Os Escritos de Maria Valtorta

372. Le jour de la Parascève.

372. Dia da Parasceve.

372.1

Dans le palais de Lazare, transformé en dortoir pour cette nuit, on voit des hommes assoupis un peu partout, mais pas de femmes. Peut-être les a-t-on conduites dans les pièces de l’étage. L’aube claire blanchit lentement Jérusalem, pénètre dans les cours du palais, éveille les premiers pépiements timides dans les feuillages des arbres qui les ombragent, et les premiers roucoulements des pigeons qui dorment dans l’encadrement de la corniche. Mais les hommes ne s’éveillent pas. Fatigués et rassasiés de nourriture et d’émotions, ils dorment et rêvent…

Jésus sort sans bruit dans le vestibule et, de là, passe dans la cour d’honneur. Il se lave à une fontaine claire qui chante au centre, dans un carré de myrte au pied duquel poussent de petits lys très semblables à ce qu’on appelle des muguets français. Il met de l’ordre dans sa toilette et, toujours silencieusement, se dirige vers l’escalier qui mène aux étages supérieurs et à la terrasse au-dessus de la maison. Il y monte pour prier, pour méditer…

Il va et vient à pas lents ; il n’y a pour le voir que les pigeons qui, en allongeant le cou et en s’inclinant, semblent se demander l’un à l’autre : “ Qui est-ce ? ” Puis il s’appuie au muret et se tient recueilli, immobile. Enfin il lève la tête, peut-être surpris par le premier rayon du soleil levant, derrière les collines qui cachent Béthanie et la vallée du Jourdain, et il contemple le panorama qui s’étend à ses pieds.

372.2

Le palais de Lazare est certainement sur l’une des si nombreuses buttes qui font des rues de Jérusalem une succession de montées et de descentes, spécialement dans les moins belles. Il se dresse presque au centre de la ville, mais légèrement vers le sud-ouest.

Il se trouve sur une belle route qui débouche sur le Siste, formant avec lui un T, et domine la ville basse. En face de lui, Bézéta, le mont Moriah et l’Ophel, et derrière ceux-ci la chaîne de l’Oliveraie ; en arrière, et appartenant déjà à l’endroit où le palais de Lazare se trouve, s’élève le mont Sion, tandis que sur les deux côtés le regard s’étend au sud vers les collines du midi, et qu’au nord Bézéta cache une grande partie du panorama. Mais au-delà de la vallée du Gihôn, la tête chauve et jaunâtre du Golgotha émerge dans la lumière rosée de l’aurore, toujours lugubre, même dans cette lumière joyeuse.

Jésus la contemple… Son regard, bien que plus viril et plus pensif, me rappelle celui de Jésus à douze ans, dans la vision — il y a longtemps — de son entretien avec les docteurs. Mais maintenant comme alors, ce n’est pas un regard effrayé. Non : c’est le digne regard d’un héros qui examine le champ de sa dernière bataille.

Puis il se tourne pour scruter les collines au sud de la ville et il dit : “ La maison de Caïphe ! ” et, des yeux, il trace tout un itinéraire de cet endroit à Gethsémani, puis au Temple, et encore au-delà de l’enceinte de la ville vers le Calvaire… Le soleil, pendant ce temps, s’est levé et la ville en est tout illuminée…

372.3

Une série ininterrompue de coups vigoureux retentissent alors sur le portail du palais. Jésus se penche pour observer, mais la corniche fait fortement saillie, alors que le portail est très en retrait dans le mur épais, aussi ne peut-il voir qui frappe. En revanche, il entend aussitôt les cris des dormeurs qui se réveillent pendant que le portail ouvert par Lévi se referme avec fracas. Puis il entend son nom prononcé par bon nombre de voix d’hommes et de femmes… Il se hâte de descendre pour leur dire :

« Me voici. Que voulez-vous ? »

Dès qu’ils l’entendent, ceux qui l’appelaient prennent d’assaut l’escalier au pas de course et en criant. Ce sont les apôtres et les plus anciens disciples ; au milieu d’eux se trouve Jonas, le gardien de Gethsémani. Ils parlent tous à la fois, et on ne comprend rien.

