dos camponeses de Jocanã, de Isaac e de muitos discípulos, das mulheres, entre as quais Maria, mãe de Jesus e Marta, e muitos de Betânia, Jesus fala. Todos os apóstolos estão presentes. O menino, sentado em frente de Jesus, não perde uma palavra. O discurso deve ter começado há pouco, pois o povo ainda está chegando…

Diz Jesus:

– … é por causa desse temor tão forte, que Eu estou percebendo em muitos, que quero vos propor uma boa parábola. Boa, para os homens de boa vontade, desagradável, para os outros. Mas estes têm o modo de acabar com o gosto desagradável. Que se tornem eles também de boa vontade e a reprovação que a parábola suscita nas consciências, deixará de existir.

206.2

O Reino dos Céus é a casa do esposalício feito entre Deus e as almas. O Momento da entrada nele é o dia das bodas.

Agora, escutai, então. Entre nós há o costume de que as virgens acompanhem o esposo, quando ele chega, para levá-lo, entre luzes e cânticos, até à casa nupcial, junto com a sua amada esposa. Quando o cortejo deixa a casa da esposa, que vai coberta com um véu e que, comovida, sai, dirigindo-se para o seu lugar de rainha, em uma casa que não é a dela, mas que vai tornar-se dela, desde o momento em que ela se torna uma só carne com o seu esposo, o cortejo das virgens, que em sua maior parte são amigas da esposa, corre ao encontro dos dois felizes esposos, para rodeá-los com um halo de luzes.

Aconteceu, pois, que em um lugar celebraram-se esponsais. Enquanto os esposos, com os parentes e amigos, estavam sapateando na casa da esposa, dez virgens foram para o seu lugar, no vestíbulo da casa do esposo, prontas para saírem ao encontro dele, quando um longínquo som de címbalos e de cânticos estivesse avisando que os esposos já tinham saído da casa da esposa para irem para a casa do esposo. Mas o banquete na casa dos esponsais se prolongou muito, e assim chegou a noite. As virgens, como sabeis, seguram sempre as lâmpadas acesas, para não ficarem perdendo tempo no momento principal. Pois bem. Entre estas dez virgens, que deviam segurar as lâmpadas acesas e bem luzentes, havia cinco sábias e cinco estultas. As sábias, cheias de prudência, tinham-se munido de pequenos vasos cheios de azeite, para poderem alimentar suas lâmpadas, se a duração da espera fosse mais longa do que era previsível. Enquanto que as estultas se limitaram só a encher, quando muito, suas pequenas lâmpadas.

Uma hora passou, e mais outra hora. Alguns discursos, histórias e palavras jocosas foram alegrando o tempo de espera. Mas depois, não sabiam mais o que dizer, nem o que fazer. E, aborrecidas, ou também simplesmente cansadas, as dez moças resolveram sentar-se mais comodamente, com as lâmpadas acesas e bem próximas e, pouco a pouco, pegaram no sono.

206.3

Quando chegou a meia noite, ouviu-se um grito: “Eis o esposo chegando, ide-lhe ao encontro!” Àquela ordem, as dez moças se levantaram, puseram os véus e as grinaldas e correram depois para a pequena mesa, onde estavam as lâmpadas. Cinco destas já se estavam apagando. O pavio, não encontrando mais azeite, pois este se havia acabado, estava já soltando fumaça, com uns lampejos cada vez mais fracos e pronto para apagar-se, ao menor sopro de vento. Mas as outras cinco lâmpadas, alimentadas antes do sono pelas virgens prudentes, estavam com suas chamas ainda bem vivas e mais vivas ainda ficaram pela nova quantidade de azeite que colocaram sobre o pavio.

“Oh!”, imploravam as estultas, “dai-nos um pouco do vosso azeite, porque senão as nossas lâmpadas se apagam, só ao movê-las daqui. As vossas já estão bonitas…” Mas as prudentes responderam: “Fora há o vento da noite e o orvalho está caindo em grossas gotas. O azeite nunca é bastante para formar uma chama forte, capaz de resistir aos ventos e à umidade. E, se nós vos dermos do nosso, vai acontecer que nossas luzes também possam começar a vacilar. E bem triste ficaria o cortejo das virgens, sem o palpitar daquelas chamazinhas! Ide, pois, ide correndo ao vendedor mais perto, pedi, batei à porta, fazei que ele se levante para vos vender.”

E elas, apressadas, amarrotando os véus, sujando as vestes, perdendo as grinaldas, por terem que esbarrar uma na outra, correndo, procuravam seguir o conselho das companheiras.

