Os Escritos de Maria Valtorta

374. Le jour de la parascève.

374. Dia da Parasceve. Pelas ruas

374.1

Ils sortent du Temple où fourmille la foule pour se plonger dans le grouillement des rues où tout le monde court, affairé par les derniers préparatifs de la Pâque, tandis que les retardataires cherchent anxieusement une pièce, un vestibule, n’importe quoi, pour en faire un cénacle où consommer l’agneau.

Il est facile dans ces conditions de se rencontrer et de ne pas se reconnaître dans la continuelle bousculade qui fait défiler sous les yeux des personnes de tous les âges, de toutes les régions où il y a des juifs, là où le sang pur d’Israël a contracté, par mélanges de sang ou simplement par mimétisme, des ressemblances avec d’autres races. C’est ainsi que l’on voit des Hébreux de type égyptien ; d’autres, avec leurs grosses lèvres, leurs nez camus et leur angle facial, semblent provenir de croisements avec les Nubiens ; d’autres encore, aux traits bien dessinés, fins, aux membres élancés, aux yeux vifs, trahissent leur appartenance aux colonies grecques ou des mélanges avec les Grecs ; des hommes robustes et de grande taille, au visage plutôt carré, annoncent clairement qu’ils ne sont pas tout à fait étrangers aux Latins ; il y en a beaucoup aussi que nous dirions aujourd’hui circassiens ou perses, avec déjà quelque chose qui rappelle les yeux mongols ou indiens dans le faciès très blanc des premiers et olivâtre des seconds. Cela forme un beau kaléidoscope de visages et de vêtements ! L’œil s’en lasse, au point qu’il finit facilement par regarder sans voir. Mais ce qui échappe à l’un est remarqué par l’autre. Il est donc compréhensible que ce qui échappe au Maître, toujours un peu absorbé en lui-même quand on le laisse en paix, sans l’interroger, est remarqué par l’un ou l’autre de ceux qui l’accompagnent. Et les apôtres les plus proches de Jésus se désignent ce qu’ils voient et chuchotent entre eux en faisant des commentaires… très humains sur les personnes qu’ils se montrent.

374.2

Un de ces commentaires salés sur un ancien disciple qui passe, l’air suffisant, feignant de ne pas les voir, est entendu par Jésus :

« De qui dites-vous cela ? demande-t-il.

– De ce balourd-là » indique Jacques, fils de Zébédée. « Il a fait semblant de ne pas nous voir, et il n’est pas le seul à agir ainsi. Pourtant, quand tu devais le guérir et qu’il courait après toi, alors, il savait te voir ! Qu’il attrape la pustule maligne !

– Jacques ! C’est avec de tels sentiments que tu es à côté de moi et que tu te prépares à consommer l’agneau ? En vérité, tu es plus incohérent que lui. Lui, il s’est séparé franchement quand il a senti qu’il ne pouvait pas faire ce que je disais. Toi, tu restes, mais tu ne fais pas ce que je dis. N’es-tu pas alors plus pécheur que lui ? »

Jacques rougit à en être congestionné et, confus, se retire derrière ses compagnons.

« C’est que cela fait mal de les voir agir ainsi, Maître ! » dit Jean pour aider son frère qui a reçu les reproches. « Notre amour se révolte devant leur manque d’amour…

– Oui. Mais croyez-vous les y amener en agissant ainsi ? Impolitesses, paroles méchantes, insultes, n’ont jamais conduit là où l’on devrait amener un rival ou quelqu’un qui pense autrement. Ce sont la douceur, la patience, la charité, la persévérance malgré tous les refus, qui finissent par obtenir un résultat. Je comprends votre cœur qui souffre de ne pas me voir aimé et je partage vos sentiments. Mais je voudrais vous savoir, vous voir agir de façon plus surnaturelle pour me faire aimer. Allons, Jacques, viens ici. Ce n’est pas pour t’humilier que je t’ai parlé. Comprenons-nous, aimons-nous, au moins entre nous, mes amis… Il y a déjà tant d’incompréhension et de douleur pour le Fils de l’homme ! »

Jacques, rasséréné, revient à côté de lui.

374.3

Ils marchent un moment en silence, puis Thomas explose en une exclamation de tonnerre :

« Pourtant, c’est vraiment honteux !

– Quoi ? demande Jésus.

– Mais la lâcheté d’un si grand nombre ! Maître, ne vois-tu pas combien font mine de ne pas te connaître ?

