Os Escritos de Maria Valtorta

356. En route pour Gadara.

356. Em direção a Gadara. As heresias de Judas Iscariotes

356.1

Jésus est déjà sur la rive orientale du Jourdain. Et, d’après ce que je comprends, cette ville que l’on voit en haut d’une colline, c’est Gadara. Et c’est aussi la première ville qu’ils atteignent après leur débarquement sur la rive sud-est du lac de Galilée. Ils sont venus là, en effet, pour éviter de descendre à Hippos où ils avaient été précédés par les barques qui transportaient des personnes hostiles à Jésus. Je pense qu’ils ont donc débarqué juste en face de Tarichée, là où le Jourdain sort du lac.

« Tu connais le chemin le plus court pour aller à Gadara, n’est-ce pas ? Tu t’en souviens ? demande Jésus.

– Et comment ! Quand nous serons aux sources chaudes au-dessus du Yarmouk, la rivière, nous n’aurons qu’à suivre la route, répond Pierre.

– Et où trouves-tu les sources ? demande Thomas.

– Oh ! Il suffit d’avoir du nez pour les trouver. On les sent un mille avant d’y être ! Dit Pierre, en fronçant le nez de dégoût.

– Je ne savais pas que tu avais des douleurs… insinue Judas.

– Des douleurs, moi ? Et depuis quand ?

– Eh ! Si tu connais si bien les sources chaudes au-dessus du Yarmouk, tu as dû y aller.

– Je n’ai jamais eu besoin de sources, moi, pour bien me porter ! Les poisons des os sont sortis de moi avec les sueurs de mon honnête travail… et comme, du reste, j’ai connu le travail plutôt que le plaisir, il est entré très peu de poisons en moi…

– C’est à moi que s’adresse cette remarque, n’est-ce pas ? Bien sûr ! Je suis coupable de tout ! Dit Judas, vexé.

– Mais qui t’a mordu ? Tu interroges, donc je te réponds comme j’aurais répondu au Maître ou à un compagnon. Et je crois qu’aucun d’eux, pas même Matthieu qui a… été un jouisseur, ne l’aurait mal pris.

– Eh bien, moi je le prends mal !

– Je ne te savais pas aussi susceptible. Mais je te prie de m’excuser de l’insinuation que tu supposes. Pour l’amour du Maître, tu sais ? Du Maître qui est déjà si affligé par des étrangers et qui n’a pas besoin de l’être par nous. Regarde-le, au lieu de te monter la tête sur des impressions, et tu verras qu’il a besoin de paix et d’amour. »

Jésus garde le silence. Il se contente de regarder Pierre et lui sourit avec reconnaissance.

356.2

Judas ne répond pas à la juste observation de Pierre. Il est renfermé et irrité. Il veut se montrer poli, mais le dépit, la mauvaise humeur, la désillusion qu’il a dans le cœur transpirent de son regard, de sa voix, de son visage, et jusque de sa démarche pleine de volonté de puissance. Il fait claquer ses semelles, les frappe avec colère contre le sol, comme pour donner libre cours à tout ce qui bout en lui.

Mais il s’efforce de paraître calme et de se montrer poli. Il n’y parvient pas, mais il essaie… Il demande à Pierre :

« Alors comment connais-tu cet endroit ? Peut-être y es-tu allé pour ta femme ?

– Non, j’y suis passé quand, au mois d’Etamin[1], nous sommes venus en Auranitide avec le Maître. J’ai accompagné la Mère et les femmes disciples jusqu’aux terres de Kouza. C’est pourquoi, en venant de Bozra, je suis passé par ici, répond Pierre sincèrement et prudemment.

– Tu étais seul ? demande ironiquement Judas.

– Pourquoi ? Crois-tu que je n’en vaille pas plusieurs, quand il s’agit d’être à la hauteur et de faire un travail de confiance, et en plus de le faire par amour ?

– Oh ! Quel orgueil ! J’aurais bien voulu te voir !

