Os Escritos de Maria Valtorta

391. Guérison du lépreux Elisée d’Engaddi.

391. Cura do leproso Eliseu de Engadi.

391.1

Ils doivent avoir anticipé leur départ — peut-être sur le conseil des habitants d’Engaddi —, car il fait encore bien nuit et une lune presque pleine éclaire la ville d’une lumière très vive. Les ruelles sont des rubans d’argent au milieu des cubes des maisons et des murailles des jardins, dont la chaux semble s’être changée en marbre de sculpteur par l’effet magique des rayons lunaires. Enveloppés dans cette luminescence, les palmiers et les autres arbres prennent un aspect fantastique. Les sources et les ruisseaux forment de petites cascades parées de diamants. Dans les frondaisons, les rossignols égrènent des chapelets de notes prodigieuses, unissant leurs chants à celui des eaux qui, de nuit, paraît toujours plus net.

La ville est endormie, mais quelques personnes accompagnent le Maître. Ce sont les hommes des maisons où logeaient Jésus et les apôtres, et plusieurs autres habitants qui se sont unis à eux. Le chef de la synagogue marche à côté de lui. Ah ! il ne veut pas renoncer à l’escorter avant d’entrer en pleine campagne, même quand Jésus l’en prie !

Ils se dirigent vers la route qui mène à Massada, non pas la route basse qui longe la Mer Morte et dont j’entends dire qu’elle est malsaine et dangereuse à parcourir de nuit, mais celle de l’intérieur, taillée dans la côte, presque au sommet des collines qui bordent le lac.

Au clair de lune, la région est une splendeur ! On croirait parcourir un pays de rêve. Puis l’oasis, la véritable oasis, cesse et les palmiers se font rares. C’est la montagne proprement dite, avec ses arbres de haute futaie, ses prés, ses flancs creusés de cavernes comme presque toutes les montagnes de Palestine. Mais ici, je dirais qu’elles sont en plus grand nombre, et leurs ouvertures sont étranges, en longueur ou en largeur, les unes droites, d’autres de biais, certaines rondes à mi-côte, d’autres qui sont une simple fissure ; elles prennent des aspects effrayants à la lumière de la lune.

391.2

« Abraham, la route passe plus bas. Pourquoi continues-tu à monter ? Tu allonges la route en prenant ce sentier impraticable ! lui reproche un habitant d’Engaddi.

– Parce que je dois montrer quelque chose au Messie et lui demander une autre faveur, en plus des grands bienfaits qu’il a accomplis pour nous. Mais si vous êtes fatigués, rentrez chez vous ou attendez-moi ici. J’irai tout seul, dit le vieillard qui marche péniblement, en haletant, sur ce sentier difficile et abrupt.

– Oh non ! Nous venons avec toi. Mais ta fatigue nous fait de la peine. Tu es tout essoufflé…

– Ce n’est pas le sentier, non !… C’est autre chose : une épée qui se retourne dans mon cœur… une espérance qui le gonfle. Venez, mes enfants, et vous saurez quelle immense souffrance il y avait dans le cœur de celui qui vous consolait de toutes vos douleurs ! Quel… pas désespoir, cela non, mais… renoncement à espérer aucune joie à tout jamais, il y avait dans le cœur de celui qui vous disait toujours d’espérer en Dieu qui peut tout… Je vous ai appris à croire au Messie… Vous souvenez-vous comme je parlais de lui avec assurance, quand je pouvais le faire désormais sans lui causer de tort ? Vous objectiez : “ Mais le massacre d’Hérode ? ” Eh oui ! C’était une grande épine dans mon cœur ! Mais je m’attachais de tout mon cœur à l’espérance… Je disais : “ Si Dieu a envoyé l’étoile à ces trois hommes qui n’étaient même pas du peuple d’Israël, pour les inviter à adorer le Messie enfant, s’il les a guidés par elle vers la pauvre maison qu’ignoraient les rabbins d’Israël, les princes des prêtres et les scribes, s’il les a avertis par un songe de ne pas repasser chez Hérode, n’aura-t-il pas, pour sauver l’Enfant, déployé une puissance encore plus grande et averti son père et sa Mère de s’enfuir, pour mettre en lieu sûr l’espérance de Dieu et de l’homme ? ”