Jésus doit leur imposer fermement de s’arrêter et de se taire pour pouvoir les calmer. Il les rejoint pour leur demander aussitôt :

« Que se passe-t-il ? »

Autre vacarme produit par l’émotion, inutile car incompréhensible. Derrière ceux qui crient, apparaissent des visages effrayés ou stupéfaits de femmes et de disciples…

« Ne parlez qu’un seul à la fois. Toi, Pierre, commence.

– Jonas est venu… Il a dit qu’ils étaient très nombreux et qu’ils t’ont cherché partout. Lui a été mal toute la nuit et, à l’ouverture des portes, il s’est rendu chez Jeanne et a appris que tu te trouvais ici. Mais qu’allons-nous devenir ? Il nous faut pourtant faire la Pâque ! »

Jonas de Gethsémani corse la nouvelle :

« Oui, ils m’ont même maltraité. J’ai dit que je ne savais pas où tu étais, que peut-être tu n’allais pas rentrer. Mais ils ont vu vos vêtements et ils ont compris que vous alliez revenir à Gethsémani. Ne me fais pas de mal, Maître ! Je t’ai toujours logé avec amour et, cette nuit j’ai souffert à cause de toi. Mais… mais…

– N’aie pas peur ! Je ne te mettrai plus en danger dorénavant. Je ne séjournerai plus dans ta maison. Je me bornerai à venir en passant, pendant la nuit, pour prier… Tu ne peux pas me défendre cela… »

Jésus est très doux envers Jonas de Gethsémani, qui est tout apeuré.

372.4

Mais la voix d’or de Marie de Magdala l’interrompt avec véhémence :

« Depuis quand, homme, as-tu oublié que tu es serviteur et que c’est notre bienveillance qui te permet de te donner des airs de maître ? A qui appartiennent la maison et l’oliveraie ? Nous seuls pouvons dire au Rabbi : “ Ne viens pas causer du tort à nos biens. ” Mais nous ne le faisons pas. Car ce serait un très grand bien si, pour le chercher, lui, les ennemis du Christ détruisaient les arbres, les murs et même faisaient s’écrouler les corniches : en effet, tout serait détruit pour avoir accueilli l’Amour, et l’Amour nous donnerait son amour, à nous ses fidèles amis. Qu’ils viennent donc ! Qu’ils piétinent ! Qu’ils détruisent ! Qu’est-ce que cela fait ? Il suffit que le Maître nous aime et qu’il soit indemne ! »

Jonas est pris entre la peur des ennemis et celle de sa fougueuse maîtresse, et il murmure :

« Et s’ils font du mal à mon fils ?… »

Jésus le réconforte :

« Ne crains rien, te dis-je. Je n’y séjournerai plus. Tu peux dire à ceux qui t’interrogent que le Maître n’habite plus à Gethsémani… Non, Marie ! C’est bien ainsi. Et laisse-moi faire ! Je te suis reconnaissant de ta générosité… Mais ce n’est pas mon heure, ce n’est pas encore mon heure ! Je suppose qu’il y avait des pharisiens…

– Et des membres du Sanhédrin, et des hérodiens, et des sadducéens… et des soldats d’Hérode… et… tous… tous… Je ne peux m’empêcher de trembler de peur… Pourtant, tu le vois, Seigneur ? J’ai couru te prévenir… chez Jeanne… puis ici… »

L’homme tient à faire remarquer que c’est en risquant sa tranquillité qu’il a rempli son devoir envers le Maître. Jésus sourit avec bonté, l’air compatissant :

« Je le vois ! Je le vois ! Que Dieu t’en récompense. Maintenant, rentre en paix chez toi. Je te ferai savoir où envoyer les sacs, ou bien j’enverrai moi-même quelqu’un les chercher. »

L’homme s’en va et, sauf Jésus et Marie très-sainte, personne ne lui épargne reproches et sarcasmes. Ceux de Pierre sont salés, ceux de Judas très salés, ceux de Barthélemy ironiques. Jude ne dit mot, mais il lui jette un de ces coups d’œil ! Les murmures et les regards moqueurs l’accompagnent même dans les rangs des femmes, pour se terminer à la fusée finale de Marie de Magdala qui répond à l’inclination du serviteur paysan :

« Je ferai savoir à Lazare que pour le banquet… il doit aller se procurer des poulets bien engraissés sur les terres de Gethsémani.

– Je n’ai pas de poulailler, maîtresse.

