Os Escritos de Maria Valtorta

477. Un dialogue entre Jésus et sa Mère dans les bois de Mathatias.

477. Colóquio com a Mãe no bosque de Matatias.

477.1

Jésus est seul. Seul sur un plateau un peu en forme de cuvette qui, par une ondulation légère et continue, s’élève sur le versant des collines qui entourent certainement le lac de Galilée, car je le vois en bas, à droite. Le bleu splendide de ses eaux s’assombrit à cause du crépuscule proche, qui enlève à une grande partie du lac l’éclat des rayons du soleil. En arrière de la cuvette, au nord, on distingue la montagne d’Arbel et, au-delà, plus hautes, celles de l’autre rive du lac où se trouvent Meieron et Giscala. Au nord-est, lointain, mais puissant et royal, s’élève le Grand Hermon dont le soleil à son coucher frappe bizarrement le pic le plus élevé : il lui donne une couleur topaze rosé à l’occident, et lui laisse ailleurs sa couleur opaline, qui tend à cette indéfinissable nuance d’un bleu neigeux que j’ai vue quelquefois sur les cimes de nos Alpes, à la frontière.

Quand je regarde vers le nord, c’est ce que j’ai sous les yeux. Je vois aussi sans difficulté, à droite, tout en bas, le lac, et à gauche, plus élevées, les collines qui empêchent de voir la plaine de la côte. Mais si je me tourne vers le midi, j’aperçois le mont Thabor, au-delà des collines en pente douce qui sont certainement celles qui entourent Nazareth. Il y a une petite ville, tout en bas, près d’une route de grande circulation où les gens se hâtent de gagner les lieux de repos entre les étapes.

Jésus ne regarde rien de ce que, moi, je regarde. Il cherche seulement un endroit où s’asseoir, et le choisit au pied d’un énorme chêne vert dont le feuillage a protégé de la canicule l’herbe du sol : elle est encore fraîche et touffue comme si la chaleur n’était pas passée en brûlant tout.

Jésus a ainsi en face de lui le lac, à côté le sentier parmi les arbres par lequel il est monté, et de l’autre côté les hauteurs qui entourent au nord la cuvette de prés et de forêts où il se trouve, et qui est toute verte grâce aux chênes verts et à d’autres arbres au feuillage persistant que l’automne n’atteint pas. Çà et là seulement, on y voit une tache rouge sang : c’est celle d’une feuille qui change de couleur avant de tomber, pour céder la place à une feuille naissante qui apparaît déjà tout près de celle qui meurt.

Très fatigué, Jésus s’appuie contre le tronc puissant et garde un moment les yeux fermés, comme pour se reposer. Mais, ensuite, il prend sa pose habituelle, en se détachant du tronc, penché un peu, les coudes sur les genoux, les avant-bras tendus, les mains jointes, les doigts entrelacés. Et il pense. Il prie certainement. De temps à autre, à cause de quelque bruit qui parvient à lui — oiseaux qui se battent en cherchant une place pour la nuit, quelque animal dans l’herbe qui fait tomber une pierre le long de la pente, une branche qui en heurte une autre par suite d’un coup de vent —, il lève les yeux, et d’un regard pensif qui sûrement ne voit pas, il les tourne dans la direction du bruit, surtout s’il vient du côté du sentier qui monte à travers les chênes verts. Puis il baisse de nouveau les yeux pour se concentrer intérieurement. Par deux fois, il observe attentivement le lac qui est déjà dans l’ombre, puis il tourne la tête pour regarder vers l’occident où le soleil a disparu derrière les collines boisées. La seconde fois, il se lève et va vraiment sur le sentier, pour regarder s’il monte quelqu’un, puis il retourne à sa place.

477.2

Enfin, voilà un bruit de pas. Deux personnes apparaissent : Marie, vêtue de bleu foncé, et Jean, chargé de sacs. Jean crie deux fois : “ Maître ! ” et, dès que Jésus se tourne, il ajoute :

« Voici ta Mère ! »

Et il l’aide à traverser un petit ruisseau, avec des cailloux mis sur le sentier dans le but de le consolider et de le rendre plus pratique pour la montée ou la descente, en réalité avec le résultat d’en faire de vrais pièges pour des pieds mal chaussés.

Jésus se lève aussitôt pour aller à la rencontre de sa Mère et il l’aide avec Jean à franchir la masse éboulée qui devrait retenir la terre — en réalité, seules les racines des chênes jouent ce rôle. Maintenant, Marie est soutenue par son Fils, qui la couve des yeux et lui demande :

« Tu es fatiguée ?

– Non, Jésus. »

Elle lui sourit.

« J’ai pourtant l’impression que tu l’es. Je regrette de t’avoir fait voyager. Mais moi, je ne pouvais pas venir…

– Oh ! ce n’est rien, mon Fils. Je transpire un peu, mais ici, on est bien… C’est plutôt toi qui es fatigué, et aussi ce pauvre Jean… »

Mais Jean secoue la tête en riant. Après avoir déposé le sac neuf et bien rempli de Jésus et le sien sur l’herbe, au pied du chêne, il se retire en disant :

« Je vais plus bas. J’ai vu une petite source et je vais me rafraîchir un peu dans cette eau. Mais j’entendrai, si vous m’appelez. »

Et il se retire pour laisser pleine liberté à Jésus et à sa Mère.

477.3

Marie desserre son manteau et enlève son voile pour essuyer la sueur qui perle à son front. Elle regarde Jésus, ils se sourient mutuellement, et elle boit son sourire tandis qu’il lui caresse la main et la passe sur sa joue pour en sentir la caresse. Il est tellement “ fils ” par ce geste que je lui ai vu faire à bien d’autres reprises ! Marie dégage sa main et remet en ordre les cheveux de Jésus, lui enlevant un petit morceau d’écorce resté entre les mèches. L’amour qu’elle y met est si grand, que chaque mouvement de ses doigts est une caresse. Elle dit :

« Tu es tout en sueur, Jésus. Ton manteau sur les épaules est humide comme s’il avait plu dessus, mais tu vas pouvoir en prendre un autre. Celui-ci, je le retire. Il est déteint par le soleil et la poussière. J’avais tout préparé, et… Attends ! Je sais que tu as à peine mangé : une croûte de pain rassis avec une poignée d’olives, salées au point de te mordre le gosier. C’est Jean qui me l’a dit. Il ne faisait que boire à son arrivée. Mais je t’ai apporté du pain frais : je venais de le sortir du four. Voilà aussi un rayon de miel que j’avais enlevé hier pour le donner aux enfants de Simon. Mais pour eux, j’ai d’autres rayons. Prends-le, mon Fils. Il vient de notre maison… »

Et elle se penche pour ouvrir la besace, qui contient, par dessus tout le reste, un petit panier d’osier plein de fruits sur lesquels se trouve le rayon de miel enveloppé dans de longues feuilles de vigne, et elle offre le tout à son Fils avec le pain frais et croustillant.

Pendant que Jésus mange, elle tire du sac les vêtements qu’elle a préparés pour les mois d’hiver, solides, chauds, capables de protéger du froid et de l’eau, et elle les montre à Jésus, qui lui dit :

« Que de travail, Maman ! J’avais encore ceux de l’hiver dernier…

– Quand les hommes sont loin de leurs femmes, ils doivent tout renouveler, afin de ne rien avoir à réparer pour être impeccables. Mais je n’ai rien gaspillé. Le manteau que je porte, c’est le tien que j’ai raccourci et reteint. Pour moi, il va encore bien, mais pour toi, il n’allait plus. Tu es Jésus… »

Dire tout ce que contient cette phrase, c’est impossible. “ Tu es Jésus. ” C’est une phrase simple, mais ces quelques mots renferment tout l’amour de la Mère, de la femme disciple, de l’ancienne juive pour le Messie promis et de la juive du temps béni qui possède Jésus. Si Marie s’était prosternée en adorant son Fils comme Dieu, il n’y aurait eu là qu’une simple manifestation de respect. Mais ces mots en disent bien plus long qu’une adoration formelle des genoux qui plient, du dos qui se penche, du front qui touche le sol : il y a là tout l’être de Marie, avec sa chair, son sang, son âme, son cœur, son esprit, son amour, qui adore totalement et parfaitement le Dieu-Homme.