Mas, enquanto iam indo comprar o azeite, eis que já aparecem, lá no começo da rua, o esposo e a esposa. As cinco virgens, tendo nas mãos suas lâmpadas acesas, correram ao encontro deles e, no meio delas, os esposos entraram na casa, para o fim da cerimônia, momento este em que as virgens deveriam acompanhar a esposa até a câmara nupcial. A porta, então, foi fechada, depois da entrada dos esposos, e quem fora estava, fora permaneceu. E assim para as cinco estultas que, chegadas enfim com o azeite, encontraram a porta fechada. Inutilmente bateram nela, machucando as mãos e gemendo: “Senhor, senhor abre-nos. Nós somos do cortejo das núpcias. Somos as virgens propiciatórias, escolhidas para trazer honra e fortuna ao teu tálamo.” Mas o esposo, lá do alto da casa, deixando por um momento os convidados mais íntimos, dos quais ele se despedia, enquanto a esposa entrava na câmara nupcial, disse: “Em verdade, eu vos digo que não vos conheço. Não sei quem sois. Os vossos rostos não estavam presentes ao redor da minha amada, festejando-a. Vós sois umas usurpadoras. Que sejais, pois, deixadas fora da casa das núpcias.” E as cinco estultas, chorando, foram-se embora, pelas estradas escuras, com suas lâmpadas já inúteis, com suas vestes amarrotadas, os véus rasgados, as grinaldas desmanchadas ou perdidas…

206.4

E agora, ouvi a admoestação encerrada na parábola.

Eu vos disse, no princípio, que o Reino dos Céus é casa dos esponsais feitos entre Deus e as almas. Para as núpcias celestes, são chamados todos os fiéis, porque Deus ama todos os seus filhos. Uns antes, outros depois, chegam ao momento dos esponsais, e chegar a esse momento é uma grande sorte.

Mas agora escutai ainda. Vós sabeis como as moças consideram uma honra e uma sorte serem chamadas para ficarem como servas, ao redor da esposa. Apliquemos ao nosso caso o papel dos personagens e compreendereis melhor. O esposo é Deus. A esposa é a alma de um justo que, tendo passado o período do noivado na casa do Pai, isto é, na dependência e obediência da e à doutrina de Deus vivendo segundo a justiça, é levada à casa do Esposo para as núpcias. As servas virgens são as almas dos fiéis que, segundo o exemplo deixado pela esposa, — ter sido escolhida pelo esposo por suas virtudes é sinal de que ela era um exemplo vivo de santidade — procuram chegar àquela mesma honra, santificando-se.

206.5

Elas estão com veste branca, limpa e nova, em brancos véus, coroadas de flores. Elas têm lâmpadas acesas nas mãos. As lâmpadas estão bem limpas, tendo um pavio alimentado com azeite do mais puro, para que não seja mal-cheiroso.

Com veste branca. A justiça firmemente praticada, produz uma veste cândida e bem depressa chegará o dia em quê será candidíssima, sem nenhuma lembrança, nem de longe, de mancha, com um candor sobrenatural, um candor angélico.

Em veste limpa. É preciso, junto com a humildade, ter sempre limpa a veste. É muito fácil embaçar a pureza do coração. E quem não é puro de coração não pode ver a Deus. A humildade é como uma água que lava. O humilde se dá conta logo, porque tem olhos não embaçados pelas fumaças do orgulho, de estar com suas vestes enodoadas, e corre para o Senhor, e diz: “u tirei a limpeza deste meu coração. Eu choro para limpar-me. A teus pés venho chorar. E tu, ó meu Sol, alveja com os teus benignos perdões, com os teus paternos amores, esta minha veste!”

Em veste nova. Oh! O frescor do coração! As crianças o possuem por um dom de Deus. Os justos o têm por dom de Deus e por sua própria vontade. E os santos o têm por dom de Deus e por sua vontade elevada até o grau de heroísmo. Mas os pecadores, com uma alma dilacerada, queimada, envenenada, emporcalhada, será que não poderão nunca mais ter uma veste nova? Oh! Sim, que podem ter. Começam a tê-la desde o momento em que olham para si mesmos com aversão, depois a aumentam, quando se decidem a mudar de vida e a aperfeiçoam quando se lavam com a penitencia, e se desintoxicam, e se medicam, e recompõem a sua pobre alma e, com a ajuda de Deus, que não nega socorro a quem lhe pede uma santa ajuda, e com a própria vontade, elevada ao super-heroismo, — porque neles o necessário não é ficar tomando conta do que eles têm, mas de reconstruir o que eles demoliram e para isso há uma dupla, tripla e sétupla fadiga — e, finalmente, com uma penitência incansável e implacável para com o eu que foi pecador, fazem voltar sua alma a um novo frescor como na infância, frescor precioso pela experiência que os faz mestres de outros, que são[1] agora como eram eles há tempo, ou seja, pecadores.