– Toi, Marc et Marie : trois magnifiques chapons ! »

Tout le monde se met à rire de cette sortie sans douceur et… expressive de Marie, sœur de Lazare, confuse de voir apeurés des gens qui dépendent d’elle, et furieuse de la gêne que va subir le Maître, obligé de perdre le nid douillet du Gethsémani.

« Ne te fâche pas, Marie ! Paix ! Paix ! Tout le monde n’a pas ton cœur !

– Oh ! non, malheureusement ! Si tous pouvaient avoir mon cœur, Rabbouni ! Même les lances et les flèches décochées contre moi ne me sépareraient pas de toi ! »

Un murmure court parmi les hommes… Marie le saisit et répond vivement :

« Oui. Nous le verrons ! Et espérons que ce sera bientôt, si cela peut servir à vous apprendre le courage. Rien ne me fera peur, si je peux servir mon Rabbi ! Servir ! Oui, servir ! Et c’est aux heures du danger que l’on sert, mes frères ! Aux autres… ce n’est pas servir ! C’est jouir !… Et ce n’est pas pour le plaisir que l’on doit suivre le Messie ! »

Les hommes baissent la tête, piqués par cette vérité.

372.5

Marie traverse les rangs et vient se placer en face de Jésus.

« Que décides-tu, Maître ? C’est la parascève[1]. Où vas-tu passer la Pâque ? Ordonne… et, si j’ai trouvé grâce auprès de toi, permets-moi de t’offrir un de mes cénacles, de penser à tout…

– Tu as trouvé grâce auprès du Père des Cieux, grâce donc auprès du Fils du Père, pour lequel tout mouvement du Père est sacré. Mais si j’accepte le cénacle, laisse-moi aller au Temple pour immoler l’agneau, en bon juif…

– Et s’ils t’arrêtent ? demandent plusieurs.

– Ils ne me prendront pas. La nuit, dans l’obscurité, comme le font les scélérats, ils peuvent l’oser, mais au milieu des foules qui me vénèrent, non. Ne devenez pas lâches !

– Et puis, maintenant, il y a Claudia ! » s’écrie Judas. « Le Roi et le Royaume ne sont plus en péril !

– Judas, je t’en prie ! Ne les fais pas s’effondrer en toi ! Ne leur dresse pas d’embûches en toi. Mon Royaume n’est pas de ce monde. Je ne suis pas un roi comme ceux qui sont sur les trônes. Mon Royaume est spirituel. Si tu le réduis à la petitesse d’un royaume humain, tu lui dresses des embûches et tu le fais s’effondrer en toi.

– Mais Claudia…

– Claudia est une païenne. Elle ne peut donc connaître la valeur de l’esprit. C’est déjà beaucoup qu’elle voie et soutienne celui qui, pour elle, est un sage… Nombreux sont ceux en Israël qui ne me prennent même pas pour un sage !… Mais tu n’es pas païen, mon ami ! fais en sorte que ta rencontre providentielle avec Claudia ne te sois pas dommageable. De même, veille à ne pas te comporter de telle sorte qu’un don de Dieu, destiné à raffermir ta foi et ta volonté de servir le Seigneur, devienne pour toi un malheur spirituel.

– Et comment cela serait-il possible, Seigneur ?

– Facilement. Et pas en toi seulement. Si un don accordé pour venir au secours de la faiblesse de l’homme, au lieu de le fortifier et de lui faire désirer toujours plus le bien surnaturel ou même simplement le bien moral, en vient à l’appesantir du poids des appétits humains et à l’écarter de la voie droite, pour prendre des chemins qui le font descendre, alors ce don devient un dommage. L’orgueil suffit pour que cela se produise. Il suffit pour cela d’être désorienté par une chose qui vous exalte et vous fait perdre de vue la Fin suprême et bonne. En es-tu convaincu ? La démarche de Claudia doit seulement te donner l’occasione de réfléchir à son parcours : si une païenne a senti la grandeur de ma doctrine et la nécessité de son triomphe, toi, et tous les disciples avec toi, c’est avec une plus grande force que vous devez sentir tout cela et, en conséquence, vous y donner tout entiers. Mais toujours spirituellement. Toujours…

372.6

Et maintenant, prenons une décision. Où dites-vous qu’il serait bien de consommer la Pâque ? Je veux que votre âme soit en paix pour cette Cène rituelle, pour entendre Dieu qu’on n’entend pas dans le trouble. Nous sommes nombreux, mais il me serait doux que nous soyons tous ensemble, afin que vous puissiez dire : “ Nous avons consommé une Pâque avec lui. ” Choisissez donc un endroit où, en nous divisant selon les règles rituelles de façon à former des groupes suffisants pour consommer chacun son propre agneau, on puisse pourtant dire : “ Nous étions unis, et chacun pouvait entendre la voix de l’autre. ” »

On cite tel ou tel endroit. Mais les sœurs de Lazare l’emportent.