Je n’ai jamais rien vu de plus grand, de plus absolu, que ces adorations de Marie pour le Verbe de Dieu qui est son Fils, mais dont elle se rappelle toujours qu’il est Dieu. Aucune des personnes guéries ou converties par Jésus, que je vois adorer leur Sauveur, pas même les plus ardentes, pas même celles qui expriment leur amour avec une impétuosité inconsciemment théâtrale, n’a quelque chose qui ressemble à cela. Elles aiment totalement, mais toujours en créatures auxquelles il manque quelque chose pour être parfaites. Marie aime, j’ose le dire, divinement. Elle aime mieux qu’une créature. Ah ! elle est vraiment la fille de Dieu exempte de faute ! C’est pour cela qu’elle peut aimer ainsi !… Et je pense à ce qu’a perdu l’homme par le péché originel… Je pense à ce que nous a volé Satan en entraînant nos premiers parents. Il nous a enlevé ce pouvoir d’aimer Dieu comme l’a aimé Marie… Il nous a enlevé le pouvoir d’aimer comme il faut.

477.4

Pendant que je me fais ces réflexions en regardant le Couple parfait, Jésus, qui a fini son repas, a glissé pour s’asseoir dans l’herbe aux pieds de sa Mère. Il pose sa tête sur les genoux de Marie comme un enfant las, et même attristé, qui se réfugie auprès de la seule personne qui puisse le réconforter. Et Marie caresse ses cheveux, effleure le front lisse de son Jésus. Elle semble par ce geste vouloir mettre en fuite toutes les fatigues et toutes les peines qui affectent son Fils. Jésus ferme les yeux, et Marie arrête sa caresse, tout en laissant sa main sur les cheveux de Jésus, et en regardant droit devant elle, pensive, sans bouger. Elle croit peut-être que Jésus s’est endormi. Il est si las…

Mais Jésus rouvre les yeux presque aussitôt. Il voit que le soir arrive, il voit qu’il ne lui est pas permis de prolonger cette heure de réconfort. Alors il relève la tête en restant assis à sa place, et il demande :

« Tu sais, Maman, d’où je viens ?

– Oui, Jean me l’a dit. Deux âmes qui reviennent à Dieu… C’est une joie pour toi comme pour moi.

– Oui, et c’est avec cette joie au cœur que je descends à Jérusalem.

– Pour te réconforter de la déception que tu as eue le jour même où nous nous sommes quittés.

– Comment sais-tu cela ? Jean te l’a dit ? Lui seul le sait…

– Non. C’est moi qui l’ai interrogé. Mais Jean m’a répondu : “ Mère, tu vas le voir bientôt. Demande-le-lui. ” »

Jésus sourit :

« Jean est fidèle jusqu’au scrupule. »

477.5

Après un temps de silence, Jésus reprend :

« Qui donc t’en a parlé ?

– On ne m’en a pas parlé directement. Il est venu des… des hommes chez Joseph, ton frère. Et… lui est venu chez moi. Il était encore un peu… Oui, mon Fils, il vaut mieux dire la vérité, un peu fâché après ta rencontre avec lui à Capharnaüm, et particulièrement après sa conversation avec Jude et Jacques. Ils se sont vus en ton absence, et Jacques aussi, ou pour mieux dire : Jacques surtout, s’est montré sévère… Très sévère… Je dirais même trop. Cependant l’Eternel, toujours bon, a tiré un bien de ce léger désaccord, sûrement parce que c’était un désaccord venu de deux sources d’amour. Différentes, c’est vrai, mais c’est toujours de l’amour. Imparfaites, c’est vrai, car si elles avaient été parfaites, au moins chez l’un des deux, il n’aurait pas provoqué la colère… Parler de colère, c’est peut-être un peu trop fort pour qualifier l’état d’âme de Jacques, mais il est certain qu’il a été dur, très dur… Tu l’aurais certainement rappelé à la charité. Moi… je ne l’ai pas approuvé, mais j’ai compati, car j’ai compris ce qui l’irritait, lui qui est toujours patient. On ne peut lui demander d’être parfait… C’est un homme. Il est encore très homme, lui aussi. Oh ! il y a encore beaucoup à faire pour que Jacques arrive à être un juste comme l’était mon Joseph ! Lui … il savait toujours se dominer… et être toujours bon…

Mais je divague ! Je parlais de l’amour imparfait des deux hommes pour toi — car ils t’aiment tant ! Même Joseph, bien que cela ne paraisse pas à première vue. Mais c’est de l’amour pour toi, tous les soins qu’il prend de cette pauvre femme. Et c’est de l’amour pour toi, sa manière de penser en vieux juif attaché à ses idées comme son père. Que ne donnerait-il pas pour te voir aimé de tous ! A sa façon… sûrement… — Mais, pour venir au fait, je dois te dire que Joseph, que l’attitude tranchante de Jacques n’a pas blessé, s’est mis à venir chez moi, chaque jour. Et sais-tu pourquoi ? Pour que je lui explique les Ecritures “ comme toi et ton Fils vous les comprenez ”, m’a-t-il dit. Expliquer les Ecritures à la lumière de la Vérité !… C’est difficile quand celui qui écoute est un Joseph, fils d’Alphée, c’est-à-dire quelqu’un qui croit fermement au royaume temporel du Messie, à sa naissance royale et à tant d’autres préjugés !

Mais pour lui faire accepter l’idée que le Roi d’Israël doit, certes, être de souche royale, descendant de David, mais qu’il n’est pas nécessaire qu’il soit né dans un palais royal, son orgueil lui-même m’a servi. Lui… il est fier d’appartenir à la race de David ! Je lui ai dit doucement beaucoup de choses… et cette idée, je l’ai redressée en lui. Il admet maintenant que, conformément aux prophéties, tu es celui qu’elles ont annoncé. Mais je n’aurais pas réussi à le convaincre que ta vraie grandeur consiste justement à être un Roi spirituel — le seul titre qui puisse faire de toi un Roi universel et éternel —, s’il n’était venu à deux reprises des gens pour le chercher… Les premiers, encore ceux de Capharnaüm et d’autres avec eux, l’ont au début de nouveau séduit par des promesses éblouissantes de grandeur pour toute la maison. Mais quand ils l’ont vu moins disposé à céder en leur faveur — ils exigeaient que Joseph te force et me force à te faire accepter une couronne —, ils se sont trahis en passant à des menaces : les habituelles menaces voilées dont ils se servent, des couteaux tranchants enveloppés de laine soyeuse pour les faire paraître inoffensifs… Alors Joseph a réagi en répliquant : “ Je suis le plus âgé, mais Jésus est majeur et, dans notre famille, il ne me semble pas qu’il y ait jamais eu d’imbéciles ou de fous. Comme il est majeur depuis déjà quatre lustres, il sait ce qu’il fait. Allez donc l’interroger, et s’il refuse, laissez-le tranquille. Il est responsable de ses actes. ”

