Os Escritos de Maria Valtorta

478. En route vers la fête des Tentes, Jésus

478. Em colóquio com José e Simão de Alfeu

478.1

Le soleil se lève à peine sur la nature rendue humide par une averse, tombée depuis peu certainement : la poussière de la route en est encore mouillée, sans pourtant avoir fait de la boue. Voilà pourquoi je dis qu’il a plu depuis peu et que cela n’a été qu’une averse : une première pluie d’automne, l’annonce des pluies de novembre qui changeront les routes de Palestine en un ruban visqueux de boue. Mais celle-ci, légère, favorable aux voyageurs, n’a fait qu’humecter la poussière — l’autre fléau de la Palestine réservé aux mois d’été, comme la boue l’est à ceux d’hiver — et laver l’atmosphère, les feuilles et les herbes qui, bien propres, brillent toutes au premier rayon du soleil. Une brise douce et pure traverse les oliviers qui couvrent les collines de Nazareth. On dirait que des anges en grand nombre volent au milieu des arbres paisibles, tant le bruissement du feuillage rappelle celui des grandes ailes qui s’agitent. L’argent lumineux des oliviers brille. Ils penchent tous du même côté, comme si à l’arrière du vol angélique il restait un sillage de lumière paradisiaque.

La ville est déjà dépassée de quelques stades quand Jésus, qui a pris des raccourcis à travers les collines, arrive sur la grand-route qui, de Nazareth, mène à la plaine d’Esdrelon, la route des caravanes que, de minute en minute, le passage des pèlerins anime. Il parcourt quelques autres stades. A un endroit, elle bifurque près d’une pierre milliaire, qui porte sur deux côtés l’inscription : “ Jafia Simonia - Bethléem Carmel ” à l’ouest, et : “ Xalot - Naïm Scytopolis - Engannim ” à l’est. Là, Jésus voit, arrêtés au bord de la route, ses cousins Joseph et Simon en compagnie de Jean, fils de Zébédée. Ils s’empressent de le saluer.

« Paix à vous ! Vous êtes déjà arrivés ? Je pensais m’arrêter ici pour vous attendre et être le premier… et je vous trouve là ! »

Manifestement heureux de les revoir, il les embrasse.

« Tu ne pouvais pas être le premier. Par peur que tu ne passes avant que nous arrivions, nous sommes partis à la lumière des étoiles — d’ailleurs aussitôt cachées par des nuages.

– Je vous avais dit que vous alliez me voir. Alors, toi, Jean, tu n’as pas dormi !

– Peu, Maître, mais toujours plus que toi, certainement. Mais ça ne fait rien. »

Et le visage serein de Jean sourit, vrai miroir de son heureux caractère, toujours content de tout.

478.2

« Eh bien, mon frère, tu voulais me parler ? dit Jésus à Joseph.

– Oui… Viens un peu dans ce vignoble. Nous y serons plus tranquilles. »

Et Joseph, fils d’Alphée, pénètre le premier entre deux rangs d’une vigne déjà vendangée. Au milieu des feuilles qui blondissent et vont bientôt tomber, seuls quelques grappillons restent encore accrochés aux sarments, réservés à la faim du pauvre et du pèlerin, selon les prescriptions mosaïques.

Jésus le suit avec Simon. Jean reste sur la route, mais Jésus l’appelle :

« Tu peux venir, Jean. Tu es mon témoin.

– Mais… dit l’apôtre, interdit, en regardant les deux fils d’Alphée.

– Oui, oui, viens aussi. Et même, nous voulons que tu entendes nos paroles » dit Joseph.

Alors Jean descend à son tour dans le vignoble où, tous ensemble, ils s’enfoncent en suivant les courbes des rangées, au point que l’on ne peut plus les voir de la route.

478.3

« Jésus, je me suis réjoui de voir que tu m’aimes, dit Joseph.

– Pouvais-tu donc en douter ? Ne t’ai-je pas toujours aimé ?

– Moi aussi, je t’ai toujours aimé. Mais… malgré notre amour, depuis quelque temps, nous ne nous comprenions plus. Moi… je ne pouvais approuver ce que tu faisais, car cela me paraissait entraîner ta ruine, celle de ta Mère et la nôtre. Tu sais… Nous tous, vieux Galiléens, nous nous rappelons comment fut frappé Judas le Galiléen et comment furent dispersés ses parents et ses disciples, dont on confisqua tous les biens. Ceux qu’on ne massacra pas, furent envoyés aux galères et virent leurs biens saisis. Moi, je ne voulais pas de cela pour nous. C’est que… Oui, je pensais qu’il ne devait pas être vrai que, justement chez nous qui, certes, sommes de la descendance de David, oui, mais ainsi… Nous ne manquons pas de pain, pour cela non, et que le Très-Haut en soit loué. Mais où se trouve la grandeur royale que toutes les prophéties attribuent à celui qui sera le Messie ? Quant à toi, es-tu la verge[1] qui frappe pour dominer ? Tu n’as pas été la lumière à ta naissance. Tu n’es même pas né dans ta maison ! Oh ! je les connais bien, les prophéties ! Nous sommes du bois sec désormais, mais rien n’annonçait que le Seigneur allait le revêtir de feuillage. Et toi, qu’es-tu, sinon un juste ?