– Tu aurais vu un homme sérieux qui accompagnait de saintes femmes.

– Mais est-ce que tu étais vraiment seul ? demande Judas, qui se livre à une véritable enquête.

– J’étais avec les frères du Seigneur.

– Ah, nous y voilà ! Les aveux commencent !

– Et tu commences à me porter sur les nerfs ! Peut-on savoir ce que tu as ?

– C’est vrai. C’est honteux, dit Jude.

– Et il est temps d’en finir, renchérit Jacques, fils de Zébédée.

– Il ne t’est pas permis de te moquer de Simon, dit Barthélemy sur un ton de reproche.

– Tu devrais te souvenir qu’il est notre chef à tous » achève Simon le Zélote.

Jésus se tait.

« Oh ! Moi, je ne me moque de personne, je n’ai rien. Mais cela m’amuse de le taquiner un peu…

– Ce n’est pas vrai ! Tu mens ! Tu poses des questions sournoises parce que tu veux arriver à établir quelque chose. L’homme perfide croit que tout le monde est comme lui. Ici, il n’y a pas de secrets. Nous y étions tous, nous avons tous fait la même chose : ce qu’avait ordonné le Maître. Rien d’autre. Tu comprends ? dit Jude, qui est exaspéré.

– Silence. On dirait des femmes qui se querellent. Vous avez tous tort et j’ai honte de vous » dit sévèrement Jésus.

356.3

Il s’établit un profond silence pendant qu’ils se dirigent vers la ville sur la colline. Thomas rompt le silence en disant :

« Quelle puanteur !

– Ce sont les sources. Voilà le Yarmouk, et ces constructions sont les thermes des Romains. Plus loin, il y a une belle route toute pavée qui mène à Gadara. Les Romains veulent voyager dans de bonnes conditions. Gadara est une belle ville ! Dit Pierre.

– Elle sera encore plus belle parce qu’ici nous ne trouverons pas certaines… personnes, du moins pas en grand nombre » bougonne Matthieu entre ses dents.

Ils franchissent le pont sur la rivière en respirant les odeurs âcres des eaux sulfureuses. Ils longent les thermes en passant entre les véhicules romains et prennent une belle route faite de larges pavés qui mène au sommet de la colline à la ville, superbe à l’intérieur de ses murs d’enceinte.

Jean s’approche du Maître :

« Est-ce vrai qu’à l’emplacement de ces eaux on a précipité autrefois un condamné dans les entrailles du sol ? Ma mère nous le disait, quand nous étions petits, pour nous faire comprendre que l’on ne doit pas pécher, sinon l’enfer s’ouvre sous les pieds de celui qui est maudit de Dieu et l’engloutit. Et ensuite, pour le rappeler et comme avertissement, il reste des fissures par lesquelles sortent ces odeurs, cette chaleur et ces eaux infernales. J’aurais peur de m’y baigner…

– Peur de quoi, mon enfant ? Tu n’en serais pas corrompu. Il est plus facile d’être infecté par les hommes qui ont en eux l’enfer d’où émanent puanteurs et poisons. Mais ne se corrompent que ceux qui ont tendance à l’être d’eux-mêmes.

– Pourrais-je en être corrompu, moi ?

– Non. Même si tu étais dans une troupe de démons, non.

– Pourquoi ? Qu’a-t-il de différent des autres, lui ? demande aussitôt Judas de Kérioth.

– Il est pur à tous points de vue, donc il voit Dieu » répond Jésus.

Judas a un mauvais rire. Mais Jean revient à sa question :

« Alors ces sources ne sont pas des bouches de l’enfer ?

– Non. Au contraire, ce sont de bons traitements placés là par le Créateur pour ses enfants. L’enfer n’est pas renfermé dans la terre. Il est sur la terre, Jean. Dans le cœur des hommes. Et il se complète ailleurs.

356.4

– Mais l’enfer existe-t-il réellement ? demande Judas.