Plus tard, précisément la veille du sabbat, il est venu certains de tes disciples… Tu me regardes, mon Fils ? Permets-moi de ne pas te révéler leurs noms, mais permets-moi de te dire de leur pardonner… Un fils qui aurait levé la main sur les cheveux blancs de son père, un lévite qui aurait profané l’autel et craindrait la colère de Yahvé, ne seraient pas comme ils étaient… Ils venaient de Capharnaüm, où ils t’avaient cherché… Ils avaient suivi les routes du lac, de Capharnaüm à Magdala, puis à Tibériade, en espérant te trouver. Ils ont alors rencontré Hermas et Etienne, qui descendaient avec d’autres à Jérusalem, après avoir été quelques jours les hôtes de Gamaliel. Je ne veux pas répéter ce qu’ils ont dit, ce qu’ils veulent te dire, et brûlent de te dire. Mais leurs paroles avaient augmenté encore plus la douleur des disciples qui furent égarés au point de s’unir à ceux qui voulaient te trahir par une onction trompeuse. Quand ils sont arrivés, Joseph était chez moi, et cela tombait bien. Certes, Joseph n’est pas encore arrivé à la lumière, mais il en est déjà à la naissance de son aurore. Joseph a compris le piège et… il t’aime maintenant beaucoup, notre Joseph. Il t’aime, je n’ose pas dire de la juste manière, mais, au moins, comme un aîné qui souffre de ta souffrance, qui veille sur ta sauvegarde, qui connaît tes ennemis…

Voilà pourquoi je sais ce qu’ils t’ont fait, mon Fils. Une douleur… Et une joie, parce que plus d’un t’a reconnu pour ce que tu es. Cette douleur et cette joie ont été la tienne et la mienne. Et nous pardonnons à tous, n’est-ce pas ? Moi, j’ai déjà pardonné à ceux qui se sont repentis, dans la mesure où cela m’était permis.

– Maman, tu pouvais tout pardonner, même pour moi, car je l’avais déjà fait en voyant leurs cœurs. Ce sont des hommes… Tu l’as bien dit !…

477.6

Mais j’ai aussi la joie de voir Joseph avancer vers l’aurore de la vraie lumière…

– Oui. Il espérait te voir. Il aurait été bon que tu le rencontres. Aujourd’hui, il était absent jusqu’au coucher du soleil, et il sera peiné de ne pas te voir. Mais il pourra le faire à Jérusalem.

– Non, Mère. Je ne resterai pas à Jérusalem de manière à être vu. J’ai besoin d’évangéliser la ville et les alentours, et on m’en chasserait immédiatement, si l’on me découvrait. Je devrai donc agir comme quelqu’un qui fait le mal alors que je ne veux faire que du bien… Mais c’est ainsi.

– Alors tu ne verras pas Joseph ? Il part demain pour la fête des Tentes. Vous pouviez faire le voyage ensemble…

– Je ne puis…

– Ils te persécutent déjà à ce point, mon Fils ? »

Quelle angoisse il y a dans la voix de Marie !

« Non, Mère, non, pas plus qu’auparavant. Rassure-toi. Et même… de bonnes âmes viennent à moi. D’autres, qui ne sont pas bonnes, prennent le temps de réfléchir, alors qu’auparavant elles frappaient sans raison ; le nombre des disciples augmente, les anciens se forment de plus en plus, les apôtres se perfectionnent. Je ne parle pas de Jean : il a toujours été une grâce que le Père m’accorde, mais je parle de Simon-Pierre, et des autres. Je peux dire que de jour en jour Simon change : d’homme qu’il était, il devient apôtre, et tu sais ce que je veux dire. Et il me donne beaucoup de joie. Quant à Nathanaël et à Philippe, ils se détachent des liens de leurs idées. Et Thomas et… Mais que dis-je ! Tous. Oui, sois-en sûre : tous, à cette heure, sont bons : ils font ma joie. Tu dois être tranquille, puisque tu me sais avec eux : ils sont les amis, les consolateurs, les défenseurs de ton Fils. Puisses-tu être ainsi défendue et aimée !

– Moi, j’ai Marie, j’ai les épouses de Joseph et de Simon, et puis eux-mêmes et leurs enfants. J’ai le bon Alphée. D’ailleurs qui, à Nazareth, n’aime pas Marie de Nazareth ? Tu dois être tranquille… C’est tout un village qui aime bien ta Mère.

– Mais ils ne m’aiment pas encore, excepté quelques-uns. Je le sais, et je sais que leur amour pour toi est imprégné de la compassion que l’on éprouve pour la mère d’un fou et d’un vagabond. Mais toi, tu sais que je n’en suis pas un et que je t’aime.

477.7

Tu sais que, me séparer de toi, c’est l’obéissance, je ne dis pas la plus grande, mais, sur le plan de l’affection, la plus douloureuse que me demande le Père…

– Oui, mon Fils ! Oui, je le sais. Moi, je ne me plains de rien. Bien sûr, je voudrais, je préférerais être avec toi, dans la boue, dans le vent, à la belle étoile, persécutée, fatiguée, sans toit ni feu, sans pain, comme toi tant de fois, au lieu d’être chez moi, pendant que tu es au loin et que j’ignore comment tu vas quand je pense à toi. Toi avec moi, et moi avec toi, tu souffrirais moins, et moi de même… Tu es mon Fils, et je pourrais toujours te prendre dans mes bras et te défendre du froid, de la dureté des pierres et surtout de la dureté des cœurs, par mon amour, sur ma poitrine, dans mes bras. Tu es mon Fils. Je t’ai tant gardé sur mon cœur dans la grotte, pendant le voyage en Egypte, et au retour, toujours, quand les pièges de la saison et des hommes pouvaient te nuire. Pourquoi ne pourrais-je pas le faire maintenant ? Ne suis-je donc plus ta Mère, sous prétexte que tu es maintenant l’Homme ? Une mère ne peut-elle donc plus être tout pour son fils pour la simple raison qu’il n’est plus petit ? Je pense que, si je suis avec toi, ils ne pourront pas te faire du mal… car personne… Non. Je suis sotte… Tu es le Rédempteur… et les hommes, je l’ai vu, n’ont aucune pitié, même de leur propre mère… Mais laisse-moi venir près de toi. Tout vaut mieux pour moi que d’être au loin.

– Si les hommes étaient meilleurs, je serais revenu encore une fois à Nazareth. Mais même Nazareth… Peu importe. Ils viendront à moi. Pour le moment, je vais vers les autres… et je ne puis t’emmener avec moi. Je ne reviendrai plus ici avant qu’ils sachent qui je suis.

477.8

Maintenant, je pars en Judée… Je monte au Temple… Puis je resterai dans ces contrées… Je parcourrai encore une fois la Samarie. Je travaillerai là où il y a le plus à faire. Aussi, Mère, je te conseille de te préparer à me rejoindre au début du printemps et de t’établir près de Jérusalem. Nous nous y verrons plus facilement. Je remonterai jusqu’à la Décapole encore quelques fois et nous nous verrons encore… Je l’espère. Mais je resterai généralement en Judée. Jérusalem est la brebis qui a le plus besoin de soins car, en vérité, elle est plus têtue qu’un vieux mouton et plus querelleuse qu’un bouc retourné à l’état sauvage. Je vais y répandre la Parole comme une rosée qui ne se lasse pas de tomber sur son aridité… »

Jésus se lève, s’arrête, regarde sa Mère qui le fixe attentivement. Il ouvre la bouche, puis secoue la tête en disant :

« Il y a encore ceci à dire, avant la dernière recommandation… Mère, si Joseph veut me parler, qu’il soit après-demain à l’aube sur la route qui va de Nazareth à Jezréel en passant par le mont Thabor. J’y serai seul ou avec Jean.