– Et qu’est-ce que cela fait ? Est-ce que leur manière d’agir changera un iota de ce qui est écrit de moi ? Non. Ce n’est que pour eux que changera ce qui pourrait être écrit. Car dans les livres éternels, il pouvait être dit d’eux : “ les bons disciples ”, alors qu’on écrira : “ Ceux qui ne furent pas bons, ceux pour qui la venue du Messie n’aura servi à rien. ” C’est une parole redoutable, vous savez ? Plus que celle de : “Adam, avec Eve, pécha. ” Parce que je peux effacer ce péché. Mais je ne pourrai pas effacer le reniement du Verbe Sauveur…

374.4

Tournons de ce côté. Je m’arrêterai avec mes frères, avec Simon-Pierre et Jacques dans le faubourg d’Ophel. Judas restera aussi. Mais Simon le Zélote, Jean et Thomas iront à Gethsémani prendre les sacs…

– Oui, comme ça, Jonas n’avalera pas son agneau de travers » dit Pierre, caustique.

Les autres rient…

« Bon, bon ! Ne le raille pas s’il a peur. Demain, ce pourrait être toi.

– Moi, Maître ? Il est plus facile que la mer de Galilée devienne du vin que, moi, j’aie peur, assure Pierre.

– Et pourtant… L’autre soir… Ah ! Simon, tu ne paraissais pas fort courageux dans l’escalier du palais de Kouza, dit Judas, narquois, sans trop d’ironie mais… assez sarcastique pour piquer Pierre.

– C’est parce que… je craignais pour le Seigneur que j’étais agité, moi ! Pas pour autre chose.

– Bien ! Bien ! Souhaitons-nous de n’avoir jamais… peur pour ne pas faire piètre figure, hein ! » répond Judas en lui frappant l’épaule de la main, d’un air protecteur et mauvais…

A d’autres moments, sa manière de faire aurait déchaîné une réaction. Mais Pierre, depuis le soir précédent, est en… admiration devant Judas et supporte tout de lui. Jésus dit :

« Que Philippe et Nathanaël aillent avec André et Matthieu au palais de Lazare prévenir que nous arrivons. »

Ces derniers se séparent et les autres continuent avec Jésus. Les disciples, hormis Etienne et Isaac, suivent les apôtres envoyés au palais. Au faubourg d’Ophel, nouvelle séparation. Ceux qui sont envoyés à Gethsémani y vont rapidement avec Isaac. Etienne reste avec Jésus, les fils d’Alphée, Pierre, Jacques et Judas et, pour ne pas rester arrêtés au carrefour, ils avancent lentement dans la même direction que ceux qui sont partis à Gethsémani. Ils prennent exactement le raccourci que Jésus parcourra, dans la nuit du jeudi saint, entre ceux qui le torturent. Maintenant, vers midi, le chemin est désert. Après quelques pas, ils tombent sur une toute petite place, avec une fontaine ombragée par un figuier, qui ouvre ses feuilles tendres sur le miroir d’une eau paisible.

374.5

« Voilà Samuel, l’époux d’Annalia » dit Jacques, fils d’Alphée, qui doit bien le connaître.

Le jeune homme, chargé de nombreuses provisions, s’apprête à entrer dans la maison avec l’agneau.

« Il s’occupe du repas pascal pour son parent aussi, relève Jude.

– S’est-il donc établi ici, maintenant ? N’était-il pas parti ? demande Pierre.

– Oui, il s’est établi ici. On dit qu’il fréquente la fille de Cléophas, le sandalier. Elle a de l’argent…

– Ah ! Dans ce cas, pourquoi prétend-il qu’Annalia l’a abandonné ? » demande Judas. « C’est un mensonge !

– L’homme, répond Jésus à Judas, y a facilement recours. Il ignore qu’en agissant ainsi, il se met sur la voie du mal. Il suffit d’un premier pas, d’un seul pas, pour ne plus pouvoir s’en dégager… C’est de la glu… un labyrinthe… c’est une trappe. Une trappe d’où l’on ne remonte pas…

– Dommage ! Cet homme paraissait si bon, l’an dernier ! dit Jacques, fils de Zébédée.

– Oui. Moi, je croyais vraiment qu’il allait imiter son épouse en se donnant tout entier à toi pour faire un couple angélique à ton service. Je l’aurais juré… ! dit Pierre.

– Mon Simon ! Ne jure jamais de l’avenir d’un homme. Il n’y a rien de plus incertain. Aucun élément qui existe au moment du serment ne peut être une garantie de certitude. Il y a des criminels qui deviennent saints, et des justes, ou des gens qui semblent l’être, qui deviennent criminels » lui répond Jésus.

374.6

Samuel, pendant ce temps, est entré dans la maison d’où il est ressorti pour aller chercher de l’eau pure à la fontaine… Il voit ainsi Jésus. Il le regarde avec un mépris manifeste et lui lance certainement une insulte, mais elle est dite en hébreu et je ne la comprends pas.