Em brancos véus. A humildade! Eu disse[2]: “Quando rezais ou fazeis penitência, procurai que o mundo não o perceba.” Nos livros sapiênciais está escrito: “Não é bom revelar o segredo do Rei.” A humildade é o véu cândido posto como defesa do bem que se faz e do bem que Deus nos concede. Não é a glória pelo amor ao privilégio que Deus concede, nem é a estulta glória humana. O dom seria imediatamente retomado. Mas é um canto interior do coração ao seu Deus: “Minha alma canta a tua grandeza, ó Senhor… porque Tu voltaste o teu olhar para a baixeza da Tua serva.”

Jesus faz uma breve pausa, e lança um olhar para sua mãe que, por debaixo do seu véu, se ruboriza e se inclina profundamente, como para compor os cabelos do menino que está sentado aos seus pés, mas, na verdade, o faz para ocultar uma sua comovida lembrança…

– Coroada de flores. A alma deve entretecer para si sua grinalda diária de atos virtuosos porque, ao conspecto do Altíssimo, não se devem apresentar coisas murchas, nem se deve estar com aspecto desmazelado. Diária, Eu disse. Porque a alma não sabe quando Deus-Esposo pode aparecer para dizer-lhe: “Vem.” Por isso não nos cansemos nunca de renovar a coroa. Não tenhais medo As flores ficam murchas. Mas as flores das coroas virtuosas não murcham. O Anjo de Deus, que cada homem tem ao seu lado, recolhe estas grinaldas de cada dia e as leva para o Céu. E lá elas servem como um trono ao novel bem-aventurado, quando ele entrar, como esposa, na casa nupcial.

206.6

Tem as lâmpadas acesas. E é para honrar o esposo, e para se guiarem no caminho. Como é fulgente a fé, e que doce amiga ela é! Produz uma chama brilhante, como uma estrela, uma chama que ri, porque tem segurança em sua certeza, uma chama que torna luminoso até o instrumento que a rege. Até a carne do homem, nutrido pela fé, parece, desde esta terra, tornar-se mais luminosa e espiritual e imune de uma murchidão precoce. Porque quem crê, se rege pelas palavras e pelas ordens de Deus, para chegar a possuir a Deus, que é o seu fim e, por isso, foge de toda corrupção, não sofre perturbações, nem temores, nem remorsos, e não é obrigado a nenhum esforço, para recordar-se de suas mentiras, ou para esconder suas más ações, e se conserva belo e jovem pela bela incorrupção de santo. Uma carne e um sangue, uma mente e um coração limpos de toda luxúria, para conterem o azeite da fé e para produzirem uma luz sem fumaça. Uma constante vontade para alimentar sempre esta luz. A vida de cada dia, com as suas desilusões, verificações, contatos, tentações, atritos, tende a diminuir a fé. Não. Não deve acontecer. Ide cada dia às fontes do azeite suave, do azeite espiritual, do azeite de Deus.

Lâmpada pouco alimentada pode ser apagada pelo menor vento, pode ser apagada pelo pesado orvalho da noite. A noite… A hora das trevas, do pecado e da tentação, chega para todos. É a noite para a alma. Mas, se esta se conserva a si mesma cheia de fé, não pode a chama ser apagada pelo vento do mundo, pela caligem da sensualidade.

Enfim, vigilância, vigilância, vigilância. Quem for imprudente, e fiar-se em si mesmo, dizendo: “Oh! Deus virá em tempo, enquanto eu estiver lúcido”, quem se põe a dormir, em vez de vigiar e for dormir, desprovido de tudo o que é necessário para poder levantar-se prontamente, ao primeiro chamado, quem deixa para o último momento o trabalho de ir prover-se do azeite da fé, ou do pavio forte da boa vontade, incorre no perigo de ter que ficar fora, quando o Esposo chegar. Vigiai, pois, com prudência, com constância, com pureza, com confiança, para estardes sempre prontos para o chamado de Deus, porque, na realidade, não sabeis quando Ele virá.