« Oh, Seigneur ! Ici ! Nous enverrons chercher notre frère. Ici ! les salles et les pièces sont nombreuses. Nous serons ensemble, en suivant le rite. Accepte, Seigneur ! Le palais a des salles qui peuvent recevoir au moins deux cents personnes réparties par groupes de vingt. D’ailleurs, nous ne sommes pas si nombreux. Fais-nous ce plaisir, Seigneur ! Pour notre Lazare si triste… si malade… » Les deux sœurs pleurent en achevant : «… qu’on ne peut penser qu’il passe une autre Pâque…

– Qu’en dites-vous ? Pensez-vous qu’il faut l’accorder à nos sœurs si bonnes ? dit Jésus en s’adressant à tous.

– Moi, je dirais que oui, fait Pierre.

– Moi aussi » approuve Judas, en même temps que beaucoup d’autres.

Ceux qui ne disent rien consentent.

« Chargez-vous-en, alors. Quant à nous, allons au Temple pour montrer que celui qui est sûr d’obéir au Très-Haut n’a pas peur et n’est pas un lâche. Allons, et paix à ceux qui restent. »

Jésus descend le reste de l’escalier, traverse le vestibule et sort avec ses disciples dans la rue pleine de monde.

372.1

O palácio de Lázaro, transformado em dormitório por aquela noite, mostra corpos de homens adormecidos, por todos os lados. Mulheres não se veem. Talvez tenham sido levadas para os quartos de cima. A claridade da aurora vem lentamente invadindo a cidade, penetrando pelos pátios do palácio, despertando os primeiros trinados, ainda tímidos, pelo meio da folhagem das árvores plantadas para fazerem sombra, e os primeiros arrulhos dos pombos, que dormem no encaixe da cornija. Mas os homens não despertam. Cansados e saciados pela comida e pelas emoções, eles estão ainda dormindo e sonhando…

Jesus sai para o vestíbulo, sem fazer barulho, e do vestíbulo passa para o corredor nobre. Lava-se em uma bica d’água clara, que cai cantando no centro do corredor, no meio de um quadrado de murtas, a cujos pés crescem pequenos lírios, semelhantes aos chamados lírios-do-vale franceses. Ele retoma o caminho e, sempre sem fazer barulho, volta para lá onde está a escadaria, que leva para os pavimentos superiores, e para o terraço que está por cima da casa. Sobe até lá em cima, para rezar e meditar…

Ele está dando lentamente uns passos para um lado e para outro, e os poucos que o podem ver são os pombos, que espicham os pescoços e, garganteando, parecem estar perguntando um ao outro: “Quem é este?” Depois Ele se apoia ao pequeno muro, e fica recolhido em Si mesmo, imóvel. Enfim, levanta a cabeça, talvez por ter sido chamado pelos primeiros raios do sol, que se levanta por detrás das colinas, que escondem Betânia e o vale do Jordão, e fica olhando o panorama que se estende a seus pés.

372.2

O palácio de Lázaro está certamente sobre uma dessas elevações do solo, que fazem das ruas de Jerusalém um sobe-desce contínuo, principalmente nas menos bonitas. Está quase no centro da cidade, levemente afastado para o sudoeste. Colocado acima de uma bela estrada, que desemboca no Sisto, formando com ele um T, domina a cidade baixa, tendo à sua frente Bizeta, o Mória e o Ofel, e, atrás deles, a cadeia do Monte das Oliveiras, estando este mais atrás, e já fazendo parte do lugar em que surge[1], o monte Sião, enquanto dos dois lados, nosso olhar pode espraiar-se para o sul, para o lado das colinas meridionais, ficando ao norte Bezeta, que esconde grande parte do panorama. Mas do outro lado do vale do Gion, a cabeça pelada do Gólgota aparece, amarelada, à luz rósea da aurora, triste sempre, ainda que esteja exposta a uma luz tão alegre.