Judas se précipite, lui saisit un bras et le secoue comme un arbre dont on veut faire tomber les fruits mûrs :

« Est-ce ainsi que tu parles au Maître, ô pécheur ? Par terre, à genoux ! Tout de suite ! Demande-lui pardon, langue souillée d’ordure de porc ! Par terre ! Ou je te mets en morceaux ! »

Sa violence subite donne au beau Judas un air terrible ! Son visage s’altère à faire peur. C’est en vain que Jésus essaie de le calmer. Tant que l’Iscariote ne voit pas le blasphémateur à genoux dans la terre boueuse qui entoure la fontaine, il ne relâche pas la pression.

« Pardon » dit entre ses dents le malheureux, qui doit être torturé par la tenaille des doigts de Judas.

Mais il le dit mal, et uniquement parce qu’il y est forcé. Jésus répond :

« Je n’ai pas de rancœur. Toi, si, malgré ce que tu prétends. La parole est inutile si elle n’est pas accompagnée par le mouvement du cœur. Toi, dans ton cœur, tu blasphèmes encore contre moi. Et tu es doublement fautif. En effet, tu m’accuses et tu me hais, pour un motif dont, au fond de ta conscience, tu sais qu’il n’est pas vrai et parce que c’est toi seul qui as manqué à ton devoir, pas Annalia, pas moi. Mais je te pardonne tout. Va et fais en sorte de redevenir honnête et agréable à Dieu. Lâche-le, Judas.

– Je pars. Mais je te hais ! Tu m’as enlevé Annalia, et je te hais…

– Tu te consoles pourtant avec Rébecca, la fille du sandalier. Et tu t’en consolais aussi du temps où Annalia était ton épouse et où, malade, elle ne pensait qu’à toi…

– J’étais veuf… je pensais l’être déjà… et je cherchais une épouse… Maintenant, je reviens vers Rébecca parce que… parce que… Annalia ne veut pas de moi » s’excuse Samuel qui voit ses manigances découvertes.

Judas porte le coup final :

« … et parce que Rébecca est très riche. Laide comme une sandale éculée… et vieille comme une semelle perdue sur un sentier… mais riche, cousue d’or ! »

Et il rit, sarcastique, pendant que l’autre s’enfuit.

« Comment sais-tu cela ? demande Pierre.

– Oh !… il est facile de savoir où sont les filles à marier et l’argent !

– Bien ! Nous prenons le sentier, Maître ? Cette place est un vrai four. Là, il y a de l’ombre et de l’air » supplie Pierre, en nage.

374.7

Ils marchent lentement, pour attendre le retour des autres. La ruelle est déserte. Une femme sort d’une porte et vient se prosterner en pleurant aux pieds de Jésus.

« Qu’as-tu ?

– Maître !… Tu es déjà purifié ?

– Oui. Pourquoi me poses-tu cette question ?

– Parce que je voulais te dire… Mais tu ne peux pas t’en approcher. Ce n’est qu’une pourriture… Le médecin le dit infecté. Après la Pâque, j’appellerai le prêtre… et… et Hinnon l’accueillera. Ne dis pas que je suis coupable. Moi, je ne savais pas… Il a travaillé plusieurs mois à Joppé, et il est revenu dans cet état, en disant qu’il s’était blessé. J’ai employé les baumes et les lavages avec les aromates… Mais cela n’a servi à rien. J’ai consulté un herboriste. Il m’a donné des poudres pour le sang… J’ai éloigné les enfants… j’ai mis son lit à part… car… je commençais à comprendre. Le mal a empiré. J’ai appelé le médecin. Il m’a dit : “ Femme, tu connais ton devoir et moi le mien. C’est une plaie due à la débauche. Sépare-le de toi. Moi, je le séparerai du peuple, et le prêtre d’Israël. Il aurait dû y penser quand il offensait Dieu, toi, et lui-même. Maintenant, qu’il expie. ” J’ai obtenu son silence jusque qu’après la fête des Azymes. Mais si tu avais pitié du pécheur, de moi qui l’aime encore, et des cinq enfants innocents…

– Que veux-tu que je fasse ? Ne penses-tu pas qu’il a péché et qu’il est juste qu’il expie ?

– Si, Seigneur ! Mais tu es la Miséricorde vivante ! »

Toute la foi dont une femme est capable se manifeste dans sa voix, dans son regard, dans son attitude de suppliante agenouillée, les bras tendus vers le Sauveur.

« Et lui, qu’a-t-il dans le cœur ?

– Le découragement… Que veux-tu qu’il ait d’autre, Seigneur ?

– Il suffirait d’un sentiment de repentir surnaturel, de justice, pour obtenir la pitié…

– De justice ?