– Mais que dis-tu là ? demandent ses compagnons, scanda­lisés.

– Je dis : existe-t-il vraiment ? Moi, je n’y crois pas, et je ne suis pas le seul.

– Païen ! S’écrient-ils avec horreur.

– Non. Juif. Nous sommes nombreux en Israël à ne pas croire à cette légende.

– Mais alors comment fais-tu pour croire au paradis ?

– Et à la justice de Dieu ?

– Où mets-tu les pécheurs ?

– Comment expliques-tu Satan ? s’écrient les uns et les autres.

– Je dis ce que je pense. On m’a reproché, tout à l’heure, d’être un menteur. Je vous montre que je suis sincère, même si vous en êtes scandalisés et si cela me rend odieux à vos yeux. D’ailleurs, je ne suis pas le seul en Israël à être de cet avis, depuis qu’Israël a fait des progrès dans le domaine de la science par ses relations avec les hellénistes et les Romains. Et le Maître, le seul dont je respecte le jugement, ne peut le reprocher ni à moi ni à Israël, lui qui protège les Grecs et les Romains et en est ouvertement l’ami… Moi, je pars de ce concept philosophique : si tout est contrôlé par Dieu, tous nos actes sont le fait de sa volonté, et par conséquent, il doit tous nous récompenser de la même façon puisque nous ne sommes que des automates mus par lui. Nous sommes des êtres privés de volonté. Le Maître le dit aussi : “ La volonté du Très-Haut. La volonté du Père. ” Voilà l’unique volonté. Et elle est tellement infinie qu’elle écrase et anéantit la volonté limitée des créatures. Donc le bien comme le mal que nous semblons faire, c’est en réalité Dieu qui le fait, puisque c’est lui qui l’impose. Par conséquent, il ne nous punira pas du mal et ainsi il exercera sa justice parce que nos fautes ne sont pas volontaires, mais imposées par Celui qui veut que nous les commettions, pour que le bien et le mal existent sur la terre. L’homme méchant sert à l’expiation de ceux qui le sont moins. Il souffre par lui-même de ne pouvoir être considéré comme bon, et c’est ainsi qu’il expie sa part de faute. Jésus l’a dit. L’enfer est sur la terre et dans le cœur des hommes. Satan, moi, je ne le sens pas. Il n’existe pas. J’y croyais autrefois, mais depuis quelque temps, je suis sûr que, tout cela, c’est de la blague. Quand on en est persuadé, on trouve la paix. »

Judas débite ces… théories avec un tel aplomb qu’il en coupe le souffle aux autres…

356.5

Jésus se tait, et Judas le taquine :

« N’ai-je pas raison, Maître ?

– Non. »

Son “ non ” est tellement sec qu’on dirait une explosion.

« Et pourtant moi… Satan, je ne le sens pas et je n’admets pas le libre-arbitre, le Mal. Tous les sadducéens sont avec moi, et il y en a encore beaucoup d’autres, d’Israël ou non. Non, Satan n’existe pas. »

Jésus le regarde, d’un regard qui est si complexe que l’on ne peut l’analyser. C’est le regard d’un juge, d’un médecin, de quelqu’un qui souffre, qui est stupéfait… C’est tout à la fois…

Sur sa lancée, Judas achève :

« C’est sans doute parce que je suis meilleur que les autres, plus parfait, que j’ai surmonté la terreur des hommes pour Satan. »

Jésus garde le silence. Et lui l’excite :

« Mais parle ! Pourquoi ne suis-je pas terrorisé devant lui ? »

Jésus garde le silence.

« Tu ne réponds pas, Maître ? Pourquoi ? As-tu peur ?

