The Writings of Maria Valtorta

206. Le séjour à Béthanie se termine par deux paraboles sur le Royaume des Cieux.

206. Two parables on the Kingdom

206.1

En présence des paysans de Yokhanan, d’Isaac et de nombreux disciples, des femmes, parmi lesquelles la Vierge Marie et Marthe, et de beaucoup de gens de Béthanie, Jésus parle. Tous les apôtres sont présents. L’enfant, assis en face de Jésus, n’en perd pas un mot. Le discours ne fait que commencer, car il arrive encore des gens…

Jésus dit :

« …et c’est à cause de cette crainte, que je vois si vive en bon nombre d’entre vous, que je veux vous proposer aujourd’hui une douce parabole. Elle est douce pour les hommes de bonne volonté, amère pour les autres. Mais ces derniers ont le moyen de corriger cette amertume. Qu’ils deviennent, eux aussi, des gens de bonne volonté, et le reproche que la parabole fait naître dans leur conscience cessera d’exister.

206.2

Le Royaume des Cieux est la maison des noces qui s’accom­plissent entre Dieu et les âmes. Le moment où l’on y entre, c’est le jour des noces.

Ecoutez donc : chez nous, la coutume est que les vierges escortent l’époux qui arrive, pour le conduire au milieu des lumières et des chants vers la maison nuptiale avec sa tendre épouse. Le cortège quitte la maison de l’épouse qui, voilée et émue, se dirige vers le lieu où elle sera reine, dans une maison qui n’est pas la sienne, mais qui le devient à partir du moment où elle s’unit à son époux. Alors les jeunes filles en cortège — des amies de l’épouse pour la plupart — accourent à la rencontre de ces deux êtres heureux pour les ceindre d’un cercle de lumières.

Or il arriva, dans un village, que l’on fit des noces. Pendant que les époux, avec leurs parents et amis, s’en donnaient à cœur joie dans la maison de l’épouse, dix vierges se rendirent à leur place dans le vestibule de la maison de l’époux, prêtes à sortir à sa rencontre quand le bruit lointain des cymbales et des chants viendrait les avertir que les époux avaient quitté la maison de l’épouse pour venir à celle de son mari. Mais le banquet, dans la maison des noces, se prolongeait et la nuit survint.

Les vierges, comme vous le savez, gardent toujours leurs lampes allumées pour ne pas perdre de temps au dernier moment. Or, parmi ces dix vierges qui avaient leurs lampes allumées et en parfait état de marche, il y en avait cinq sages et cinq sottes. Par prudence, les sages s’étaient munies de petits vases pleins d’huile pour pouvoir remplir les lampes si la durée de l’attente était plus longue que prévu, alors que les sottes s’étaient bornées à bien remplir leurs petites lampes.

Les heures passèrent, les unes après les autres. Conversations gaies, bonnes histoires, plaisanteries charmaient l’attente. Mais le temps passant, elles ne surent plus que dire ni que faire. Par ennui, ou tout simplement par fatigue, les dix vierges s’assirent plus à leur aise avec leurs lampes allumées toutes proches et, tout doucement, elles s’endormirent.

206.3

Minuit arriva et l’on entendit un cri : “ Voici l’époux, allez à sa rencontre ! ” Les dix vierges sursautèrent en entendant cet ordre, elles saisirent leurs voiles et leurs guirlandes, s’en coiffèrent et coururent vers la table où se trouvaient les lampes. Or cinq d’entre elles étaient en train de faiblir… La mèche, que l’huile, toute brûlée, ne nourrissait plus, fumait avec des éclairs de plus en plus faibles, prête à s’éteindre au moindre souffle d’air. Les cinq autres, au contraire, regarnies par les vierges prudentes avant leur sommeil, avaient une flamme encore vive qui se raviva davantage quand on ajouta de l’huile dans le réservoir de la lampe.

“ Oh ! Supplièrent les sottes, donnez-nous un peu de votre huile, sinon nos lampes vont s’éteindre, rien qu’à les prendre. Les vôtres sont déjà belles !… ” Mais les prudentes répondirent : “ Dehors, le vent de la nuit souffle, et la rosée tombe à grosses gouttes. Jamais il n’y aura assez d’huile pour faire une flamme robuste qui puisse résister au vent et à l’humidité. Si nous vous en donnons, nos lumières se mettront à vaciller, elles aussi. Et bien triste serait le cortège des vierges sans la lueur des petites flammes ! Allez, courez chez le marchand le plus proche, priez-le, frappez à sa porte, faites-le se lever pour qu’il vous donne de l’huile. ” Alors ces jeunes filles, haletantes, froissant leurs voiles, tachant leurs vêtements, perdant leurs guirlandes, en se heurtant et en courant, suivirent le conseil de leurs compagnes.

Mais, pendant qu’elles allaient acheter de l’huile, l’époux accompagné de l’épouse apparut au bout de la rue. Les cinq vierges, munies des lampes allumées, coururent à leur rencontre et c’est entourés d’elles que les époux entrèrent dans la maison pour la fin de la cérémonie, c’est-à-dire quand les vierges escortent finalement l’épouse jusqu’à la chambre nuptiale. La porte fut close après l’entrée des époux et ceux qui se trouvaient dehors, restèrent dehors. Ce fut le sort des cinq sottes qui, arrivées enfin avec leur huile, trouvèrent la porte verrouillée et frappèrent inutilement jusqu’à se blesser les mains en gémissant : “ Seigneur, seigneur, ouvre-nous ! Nous faisons partie du cortège des noces. Nous sommes les vierges propitiatoires, choisies pour apporter honneur et fortune à ton mariage. ”

Mais l’époux, du haut de la maison, quitta pour un instant les invités les plus intimes auxquels il faisait ses adieux pendant que l’épouse entrait dans la chambre nuptiale, et il leur dit : “ En vérité, je vous dis que je ne vous connais pas. Je ne sais pas qui vous êtes. Vos visages n’étaient pas en fête autour de mon épouse bien-aimée. Vous êtes des usurpatrices. Restez donc hors de la maison des noces. ” Et les cinq sottes, en larmes, s’en allèrent par les rues obscures, avec leurs lampes désormais inutiles, leurs vêtements fripés, leurs voiles arrachés, leurs guirlandes défaites ou perdues…

206.4

Et maintenant, écoutez la leçon à tirer de cette parabole.

Je vous ai dit au début que le Royaume des Cieux est la maison des noces qui s’accomplissent entre Dieu et les âmes. Tous les fidèles sont appelés aux noces célestes, car Dieu aime tous ses enfants. Les uns plus tôt, les autres plus tard, tous parviennent au moment des noces, et c’est un sort heureux que d’y être arrivé. Mais écoutez encore : vous savez que les jeunes filles considèrent comme un honneur et une chance d’être appelées comme servantes autour de l’épouse. Voyons dans notre cas ce que représentent les personnages et vous comprendrez mieux.

L’Epoux, c’est Dieu. L’épouse, c’est l’âme d’un juste qui, après avoir passé le temps des fiançailles dans la maison du Père, c’est-à-dire sous la protection de la doctrine de Dieu et dans l’obéissance à cette doctrine, en vivant selon la justice, est amenée dans la maison de l’Epoux pour les noces. Les servantes-vierges sont les âmes des fidèles qui, grâce à l’exemple laissé par l’épouse, cherchent à arriver au même honneur en se sanctifiant. Pour l’épouse, le fait d’avoir été choisie par l’époux à cause de ses vertus, est en effet le signe qu’elle était un exemple vivant de sainteté.

206.5

Les vierges portent des vêtements blancs, propres et frais, ainsi qu’un voile blanc, et sont couronnées de fleurs. Elles tiennent dans leurs mains des lampes allumées. Les lampes sont bien nettoyées, avec la mèche nourrie de l’huile la plus pure afin qu’elle ne soit pas malodorante.

En vêtements blancs. La justice pratiquée avec fermeté donne des vêtements blancs et bientôt viendra le jour où ils seront parfaitement blancs, sans même le plus lointain souvenir d’une tache, d’une blancheur surnaturelle, d’une blancheur angélique.

