Os Escritos de Maria Valtorta

454. Marie et son amour fusionnel avec Dieu.

454. Maria Santíssima e o seu perfeito amor.

454.1

Le soir descend, amenant une brise qui rafraîchit après tant de chaleur, et la pénombre qui soulage après tant de soleil.

Jésus prend congé des habitants d’Hippos, fermement décidé à ne pas retarder son départ, car il veut être à Capharnaüm pour le sabbat. Les gens s’éloignent à regret et certains s’obstinent à le suivre hors de la ville.

Parmi eux se trouve la femme d’Aphéqa, la veuve qui, dans la ville sur le lac, a prié le Seigneur de la choisir comme tutrice du petit Alphée, dont la mère ne veut pas. Elle s’est jointe aux femmes disciples comme si elle était l’une des leurs, et s’est désormais tellement liée d’amitié avec elles, qu’on la considère comme de la famille. En ce moment, la veuve est avec Salomé et ne cesse de s’entretenir avec elle à voix basse.

454.2

Plus en arrière se trouve Marie avec sa belle-sœur ; elles règlent leur pas sur celui de l’enfant, qui marche en leur donnant la main et qui s’amuse à sauter sur le bord de chaque pierre du chemin, certainement construit par les Romains pour avoir des pavés aussi réguliers.

Et il rit, en disant à chaque fois :

« Tu vois comme j’y arrive ? Regarde, regarde encore ! »

C’est un jeu que, je crois, tous les enfants du monde ont fait quand ils tiennent par la main ceux qu’ils sentent être affectueux pour eux. Et les deux saintes créatures montrent un grand intérêt pour son jeu et le félicitent pour l’agilité qu’il montre en sautant.

Le pauvre petit s’est épanoui en quelques jours d’une vie paisible et affectueuse ; il a le regard joyeux des enfants heureux et son rire argentin le rend même plus beau, et surtout plus enfant. Il a perdu cette expression de petit homme prématuré et triste qu’il avait le soir du départ de Capharnaüm.

Marie, femme d’Alphée, le remarque et, entendant une parole de Sarah (la veuve), elle dit à sa belle-sœur :

« Il serait si bien avec elle ! A la place de Jésus, je le lui donnerais.

– Il a une mère, Marie…

– Tu appelles ça une mère ? Une louve est plus mère que cette malheureuse. »

La Vierge répond : « C’est vrai. Mais, même si elle ne se rend pas compte de ses devoirs envers son fils, elle a toujours un droit sur lui.

– Hmm ! Pour le faire souffrir ! Regarde comme il est mieux ! » dit Marie, femme d’Alfée.

La Vierge reprend : « Je le vois bien ! Mais… Jésus n’a pas le droit d’enlever des enfants à leur mère, pas même pour les donner à une autre qui les aimerait.

– Les hommes aussi n’auraient pas le droit de… Mais… suffit ! Moi, je sais.

– Oh ! Je te comprends… Tu veux dire : les hommes aussi n’auraient pas le droit de t’enlever ton Fils, et pourtant ils le feront… Mais en faisant cet acte humainement cruel, ils susciteront un bien infini. Ici, au contraire, je me demande si ce serait un bien pour cette femme…

– Mais pour l’enfant, oui.

454.3

Mais pourquoi… Jésus nous a-t-il fait cette horrible prédiction ? Je n’ai plus de paix depuis que je l’ai apprise…

– Ne savais-tu pas, auparavant, que le Rédempteur devait souffrir et mourir ?

– Si, évidemment ! Mais j’ignorais qu’il s’agissait de Jésus ! Je l’ai bien aimé, tu sais ? Plus que mes propres enfants. Il était si beau, si bon… Ah ! je te l’ai envié, ma Marie, quand il était tout petit, puis toujours… toujours… Je faisais attention au moindre courant d’air pour lui et… je ne puis me faire à l’idée qu’il sera torturé… »

Marie, femme de Cléophas, pleure dans son voile.