– Non. Je suis la Charité. Et la Charité retient son jugement jusqu’à ce qu’elle soit obligée de le rendre… Laisse-moi, et retire-toi » dit-il enfin parce que Judas essaye de l’étreindre, et il termine en un souffle, serré de force dans les bras du blasphémateur : « Tu m’inspires du dégoût ! Satan, tu ne le vois ni ne le sens car il ne fait qu’un avec toi. Va-t’en, démon ! »

Effronté, Judas lui donne un baiser et rit, comme si le Maître lui avait dit en secret quelque éloge. Il revient vers les autres qui se sont arrêtés, abasourdis, et leur dit :

« Vous voyez ? J’ai su ouvrir le cœur du Maître et je le rends heureux parce que je lui montre ma confiance et j’en reçois une instruction. Vous, au contraire !… Vous n’osez jamais parler. C’est que vous êtes des orgueilleux. Ah ! De tous je serai celui qui apprendra le plus de choses de lui. Et je pourrai parler… »

356.6

Ils sont arrivés aux portes de la ville. Ils y entrent tous ensemble, car Jésus les a attendus. Mais alors qu’ils franchissent l’entrée, Jésus ordonne :

« Que mes frères et Simon aillent en avant rassembler les gens.

– Pourquoi pas moi, Maître ? Tu ne me donnes plus de missions ? Elles ne sont plus nécessaires maintenant ? Tu m’en as donné deux de suite et qui ont duré des mois…

– Et tu t’en es plaint en disant que je voulais t’éloigner. Maintenant, tu te plains parce que je te garde auprès de moi ? »

Judas ne sait que répondre et il se tait. Il part en avant avec Thomas, Simon le Zélote, Jacques, fils de Zébédée, et André. Jésus s’arrête pour laisser passer Philippe, Barthélemy, Matthieu et Jean, comme s’il voulait rester seul. Ils le laissent faire.

Mais le cœur affectueux de Jean, qui a eu plusieurs fois les larmes aux yeux pendant les discussions et les blasphèmes de Judas, le pousse peu après à se retourner à temps pour voir que Jésus, ne se croyant pas observé dans la ruelle solitaire et assombrie par les arcades successives qui la couvrent, porte les mains à son front en un geste de douleur, et se courbe comme quelqu’un qui souffre beaucoup. Le blond Jean quitte ses compagnons et revient vers son Maître :

« Qu’as-tu, mon Seigneur ? Tu souffres encore tant, comme quand nous t’avons retrouvé à Aczib ? O mon Seigneur !

– Ce n’est rien, Jean, rien ! Aide-moi par ton amour, et tais-toi avec les autres. Prie pour Judas.

– Oui, Maître. Il est très malheureux, n’est-ce pas ? Il est dans les ténèbres, et il ne sait pas qu’il s’y trouve. Il croit avoir trouvé la paix… Est-ce vraiment la paix ?

– Il est très malheureux, dit Jésus, accablé.

– Ne sois pas ainsi abattu, Maître. Pense au grand nombre de pécheurs, endurcis dans le péché, qui sont redevenus bons. Il en sera de même pour Judas. Ah ! Tu le sauveras sûrement ! Je vais passer cette nuit en prière pour lui. Je dirai au Père de faire de moi un homme qui sait seulement aimer, je ne veux plus que cela. Je songeais à donner ma vie pour toi, ou à faire briller ta puissance par mes œuvres. Maintenant, plus rien de cela. Je renonce à tout, je choisis la vie la plus humble et la plus commune et je demande au Père de donner tout ce que j’ai à Judas… pour le satisfaire… et pour qu’ainsi il se tourne vers la sainteté… Seigneur… je devrais te dire des choses… Je crois savoir pourquoi Judas est comme cela.

– Viens cette nuit. Nous prierons ensemble et nous parlerons.

– Et le Père m’écoutera ? Il acceptera mon sacrifice ?

– Le Père te bénira. Mais tu en souffriras…

– Oh, non ! Il suffit que je te voie content… et que Judas… et que Judas…

– Oui, Jean.

356.7

Ils nous appellent. Courons. »

La ruelle fait place à une belle rue. La rue devient une artère décorée de portiques et de fontaines et elle est ornée de places plus belles l’une que l’autre. Elle croise une avenue pareille et il y a sûrement au fond un amphithéâtre. Et des gens atteints de diverses maladies sont déjà rassemblés dans un coin des portiques en attendant le Sauveur.