Et la foi dans son salut grandissait, vainement attaquée par le doute humain et les paroles des autres…

391.3

Et quand… et quand la plus grande douleur que puisse connaître un père s’est emparée de moi… quand j’ai dû conduire à son tombeau un être vivant… et lui dire… lui dire… : “ Reste ici tant que durera ta vie… et pense que si le désir des caresses de ta mère ou un autre motif te poussait vers les maisons, je devrais te maudire, te frapper le premier, puis te reléguer en un lieu où mon amour désolé ne pourrait même plus te secourir ”, quand j’ai dû faire cela… je me suis accroché encore davantage à la foi en Dieu, sauveur de son Sauveur, et me dire à moi et à mon fils… à mon fils lépreux… vous entendez ? lépreux… dire… “ Inclinons la tête sous la volonté du Seigneur et croyons en son Messie ! Moi, Abraham… toi, Isaac, immolé non par le feu mais par le mal, offrons notre douleur pour obtenir le miracle…”

Et chaque mois, à chaque nouvelle lune… je venais ici en cachette, chargé de nourriture… de vêtements… d’amour… que je devais déposer loin de mon enfant… parce que je devais retourner auprès de vous… mes fils… et auprès de mon épouse aveugle et qui a perdu la tête à cause de cette terrible souffrance… rentrer à la maison, où il n’y avait plus d’enfant… sans plus connaître la paix d’un amour réciproque conscient… revenir à ma synagogue et y parler de Dieu, de ses grandeurs… de ses beautés répandues dans la création… et moi, j’avais dans les yeux la vue de mon garçon rongé par le mal… je ne pouvais même pas le défendre quand j’entendais des médisances offensantes pour lui qui le présentaient comme un ingrat, comme un criminel enfui de la maison… et chaque mois, en faisant ce pèlerinage d’un père au tombeau de son fils vivant, je lui répétais, pour soutenir son cœur : “ Le Messie existe. Il viendra. Il te guérira…”

L’an dernier, au moment de la Pâque à Jérusalem, je t’ai cherché dans le court laps de temps pendant lequel j’étais loin de mon épouse aveugle. Alors on m’a dit : “ Il existe vraiment. Il était là hier. Il a même guéri des lépreux. Il fait le tour de la Palestine, en guérissant, en consolant, en instruisant. ”

Ah ! Je suis revenu si vite que je ressemblais à un jeune homme en route pour ses noces ! Je ne me suis pas même arrêté à Engaddi, je suis venu directement ici, et j’ai appelé mon enfant, mon garçon, ma race qui meurt, pour lui dire : “ Il va venir ! ”

391.4

Seigneur… Tu as fait toute sorte de bien dans notre ville. Tu pars sans y laisser aucun malade… Tu as béni jusqu’aux arbres et aux animaux… Et tu ne voudrais pas… Tu as déjà guéri mon épouse… N’aurais-tu pas pitié du fruit de ses entrailles ?… Un fils pour sa mère ! Rends un fils à sa mère, toi, le Fils parfait de la Mère de toute grâce ! Au nom de ta Mère, aie pitié de moi, de nous !… »

Tout le monde pleure avec le vieillard, dont les paroles étaient émouvantes et déchirantes…

Jésus le prend dans ses bras pendant qu’il sanglote :

« Ne pleure plus ! Allons trouver ton Elisée. Ta foi, ta justice, ton espérance, méritent cela, et davantage. Ne pleure pas, père ! Et ne nous attardons pas plus longtemps avant de délivrer de l’horreur une créature de Dieu.

– La lune descend, le chemin est difficile. Ne pourrions-nous pas attendre l’aurore ? disent certains.

