Os Escritos de Maria Valtorta

387. A Galgala.

387. Em Gálgala. O mendigo Ogla

387.1

Je ne sais pas comment est Galgala actuellement. Au moment où Jésus y entre, c’est une ville ordinaire de Palestine, assez peuplée, située sur une colline peu élevée, couverte principalement de vignes et d’oliviers. Mais le soleil y est si fort que les blés aussi peuvent y trouver place, semés au hasard sous les arbres ou entre les rangs de vignes. Et ils mûrissent malgré les feuillages parce qu’ils sont rôtis à souhait par le soleil qui déjà se ressent du voisinage du désert.

Tout n’est que poussière, brouhaha, saleté, confusion de jour de marché. Inévitables comme le destin, les habituels pharisiens et scribes zélés et non convaincus, discutent doctoralement avec de grands gestes dans le meilleur coin de la place et font semblant de ne pas voir Jésus ou de ne pas le connaître.

Jésus va tout droit prendre son repas sur une petite place secondaire, presque à la périphérie, tout ombragée par un enchevêtrement de branches d’arbres de toutes espèces. J’ai l’impression qu’il s’agit d’une partie de la montagne qui fait partie depuis peu de l’agglomération et qui garde encore le souvenir de son état naturel.

387.2

Pendant que Jésus mange du pain et des olives, la première personne à s’approcher de lui est un homme déguenillé. Il demande un peu de pain. Jésus lui passe le sien avec toutes les olives qu’il a en main.

« Et toi, Maître ? Nous n’avons plus d’argent, tu le sais » fait remarquer Pierre. « Nous avons tout laissé à Ananias… »

– Peu importe. Je n’ai pas faim. Mais soif, si… »

Le mendiant dit :

« Là derrière, il y a un puits. Mais pourquoi m’as-tu tout donné ? Tu pouvais garder la moitié de ton pain… Si tu n’éprouves pas de dégoût à le reprendre…

– Mange, mange. Moi, je puis m’en passer. Mais pour que tu ne penses pas que j’éprouve du dégoût, donne-moi de tes mains une seule bouchée et je la mangerai pour être ton ami… »

Le visage triste et sombre de l’homme s’éclaire d’un sourire étonné :

« C’est la première fois, depuis que je suis le pauvre Ogla, que quelqu’un me dit qu’il veut être mon ami ! » et il donne une bouchée de pain à Jésus. Puis il demande : « Qui es-tu ? Comment t’appelles-tu ?

– Je suis Jésus de Nazareth, le Rabbi de Galilée.

– Ah !… J’ai entendu par d’autres parler de toi… Mais… n’es-tu pas le Messie ?…

– Je le suis.

– Et toi, le Messie, tu es si bon avec les mendiants ? Le Tétrarque nous fait battre par ses serviteurs s’il nous voit sur sa route…

– Moi, je suis le Sauveur. Je ne bats pas : j’aime. »

L’homme le regarde fixement. Puis il se met à pleurer doucement.

« Pourquoi ces larmes ?

– Parce que… je voudrais être sauvé…

387.3

Tu n’as plus soif, Seigneur ? Je pourrais te conduire au puits et te parler… »

Jésus comprend que l’homme veut avouer quelque chose, et il se lève en disant :

« Allons.

– Je viens moi aussi ! déclare vivement Pierre.

– Non. Je reviens tout de suite, du reste… Et il faut respecter l’homme qui se repent. »

Il part avec l’homme derrière une maison au-delà de laquelle s’étend la campagne.

« Le puits est là… Bois, puis écoute-moi.

– Non, homme. Déverse d’abord en moi ta peine et ensuite… je boirai. Il se peut même que je trouve pour ma soif une eau plus douce que celle du sol.

– Laquelle, Maître ?

– Ton repentir. Allons sous ces arbres. Ici, les femmes nous observent. Viens. »

Il lui met la main sur l’épaule et le pousse vers un massif d’oliviers.

– Comment sais-tu que je suis coupable et que je me repens ?

– Ah !… Mais parle et n’aie pas peur de moi.

387.4

– Seigneur… Nous étions sept frères d’un même père, mais moi j’étais né d’une femme que mon père avait épousée, une fois veuf. J’étais haï par les six autres. En mourant, notre père nous laissa à tous des parts égales. Mais quand il fut mort, les six autres, en corrompant les juges, m’enlevèrent tout mon bien. Ils nous chassèrent, ma mère et moi, avec des accusations infâmes. Elle mourut de privations quand j’avais seize ans… Dès lors, je n’ai plus eu personne pour m’aimer… »

L’homme pleure d’accablement. Puis il se reprend et poursuit :