– Oui. Qu’il reconnaisse : “ J’ai péché. Ma faute mérite cela et bien davantage, mais je demande de la pitié à ceux que j’ai offensés. ”

– Moi, je la lui ai déjà donnée. Toi, Dieu, donne-la lui. Je ne peux pas te dire d’entrer. Tu vois que je ne te touche pas non plus…

374.8

Mais, si tu veux, je vais l’appeler et, du haut de la terrasse, je le ferai parler.”

– Oui. »

La femme, la tête dans l’entrée de la maison, appelle à haute voix :

« Jacob ! Jacob ! Monte sur le toit. Montre-toi. N’aie pas peur. »

Au bout d’un moment, l’homme apparaît au parapet de la terrasse : un visage jaunâtre, bouffi, la gorge et une main bandées… une ruine d’homme corrompu… Il regarde avec les yeux vitreux d’un malade qui souffre de maux ignobles. Il demande :

« Qui me veut ?

– Jacob, le Sauveur est là ! »

La femme ne dit rien de plus, mais elle semble vouloir hypnotiser le malade, lui transmettre sa pensée…

L’homme, soit qu’il sente le souhait de sa femme, soit qu’il ait un mouvement spontané, tend les bras en disant :

« Oh ! délivre-moi ! Je crois en toi ! Il est horrible de mourir de cette façon !

– Il est horrible de manquer à son devoir. Tu ne pensais pas à elle ? Pas à tes enfants ?

– Pitié, Seigneur… Pour eux, pour moi… Pardon ! Pardon ! »

Et il s’abat en pleurant sur le muret, les mains bandées dépassant avec tout le bras, qui reste à découvert à cause des manches remontées, souillé déjà par les pustules toutes proches, enflé, repoussant… L’homme, dans cette position, a l’air d’une marionnette macabre, une dépouille jetée là, déjà sur le point de se décomposer. Il fait peine à voir et donne la nausée.

La femme pleure, toujours agenouillée dans la poussière. Jésus semble attendre encore un mot… Il arrive enfin, au milieu des sanglots :

« Je gémis près de toi, mon cœur est contrit ! Promets au moins qu’eux ne souffriront pas de la faim… et puis… je m’en irai, résigné, à l’expiation. Et toi, sauve mon âme, Sauveur béni ! Elle au moins ! Elle au moins !

– Oui. Je te guéris. A cause des innocents. Pour te donner la possibilité de te montrer juste. Tu comprends ? Rappelle-toi que le Sauveur t’a guéri. Dieu, selon la façon dont tu répondras à cette grâce, te pardonnera tes fautes. Adieu ! Paix à toi, femme. »

Et il part presque en courant à la rencontre de ceux qui arrivent de Gethsémani, sans même se laisser arrêter par les cris de l’homme qui se sent et se voit guéri, ni par ceux de sa femme…

« Prenons cette ruelle pour ne pas passer de nouveau par là », dit Jésus après s’être réuni aux autres.

374.9

Ils prennent un boyau misérable, si étroit que l’on a du mal à y passer à deux de front et, si on croise un âne avec un bât, il n’y a plus qu’à se coller au mur comme un timbre-poste. Il y fait sombre à cause des toits qui se touchent presque, et on y trouve solitude, silence et odeurs nauséabondes. Ils marchent en file indienne comme un défilé de moines tout le long de cette pauvre venelle. Puis ils se réunissent sur une petite place remplie de jeunes garçons.

« Pourquoi as-tu parlé ainsi à cet homme ? Tu ne le fais jamais… demande Pierre, curieux.

– Parce que cet homme sera un de mes ennemis et cette faute à venir aggravera celles qu’il a déjà commises.

– Et tu l’as guéri ! s’écrient-ils tous, stupéfaits.

– Oui. A cause des enfants innocents.

– Hum ! Il se rendra de nouveau malade…

– Non. Après l’épouvante et la souffrance qu’il a connues, il fera attention à la vie du corps. Il ne se rendra plus malade.

– Mais il péchera contre toi, dis-tu ? Moi je l’aurais fait mourir.

– Tu es un pécheur, Simon, fils de Jonas.

– Et toi, tu es trop bon, Jésus de Nazareth » réplique Pierre.

Ils disparaissent dans une rue centrale, et je ne vois plus rien.

374.10

Remarque personnelle.

Je reconnais[1] aussi bien Jacob, l’homme guéri, que Samuel. Le premier est celui qui, pendant la Passion, frappa Jésus à la tête avec un caillou. Mieux que lui, je reconnais sa femme, désolée maintenant comme alors, et la maison qui a une porte dont il est facile de se souvenir, car on y accède par trois marches. De même, sous le voile de haine qui le transforme, je reconnais en Samuel le jeune homme qui a tué sa mère d’un coup de pied pour pouvoir aller frapper le Maître avec une matraque.