– Non. Les plantes résineuses sont nombreuses autour de nous. Cueillez-en des branches, allumez-les, et avançons » ordonne Jésus.

Ils montent encore par un sentier étroit et difficile. On dirait le lit desséché de quelque cours d’eau irrégulier. Les torches, fumeuses et rougeâtres, crépitent en répandant dans l’air une forte odeur de résine.

391.5

Une caverne à l’ouverture étroite, presque cachée par des pousses plantureuses nées aux abords d’une source, apparaît au-delà d’un étroit plateau coupé en son milieu par une crevasse où l’eau se déverse.

« C’est là que se trouve Elisée, depuis des années… dans l’attente de la mort ou de la grâce de Dieu… dit le vieil homme à mi-voix, en montrant la caverne.

– Hèle ton enfant, encourage-le. Qu’il n’ait pas peur, mais qu’il ait foi. »

Abraham appelle d’une voix forte :

« Elisée ! Elisée ! Mon fils ! »

Il crie de nouveau, tremblant de peur à cause du silence qui, seul, lui répond.

« Il est peut-être mort ? disent certains.

– Non ! Mort, maintenant, non ! Au terme de sa torture ! Sans une joie, non ! Oh ! mon garçon ! gémit le père…

– Ne pleure pas. Appelle encore.

– Elisée ! Elisée ! Pourquoi ne réponds-tu pas au…

– Père ! Mon père ! Pourquoi viens-tu en dehors du temps habituel ? Peut-être que ma mère est morte, et que tu viens pour… »

La voix, d’abord lointaine, s’est rapprochée, et un spectre écarte les branches qui ferment l’entrée, un spectre horrible, un squelette, à moitié nu, rongé par la lèpre… Voyant tant de gens avec des flambeaux et des bâtons, il s’imagine je ne sais quoi, et recule en criant :

« Père, pourquoi m’as-tu trahi ? Je ne suis jamais sorti d’ici… Pourquoi amènes-tu des gens pour me lapider ? »

La voix s’est éloignée, et de l’apparition il ne reste comme souvenir que des branches qui remuent.

« Encourage-le ! Dis-lui que le Sauveur est ici ! » demande Jésus.

Mais l’homme n’a plus de force… Il pleure, désolé…

391.6

C’est alors Jésus qui parle :

« Fils d’Abraham et du Père des Cieux, écoute. Il s’accomplit ce que ton juste père te prophétisait. Le Sauveur est ici. Il est accompagné de tes amis d’Engaddi et des apôtres du Messie, venus se réjouir de ta résurrection. Viens sans peur ! Avance jusqu’à la crevasse. Je m’approcherai moi aussi, je te toucherai et tu seras purifié. Viens sans peur vers le Seigneur qui t’aime ! »

Les branches s’écartent de nouveau et le lépreux, apeuré, regarde au dehors. Il observe Jésus, forme blanche qui marche dans l’herbe du plateau, et qui s’arrête devant la crevasse… Il examine les autres… et en particulier son vieux père qui, comme fasciné, suit Jésus, les bras tendus, le regard fixé sur le visage de son fils lépreux. Rassuré, il avance. Il boite fortement à cause des plaies de ses pieds… il tend des bras aux mains rongées… Il se met en face de Jésus… Il le regarde… Jésus étend ses mains très belles, lève les yeux au ciel, rassemble, paraît rassembler en lui tout l’éclat des étoiles innombrables et en rayonner la splendeur très pure sur les chairs impures, pourries, tombant en lambeaux, que les flambeaux, agités pour mieux éclairer, font paraître encore plus horribles à la lumière rouge des branches allumées.