Et la Vierge Marie la réconforte :

« Ma Marie, ne considère pas le Sacrifice du côté humain. Pense à ses fruits… Tu peux imaginer comment, moi, je vois tomber la lumière chaque jour… Quand elle disparaît, je me dis : un jour de moins de présence de Jésus… Oh ! Marie ! S’il y a bien une grâce pour laquelle je remercie le Très-Haut plus que tout, c’est de m’avoir accordé d’atteindre l’amour parfait, parfait autant que peut le posséder une créature. Cela me permet de pouvoir guérir et fortifier mon cœur en disant : “ Sa douleur et la mienne sont utiles à mes frères : qu’elles en soient bénies. ” Si je n’aimais pas ainsi mon prochain… non, je ne pourrais pas penser qu’ils mettront à mort Jésus…

– Mais quel amour as-tu donc ? Quel amour doit-on éprouver pour pouvoir parler ainsi ? Pour… pour… pour ne pas s’enfuir avec son enfant, le défendre et dire aux autres : “ Mon premier prochain, c’est mon fils, et je l’aime par dessus tout ” ?

– Celui qui doit être aimé par dessus tout, c’est Dieu.

– Mais il est Dieu, lui !

– Il fait la volonté du Père, et moi avec lui. Quel amour est le mien ? Quel amour doit-on avoir pour pouvoir parler ainsi ? Un parfait amour de fusion avec Dieu, un abandon total : être perdues en lui, n’être plus qu’une partie de lui, comme ta main est une partie de toi-même et fait ce que ta tête commande. Voilà mon amour, et l’amour que l’on doit avoir pour faire toujours de tout son cœur la volonté de Dieu.

– Mais tu es la Bénie entre toutes les créatures ! Tu l’étais certainement déjà avant même d’avoir Jésus, car Dieu t’a choisie pour que tu l’aies, et il t’est facile…

– Non, Marie. Je suis Femme et Mère comme toute femme et toute mère. Le don de Dieu ne supprime pas la créature. Elle a son humanité comme toute autre, même si le don de Dieu lui confère une spiritualité élevée. Tu sais désormais que, moi, j’ai dû accepter cette grâce de mon propre gré, et avec toutes les conséquences qu’elle comportait. En effet, tout don divin est une grande béatitude mais aussi un grand engagement. Et Dieu ne contraint personne à recevoir ses dons, mais il interroge la créature, et si elle répond : “ Non ” à la voix spirituelle qui lui parle, Dieu ne la force pas.

454.4

Toutes les âmes, au moins une fois dans leur vie, sont interrogées par Dieu si…

– Oh ! pas moi ! A moi, il n’a jamais rien demandé ! » s’exclame Marie, femme d’Alphée, sûre d’elle.

La Vierge Marie sourit doucement, avant de répondre :

« Tu ne t’en es pas aperçue, mais ton âme a répondu sans que tu t’en doutes, et cela parce que tu aimes beaucoup le Seigneur.

– Je t’assure qu’il ne m’a jamais parlé !…

– Alors pourquoi es-tu disciple à la suite de Jésus ? Pourquoi désires-tu ardemment que tes fils soient tous disciples de Jésus ? Tu sais ce que “ le suivre ” signifie, et pourtant tu veux que tes fils le suivent.

– Certainement, je voudrais les lui donner tous. Alors vraiment, je pourrais dire que j’ai donné mes fils à la Lumière. Et je prie, je prie pour pouvoir les enfanter pour elle, pour Jésus, par une vraie, une éternelle maternité.

– Tu vois ! Et cela pour quelle raison ? Parce que Dieu t’a interrogée un jour et il t’a dit : “ Marie, m’accorderais-tu tes fils pour être mes ministres dans la nouvelle Jérusalem ? ” Et tu as répondu : “ Oui, Seigneur. ” Et même, maintenant que tu sais que le disciple n’est pas plus grand que son Maître, à Dieu qui t’interroge encore pour éprouver ton amour, tu réponds : “ Oui, mon Seigneur. Je veux désormais qu’ils soient tiens ! ” N’en est-il pas ainsi ?

– Si, Marie, c’est vrai. Je suis si ignorante que je ne sais comprendre ce qui se passe dans mon âme. Mais quand Jésus ou toi, vous me faites réfléchir, je dis que c’est vrai, que c’est certainement vrai. Je t’assure que… je préfèrerais les voir tués par les hommes plutôt qu’être ennemis de Dieu… Certainement… si je les voyais mourir… si… oh ! Mais le Seigneur… Il m’aiderait, à cette heure, hein ? … ou bien n’aidera-t-il que toi ?