Jesus olha para ela… O seu olhar, ainda que mais viril e mais pensativo, me faz lembrar-me daquela longínqua visão de Jesus, aos doze anos, a visão da disputa com os doutores. Mas agora, como naquela ocasião, não é uma visão de terror. Não. É um honrado olhar de herói, que olha para o campo de sua extrema batalha.

Depois Ele se vira para as colinas meridionais da cidade e diz:

– A casa de Caifás.

E, com o olhar, mostra como que todo um itinerário, daquele ponto, até o Getsêmani, e depois até o Templo, continuando a olhar para além do muro da cidade, para o Calvário…

Enquanto isso, o sol já nasceu de todo, e a cidade está toda cheia de luz…

372.3

No portão do palácio estão sendo dadas umas batidas fortes, sem parada entre uma e outra: Jesus se levanta para ir ver, mas a cornija é muito saliente, ao passo que o portão é muito reentrante, e, as suas paredes maciças o impedem de ver quem é que está batendo. Em compensação, Ele ouve logo a vozearia dos que estavam dormindo, que despertam, enquanto o portão, que foi aberto por Levi, torna a ser fechado, com grande barulho. Depois, Jesus ouve que estão gritando por seu Nome, e os gritos são com vozes de homens e de mulheres… Ele se apressa a descer, e lhes diz:

– Eis-me aqui. Que quereis?

Aqueles que o estavam chamando, logo que o ouviram, tomaram de assalto a escadaria, subindo de carreira, e gritando. São os apóstolos e discípulos mais antigos, e no meio deles está Jonas, o que cuida do Getsêmani. Falam todos ao mesmo tempo e não se entende nada.

Jesus tem que ordenar energicamente que eles fiquem parados onde estão, e façam silêncio, a fim de poder acalmá-los e lhes diz:

– Que está acontecendo?

Ouve-se um outro ruído fragoroso, que continua inexplicável. Atrás dos gritadores, aparecem muitos rostos tristes ou espantados de mulheres e de discípulos.

– Que fale um de cada vez. Tu, Pedro, por primeiro.

– Jonas chegou. Disse que eram muitos os que te procuravam por toda parte. Ele passou mal a noite toda e, depois de ter aberto as portas, foi à Joana, e ficou sabendo que estavas aqui. Mas, que vamos fazer? Seja como for, precisamos fazer a Páscoa.

Jonas do Getsêmani reforça a notícia, dizendo:

– Sim, eles chegaram a me maltratar. Eu disse que não sabia onde estavas, e que talvez não voltarias. Mas eles viram as vossas vestes, e compreenderam que estais de volta ao Getsêmani. Não me faças mal, Mestre! Eu sempre te hospedei com amor, e esta noite tive que sofrer por Ti. Mas… mas…

– Não tenhas medo! Não te porei mais em perigo, de agora em diante. Não farei mais parada em tua casa. Eu me limitarei a vir a ela de passagem, de noite, para rezar… Tu não me podes proibir…

Jesus está sendo muito delicado para com o espavorido Jonas do Getsêmani.

372.4

Mas a voz de ouro de Maria de Magdala prorrompe com veemência:

– Desde quando, ó homem, tu te esqueces de que és servo, e achas que a nossa condescendência te permite usar modos de patrão? De quem é esta casa e o olival? Somente nós é que podemos dizer ao Rabi: “Não vades danificar os nossos bens.” Mas nós não dizemos isso. Porque um grande bem ainda seria se, para procurá-lo, os inimigos do Cristo destruíssem as plantas, os muros, e até aterrassem os valos. Porque tudo seria destruído por ter hospedado o Amor, e o Amor daria amor a nós seus fiéis amigos. Mas que venham! Destruam! Calquem! E daí? Basta que Ele nos ame, e que não sofra nada!