– Je le lui dirai, mon Fils. »

477.9

Un silence s’établit, un silence profond, car les oiseaux ont fini de se quereller dans les frondaisons et le vent aussi se tait, tandis que le crépuscule s’assombrit. Puis Jésus, qui semble avoir cherché péniblement les derniers mots à dire, achève :

« Maman, la pause est finie… Un baiser, Maman, et ta bénédiction. »

Ils s’embrassent et se bénissent mutuellement.

Alors Jésus, se penchant pour ramasser le voile de sa Mère, appelle Jean comme pour rendre moins solennelles ses paroles :

« Lorsque tu viendras en Judée, apporte-moi mon vêtement le plus beau, celui que tu m’as tissé pour les fêtes solennelles. A Jérusalem, je dois être le “ Maître ” au sens le plus large, et même le plus sensiblement humain, puisque ces esprits fermés et hypocrites sont plus attentifs à l’extérieur — l’habillement — qu’à l’intérieur — l’enseignement. Ainsi, même Judas de Kérioth sera content… et aussi Joseph, qui me verra vraiment en habit royal. Oh ! ce sera un triomphe ! Et le vêtement que tu as tissé y contribuera… »

Et il sourit en hochant la tête pour atténuer la vérité cruelle que cachent ces mots.

Mais Marie ne s’y trompe pas. Elle se lève et s’appuie au bras de Jésus en s’écriant : “ Mon Fils ! ” avec un accent déchirant qui me fend le cœur.

Jésus la serre contre sa poitrine, et elle pleure sur ce cœur…

« Maman, j’ai voulu te parler de cela en cette heure de paix… Je te confie mon secret et ce que j’ai de plus cher ici-bas. Aucun disciple ne sait que nous ne reviendrons plus dans cette région, jusqu’à ce que tout soit accompli. Mais toi… Pour toi, il n’est pas de secret… Je te l’avais promis[1], Maman. Ne pleure pas. Nous avons encore beaucoup d’heures à passer ensemble. C’est pour cette raison que je te dis : “ Viens en Judée. ” T’avoir à mes côtés me dédommagera des fatigues de la plus difficile évangélisation de ces cœurs durs qui font obstacle à la Parole de Dieu. Viens avec les femmes disciples de Galilée. Vous me serez bien utiles. Jean s’occupera de votre hébergement. Maintenant, avant qu’il revienne, prions ensemble. Puis tu retourneras au village, et moi aussi je viendrai de nuit… »

477.10

Ils prient ensemble et en sont aux derniers mots du Notre Père quand Jean apparaît. Malgré la pénombre, il aperçoit avec étonnement, en s’approchant, les traces de larmes sur le visage de Marie. Mais il garde le silence. Il salue le Maître et lui dit :

« Je serai à l’aurore sur la route, hors de Nazareth… Viens, Mère. Hors du bois, il fait encore clair, et en bas, la route est bien éclairée par les lanternes des chars qui y circulent… »

Marie embrasse encore Jésus en pleurant dans son voile puis, aidée par Jean qui la tient par le coude, elle descend le sentier en direction de la vallée.

Jésus reste seul à prier, à réfléchir, à pleurer. Car Jésus pleure en regardant sa Mère descendre. Puis il revient là où il était auparavant et reprend la pose qu’il avait précédemment, tandis que les ombres et le silence s’épaississent autour de lui.

Le 14 février 1944.

[…]

477.11

Jésus dit[2] :

« Parmi toutes les douleurs de Marie, ma Mère, je n’ai pas oublié celle-ci : avoir dû la torturer par l’attente de ma souffrance, avoir dû la voir pleurer. C’est pour cette raison que je ne lui refuse rien. Elle m’a tout donné. Je lui donne tout. Elle a connu toute la souffrance. Je lui donne toute la joie.

Je voudrais que, quand vous pensez à Marie, vous méditiez sur son agonie, qui a duré trente-trois ans et a eu son sommet au pied de la croix. C’est pour vous qu’elle l’a endurée. C’est pour vous qu’elle a supporté les quolibets de la foule qui la considérait comme la mère d’un fou. Pour vous, elle a subi les reproches de sa parenté et des personnages d’importance. Il était encore pour vous, mon apparent désaveu[3] : “ Ma Mère et mes frères sont ceux qui font la volonté de Dieu. ” Or qui accomplissait mieux qu’elle cette terrible volonté, qui lui imposait la torture de voir son Fils être supplicié ?

C’est pour vous qu’elle a connu les fatigues de me rejoindre ici ou là, c’est pour vous qu’elle a fait des sacrifices, depuis celui de laisser sa petite maison et de se mêler à la foule, jusqu’à celui de quitter son village pour le tumulte de Jérusalem. Pour vous, elle a dû être en contact avec celui qui fomentait dans son cœur de me trahir. Pour vous, elle a ressenti la douleur de m’entendre être accusé de possession diabolique. Tout, tout a été pour vous.

477.12

Vous ne savez pas combien j’ai aimé ma Mère. Vous n’imaginez pas à quel point le cœur du Fils de Marie a été sensible aux affections. Vous croyez que ma torture fut seulement physique, tout au plus vous y ajoutez cette torture spirituelle que fut l’abandon final du Père.

Non, mes enfants. J’ai aussi éprouvé les passions humaines. J’ai souffert de voir la douleur de ma Mère, de devoir la conduire au supplice comme une douce brebis, ou la déchirer par mes adieux successifs : à Nazareth avant l’évangélisation ou dans ce que je vous ai montré et qui précède ma Passion imminente, et encore — lorsque déjà elle a commencé par la trahison de Judas — avant la Cène, enfin lors de cet atroce adieu sur le Calvaire.

J’ai souffert de me voir raillé, haï, calomnié, entouré de curiosités malsaines qui n’ont pas évolué vers le bien, mais vers le mal. J’ai souffert de tous les mensonges que j’ai dû entendre ou voir à l’œuvre à mes côtés : ceux des pharisiens hypocrites qui m’appelaient Maître et m’interrogeaient, non par foi en mon intelligence, mais pour me tendre des pièges ; ceux à qui j’avais accordé des bienfaits et qui se changèrent en accusateurs au Sanhédrin et au Prétoire ; celui, prémédité, long, subtil de Judas, qui m’a vendu et a continué de jouer au disciple, puis qui m’a désigné aux bourreaux par un geste d’amour. J’ai souffert du mensonge de Pierre, pris d’une peur humaine.

Que de mensonges, qui tous me révoltèrent, moi qui suis la Vérité ! Combien y en a-t-il aujourd’hui encore à mon sujet ! Vous prétendez m’aimer, mais vous ne m’aimez pas. Vous avez mon nom sur les lèvres, mais au fond du cœur vous adorez Satan et vous suivez une loi contraire à la mienne.

J’ai souffert en pensant que, devant la valeur infinie de mon sacrifice — celui d’un Dieu —, trop rares sont ceux qui seraient sauvés. Tous, je dis bien tous ceux qui, dans les siècles des siècles de la terre, allaient préférer la mort à la vie éternelle, rendant vain mon sacrifice, je les ai gardés présents à l’esprit. Et c’est avec cette connaissance que je suis allé à la rencontre de la mort.