– Il secourra toutes ses filles fidèles qui seront martyres en esprit, ou dans leur esprit et leur chair pour sa gloire.

– Mais qui doit être tué ? » questionne l’enfant qui, entendant cette conversation, a cessé de sautiller, et est resté tout ouïe.

Et il demande encore, mi-curieux, mi-effrayé, en regardant d’un côté et de l’autre dans la campagne solitaire qui s’assombrit :

« Il y a des voleurs ? Où ils sont ?

– Il n’y a pas de voleurs, mon enfant. Et personne, pour l’instant, ne doit être tué. Saute, saute encore… » répond la Vierge Marie.

454.5

Jésus, qui marchait très en avant, s’est arrêté pour attendre les femmes. De ceux qui l’ont suivi depuis Hippos, restent trois hommes et la veuve. Les autres se sont résolus, l’un après l’autre, à le quitter et à retourner en ville.

Les deux groupes se réunissent. Jésus dit :

« Restons ici en attendant la lune. Ensuite, nous partirons de façon à entrer à l’aube dans la ville de Gamla.

– Mais, Seigneur ! Tu ne te rappelles pas comment tu en as été chassé ? Les habitants t’ont supplié[1] de t’en aller…

– Eh bien ? Je suis parti, et aujourd’hui je reviens. Dieu est patient et prudent. A ce moment-là, vu leur agitation, ils n’étaient pas capables d’accueillir la Parole, que l’on doit écouter avec une âme paisible pour qu’elle porte du fruit. Souvenez-vous d’Elie[2] et de sa rencontre avec le Seigneur sur l’Horeb. Pensez qu’Elie était déjà une âme aimée du Seigneur et habituée à l’entendre. Or ce fut seulement dans la paix d’une brise légère, quand son âme reposait, après son effroi, dans la paix de la création et de son moi honnête, que le Seigneur a parlé. Et le Seigneur a attendu que l’épouvante laissée par la légion des démons en souvenir de leur passage dans cette région — car si le passage de Dieu est paix, le passage de Satan est perturbation–, le Seigneur a attendu que cette épouvante retombe et que le cœur et l’intelligence redeviennent limpides, pour retourner vers les habitants de Gamla, qui sont encore ses enfants. N’ayez pas peur. Ils ne nous feront aucun mal ! »

454.6

La veuve d’Aphéqa s’avance et se prosterne :

« Et tu ne viendras pas chez moi, Seigneur? Aphéqa aussi est pleine d’enfants de Dieu…

– La route est difficile, et le temps est court. Les femmes sont avec nous, et nous devons être de retour à Capharnaüm pour le sabbat. N’insiste pas, femme, s’interpose Judas sur un ton tranchant, comme pour la repousser.

– C’est que… Je voulais qu’il se persuade que je pourrais bien m’occuper de l’enfant.

– Mais il a déjà sa mère, tu comprends ? dit encore Judas, d’un air supérieur.

– Connais-tu des raccourcis entre Gamla et Aphéqa ? demande Jésus à la femme humiliée.

– Oh oui ! Le chemin est montagneux, mais bon ; il est frais parce qu’il passe au milieu des bois. Et puis, pour les femmes, on peut prendre des ânes : c’est moi qui paierai…

– Je viendrai chez toi pour te consoler, même si je ne peux te donner l’enfant parce qu’il a sa mère. Mais je te promets que, si Dieu juge bon que cet innocent mal aimé retrouve de l’amour, je penserai à toi.

– Merci, Maître. Tu es bon » dit la veuve en jetant sur Judas un coup d’œil qui veut dire : « Et toi, tu es mauvais. »

L’enfant qui a écouté et compris, au moins en partie, et qui s’est attaché à la veuve — elle l’a conquis par des caresses et par de bons morceaux —, répète exactement ce qu’elle a dit, un peu par un mouvement naturel de réflexion et un peu par cet esprit d’imitation propre aux enfants ; mais au lieu de se prosterner aux pieds de Jésus, il s’attache à ses genoux, et lève sa petite figure que blanchit la clarté de la lune :

« Merci, Maître, tu es bon. »

Mais il ne se borne pas à cela, il veut dire clairement ce qu’il pense, et achève :

« Et toi, tu es méchant. »

Et il donne un coup de pied à Judas pour qu’il n’y ait aucune erreur possible sur la personne.