Jésus se penche sur la crevasse, touche de l’extrémité des doigts l’extrémité des doigts lépreux et dit :

« Je veux ! »

Il l’accompagne d’un sourire d’une beauté qu’on ne peut décrire. Il répète “ Je veux ! ” deux autres fois. Il prie. Sa parole est un ordre…

Puis il se détache, recule d’un pas, en ouvrant les bras en croix et dit :

« Quand tu seras purifié, prêche le Seigneur car c’est à lui que tu appartiens. Rappelle-toi que Dieu t’a aimé parce que tu as été un bon israélite et un bon fils. Prends une épouse, aie des enfants et fais-les grandir pour le Seigneur. Voici qu’est anéantie ta terrible amertume. Bénis-en Dieu et sois bienheureux ! »

Puis il se retourne et dit :

« Quant à vous, avec vos torches, avancez et voyez ce que peut le Seigneur pour ceux qui le méritent. »

Il baisse les bras qui, ainsi ouverts et enveloppés par son manteau, empêchaient de voir le lépreux, et s’écarte.

391.7

Le premier cri est celui du vieillard, agenouillé derrière Jésus :

« Mon fils ! Mon enfant ! Te voilà tel que tu étais à vingt ans ! Beau comme à cette époque ! En bonne santé comme alors ! Beau, oh ! plus beau qu’alors !… Ah ! une table, une branche, quelque chose pour arriver jusqu’à toi ! »

Il est sur le point de s’élancer. Mais Jésus le retient :

« Non ! Que la joie ne te fasse pas violer la Loi. Il faut d’abord qu’il se purifie ! Regarde-le ! Embrasse-le avec les yeux et le cœur, sois fort maintenant comme tu l’as été pendant tant d’années. Et sois heureux… »

En fait c’est un miracle complet. Ce n’est pas seulement une guérison, mais la reconstitution de ce que le mal avait détruit, et l’homme, d’environ quarante ans, est intact comme s’il n’avait jamais rien eu. Il reste seulement d’une grande maigreur qui lui donne un aspect ascétique d’une beauté peu commune et surnaturelle. Et il agite les bras, s’agenouille, bénit… ne sait que faire pour dire à Jésus qu’il le remercie. Finalement, il voit des fleurs dans l’herbe, les cueille, leur donne un baiser et les jette par-delà la crevasse aux pieds du Sauveur.

391.8

« Allons ! Vous, les habitants d’Engaddi, restez avec votre chef de synagogue. Nous, nous continuons vers Massada.

– Mais vous ne savez pas… Vous n’y voyez goutte…

– Je connais bien le chemin. Je connais tout : et les routes de la terre, et la voie des cœurs par lesquels passent Dieu et l’Ennemi de Dieu, et je vois qui accueille l’un ou l’autre. Restez là ! Restez avec ma paix ! D’ailleurs, le jour va vite arriver et, avec des branches allumées, nous nous éclairerons jusqu’à l’aube. Abraham, viens, que je te donne le baiser d’adieu. Que le Seigneur soit toujours avec toi comme il l’a été jusqu’à présent, et aussi avec ta famille et ta bonne ville.

– Tu n’y reviendras plus, Seigneur ? Pour voir ma maison heureuse ?

– Non. Mon chemin va arriver à sa destination. Mais, au Ciel, toi et les tiens serez avec moi. Aimez-vous et faites grandir les enfants dans la foi au Christ… Adieu à tous. Paix et bénédiction à tous ceux qui sont présents et à leurs familles. Paix à toi, Elisée. Sois parfait par reconnaissance pour le Seigneur. Venez, vous, mes apôtres… »

Et il se met en tête de la petite troupe, qui lève des branches allumées, il avance, contourne un rocher qui fait saillie, puis disparaît, dans son vêtement blanc. A leur tour, les apôtres disparaissent l’un après l’autre, le bruit de leurs pas s’éloigne, la lueur rougeâtre des branches enflammées s’efface…

Il ne reste sur le plateau que le père et le fils, assis au bord de la crevasse, se contemplant l’un l’autre… Et par derrière, en groupe, avec des murmures admiratifs, les habitants d’Engaddi… Ils attendent l’aube pour retourner en ville avec la nouvelle de cette prodigieuse guérison.