En vêtements propres. Il faut, par l’humilité, garder ses vêtements toujours propres. Il est bien facile de ternir la pureté du cœur, et celui qui n’a pas le cœur pur ne peut voir Dieu. L’humilité est comme une eau qui lave. L’humble, parce que son œil n’est pas obscurci par la fumée de l’orgueil, s’aperçoit tout de suite qu’il a terni son vêtement. Il court vers son Seigneur et lui dit : “ J’ai perdu la netteté de mon cœur. Je pleure pour me purifier. Je pleure à tes pieds. Et toi, mon Soleil, blanchis mon vêtement par ton pardon bienveillant, par ton amour paternel ! ”

En vêtements frais. Ah ! La fraîcheur du cœur ! Les enfants la possèdent par un don de Dieu. Les justes la possèdent par un don de Dieu et par leur propre volonté. Les saints la possèdent par un don de Dieu et par une volonté allant jusqu’à l’héroïsme. Mais les pécheurs, dont l’âme est en loques, brûlée, empoisonnée, salie ne pourront-ils donc jamais plus avoir un vêtement frais ? Oh si ! Ils le peuvent. Ils commencent à recouvrer cette innocence à partir du moment où ils se regardent avec mépris, ils l’augmentent quand ils ont décidé de changer de vie, et ils la perfectionnent quand, par la pénitence, ils se lavent, se désintoxiquent, se soignent, refont leur pauvre âme. D’une part grâce à l’aide de Dieu, qui ne refuse pas ses secours à qui demande son aide sainte, d’autre part par leur propre volonté portée à un degré qui dépasse l’héroïsme — car en eux il n’y a pas lieu de protéger ce qu’ils possèdent, mais de reconstruire ce qu’ils ont abattu, ce qui nécessite le double d’effort, si ce n’est même trois fois, sept fois plus —, enfin par une pénitence inlassable, implacable à l’égard du moi qui était pécheur, ils ramènent leur âme à une nouvelle fraîcheur d’enfant, rendue précieuse par l’expérience qui fait d’eux des maîtres pour ceux qui autrefois étaient comme eux, c’est-à-dire pécheurs.

En voiles blancs. L’humilité ! J’ai dit[1] : “ Quand vous priez ou faites pénitence, faites en sorte que le monde ne s’en aperçoive pas. ” Dans les livres sapientiaux, il est écrit : “ Il n’est pas bien de révéler le secret du Roi. L’humilité est le voile blanc que l’on met pour le défendre sur le bien que l’on fait et sur celui que Dieu nous accorde. Il ne faut pas se glorifier de l’amour privilégié que Dieu nous accorde, ni rechercher une sotte gloire humaine. Ce don serait retiré sur-le-champ. Mais que le cœur chante intérieurement à son Dieu : “ Mon âme te glorifie, Seigneur… parce que tu as tourné les yeux vers la bassesse de ta servante. ” »

Jésus s’arrête un instant et jette un regard vers sa Mère qui rougit sous son voile et s’incline profondément comme pour remettre en place les cheveux de l’enfant assis à ses pieds, mais en réalité pour cacher l’émotion de son souvenir…

« Couronnée de fleurs. L’âme doit tresser sa guirlande quotidienne d’actes vertueux, car, en présence du Très-Haut, il ne doit rien rester de vicieux et il convient de ne pas avoir l’aspect négligé. Guirlande quotidienne, ai-je dit, car l’âme ne sait pas quand Dieu (l’Epoux) lui apparaîtra pour lui dire : “ Viens. ” Il ne faut donc pas se lasser de renouveler la couronne. N’ayez pas peur. Les fleurs perdent leur fraîcheur, mais les fleurs des couronnes vertueuses ne la perdent pas. L’ange de Dieu, que chaque homme a auprès de lui, recueille ces guirlandes quotidiennes et les apporte au Ciel ; là, elles serviront de trône au nouveau bienheureux quand son âme entrera comme épouse dans la maison nuptiale.

206.6

Elles tiennent leurs lampes allumées, à la fois pour honorer l’Epoux et pour se guider en chemin. Comme la foi est brillante et quelle douce amie elle est ! Elle donne une flamme qui rayonne comme une étoile, une flamme joyeuse car elle a une certitude sereine, une flamme qui rend lumineux jusqu’à l’instrument qui la porte. Même le corps de l’homme que nourrit la foi semble, dès cette terre, devenir plus lumineux et plus spirituel, exempt d’un vieillissement précoce. Car celui qui a la foi se laisse guider par les paroles et les commandements de Dieu pour parvenir à posséder Dieu, sa fin ; c’est pourquoi il fuit toute corruption, il n’a ni trouble, ni peur, ni remords, il n’est pas obligé de faire des efforts pour se rappeler ses mensonges ou pour cacher ses mauvaises actions, et il se garde beau et jeune de la belle incorruptibilité des saints. Une chair et un sang, une âme et un cœur purs de toute luxure pour conserver l’huile de la foi, pour donner une lumière sans fumée. Une volonté constante pour nourrir toujours cette lumière.

La vie de chaque jour avec ses déceptions, ses constatations, ses contacts, ses tentations, ses frictions, tend à diminuer la foi. Non ! Cela ne doit pas se produire. Allez chaque jour aux sources de l’huile suave, de l’huile de la sagesse, de l’huile de Dieu. Une lampe peu alimentée peut s’éteindre au moindre souffle, elle peut être éteinte par la lourde rosée de la nuit. La nuit… L’heure des ténèbres, du péché, de la tentation vient pour tous. C’est la nuit de l’âme. Mais si elle se remplit, elle-même, de foi, sa flamme ne peut être éteinte par les vents du monde ni par le brouillard de la sensualité.

Pour conclure, vigilance, vigilance, vigilance. L’imprudent qui ose dire : “ Oh ! Dieu viendra à un moment où j’aurai encore la lumière en moi ”, qui se met à dormir au lieu de veiller, à dormir dépourvu de ce qu’il faut pour se lever promptement au premier appel, qui attend le dernier moment pour se procurer l’huile de la foi ou la mèche résistante de la bonne volonté, court le risque de rester dehors à l’arrivée de l’Epoux. Veillez donc avec prudence, avec constance, avec pureté, avec confiance pour être toujours prêts à l’appel de Dieu, car en réalité vous ne savez pas quand il viendra.

206.7

Mes chers disciples, je ne veux pas vous amener à avoir peur de Dieu, mais plutôt à avoir foi en sa bonté. Vous qui restez, comme vous qui partez, pensez que, si vous agissez à la manière des vierges sages, vous serez appelés non seulement à escorter l’Epoux, mais, comme la jeune Esther, qui est devenue reine[2] à la place de Vasthi, vous serez choisis et élus comme épouses, car l’Epoux aura “ trouvé en vous faveur et grâce, plus qu’en tout autre. ” Je vous bénis, vous qui partez. Portez en vous et à vos compagnons les paroles que je vous ai adressées. Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous. »

Jésus s’approche des paysans pour les saluer de nouveau, mais Jean d’En-Dor lui glisse à l’oreille :

« Maître, Judas est là…

– Peu importe. Accompagne-les jusqu’au char et fais ce que je t’ai dit. »

L’assemblée se disperse lentement. Plusieurs parlent à Lazare… Et ce dernier se tourne vers Jésus qui, après avoir quitté les paysans, revient de leur côté, et il dit :

« Maître, avant de nous quitter, parle-nous encore… C’est ce que désirent les cœurs de Béthanie.

– La nuit descend, mais elle est paisible et sereine. Si vous voulez vous réunir sur les foins fauchés, je vous parlerai avant de quitter ce village ami. Ou bien demain, à l’aurore, car l’heure de nous séparer est venue.

– Plus tard ! Ce soir ! Crient-ils tous.