Pierre vient à la rencontre de Jésus :

« Ils ont gardé la foi en ce que nous avons dit de toi, au mois d’Etamin. Ils sont venus immédiatement.

– Et moi, je vais récompenser leur foi immédiatement. Allons. »

Et dans le crépuscule déjà avancé qui teint les marbres de rouge, il va guérir ceux qui l’attendent avec confiance.

356.1

Jesus está no Além-jordão. E, pelo que posso entender, é aquela cidade que daqui já se vê no alto de uma colina toda verde, a cidade de Gadara, que é também a cidade a que chegam, depois de terem desembarcado na margem sul-oriental do lago da Galiléia, pois ali é que desembarcaram, deixando de descer em Hipos, onde haviam sido precedidos pelas barcas, que levaram os que estavam contra Jesus. Acho que eles terão desembarcado, pois é justamente à frente de Tariquéia, no ponto onde o Jordão desemboca no lago.

– Tu sabes o caminho mais curto para se ir a Gadara, não sabes? Lembras-te dele? –pergunta Jesus.

– Como não! Quando chegarmos às nascentes quentes do Jarmoc basta que continuemos o caminho –responde Pedro.

– E como achas as nascentes? –pergunta Tomé.

– Oh! Para encontrá-las basta ter nariz. Percebe-se o mau cheiro delas desde algumas milhas antes de chegarmos lá perto –exclama Pedro, franzindo o nariz.

– Eu não sabia que sofrias de dores… –observa Judas Iscariotes.

– Dores, eu? Quando foi que as senti?

– És tão conhecedor das nascentes quentes do Jarmoc que já deves ter estado lá.

– Eu nunca precisei de nascentes para ter saúde! Os venenos dos ossos saíram de mim com os suores de um trabalho honesto… e, afinal, tendo trabalhado mais e gozado menos, os venenos entraram em pouca quantidade, sempre pouca, em mim…

– Estas palavras são para mim, não é mesmo? Certamente. Eu sou o culpado de tudo o que acontece!… –diz, inquieto, Judas.

– Mas quem foi que te mordeu? Tu me perguntas, eu te respondo. Te respondo a ti como responderia ao Mestre ou a um companheiro. E creio que nenhum deles, nem mesmo Mateus, que foi um gozador, se sentiria ofendido.

– Pois bem. Eu levo isso a mal.

– Eu não sabia que eras tão delicado! Mas de uma suposta insinuação eu te peço desculpa. Por amor ao Mestre, sabes? Ao Mestre, que já sofre tantas aflições com estranhos sem precisar receber outras de nós. Olha para Ele em vez de ficares atendendo às tuas sensibilidades, e verás que Ele precisa é de paz e de amor.

Jesus não fala. Olha somente para Pedro e lhe sorri reconhecido.

356.2

Judas não responde à justa observação de Pedro. Mas está fechado e inquieto. E quer mostrar-se cortês, enquanto a raiva, o mau humor e a desilusão que ele traz no coração estão patentes em seus olhos, em sua voz, em suas expressões e até em seu modo prepotente de andar, batendo as solas no chão como para desabafar de tudo o que lhe está fervendo por dentro.

Mas ele se esforça para parecer calmo e para se mostrar educado. Ele não consegue, mas tenta… E pergunta a Pedro:

– E então, como conheces estes lugares? Talvez tenhas estado por lá por causa de tua mulher?

– Não, por lá eu passei quando, no mês de etamim, nós viemos a Auranítide com o Mestre. Eu acompanhei a Mãe e as discípulas até às terras de Cusa. E assim, vindo de Bozra, passei por aqui –responde sincera e prudentemente Pedro.

– Tu estavas sozinho? –pergunta, irônico, Judas.