C’étaient les idées à cause desquelles je te combattais en gémissant sur notre ruine. Et pendant que je gémissais ainsi, des tentateurs sont venus enflammer encore plus mes idées de grandeur, de royauté… Jésus, ton frère a été un imbécile. Je les ai crus, et je t’ai déplu. C’est dur de l’avouer, mais je dois le reconnaître. Et toi, pense qu’Israël tout entier était en moi, aussi bête que moi, sûr comme moi que l’apparence du Messie n’est pas celle que tu nous donnes… Il est difficile de dire : “ Je me suis trompé ! Nous nous sommes trompés et nous nous trompons ! Depuis des siècles. ” Mais ta Mère m’a expliqué les paroles des prophètes.

Ah oui ! Jacques a raison, et Jude également. Quand on entend ces paroles de la bouche de Marie, comme eux l’ont pu dans leur enfance, on comprend que tu es le Messie. Voilà, mes cheveux blanchissent, car je ne suis plus un enfant ; je ne l’étais déjà plus quand ta Mère est revenue du Temple en tant qu’épouse de Joseph. Je me souviens de ces jours-là, et de la réprobation[2] stupéfaite de mon père quand il vit que son frère n’organisait pas les noces au plus vite. Son étonnement était aussi celui de Nazareth, tout comme les médisances. Car il n’est pas d’usage de laisser passer tant de mois avant les noces, en se mettant dans les conditions de pécher et de… Jésus, j’estime Marie, et j’honore la mémoire de mon parent. Mais le monde… Pour le monde, cela n’a pas été un bon moment… Toi… Ah ! maintenant, je sais. Ta Mère m’a expliqué les prophéties. Voilà pourquoi Dieu a voulu que les noces soient retardées : pour que ta naissance coïncide avec le grand Edit et que tu naisses à Bethléem de Juda[3]. Et… Marie m’a tout expliqué, tout, oui, et il y a eu une sorte de lumière pour que je comprenne ce qu’elle a tu par humilité. Et j’affirme : tu es le Messie. C’est ce que j’ai dit et ce que je dirai. Mais le dire, ce n’était pas encore changer de façon de voir… car mon esprit pense que le Messie est Roi. Les prophéties parlent… et il est difficile de pouvoir comprendre dans le Messie un caractère autre que celui de Roi…

478.4

Tu me suis ? Tu es fatigué ?

– Non, j’écoute.

– Eh bien… Ceux qui cherchaient à séduire mon cœur sont revenus et ils voulaient que je te contraigne… Et parce que j’ai refusé, le voile est tombé et ils sont apparus pour ce qu’ils sont : de faux amis, de vrais ennemis… Alors d’autres sont venus, pleurant comme des pécheurs, et je les ai entendus. Ils ont répété tes paroles dans la maison de Kouza… Maintenant, je sais que tu régneras sur les âmes, c’est-à-dire que tu seras celui en qui toute la sagesse d’Israël se concentre pour donner des lois nouvelles et universelles. En toi habitent la sagesse des patriarches et celle des juges, celle des prophètes et celle de nos aïeux David et Salomon, en toi réside la sagesse qui a guidé les rois, Néhémie et Esdras, et celle qui a conduit les Maccabées : toute la sagesse d’un peuple, de notre peuple, du Peuple de Dieu. Je comprends que tu donneras au monde, tout entier soumis à ton pouvoir, tes lois très sages. Et ce sera vraiment un peuple de saints.

478.5

Mais, mon Frère, tu ne peux faire cela tout seul. Pour bien moins que cela, Moïse s’est choisi des aides. Or il ne s’agissait alors que d’un seul peuple ! Toi… c’est le monde entier à tes pieds !… Ah ! Mais pour faire cela, tu dois te manifester… Pourquoi as-tu ce sourire sur les lèvres, tout en restant les yeux fermés ?

– Parce que j’écoute et que je me demande : “ Mon frère oublie-t-il qu’il m’a réprimandé parce que je me faisais connaître, sous prétexte que j’allais porter tort à toute la famille ? ” Voilà pourquoi je souris. Et je pense aussi que, depuis deux ans et six mois, je ne cesse de me faire manifester.