391.1

Eles devem, talvez por conselho dos próprios moradores de Engadi, ter antecipado a hora da partida, porque já é noite fechada, e a lua está indo para cheia, e ilumina toda a cidade com uma luz muito clara. As pequenas estradas são como umas fitas de prata, por entre as casas em forma de cubos e os muros dos jardins, e a luz parece transformar a cal no mármore dos escultores, pelo efeito mágico do luar. As palmeiras e as outras árvores tomam também uma aparência fantástica, envolvidas pela fosforescência do luar. As fontes, os pequenos rios são pequenas cascatas e colares de diamantes. E, do meio da folhagem, os rouxinóis emitem colares de notas de ouro, unindo seus efeitos artísticos às vozes das águas que, durante a noite, parecem ter notas de um som mais nítido.

A cidade dorme. Mas alguns estão com Jesus que vai partir. São os homens das casas onde estavam hospedados Jesus e os apóstolos, e mais alguns outros moradores, que Ele uniu a eles. O sinagogo vai caminhando ao lado de Jesus. Oh! Ele não quer deixar de fazer esse acompanhamento, nem mesmo quando Jesus lhe pede que o faça, antes de entrarem pela campina afora. Eles vão, dirigindo-se à estrada que vai para Massada, e não pela estrada de baixo, que vai costeando o Mar Morto, e que eu ouço dizer que é insalubre e perigosa para por ela se viajar de noite. Mas eles vão pela estrada do interior, por cima dos cumes das colinas, que ficam à beira do lago.

Na noite de luar, como fica bonito o oásis! Parece que vamos caminhando por um lugar de sonho. Depois, o verdadeiro oásis termina, e as tamareiras vão-se tornando raras. Agora é o monte propriamente dito, com suas árvores de caule alto, com suas pradarias, com seus flancos cheios de cavernas, como quase todos os montes da Palestina. Mas eu diria que aqui elas aparecem mais vezes, com suas bocas estranhas, umas altas, outras achatadas; umas retas, outras enviesadas; umas redondas, pelo meado das encostas, outras reduzidas a simples rachaduras. Mas todas têm aspectos ameaçadores, vistas assim ao luar.

391.2

– Abraão, a estrada é mais lá embaixo. Por que é que estás querendo subir, prolongando o caminho, e seguindo por esta trilha intransitável? –adverte-o um homem de Engadi.

– É porque quero mostrar ao Messias uma coisa, e pedir-lhe que faça ainda uma coisa, a ser unida aos grandes benefícios que Ele nos fez. Mas, se vós estais cansados, voltai para casa, ou esperai-me aqui. Eu irei sozinho –respondeu o velho sinagogo, que vai coxeando, ofegante, por sobre a trilha escarpada e intransitável.

– Oh! Não. Nós vamos contigo. É que nos dá dó que te estejas cansando assim. O teu coração está aflito…

– Oh! Não é por causa do caminho! É outra coisa! É uma espada que penetra em meu coração… é uma esperança que o faz avolumar-se. Vinde, meus filhos, e ficareis conhecendo quanta dor, quanta dor havia no coração daquele que vos consolava de todas as vossas dores! Quanto… não digo desespero, isso não, mas a aceitação de que não havia por que iludir-se, por não ter nunca mais alegria, isso era o que havia, e que sempre vos dizia: que esperásseis no Senhor que tudo pode… Eu vos ensinei a crer no Messias… Vós estais lembrados de que, quando eu já podia fazê-lo sem causar-lhe prejuízo, eu falava com segurança sobre Ele? E vós dizíeis: “Mas é o morticínio feito por Herodes?” Ah! Sim! Era um grande espinho no coração! Mas eu me agarrava com todo o meu ser à esperança… Eu dizia: “Se Deus mandou a estrela a três, que nem eram de Israel, para convidá-los a ir adorar o Menino Messias, e os guiou até à pobre casa que os rabis de Israel nem sabiam que existia, nem os príncipes dos sacerdotes nem os escribas, e se em sonho os advertiu que não voltassem passando por Herodes, para assim salvar o Menino, não terá avisado, com o maior cuidado ao pai e à mãe para que fugissem levando salvo consigo aquele que era a esperança de Deus e do homem?” E a fé em sua salvação crescia, sendo em vão atacada pela dúvida dos homens e pelas palavras de outros…