Jonas se vê colocado entre o medo dos inimigos e o de sua enérgica patroa, e murmura:

– E se maltratarem o meu filho…

Jesus o conforta:

– Não tenhas medo, Eu te digo. Eu não ficarei mais. Podes dizer a quem te perguntar, que o Mestre não mora mais no Getsêmani… Não, Maria! É bom fazer assim. E deixa-me agir. Eu te agradeço por tua generosidade… Mas ainda não é a minha hora! Suponho que eram fariseus…

– E sinedritas, e herodianos, e saduceus… e soldados de Herodes… e… todos… todos… Não gosto de tremer de medo… Mas, Tu estás vendo, Senhor? Eu fui correndo para avisar-te… fui à Joana… depois vim para cá…

O homem nos detém para fazer-nos notar que, pondo em risco a sua paz, já cumpriu o seu dever para com o Mestre.

Jesus sorri, com compaixão e bondade, e diz:

– Eu estou vendo! Eu estou vendo! Deus te recompense por isso. Agora, vai em paz para tua casa. Eu te mandarei dizer para onde deves mandar as bolsas, ou mandarei eu mesmo que alguém venha retirá-las.

O homem vai-se embora, e todos, menos Jesus e a Virgem Maria, o cobrem de reprovação e de escárnio. Salgada é a reprovação de Pedro, muito mais salgada é a de Iscariotes, e irônica a do Bartolomeu. Judas Tadeu não lhe diz nada, mas olha para ele de um modo bem significativo. O murmúrio e os olhares de reprovação o acompanham, saindo para isso até das fileiras das mulheres, para terminarem no foguete de Maria Madalena, a qual responde à inclinação do servo:

– Irei dizer a Lázaro que, para o banquete da festa venha buscar frangos bem gordos nas terras de Getsêmani.

– Eu não tenho galinheiro, patroa.

– Tu, Marcos e Maria sois três magníficos capões!

Riem-se todos por aquela saída rústica… maliciosa, de Maria de Lázaro, que está furiosa por ver com medo os seus dependentes, e pela falta de cuidados para com o Mestre, que ficou privado do seu ninho tranquilo no Getsêmani.

– Não te inquietes, Maria! Paz! Paz! Nem todos têm o teu coração.

– Oh! Não, infelizmente! Tivessem todos os meu coração, ó Raboni! Nem mesmo as lanças, e as flechas a mim dirigidas me fariam separar-me de Ti.

Há um murmúrio entre os homens… Maria o percebe, e responde prontamente:

– Sim. Nós o veremos. E o esperamos para breve, se isso puder servir para ensinar-vos a ter coragem. Nada me fará medo, se eu puder servir ao meu Rabi. Servir! Sim! Servir! E é nas horas de perigo que se serve, meus irmãos! Nas outras… Nas outras já não é servir! É gozar!… E não se segue o messias para gozar!

Os homens inclinam a cabeça, feridos por esta verdade.

372.5

Maria abre as fileiras, e vai até à frente de Jesus.

– Que é que vais resolver, Mestre? Já é a Parasceve[2]. Onde vai ser a tua Páscoa? Manda… e, se eu tiver encontrado a graça necessária diante de Ti, permite-me que te ofereça o meu cenáculo, e que eu possa providenciar quanto a tudo…

– Graça tu encontraste junto ao Pai dos Céus, e, portanto, graça junto ao Filho do Pai, ao qual é consagrado cada movimento do Pai. Mas, se Eu aceitar o cenáculo, deixa que Eu, como bom israelita, vá ao Templo para sacrificar o cordeiro…

– E, se eles te prenderem? –dizem muitos.

– Eles não me prenderão. De noite, na escuridão, como fazem os covardes, eles poderão ousar. Mas, no meio das turbas, que me veneram, não. Não vos torneis uns covardes!

– Oh! Além disso, aqui está Cláudia! –grita Judas–, O Rei e o Reino não estão mais em perigo!…

– Judas, te peço! Não faças que desmoronem em ti. Não sejas mesquinho. O meu Reino não é deste mundo. Eu não sou um rei como aqueles que estão em seus tronos. O meu Reino é do espírito. Se tu o rebaixas à mesquinhez de um reino humano, tu fazes de ti uma cilada para ele e o fazes desmoronar.

– Mas, e Cláudia!…

– Cláudia é uma pagã. Por isso ela não pode saber qual o valor do espírito. Já é muito se ela percebe e apoia Aquele que para ela é um sábio… Muitos em Israel nem mesmo como um sábio me julgam!… Mas tu não és um pagão, meu amigo! O teu providencial encontro com Cláudia, não faças que ele se transforme em prejuízo teu, assim como também não faças que todos os dons de Deus, para tornar mais firme a tua fé e a tua vontade de servir ao Senhor, se transformem em uma desventura espiritual.