– C’est vrai. Mais… Qui te connaît ? Des pauvres, des paysans, des pêcheurs, des pécheurs et des femmes ! Les doigts de la main suffisent pour compter, parmi ceux qui te connaissent, ceux qui ne sont pas des nullités sans valeur. J’affirme que tu dois te faire connaître des grands d’Israël, des prêtres, des princes des prêtres, des Anciens, des scribes, des grands rabbis d’Israël, de tous ceux qui, en dépit de leur petit nombre, valent une multitude. Ce sont eux qui doivent te rencontrer ! Ceux qui ne t’aiment pas portent contre toi des accusations dont je comprends maintenant la fausseté, mais l’une d’elle est vraie, juste : que tu les négliges. Pourquoi ne te présentes-tu pas pour ce que tu es ? Et pourquoi ne les conquiers-tu pas par ta sagesse ? Monte au Temple et siège dans le Portique de Salomon — tu es descendant de David et prophète, cette place te revient de droit, elle ne revient à personne autant qu’à toi —, et parle.

– J’ai parlé. C’est pour cela qu’ils m’ont haï.

– Insiste, et parle en roi. Ne te rappelles-tu pas la puissance, la majesté des actes de Salomon ? Si (ce “ si ” est extraordinaire !) tu es vraiment celui qu’ont annoncé les prophètes, comme le montrent les prophéties lues avec les yeux de l’esprit, tu es plus grand qu’un homme. Lui, Salomon, n’était qu’un homme. Alors, montre-toi pour ce que tu es, et ils t’adoreront.

– M’adoreront-ils, les juifs, les princes, les chefs des familles et des tribus d’Israël ? Pas tous, mais quelques-uns qui ne m’adorent pas, le feront en esprit et en vérité. Mais pas maintenant. Je dois, auparavant, ceindre la couronne, prendre le sceptre et revêtir la pourpre.

– Ah ! Alors, tu es roi, tu vas l’être bientôt ! Tu le dis toi-même ! C’est bien ce que je pensais ! C’est ce que beaucoup pensent !

– En vérité, tu ignores comment je régnerai. Seul le Très-Haut et moi, ainsi que quelques âmes auxquelles l’Esprit du Seigneur s’est plu à le révéler, maintenant et dans les temps passés, nous savons comment régnera le Roi d’Israël, l’Oint de Dieu.

478.6

– Néanmoins, écoute-moi aussi, mon Frère » reprend Simon. « Joseph a raison. Comment veux-tu qu’ils t’aiment ou qu’ils te craignent si tu évites toujours de leur en imposer ? Tu ne veux pas appeler Israël aux armes ? Tu ne veux pas lancer son ancien cri de guerre et de victoire ? Alors, au moins, deviens roi grâce aux acclamations et aux hosannas du peuple ; sache les arracher par ta puissance de Rabbi et de Prophète : ce ne serait pas la première fois que se produisent ainsi les appels au trône en Israël. Sois roi !

– Je le suis déjà, depuis toujours.

– Oui, rétorque Simon, c’est ce qu’un chef du Temple nous a dit. Tu es né roi des juifs. Mais tu n’aimes pas la Judée. Tu es un roi déserteur, puisque tu ne vas pas à elle. Tu n’es pas un roi saint si tu n’aimes pas le Temple où la volonté d’un peuple te consacrera. Sans la volonté d’un peuple — puisque tu ne veux pas t’imposer à lui par la violence —, tu ne peux régner.

– Tu veux dire : sans la volonté de Dieu, Simon. Qu’est-ce que la volonté du peuple ? Qu’est le peuple ? Par qui est-il peuple ? Qui le soutient ? C’est Dieu. Ne l’oublie pas, Simon. Et moi, je serai ce que Dieu veut. C’est par sa volonté que je serai ce que je dois être, et rien ne pourra l’empêcher. Moi, je n’aurai pas à lancer le cri de rassemblement. Israël sera tout entier présent à ma proclamation. Moi, je n’aurai pas besoin de monter au Temple pour être acclamé. J’y serai porté. Un peuple tout entier m’y portera pour que je monte sur mon trône. Vous m’accusez de ne pas aimer la Judée… C’est au cœur de cette Judée, à Jérusalem, que je deviendrai le “ Roi des Juifs ”. Saül n’a pas été proclamé roi à Jérusalem, pas plus que David ou Salomon. Mais moi, je serai consacré Roi à Jérusalem. Mais je n’irai pas maintenant publiquement au Temple, et je n’y siégerai pas, car ce n’est pas mon heure. »

478.7

Joseph reprend la parole.