– Por quê? Pensas que eu sozinho não valha por muitos, quando se trata de valer e há um trabalho de confiança a ser feito e queremos fazê-lo com amor, acima de tudo?

– Oh! Quanta soberba! Eu quereria ter-te visto!

– Terias visto um homem sério, acompanhando mulheres santas.

– Mas, estavas sozinho mesmo? –pergunta Judas, num verdadeiro interrogatório de inquisidor.

– Eu estava com os irmãos do Senhor.

– Ah! Agora, sim. Ele começa a admitir alguma coisa.

– E começas a puxar-me os nervos. Poderíamos saber o que tens?

– É verdade. É uma vergonha. diz Tadeu.

– E é hora de acabar com isso –reforça Tiago de Zebedeu.

– Não tens o direito de ficar zombando de Simão –reprova Bartolomeu.

– Pois ele, como deverias lembrar-te, é o Chefe de todos nós –termina o zelotes.

Jesus não fala.

– Oh! Eu não zombo de ninguém e não tenho nada mesmo. Apenas gosto de alfinetá-lo um pouco.

– Não é verdade! Tu estás mentindo. E fazes perguntas astutas porque queres chegar a concluir alguma coisa. Quem é desleal acha que todos são desleais. Aqui não há segredos. Estávamos aqui todos e fizemos todos a mesma coisa: a que foi mandada pelo Mestre. E nada mais. Compreendeste? –grita, já cheio de ira, o outro Judas.

– Silêncio! Estais como umas mulheres briguentas. Estais todos errados. E Eu me envergonho de vós –diz, sério, Jesus.

356.3

Faz-se um profundo silêncio, enquanto eles vão indo para a cidade que está sobre a colina. Tomé rompe o silêncio, dizendo:

– Que mau cheiro!

– São as fontes. Aquele é o Jarmoc e aquelas construções, as Termas dos Romanos. Além delas há uma bela estrada, toda calcetada, que vai para Gadara. Os romanos gostam de viajar bem. E Gadara é muito bonita! –diz Pedro.

– E será ainda mais bonita porque nela não encontraremos certos… seres, pelo menos em grande quantidade –resmunga Mateus por entre os dentes.

Atravessam a ponte sobre o rio por entre os odores picantes das águas sulfurosas. Passam ao lado das Termas, vão indo por entre os veículos romanos, entram por uma bela rua pavimentada com lajões que se dirige para a cidade no alto da colina, bonita dentro do seu cinturão de muros.

João vai ficar perto do Mestre:

– É verdade que no lugar onde estão aquelas águas ali antigamente precipitou-se um condenado nas vísceras da terra? Minha mãe no-lo dizia a nós desde pequenos, para dar-nos a entender que não se pode pecar porque senão o inferno se abre sob os pés do amaldiçoado por Deus e o engole. E depois, para lembrança e admoestação, lá continuam aquelas fendas pelas quais sai o mau cheiro e as águas infernais. Eu teria medo de tomar banho nelas…

– Medo de quê, menino? Não serias corroído por elas. Mais fácil é ser corroídos por aqueles homens que têm o inferno dentro de si, e exalam fedor e venenos. Mas só se corrompem aqueles que já têm esta tendência por si mesmos.

– E eu não poderia ser corroído?

– Não. Ainda que uma multidão de demônios estivesse em ti.

– Por que não? O que ele tem diferente dos outros? –pergunta logo Judas Iscariotes.

– O que ele tem é ser puro de todos os modos e por isso vê a Deus –responde Jesus.

E Judas ri maliciosamente. João torna a perguntar:

– Então, não são bocas do inferno aquelas fontes?

– Não. Pelo contrário, são coisas boas ali colocadas pelo Criador para os seus filhos. O inferno não está fechado na terra. Ele está acima da terra, João. No coração dos homens. E para fora dele é que ele se estende.

356.4

– Mas existe mesmo o Inferno? –pergunta Iscariotes.

– Mas, que estás dizendo? –perguntam-lhe os companheiros, escandalizados.