« Mes six frères, riches et heureux, connaissaient la prospérité — grâce aussi à mes biens —, alors que, moi, je mourais de faim, car j’étais tombé malade en assistant ma mère épuisée… Mais Dieu les a frappés l’un après l’autre. Je les ai tant maudits, tant haïs, qu’ils ont été victimes du sortilège. Est-ce que je faisais mal ? Certainement. Je le sais, et je le savais. Mais comment aurais-je pu ne pas les haïr et les maudire ? Le dernier, qui était en réalité le troisième par rang d’âge, résistait à toutes les malédictions. Il prospérait même, grâce aux biens des cinq autres. Il avait hérité légitimement des trois plus jeunes, morts non mariés, puis il avait épousé la veuve du premier, décédé sans enfants. Par des prêts et des ruses, il avait frauduleusement soustrait une bonne part de la succession du deuxième à sa veuve et aux orphelins. Quand il me croisait par hasard sur les marchés, où je me rendais comme serviteur d’un riche pour vendre des denrées, il m’insultait et me frappait… Un soir, je l’ai rencontré… J’étais seul, il était seul. Lui était un peu ivre de vin… Et moi, j’étais ivre de souvenirs et de haine… Il y avait dix ans que ma mère était morte… Il m’insulta, en injuriant la morte… Il la traita de “ chienne immonde ” et il m’appela “ fils de la hyène…” Seigneur, s’il n’avait pas touché ma mère… je l’aurais supporté. Mais il l’a insultée… Je l’ai pris au collet. Nous nous sommes battus… Je voulais seulement le frapper… Mais il est tombé à terre… Le sol était couvert d’une herbe glissante, en pente… et, dessous, il y avait un ravin et un torrent… ivre comme il l’était, il a roulé et il est tombé… On le cherche encore depuis toutes ces années… Mais il est enseveli dans les pierres et le sable d’un torrent du Liban. Moi, je ne suis plus retourné chez mon maître, et lui n’est plus revenu à Césarée Panéade. J’ai marché sans paix… Ah ! la malédiction de Caïn ! Peur de vivre… et peur de mourir… Je suis tombé malade… Puis… j’ai entendu parler de toi… Mais j’avais peur… On disait que tu voyais dans le cœur de l’homme. Et les rabbis d’Israël sont si méchants !… Ils ne connaissent pas la pitié… Toi, Rabbi des rabbis, tu étais ma terreur… Et je fuyais devant toi. Pourtant, je voudrais être pardonné… »

Il pleure, affaissé sur le sol…

387.5

Jésus le regarde et murmure :

« Prenons sur moi ces péchés également !… Ecoute, mon fils : je suis la pitié, pas la terreur. C’est pour toi aussi que je suis venu. N’aie pas honte de moi… Je suis le Rédempteur. Tu veux être pardonné ? De quoi ?

– De mon crime. Pourquoi me le demander ? J’ai tué mon frère.

– Tu as dit : “ Je voulais seulement le frapper ”, parce que, à ce moment-là, tu étais offensé et irrité. Mais quand tu haïssais et maudissais, non pas un, mais six frères, tu n’étais pas offensé et irrité. Tu le faisais comme tu respirais, spontanément. La haine et la malédiction, la joie de les voir frappés, c'était ton pain spirituel, n’est-ce pas ?

– Oui, Seigneur. Pendant dix ans, ce fut mon pain.

– Eh bien, en réalité, tu as commencé ton plus grand crime à partir du moment où tu as haï et maudit. Tu es six fois homicide de tes frères.

– Mais, Seigneur, ils m’avaient ruiné et détesté… Et ma mère était morte de faim…

– Tu veux dire que tu avais raison de te venger ?

– Oui. C’est ce que je pense.

– Tu as tort. Il y avait Dieu pour punir. Toi, tu devais aimer. Et Dieu t’aurait béni sur la terre et au Ciel.

– Il ne me bénira donc jamais ?

– Le repentir ramène la bénédiction. Mais que de douleurs, que d’angoisses tu as rencontrées ! Par ta haine tu t’en es attiré beaucoup plus que ne l’ont fait tes frères !…

– C’est vrai ! C’est vrai ! Une horreur qui dure depuis vingt-six ans. Ah, pardonne-moi, au nom de Dieu. Tu vois que j’éprouve la douleur de ma faute ! Je ne demande rien pour ma vie. Je suis mendiant et malade. Je veux rester tel, souffrir, expier. Mais donne-moi la paix de Dieu ! J’ai fait des sacrifices au Temple en souffrant de la faim, pour accumuler la somme nécessaire pour l’holocauste. Mais je ne pouvais parler de mon crime, et je ne sais pas si mon sacrifice a été accepté.

– Nullement. Même si chaque jour tu en avais consommé un, à quoi aurait-il servi si tu mentais en l’offrant ? Un rite qui n’est pas précédé du sincère aveu de la faute est superstitieux et inutile. C’est une faute ajoutée à une faute, et donc encore plus qu’inutile : c’est une offrande sacrilège. Qu’avouais-tu au prêtre ?

– Je disais : “ J’ai péché par ignorance en faisant des choses interdites par le Seigneur et je veux expier. ” Je pensais : “ Je sais en quoi j’ai péché, et Dieu le sait. Mais je ne peux le dire clairement à l’homme. Dieu, qui voit tout, sait que je pense à mon péché. ”

– Restrictions mentales, échappatoires indignes ! Le Très-Haut les hait. Quand on pèche, on expie. Ne fais plus cela.

– Non, Seigneur. Et serai-je pardonné ? Ou dois-je aller tout avouer ? Payer de ma vie la vie que j’ai prise ? Il me suffit de mourir avec le pardon de Dieu.

– Vis pour expier. Tu ne pourrais pas rendre son mari à la veuve et leur père aux enfants… Avant de tuer, avant de laisser la haine s’emparer de nous, il faudrait réfléchir ! Mais lève-toi et marche sur ton nouveau chemin. Sur ta route, tu trouveras certains de mes disciples. Les monts de Judée, si tu vas de Tecua à Bethléem, et au-delà vers Hébron, sont certainement parcourus par eux. Dis-leur que Jésus t’envoie et préviens-les qu’avant la Pentecôte, il remontera vers Jérusalem en passant par Beth-Çur et Béther. Demande Elie, Joseph, Lévi, Mathias, Jean, Benjamin, Daniel, Isaac. Te rappelleras-tu ces noms ? Adresse-toi à eux particulièrement. Maintenant allons…

– Tu ne bois pas ?