454.7

Thomas éclate de rire, ce qui entraîne les autres à l’imiter :

« Pauvre Judas ! Il est vraiment dit que les enfants ne t’aiment pas ! Chaque fois que l’un d’eux te juge[3], c’est toujours aussi mal !… »

Judas a si peu de retenue qu’il montre sa colère, une colère injuste, sans proportion avec la cause et l’objet qui la provoque ; pour se défouler, il arrache brutalement l’enfant des genoux de Jésus et le rejette en arrière tout en criant :

« Voilà ce qui arrive quand on joue la comédie en matière sérieuse. Ce n’est pas beau ni utile de traîner à sa suite des femmes et des bâtards…

– Tu ne peux pas dire cela. Son père — tu l’as connu toi aussi —, était un époux légitime et un juste, fait remarquer sévèrement Barthélemy.

– Eh bien ? N’est-il pas maintenant un vagabond, un futur voleur ? N’a-t-il pas suscité des conversations peu flatteuses sur nous ? On l’a cru fils de ta Mère… Et où est l’époux de ta Mère pour justifier un fils de cet âge ? Ou bien on le croit fils de l’un de nous, et…

– Cela suffit ! Tu parles le langage du monde. Or le monde parle dans la boue, aux grenouilles, aux couleuvres, aux lézards, à toutes les bêtes impures…

454.8

Viens, Alphée, ne pleure pas. Viens auprès de moi : je vais te porter dans mes bras. »

Grande est la peine de l’enfant. Toute sa douleur d’orphelin, d’enfant repoussé par sa mère, qui s’était apaisée pendant ces jours de paix, revient à la surface, bout, déborde. Plus que les égratignures qu’il s’est faites au front et aux mains, en tombant sur un terrain pierreux, égratignures que les femmes nettoient et embrassent pour le consoler, il pleure sa souffrance d’enfant mal aimé. Des sanglots longs, déchirants, en appelant son père mort, sa mère… Le pauvre petit !

Je pleure avec lui, moi que les hommes n’ont jamais su aimer, et comme lui, je me réfugie dans les bras de Dieu, aujourd’hui, anniversaire des funérailles de mon père ; aujourd’hui où une décision injuste me prive de la communion fréquente…

Jésus le prend, l’embrasse, le berce et le console tout en marchant en tête du groupe, avec l’innocent dans les bras, au clair de lune… Les larmes s’apaisent peu à peu et s’espacent, et on peut entendre dans le silence de la nuit la voix de Jésus qui lui dit :

« Je suis là, Alphée. Je suis là pour tous, pour te tenir lieu de père et de mère. Ne pleure pas. Ton papa est auprès de moi, et il t’embrasse avec moi. Les anges prennent soin de toi, comme s’ils étaient des mères. Tout l’amour, tout l’amour, si tu es gentil et sage, est avec toi… »

454.9

L’un des trois hommes venus d’Hippos dit alors :

« Le Maître est bon, et il attire à lui. Mais ses disciples, non. Moi, je m’en vais… »

Puis, on entend Simon le Zélote lancer à Judas :

« Tu vois ce que tu fais ? »

Seule la veuve d’Aphéqa reste parmi les femmes et soupire avec elles. On n’entend que le bruit des pas qui peu à peu s’affaiblit. En effet les trois habitants d’Hippos sont partis. Puis la troupe des disciples s’arrête près d’une vaste grotte qui est peut-être un abri pour les bergers, car le sol est jonché d’une couche de bruyères et de fougères coupées depuis peu qui isolent du sol humide.

« Arrêtons-nous ici. Rassemblons pour les femmes ce lit de la Providence. Nous, nous pouvons nous étendre là dehors, sur l’herbe » dit Jésus.

C’est ce qu’ils font pendant que la pleine lune parcourt le firmament.

454.1

A tarde vem descendo, trazendo consigo estas brisas que nos causam um grande bem-estar, depois de um forte calor, esta agradável meia-sombra, depois de um dia de sol ardente.