Pour ma part, je mettrai ces notes au bas de la page N… de la Passion.

374.1

Eles saem do Templo, que está cheio de gente, para se mergulharem no meio da agitação das ruas, onde todos querem andar depressa, atarefados como estão com os últimos preparativos para a Páscoa, ao passo que os retardatários procuram, com muito trabalho, encontrar alguma sala, algum vestíbulo, ainda que seja um só, para o transformarem num cenáculo, onde irão consumir o cordeiro.

É muito fácil que se encontrem, e também é fácil que não se reconheçam, naquele atropelo e agitação contínua, que podem ser vistos em todas as cidades, onde há representantes de todas as religiões, entre as quais a dos israelitas, e onde o sangue puro de Israel contraiu, pela mistura com outros sangues, ou simplesmente por mimetismo, muitas semelhanças com outras raças. E assim é que se veem hebreus, que parecem ser egípcios, e até os que, por seus lábios salientes, seus narizes achatados e pelo ângulo facial, parecem aparentados com os núbios outros há que, por seus rostos cortantes, miúdos, por seus membros delgados, seus olhares cheios de vivacidade, mostram que são provenientes das colônias gregas, ou mestiçados com gregos. Ao lado deles, há homens robustos e altos, com um rosto que parece ter sido feito com o esquadro, e que falam de tal modo, que não são muito estranhos aos povos latinos. Há muitos, que nós modernos chamaríamos circassianos ou persas, que já nos fazem lembrar dos olhos dos mongóis, ou dos núbios, seja pelos rostos muito alvos dos primeiros, ou pelos rostos azeitonados dos segundos. É um belo caleidoscópio de rostos e de vestes! Com isso os olhos ficam cansados, pois é muito possível que eles fiquem olhando sem ver. Mas, o que escapa ao olhar de um, é notado pelo de outro. Portanto, é compreensível que o que escapa ao olhar do Mestre, que está sempre um pouco absorto em si mesmo, quando o deixam em paz sem ficarem fazendo-lhe perguntas, possa ser notado por este ou por aquele dos que estão com Ele. E os apóstolos, que estão mais perto de Cristo, mostram um ao outro o que estão vendo, e falam bastante, fazendo seus comentários… muito humanos, sobre as pessoas de quem estão falando.

374.2

Um desses comentários salgados, sobre um ex-discípulo, que vai passando tranquilamente, como se não os estivesse vendo, é detido por Jesus:

– A quem dizeis estas palavras –interroga Ele.

– Aquele bobalhão lá –diz Tiago de Zebedeu–. Ele fingiu que não nos estava vendo, e não é só ele que está fazendo assim. Mas, quando Tu o curaste quando te procurava naquele tempo, ele sabia enxergar-nos. Que lhe sobrevenha uma pústula maligna!

– Tiago! É com estes sentimentos que estás ao meu lado e que te preparas para comer o cordeiro? Na verdade, tu és mais incoerente do que ele. Ele se separou com sinceridade, quando viu que não podia fazer o que Eu mandava. Tu ficas, mas não fazes o que Eu mando. Será que não és mais pecador do que ele?

Tiago fica vermelho, como se estivesse congestionado, e se afasta, indo para trás, muito humilhado.

– É que nos sentimos mal, ao vê-los fazerem assim –diz João, para ajudar ao irmão, que foi censurado–. O nosso amor se revolta, ao vermos o desamor deles…

– Sim. Mas, credes que estais tendo amor a eles, ao procederdes assim? Grosserias, más palavras e insultos nunca ajudaram a chegar a um ponto a que se queria fazer chegar um rival, ou alguém que pensa diferente de nós. É a doçura, a paciência, a caridade que persevera, apesar de todas as recusas, que acabam conseguindo. Eu compreendo, e me compadeço dos vossos corações, que sofrem, ao verem que Eu não sou amado. mas Eu quereria saber-vos e ver-vos mais sobrenaturais, nos atos e nos meios, para me fazerdes amar. Vamos, Tiago, vem cá. Não foi para humilhar-te que Eu falei. Compreendamo-nos, amemo-nos entre nós, meus amigos… Já há tanta incompreensão e dor para o Filho do Homem!

Tiago, agora calmo, volta para o lado de Jesus.

374.3

Vão caminhando por algum tempo em silêncio. Depois, Tomé explode em uma vibrante exclamação:

– Mas é mesmo uma vergonha!

– Quê? –pergunta Jesus.

– Ora, a covardia de muita gente! Mestre, não estás vendo quantos estão fingindo que não te conhecem?