– J’ai bu tes larmes. Une âme qui revient à Dieu ! Il n’y a rien de plus réconfortant pour moi.

– Je suis pardonné, alors ? Tu dis : “ Qui revient à Dieu ”…

– Oui. Tu es pardonné. Et ne hais jamais plus. »

L’homme, qui s’était redressé, s’incline de nouveau et il baise les pieds de Jésus.

387.6

De retour auprès des apôtres, ils les trouvent en grande discussion avec des scribes.

« Voici le Maître. Il peut vous répondre et vous dire, lui, que vous êtes pécheurs.

– Que se passe-t-il ? demande Jésus, dont la salutation déférente reste sans réponse.

– Maître, ils nous vexent avec leurs questions et leurs moqueries…

– Supporter les tourments, c’est faire œuvre de miséricorde.

– Mais c’est toi qu’ils offensent ! Ils font de toi un objet de mépris… et les gens hésitent. Tu vois ? Nous avions réussi à rassembler quelques personnes… Maintenant qui reste-t-il ? Deux ou trois femmes…

– Oh, non ! Vous avez aussi un homme, un homme crasseux ! C’est encore trop pour vous ! Seulement, Maître, n’as-tu pas l’impression de te contaminer, toi qui dis toujours que les saletés te dégoûtent ? raille un jeune scribe en montrant le mendiant qui se tient à côté de Jésus.

– Il n’est pas sale. Il n’a pas la saleté qui me répugne. Lui, c'est “ le pauvre ”. Le pauvre ne me rebute pas. Sa misère doit seulement ouvrir l’âme à des sentiments de pitié fraternelle. J’éprouve de la répulsion devant les misères morales, des cœurs empuantis, des âmes en lambeaux, des esprits couverts de plaies.

– Et tu sais si lui ne l’est pas ?

– Je sais qu’il croit et espère en Dieu et en sa miséricorde, maintenant qu’il l’a connue.

– Connue ? Où habite-t-elle ? Dis-le-nous, pour que nous puissions, nous aussi, y aller et voir son visage. Ah ! le Dieu terrible, que Moïse n’osait pas regarder, doit avoir une bien terrible face malgré sa miséricorde, même si sa rigueur s’est adoucie après tant de siècles ! » réplique le jeune scribe.

Et il part d’un grand rire, qui est plus négateur qu’un blasphème.

« Moi qui te parle, je suis la Miséricorde de Dieu ! » s’écrie Jésus.

Il s’est dressé, et fulgurante est la puissance de son regard et de son geste. Je ne sais pas comment l’autre n’a pas peur…

Cependant, même s’il ne fuit pas, il n’ose plus continuer ses sarcasmes et se tait. Mais un autre le remplace :

« Ah ! que de paroles inutiles ! Nous voudrions seulement pouvoir croire. Nous ne demanderions pas mieux. Mais, pour croire, il faut avoir des preuves.

387.7

Maître, sais-tu ce qu’est Galgala pour nous ?

– Me prends-tu pour un ignare ? » réplique Jésus.

Et sur le ton de la psalmodie, lent, un peu traînant, il commence[1] :

« “ Josué leva le camp de bon matin, et partit de Shittim avec tous les Israélites. Ils allèrent jusqu’au Jourdain. Au bout de trois jours, les hérauts parcoururent le camp en criant : ‘ Quand vous verrez l’Arche de l’Alliance du Seigneur votre Dieu, portée par les prêtres de la race de Lévi, partez vous aussi et suivez-la. Qu’il y ait entre vous et l’Arche un espace de deux mille coudées, afin que vous puissiez voir de loin et savoir quel chemin prendre, car vous n’y êtes jamais passés… ’ ”

– Assez ! Assez ! Tu connais la leçon. Eh bien, pour croire, nous voudrions obtenir de toi un pareil prodige. Au Temple, à la Pâque, on nous a rebattu les oreilles de la nouvelle apportée par un passeur, selon laquelle tu as arrêté le fleuve en crue[2]. Donc, si tu as tant fait pour un individu quelconque, pour nous, qui valons tellement plus qu’un passeur, fais le miracle de descendre dans le Jourdain avec tes disciples et de le passer à pied sec comme Moïse à la Mer Rouge et Josué à Galgala. Allons ! Les sortilèges ne servent que pour les ignorants. Mais nous, nous ne serons pas séduits par ta nécromancie, bien que toi, tout le monde le sait, tu connaisses les secrets de l’Egypte et les formules magiques.

– Je n’en ai pas besoin.

– Descendons au fleuve et nous croirons en toi.

– Il est écrit[3] : “ Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu ” !

– Tu n’es pas Dieu ! Tu es un pauvre fou. Tu es un homme qui soulève les foules ignorantes. Avec elles, c’est facile, car tu as Belzébuth avec toi. Mais avec nous, qui sommes pourvus des insignes d’exorcistes, tu es moins que rien, lance un scribe sur un ton agressif.