– Comme vous voudrez. Partez, à présent. Je vous parlerai au milieu de la première vigile. » …

206.8

…Jésus est réellement infatigable. Alors que le soleil disparaît, laissant le souvenir du rouge du crépuscule, à la première stridulation des grillons, indécise et solitaire, Jésus se dirige vers le centre d’un pré récemment fauché. L’herbe, en séchant, exhale une odeur pénétrante et agréable. Il est suivi par les apôtres, les Marie, Marthe et Lazare avec ceux de sa maison, Isaac avec ses disciples et, pourrais-je même dire, tout le village de Béthanie. Parmi les serviteurs se trouvent le vieillard et la femme, les deux qui, au mont des Béatitudes, ont trouvé du réconfort jusque pour leur vie quotidienne.

Jésus s’arrête pour bénir le patriarche qui, en pleurant, lui baise la main et caresse l’enfant qui marche à côté de Jésus en lui disant :

« Bienheureux es-tu, toi qui peux toujours le suivre ! Sois bon, sois attentif, mon enfant ! C’est pour toi une grande chance ! Une grande chance ! Au-dessus de ta tête est suspendue une couronne… Ah ! Bienheureux es-tu ! »

206.9

Quand tout le monde est en place, Jésus commence à parler :

« Ils sont partis, nos pauvres amis qui avaient besoin d’être bien réconfortés dans l’espérance, et même dans la certitude qu’il faut peu de connaissances pour être admis dans le Royaume, qu’il suffit d’un minimum de vérité sur laquelle la bonne volonté agit. Maintenant, je m’adresse à vous, qui êtes bien moins malheureux puisque vous vivez dans de bien meilleures conditions matérielles et avec des secours plus importants du Verbe. Mon amour va vers eux avec ma seule pensée. Ici, pour vous, mon amour vient avec la parole en plus. Vous recevez sur la terre comme au Ciel le secours d’une plus grande force car, à celui qui a reçu davantage, il sera demandé davantage. Eux, nos pauvres amis qui sont en train de retourner à leur galère, ne peuvent posséder qu’un minimum de bien et, en revanche, ils endurent un maximum de souffrances. Aussi n’y a-t-il pour eux que des promesses de bienveillance, car toute autre chose serait superflue. En vérité, je vous dis que leur vie est pénitence et sainteté et il ne faut pas leur imposer autre chose. Et en vérité, je vous dis aussi que, pareils aux vierges sages, ils ne laisseront pas leur lampe s’éteindre jusqu’à l’heure de l’appel. La laisser s’éteindre ? Non. Cette lumière est tout ce qu’ils possèdent. Ils ne peuvent la laisser s’éteindre.

206.10

En vérité, je vous dis que les pauvres sont en Dieu, comme moi je suis dans le Père. C’est pour cela que moi, le Verbe du Père, j’ai voulu naître pauvre et demeurer pauvre. Car, parmi les pauvres, je me sens plus proche du Père qui aime les petits et que les petits aiment de toutes leurs forces. Les riches possèdent beaucoup. Les pauvres n’ont que Dieu. Les riches ont des amis. Les pauvres sont seuls. Les riches ont beaucoup de consolations. Les pauvres n’en ont guère. Les riches ont des distractions. Les pauvres n’ont que leur travail. L’argent facilite tout pour les riches. Les pauvres ont encore la croix de devoir craindre les maladies et les disettes, car cela signifierait pour eux la faim et la mort. Mais les pauvres ont Dieu. C’est leur Ami. C’est leur Consolateur, celui qui les distrait de leur pénible présent par les espérances célestes, celui à qui l’on peut dire — et eux savent le dire, précisément parce qu’ils sont pauvres, humbles et seuls — : “ Père, accorde-nous ta miséricorde. ”

Sur cette propriété de Lazare, mon ami et l’ami de Dieu malgré sa grande richesse, mes propos peuvent paraître étrange. Mais Lazare est une exception parmi les riches. Lazare est arrivé à cette vertu qu’il est très difficile de trouver sur la terre et encore plus difficile à pratiquer pour l’enseigner à autrui : la vertu de la liberté à l’égard des richesses. Lazare est juste. Il ne s’en offense pas. Il ne peut s’en offenser, car il sait qu’il est le riche-pauvre et que, par conséquent, il n’est pas atteint par mon reproche caché. Lazare est juste. Il reconnaît que, dans le monde des grands, il en est comme je le dis. Je parle donc et je dis : en vérité, en vérité, je vous assure qu’il est beaucoup plus facile à un pauvre qu’à un riche d’être en Dieu ; et au Ciel de mon Père et du vôtre, beaucoup de sièges seront occupés par ceux qui, sur la terre, auront été méprisés comme étant les plus petits, comme la poussière que l’on piétine.

Les pauvres gardent au fond de leur cœur les perles de la Parole de Dieu. Elles sont leur unique trésor. Celui qui n’a qu’une seule richesse veille sur elle. Celui qui en possède beaucoup est préoccupé et distrait, orgueilleux et sensuel. A cause de tout cela, il n’admire pas avec des yeux humbles et pleins d’amour le trésor qui lui vient de Dieu, et il le confond avec les autres trésors, qui ne sont précieux qu’en apparence, ces trésors que sont les richesses de la terre. Il pense : “ Je daigne accueillir les paroles de quelqu’un qui me ressemble par son corps ! ” Les fortes saveurs de la sensualité émoussent sa capacité à goûter ce qui est surnaturel. Des fortes saveurs !… Oui, elles sont très épicées, pour dissimuler leur puanteur et leur goût de pourriture…

206.11

Mais écoutez-moi et vous comprendrez mieux comment les inquiétudes, les richesses et les ripailles empêchent d’entrer dans le Royaume des Cieux.

Un jour, un roi fêta le mariage de son fils. Vous pouvez imaginer quelle fête eut lieu dans le palais du roi ! C’était son unique fils et, arrivé à l’âge voulu, celui-ci épousait sa bien-aimée. Celui qui était père et roi voulut que tout ne soit qu’allégresse autour de la joie de son fils bien-aimé, devenu enfin l’époux de sa bien-aimée. Parmi les nombreuses fêtes des noces, il fit un grand repas, qu’il prépara en s’y prenant tôt, veillant sur chaque détail pour que ce soit une réussite magnifique, digne des noces d’un fils de roi.

Au moment voulu, il envoya ses serviteurs prévenir ses amis et ses alliés, mais aussi les principaux grands de son royaume que les noces étaient fixées pour tel soir et qu’ils étaient invités à venir pour entourer dignement le fils du roi. Mais ni les amis, ni les alliés, ni les grands du royaume n’acceptèrent l’invitation.

Alors le roi, pensant que les premiers serviteurs ne s’étaient pas expliqués convenablement, en envoya encore d’autres chargés d’insister et de dire : “ Mais venez ! Nous vous en prions. Maintenant, tout est prêt. La salle est préparée. Des vins précieux ont été apportés de partout et l’on a déjà entassé dans les cuisines bœufs et animaux gras pour les cuire. Les esclaves pétrissent la farine pour confectionner des desserts et d’autres pilent les a­mandes dans les mortiers pour préparer des friandises très fines auxquelles ils mélangent les arômes les plus rares. Les danseuses et les musiciens les meilleurs ont été engagés pour la fête. Venez donc pour ne pas rendre vains tant de préparatifs. ”

Mais les amis, les alliés et les grands du royaume soit refusèrent, soit répondirent : “ Nous avons autre chose à faire ” ; d’autres firent semblant d’accepter l’invitation, mais se rendirent à leurs occupations, les uns à leurs champs, les autres à leurs commerces ou à d’autres affaires encore moins nobles. Enfin, il y en eut qui, agacés par tant d’insistance, se saisirent des serviteurs du roi et les tuèrent pour les faire taire, parce qu’ils ajoutaient : “ Ne refuse pas cela au roi sinon il pourrait t’en arriver malheur. ”

Les serviteurs revinrent vers le souverain et lui rapportèrent tout ce qui s’était passé. Enflammé d’indignation, le roi envoya ses troupes punir les assassins de ses serviteurs et châtier ceux qui avaient méprisé son invitation, se réservant de récompenser ceux qui avaient promis de venir. Mais, le soir de la fête, à l’heure fixée, il ne vint personne.