206.7

Meus caros discípulos, Eu não quero induzir-vos a tremer por causa de Deus, mas, antes, a terdes fé em sua bondade. Tanto vós que ficais, como vós que ides, pensai que, se fizerdes o que fizeram as virgens sábias, sereis chamados, não somente para fazer o cortejo ao Esposo, mas, como a jovem Ester, que foi feita rainha[3] no lugar de Vasti, sereis escolhidos e eleitos como esposas, tendo o Esposo “encontrado em vós toda graça e favor, mais do que em todos os outros.” Eu vos abençôo, a vós que ides. Levai em vós e para vossos companheiros esta minha palavra. A paz do Senhor esteja sempre convosco.

Jesus se aproxima dos camponeses, para saudá-los ainda, mas João de Endor lhe sussurra:

– Judas já está aí…

– Não importa. Acompanha-os até o carro, e faze o que Eu te disse que faças.

A multidão se dispersa lentamente. Muitos falam a Lázaro… E este se dirige a Jesus que, tendo deixado os camponeses, vem na direção dele, e diz:

– Mestre, antes que nos deixes, fala-nos ainda… Isto desejam os corações de Betânia.

– A tarde está chegando. Mas é plácida e serena. Se quiserdes reunir-vos sobre os fenos ceifados, Eu vos falarei, antes de deixar este lugar amigo. Ou, então, amanhã bem cedo. Porque já chegou a hora da despedida.

– Mais tarde! Hoje mesmo! –gritam todos.

– Como quiserdes. Ide agora. Na metade da primeira vigília, Eu vos falarei.

206.8

… É incansável de fato — enquanto o sol desaparece, deixando como lembrança uma vermelhidão no céu, com o primeiro, incerto e solitário trilar dos grilos, — Jesus se põe a caminho pelo meio de um prado, há pouco ceifado, e no qual as ervas cortadas, que já estão murchando, formam um tapete de uma fragrância aguda e suave. Acompanham-no os apóstolos, as Marias, Marta e Lázaro com os de sua casa, Isaac com os seus discípulos, eu diria até que com toda a Betânia. Entre os seus servos está o velhinho com a mulher, aqueles dois que, no Monte das Bem-aventuranças, acharam também um conforto para os seus dias.

Jesus para, a fim de abençoar o patriarca que, chorando, vai beijar-lhe a mão e acaricia o menino, que vai caminhando ao lado de Jesus, e dizendo-lhe:

– Feliz de ti, que o podes acompanhar sempre! É uma grande felicidade! Sobre tua cabeça está suspensa uma coroa… Oh! Feliz de ti!

206.9

Quando todos já estão em seus lugares, Jesus começa a falar:

– Já tendo ido embora os nossos pobres amigos, que tinham necessidade de muito conforto em sua esperança, ou melhor, em sua certeza de que basta saber pouco para serem admitidos no Reino, de que basta um mínimo de verdades com as quais a boa vontade trabalha, Eu agora me dirijo a vós, muito menos infelizes, porque estais em condições materiais muito melhores e com maiores auxílios do Verbo. O meu amor vai a eles, só com o pensamento. Mas aqui ,a vós, o meu amor vem também com a palavra. Por isso, vós estais sendo tratados na terra como no Céu, com maiores exigências, porque a quem mais foi dado, mais dele será exigido. Eles, os nossos pobres amigos, que estão de volta às suas galés, não podem ter senão um mínimo de bens, mas têm, em compensação, um máximo de dores. Por isso são somente para eles as promessas de benignidade, já que qualquer outra coisa para eles seria supérflua. Em verdade, Eu vos digo que a vida deles é penitência e santidade e que nada mais lhes deve ser imposto. Também, em verdade Eu vos digo que, semelhantes às virgens sábias, eles não terão deixado que se apaguem suas lâmpadas, até que chegue a hora do chamado.

Deixá-la apagar-se? Não. A luz delas é todo o bem deles. Eles não podem deixá-la apagar-se.

206.10

Em verdade, Eu vos digo que, assim como Eu estou no Pai, os pobres estão em Deus. É por isso que Eu, o Verbo do Pai, quis nascer pobre, e viver pobre. Porque, entre os pobres, Eu me sinto mais próximo do Pai, que ama os pequeninos e é amado por eles com todas as suas forças. Os ricos têm muitos amigos. Os pobres vivem sozinhos. Os ricos têm muitas consolações. Os pobres não tem consolações

Os ricos têm muitos divertimentos. Os pobres só têm trabalho. Os ricos têm o dinheiro, que lhes torna tudo fácil. Os pobres, além de tudo, ainda têm que levar a cruz, que é o temor das doenças e da carestia, que para eles só trazem a fome e a morte. Mas os pobres tem Deus consigo. Ele é amigo deles. É o consolador deles. É Ele quem os consola com as esperanças do Céu, quando eles sofrem as penas do momento presente. É Ele a quem eles podem dizer — e o sabem dizer, e o dizem justamente porque são pobres, humildes e sós —: ‘Socorre-nos, ó Pai, com a tua misericórdia.’