477.13

Tu vois, petit Jean, que ton Jésus et sa Mère ont profondément souffert dans leur être moral, et longuement. Patience donc, si tu dois connaître cela. Je l’ai dit[4] : “ Le disciple n’est pas plus grand que son Maître. ”

Demain je te parlerai des douleurs de l’esprit. Pour l’instant, repose-toi. Que la paix soit avec toi. »

477.1

Jesus está sozinho. Sozinho em um altiplano ligeiramente côncavo, que com uma leve e constante ondulação, vai indo para a vertente das colinas, que certamente são aquelas que rodeiam o lago da Galileia, pois eu o estou vendo lá embaixo, à direita, e que já vai ficando escuro no seu belíssimo azul, por causa do pôr do sol que se aproxima, e vai retirando já de muitas partes do lago o fulgurante dardejar de seus raios. Por detrás daquela concavidade, ao norte, estão as montanhas de Arbela e outras mais altas, as que estão do outro lado do lago, onde se erguem Meieron e Gíscala, e a noroeste, lá ao longe, mas sempre imponente e real, de qualquer lado que seja olhado, o Grande Hermon, que o sol, quando está no ocaso, atinge de um modo curioso em seu pico mais alto, fazendo-o ficar como um topázio cor de rosa, lá no ocidente, deixando-o depois com sua cor de opala e naquela indefinível esfumatura com os claro-azuis da neve, como eu já vi algumas vezes nos picos dos nossos Alpes, nas fronteiras.

Eu fico olhando para o norte, e eis que vejo, sem dificuldade: à direita, embaixo, o lago, e à esquerda estão as colinas mais altas que nos impedem de ver a planície da costa. Mas, se eu me virar para o sol, verei o Tabor, para lá das amenas colinas, que são, com certeeza, as que estão ao redor de Nazaré. Uma pequena cidade está lá embaixo, perto de uma estrada de grande movimento, onde as pessoas se apressam para chegar aos lugares do fim de uma jornada.

Jesus não fica olhando nada do que eu olho. Ele somente procura um lugar para assentar-se, e o acha aos pés de uma frondosa azinheira que, com suas frondes, resguardam a grama do solo contra o forte calor do sol e por isso ela está ainda fresca e viçosa, como se por ali não tivesse passado o vento, queimando tudo. Assim Jesus tem à sua frente o lago, ao lado a senda por entre as árvores e pela qual Ele subiu, do outro lado das ondulações do terreno que cercam ao norte a concavidade de prados e de bosques, onde Ele está, e que está toda verde, porque as árvores em sua maior parte são azinheiras e outras árvores perenes que o outono não desfolha. Somente aqui e ali aparece algum ponto vermelho como sangue, que é alguma folha que vai perdendo a cor antes de cair, para ceder seu lugar à que já vem nascendo perto dela que já está morrendo.

Jesus está muito cansado, se encosta no tronco robusto, ficando por algum tempo com os olhos fechados, como para descansar. Mas depois toma sua postura habitual, afastando-se do tronco, com os antebraços estendidos para a frente, com as mãos juntas e os dedos entrecruzados. E fica pensando. Certamente está rezando. De vez em quando, por algum ruído que acontece perto dele, o dos passarinhos que brigam disputando um lugar para passarem a noite, ou de algum animal por entre a grama e que faz rolar alguma, pelo declive, algum ramo que esbarra contra outro por causa de um sopro inesperado do vento, Jesus levanta os olhos, e, com um olhar de quem está muito absorto e que certamente nada vê, os vira em direção de onde vem o barulho, especialmente na direção da estradinha, que vai subindo por entre as azinheiras. Depois os abaixa de novo, concentrando-se em Si mesmo. Duas vezes Ele olha com atenção para o lago, que agora está na sombra, depois vira a cabeça e olha para o ocidente, onde o sol já desapareceu atrás das colinas dos bosques e na segunda Ele se levanta e vai pela senda escura mesmo, olhando se aparece alguém, depois volta para o lugar onde estava.

477.2

Enfim, ouve-se um rumor de passos, e duas figuras aparecem: Maria, vestida de um azul escuro e João carregado de sacos. João o chama duas vezes: “Mestre”, e logo que Jesus se volta, ele diz:

– Eis a Tua Mãe.

E o ajuda a passar a pé por um pequeno rio, por cima de uns pedregulhos que foram colocados sobre a senda a fim de torná-la mais firme e mais cômoda para quem sobe ou para quem desce, mas na realidade o que fizeram com ela foram umas verdadeiras armadilhas para pés descalços.

Jesus se levanta logo para ir ao encontro da Mãe e, com João, a ajuda a subir os pedregulhos colocados para a conservação do caminho. Mas acontece que somente as grandes raízes das azinheiras é que estão fazendo isso. Agora Maria está sendo auxiliada para subir pelo Filho, que a observa, e lhe pergunta:

– Estás cansada?

– Não, Jesus –diz-lhe Ela sorrindo.

– Mas a Mim me parece que o estejas. Não estou gostando de te ter feito vir. Mas Eu não podia ir…

– Oh! Não é nada, meu Filho. Sentindo um pouco de calor, eu estou. Mas aqui se está bem. Tu, sim, é que estás cansado, e o pobre do João…

Mas João sacode a cabeça rindo-se, pondo no chão o saco novo e bem cheio, o de Jesus, e o dele sobre a grama, aos pés da azinheira, e se retira, dizendo:

– Eu vou lá embaixo. Pois vi uma pequena fonte. Vou refrescar-me um pouco naquela água. Mas de lá eu ouvirei, se me chamardes, e se retira deixando à vontade os dois.

477.3

Maria desaperta o seu manto, tira o véu para enxugar o suor que está enchendo de pérolas sua fronte. Olha para Jesus e lhe sorri, pois Ele também lhe sorri, enquanto lhe acaricia a mão e a coloca sobre sua própria face, para ter as carícias dela. Assim como “filho”, Ele está fazendo o que eu já o vi fazer outras vezes! Maria solta a mão, lhe arranja os cabelos, tirando deles um pedacinho de casca da árvore, que lhe ficou por entre as madeixas, e cada movimento dos dedos dela é uma carícia, pelo grande amor com que o faz. E ela diz:

– Estás muito suado, Jesus. O manto sobre as costas está úmido, como se tivesse chovido sobre ele, mas agora já poderás por um outro. Este eu vou tirar-te. Está desbotado pelo sol e pela poeira. Eu tinha tudo pronto… Espera! Eu sei que comeste somente uma crosta de pão velho com um punhado de azeitonas, tão salgadas que fazem tua garganta arder. Assim me disse João, que nada mais fazia senão beber, desde que chegou. Mas eu te trouxe pão fresco, que eu tinha acabado de tirar do forno, um favo de mel, que eu havia tirado ontem da colmeia para dá-lo aos meninos de Simão. Mas para eles eu tenho outros favos. Toma-o, meu Filho. É da nossa casa…

E se inclina para abrir o saco, que tem, por cima de todas as outras coisas, um cestinho raso de vime com frutas e, por cima destas, um favo envolvido em grandes folhas de videira, e oferece tudo ao Filho, junto com pães frescos e estalejantes.

Enquanto Jesus come, ela vai tirando do saco as vestes que preparou para os meses do inverno, mais pesadas, quentes, prontas para proteger contra o frio e a chuva, e as mostra a Jesus, que lhe diz:

– Quanto trabalho, minha Mãe! Eu ainda tinha aquelas do inverno passado…

– Os homens, quando estão longe de suas mulheres, devem receber tudo de novo para não terem necessidade de consertar nada, a fim de poderem estar com tudo direito. Mas eu não estraguei nada. Este meu manto é o teu, mais curto e tingido de novo. Para mim ele ainda está bom. Mas para Ti ele não servia mais. Tu és Jesus…

Dizer o que esta frase significa é impossível: “Tu és Jesus.” É uma frase simples. Mas todo o amor da Mãe, da discípula, da hebreia antiga para com o Messias Prometido, e mais ainda da hebreia deste tempo bendito, que já possui Jesus, tudo isso está naquelas poucas palavras. Se a Mãe se tivesse prostrado, adorando o seu Filho como Deus, não teria usado mais do que de uma forma ainda limitada, como forma de sua veneração. Mas nestas palavras há mais do que uma adoração formal, de joelhos que se dobram, de uma coluna que se curva, de uma fronte que toca no chão, pois aqui está todo o ser de Maria, a sua carne, o seu sangue, a sua mente, o seu coração, o seu espírito, o seu amor, que adora totalmente, perfeitamente o Deus-Homem.