Jesus se despede dos moradores de Hipo, estando firme em seu propósito de não ficar tardando a partir, visto que seu desejo é estar em Cafarnaum no sábado. O povo se afasta, contrariado, e alguns mais teimosos o acompanham até do lado de fora da cidade.

Entre estes está a mulher de Afeca, a viúva que, na vila à margem do lago, pediu ao Senhor que a escolhesse para ser a tutora do pequeno Alfeu que foi rejeitado pela mãe. Ela se mistura com as discípulas, como se fosse uma delas, e já está familiarizada com elas a tal ponto que estas a consideram uma pessoa da família. Agora ela está com Salomé e conversa seriamente com ela, em voz baixa.

454.2

Um pouco atrás, está Maria com sua cunhada e as duas regulam seus passos pelos do menino, que vai caminhando entre elas, dando as mãos às duas, e divertindo-se a dar pulos de uma para a outra pedra desta estrada, que certamente terá sido construída pelos romanos assim com chapas do mesmo tamanho. E ele se ri, dizendo, a cada pulo que dá:

– Estais, vendo como eu já sou um craque? olha, olha outra vez!

É uma brincadeira, que todos os meninos do mundo terão feito, quando estão seguros pelas mãos daqueles que eles percebem que lhe têm afeto. E as duas santas criaturas que o estão segurando pelas mãos, mostram grande interesse em sua brincadeira, e o elogiam pela destreza que ele mostra ao saltar.

O pobre menino floresceu de novo nos poucos dias daquela vida de paz e de amor. Seu olhar é alegre como o dos meninos felizes, e seu riso, com o timbre metálico de sua boca, o torna até mais bonito e, sobretudo, mais menino. Já sem ter aquela expressão de homenzinho triste antes do tempo, com que ele estava na tarde da partida de Cafarnaum.

Maria de Alfeu, observando isso, e ouvindo algumas palavras de Sara, a viúva, diz à sua cunhada:

– Seria, de fato, bom assim! Eu, se fosse Jesus, lho daria.

– Mas ele tem uma mãe, Maria…

– Uma mãe? Não o digas! Uma loba é mais mãe do que aquela malvada.

– É verdade. Mas mesmo se ela não reconhece seu dever para com o seu filho, sempre tem o direito sobre um filho, diz Maria.

– Hum! Para fazê-lo sofrer! Olha só como ele está melhor!

– Eu estou vendo. Mas… Jesus não tem o direito de tirar os filhos às mães, nem mesmo para entregá-los a quem os trataria com amor.

– Também os homens não teriam o direito de… Basta. Eu sei que…

– Oh! Eu te entendo… Queres dizer: também os homens não teriam o direito de tirar-te teu Filho e, no entanto, o farão… Mas, fazendo isso, que é um ato humanamente cruel, produzirão um bem infinito. Mas aqui, pelo contrário, eu não sei se seria um bem para aquela mulher.

– Mas para o pequenino, sim.

454.3

Mas por que Ele foi dizer-nos uma coisa horrível como aquela? Eu não tenho mais paz desde que a fiquei sabendo…

– E não sabias também antes que o Redentor devia padecer e morrer?

– Sim, que o sabia! Mas não sabia que era Jesus. Eu lhe queria bem, sabes? Mais do que aos meus próprios filhos. Tão bonito, tão bom… Oh! Eu te invejava por causa dele, minha Maria, quando Ele era menino, e depois sempre… sempre… até um sopro de vento que ia a Ele me desagradava, e… nem posso pensar que irá ser torturado.

E Maria de Cléofas chora por baixo do seu véu.

E Maria, a Mãe, a conforta:

– Minha Maria, não fiques olhando a coisa do lado humano. Pensa nos seus frutos… Eu, bem podes pensar como consigo ver chegar ao fim a luz de cada dia… Quando essa luz morre, eu digo: um dia de menos para ter Jesus… Oh! Maria! Por uma coisa especialmente eu agradeço ao Altíssimo: por ter-me Ele concedido chegar ao amor perfeito, perfeito até o ponto que numa criatura ele pode chegar, o que já me permite ir curando e fortalecendo o meu coração, dizendo: “A dor dele e a minha são úteis aos meus irmãos, por isso bendita seja a Dor.” Se eu não amasse assim ao próximo, não poderia, não, bem pensar que levariam Jesus à morte…

– Mas, que amor, então, é esse teu? Que amor é que se deve ter para poder dizer tais palavras? Para… para… para não se fugir com seu Filho, defendê-lo e dizer ao próximo: “O meu primeiro próximo é o meu Filho e eu o amo sobre todas as coisas”?