206.12

Indigné, le roi appela ses serviteurs et leur déclara : “ Qu’il ne soit pas dit que mon fils reste sans personne pour le fêter en cette soirée de ses noces. Le banquet est prêt, mais les invités n’en sont pas dignes. Et pourtant, le banquet nuptial de mon fils doit avoir lieu. Allez donc sur les places et les chemins, postez-vous aux carrefours, arrêtez les passants, rassemblez ceux qui s’arrêtent et amenez-les ici. Que la salle soit pleine de gens en fête. ”

Les serviteurs partirent donc. Sortis dans les rues, répandus sur les places, envoyés aux carrefours, ils rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, bons ou mauvais, riches ou pauvres, les amenèrent à la demeure du roi et leur fournirent le nécessaire pour qu’ils puissent entrer dignement dans la salle du banquet. Puis ils les y conduisirent et, comme le roi le voulait, elle fut pleine d’un public joyeux.

Mais le roi entra dans la salle pour voir si on pouvait commencer les festivités et il vit un homme qui, malgré le nécessaire procuré par les serviteurs, n’était pas en habits de noces. Il lui demanda : “ Comment se fait-il que tu sois entré ici sans les vêtements de noces ? ” Il ne sut que répondre car, effectivement, il n’avait pas d’excuses. Alors le roi appela ses serviteurs et leur ordonna : “ Saisissez-vous de lui, attachez-lui les pieds et les mains et jetez-le hors de ma demeure, dans la nuit et la boue gelée. Là, il sera dans les larmes et les grincements de dents, comme il l’a mérité pour son ingratitude et l’offense qu’il m’a faite, et à mon fils plus qu’à moi, en entrant avec un habit pauvre et malpropre dans la salle du banquet, où ne doivent entrer que ceux qui sont dignes d’elle et de mon fils. ”

206.13

Comme vous le voyez, les soucis du monde, l’avarice, la sensualité, la cruauté attirent la colère du roi et font en sorte que ceux qui sont pris par tous ces embarras n’entrent jamais plus dans la maison du Roi. Vous voyez aussi comment, même parmi ceux qui sont invités, par bienveillance à l’égard de son fils, il y en a qui sont punis.

Combien y en a-t-il, aujourd’hui, sur cette terre à laquelle Dieu a envoyé son Verbe ! Dieu a vraiment invité ses alliés, ses amis, les grands de son peuple par l’intermédiaire de ses serviteurs, et il les fera inviter d’une manière toujours plus pressante à mesure que l’heure de mes noces approchera. Mais ils n’accepteront pas l’invitation parce que ce sont de faux alliés, de faux amis et qu’ils ne sont grands que de nom, car ils sont pleins de bassesse. »

Jésus ne cesse de hausser le ton et ses yeux, à la lueur du feu qui a été allumé entre lui et les auditeurs pour éclairer la soirée – où manque encore la lune qui décroît et se lève plus tard –, jettent des éclairs de lumière comme s’ils étaient deux pierres précieuses.

« Oui, ils sont pleins de bassesse, c’est pourquoi ils ne comprennent pas que c’est pour eux un devoir et un honneur d’accepter l’invitation du Roi. Orgueil, dureté, luxure dressent un mur dans leurs cœurs. Et, dans leur méchanceté, ils me haïssent et ne veulent pas venir à mes noces. Ils refusent de venir. Ils préfèrent aux noces les tractations avec une politique sordide, avec l’argent encore plus sordide, avec la sensualité encore plus sordide. Ils préfèrent les calculs rusés, les complots, la conjuration sournoise, le piège, le crime.

Moi, je condamne tout cela au nom de Dieu. On hait pour cette raison la voix qui parle et les fêtes auxquelles elle invite. C’est dans ce peuple-ci qu’il faut chercher ceux qui tuent les serviteurs de Dieu, autrement dit les prophètes, qui sont ses serviteurs jusqu’à ce jour, et mes disciples qui sont ses serviteurs à partir d’aujourd’hui. C’est dans ce peuple-ci qu’on trouve ceux qui essaient de tromper Dieu en disant : “ Oui, nous venons ” tout en pensant dans leur for intérieur : “ Jamais de la vie ! ” Il y a de tout cela en Israël.

Et le Roi du Ciel, pour donner aux noces de son Fils un digne apparat, enverra chercher aux carrefours des gens qui ne sont ni ses amis, ni des grands, ni des alliés, mais simplement le peuple qui y circule. Déjà — et par ma main, par ma main de Fils et de serviteur de Dieu — ce rassemblement a commencé. Ils viendront, quels qu’ils soient… Ils sont même déjà venus. Et moi, je les aide à se faire propres et beaux pour la fête des noces.

Mais il s’en trouvera qui — pour leur malheur — abuseront même de la magnificence de Dieu, qui leur fournit parfums et vêtements royaux pour les faire paraître ce qu’ils ne sont pas : riches et dignes ; il s’en trouvera qui profiteront indignement de toute cette bonté pour séduire, pour en tirer quelque gain… Ce sont des individus aux âmes torves, enlacés par la pieuvre répugnante de tous les vices… et qui soustrairont parfums et vêtements pour en tirer un avantage illicite, s’en servant non pour les noces du Fils, mais pour leurs noces avec Satan.

Eh bien, cela se produira, car nombreux sont les appelés, mais peu nombreux ceux qui, pour savoir rester fidèles à l’appel, parviennent à être choisis. Mais il arrivera aussi qu’à ces hyènes, qui préfèrent la putréfaction à une nourriture vivante, il sera infligé le châtiment d’être jetés hors de la salle du Banquet dans les ténèbres et la boue d’un marais éternel où retentit l’horrible rire de Satan chaque fois qu’il triomphe d’une âme et où résonnent éternellement les pleurs désespérés des sots qui suivirent le Crime à la place de la Bonté qui les avait appelés.

206.14

Levez-vous et allons nous reposer. Vous, les habitants de Béthanie, je vous bénis tous. Je vous bénis et vous donne ma paix. Et je te bénis, toi en particulier, Lazare, mon ami, et toi aussi, Marthe. Je bénis mes disciples anciens et nouveaux que j’envoie de par le monde appeler, appeler aux noces du Roi. Agenouillez-vous, que je vous bénisse tous. Pierre, récite la prière que je vous ai enseignée, debout, à côté de moi, parce que c’est ainsi que doivent la dire ceux que Dieu destine à cela. »

Toute l’assemblée s’agenouille sur la paille. Seuls restent debout Jésus, dans son vêtement de lin, grand et très beau, et Pierre, dans son habit marron foncé, pris par l’émotion, tremblant presque, qui prie de sa voix qui n’est pas belle, mais virile ; il récite lentement de crainte de se tromper : “ Notre Père… ”

On entend quelques sanglots… d’hommes, de femmes…

Marziam, agenouillé juste devant Marie qui lui tient les mains jointes, regarde Jésus avec un sourire d’ange et dit tout bas :

« Regarde, Mère, comme il est beau ! Et comme mon père est beau, lui aussi ! Il paraît être au Ciel… Est-ce que Maman nous regarde ici ? »

Et Marie, dans un murmure qui se termine par un baiser, répond :

« Oui, mon chéri. Elle est ici et elle apprend la prière.

– Et moi, est-ce que je l’apprendrai ?

– Ta mère la murmurera à ton âme pendant que tu dors et moi, je te la répèterai pendant la journée. »

L’enfant incline sa tête brune sur la poitrine de Marie et reste ainsi pendant que Jésus bénit ses auditeurs avec la bénédiction mosaïque, toujours aussi solennelle.

Ensuite, tous se lèvent et regagnent leurs maisons. Seul Lazare suit encore Jésus et pénètre avec lui dans la maison de Simon pour demeurer en sa compagnie. Tous les autres entrent aussi. Judas se met dans un coin à demi obscur, mortifié. Il n’ose pas s’approcher tout près de Jésus comme le font les autres…

206.15

Lazare félicite Jésus, et il ajoute :

« Ah ! Cela me peine de te voir partir. Mais je suis plus content que si je t’avais vu partir avant-hier !