Eu nunca vi uma coisa mais grandiosa, mais singular do que estas adorações de Maria ao Verbo de Deus, que é o seu Filho, mas que ela sempre se lembra de que é o seu Deus. Nenhuma daquelas criaturas, que foram curadas ou convertidas por Jesus eu vejo virem adorar o seu Salvador, nem mesmo as mais amorosas, nem aquelas que, sem o perceberem estão sendo teatrais, sob o ímpeto do amor, nenhuma delas pode amar totalmente, mas sempre como umas criaturas às quais sempre falta alguma coisa para serem perfeitas. Maria ama mais do que uma criatura. Oh! É de fato a filha de Deus imune da culpa! Por isso é que pode amar assim! Fico pensando no que é que o homem perdeu com o Pecado original… Fico pensando no que foi que Satanás nos roubou, ao fazer cair os nossos progenitores. Ele nos tirou essa capacidade de amar bem.

477.4

Enquanto estou considerando estas coisas, olhando para a Dupla perfeita, Jesus, tendo acabado de comer, deslizou de onde estava, indo assentar-se sobre a grama, aos pés da Mãe, pondo sua cabeça sobre os joelhos dela, como faz um menino cansado e triste, que vai refugiar-se junto a única que o pode animar. Maria o acaricia, passando a mão por sobre seus cabelos, tocando de leve a fronte do seu Jesus. Parece que ela quer afugentar todos os cansaços e todos os sofrimentos que estão naquele seu Filho, com as suas carícias. Jesus fecha os olhos e Maria para de fazer aquelas carícias, ficando com a mão posta sobre os cabelos, olhando para sua frente, pensativa e imóvel. Ela talvez pense que Jesus quer dormir. Ele está muito cansado…

Mas Jesus abre de novo os olhos, quase de repente, vê que a tarde vem chegando, vê que não lhe é concedido prolongar aquela hora de conforto, e, então, levanta a cabeça, permanecendo sentado onde está, e diz:

– Tu sabes, minha Mãe, de onde estou vindo?

– Eu sei. João me contou. São duas almas que voltam para Deus. É uma alegria para Ti e para mim.

– Sim. Eu vou descendo para Jerusalém com esta alegria.

– É como um conforto, depois da desilusão que tiveste naquele mesmo dia em que nos separamos.

– Como o sabes? Será que foi João quem te disse? Só ele sabia…

– Não. Eu lhe fiz uma pergunta sobre isso. Mas João respondeu: “Mãe, daqui a pouco tu o verás. Pergunta isso a Ele.”

Jesus sorri, dizendo:

– João é escrupulosamente fiel.

477.5

Fazem uma parada. Depois Jesus pergunta:

– Então, quem foi que te falou daquilo?

– A mim, não. Vieram uns… homens de José, teu irmão … ele próprio veio a mim. Estava ainda um pouco… Sim, meu Filho. É sempre melhor dizer a verdade. Estava um pouco inquieto depois do teu encontro com ele em Cafarnaum, especialmente depois da conversa que houve entre José, Judas e Tiago. Eles se viram na tua ausência e até Tiago, até ele ou melhor, especialmente Tiago foi severo… E muito… Eu diria que demais. Mas o Eterno, sempre bom, tirou dessa contrariedade um bem. Certamente porque foi uma contrariedade que proveio de duas fontes de amor. Duas fontes diferentes, é verdade, mas sempre fontes de amor. Imperfeitas, é verdade. Porque, se elas fossem perfeitas, se pelo menos uma delas fosse perfeita, não teriam chegado à ira… Dizer ira talvez seja muito forte para dar-se um nome àquele estado de ânimo do Tiago, mas certamente ele foi muito, muito severo… Tu, com certeza, o terias feito lembrar-se da caridade. Eu… não aprovei, mas fiquei com dó, porque compreendi o que é que fazia ficar tão inquieto o sempre paciente Tiago. Não se pode dizer que ele seja perfeito… Ele é um homem. É ainda muito homem também. Oh! Há ainda muito caminho a percorrer para que Tiago chegue a ser um justo, como era o meu José! Ele sabia dominar-se sempre… e ser sempre bom…

Mas eu estou divagando! Eu estava dizendo que o amor imperfeito dos dois para contigo, pois eles te amam, oh! muito. Até José, ainda que não o pareça, à primeira vista. Mas amor mesmo para contigo todos aqueles cuidados que eles tomam até para com esta pobre mulher. É amor para contigo o modo de pensar deles, como um velho israelita fixado em suas ideias, como o pai deles. Que é que ele não daria para ver-te amado por todos! À sua maneira, com certeza… Mas, voltando ao fato, devo dizer-te que José, ao qual não fez mal o modo de proceder de Tiago, começou a vir à minha casa todos os dias, e sabes para quê? Para que eu lhe explique as Escrituras “como tu e o teu Filho a compreendeis”, disse ele. Explicar as Escrituras à luz da Verdade! É difícil, quando quem nos está escutando é um José de Alfeu, isto é, alguém que crê firmemente no reino temporal do Messias, em seu nascimento como rei e em tantas outras coisas!

Mas, para fazê-los aceitar a ideia de que o Rei de Israel deve ser, sim, de estirpe real, de Davi, sim. Mas não é necessário que Ele tenha nascido em um palácio real. Para isso me ajudou o próprio orgulho deles. Eles… Oh! Como eles se apegam ao fato de ser Ele da estirpe real de Davi! Com delicadeza eu lhes disse tantas coisas… e esta ideia, eu a procurei corrigir nele. Ele admite agora, para estar de acordo com as profecias, que Tu és o Profetizado. Mas eu não teria conseguido, oh! Não teria conseguido covencê-lo de que Tu, ou que a tua verdadeira grandeza consiste justamente nisto: em seres Rei quanto ao espírito, isto é a única coisa que te pode fazer o Rei universal e eterno, mesmo que não tivessem vindo, e já por duas vezes, as pessoas para procurá-lo… Os primeiros foram os de Cafarnaum e os outros com eles, depois de tê-lo novamente seduzido com deslumbrantes promessas de grandeza para toda a casa, vendo-o pouco propenso em ceder em favor deles, pois eles pretendiam forçar-te e me forçar a fazer-te aceitar uma coroa. Mas eles não conseguiram e passaram a fazer ameaças. As costumeiras ameaças veladas de que eles costumam lançar mão. Facas afiadas, enroladas em lã macia, para fazer parecer que fossem inofensivas… José reagiu, dizendo:“Eu sou o mais velho, mas Ele é maior de idade, e em nossa família não me parece que tenham existido bobos, nem doidos. Como quem já é maior de idade, há quatro lustros, Ele sabe o que está fazendo. Ide, pois, e interrogai-o e, se Ele se recusar, deixai-o assim. Ele sabe o que está fazendo. Ele é responsável por suas ações.”