– Quem é amado sobre todas as coisas é Deus.

– E Ele é Deus.

– Ele faz a vontade do Pai, e eu com Ele. Que amor é esse meu? Que amor é que se deve ter para poder dizer tais palavras? É um amor de união com Deus, uma união total, um abandono total, um viver somente nele, não ser mais do que uma parte dele, assim como a mãe é uma parte de si mesma, só faz o que a cabeça ordena. Eis aí o meu amor e qual é o amor que se deve ter, para se fazer sempre e com boa vontade a Vontade de Deus.

– Mas tu és tu. És a bendita entre todas as criaturas. Certamente tu já eras assim, mesmo antes de teres Jesus, pois Deus te escolheu para o teres, e para ti é fácil…

– Não, Maria. Eu sou a Mulher e a Mãe como todas as mulheres e mães. O dom de Deus não suprime a criatura. Esta continua a ter a sua humanidade, como qualquer outra criatura humana, ainda que o dom lhe comunique uma espiritualidade muito forte. Tu já sabes que eu tive que aceitar o dom, por minha espontânea vontade, e com todas as consequências que ele acarretasse. Porque todo dom divino é uma grande felicidade, mas também um grande empenho. E Deus não violenta a nenhum homem para que aceite os seus dons, mas Ele interroga a sua criatura e, se a criatura àquela voz espiritual que lhe fala, responder: “Não!” Deus não a força.

454.4

Todas as almas, pelo menos uma vez na vida, foram interrogadas por Deus se…

– Oh! Eu, não! A mim Ele nunca me perguntou nada! –exclama, com segurança, Maria de Alfeu.

A Virgem Maria sorri mansamente e lhe responde:

– Não prestaste atenção e respondeste com a tua alma, sem que tu o percebesses, isso porque tu já amas muito o Senhor.

– Eu te digo que Ele nunca me falou nisso!

– E, por que, então, estás aqui como discípula, acompanhando Jesus? E por que, então, vives ansiosa para que os teus filhos todos acompanhem a Jesus? Sabes tu o que quer dizer acompanhá-lo? E, no entanto, queres que teus filhos o acompanhem.

– É certo. Eu quereria dar-lhos todos. Então, com verdade eu poderia dizer que já teria dado à Luz todos os meus filhos. E rezo, rezo para poder dá-los a essa Luz, a Jesus, com uma verdadeira e eterna maternidade.

– Estás vendo? E isso por quê? Porque Deus te interrogou um dia, e te disse: “Maria, tu me concederás os teus filhos, a fim de que sejam os meus ministros na nova Jerusalém?” E tu respondeste: “Sim, Senhor.” E, mesmo agora, quando já sabes que o discípulo não é mais do que o Mestre, Deus continua a perguntar-te para provar o teu amor, tu lhe respondes: “Sim, meu Senhor. Eu já estou querendo que eles sejam teus!” Não é assim?

– Sim, Maria. É assim. É verdade. Eu sou tão ignorante que não sei entender o que acontece na alma. Mas, quando Jesus, ou tu, me fazeis pensar, eu digo que é verdade. É verdade mesmo. Eu digo que gostaria até de vê-los mortos pelos homens, do que inimigos de Deus… Certamente… se eu os visse morrer… se… oh! Mas o Senhor… me ajudaria, não é? O Senhor naquela hora… ou irá ajudar somente a ti?

– Ajudará a todos os seus filhos fiéis e mártires no espírito, ou no espírito e na carne, pela sua glória.

– Mas quem é que deve ser morto? –pergunta o menino que, ao ouvir falar naquele assunto, deixou de ficar pulando e ficou todo ouvidos.

E pergunta ainda, um pouco curioso, um pouco espantado, olhando para um lado e para outro pelo campo solitário, que começa a ficar escuro:

– Aqui há ladrões? Onde estão?