– Pourquoi, Lazare ?

– Parce que tu me paraissais tellement triste et fatigué ! Tu ne parlais pas, tu souriais peu hier, mais aujourd’hui tu es redevenu mon saint et doux Maître ; cela me donne une telle joie !

– Je l’étais même si je me taisais…

– Tu l’étais. Mais tu es sérénité et parole. C’est cela que nous voulons de toi. Nous buvons notre force à ces fontaines. Or ces fontaines paraissaient taries. Nous souffrions de la soif… Tu vois que même les païens s’en sont étonnés et sont venus les chercher… »

Judas, près de qui Jean s’était approché, ose parler :

« C’est vrai, ils me l’avaient demandé à moi aussi… Car j’étais tout près de l’Antonia, dans l’espoir de te voir.

– Tu savais où j’étais, répond brièvement Jésus.

– Je le savais, mais j’espérais que tu n’aurais pas déçu ceux qui t’attendaient. Même les romains ont été déçus. J’ignore pourquoi tu as agi de cette manière…

– Et c’est toi qui me le demandes ? N’es-tu pas au courant des humeurs du Sanhédrin, des pharisiens, d’autres encore, à mon égard ?

– Quoi ? Tu aurais eu peur ?

– Non. J’avais la nausée.

206.16

L’an dernier, quand j’étais seul – seul contre tout un monde qui ne savait pas même si j’étais pro­phète –, j’ai montré que je n’avais pas peur et je t’ai gagné par l’audace que j’ai montrée. J’ai fait entendre ma voix contre tout un monde qui criait. J’ai fait entendre la voix de Dieu à un peuple qui l’avait oubliée. J’ai purifié la Maison de Dieu des souillures matérielles qui s’y trouvaient. Je n’espérais pas la laver des souillures morales bien plus graves qui y ont fait leur nid, car je n’ignore pas l’avenir des hommes. Mais c’était pour faire mon devoir par zèle pour la Maison du Seigneur éternel : elle était devenue le séjour bruyant de changeurs malhonnêtes, d’usuriers, de voleurs. Je voulais en outre secouer de leur torpeur ceux que des siècles de négligence sacerdotale avaient fait tomber dans une léthargie spirituelle. C’était une sonnerie de rassemblement pour mon peuple, pour l’amener à Dieu… Cette année, je suis revenu… et j’ai vu que le Temple était toujours le même… Qu’il est pire encore. Ce n’est plus un repaire de voleurs, mais l’endroit où l’on conjure. Il deviendra plus tard le siège du Crime, puis un lupanar et, finalement, il sera détruit par une force plus puissante que celle de Samson, et l’on en chassera une caste indigne de s’appeler sainte. Inutile de parler en ce lieu où, tu t’en souviens, il me fut interdit de parler. Peuple traître ! Peuple empoisonné jusque dans ses chefs, peuple qui ose interdire à la Parole de Dieu de parler dans sa Maison ! Cela me fut interdit. Je me suis tu par amour pour les plus petits. Ce n’est pas encore l’heure de me tuer. Trop de gens ont besoin de moi, et mes apôtres ne sont pas encore assez forts pour recevoir dans leurs bras mes enfants, c’est-à-dire le monde. Ne pleure pas, Mère ; toi qui es bonne, pardonne à ton Fils son besoin de dire, à qui veut ou peut s’illusionner, la vérité que je connais… Je me tais… Mais malheur à ceux par qui Dieu est réduit au silence ! Mère, Marziam, ne pleurez pas… Je vous en prie ! Que personne ne pleure… »

En réalité, tout le monde pleure, plus ou moins douloureu­sement.

Judas, pâle comme un mort, dans son vêtement jaune et rouge à rayures ose encore parler, d’une voix ridicule de pleurnicheur :

« Crois bien, Maître, que je suis étonné et contristé… Je ne sais ce que tu veux dire… Je ne sais rien… C’est vrai que je n’ai vu personne du Temple. J’ai rompu mes relations avec tous… Mais, si tu le dis, ce doit être vrai…

– Judas ! Et Sadoq, tu ne l’as pas vu ? »

Judas baisse la tête en bredouillant :

« C’est un ami… C’est comme tel que je l’ai vu, non pas comme appartenant au Temple… »

206.17

Jésus ne répond pas. Il se tourne vers Isaac et Jean d’En-Dor auxquels il fait des recommandations concernant leur travail. Pendant ce temps, les femmes réconfortent Marie, en larmes, et l’enfant qui pleure de voir pleurer Marie.

Lazare et les apôtres sont attristés eux aussi, mais Jésus vient à eux. Il a repris son doux sourire et, tout en embrassant sa Mère et en caressant l’enfant, il dit :

« Et maintenant, je vous salue, vous qui restez. Car demain, à l’aube, nous partirons. Adieu, Lazare. Adieu, Maximin. Joseph, je te remercie pour tous les services rendus à ma Mère et aux femmes disciples qui m’attendaient. Merci pour tout. Toi, Lazare, bénis encore Marthe en mon nom. Je reviendrai bientôt. Viens, Mère, te reposer. Vous aussi, Marie et Salomé, s’il est dans votre intention de vous joindre à nous.

– Bien sûr que nous venons ! Répondent les deux Marie.

– Alors au lit. Paix à tous. Que Dieu soit avec vous. »

Sur un geste de bénédiction, il sort, en tenant l’enfant par la main et en étreignant sa Mère…

Le séjour à Béthanie est terminé.

206.1

Jesus is speaking in the presence of Johanan’s peasants, of Isaac and many disciples, of the women amongst whom there is the Blessed Virgin Mary and Martha, and of many people from Bethany. All the apostles are present. The boy, sitting in front of Jesus, does not miss one word. I think Jesus has just begun to speak because people are still arriving…

Jesus says: «… it is because of this sensation of fear that I realise is so sharp in you, that today I wish to tell you a sweet parable. Sweet for the men of goodwill, bitter for the others. But the latter can remove the bitterness. Let them become men of goodwill, and the reproach, provoked in their consciences by the parable, will no longer exist.

206.2

The Kingdom of Heaven is the house of the nuptials of God with souls. The moment a soul enters it, is the day of the nuptials.

Now listen. It is a custom with us that virgins escort the bridegroom when he arrives, to take him with lights and songs to the nuptial house together with his sweet bride. When the procession leaves the house of the bride, who wearing a veil and deeply moved turns her steps to the place where she will be queen, that is, to a house which is not hers, but will become hers the moment she becomes one body with her husband, the procession of the virgins, who are generally friends of the bride, runs to meet the happy couple, forming a circle of lights around them.

Now it happened that in a town there was a wedding. While the bride and bridegroom were making merry with relatives and friends in the house of the bride, ten virgins went to their place, that is, to the hall in the groom’s house, to be ready to go out and meet him when the sound of cymbals and songs warned them that the young couple had left the bride’s house to come to the groom’s. But the feast in the house of the nuptials extended and night fell. As you know, the virgins always keep their lamps lit, so that they do not waste time at the right moment. Now, of these ten virgins, five were wise and five were foolish, and all their lamps were lit and shining. The wise ones, full of wisdom, had provided themselves with small flasks full of oil, to fill up their lamps in the event they should have to wait longer than expected, whereas the foolish ones had only filled their little lamps.

One hour went by after the other. Cheerful conversation, tales and jokes made their waiting pleasant. But later they did not know what to say or what to do, and weary and tired, the ten girls sat down more comfortably and slowly fell asleep with their lamps lit and close to them.

206.3

At midnight a cry was heard: “The bridegroom is coming, go and meet him!”. The ten girls got up on hearing the order, took their veils and garlands, adorned themselves and ran to the shelf where the lamps were. The light of five of them was already fading… The wicks, no longer sustained with oil, which was finished, were smoky, their light was becoming fainter and fainter and they would go out at the least whiff of air, whereas the flames of the other five lamps, which had been refilled by the wise virgins before they fell asleep, were still bright and became even brighter when more oil was added to the lamps.