« Tu laisses passer ton heure. C’est moi qui te le dis. Le peuple est las des oppresseurs étrangers et de nos chefs. Je t’assure que l’heure est venue. Toute la Palestine, à l’exception de la Judée — et encore pas toute —, te suit en qualité de Rabbi et plus encore. Tu es comme un étendard levé sur une hauteur, et tous ont les yeux tournés vers toi. Tu es comme un aigle, et tous suivent ton vol. Tu es comme un vengeur, et tous attendent que tu décoches la flèche. Va, quitte la Galilée, la Décapole, la Pérée, les autres régions, et va au cœur d’Israël, dans la citadelle où tout le mal est renfermé et d’où doit venir tout le bien, et conquiers-la. Là aussi, tu as des disciples, mais ils sont tièdes, parce qu’ils te connaissent mal. Ils sont également peu nombreux, parce que tu n’y séjournes pas, et incertains parce que tu n’y as pas accompli les miracles que tu as faits ailleurs. Va en Judée pour qu’eux aussi reconnaissent à tes œuvres qui tu es. Tu reproches aux Judéens de ne pas t’aimer. Mais comment serait-ce possible, si tu leur restes caché ? Personne, qui cherche à être acclamé en public et le désire, n’accomplit ses œuvres en cachette, mais il les fait de façon que le public les voie. Si donc tu peux faire des prodiges sur les cœurs, sur les corps et sur les éléments, rends-toi là-bas, et fais-toi connaître au monde.

– Je vous l’ai dit : ce n’est pas mon heure. Mon temps n’est pas encore venu. Il vous semble toujours que c’est le bon moment, mais ce n’est pas le cas. Je dois prendre le temps qui est le mien : pas avant, pas après. Avant, ce serait inutile. Je me ferais effacer du monde et des cœurs avant d’avoir achevé mon œuvre ; le travail déjà fait ne serait pas fécond, parce qu’il ne serait pas terminé ni aidé par Dieu, qui veut que je l’accomplisse sans négliger une seule parole ou une seule action. Je dois obéir à mon Père, et je ne ferai jamais ce que vous espérez, car cela nuirait au dessein de mon Père.

Je vous comprends et vous excuse. Je n’éprouve aucune rancœur contre vous. Je ne ressens pas de lassitude ou d’ennui devant votre aveuglement… Vous ne savez pas. Mais moi, je sais. Vous ne savez pas, vous ne voyez que la surface du visage du monde. Moi, j’en vois la profondeur. Le monde vous fait encore bonne figure. Il ne vous hait pas : non qu’il vous aime, mais parce que vous ne méritez pas sa haine. Vous êtes trop peu de chose. Mais il me déteste, moi, parce que je suis un danger pour lui : un danger pour la fausseté, pour la cupidité, pour la violence qu’est le monde.

478.8

Je suis la Lumière, et la lumière illumine. Le monde n’aime pas la lumière, car elle met en plein jour les actions du monde. Le monde ne m’aime pas — il ne peut pas m’aimer —, car il sait que je suis venu pour le vaincre dans le cœur des hommes et dans le roi des Ténèbres qui le domine et le dévoie. Le monde ne veut pas se convaincre que je suis son Médecin et son Remède et, comme un fou, il voudrait m’abattre pour n’être pas guéri. Le monde encore ne veut pas se persuader que je suis le Maître, parce que ma Parole est contraire à ce qu’il dit. Il cherche donc à étouffer la Voix qui parle au monde afin de le conduire à Dieu, en lui montrant la vraie nature de ses actes, qui sont mauvais.

Entre le monde et moi, il y a un abîme, et ce n’est pas par ma faute. Je suis venu donner au monde la lumière, le chemin, la vérité, la vie. Mais le monde ne veut pas m’accueillir, et pour lui ma lumière devient ténèbres, parce qu’elle sera la cause de la condamnation de ceux qui n’ont pas voulu de moi. Dans le Christ se trouve toute la lumière pour les hommes qui veulent l’accueillir, mais en lui se trouvent aussi toutes les ténèbres pour ceux qui me haïssent et me repoussent. C’est pour cela qu’au commencement de mes jours mortels, j’ai été prophétiquement indiqué comme “ un signe de contradiction ” : selon la manière dont je serai accueilli, ce sera le salut ou la condamnation, la vie ou la mort, la lumière ou les ténèbres. Mais ceux qui m’accueillent, en vérité, en vérité je vous dis qu’ils deviendront des fils de la Lumière, c’est-à-dire de Dieu, car ils sont nés à Dieu pour avoir accueilli Dieu.