– Aqui não há ladrões, menino. E ninguém, por enquanto, vai ser morto. Pula, podes pular ainda –responde a Virgem Maria.

454.5

Jesus, que estava muito lá na frente, parou para esperar as mulheres. Dos que o vieram acompanhando desde Hipo, estão ainda presentes três homens e a viúva. Os outros resolveram, um depois do outro deixá-lo e voltar para sua cidade.

Os dois grupos se reúnem. Jesus diz:

– Paremos aqui, esperando o nascer da lua. Depois continuaremos, de tal modo que, lá pela aurora, possamos entrar na cidade de Gamala.

– Mas, Senhor! Não te lembras de que te expulsaram de lá? E te suplicaram[1] que te fosses embora…

– E daí? Eu parti, agora volto. Deus é paciente e prudente. Naquele tempo, na agitação em que estavam, não eram capazes de acolher a Palavra, que só pode ser acolhida com a alma em paz, para ser frutuosa. Lembrai-vos de Elias[2] e do encontro dele com o Senhor no Horeb, considerai que Elias já era uma alma dileta para o Senhor e acostumado a entendê-lo. Somente na paz de uma brisa ligeira, quando sua alma já estava repousando, depois das angústias na paz do lugar em que estava e do seu eu honrado, só então foi que o Senhor falou. O Senhor esperou que a angustia deixada como lembrança de sua passagem por aquela região pela legião de demônios, pois que, quando a passagem é de Deus, é pacífica, mas a de Satanás é de perturbação, e o Senhor esperou que a angústia cessasse, se refizessem límpidos de novo os corações e o entendimento, para voltar a esses de Gamala, que são ainda seus filhos. Não temais. Eles não vos farão mal!

454.6

A viúva de Afeca vai à frente, e se prostra:

– E a mim não irás, Senhor? Afeca também está cheia de filhos de Deus…

– Áspero é o caminho e breve é o tempo. Temos conosco as mulheres, devemos voltar para passarmos o sábado em Cafarnaum. Não insistas, mulher –diz, curto e breve, Iscariotes, como que repelindo-a.

– É que… Eu queria que Ele resolvesse que eu poderia ficar com o menino.

– Mas o menino já tem a mãe dele, entendes? –diz ainda Iscariotes, de um modo grosseiro.

– Conheces algum atalho para se ir de Gamala a Afeca? –pergunta Jesus à mulher maltratada.

– Oh! Sim. Há um caminho pela montanha, mas é bom e fresco, porque vai por entre bosques. E, depois, para as mulheres, eu pago, se os pudermos arranjar uns burrinhos…

– Eu irei à tua casa para consolar-te, porque Eu não posso dar-te o menino, visto que ele tem sua mãe. Mas Eu te prometo que, se Deus achar que o inocente desamado ache de novo o amor, Eu pensarei em ti.

– Obrigada, Mestre. Tu és bom, diz a viúva, e olha para Judas de uma maneira tal, que só pode querer dizer: “E tu és mau.”

O menino, que estava escutando e entendeu, pelo menos em parte, que estava já também afeiçoado com a viúva, que está sempre procurando conquistá-lo com carícias, com pequenos bons bocados, um pouco pela natural movimento de reflexão, e um pouco por aquele espírito de imitação próprio das crianças, repete exatamente o que a viúva fez: somente não se prostra aos pés de Jesus, mas se agarra nos joelhos dele, levantando o rosto que, ao luar, ficou branco, e diz:

– Obrigado, Mestre. Tu és bom.

E não se limita a isso, quer esclarecer bem o que está pensando e termina dizendo:

– E tu és mau, e dá um pequeno pontapé com seu pezinho no pé de Iscariotes, para que não haja possíveis erros de pessoa.

454.7

A risada de Tomé é fragorosa e leva os outros a rir, enquanto ele diz:

– Pobre Judas! Bem que se diz que os meninos não gostam de ti. De vez em quando um deles te julga e sempre te julga[3] mau.