– E daí? Mudar-se-á um “i” do que está escrito sobre mim, por causa do agir deles? Não. Só para eles é que se muda o que poderia estar escrito. Porque nos livros eternos podia estar escrito sobre eles: “os discípulos bons”, ao passo que é assim que se escreverá: “Aqueles que não foram bons, aqueles para os quais de nada valeu a vinda do Messias.” É uma palavra tremenda, sabeis? Pior do que aquela outra: “Adão e Eva pecaram.” Porque o pecado deles eu posso anular, mas não poderei anular isto de renegar o Verbo Salvador…

374.4

Vamos agora virar para este outro lado. Eu permanecerei com os irmãos, com Simão Pedro e Tiago, no subúrbio de Ofel. Judas de Simão ficará. Mas Simão, o Zelotes, João e Tomé irão ao Getsêmani para apanharem as bolsas.

– Isto! Assim Jonas engolirá por direito o seu cordeiro –diz, ainda inquieto, Pedro.

Outros se riem…

– Bem, bem! Não te admires se ele tiver medo. Amanhã poderias ser tu o medroso.

– Eu, Mestre? É mais fácil que o Mar da Galileia se transforme em vinho, do que eu ter medo –afirma Pedro com segurança.

– No entanto… na outra tarde… Oh! Simão, não parecias estar muito corajoso nas escadarias do palácio de Cusa –diz Judas de Keriot, sem muita ironia, mas sempre com aquele sarcasmo suficiente para ferir Pedro.

– É porque… eu temia pelo Senhor. Por isso é que eu estava agitado. Não por outro motivo.

– Tudo bem! Tudo bem! Esperemos não ter nunca… aquele medo para não ficarmos fazendo tristes figuras, hein? –responde Judas de Keriot, batendo-lhe uma mão sobre o ombro, como quem protege, e como quem zomba.

Noutros momentos, o seu modo de agir teria desencadeado uma reação. Mas Pedro, desde a tarde anterior, se acha num estado de admiração por Judas, que o suporta em tudo.

Jesus diz:

– Filipe e Natanael, como André e Mateus, vão ao palácio de Lázaro, para dizer-lhe que estamos indo.

Afastam-se estes últimos, e os outros continuam indo com Jesus. Os discípulos, menos Estevão e Isaque, vão com os apóstolos, que foram mandados ao palácio. No subúrbio de Ofel há uma nova separação, os que foram enviados ao Getsêmani vão rapidamente em companhia de Isaque. Estevão fica com Jesus, e os filhos de Alfeu, Pedro, Tiago e Iscariotes, e, para não ficarem parados na encruzilhada, vão mais devagar, na mesma direção dos que foram para o Getsêmani. Vão indo justamente pela estrada estreita que, na noite da quinta-feira santa, vai ser percorrida por Jesus, com os seus torturadores. Agora que é o meio-dia, ela está deserta. Uma pracinha com uma fonte sombreada por uma figueira, que abre suas folhas tenras sobre o espelho da água parada, encontra-se, poucos passos depois.

374.5

– Lá está Samuel de Anália –diz Tiago de Alfeu, que o deve conhecer bem.

O jovem está para entrar em casa, levando o cordeiro… E levando também outras coisas de comer.

– Ele providencia para a ceia pascal, também para seu parente

–observa Judas de Alfeu.

– Mas agora ele se estabeleceu aqui. Não estava fora? –diz Pedro.

– Sim. Estabeleceu-se aqui. Dizem que está namorando com a filha de Cléofas, o fabricante de sandálias. Ela é endinheirada.

– Ah! E então por que ele diz que Anália o abandonou? –pergunta o Iscariotes–. Isso é mentira!

– O homem se serve da mentira com facilidade. E não sabe que, assim fazendo, se coloca no caminho do mal. Basta um primeiro passo, um passo para não poder livrar-se mais… É um visgo… Um labirinto… É uma armadilha. Uma armadilha. Uma armadilha que lhe caiu em cima… –diz Jesus a Judas de Keriot.

– Que pena! O homem parecia tão bom, no seu passado –diz Tiago de Zebedeu.

– É verdade. Eu até achava que ele iria imitar a esposa, entregando-se todo a Ti, formando assim um casal de esposos angelicais e servos teus. Eu teria jurado! –diz Pedro.

– Meu Simão, não jures nunca sobre o futuro de um homem. É a coisa mais incerta que pode haver. Nenhum dos elementos existentes no momento do juramento pode servir de garantia de que o juramento é seguro. Há delinquentes que se tornam santos, e há justos, que se tornam delinquentes –responde-lhe Jesus.

374.6

Enquanto isso, Samuel, depois de ter entrado em casa, tornou a sair para ir buscar água na fonte. E assim é que ele viu Jesus. Olha agora para Ele com evidente desprezo, lhe faz o que me parece ser certamente um insulto, mas com palavras em hebraico, que eu não entendo.