Mas depois, e precisamente na vigília do sábado, vieram alguns dos teus discípulos… Estás olhando para mim, meu Filho? Permite que eu não te diga os nomes deles, deixa que eu te diga que um filho que houvese levantado a mão contra os cabelos brancos do pai, um levita que tivesse profanado o altar, e estivesse com medo da ira de Javé, não seriam como eles eram. Eles vinham de Cafarnaum, onde te haviam procurado… Tinham andado pelos caminhos do lago, de Cafarnaum até Magdala, depois até Tiberíades, esperando encontrar-te. Eles se haviam encontrado com Hermes e Estêvão, que iam descendo com outros para Jerusalém, depois de terem sido hospedados por Gamaliel por alguns dias. Eu não quero dizer o que eles disseram, o que te querem dizer, e estão ansiosos por dizê-lo. Mas as palavras deles tinham aumentado ainda mais o sofrimento dos discípulos, que foram desencaminhados até o ponto de se unirem a quem te queria trair, por meio de uma unção mentirosa. Quando eles vieram, José estava em minha casa. E isto foi bom. Oh! José ainda não chegou à Luz, mas já está no crepúsculo de sua aurora. José compreendeu a cilada e… te ama muito, agora José é nosso. Ele te ama. Não ouso dizer “como deve”, mas pelo menos como parente já de idade, que sofre com o teu sofrimento, que vigia por tua incolumidade, que conhece todos os teus inimigos…

Eis a razão porque eu sei o que eles te fizeram, meu Filho. É uma dor. E também uma alegria, porque mais de um já te reconheceram por aquilo que és. Para ti e para mim são esta dor e esta alegria. Nós perdoamos a todos, não é verdade? Eu já perdoei aos arrependidos, na parte que me tocava.

– Minha Mãe, tu podias dar todo o perdão, também, por Mim. Porque eu já os havia perdoado ao ver o coração deles. São homens…

Tufalaste bem…

477.6

Mas eu também tenho a alegria de ver José andando para a frente, rumo à aurora da verdadeira Luz…

– Sim. Ele esperava ver-te. Seria bom que Tu o visses. Hoje ele esteve ausente até o pôr do sol. Ficará sentido, se não te vir. Mas ele o poderá fazer em Jerusalém.

– Não, Mãe. Eu não ficarei em Jerusalém, de tal modo que possa ser visto. Preciso evangelizar a Cidade e os lugares vizinhos dela, Eu seria logo expulso, se me descobrissem. Deverei, pois, fazer como alguém que fez o mal, enquanto que Eu só quero fazer o bem. Mas assim é.

– Então, não verás José? Ele parte amanhã para a festa dos Tabernáculos. Vós podíeis fazer a viagem juntos…

– Não posso…

– Já te estarão perseguindo a tal ponto, meu Filho?

Que ansiedade se nota na voz da Mãe!

– Não, minha Mãe. Não. Não mais do que antes. Podes confiar. Pelo contrário. Os espíritos bons estão vindo a mim. Outros, que bons não são, param para meditar, enquanto que antes feriam sem razão, mas os discípulos estão aumentando e os que são de idade estão sempre se formando, e os apóstolos vão-se aperfeiçoando. Eu não falo de João. Ele tem sido sempre uma graça que o Pai me concedeu, mas Eu falo de Simão de Jonas e dos outros. Simão, que Eu posso dizer que dia a dia vai-se mudando do homem que era em apóstolo, e tu sabes o que Eu quero dizer. Isso me dá uma grande alegria. Natanael e Filipe, que vão-se livrando dos laços de suas ideias. Tomé e… mas, que é que Eu estou dizendo! Todos. Sim, podes crer. Todos agora são bons: são a minha alegria. Tu deves ficar tranquila, sabendo que estou com eles: são meus amigos, meus consoladores, são os defensores do teu Filho. Se tu estivesses assim defendida e amada!

– Oh! Eu tenho Maria, tenho as mulheres de José e a de Simão e eles mesmos também, os meninos. Eu tenho o bom Alfeu. E depois, quem em Nazaré não gosta de Maria de Nazaré? Tu deves ficar tranquilo… A cidade inteira ama à tua mãe.

– Mas os que não me amam ainda são apenas uns poucos. Eu sei disso, sei que o amor deles por Ti está imbuído da compaixão que se tem da mãe de um doido e de um vagabundo. Contudo tu sabes que Eunão sou isso, e que Eu te amo.

477.7

Tu sabes que ter que separar-me de ti é uma obediência, não digo a maior, mas a mais amorosamente, dolorosa que o Pai exige de Mim…

– Sim, meu Filho. Sim. Eu sei. Eu não me lamento de nada. Certamente eu gostaria de estar, preferiria estar contigo, no meio da lama, exposta ao vento, ao relento, perseguida, cansada, sem telhado e sem fogão, sem pão, como Tu tantas vezes, ainda que em minha casa, enquanto Tu estás lá longe, e eu nem sei como estás na hora em que penso em Ti. Tu comigo, e eu contigo, tu sofrerias menos, e eu menos sofreria… Porque Tu és meu Filho, eu poderia te ter sempre em meus braços, defender-te do frio, da dureza das pedras e sobretudo da dureza dos corações, com o meu amor, com o meu peito, com os meus braços. Tu és o meu Filho. Eu te segurei bem sobre o coração lá na gruta, na viagem para o Egito, e na volta de lá, sempre, quando as insídias da estação e dos homens podiam fazer-te mal. Por que não poderia eu fazer o mesmo agora? Por acaso, não serei eu mais a tua Mãe, porque agora Tu és homem? Então, não pode mais uma mãe ser tudo para o filho, porque ele não é mais pequenino? Eu penso que, se eu estiver contigo, não te poderão fazer mal… Não. Eu sou uma tola… Tu és o Redentor… e os homens, eu já o tenho visto, não têm piedade nem mesmo da propria mãe deles… Mas deixa-me ir para perto de Ti. Tudo é melhor para mim do que estar longe de Ti.

– Se os homens fossem melhores, eu teria voltado para Nazaré de novo. Mas também Nazaré… Não importa. Eles virão a mim. Por enquanto, eu estou indo a outros… Não posso levar-te comigo. E não voltarei aqui, senão quando eles souberem quem Eu sou.

477.8

Agora Eu vou para a Judeia. Subirei até o Templo… Depois ficarei por aquelas regiões. Percorrerei uma vez mais a Samaria. Trabalharei onde há mais coisas que fazer. Por isso, ó Mãe, Eu te aconselho a preparar-te para ir ao meu encontro no começo da primavera e a estabelecer-te perto de Jerusalém. Nós nos veremos com mais facilidade. Eu subirei de novo até a Decápole, mais uma vez, e nos veremos ainda… Assim Eu espero. Mas, na maior parte do tempo, ficarei na Judeia. Jerusalém é a ovelha mais necessitada de cuidados, porque, em verdade, é mais teimosa do que um carneiro velho, mais rixenta do que um bode que ficou selvagem. Eu irei semear por lá a Palavra, como um orvalho que não se cansa de cair sobre sua aridez…

Jesus se põe em pé, fica parado olha para sua mãe, que o está fitando com atenção, Ele abre a boca e depois sacode a cabeça dizendo:

– Há ainda uma coisa a dizer, antes da última coisa… Minha Mãe, se José quiser falar-me, que esteja, lá pela aurora de depois de amanhã, na estrada que de Nazaré, passando pelo Tabor, vai para Jezrael. Eu lá estarei sozinho, ou com João.

– Eu o direi, meu Filho.

477.9

Há um silêncio, um profundo silêncio, pois os passarinhos já pararam de brigar por entre os ramos, e até o vento se calou, enquanto o crepúsculo vai-se aproximando. Depois, Jesus, que parece ter procurado com dificuldade as últimas palavras a dizer, diz:

– Minha Mãe, a permanência acabou. Um beijo, minha Mãe. E a tua bênção.