Judas tem tão pouco domínio de si mesmo que logo mostra sua ira, uma ira injusta, desproporcionada para a causa e o objeto que a provocam, e se desabafa, arrancando com força o pequenino de entre os joelhos de Jesus, puxando-o para trás e gritando:

– Isto acontece quando se transforma o que é sério em pantomima. É indecoroso e inútil trazer atrás de si um apêndice de mulheres e bastardos…

– Isto é que não. O pai dele tu conheceste bem. Era um esposo legítimo e um homem justo –observa com severidade Bartolomeu.

– E então? Este aí não é agora um vagabundo e amanhã um futuro ladrão? Houve quem pensasse que ele era filho de tua Mãe… E onde está o esposo de tua mãe para justificar um filho desta idade? Ou então ficam pensando que ele é filho de um de nós e…

– Basta. Tua linguagem é uma linguagem mundana. Mas o mundo só fala em lama para as rãs para as cobras, para os lagartos, para todos os animais imundos…

454.8

Vem cá, Alfeu. Não chores. Vem a Mim. Eu te levarei nos braços.

O sofrimento do menino é grande. Toda a sua dor de órfão e de rejeitado pela mãe, dor que estava adormecida nestes dias de paz, desperta agora, ferve e transborda. Mais do que os arranhões que ele fez na testa e nas mãos, quando caiu no chão pedregoso, arranhões que as mulheres estão limpando e beijando para consolá-lo, ele está chorando por sua dor de filho sem amor. É um choro longo, cheio de mágoa, invocando seu pai morto, sua mãe… Oh! Pobre menino!

Eu choro com ele, eu, a sempre desamada pelos homens, e, com ele, me refugio entre os braços de Deus, hoje, dia do aniversário dos funerais de meu pai, hoje, quando uma injusta decisão me priva da Comunhão frequente…

Jesus o pega, o beija, o nina e consola, vai caminhar na frente de todos, com o inocente nos braços, ao clarão do luar… E, enquanto o choro vai diminuindo lentamente, começa a interromper-se, pode-se ouvir no silêncio da noite a voz de Jesus, que diz:

– Aqui estou Eu, Alfeu. Eu por todos. Eu, para servir-te de pai e mãe. Não chores. O teu pai está a meu lado e te beija comigo. Os anjos estão cuidando de ti, como se fossem tuas mães. Todo o amor está contigo, todo o amor, se tu fores bom e inocente…

454.9

E a voz rouca de um dos três, que vieram de Hipo, diz:

– O Mestre é bom e atrai. Mas os seus discípulos, não. Eu vou-me embora…

Ouve-se a voz severa do Zelotes que diz ao Iscariotes:

– Estás vendo o que fazes?

E depois, enquanto somente a viúva de Afeca é que ficou entre as discípulas, e suspira com elas, ouvem-se apenas as batidas de um menor número de passos. Porque os três de Hipo lá se foram. E assim continuam até irem parar numa grande caverna, talvez um refúgio dos pastores, porque ali se vê uma camada de éricas e fetos, cortados há pouco tempo e jogados no chão para secarem.

– Permaneçamos aqui. Aproveitemos este leito da Providência para as mulheres. Nós poderemos deitar-nos aqui fora sobre a grama do chão, diz Jesus.

E assim fazem, enquanto a lua cheia lá vai navegando placidamente pelo firmamento.


Notes

  1. supplié, en 186.7.
  2. Souvenez-vous d’Elie, dans le passage de 1 R 19, 13-18.
  3. Chaque fois que l’un d’eux te juge : c’est le cas de Benjamin de Magdala en 184.7 (et en 490.6), et de Yabeç-Marziam en 196.6 (et en 365.3/4). En 309.4, on peut lire : « à Judas, fils de Simon… à qui on dirait que le Seigneur parle par la bouche des enfants. » De même, le petit-fils de Nahum, un enfant difforme guéri par Jésus, comptera Judas parmi les méchants, en 584.6.

Notas

  1. suplicaram, em 186.7.
  2. Lembrai-vos de Elias, na passagem de 1 Reis 19,13-18.
  3. De vez em quando um deles te julga, como Menino de Mágdala em 184.7 (e em 490.6), e Jabé-Marziam em 196.6 (em 365.3/4). Lê-se em 309.4: “… A Judas de Simão… lembra que o Senhor faz as crianças falarem…”. Até o neto de Nahum, garoto deforme curado por Jesus, colocará Judas entre os maus em 584.6.