Tudo o que Eu estou dizendo aqui nesta terra de Lázaro, meu amigo e amigo de Deus, se bem que ele seja tão rico, pode até parecer estranho. Mas Lázaro é uma exceção entre os ricos. Lázaro chegou a ter aquela virtude, muito difícil de ser encontrada na terra e ainda mais difícil de ser praticada para ensinamento dos outros. A virtude de estar livre das riquezas. Lázaro é justo. Lázaro não se ofende. Ele não pode ofender-se, porque sabe que ele é o rico-pobre e por isso não é atingido pela minha velada censura. Lázaro é justo e reconhece que no mundo dos grandes as coisas são como Eu digo. Por isso, Eu falo e digo: em verdade, em verdade, Eu vos digo que é muito mais fácil que esteja em Deus um pobre do que um rico. E, no Céu do meu e vosso Pai, muitos lugares vão ser ocupados por aqueles que na terra foram desprezados porque eram tão miúdos como grãos de poeira em que pisamos.

Os pobres conservam no coração as pérolas, que são as palavras de Deus. Elas são o seu único tesouro. Quem tem uma só riqueza toma todo o cuidado com ela. Quem tem muitas, vive aborrecido e desatento, e se torna soberbo e sensual. Por tudo isso, ele não admira com olhos humildes e cheios de amor o tesouro que Deus lhe deu, mas o confunde com outros tesouros, que são preciosos só na aparência, tesouros que são as riquezas desta terra, e fica pensando: “Já é muito o que eu faço, ao ficar ouvindo as palavras de um que é carne e ossos como eu!” E os sabores das sensualidades fazem ficar obtusa a sua capacidade de saborear o que é sobrenatural. Fortes sabores!… Sim, mas o que eles são é muito bem temperados, para misturar tudo com seu fedor e sabor de podridão…

206.11

Mas, ouvi. E, então, compreendereis melhor como os requintes, as riquezas e as devassidões impedem a entrada no Reino dos Céus.

Uma vez um rei fez a festa do casamento de seu filho. Podeis imaginar que festa houve no palácio. Tratava-se do filho único do rei que, tendo-se tornado núbil, estava se casando com sua dileta. O rei, seu pai, quis que tudo fosse alegria, ao redor da alegria de seu filho e de sua bem amada. Entre os muitos atos do programa da festa, constava também um grande banquete. E ele o preparou com tempo, cuidando de todos os pormenores do mesmo, para que a festa saísse muito bonita e digna das núpcias de um filho do rei.

Mandou com antecedência a seus servos que fossem dizer aos amigos e aliados, e também aos magnatas do seu reino que o casamento estava marcado para aquela data de tarde, e que eles estavam convidados e que viessem abrilhantar as festas do filho do rei. Mas os amigos, os aliados e os magnatas do reino não aceitaram o convite.

Então o rei, na dúvida se os primeiros servos haviam ou não, falado como deviam, mandou ainda outros servos, para insistirem, dizendo: “Nós vo-lo pedimos. Vinde à festa. Já está tudo pronto. O salão está preparado, os vinhos mais preciosos já foram trazidos de diversos lugares, nas cozinhas já estão preparados os bois e os animais cevados para serem cozidos, as escravas já estão amassando a farinha para fazer os doces, e outras estão esmagando as amêndoas nos almofarizes, para confeitarem os mais finos petiscos aos quais elas misturam os mais raros aromas. As dançarinas e os melhores tocadores de instrumentos foram contratados para a festa. Portanto, vinde, a fim de que todos esses preparativos não tenham sido inúteis.”

Mas os amigos, os aliados e os grandes, uns se recusaram e outros disseram: “Nós temos mais o que fazer”, enquanto que outros ainda fingiram aceitar mas, na hora, foram tratar de seus interesses, uns no campo, outros em seus negócios, e outros em outras coisas de pouca importância. E, finalmente, houve também alguns que, aborrecidos com aquela insistência, pegaram os servos do rei e os mataram para os fazer calar, porque eles ficavam só repetindo: “Não negues ao rei uma coisa destas, porque poderias sair-te mal.”

Os servos voltaram ao rei e lhe contaram tudo e o rei se encheu de indignação, mandando seus soldados punir os assassinos de seus servos e castigar os outros que haviam desprezado o seu convite, e ficou esperando, para recebê-los bem, aos que prometeram ir. Mas, quando chegou a tarde do dia da festa, na hora marcada, ninguém havia chegado.