391.3

E quando… e quando a maior das dores de um pai me assaltou… quando eu tive que levar ao sepulcro um ser que estava vivo… e ter que dizer-lhe… dizer-lhe… “Fica aqui, enquanto durar a tua vida… e pensa que, se a lembrança das carícias maternas ou outro motivo te atraísse paras casas, eu deveria amaldiçoar-te, ferir-te em primeiro lugar, e deixar-te em algum ponto, onde nem mesmo o meu desolado amor te pudesse mais prestar socorro…”, quando eu tive que fazer isso, eu mais me agarrei à fé em Deus, Salvador do seu Salvador, e dizer a mim e ao meu filho… ao meu filho leproso… compreendeis? Leproso… dizer: “Inclinemos a cabeça diante da vontade do Senhor, e creiamos em seu Messias! Eu sou Abraão, tu és Isaque, imolado pela doença, não pelo fogo. Ofereçamos a dor, para termos o milagre…” E cada mês, a cada lua nova… ao vir até aqui escondido, carregado de alimentos, de vestes… de amor… de coisas que eu devia pôr longe do meu filho… porque eu devia voltar para perto de vós… meus filhos… e para perto da esposa cega, da esposa hebetada, que ficou cega e hebetada por causa da terrível dor… voltar para minha casa, sem ter mais filhos… sem ter mais a paz de um amor correspondido… na minha sinagoga e falar-vos de Deus… das suas grandezas… das suas belezas espalhadas por entre as criaturas… e eu tinha em meus olhos lembrança da aparência corroída do meu filho homem… e nem mesmo podia defendê-lo, quando eu ouvia murmurações contra ele, nas quais diziam que ele era um ingrato, ou um delinquente que fugiu de casa. E cada mês eu dizia, quando ia fazer aquela peregrinação de pai ao sepulcro do meu filho vivo, eu dizia a ele, para animar seu coração, e repetia: “O Messias já está na terra. Ele virá, e te curará…” No ano passado, pela Páscoa em Jerusalém, enquanto eu te estava procurando, no curto tempo em que eu fiquei longe de minha mulher cega, disseram-me: “Já está mesmo. Ele esteve aqui ontem. Curou também uns leprosos. Ele anda por toda a Palestina curando, consolando, ensinando.” Oh! Eu voltei tão depressa, que parecia um jovem a caminho das núpcias! Eu nem parei em Engadi, mas vim até aqui, e chamei o meu filho, o meu filho homem, a minha semente que está morrendo, e lhe disse: “Ele vai vir!”

391.4

Senhor… Tu fizeste toda espécie de bem em nossa cidade. Parte, mas sem deixar a um que ainda está doente… Pois até às nossas plantas e aos nossos animais Tu abençoaste… E não quererás… Já curaste minha mulher… mas irás ter pena do fruto de suas vísceras?… Um filho para a mãe! Entrega um filho à sua mãe. Tu, o Filho perfeito da Mãe de todas as graças! Em nome de tua Mãe, tem piedade de mim, de nós!…

Todos juntos choram junto com o velho, que foi forte e dilacerante em suas palavras…

E Jesus o acolhe entre seus braços, enquanto ele está soluçando, e lhe diz:

– Não chores mais. Vamos ver teu Eliseu. A tua fé, a tua justiça, a tua esperança merecem isto, e mais ainda. Não chores, ó pai! E não tardemos mais a livrar do horror uma criatura.

– A lua já está se pondo. A estrada é muito difícil. Não poderíamos deixar para amanhã cedo? –dizem alguns.