– Ne l’offense pas ! Prie-le de nous satisfaire. En le traitant comme tu le fais, il s’avilit et perd sa puissance. Allons, Rabbi de Nazareth ! Donne-nous une preuve et nous t’adorerons » dit un vieux scribe, rusé comme un serpent, dont les flatteries tortueuses révèlent plus d’hostilité que la férocité déclarée des autres.

Jésus le regarde. Puis il se tourne vers le sud-ouest et ouvre les bras en les tendant en avant. Il dit :

« Là-bas se trouve le désert de Juda et l’Esprit du Mal m’y a demandé de tenter le Seigneur mon Dieu. J’ai répondu : “ Arrière, Satan ! Il est écrit que Dieu doit être adoré, et non tenté. Et il faut pour le suivre dépasser la chair et le sang.” C’est ce que je vous réponds à vous aussi.

– C'est à nous que tu donnes le nom de Satan ? A nous ? Ah ! Maudit ! »

Plus semblables à des voyous qu’à des docteurs de la Loi, ils ramassent alors des pierres éparses sur le sol pour le frapper, et crient :

« Va-t’en ! Va-t’en ! Maudit sois-tu éternellement ! »

Jésus les dévisage, sans peur. Il paralyse leur geste sacrilège, ramasse son manteau et dit :

« Allons ! Homme, marche devant moi. »

Puis il revient vers le puits, vers l’oliveraie de la confession, et y pénètre… Accablé, il baisse la tête tandis que deux larmes qu’il ne peut retenir roulent de ses paupières sur son visage pâle.

387.8

Ils arrivent à une route. Jésus s’arrête et dit au mendiant :

« Je ne peux te donner de l’argent : je n’en ai pas. Je te bénis. Adieu. Fais ce que je t’ai dit. »

Ils se séparent…

Les apôtres sont affligés. Ils se taisent. Ils se regardent par dessous…

Jésus rompt le silence en reprenant le ton du psaume interrompu par le scribe :

« “ Et le Seigneur dit à Josué : ‘ Désigne douze hommes, un par tribu, et fais leur prendre au milieu du lit du Jourdain, à l’endroit où se sont posés les pieds des prêtres, douze pierres très dures que vous érigerez à l’endroit des campements, là où vous planterez les tentes cette nuit. ’ Josué appela les douze hommes choisis parmi les fils d’Israël, un par tribu, et leur ordonna : ‘ Passez devant l’Arche du Seigneur votre Dieu au milieu du Jourdain et que chacun de vous prenne sur son épaule une pierre, selon le nombre des fils d’Israël, pour en faire un monument au milieu de vous. Et quand, à l’avenir, vos fils vous demanderont : Que signifient ces pierres ?, vous leur répondrez : Les eaux du Jourdain disparurent devant l’Arche de l’Alliance du Seigneur lorsqu’elle les a traversées, et ces pierres furent placées comme mémorial éternel des fils d’Israël ’ ”. »

Jésus relève la tête, qu’il tenait baissée. Il tourne les yeux vers les douze qui le regardent et dit sur un autre ton, avec sa voix des moments de plus grande tristesse :

« L’Arche est entrée dans le fleuve. Et ce ne furent pas les eaux, mais les Cieux qui s’ouvrirent[4] par respect pour le Verbe qui s’y tenait pour les sanctifier, les rendre plus saintes qu’elles ne le furent grâce à l’Arche arrêtée dans le lit du fleuve. Et le Verbe s’est choisi douze pierres, des pierres très dures, car elles doivent subsister jusqu’à la fin du monde. Elles serviront de fondations au Temple nouveau et à la Jérusalem éternelle. Douze : souvenez-vous-en. C’est le nombre voulu. Puis il en a choisi douze autres pour un second témoignage : les premiers disciples bergers, Abel le lépreux et Samuel l’estropié, les premiers guéris… et reconnaissants… Une autre raison de la dureté de ces pierres, c’est qu’elles devront résister aux coups d’Israël qui hait Dieu !… Qui hait Dieu !… »

Quelle voix déchirée, affaiblie, presque blanche a Jésus pleurant sur la rigidité d’Israël… Il reprend :

« Dans le fleuve, les siècles et l’homme ont éparpillé les pierres du mémorial… Sur la terre, la haine éparpillera mes douze apôtres. Sur les rives du fleuve, les siècles et les hommes ont détruit l’autel du souvenir… Les premières et les secondes pierres, qui ont servi à tous les usages à cause de la haine des démons — qui ne sont pas seulement en enfer mais aussi dans les hommes —, ne sont plus reconnaissables. Certaines ont même été utilisées pour tuer. Et qui m’assure qu’il n’y avait pas, dans les pavés lancés contre moi, quelque éclat des pierres très dures choisies par Josué ? Très dures ! Ennemies ! Oui, très dures ! Même parmi mes disciples, il y en aura qui, une fois séparés, serviront de trottoir aux démons qui marchent sur moi… et se feront cailloux pour me frapper ; ils ne seront plus les pierres choisies… mais les satans… Ah ! Jacques, mon frère ! Israël est bien rude envers son Seigneur ! »

Et, chose jamais vue, Jésus, accablé par je ne sais quel découragement qui le domine, se penche sur l’épaule de Jacques, fils d’Alphée, et l’embrasse en pleurant…

387.1

381.1 Não sei como Gálgala estará agora. No momento em que Jesus nela vai entrar, é como uma das cidades comuns da Palestina, mas muito populosa e situada sobre uma colina de pouca altura, coberta quase toda de vinhedos e olivais. O calor do sol é tão forte aí, que os próprios cereais só podem ter a sua vez quando tiverem sido semeados aos lances, por baixo das árvores ou por baixo das fileiras das plantas. E eles amadurecem, apesar das copas frondosas, porque elas já estão bem torradas pelo Sol, o que também já nos lembra que a presença do deserto está perto.