Iscariotes lança-se para a frente num pulo, agarra-o por um braço, sacudindo-o como se faz com uma árvore, da qual se quer fazer que caiam os frutos maduros:

– É assim que falas ao Mestre, pecador? Vamos, já, de joelhos! Logo! Pede-lhe perdão, ó língua suja como um porco! Vamos! Já! ou eu te arrebento!

É terrível, em sua violência repentina, o belo Judas! O seu rosto se altera amedrontador. Inutilmente Jesus procura acalmá-lo. Mas, enquanto o Judas não vê o blasfemador ajoelhado na terra lamacenta, não diminui a pressão.

– Perdão –diz entre dentes o infeliz, que deve estar sendo torturado pelas tenazes dos dedos do Iscariotes.

Mas ele só disse aquela palavra sem sinceridade, porque a isso estava sendo obrigado. Jesus responde:

– Eu não tenho rancor. Tu, sim, não obstante o que disseste. A palavra é inútil, quando não é acompanhada por um movimento do coração. Tu, em teu coração, estás blasfemando ainda contra Mim. E com dupla culpa. Porque me acusas e me odeias por um motivo que a tua consciência, depois de refletir bem, te diz que não é verdade. E, por que tu, só tu faltaste, e não Anália, nem Eu. Mas de tudo Eu te perdoo. Vai, e trata de tornar-te honesto e agradável a Deus. Deixa-o, Judas.

– Eu vou. Mas eu te odeio! Tu me desencaminhaste Anália, e eu te odeio…

– Consola-te, porém, com Rebeca, filha do fabricante de sandálias. E te consolavas também com isto: desde quando Anália era tua esposa, e estava doente, só pensava em ti…

– Eu estava viúvo… Pensava que já o estava… E procurava uma mulher… Agora, voltei a Rebeca, porque… porque… Anália não me quer –desculpa-se Samuel, que vê que vão sendo descobertas as suas manhas.

Judas Iscariotes termina, dizendo:

– É porque Rebeca é muito rica. Feia, como uma sandália rasgada… e velha como uma sola perdida na estrada, mas rica, oh! rica!…

E se ri, sarcástico, enquanto o outro foge.

– Como é que sabes disso? –pergunta Pedro.

– Oh! Coisa fácil é saber onde há virgens e dinheiro!

– Bem. Vamos pela estradinha, Mestre? Esta praça parece um forno de assar pão. Lá encontraremos sombra e um ar melhor –explica Pedro, que está suado.

374.7

Vão indo, devagar, enquanto esperam que os outros voltem. A estradinha está deserta.

Uma mulher sai, por uma porta, e chorando, vai prostrar-se aos pés de Jesus.

– Que tens?

– Mestre, já te purificaste?

– Sim. Por que perguntas?

– Porque eu queria dizer-te… Mas não podes aproximar-te dele… O médico diz que ele está infectado. Depois da Páscoa, irei chamar o sacerdote… e… Hinon o acolherá. Não digas que eu sou culpada. Eu não sabia de nada. Ele trabalhou em Jope durante muitos meses e voltou assim, dizendo que se havia ferido. Eu fiz uso de bálsamos e de banhos com aromas… mas não valeram nada. Consultei um conhecedor de ervas medicinais e ele me deu pós para o sangue… Separei dele os filhos… separei a cama… porque… eu estava começando a compreender. Ele piorou. Chamei o médico. E ele me disse: “Mulher, tu sabes qual o teu dever e eu o meu. Isto é uma lesão proveniente da luxúria. Afasta-o de ti. Eu o afastarei do povo. E o sacerdote o separará de Israel. Ele devia ter pensado nisso quando estava ofendendo a Deus, a ti e a si mesmo. Agora, que ele expie.” Eu consegui o silêncio dele até o dia depois dos Ázimos. Mas se tu tivesses piedade do pecador e de mim que ainda o amo, e dos filhos inocentes…

– Que queres que Eu te faça? Não achas que quem pecou, é justo que expie?

– Sim, ó Senhor! Mas Tu és a Misericórdia viva!

Toda a fé de que uma mulher é capaz está na voz, no olhar, nos gestos da mulher, que está ajoelhada e com os braços estendidos na direção do Salvador.

– E ele, que tem no coração?

– O aviltamento. Que mais que queres que ele tenha, Senhor?

– Bastaria um movimento sobrenatural de arrependimento, de justiça, para conseguir piedade…

– Justiça?

– Sim. Dizer: “Eu pequei. Minha culpa merece isto e muito mais, mas àqueles a quem ofendi peço piedade.”

– Eu já lhe dei. Tu, que és Deus, dá-lhe. Eu não posso dizer-te:

Entra… Estás vendo que não toco em Ti nem eu…

374.8

Mas, se quiseres, eu o chamo e do terraço eu o faço falar.