206.12

O rei, irado, chamou os seus servos e disse-lhes: “Não há de acontecer que meu filho fique sem os festejos nesta tarde de suas núpcias. O banquete está pronto, mas os convidados não são dignos dele. Seja como for, o banquete nupcial de meu filho haverá de realizar-se. Ide agora pelas praças e pelas estradas, colocai-vos nas encruzilhadas, fazei parar a quem estiver passando, reuni os que pararem e trazei-os todos para cá. E que o salão se encha com os que vêm para a festa.”

Os servos lá se foram. Tendo saído pelas estradas, e tendo-se uns espalhados pelas praças ou se colocado nas encruzilhadas, foram ajuntando a todos os que foram encontrando, bons e maus, ricos e pobres e os levaram para a morada do rei, fornecendo-lhes também os meios para que pudessem comparecer à festa e entrar no salão do banquete do casamento. Depois os fizeram entrar e o salão ficou cheio de convidados, como o rei queria.

Mas, resolvendo o rei entrar no salão, para ver se já se podia começar a festa, viu lá dentro um homem que, mesmo com a ajuda que os servos lhe haviam oferecido, não estava com a veste própria para uma festa de casamento. E o rei lhe perguntou: “Como foi que entraste aqui sem a veste de núpcias?” E o homem não soube o que responder, porque de fato não tinha motivos para desculpar-se. Então, o rei chamou os servos e lhes disse: “Pegai este homem, amarrai-o de pés e mãos e expulsai-o para fora de minha morada, que ele fique lá no escuro e na lama gelada. Que lá ele fique chorando e rangendo os dentes, como ele mereceu por sua ingratidão e pela ofensa que me fez, e mais do que a mim, ao meu filho, entrando aqui com esta veste andrajosa e suja, logo aqui no salão do banquete, onde só deve entrar quem é digno de estar neste lugar e na festa de meu filho.”

206.13

Como estais vendo, as preocupações do mundo, as avarezas, as sensualidades, as crueldades atraem a ira do rei e fazem que esses filhos das preocupações nunca mais entrem na casa do Rei. E vede também que, até entre os convidados pela bondade do seu filho, há castigados.

Quantos há assim, nos dias de hoje, nesta terra à qual Deus enviou o seu Verbo!

Aos aliados, aos amigos, aos grandes do seu povo Deus realmente os convidou, por meio dos seus servos, e mais ainda os fará convidar, com um convite insistente, à medida que a hora das minhas núpcias for-se avizinhando. Mas não aceitarão o convite, porque são falsos aliados, falsos amigos, não são grandes senão de nome, pois a baixeza mora neles.

Jesus vai elevando cada vez mais a voz, e seus olhos, à luz de um fogo, que foi aceso entre Ele e os ouvintes, para iluminar a noite, pois nela não há luar, estando a lua em minguante e levantando-se mais tarde, lançam uns lampejos de luz como se fossem duas pedras preciosas.

– Sim, a baixeza mora neles. Por tudo isso, eles não compreendem que é um dever e uma honra para eles que aceitem o convite do Rei.

Soberba, dureza e libidinagem formam um baluarte em seu coração. E — maus como são, — tem ódio de Mim, e por isso não querem vir às minhas núpcias. Não querem vir. Preferem às núpcias os conúbios com a política suja, com o dinheiro ainda mais sujo e com a sujíssima sensualidade. Eles preferem ir fazer os seus cálculos cheios de astúcia, ficar conspirando numa conspiração traiçoeira, preferem o ardil e o delito.

Eu condeno tudo isso em nome de Deus. Odeia-se por isso a voz que fala e as festas a que ela convida. É neste povo que devem ser procurados os que matam os servos de Deus: os Profetas, que são seus servos até hoje, os meus discípulos, que são os servos, de agora em diante. Neste povo é que são escolhidos os que querem trapacear com Deus, e dizem: “Sim, nós vamos”, enquanto, em seu interior, pensam assim: “Não vou, nem por sombra!” De tudo isso há em Israel.

E o Rei do Céu, a fim de que o Filho possa ostentar a magnificência de suas núpcias, mandará recolher nas encruzilhadas aqueles que nem são amigos, que nem são grandes, nem aliados, mas são simplesmente pessoas que vão passando. Já — por minha mão, pela minha mão de Filho e de servo de Deus — a colheita começou.