Poeira, vozearia, sujeira, é a confusão de dia de feira. E, inexoráveis como o destino estão os zeladores de costume e os nunca convictos fariseus e escribas, que estão discutindo e fazendo largos gestos, querendo assim passar por muito sábios. Eles estão no melhor canto da praça e fingindo não terem visto Jesus que passa, ou não o conhecerem.

Jesus continua indo para a frente, a fim de ir tomar uma refeição em alguma pequena praça de segunda classe, já na periferia da cidade, que está toda ensombreada pelo entrelaçamento dos ramos de árvores de várias espécies. Tenho a impressão de que seja aqui uma parte do morro que, há pouco tempo teria sido incluída dentro dos limites da cidade, e que por isso conserva ainda aquela lembrança do seu estado nativo.

387.2

O primeiro a aproximar-se de Jesus, que está comendo pão com azeitonas, é um pobre homem andrajoso. Ele lhe pede um pouco de pão. E Jesus lhe dá o seu, junto com todas as azeitonas que tem na mão.

– E Tu? Estamos sem dinheiro, e Tu sabes disso –observa Pedro–. Deixamos tudo com Ananias…

– Não importa. Eu não estou com fome. Com sede, sim…

O mendigo diz:

– Aqui atrás há um poço. Mas, porque me deste o pão todo? Podias ter-me dado a metade dele… Se não tiveres nojo de recebê-lo de volta…

– Come, come. Eu posso ficar sem ele. Mas, para que não fiques pensando que Eu tenha nojo de ti, dá-me com as tuas mãos, somente um pedaço, e Eu o comerei para ser teu amigo…

O homem, com um rosto triste e sombrio, procura mostrar um sorriso mais pasmado, e diz:

– Oh! é esta a primeira vez, desde que eu me tornei o pobre Ogla, que alguém me diz querer ser meu amigo!

E dá o pedaço de pão a Jesus. E lhe pergunta:

– Quem és Tu? Como te chamas?

– Sou Jesus de Nazaré, o Rabi da Galileia.

– Ah! Já ouvi outros falarem de Ti… Mas… não és Tu o Messias?

– Eu o sou.

– E Tu, Messias, és tão bom assim com os mendigos? O Tetrarca faz que seus servos batam em nós, se nos vir andando pelo caminho…

– Eu sou o Salvador. Não bato, mas amo.

O homem olha para Ele com um olhar parado. Depois começa a chorar.

– Por que estás chorando?

387.3

– Porque eu quereria ser salvo… Não estás mais com sede, Senhor? Eu te levaria ao poço, e lá te falaria…

Jesus percebe que o homem lhe quer confidenciar alguma coisa, e se levanta, dizendo:

– Vamos.

– Eu também vou! –deixa escapar Pedro.

– Não. Eu volto logo, por outro lado… É preciso que se tenha amor a quem se arrepende.

Vai com o homem para trás de uma casa, depois da qual se estende a campina.

– Ali está o poço… Bebe, e depois me escuta.

– Não, homem. Desabafa-te antes comigo da tua ansiedade, e depois… Eu beberei. E talvez ficarei tendo uma fonte até mais doce do que a da água da terra, para matar a minha sede.

– Que fonte é, Mestre?

– O teu arrependimento. Vamos lá para debaixo daquelas árvores. Aqui as mulheres nos ficam observando. Vem –e lhe põe a mão sobre o ombro, e o faz andar para a frente, para debaixo de umas viçosas oliveiras.

– Como sabes que eu sou culpado e que estou arrependido?

– Oh! Podes falar. E não fiques com medo de Mim.

387.4

– Senhor, nós éramos sete irmãos, filhos de um mesmo pai, mas eu tinha nascido da mulher que meu pai havia desposado, quando ele ficou viúvo. E eu era odiado pelos outros seis. Meu pai, ao morrer, fez a partilha dos bens entre todos, com uma medida igual. Mas, depois que ele morreu, os seis corromperam os juízes, tiraram-me todos os bens, e me expulsaram, a mim e à minha mãe, fazendo acusações infames contra nós. Minha mãe morreu quando eu estava com dezesseis anos… e morreu de tanto sofrer… E, desde aquele tempo, não tive mais ninguém que me amasse… –e chora com muito sentimento.

Depois, ele se controla, e continua:

– Os seis, ricos e felizes, prosperavam com o que era meu também, e eu ia morrendo de fome porque havia ficado doente, ao ter que dar assistência a minha mãe consumida… Mas Deus os feriu um por um. Eu os amaldiçoei tanto, e tanto os odiei, que as minhas pragas caíram sobre eles… Estava eu fazendo mal? Com certeza. Eu sei disso. E o estava sabendo. Mas, como poderia eu deixar de odiá-los e de amaldiçoá-los? O último deles, que na realidade era o terceiro nascido, resistia a todas as maldições, e até vivia na prosperidade, com os bens dos outros cinco, e dos quais ele se havia apropriado legitimamente para os três menores, que morreram sem mulher, pois a mulher do primogênito morreu sem deixar filhos, mas fraudulentamente quanto ao segundo, a cuja mulher e aos filhos ele havia, por meio de enganos e empréstimos, tomado grande parte do que era do pai. E, quando ele, por acaso, se encontrava comigo em alguma das feiras a que eu ia como servo de um homem rico, para vender alguma mercadoria, ele me insultava e me dava bordoadas… Certa tarde eu me encontrei com ele… Ele estava sozinho. Estava sozinho e um pouco embriagado pelo vinho. E eu já estava embriagado por recordações e pelo ódio. Fazia dez anos que minha mãe havia morrido. E ele me insultou, ao insultar a falecida… Ele a chamou de “cadela imunda”, e me chamou de “filho da hiena…” Senhor, se ele não tivesse tocado em minha mãe… eu o teria tolerado. Mas ele a insultou… Eu o peguei pelo pescoço. E lutamos. Eu queria somente dar-lhe uma surra… Mas ele escorregou no chão, e o chão estava coberto de uma erva escorregadia, e em declive… Abaixo daquele ponto havia um despenhadeiro e uma torrente.. E ele rolou, embriagado como estava, e caiu lá embaixo. E, depois de tantos anos, ainda o procuram…. Mas ele ficou certamente sepultado por entre as grandes pedras e as areias de alguma das torrentes que vêm do Líbano. Ele não voltou mais a Cesareia de Panéades. E eu saí de onde estava já sem paz… Ah! A maldição de Caim! Medo de viver… e medo de morrer… Diziam que Tu vias por dentro o coração do homem. Mas, são tão maus os rabinos de Israel!… Não sabem o que é ter piedade. Tu, que és o Rabi dos rabis, eras o meu terror… E, ao ver-me diante de Ti, eu procurava fugir. Contudo, eu gostaria de ser perdoado…

E chora agachado no chão…

387.5

Jesus olha para ele, e murmura:

– Vamos pôr sobre Mim também estes pecados!… Meu filho! Escuta: Eu sou a Piedade, não o terror. Também por ti é que Eu vim. Não te envergonhes por causa de Mim… Eu sou o Redentor. Queres ser perdoado. De quê?

– Do meu delito. Queres saber qual? Matei o meu irmão.

– Tu disseste: “Eu queria somente dar-lhe uma surra,” porque naquele momento estavas ofendido e irado. Mas, quando tinhas ódio e amaldiçoavas não a um, mas aos seis irmãos, não estavas sendo ofendido, nem irado. Tu o fazias como quem respira. Era uma coisa espontânea. o ódio e a maldição, e a alegria por vê-los castigados era o teu pão espiritual, não é verdade?

– Sim, Senhor. Durante dez anos, esse foi o meu pão.

– Pois bem, na realidade, o maior delito tu o começaste, desde o momento em que odiaste e amaldiçoaste. És homicida de teus irmãos seis vezes.

– Mas, Senhor, eles me haviam arruinado e odiado… E minha mãe morreu de fome…

– Queres dizer que tinhas razão, ao tirares vingança.

– Sim. Quero dizer isso.

– Não tens razão. Deus é que devia punir. Tu devias amar. E Deus te teria abençoado na Terra e no Céu.

– E, então? Ele não me abençoará nunca mais?

– O arrependimento traz consigo de volta a bênção. Mas, que dor, que aflição procuraste para ti mesmo. Muito mais do que as que te davam os teus irmãos foram as que deste a ti mesmo com o teu ódio!

– É verdade! É verdade! É um horror que já vem durando vinte e seis anos. Oh! Perdoa-me em nome de Deus. Tu estás vendo como eu sinto em mim a dor pela culpa! Eu nada peço para a minha vida. Eu sou mendigo e doente. Mas assim eu quero ficar, para sofrer e expiar. Dá-me, pois, a paz de Deus! Tenho feito sacrifícios no templo, sofrendo até fome, para ajuntar algum dinheiro para o holocausto. Mas eu não podia falar em meu delito, e não sei se terá sido aceito o sacrifício.

– Foi nulo. Ainda que cada dia tivesses oferecido um, que te adiantaria isso, se o imolavas com mentira? Rito supersticioso e inútil é o que não é precedido por uma sincera confissão da culpa. Uma culpa se ajuntava a outra e, por isso era mais do que inútil. Era uma oferta sacrílega. Que dizias tu ao sacerdote?

– Eu dizia: “Pequei por ignorância, fazendo coisas proibidas pelo Senhor, e quero fazer expiação por elas. Eu pensava: Eu sei em que foi que eu pequei, e Deus também o sabe. Mas a um homem eu não posso falar com clareza. Deus, que tudo vê, sabe que eu estou pensando é no meu pecado.”

– Estas são restrições mentais, umas escapatórias indignas. O Altíssimo odeia tais coisas. Quando se peca, procura-se fazer expiação. Não faças mais assim.

– Não, Senhor. E estarei perdoado? Ou deverei ir confessar todas as coisas uma por uma? Ou pagar com a vida a vida que eu tirei? A mim me basta morrer com o perdão de Deus.

– Estás vivo para expiar. Não poderias dar de novo o marido à viúva, nem o pai aos filhos… Antes de matar, antes de deixar que o ódio se torne dono de nós, teria sido preciso pensar! Mas, levanta-te, e caminha pelo novo caminho. Ao ires andando, encontrarás os meus discípulos. Os montes da Judeia, se fores de Tecué até Belém, certamente estão sendo percorridos por eles. Dize-lhes que Jesus te mandou, e diz que, antes de Pentecostes, Ele subirá de novo para Jerusalém, passando por Betsur e Beter. Procura Elias, José, Levi, Matias, João, Benjamim, Daniel, Isaque. Será que te lembrarás destes nomes? Dirige-te a eles em particular. E agora vamos.