– E, como poderia ser isso, meu Senhor.

– Facilmente. E não somente em ti. Se um dom dado para socorrer a fraqueza do homem, em vez de fortificá-lo, e torná-lo cada vez mais desejoso do bem sobrenatural ou ainda, simplesmente moral, ele servir para enchê-lo de pesados apetites humanos e levá-lo para longe do caminho certo, então o dom se transformaria em prejuízo. Basta a soberba para fazer de um dom um prejuízo. Basta a desorientação provocada por alguma coisa que nos exalta, pela qual se perde de vista o Fim supremo e bom, para fazer de um dom um prejuízo. Não estás persuadido? A vinda de Cláudia pode dar-te, quando muito, a oportunidade de fazer uma observação. E é esta: se uma pagã percebeu a grandeza da minha doutrina e a necessidade de que ela triunfe, tu, e contigo todos os discípulos, com um poder ainda maior, deveis perceber tudo isso e, por consequência, entregar-vos todos a Mim. Mas sempre espiritualmente. Sempre…

372.6

E agora decidamo-nos. Onde achais que é bom fazer a Páscoa? Eu quero que estejais em paz de espírito para esta Ceia ritual, para ouvirdes a Deus, que não se ouve no meio da perturbação. Nós somos muitos. Mas me seria agradável que estivésseis todos juntos, para Eu poder fazer-vos dizer: “Vamos fazer a Páscoa com Ele.” Escolhei, pois, um lugar onde, dividindo-vos segundo o ritual, de modo a formar grupos em número suficiente para cada grupo comer o seu próprio cordeiro, e que se possa dizer: “Nós estávamos unidos, e um irmão ouvia a voz do outro.”

Uns escolhem um lugar, outros escolhem outro, mas as irmãs de Lázaro ganham.

– Oh! Senhor! Aqui. Mandaremos buscar o nosso irmão. Aqui. Há muitas salas e quartos. Estaremos juntos, e de acordo com o rito. Aceita, Senhor! O palácio tem salas com capacidade para pelo menos duzentas pessoas divididas em grupos de vinte. E nós somos neste número. Alegremo-nos , Senhor! Pelo nosso Lázaro, que está tão triste… tão doente…

E as duas irmãs terminam chorando e dizendo:

– … Pois não se pode pensar que vós ireis comer uma outra Páscoa…

– Que dizeis? Que dizer às boas irmãs? –diz Jesus, interrogando a todos.

– Eu diria que sim –diz Pedro.

– Eu também –diz Iscariotes, e muitos outros.

E quem não fala, consente.

– Então, tomai as providências. E nós iremos ao Templo, para mostrarmos que quem tem a certeza de estar obedecendo ao Altíssimo, não tem medo, nem é covarde. Vamos. A quem fica, a minha paz.

E Jesus acaba de descer a escadaria, atravessa o vestíbulo, e sai com os discípulos pela rua, toda tomada pela multidão.


Notes

  1. C’est la parascève : c’était la préparation que l’on faisait la veille du sabbat pendant lequel toute activité était interdite, y compris préparer le repas. L’œuvre de Maria Valtorta, en accord avec Mc 15, 42, donne le nom de parascève au jour qui précède le sabbat (par exemple en 609.34). Mais il arrive souvent que, pour être mieux comprise, (comme nous le dirons dans la note de 591.6), elle l’appelle vendredi (comme en 93.3, 174.17 et à d’autres passages). Ça pouvait aussi être jour de marché, comme on le voit en 83.3.

Notas

  1. em que surge subentende, como sujeito, o palácio de Lázaro.
  2. Parasceve era a preparação que se fazia antes do início do sábado, durante o qual eram proibidas todas as atividades, inclusive aquela de preparar a alimentação. A obra valtortiana, concordando com Marco 15,42, dá o nome de parasceve ao dia que precedia o sábado (por exemplo em 609.34); mas frequentemente, por compreender melhor (como diremos em nota em 591.6), o chama sexta-feira (como em 93.3, em 174.17 e em outros tópicos). Poderia também ser dia do mercado, como é mencionado em 83.3.