Sejam quais forem, eles virão… E já vieram. E Eu os ajudo a ficarem limpos e belos para a festa das núpcias. Mas haverá, Oh! para sua infelicidade, haverá quem até da generosidade de Deus, que lhe dá perfumes e vestes reais, para fazê-lo parecer o que ele não é: alguém rico e digno, haverá quem, de toda essa bondade se aproveitará para, como um indigno, seduzir, tirar vantagem… É um indivíduo vesgo de espírito, abraçado pelo polvo repugnante de todos os vícios… e até subtrairá alguns perfumes e vestes para obter com essas coisas algum lucro ilícito, usando delas não para as núpcias do Filho, mas para as suas núpcias com satanás.

Pois bem. Isto acontecerá. Porque muitos são os chamados, mas poucos os que, por saberem perseverar em atender ao chamado, chegam a ser eleitos. Contudo, também acontecerá que a estas hienas, que preferem as podridões a um nutrimento vivo, haverá de ser infligido o castigo de serem tocados para fora do salão do banquete para o meio das trevas e de uma lama de um brejo eterno, onde satanás faz ouvir a sua estridente e horrível risada por todos os triunfos conseguidos contra uma alma, e nos quais se ouve também o eterno pranto desesperado dos mentecaptos, que foram atrás do delito, em vez de acompanharem a Bondade, que os havia chamado.

206.14

Levantai-vos, e vamos descansar. Eu vos abençôo, ó cidadãos de Betânia, a todos vós. Eu vos abençôo e vos dou a minha paz. Eu abençôo em particular a ti, ó Lázaro, meu amigo, e a ti, Marta. Abençôo aos meus discípulos antigos e novos, que Eu mando pelo mundo para chamar, para convidar para as núpcias do Rei. Ajoelhai-vos, para que Eu vos abençoe a todos. Pedro, dize a oração que Eu vos ensinei e vem dizê-la aqui ao meu lado, de pé, porque assim há de ser feita por quem para isso foi destinado por Deus.

A assembleia toda se ajoelha sobre o feno, ficando em pé somente Jesus em sua veste de linho, com toda a sua altura e beleza, e Pedro, em sua veste marrom escura, inflamado pela emoção, um pouco trêmulo e que reza, com uma voz não bonita, mas viril, recitando devagar, por medo de errar: “Pai nosso…”

Ouvem-se alguns soluços… de homem, de mulher…

Margziam está ajoelhado justamente ao lado de Maria, que está segurando suas mãozinhas juntas. Olha com um sorriso angelical para Jesus, e diz baixinho:

– Olha mãe é belo! E como é belo também o pai. Parece estarmos no Céu. Será que minha mãe está aqui vendo?

E Maria, em um sussurro, que termina com um beijo, responde:

– Sim, querido. Ela está aqui. E está aprendendo a oração.

– E eu? Também eu a aprenderei?

– Ela a sussurrará à tua alma, enquanto estiveres dormindo, e eu a repetirei durante o dia.

O menino deixa cair para trás a cabecinha morena sobre o peito de Maria e fica assim, enquanto Jesus abençoa com a solene bênção mosaica de sempre.

Depois todos se levantam, indo cada um para a sua própria casa. Só Lázaro é que acompanha ainda Jesus, entrando com Ele na casa de Simão, para estar mais algum tempo com Ele. Entram também todos os outros. Iscariotes se coloca em um canto meio escuro, contrariado. Não tem coragem de ficar perto de Jesus, como fazem os outros…

206.15

Lázaro se congratula com Jesus. Ele diz:

– Oh! Sinto muito vê-lo partir. Mas estou mais contente do que se te tivesse visto partir anteontem!

– Por que, Lázaro?

– Porque me parecias estar muito triste e cansado… Não falavas nada e pouco sorrias…Ontem e hoje te tornaste o meu santo e doce Mestre e isto me dá muita alegria…

– Eu o era, mesmo estando calado…

– Tu o eras. Mas Tu és serenidade e palavra. Nós queremos isto de Ti. É nestas fontes que bebemos a nossa força. E agora estas fontes pareciam estar secas. Nossa sede nos estava atormentando. Tu estás vendo como até os pagãos ficaram espantados e vieram procurá-las…

Iscariotes, do qual se havia aproximado João de Zebedeu, se atreve a perguntar:

– É isso. Já também a mim me haviam feito esta pergunta. Porque eu estava junto à fortaleza Antônia, esperando ver-te.

– Tu sabias onde Eu estava, responde Jesus curtamente.

– Eu sabia. Mas eu pensava que não terias decepcionado a quem Te estava esperando. Também os romanos ficaram decepcionados. Não sei por que fizeste assim…

– E és tu que me fazes esta pergunta? Não estarás tu a par das intenções do Sinédrio, dos fariseus e de outros ainda, a meu respeito?

– Por quê? Terias tido medo?