478.9

Par conséquent, si je suis venu pour faire des hommes des fils de Dieu, comment puis-je faire de moi un roi comme, par amour ou par haine, par simplicité ou par malice, vous êtes nombreux en Israël à le vouloir ? Vous ne comprenez pas que je me détruirais moi-même : le vrai moi-même, c’est-à-dire le Messie, non pas Jésus, le fils de Marie et Joseph de Nazareth. Je détruirais le Roi des rois, le Rédempteur, celui qui est né d’une Vierge, appelé[4] Emmanuel, appelé l’Admirable, le Conseiller, le Fort, le Père du siècle futur, le Prince de la paix, Dieu, Celui dont l’empire et la paix n’auront pas de limites, en s’asseyant sur le trône de David à cause de la descendance humaine, mais en ayant pour escabeau de ses pieds le monde et tous ses ennemis, et le Père à ses côtés, comme il est dit[5] au livre des Psaumes, par droit surnaturel d’origine divine ?

Vous ne comprenez pas que Dieu ne peut être Homme, autrement que par perfection de bonté, pour sauver l’homme, mais ne peut pas, ne doit pas s’abaisser à de pauvres vanités humaines ? Vous ne comprenez pas que, si j’acceptais la couronne, la royauté comme vous la comprenez, j’avouerais que je suis un faux Christ, je mentirais à Dieu, je me renierais moi-même, et je renierais le Père. Je serais pire que Lucifer, car je priverais Dieu de la joie de vous avoir, je serais pire que Caïn pour vous, car je vous condamnerais à un perpétuel exil loin de Dieu dans les limbes, sans espérance de paradis ?

Tout cela, vous ne le comprenez pas ? Ne comprenez-vous pas le piège où les hommes veulent me faire tomber ? Le piège de Satan pour frapper l’Eternel dans son Bien-Aimé et dans ses créatures : les hommes ? Ne comprenez-vous pas que c’est le signe que je suis plus qu’un homme, que je suis l’Homme-Dieu ? Le fait que je n’aspire qu’à des biens spirituels pour vous donner le Royaume spirituel de Dieu ?… Vous ne comprenez pas que le signe que je…

– Les paroles de Gamaliel ! s’écrie Simon.

– … que je ne suis pas un roi, mais le Roi, c’est cette haine de tout l’enfer et du monde entier envers moi ? Il me faut enseigner, souffrir, vous sauver. C’est cela que je dois faire. Et cela, Satan ne le veut pas et les satans non plus.

478.10

L’un de vous a dit : “ Les paroles de Gamaliel. ” Voici : il n’est pas mon disciple, et il ne le sera jamais tant que je serai de ce monde ; mais c’est un juste. Eh bien : parmi ceux qui me proposent et qui vous proposent le pauvre royaume humain, y aurait-il par hasard Gamaliel ?

– Oh non ! » s’exclame Simon. « Etienne a dit que le rabbi, ayant appris ce qui s’est passé chez Kouza, s’est écrié : “ Mon esprit tressaille en se demandant si Jésus peut être vraiment ce qu’il dit. Mais toute question serait morte avant de se former dans mon esprit, et pour toujours, s’il avait consenti à cela. L’Enfant que j’ai entendu, a dit que l’esclavage, comme la royauté, ne seront pas matériels, comme nous le pensons en comprenant mal les prophètes, mais spirituels, grâce au Christ, Rédempteur de la faute et fondateur du Royaume de Dieu dans les âmes. Je me souviens de ces mots, et c’est sur eux que je juge le Rabbi. Si, en le jugeant, je le trouvais au-dessous de cette hauteur, je le repousserais comme un pécheur et un menteur. Et j’ai tremblé de voir se dissoudre dans le néant l’espérance que cet Enfant m’a donnée. ”

– Oui, mais en attendant, il ne l’appelle pas Messie, rétorque Joseph.

– Il dit attendre un signe, répond Simon.

– Alors donne-le-lui ! Et qu’il soit fort !

– Je lui donnerai ce que je lui ai promis, mais pas maintenant.

478.11

Allez donc à cette fête. Moi, je n’y vais pas publiquement, comme rabbi, comme prophète, pour m’imposer, car mon temps n’est pas encore venu.

– Tu viendras au moins en Judée ? Tu donneras aux Judéens des preuves qui les convainquent ? Pour qu’ils ne puissent pas dire…

– Oui. Mais crois-tu qu’elles serviront à me procurer la paix ? Mon frère, plus j’agirai et plus je serai détesté. Mais je vais te satisfaire. Je leur donnerai les preuves les plus grandes qui puissent exister… et je leur dirai des paroles capables de changer des loups en agneaux, des pierres dures en cire molle. Mais cela ne servira à rien… »

Jésus est triste.