“Oh” begged the foolish girls “give us some of your oil, otherwise our lamps will go out as soon as we move them. Yours are already so beautiful!…” . But the wise virgins replied: “The wind is blowing in the night outside and heavy drops of dew are falling. There is never enough oil to give a flame strong enough to withstand the wind and dampness. If we give you some, also our lights will begin to fade away. And the procession of the virgins would be really a sad one without the flickering flames of lamps! Go, run to the nearest vendor, beg, knock, make him get up to give you some oil”. And the foolish girls, panting, creasing their veils, staining their dresses, losing their garlands while pushing one another and running, followed the advice of their companions.

But while they were on their way to buy some oil, the bride and the bridegroom appeared at the end of the street. The five virgins, with their lamps lit, ran to meet them and the young couple entered the house in the midst of them for the final ceremony, when the virgins at the end would escort the bride to the nuptial room. The door was closed behind them and those who were outside were left out. And that was the case of the five foolish bridesmaids, who at last arrived with the oil, but found the door closed and in vain they knocked, hurting their hands and moaning: “Lord, lord, open the door for us! We were in the wedding procession. We are the propitiatory virgins chosen to bring honour and good luck to your wedding”. But the bridegroom, leaving for a moment the closest guests whose leave he was taking while the bride was entering the nuptial room, from the upper part of the house said to them: “I tell you that I do not know you. I do not know who you are. I did not see you rejoicing around my beloved bride. You are usurpers. You are therefore left out of the nuptial house”. And the five foolish girls, weeping, went away along the dark streets, with their useless lamps, their creased dresses and torn veils, while their garlands were practically destroyed or lost.

206.4

And now listen to the meaning of the parable. I told you at the beginning that the Kingdom of Heaven is the house of the nuptials of God with souls. All the faithful are called to the celestial wedding because God loves all His children. Sooner or later everybody arrives at the moment of the nuptials and it is a great fortune to arrive.

But listen further. You know how girls consider it an honour and fortune to be invited as bridesmaids of the bride. Let us see whom the various people represent and you will understand better. The Bridegroom is God. The bride is the soul of a just person who, after the period of engagement in the house of the Father, that is under the protection of and in obedience to God’s doctrine, living according to justice, is taken to the house of the Bridegroom for the wedding. The virgin-maids are the souls of the faithful, who following the example set by the bride – the fact that she was chosen by the Bridegroom because of her virtues means that she was a living example of holiness – endeavour to achieve the same honour by sanctifying themselves.

206.5

They are in a white, clean, fresh dress, with white veils, crowned with flowers. They are holding lighted lamps in their hands. The lamps are very clean, and the wicks are nourished with the purest oil so that they may not be unpleasant.

In a white dress. Justice steadily practised gives a white dress and the day will soon come when it will be most white, without even the most remote remembrance of stain, it will be of supernatural, angelical whiteness.

In a clean dress. One must always keep the dress clean through humility. It is so easy to dim the purity of the heart. And those

whose hearts are not pure cannot see God. Humility is like water that washes. A humble man soon notices that he has darkened his robe, because his eyes are not dimmed by the fumes of pride and thus he runs to his Lord and says: “I have stained the purity of my heart. I weep at Your feet to be cleansed. Oh! my Sun, purify my heart through Your benign forgiveness and Your paternal love!”

In a fresh dress. Oh! the freshness of a heart! Children have it by gift of God. The just have it by gift of God and through their own will. Saints have it by gift of God and through their will elevated to heroism. But will a sinner, whose soul is torn, burnt, poisoned and disgraced, ever be able to have a fresh robe? Oh! of course he will. He begins to have it the moment he looks at himself with disgust. He increases its freshness when he decides to change life. He brings it to perfection when through penance he washes, detoxicates, cures and recomposes his poor soul. And with the help of God, Who does not refuse assistance to anyone who asks Him for holy help, and through his own will elevated to super-heroism — because it is not necessary for him to protect what he has, but to rebuild what he destroyed and thus he must work twice, three times, seven times as much — and with untiring penance, relentless against his sinful ego, he will take his soul back to the freshness of a child’s soul. A new freshness, made precious by experience, which makes him the master of other people who were once like him, that is, sinners.

With white veils. Humility! I said[1]: “When you pray or do penance, do not let the world see you”. In the Wisdom Books it is written[2]: “It is right to keep the secret of the King”. Humility is the candid veil worn to defend the good we do and the good God grants us. We must not be proud of the privileged love granted to us by God, nor seek foolish human glory. The gift would be taken away at once. But from the depth of our hearts we must sing to our God: “My soul proclaims Your greatness, o Lord… because You have looked upon Your lowly handmaid”.»

Jesus makes a short pause and casts a glance at His Mother, Who blushes under Her veil and bends forward as if She wanted to tidy the hair of the boy sitting at Her feet, but in actual fact to conceal her deep-felt remembrance…

Crowned with flowers. A soul must weave its daily garland of virtuous deeds, because nothing withered or slovenly looking is to appear in the presence of the Most High. I said daily. Because a soul does not know when God-Bridegroom may appear and say: “Come”. Therefore you must never tire renewing the garland. Be not afraid. Flowers wither. But the flowers of virtuous wreaths do not wither. God’s angel, whom every man has at his side, picks up these daily wreaths and takes them to Heaven. And they will be there in the throne for the new blessed soul when it enters the nuptial house as the bride.

206.6

Their lamps are lit. They have them to honour the Bridegroom and to see the way. How refulgent faith is, and what a kind friend it is! It gives a flame as bright as a star, a flame that smiles because it is sure in its certainty, a flame that also brightens the instrument supporting it. Also the flesh of man nourished with faith seems to become brighter and more spiritual, even in this world, free from premature withering. Because he who believes holds onto God’s words and commandments in order to possess God, his ultimate aim, and therefore he shuns corruption, he is not perturbed or afraid, he feels no remorse, he is not compelled to make an effort to remember lies or to conceal evil deeds and remains young and handsome by means of the beautiful incorruptibility of saints: flesh and blood, mind and heart free from lust to contain the oil of faith, to give light without smoke. A constant will to feed that light forever. Everyday life, with its disappointments, ascertainments, contacts, temptations, disagreements, tends to diminish faith. No! It must not happen. Go every day to the source of the sweet, sapiential oil of God. A lamp with little oil can be put out by the least puff of wind or by the heavy dew of the night. The night… The hour of darkness, of sin, of temptation comes for everybody. It is night for the soul. But if the soul is filled to the brim with faith, its flame cannot be put out by the wind of the world or by the fog of sensuality.

And finally vigilance, vigilance, vigilance. He who is unwarily trustful and says: “Oh! God will come on time, while my light is still on”, and makes up his mind to go to sleep instead of keeping awake, and goes to sleep without providing what is necessary to get up and be ready at the first call, and he who waits until the last moment to procure the oil of faith or the strong wick of goodwill, runs the risk of being left out when the Bridegroom arrives. Be vigilant, therefore with prudence, perseverance, purity, confidence, so that you may always be ready for God’s call, because you really do not know when He will come.

206.7

My dear disciples, I do not want you to be afraid of God, on the contrary I want you to have faith in His goodness. Both you who will remain here, and you who will be going away, must consider that, if you do what the wise virgins did, you will be invited not only to escort the Bridegroom, but like the virgin Esther, who became queen[3] in the place of Vashti, you will be chosen and elected to be brides, as the Bridegroom “found more approval and favour with you than with anybody else”. I bless you, who are about to go away. Take My words with you for yourselves and for your companions. May the peace of the Lord always be with you.»

Jesus goes near the peasants to say goodbye to them once more, but John of Endor whispers to him: «Master, Judas is here now…»

«It does not matter. Take them to the wagon and do as I told you.»

The people at the meeting slowly go away. Many talk to Lazarus… And Lazarus turns towards Jesus, Who after leaving the peasants was going towards him, and says: «Master, before leaving us, speak to us again… It is the desire of the hearts of the people of Bethany.»

«Night is falling. But it is placid and serene. If you wish to gather on the cut hay, I will be speaking to you before leaving this friendly town. Or we can meet tomorrow, at dawn. Because the hour of farewell has come.»

«Later! This evening!» they all shout.

«As you wish. Go now. I will speak to you half way through the first watch»…

206.8

… and in fact, untiring, Jesus sets out towards the middle of a recently cut meadow, on which the withering hay forms a sweet smelling soft rug, while the sun sets and also its glow disappears and crickets begin their early uncertain solitary chirping. He is followed by the apostles, the Maries, Martha and Lazarus and their household, Isaac and his disciples, and I would say by all the people of Bethany. Among the servants there is the old man and the woman, the two who on the Mount of Beatitudes found comfort for the rest of their days.

Jesus stops to bless the patriarch, who kisses His hand weeping, and caresses the boy walking beside Jesus and says to him: «“You are happy that you can follow Him all the time! Be good, be careful, son. You are very lucky! Very lucky, indeed! A crown is hanging over your head… You are blessed!»

206.9

When they are all settled, Jesus begins to speak.

«After the departure of our dear friends, who needed to be confirmed in the hope, or letter still, in the certainty that little knowledge is required to be admitted to the Kingdom, that only a minimum truth on which one’s goodwill may work is sufficient, I will now speak to you, who are much happier than they are, because you enjoy much more material comfort and you have greater help from the Word. Only by thought I can extend My love to them. Here, My love reaches you also through My word. Therefore, you are to be treated both here on the earth and in Heaven with greater strength, because more will be asked of those to whom more was given. They, the poor friends who are going back to their prison, have the least welfare, and, on the contrary, the greatest sorrow. Therefore, there are only promises of benignity for them, because anything else would be superfluous. I solemnly tell you that their lives are penance and holiness, and nothing else is to be imposed upon them. And I also solemnly tell you, that like wise virgins, they will not let their lamps go out until the hour they are called. Let them go out? No. The light of their lamps is the only good they possess. They cannot let it go out.

206.10

I solemnly tell you that as I am in the Father, so the poor are in God. That is why I, the Word of the Father, wanted to be born poor and to remain poor. Because amongst the poor I feel closer to the Father Who loves the least people and is loved by them with all their strength. The rich have many things. The poor have but God. The rich have friends. The poor are alone. The rich have many comforts. The poor have none. The rich have many distractions. The poor have but their work. Money makes everything easy for the rich. The poor also have the cross of having to be afraid of diseases and famine, because they mean starvation and death to them. But the poor have God. Their Friend. Their Comforter. He Who distracts them from their painful present by means of heavenly hope. He, to Whom man can say – and they know how to say it, because they are poor, humble, alone –: “Father, support us in Your mercy”.

What I say on this land of Lazarus, a friend of Mine and a friend of God although he is so rich, may seem strange. But Lazarus is an exception amongst the rich. Lazarus has been successful in achieving that most difficult virtue to be found on the earth, and even more difficult to be practised when it is recommended by other people. The virtue of freedom from wealth. Lazarus is just. He does not feel offended. He cannot be offended because he knows that he is the rich-poor man, and thus My concealed reproach does not affect him. Lazarus is just. And he knows that the world of great people is as I say. I therefore speak and say: I solemnly tell you that it is much easier for a poor man to be in God than it is for a rich one; and in the Heaven of My Father and yours, many seats will be occupied by those who on the earth were despised because they were the least amongst men, like trodden dust.

The poor keep in their hearts the pearls of the words of God. They are their only treasure. He who has only one precious thing, watches over it. He who has many, is bored and absent-minded, proud and sensual. That is why he does not admire with humble loving eyes the treasure given by God, and confuses it with other treasures, only apparently precious, treasures which are the riches of the earth and he thinks: “It is only out of kindness that I accept the words of one who is like me fleshwise!” and by means of strong flavours of sensuality he blunts his capability of savouring what is supernatural. Strong flavours!… Yes, very spicy to disguise their stench and their putrid flavour…

206.11

But listen and you will understand better how worldly cares, riches and orgies prevent one from entering the Kingdom of Heaven.

Once a king celebrated the wedding of his son. You can imagine the feast at the palace. He was the only son and having reached the perfect age, he was getting married to his beloved bride. The father and king wanted the joy of his son to be surrounded with joy, as he was at last getting married to his dear fiancée. Among the many celebrations he gave a sumptuous dinner. And he prepared it in good time, looking after every detail, to ensure it was magnificent and worthy as the wedding of the king’s son.

He sent out his servants early to tell friends and allies, as well as the mighty ones of his kingdom, that the wedding was to take place on a certain evening and that they were invited, and that they should come to form a worthy picture to the king’s son. But friends, allies and mighty ones of the kingdom did not accept the invitation.

The king then, doubting that the first servants had not spoken clearly, sent out some more, who should insist saying: “Please, do come! Everything is now ready. The tables are laid in the hall, rare wines have been brought from everywhere, oxen and fattened cattle are already in the kitchen to be cooked, women slaves are kneading flour to make cakes and crushing almonds in mortars to make the finest delicacies flavoured with rare spices. The most clever dancers and musicians have been engaged for the feast. Come, therefore, or all the preparations will be useless!”

But friends, allies and great ones of the kingdom either refused or said: “We have other things to do”, or pretended to accept the invitation, but then they attended to their own matters, some to their fields, some to their business, some to even less noble affairs. And finally there were some who, bored with so much insistence, took the servant of the king and killed him to keep him quiet, as he insisted saying: “Do not refuse the king’s invitation or you may find yourself in trouble”. The servants went back to the king and reported the situations and the king flared up in a temper and sent his soldiers to punish the murderers of his servants and chastise those who had scorned his invitation, whilst he intended to reward those who had promised to come.

But at the fixed hour on the evening of the feast, no one came.

206.12

The king was very angry, he called his servants and said to them: “On no account my son will be left without people who will give him a hearty welcome on the evening of his wedding. The banquet is ready, but the guests we invited are not worthy of it. And yet the nuptial banquet of my son is to take place. Go therefore to the squares, along the streets, stand at the crossroads, stop the passers-by, gather together those who are standing there, and bring them all here. Let the hall be filled with joyful people”.

The servants went. They went out along the streets, they spread out on the squares, they stood at crossroads, they gathered as many people as they could find, both good and bad, rich and poor, and took them to the royal palace, and they gave each of them the means to be worthy to enter the hall of the nuptial banquet. Finally they led them into the hall, which was full of jubilant people, as the king desired.

But when the king went into the hall to see whether the feast could begin, he saw one man who, notwithstanding the assistance given to him by the servants, was not wearing a wedding garment. He asked him: “How did you get in here, without a wedding garment?”. And the man did not know what to say, because he had no excuse. The king then called his servants and said to them: “Take this man, bind him hand and foot and throw him out of my palace, into the dark and icy mud. He shall stay there weeping and grinding his teeth as he deserved through his ingratitude and because he offended me and my son more than me, by entering the banquet hall with a poor dirty garment, whereas nothing must enter it but what is worthy of it and of my son”.

206.13

As you can see, worldly cares, avarice, sensuality, cruelty bring down the king’s wrath on people and cause the children of such cares never to enter the King’s palace again. And you can also see how among those who were invited, for the sake of his son, some were punished.

How many there are nowadays in this land, to whom God has sent His Word! God has really invited the allies, the friends, the great ones of His people, through His servants, and He will invite them again, and more urgently, as the hour of My Wedding approaches.

But they will not accept the invitation, because they are false allies, false friends and they are great only by name, because they are shallow. Jesus’ voice is becoming louder and louder and His eyes are flashing like two gems, in the light of the fire lit between Him and His audience, to give light in the moonless night; the moon is in fact waning and will rise later.