– Medo não. Náusea.

206.16

No ano passado, quando Eu estava sozinho, um só contra todo mundo, que nem mesmo sabia se Eu era um Profeta, Eu mostrei que não tinha medo. E tu foste uma conquista daquela minha coragem. Eu fiz que se ouvisse a minha voz contra todo mundo que urrava contra Mim; fiz ouvir a voz de Deus a um povo que se tinha esquecido dela; purifiquei a Casa de Deus das sujeiras materiais que estavam nela, não esperando que pudesse limpá-la das bem mais graves sujeiras morais que se tinham aninhado nela, porque Eu não ignoro o futuro dos homens, mas para cumprir o meu dever, pelo zelo da Casa do Senhor Eterno, transformada em uma praça barulhenta de revendedores, usurários e ladrões e para sacudir do torpor aqueles que muitos séculos de desleixo sacerdotal tinham feito cair num letargo espiritual. Foi o toque de recolher para o meu povo, a fim de levá-lo para Deus. Este ano Eu voltei.. E pude ver que o Templo é sempre o mesmo… E que está pior ainda. Já não é mais uma espelunca de ladrões, mas um lugar de conspiração. Depois se tornará sede do delito, depois um lupanar e finalmente, será destruído por uma força maior que a de Sansão, esmagando uma casta indigna de ser chamada santa. É inútil falar naquele lugar, no qual, eu peço que te lembres, foi-me proibido falar. Povo desleal! Povo envenenado em seus chefes, povo que ousa interditar que a Palavra de Deus fale em sua Casa! Foi-me proibido. Eu me calei por amor aos pequeninos. Não é ainda a hora de me matarem. Muitos precisam de Mim, e os meus apóstolos ainda não estão fortes para receberem em seus braços a minha prole: o Mundo. Não chores, mãe, perdoa, tu que és boa, a necessidade que teu Filho tem de falar a Verdade, que Eu sou, a quem quer ou pode iludir-se… Eu me calo… Mas, ai daqueles por causa dos quais Deus se cala!… Ó mãe, ó Margziam, não choreis!… Isto Eu vos peço. Ninguém chore.

Mas, na realidade todos mais ou menos estão chorando e com muita dor.

Judas, pálido como um morto, em sua veste amarela e vermelha com listras, ainda se atreve a falar com uma voz choramingante e ridícula:

– Podes crer, Mestre, que eu estou assombrado e entristecido… Não sei o que queres dizer… Eu não estou sabendo de nada… É verdade que eu não vi nenhum do Templo. Eu rompi relacionamento com todos… Mas, se Tu estás dizendo, deve ser verdade…

– Judas, não viste nem Sadoc?

Judas inclina a cabeça, murmurando:

– É um amigo… Como tal eu o vi. E não como um dos do Templo…

206.17

Jesus não lhe dá resposta. Mas vira-se para Isaac e para João de Endor, aos quais faz ainda recomendações sobre o trabalho deles.

Entretanto, as mulheres estão confortando Maria, que está chorando, e ao menino, que também chora, ao ver Maria chorar.

Até Lázaro e os apóstolos estão entristecidos. Mas Jesus vai até eles. Ele retomou o seu doce sorriso e, enquanto abraça a mãe e acaricia o menino, diz:

– E agora Eu vos saúdo, a vós que ficais. Porque amanhã cedo nós partiremos. Adeus, Lázaro. Adeus, Maximino. José, Eu te agradeço por toda cortesia feita à minha mãe e às discípulas enquanto aguardavam por mim. Agradeço por tudo. Adeus, Lázaro, abençoa também à Marta em meu nome. Logo Eu voltarei. Vem, minha mãe, vamos descansar. E tu também, Maria e Salomé, se é que vós também quereis ir.

– Com certeza, nós iremos –dizem as duas Marias.

– Então, para a cama. A paz esteja com todos. Deus esteja convosco!

Jesus faz um gesto de bênção e sai, segurando pela mão o menino e abraçado com sua mãe…

A permanência em Betânia terminou.


Notes

  1. J’ai dit, en 172.5/8 ; il est écrit en Tb 12, 7.
  2. devenue reine, comme on peut le lire en Est 2, 1-18. Il est également fait mention du personnage d’Esther en 136.2 et en 414.1.

Notas

  1. que são é em um acréscimo nosso; eu disse em 172.5/8; foi citado em Tobias 12,7.
  2. Eu disse em 172.5/8; está escrito em Tobias 12,7.
  3. foi feita rainha como se narra em Ester 2, 1-18. Ao personagem de Ester se faz alusão ainda em 136.2 e 414.1.