E eles se beijam e se abençoam um ao outro.

Em seguida, Jesus, inclinando-se para pegar o véu de sua Mãe, chamando João, como que para tornar menos pesadas suas palavras, diz:

– Quando fores para a Judeia, leva-me a minha veste mais bonita. Aquela que me fizeste para as festas solenes. Em Jerusalém devo ser “Mestre”, no sentido mais amplo e até mais perceptível pelos homens, visto que aqueles espíritos, fechados e hipócritas, olham mais para as exterioridades: mais para a veste do que para o interior, que é a doutrina. Assim, até Judas de Keriot ficará contente… e contente ficará José, que me verá de fato vestido com uma veste real. Oh! Será um triunfo! E a veste feita por ti contribuirá…

E sorri, sacudindo a cabeça para abrandar um pouco a verdade evidente que aquelas palavras encerram.

Mas Maria não se engana. Ela põe-se de pé, se apóia no braço de Jesus, exclamando: “Meu Filho!”, e com uma angústia que me faz sofrer.

Jesus a acolhe sobre o seu coração, e ela chora sobre o coração dele.

– Minha Mãe, Eu quis falar-te nesta hora de paz por isto… Eu te confio o meu segredo, tudo o que Eu tenho de mais querido aqui embaixo. Nenhum dos discípulos sabe que não voltaremos mais a estes lugares, a não ser quando tudo se tiver cumprido. Mas tu… Para ti não há segredos… Assim Eu te havia prometido[1]. Minha Mãe.

Não chores. Temos ainda muitas horas para estarmos juntos. Por isso, Eu te digo: “Vem para a Judeia.” O ter-te perto de Mim, compensar-me-á por aquele trabalho da mais difícil das evangelizações, feita àqueles duros de coração, que criam obstáculos à Palavra de Deus. Vem com as discípulas da Galileia. Vós me ajudareis muito. João proverá no que diz respeito ao alojamento para ti e para elas. Agora, antes que ele volte, vamos rezar juntos. Depois, tu voltarás ao povoado, e Eu também irei de noite…

477.10

Os dois estão rezando juntos, estão dizendo as últimas palavras do Pai-nosso, quando aparece João que, a meia luz, ao chegar mais perto, vê e fica espantado pelos sinais de choro sobre o rosto de Maria. Mas não fala nada sobre isso. Ele saúda o Mestre e lhe diz:

– Estarei, lá pelo romper da aurora, na estrada, perto de Nazaré… Vem, minha Mãe. Por fora do bosque, ainda está claro, lá embaixo a estrada está alumiada de fato pelas lanternas, que foram colocadas nos carros pelo caminho…

Maria beija de novo Jesus, chorando por baixo do seu véu, e depois, ajudada por João, que a segura pelo cotovelo, desce para o caminho, e logo se dirige para o vale.

Jesus fica sozinho, rezando, pensando e chorando. E Jesus continua a chorar ao ver sua Mãe que vai descendo. Depois Ele volta para onde estava antes, toma de novo a posição anterior, enquanto a sombra e o silêncio se vão tornando cada vez mais completos ao redor dele.

14 de fevereiro de 1944.

[…]

477.11

Diz Jesus[2]:

– Também isto não esqueci das dores de Maria. Ter estraçalhado a ela com a espera do meu sofrimento, tê-la visto chorar. É por isto que não lhe nego nada. Ela me deu tudo. Eu lhe dou tudo. Ela sofreu toda a dor. Eu lhe dou toda a alegria.

Desejo que, quando pensas em Maria, medites esta sua agonia que durou trinta e três anos e culminou aos pés da Cruz. Ela sofreu por vós. Por vós as derisões da multidão que a julgava mãe de um louco. Por vós as reprovações dos parentes e das pessoas importantes. Por vós a minha aparente indiferença[3]: “Minha mãe e meus irmãos são aqueles que fazem a vontade de Deus.” E quem, mais do que ela fazia essa vontade, uma Vontade tremenda, que lhe impunha a tortura de ver supliciar o Filho?

Por vós as fadigas de encontrar-me aqui e ali. Por vós os sacrifícios, aquele de deixar a sua casinha e misturar-se às multidões, aquele de deixar a sua pequena pátria pelo tumulto de Jerusalém. Por vós o dever estar em contato com aquele que alimentava no coração a traição. Por vós a dor de ouvir-me acusado de possessão diabólica, de heresia. Tudo, por vós.

477.12

Vós não sabeis quanto amei minha Mãe. Vós não refletis como o coração do Filho de Maria fosse sensível aos afetos. E credes que a minha tortura tenha sido puramente física, no máximo percebeis a tortura espiritual do abandono final do Pai.

Não, filhos. Também as paixões do homem Eu as provei. Sofri por ver minha Mãe sofrer, por dever conduzi-la, como cordeirinha mansa, ao suplício, de ter de estraçalhá-la com os sucessivos adeus, em Nazaré na primeira evangelização, nisto que vos mostrei e que precede a minha iminente Paixão, e naquilo, quando já estava em andamento a traição de Iscariotes, antes da Ceia, ou naquele atroz sobre o Calvário.

Sofri por ver-me escarnecido, odiado, caluniado, procurado por curiosidade má, que não envolvia um bem, mas antes um mal. Sofri por todas as mentiras que fui obrigado a ouvir ou ver agindo em minha frente. Aquelas dos fariseus hipócritas, que me chamavam mestre e me faziam perguntas, não pela fé em minha inteligência, mas para me armar ciladas; aquelas dos beneficiados por Mim, que se voltaram aos acusadores no Sinédrio e no Pretório; aquela, aquela premeditada, longa, sutil, de Judas, que me vendeu e continuou a fingir-se discípulo, que me indicou aos perseguidores com o sinal do amor. Sofri pela mentira de Pedro, tomado de medo humano.

Quanta mentira, tão revoltante para Mim que sou a Verdade! Quanta mentira, ainda agora, há em relação a Mim! Dizeis amar-me, mas não me amais. Tendes o meu Nome sobre os lábios, e no coração adorais Satanás e seguis uma lei contrária à minha.

Sofri pensando que diante do valor infinito do meu Sacrifício, o Sacrifício de um Deus, tão poucos se salvariam. Todos, digo: todos aqueles que nos séculos dos séculos da terra haveriam preferido a morte à vida eterna, tornando vão o meu Sacrifício, Eu os tive presentes. E com este conhecimento caminhei de encontro à morte.

477.13

Vê, pequeno João, que o teu Jesus e a Mãe sofreram agudamente no seu eu moral. E longamente. Paciência, então, se deverás sofrer. “Nenhum discípulo é maior que o Mestre”, Eu o disse[4].

Amanhã falarei das dores do espírito. Agora repousa. A paz esteja contigo.


Notes

  1. promis, en 460.10.
  2. Jésus dit… fait suite à un épisode écrit sur la base d’une “ vision ” du 14 février 1944 et qui est rapportée dans le volume des “ Cahiers de 1944 ”. Ce même épisode, réécrit ici plus en détails sur la base de la “ vision ” du 21 août 1946, est celui qui précède ici.
  3. apparent désaveu, en 269.12.
  4. Je l’ai dit, en 265.11.

Notas

  1. prometido, em 460.10.
  2. Diz Jesus... segue em um episódio escrito baseada a uma “visão” de 14 de fevereiro de 1944 e que é relatado no volume “Os cadernos de 1944”. O mesmo episódio, reescrito mais exatamente baseada à “visão” de 21 de agosto de 1946, é o que precede aqui.
  3. aparente indiferença, que está em 269.12.
  4. Eu o disse, em 265.11.