– Não. As árvores que produzem resina estão aos montões ao redor de nós. Apanhai delas ramos e acendei-os, e vamos –ordena Jesus.

Sobem eles por um caminho estreito e difícil, que parece o leito que secou de alguma água pluvial. As tochas estão crepitando e soltando fumaça, uma luz avermelhada e um forte cheiro de resina pelo ar.

391.5

Uma caverna de entrada estreita, quase fechada por um matagal viçoso, que nasceu junto às margens de uma torrente, é o que se vê do outro lado de um estreito e pequeno planalto partido ao meio por uma fenda sobre a qual corre a torrente.

– Lá está o Eliseu, há anos… à espera da morte ou da graça de Deus… –diz o velho em voz baixa, mostrando a caverna.

– Chama o teu filho. Conforta-o. Que ele não tenha medo, mas fé.

E Abraão grita com força:

– Eliseu! Eliseu! Meu filho!

E repete o grito, tremendo de medo, por causa daquele silêncio, que é quem lhe responde.

– Será que ele morreu? –dizem alguns.

– Não. Morto, não. Está chegando ao fim de sua tortura! Mas não sem alguma alegria. Oh! Ele é o meu filho homem! –geme o pai.

– Não chores. Chama outra vez.

– Eliseu! Eliseu! Por que é que não respondes ao…

– Pai! Meu pai! Por que estás vindo fora do dia de costume? Será que minha mãe morreu, e que tu vens aqui para…

A voz, que parecia vir de longe, agora está perto, e é um espectro que se desloca de onde estava, seminu, todo corroído pela enfermidade… e ele, ao ver tantas pessoas com fachos acesos e bastões nas mãos, quem sabe o que ele fica pensando, e ele quer recuar, e grita:

– Meu pai, por que tu me atraiçoaste? Eu nunca saí daqui… Por que é que me vens trazendo os meus apedrejadores?

A voz de novo torna a parecer vir de longe, enquanto daquela aparição só restam de lembrança os ramos que ainda estão balançando.

– Anima-o. Dize-lhe que é o Salvador que está aqui –ajuda-o Jesus.

Mas o homem perdeu todas as forças… E chora desconsolado…

391.6

Jesus fala com ele:

– Filho de Abrão e do Pai do Céu, escuta. Está cumprindo-se o que o justo teu pai já te profetizava. Aqui está o Salvador, e com ele estão os teus amigos de Engadi e os apóstolos do Messias, que vieram para se alegrarem com a tua ressurreição. Vem sem medo! Vem para a frente até à fenda da caverna, e Eu também irei para a frente, e tocarei em ti, e ficarás limpo da lepra. Vem sem medo ao Senhor que te ama!

Os ramos tornam a afastar-se, e o leproso, espavorido, olha para fora. Ele olha para Jesus, uma figura toda branca, que vai caminhando sobre a grama do pequeno planalto, e para no limite marcado pela fenda… Ele olha para os outros… especialmente para o pai que, como se estivesse fascinado, vem atrás de Jesus com os braços estendidos, e com o olhar fixo no rosto do leproso. Este chega para a frente, já mais encorajado. Vem mancando muito, por causa das feridas nos pés… estende os braços, com as mãos mutiladas pela doença… Chega até à frente de Jesus… Olha para Ele… E Jesus estende para a frente suas mãos muito bonitas, levanta os olhos para o céu, recolhe, parece recolher em Si todas as luzes de todas as estrelas sem conta e fazer irradiar delas um esplendor puríssimo sobre aquelas carnes impuras, cheias de pus, caindo aos pedaços, e que os fachos acesos e sacudidos para produzirem mais luz fazem que fiquem parecendo ainda mais pavorosas, àquela luz vermelha dos fachos.

Jesus se inclina sobre a fenda, toca com a ponta de um dos seus dedos as pontas dos dedos do leproso, e diz:

– Eu quero!