– Eu quero dizer: Existe mesmo? Eu, e não estou sozinho, não creio nele.

– Tu és um pagão! –gritam com horror os outros.

– Não. Sou um israelita. Somos muitos em Israel que não cremos em certas fábulas.

– Mas, então, como fazes para crer no Paraíso?

– E na Justiça de Deus?

– Onde colocas os pecadores?

– Como explicas a existência de Satanás? –gritam muitos.

– Eu digo o que penso. Fui censurado, há pouco, de ser um mentiroso. Eu demonstro que sou sincero, ainda que isso vos escandalize e me torne odioso aos vossos olhos. Afinal, não estou sozinho em Israel aderindo ao progresso no saber em contacto com os helenistas e os romanos, crendo assim. Nem o Mestre, o único cujo parecer eu respeito, pode reprovar nem a mim, nem a Israel, Ele que protege e evidentemente é amigo dos gregos e dos romanos… Eu parto deste conceito filosófico: se tudo é controlado por Deus, então tudo o que nós fazemos é por vontade dele e, por isso, Ele nos deve premiar a todos do mesmo modo, porque não somos mais do que autômatos movidos por Ele. Nós somos seres privados de Vontade. O próprio Mestre diz. “A Vontade do altíssimo! A Vontade do Pai.” Eis a única Vontade. E ela é tão infinita que esmaga e anula a vontade limitada das criaturas. Por isso, tanto o Bem como o Mal, que nós parecemos fazer é Deus quem o faz, porque Ele no-lo impõe. Portanto, Ele não nos punirá pelo Mal e assim se fará sua Justiça, visto que as nossas culpas não são voluntárias, mas impostas por quem quer que as façam para que o bem e o mal existam sobre a terra. Quem é mau é meio de expiação para os menos maus. Ele por si mesmo sofre, por não poder ser considerado bom, e assim expia sua parte de culpa. Jesus assim o disse. O Inferno é sobre a terra e no coração dos homens. Satanás, eu não o percebo. Não existe. Eu acreditava nele antes. Mas, de algum tempo para cá, tenho a certeza de que tudo isso são fábulas. E crer que assim é, é conseguir a paz.

Judas vai expondo todas essas… teorias, com uma presunção tão forte que os outros até perdem o fôlego…

356.5

Jesus cala. Judas o provoca, dizendo:

– Não tenho razão, Mestre?

– Não.

E este “não” é tão seco que mais parece ser uma explosão.

– Contudo, eu… Não percebo a existência de Satanás, nem admito o livre arbítrio, o Mal. E todos os saduceus estão comigo e comigo estão muitos outros, de Israel ou não. Não. Satanás não existe.

Jesus olha para ele. É um olhar tão complexo que nem se pode analisar. É o de um Juiz, de um Médico, de um entristecido, de um atordoado… é tudo isso.

Judas, já tendo começado, assim termina:

– Será porque eu sou melhor do que os outros, mais perfeito, tendo eu superado o terror que os homens sentem de Satanás.

E Jesus está calado. Judas o provoca:

– Mas, fala! Por que não tenho terror dele?

Jesus nada diz.

– Não respondes Mestre? Por quê? Tens medo?

– Não. Eu sou a caridade. E a caridade detém o seu julgamento enquanto não é obrigada a pronunciá-lo… Deixa-me e retira-te –diz Ele por último, pois Judas está procurando abraçá-lo.

E termina com um sopro, apertado como está entre os braços do blasfemador, e diz:

– Tu me causas repugnância. Tu não vês nem percebes Satanás porque ele faz uma só coisa contigo. Vai-te embora, demônio!