« T’ai-je fait souffrir ? Je disais cela pour ton bien.

– Non, tu ne me peines pas… Mais je voudrais que tu me comprennes, que toi, mon frère, tu me voies pour ce que je suis… Je voudrais partir avec la joie de te savoir mon ami : l’ami comprend, et il veille sur les intérêts de l’autre…

– Et moi, je te dis que je le ferai. Je sais qu’ils te haïssent. Désormais, je le sais. C’est pour cela que je suis venu. Mais tu le sais : je veillerai sur toi. Je suis l’aîné, je réfuterai les calomnies et je penserai à ta Mère, promet Joseph.

– Merci, Joseph. Mon fardeau est grand, et tu l’allèges. Les flots d’une mer de souffrance s’avancent pour me submerger et avec eux la haine… Mais si j’ai votre amour, ce n’est rien. C’est que le Fils de l’homme a un cœur… et ce cœur a besoin d’amour…

– Et je t’en donne, moi. Oui. Sous l’œil de Dieu qui me voit, je te dis que je t’en donne. Va en paix, Jésus, à ta mission. Je t’aiderai. Nous nous aimions bien. Et ensuite… Mais aujourd’hui, redevenons ce que nous étions autrefois l’un pour l’autre. Toi : le Saint ; moi : l’homme, mais unis pour la gloire de Dieu. Adieu, mon Frère.

– Adieu, Joseph. »

Ils s’embrassent, puis c’est le tour de Simon, qui demande :

« Bénis-nous, pour que nos cœurs s’ouvrent à toute la lumière. »

Jésus les bénit et, avant de les quitter, il ajoute :

« Je vous confie ma Mère…

– Va en paix. Elle aura en nous deux fils. »

Ils se séparent.

478.12

Jésus revient sur la route et, avec Jean à côté de lui, il se met à marcher vite, très vite. Après un bon moment, Jean rompt le silence pour demander :

« Joseph est-il convaincu ou non, désormais ?

– Pas encore.

– Dans ce cas qui es-tu pour lui ? Messie ? Homme ? Roi ? Dieu ? Je n’ai pas bien compris. Il me semble qu’il…

– Joseph est comme dans un de ces rêves du matin où l’esprit se rend déjà à la réalité en se dégageant d’un lourd sommeil qui lui donnait des rêves irréels, parfois des cauchemars. Les fantômes de la nuit s’éloignent, mais l’esprit flotte encore dans le rêve, si doux qu’on ne voudrait pas le voir finir… Pour lui, c’est cela. Il approche du réveil, mais pour l’instant il caresse encore son rêve. Il le retient pour ainsi dire car, pour lui, il est beau… Mais il faut savoir prendre ce que l’homme peut donner, et louer le Très-Haut pour la transformation survenue jusqu’à présent. Bienheureux les enfants ! Il leur est si facile de croire ! »

Et Jésus passe un bras autour de la taille de Jean, qui sait être enfant et croire, pour lui faire sentir son amour.

478.1

Surge apenas o sol sobre os campos que, alegres, receberam uma chuva curta, que caiu certamente há pouco, pois a poeira da estrada ainda está molhada por ela, sem ter ainda chegado a tranformar-se em barro. Por isso é que eu digo que a chuva veio há pouco, que foi curta. É uma das primeiras chuvas de outono, uma ameaça das chuvas de novembro, que transformarão as estradas da Palestina em viscosas placas de lama. Mas esta de agora ainda é agradável para os viandantes, não faz mais do que molhar a poeira que é o outro flagelo da Palestina, reservado para os meses do verão, como a lama o é para os do inverno, para lavar a atmosfera, as folhas e as ervas que aí estão todas brilhando, limpas, aos primeiros raios do sol. Um ventinho suave, puro, está passando por sobre os olivais, que cobrem as colinas de Nazaré, e parece que uma revoada de anjos passa por entre as pacíficas plantas, pois as copas das árvores têm, com o barulho que fazem, um som de grandes asas batidas no voo, e brilham em sua cor de prata cheia de inscrustações, tombadas todas para uma lado, como se estivessem voando atrás da revoada angelical, seguindo o rasto de uma luz paradisíaca.

A cidade já ficou para trás alguns estádios, quando Jesus, que já andou tanto por atalhos sobre as colinas, afinal entra na estrada mestra, que de Nazaré vai para a planície do Esdrelon, pela estrada caravaneira que, de minuto a minuto, está se enchendo de peregrinos. Ele anda uns poucos estádios pela estrada, que em certo ponto se bifurca, ao lado de um marco miliário em cujos dois lados opostos está escrito: “Jafa-Simonia-Belém-Carmelo, a oeste, e Xalot-Naim-Citópolis-Enganim”, a leste, e vê, parados na beira da estrada os seus primos José e Simão que, juntos com João de Zebedeu, o saúdam logo.