– E Tu, não bebes?

– Eu bebi o teu pranto. Uma alma que volta para Deus! Nada existe de mais remunerador para Mim.

– Então, eu estou perdoado? Pois Tu disseste “Volta para Deus…”

– Sim. Estás perdoado. E não odeies mais.

O homem se inclina de novo, pois ele se havia posto de pé, e beija os pés de Jesus.

387.6

Voltam aos apóstolos, e os encontram discutindo com os escribas.

– Aí está o Mestre. Ele pode responder, e dizer que vós sois uns pecadores.

– Que há? –pergunta Jesus, cuja saudação afetuosa não teve resposta.

– Mestre, eles nos enchem de perguntas e de zombarias.

– Suportar os maus tratos é obra de misericórdia.

– Mas eles te ofendem. Fazem de Ti objeto de escárnio… e nós ficamos sem saber o que fazer. Estás vendo? Tínhamos conseguido reunir muitas pessoas… E agora, quantas ficaram? Duas ou três mulheres.

– Oh! Não! Tendes também um homem, um homem nojento! E para vós ele já é demais. Mas, ó Mestre, não te parece que te estás contaminando demais, Tu, que vives dizendo que as coisas impuras te causam asco? –diz-lhe zombeteiramente um jovem escriba, mostrando o mendigo, que está ao lado de Jesus.

– Isto não é impureza. Não é esta a impureza que me repugna. Este é “o pobre.” O pobre não causa nojo. Sua miséria até serve para abrir as almas a sentimentos de piedade fraterna. Eu tenho nojo é das misérias morais, dos corações fedorentos, das almas reduzidas a farrapos, dos espíritos feridos.

– E sabes se este não é um deles?

– Sei que ele crê e espera em Deus e em sua misericórdia, agora que ele a conheceu.

– Ele a conheceu? Onde ela mora? Dize-o, a fim de que nós também vamos até lá para vermos o rosto dela. Ah! Ah! O Deus terrível, para o qual Moisés nem ousava olhar, deve ter uma bem terrível face, mesmo quando usa de misericórdia, a não ser que, depois de tantos séculos, o seu rigor se tiver abrandado! –replica o jovem escriba, e se ri, com um riso mais hostil do que uma blasfêmia.

– Eu, que te estou falando, sou a misericórdia de Deus! –grita Jesus, que se ergueu, irradiando poder em seus olhos e gestos.

Não sei como é que o outro não sente medo… Mas se ele não chega a fugir dali, também já não sabe mais dizer sarcasmos, e fica calado, enquanto um outro está vindo para substituí-lo, dizendo:

– Oh! Quantas palavras inúteis. Nós quereríamos somente poder crer. Não pediríamos mais nada. Mas para crer precisamos ter provas.

387.7

Mestre, sabes Tu o que é Gálgala para nós?

– E crês que Eu sou algum tolo? –diz Jesus.

E, tomando o tom de um salmo, lentamente e um pouco arrastado, começa assim[1]:

– “E Josué, tendo-se levantado antes do clarear do dia, levantou o acampamento. Partiram de Setim ele e todos os filhos de Israel e chegaram ao Jordão, onde ficaram três dias, no fim dos quais os arautos percorreram o acampamento, gritando: ‘Quando virdes a Arca da Aliança do Senhor vosso Deus, levada pelos sacerdotes da estirpe de Levi, parti vós também, e acompanhai-os, mas entre vós e a Arca haja um espaço de dois mil côvados, a fim de que possais ver de longe e enxergar o caminho pelo qual deveis caminhar, por não terdes nunca passado por ali e’…”

– Basta, basta! A lição Tu sabes. Agora, pois, quereríamos de Ti, para podermos crer, um milagre igual. No Templo, durante a Páscoa, ficamos aturdidos pela notícia levada por um barqueiro de que Tu havias feito parar um rio na cheia[2]. Agora, então, se por um homem qualquer fizeste aquilo, para nós que somos muito mais do que um homem, faze então aquele milagre de descer até o rio Jordão com os teus e atravessá-lo a pés enxutos, como Moisés no Mar Vermelho e Josué em Gálgala. Vamos! Os sortilégios só impressionam aos ignorantes, mas nós não seremos seduzidos pela tua necromancia, ainda que Tu, como é sabido, conheças os segredos do Egito e as fórmulas mágicas.

– Eu não preciso disso.

– Vamos descer até o rio, e creremos em Ti.

– Está escrito[3]: “Não tentarás ao Senhor teu Deus!”

– Tu não és Deus. És um pobre louco. És alguém que subverte as turbas ignorantes. Com elas é fácil, pois Belzebu está contigo. Mas conosco, dotados que somos dos poderes de exorcizar, Tu és menos do que nada –arrota orgulhoso, um escriba.

– Não o ofendas. Pede-lhe que faça o que desejamos. Assim como estás fazendo, Ele se intimida, e perde o poder. Eia, vamos, Rabi de Nazaré! Dá-nos uma prova, e nós te adoraremos –diz fingidamente um velho escriba, e assim, com sua falsa brandura, ele investe contra Jesus mais do que os outros, com sua visível ferocidade.