Judas, o descarado, o beija ainda e ri, como se o Mestre lhe tivesse dito ao ouvido algum elogio. Ele volta aos outros, que tinham ficado parados, aterrorizados, e lhes diz:

– Estais vendo? Eu sei abrir o coração do Mestre. E o faço feliz, porque lhe mostro a minha confiança e dele recebo uma lição. Convosco é o contrário! Nunca tendes coragem de falar. Porque sois uns soberbos. Oh! Eu serei o que saberá mais do que todos a respeito dele. E poderei falar…

356.6

Chegaram às portas da cidade. Nela entram todos juntos, pois Jesus os esperou. Mas, enquanto vão passando pelo corredor, Jesus ordena:

– Os meus irmãos e Simão vão adiante para reunir o povo.

– Por que não eu, Mestre? Não me dás mais nenhuma missão? Já não sou mais necessário agora? Deste-me duas em seguida e com a duração de dois meses.

– E tu te queixaste, dizendo que Eu queria ter-te longe. E agora te queixas porque Eu te conservo perto?

Judas não sabe o que responder e se cala. Ele vai à frente com Tomé, Zelotes, Tiago de Zebedeu e André. Jesus pára a fim de deixar passar Filipe, Bartolomeu, Mateus e João, como se quisesse ficar só. Eles deixam que Ele assim faça.

Mas o amoroso coração de João, que já teve mais vezes um cintilar de lágrimas em seus olhos durante as discussões e as blasfêmias de Judas, faz que pouco depois o apóstolo se vire, ainda em tempo para ver Jesus, que, achando que ninguém o está observando, enquanto vai indo por uma trilha solitária e escura, por causa das numerosas arquivoltas que a cobrem, leva as mãos à fronte com um gesto de dor, inclinando-se como quem está sofrendo muito. O louro João deixa assim no ar os seus companheiros e volta ao seu Mestre:

– Que tens, meu Senhor? Estás sofrendo muito outra vez, tanto como quando te encontramos em Aqzib? Oh! Meu Senhor!

– Nada, João, não é nada. Ajuda-me com o teu amor. E fica calado com os outros. Ora por Judas.

– Sim, Mestre. Ele é muito infeliz, não é? Está nas trevas e não sabe que está. Pensa que conseguiu ter a paz… É paz a dele?

– Ele é muito infeliz –diz Jesus, abatido.

– Não fiques assim abatido, Mestre. Pensa nos numerosos pecadores, endurecidos no pecado e que se tornaram bons. Assim fará Judas. Oh! Certamente Tu o salvarás. Esta noite, eu a passarei em oração para isso. Direi ao pai que faça de mim alguém que só sabe amar, não quero mais do que isso. Eu sonhava em dar a vida por Ti ou fazer brilhar o teu poder por meio de minhas obras. Agora, nada mais disso. Renuncio a tudo, escolho a vida mais humilde e comum, e peço ao Pai que dê tudo ao meu Judas… para fazê-lo contente… e para que assim ele se volte para a Santidade… Senhor… eu deveria dizer-te umas coisas… Eu acho que sei por que Judas é assim.

– Vem esta noite. Rezaremos juntos, e conversaremos.

– E o Pai me escutará? Aceitará o meu sacrifício?

– O Pai te abençoará. Mas sofrerás com isso…

– Ah! Não. Basta que eu te veja contente… e que Judas… e que Judas…

– Sim, João.

356.7

Olha, estão nos chamando. Corramos.

A trilha se transforma em uma bela estrada. Depois se transforma numa avenida cheia de pórticos e fontes. Ele tem muitas praças, cada uma mais bonita do que a outra. Ela faz cruzamento com uma outra avenida igual e certamente no fundo se encontra um anfiteatro. Muitos doentes já estão reunidos a um canto dos pórticos, a espera do Salvador.

Pedro vem vindo ao encontro de Jesus:

– Eles conservaram a fé no que lhes falamos sobre Ti no mês de etanim. E vieram logo.

– Eu também premiarei a fé deles. Vamos.

E lá se vai, num pôr-do-sol já próximo, que vai tingindo de vermelho os mármores. E Ele vai curar aqueles que estão esperando com fé.


Notes

  1. Etamin, appelé ailleurs Tisri, correspond au 20 septembre/ 20 octobre environ.