– A paz esteja convosco. Já estais aqui? Eu pensava em parar aqui para vos esperar e que Eu seria o primeiro a chegar… mas já vos encontrei aqui –e os beija, visivelmente contente por vê-los.

– Tu não podias chegar primeiro. Foi por medo de que Tu passasses antes de nós que partimos à luz das estrelas, que logo ficaram cobertas pelas nuvens.

– Eu vos havia dito que me teríeis visto. Então, tu, João, não dormiste.

– Um pouco, Mestre, mas certamente sempre dormi mais do que Tu. Mas, não faz mal –e o rosto sereno de João está sorridente, como um verdadeiro espelho do seu caráter sempre alegre em todas as circunstâncias.

478.2

– E, então, meu irmão, tu me querias falar? –diz Jesus a José.

– Sim… Vem um pouco para dentro daquele vinhedo. Lá estaremos mais em paz –e, indo na frente, José de Alfeu vai entrando pelo meio de duas fileiras de videiras cujas uvas já foram apanhadas.

Só mesmo alguns esgalhos é que ficaram ainda nos sarmentos, que já estão para cair, por entre as folhas já lourejantes, para matar a fome do pobre e do peregrino, segundo as prescrições mosaicas.

Jesus, com Simão, o vai acompanhando. João fica na estrada, mas Jesus o chama, dizendo:

– Podes vir, João, tu és a minha testemunha.

– Mas… –diz o apóstolo, indeciso, olhando para os dois filhos de Alfeu.

– Não, não. Vem, sim. Nós até gostamos que tu ouças as nossas palavras –diz José, e, então João desce, por sua vez, para a vinha, para onde todos entram juntos, seguindo a curva das fileiras, até chegarem a algum ponto,onde não possam ser vistos da estrada.

478.3

– Jesus, eu tive muita alegria ao ver que tu me amas –diz José.

– E tu podias duvidar disso? Eu não te amei sempre?

– Eu também sempre te amei… Mas, no nosso amor, de uns tempos para cá, não nos compreendemos mais. Eu… não podia aprovar o que Tu fazias. Porque aquilo me parecia ser a tua ruína, a de tua Mãe e a nossa. Tu sabes… Todos nós, galileus já de idade, nos lembramos de como foi espancado Judas, um galileu, e de como tiveram que dispersar-se os parentes e os seguidores dele, tendo sido confiscados os seus bens. Quem não foi morto, foi mandado para as galeras e os seus bens confiscados. Eu não desejaria uma coisa dessas para nós. Porque… Sim, me parecia que nem devia ser verdade que, logo no meio de nós, da estirpe de Davi, é verdade, é que houvesse de acontecer isso… Não nos falta o pão, isto não, e por isso louvemos o Altíssimo. Mas onde está a grandeza real, que todas as profecias atribuem àquele que vai ser o Messias? És Tu a vara[1] que bate para dominar? Luz Tu não foste, quando surgiste. Nem mesmo em tua casa nasceste! Oh! Eu sei bem as profecias. Nós somos uma madeira já seca. Mas nada nos dizia que o Senhor a tivesse revestido de folhas. E Tu, que és, senão um justo? Estes eram os pensamentos com os quais eu te combatia, gemendo por causa de nossa ruína. E, sobre este meu gemido, eis que vêm vindo os tentadores, a fazerem crescer ainda mais as minhas ideias de grandeza, de realeza… Jesus, o teu irmão foi um bobo. Eu acreditei neles, e te desagradei. É duro ter que confessar isso, mas eu o devo dizer. E Tu podes pensar que todo Israel estava comigo, bobo como eu, e, como eu, acreditando firmemente que o estilo do Messias não haveria de ser aquele que Tu nos mostravas… É duro ter que dizer: “Eu errei. Nós erramos e estamos errando. Isso desde muitos séculos.” Mas tua Mãe me explicou as palavras dos profetas.

Oh! Sim. Bem que tem razão Tiago. E tem razão Judas. Procurai ouvir essa razão, como eles dois as ouviram desde pequenos, e se verá que Tu és o Messias. Aí está. Os meus cabelos vão ficando brancos, pois eu não sou mais um menino, já não era nem mesmo quando Maria voltou do Templo desposada com José. E me lembro daqueles dias. E da reprovação[2] estúpida de meu pai, quando viu que seu irmão não completava o casamento em pouco tempo. Estupidez dele, estupidez de Nazaré… E murmuração também. Porque não é costume deixar que passem tantos meses antes do casamento, ficando os dois em perigo de pecar e de… Jesus, eu tenho muita estima por Maria, quero honrar a memória do meu parente. Mas o mundo… Para o mundo não foi um bom momento… Tu… Oh! Agora eu sei. Tua Mãe me explicou as profecias. Vi porque é que Deus quis que se atrasassem as núpcias. Para que o teu nascimento coincidisse com o grande Edito, e Tu nascesses em Belém de Judá[3]. Tudo, sim, Maria me explicou tudo, e foi para mim como uma luz para eu compreender quantas coisas Ela deixou de dizer, por humildade. Por isso é que eu digo: Tu és o Messias. Assim eu disse, e assim direi. Mas dizer isso ainda não era mudar de pensamento… porque o meu pensamento é que o Messias é Rei. As profecias o dizem… e é difícil poder-se compreender outroatributo no Messias, sem que Ele seja rei.

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Estás me acompanhando. Não estás cansado?

– Não. Eu estou escutando.

– Está bem. Aqueles que estavam seduzindo o meu coração voltaram, e queriam que eu te forçasse… Como eu não quis fazê-lo, o véu caiu do rosto deles, e eles apareceram como são. Os falsos amigos e os verdadeiros inimigos… E outros vieram, chorando como pecadores, e eu os ouvi. Eles repetiram as palavras que disseste na casa de Cusa… Agora eu sei que tu reinarás sobre os espíritos, isto é, serás Aquele no qual toda a sabedoria de Israel se concentra, para dar leis novas e universais. Em Ti está a sabedoria dos patriarcas e a dos juízes, a dos profetas e a de nossos avós Davi e Salomão, em ti está a sabedoria que guiou aos reis, a Neemias e Esdras. Em Ti está a que dirigiu os Macabeus. Toda a sabedoria de um povo, do nosso povo, do Povo de Deus. Eu compreendo que Tu darás ao mundo, que está todo sujeito ao teu poder, as tuas leis sapientíssimas. E verdadeiramente um povo de santos é o que será o teu povo.

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Mas, meu irmão, tu não podes fazer isso sozinho. Moisés, por muito menos, teve que escolher ajudantes. Ele tinha somente um povo. Tu… Tu tens o mundo todo! Tudo está a teus pés!… Ah! Mas para fazeres isso, é preciso que te faças conhecer… Por que estás sorrindo com os lábios, e ficando com esses olhos fechados?

– Porque eu estou ouvindo e perguntando a mim mesmo: “O meu irmão se esquece de que ele andou me censurando, porque eu me fazia conhecer, dizia que eu estava prejudicando à família toda!” Eis aí porque e que estou sorrindo. E também estou pensando que, há dois anos e seis meses que a única coisa que faço é procurar que me conheçam.

– É verdade. Mas… Quem é que te conhece? Uns pobres. Uns camponeses. Uns pescadores. E umas mulheres! Os dedos da mão não bastam para se contar, entre os que te conhecem, quem é que nãoé uma nulidade, sem valor algum. Eu digo que Tu te deves fazer conhecer é pelos grandes de Israel. Pelos Sacerdotes, pelos Príncipes dos Sacerdotes, pelos Anciãos, pelos Escribas, pelos grandes Rabis de Israel, por todos aqueles que são poucos, mas valem por uma multidão. Estes é que precisam conhecer-te! Eles são os que não te amam, pois entre as acusações que de Ti fazem, e que agora eu estou entendendo, mas que são falsas. Uma delas é verdadeira e justa: a de que Tu não te preocupas com eles. Por que não queres proceder, mostrando bem quem és, para conquistá-los com a tua Sabedoria? Tu, sobe para o Templo, toma posse do Pórtico de Salomão — pois Tu és da estirpe de Davi e Profeta, aquele lugar te está esperando, te espera como a nenhum outro, visto que tens direito a ele — e depois fala.

– Eu já falei. E eles me odiaram por causa disso.

– Insiste. E fala como rei. Não te lembras do poder, da majestade dos atos de Salomão? Se (é maravilhoso este se), se Tu és mesmo o Profetizado pelos profetas, como as profecias vistas com os olhos do espírito dão a entender, Tu és mais do que homem. Ele, Salomão, não era mais do que um homem. E, então, mostra-te como aquilo que és, e eles te adorarão.

– Adorar-me-ão os judeus, os príncipes, os chefes das famílias e das tribos de Israel? Não todos, mas quem quer que me adore, me adorará em espírito e verdade. Isto não será agora. Antes, eu devo cingir a coroa, tomar na mão o cetro e vestir a púrpura.

– Ah! Então, és rei, o serás logo! