306.1
Le soir tombe vite en décembre ; on allume de bonne heure les lampes et la famille se réunit dans une seule pièce. Il en est de même dans la petite maison de Nazareth, et pendant que les deux femmes travaillent, l’une au métier à tisser et l’autre à la couture, Jésus, assis près de la table avec Jean d’En-Dor, parle doucement avec lui pendant que Marziam achève de polir deux coffres posés par terre.
L’enfant y met toutes ses forces jusqu’au moment où Jésus, s’étant levé et penché sur le bois, dit en le touchant :
« Cela suffit. Il est bien poli et nous pourrons le vernir demain. Maintenant, range tout pour que demain nous travaillions encore. »
Et pendant que Marziam sort avec les outils de polissage – spatules dures avec, clouées dessus, des peaux rugueuses de poissons, qui remplissent l’office de notre papier de verre, et des espèces de couteaux qui ne sont certainement pas en acier employés pour le même travail –, Jésus prend dans ses bras robustes un des coffres et le porte à l’atelier, où l’on a sûrement travaillé car il y a de la sciure et des copeaux près de l’un des établis replacé pour la circonstance au milieu de la pièce. Marziam a remis ses outils en place sur leurs supports et il est en train de ramasser les copeaux pour les jeter au feu. Il voudrait enlever la sciure, mais Jean d’En-Dor préfère s’en charger. Tout est donc en ordre quand Jésus revient avec le second coffre qu’il place près du premier.