E diz isso com um sorriso, de uma beleza indescritível. E repete: “Eu quero” duas vezes. Depois Ele reza, e dá uma ordem com aquela palavra…

Em seguida, Ele se afasta da fenda, recua um passo, abrindo os braços em cruz, e diz:

– E, quando ficares purificado, agradece ao Senhor, pois tu lhe pertences. Lembra-te de que Deus te amou, porque foste um bom israelita e um bom filho. Toma uma esposa e filhos, e cria-os para o Senhor. Eis que foi anulada a tua amargura amaríssima. Bendize a Deus, e sê feliz!

Depois, Jesus se vira, e diz:

– Oh, vós, dos fachos, vinde para a frente, e vede o que o Senhor pode fazer por aqueles que o merecem.

Jesus abaixa os braços que, abertos como estavam e cobertos pelo manto, não deixavam que eles pudessem ver o leproso. Depois Ele se afasta.

391.7

O primeiro grito é o do velho, que estava ajoelhado atrás de Jesus:

– Filho! Meu filho! Tu estás como eras nos teus vinte anos! Estás belo como naquele tempo. Estás são como naquele tempo! Bonito, oh! mais bonito do que naquele tempo!… Oh! Tivesse eu uma tábua, um galho de árvore, qualquer coisa para chegar até onde estás!

E faz o gesto de quem quer atirar-se. Mas Jesus o detém:

– Não. Que a alegria não te leve a violar a Lei. Antes, ele deve se purificar. Olha para ele, beija-o com os teus olhos e com o coração, que agora está forte, como o tinhas durante tantos anos passados. E que sejas feliz…

De fato, este foi um milagre completo. Pois não foi somente uma cura, mas uma restauração daquilo que a doença havia destruído. E o homem, que está com os seus quarenta anos, está intacto, como se nunca houvesse sofrido nada. Somente ficou com uma grande magreza, que lhe dá um aspecto ascético de uma beleza não comum e sobrenatural. Ele agita os braços, ajoelha-se, bendiz… não sabe o que fazer para dizer a Jesus que lhe agradece. Enfim, ele vê umas flores por entre as ervas, e as colhe, as beija e, através da fenda, joga-as aos pés do Salvador.

391.8

– Vamos! Vós de Engadi, ficai, com o vosso sinagogo. Enquanto que nós, vamos para Massada.

– Mas vós não sabeis o… Não podeis ver…

– Sei. Eu sei o caminho. Eu sei tudo. Conheço as estradas da Terra e as do coração, pelas quais passam Deus e o Inimigo de Deus. Eu vejo quem acolhe a este ou aquele. Ficai! Ficai com a minha paz! Porque o dia já está chegando, e com os fachos acesos faremos claridade até o romper do dia. Abraão, vem cá, para que Eu te dê o beijo da despedida. O Senhor esteja sempre contigo, como esteve até agora, e com os teus e com a tua boa cidade.

– Não voltarás mais a ele, Senhor? Para veres minha casa feliz?

– Não. A minha estrada está para chegar ao seu fim. Mas no Céu tu estarás comigo, e os teus estarão contigo. Amai-me, e educai vossos filhos na fé de Cristo… Adeus a todos. Paz e bênção a todos os presentes e às suas famílias. Paz a ti, Eliseu. Que sejas perfeito, em reconhecimento ao Senhor. Vinde, vós, meus apóstolos…

E se põe à frente do pequeno cortejo, que levanta os fachos acesos, e vai para diante, passa ao redor de um penhasco saliente, e desaparece com sua veste branca. Depois, vão desaparecendo um por um, os apóstolos, vai ficando longe o barulho do tropel, e se tornando distante o avermelhado dos fachos chamejantes…

Ficam parados no pequeno planalto o pai e o filho, sentados sobre as beiras da fenda, contemplando um ao outro… E atrás, em grupo, em cochichos cheios de admiração, estão os de Engadi. Estão esperando o romper do dia para voltarem à cidade com a notícia da prodigiosa cura.