Jesus olha para ele. Depois vira-se para o sudoeste, e abre os braços, estendendo-os para a frente. E diz:

– Lá está o deserto de Judá, e lá me foi dito pelo Espírito do Mal que tentasse ao Senhor meu Deus. E Eu respondi: “Vai-te embora, Satanás. Está escrito que só a Deus se adora, e que a Deus não se tenta. E que se lhe deve obediência, mais do que à carne e ao sangue.” A mesma coisa Eu digo a vós.

– A nós Tu dás o nome de Satanás? A nós? Ah! Maldito!

E mais parecidos com uns molecões do que com doutores da Lei, eles apanham no chão algumas pedras para alvejá-lo com elas, e gritam:

– Vai-te embora! Vai-te embora! Que Tu sejas maldito para sempre!

Jesus olha para eles sem medo. Paralisa-os em seu gesto sacrílego, recolhe o manto, e diz:

– Vamos! Homem, vai à minha frente.

E volta rumo ao poço, perto do olival da confissão, e vai penetrando por ele adentro… Inclina a cabeça, agacha-se, e duas lágrimas incontidas brotam dos seus cílios, e escorrem pelo rosto pálido.

387.8

Chegam a uma estrada. Jesus para e diz ao mendigo:

– Dar-te dinheiro, Eu não posso. Eu não tenho. Eu te abençoo. Adeus. Faze o que Eu te disse.

Os dois se separam…

Os apóstolos estão aflitos. Não falam. Olham-se de soslaio uns aos outros…

Jesus rompe o silêncio, e começa de novo o tom do salmo, que foi interrompido pelo escriba:

– “E o Senhor disse a Josué: ‘Pega doze homens, um de cada tribo, e faze que eles apanhem no leito do Jordão, onde ficaram parados os pés dos sacerdotes, doze pedras bem duras, que colocareis a prumo no lugar dos acampamentos, onde armareis vossas tendas esta noite.’ E Josué, tendo chamado a si os doze escolhidos entre os filhos de Israel, tirando um de cada tribo, lhe disse: ‘Ide à frente da Arca do Senhor vosso Deus, até o meio do Jordão, e de lá trazei em vossas costas cada um uma pedra, segundo o número dos filhos de Israel, para fazerdes com elas um monumento entre vós. E, quando no futuro os vossos filhos vos perguntarem: que significam estas pedras? vós lhes respondereis: As águas do Jordão desapareceram diante da Arca da Aliança do Senhor, que as ia atravessando, e estas pedras foram postas como um monumento eterno dos filhos de Israel’.”

Jesus levanta a cabeça, que Ele conservava inclinada. Gira os olhos sobre os doze, que estão olhando, para Ele. E lhes diz, com uma outra voz, a voz dos seus momentos de maior tristeza:

– E a Arca ficou no rio. E não foram as águas, mas os Céus é que se abriram[4] em sinal de respeito para com o Verbo, que nelas estava para santificá-las mais, se santas já não fossem por causa da Arca que estava parada no leito do rio. E o Verbo escolheu para si doze pedras. Muito duras. Porque elas terão que durar até o fim do mundo. E porque elas haverão de ser o fundamento do Templo novo e da Jerusalém eterna. Doze. Lembrai-vos disso. Este há de ser o número. E depois outras doze, as escolhidas para o segundo testemunho, os primeiros discípulos pastores, juntos com Abel, o leproso, e com Samuel, o aleijado e os primeiros curados… Duríssimas também, porque terão que resistir aos golpes de Israel, que odeia a Deus!… Que odeia a Deus!…

Com uma voz cheia de mágoa, debilitada, quase afônica, está Jesus, enquanto chora por causa da dureza de Israel.

E Ele continua:

– No rio, os séculos e o homem espalharam as pedras-monumento… As primeiras e as segundas pedras serviram para todos os usos, e para fazer raiva aos demônios, que não estão somente no inferno, mas também dentro dos homens, e não podem mais ser reconhecidas. Algumas delas serviram até para matar. E quem é que me diz que as pedras jogadas contra Mim não são fragmentos das pedras duríssimas separadas por Josué? Duríssimas! Inimigas! Mas duríssimas! Também entre os meus haverá os dispersos, que servirão de calçada para os demônios que pisam sobre mim… e se tornarão pedras para atingir-me… e não serão mais as pedras escolhidas… mas Satanás… Oh! Tiago, meu irmão. Duríssimo é Israel para com o Senhor!

E, coisa nunca vista, Jesus, oprimido por não sei qual desconforto, inclina-se sobre o ombro do Tiago, e o abraça chorando…


Notes

  1. il commence à réciter un passage de Jos 3, 1-4. Les citations et allusions successives comprennent Jos 3-4.
  2. tu as arrêté le fleuve en crue, en 361.11/12.
  3. Il est écrit en Dt 6, 16.
  4. les Cieux qui s’ouvrirent est une allusion à son baptême. Les douze pierres sont les apôtres (notes de Maria Valtorta sur une copie dactylographiée).

Notas

  1. começa assim, recitando quanto se lê em Josué 3,1-4. Citações e acenos sucessivos compreendem Josué 3-4.
  2. parar um rio na cheia, em 361.11/12.
  3. Está escrito, em Deuteronômio 6,16.
  4. os Céus é que se abriram: Refere ao seu Batismo; doze pedras: Os Apóstolos. São duas anotações de MV em uma cópia datilografada.