– Sim.

A mulher, com a cabeça recolhida para dentro do vão da porta, chama com voz forte:

– Jacó! Jacó! Sobe ao terraço. Mostra-te. Não tenhas medo.

O homem aparece ao parapeito do terraço alguns momentos depois. Um rosto amarelento, inchado, a garganta enfaixada, uma mão enfaixada… a ruína de um homem corrompido… Ele olha com uns olhos cheios d’água, olhos de um doente de doenças ignóbeis. E pergunta:

– Quem quer falar comigo?

– Jacó, aqui está o Salvador…

A mulher não diz mais nada, mas parece querer hipnotizar o doente, transmitindo a ele o seu pensamento…

O homem, ou porque percebe esse pensamento dela, ou porque tenha feito um movimento espontâneo, estende os braços, e diz:

– Oh! Livra-me! Eu creio em Ti! É horrível ter que morrer assim.

– É horrível faltar com o próprio dever. Nesta tu não pensavas? Nem nos filhos?

– Piedade, Senhor… Deles e de mim… Perdão! Perdão!

E se debruça sobre o pequeno muro chorando, com as mãos enfaixadas estendidas e também o braço todo, que fica descoberto pela manga, que recua para cima, manchado já pelas pústulas que estão quase unidas umas às outras, inchado, repulsivo… O homem, na posição em que se colocou, parece um fantoche macabro, um cadáver jogado ali já prestes a entrar em decomposição, causa pena e náuseas ao mesmo tempo.

A mulher está chorando, continuando de joelhos sobre a poeira.

Jesus parece estar esperando uma palavra ainda… Finalmente essa palavra desce, por entre soluços:

– Eu gemo a Ti, na contrição do meu coração! Dá-me pelo menos a promessa de que esses não sofrerão fome… e depois… eu sairei daqui resignado para a expiação. E Tu, salva a minha alma! Pelo menos a alma!

– Sim. Eu te curo. Por causa dos inocentes. Para dar-te um modo de te mostrares justo. Compreendes? lembra-te disto: O Salvador te curou. Deus conforme o modo com que corresponderes a esta graça, te absolverá de tuas culpas. Adeus. A paz esteja contigo, mulher.

E Jesus sai dali, quase correndo, indo ao encontro dos que vêm vindo do Getsêmani. Nem mesmo os gritos do homem, que sente e vê que está ficando curado, o fazem parar, nem os da mulher.

– Dobremos por este beco para não passarmos de novo por lá –diz Jesus, depois de ter-se reunido com os outros.

374.9

Entram por um beco quase intransitável, tão estreito que, duas pessoas, uma ao lado da outra, só passam por ele com dificuldade. E se um burro passa por ele com uma albarda, tem que comprimir-se contra as paredes como se faz com um selo. O lugar é meio escuro porque os telhados quase que se tocam naquela solidão, naquele silêncio e mau cheiro. Eles vão indo em fila, como uns frades, enquanto vão atravessando o beco miserável. Depois, eles se reúnem numa pracinha cheia de rapazotes.

– Por que disseste aquelas palavras àquele homem? Tu nunca dizes… –pergunta Pedro, ansioso.

– Porque aquele homem vai ser um dos meus inimigos. E essa sua culpa futura irá agravar a que já existe.

– E Tu o curaste?! –perguntam todos, estupefatos.

– Sim. Por causa dos pequenos inocentes.

– Hum! Vai voltar a ficar doente…

– Não. Quanto à vida do corpo, depois do espanto e do sofrimento que ele passou, ficará curado. Não ficará mais doente.

– Mas ele irá pecar contra Ti, como dizes. Eu o teria feito morrer.

– Tu és um homem pecador, Simão de Jonas.

– E Tu és bom demais, Jesus de Nazaré –replica Pedro.

Entram por uma rua central, e somem, e não vejo mais nada.

374.10

Nota minha.

Tanto o homem curado como Samuel, eu os reconheço[1]. O primeiro é aquele que, na Paixão, fere com uma pedra a cabeça de Jesus. Mais do que ele, eu reconheço sua mulher, agora doente como naquele tempo, e a casa que tem uma característica porta alta, acima de três degraus. E assim, com a máscara de ódio que o transforma, eu reconheço em Samuel o jovem que mata a mãe com um pontapé, a fim de poder ir ferir o Mestre com um cacete. Por conta minha, colocarei estas notas ao pé da página N… da Paixão.


Notes

  1. je reconnais, car elle les a vus dans un épisode écrit l’année précédente, qu’on trouvera en 604.2.

Notas

  1. os reconheço, porque “vistos” em um episódio escrito no ano precedente, mas que estará em 604.2.