Yes, they are shallow. And because of their shallowness, they do not understand that it is their duty and an honour for them to accept the King’s invitation. Pride, harshness, lust act like a wall in their hearts. And – wicked as they are! – they hate Me and so they do not want to come to My wedding. They refuse to come. They prefer to be connected with filthy policy, with even filthier money and with the most filthy sensuality, rather than come to My wedding. They prefer shrewd calculations, conspiracies, underhand conspiracies, snares, crimes.

I condemn all that in the name of God. Consequently the voice that speaks and the feasts to which they are invited, are hated by them. Those who kill the servants of God are to be looked for among this people: the Prophets who have been the servants till now; My disciples who are the servants from now onwards. The swindlers of God who say: “Yes, we will come”, whereas inwardly they think: “Never on your life!” are to be selected among this people. All that is in Israel.

And the King of Heaven will send to gather at the crossroads those who are not friends, not great ones, not allies, but only people passing by, so that His Son may have a worthy wedding celebration. And through Me, through Me the Son and the servant of God, the gathering has already begun. They will come, whoever they are… And they have already come. And I help them to be clean and properly dressed for the wedding feast. But there will be someone, who for his own misfortune, will also misuse the munificence of God, Who gives him scents and regal garments to make him appear what he is not, that is a rich and worthy person, and he will take abominable advantage of such bounty to seduce and make a profit… An individual with a wicked soul, embraced by the revolting octopus of all vices… and he will embezzle scents and garments to make an unlawful profit, as he will not use them for the wedding of the Son, but for his own wedding with Satan.

All that will happen. Because many are called but few are those, who knowing how to persevere in their vocation, are chosen. But it will also happen that those hyenas, who prefer putrid food to living nourishment, will be punished by being thrown out of the Banquet hall into the dark and mud of an eternal pond, in which Satan will grin horribly at each triumph over a soul and where there is an eternal sound of desperate weeping of the mad people who followed Crime instead of following Bounty Who had called them.

206.14

Get up and let us go and rest. I bless you, citizens of Bethany. I bless you all and I give you My peace. And I particularly bless you, Lazarus, My friend, and you, Martha. I bless My oId and new disciples, whom I will be sending into the world to invite people to the wedding of the King. Kneel down, that I may bless you all. Peter, say the prayer I taught you, and say it here, standing beside Me, because that is how it is to be said by those who are destined by God for that task.»

They all kneel down on the hay, only Jesus and Peter remain standing. Jesus, tall as he is, is most handsome in His linen robe, and Peter, in his dark brown tunic, deeply moved, says the prayer, almost trembling, in a voice which although not beautiful is manly, going very slow for fear he might make a mistake: «Our Father…» The sobs of men and women can be heard…

Marjiam, kneeling just in front of Mary Who is holding his hands joined, is looking at Jesus with an angelical smile and says in a low voice: «Look, Mother, how lovely He is! And how lovely also my father is! I seem to be in Heaven… Will my mother be here, watching?»

And Mary, in a whisper ending in a kiss, replies: «Yes, My dear. She is here. And she is learning the prayer.»

«And what about me? Will I learn it?»

«She will whisper it to your soul while you sleep, and I will repeat it to you during the day.»

The boy bends back his little dark-haired head, resting it on Mary’s breast, and remains thus while Jesus blesses with the solemn Mosaic blessing.

Then they all get up and go to their homes: only Lazarus follows Jesus, entering Simon’s house with Him, to remain a little longer together. All the others come in as well. The Iscariot places himself in a semi-dark corner and looks mortified. He dare not go near Jesus with the others…

206.15

Lazarus congratulates Jesus. He says: «Oh! I am sorry to see You go away. But I am happier than I would have been, had I seen You go away the day before yesterday!»

«Why, Lazarus?»

«Because You looked so tired and sad… You did not speak, and You hardly ever smiled… Yesterday and today You have become once again my kind holy Master, and that makes me so happy…»

«I was so even if I was quiet…»

«You were. But You are serenity and word. That is what we want from You. We drink our strength at those sources. And now those sources seemed to be dried up. Our thirst was painful… You see that also the Gentiles are amazed, and they have come looking for them…»

The Iscariot, whom John of Zebedee had approached, dares to speak: «Of course, they also inquired of me… Because I was very often at the Antonia, hoping to see You.»

«You knew where I was» replies Jesus briefly.

«I did. But I was hoping You would not disappoint those who were expecting You. Also the Romans were disappointed. I do not know why You behaved like that…»

«And you are asking Me? Are you not aware of the humours of the Sanhedrin, of the Pharisees, and of others as well, with regards to Me?»

«What? Were You afraid?»

«I was disgusted.

206.16

Last year, when I was alone — all by Myself against the whole world, which did not even know whether I was a prophet — I bore evidence that I was not afraid. And you were a conquest of that audacity of Mine. I spoke openly against a whole world of howlers; I caused the voice of God to be heard by a people who had forgotten it; I cleansed the House of God of the material filth in it, without any hope of purifying it of the more serious moral filth nesting in it, because I am not unaware of the future of men. But I had to do My duty, because of My zeal for the House of the Eternal Lord, which had been converted into a place where swindlers, usurers and thieves bawled, and I did it to arouse from their torpor those whom centuries of priests’ carelessness had caused to fall into spiritual lethargy. It was a cry to gather My people and take them to God… This year I have come back… And I saw that the Temple is still the same… it is even worse. It is no longer a den of thieves, but a place of conspiracy, it will later become the centre of Crime, then a brothel and finally it will be destroyed by a power greater than Samson’s, crushing a caste unworthy of being called holy. It is useless to speak in that place, where, I would remind you, I was forbidden to speak. Faithless people, whose poisoned leaders dare to forbid the Word of God to speak in His House! I was forbidden. I was silent for the sake of the least ones. It is not yet time to kill Me. Too many people are in need of Me, and My apostles are not yet strong enough to take on their arms My off-spring: the World. Do not weep, Mother, forgive, good Mother, Your Son’s need to tell those, who wish to or may deceive themselves, the truth that I know… I will be silent… But woe to those who cause God to be silent!… Mother, Marjiam, do not weep!… Please. Let no one weep.»

But in actual fact they are all weeping more or less bitterly.

Judas, as white as death in his striped red and yellow robe, dares still to speak, in a moaning ridiculous voice: «Believe me, Master, that I am amazed and grieved… I do not know what You mean… I know nothing… It is true that I have not seen anyone of the Temple. I have broken off contacts with everybody… But if You say so it must be true…»

«Judas!… You have not seen Sadoc either?»

Judas bends his head grumbling: «He is a friend. I met him as such, not as one of the Temple…»

206.17

Jesus does not reply to him. He turns to Isaac and John of Endor, to whom He gives more advice concerning their work.

Meanwhile the women comfort Mary Who is weeping and the boy who is weeping seeing Mary weep.

Also Lazarus and the apostles are sad. But Jesus comes towards them. He is smiling kindly once again, and while embracing His Mother and caressing the child, He says: «And now I will say goodbye to you who are staying. Because we are leaving tomorrow at dawn. Goodbye, Lazarus. Goodbye, Maximinus. Joseph, I thank you for your kindness to My Mother and the women disciples, while waiting for Me. Thank you for everything. Lazarus, bless Martha once again in My name. I will come back soon. Come, Mother, to rest. And you, too, Mary and Salome, if you wish to come.»

«Of course we are coming!» say the two Maries.

«Well… to bed. Peace to everybody. God be with you.» He makes a gesture of blessing and goes out holding the boy by the hand embracing His Mother…

The stay in Bethany is over.


Notes

  1. J’ai dit, en 172.5/8 ; il est écrit en Tb 12, 7.
  2. devenue reine, comme on peut le lire en Est 2, 1-18. Il est également fait mention du personnage d’Esther en 136.2 et en 414.1.

Notes

  1. I said in 172.5/8.
  2. is written in Tobia 12:7.
  3. became queen as narrated in: Esther 2:1-18. Ester is also mentioned in 136.2 and 414.1.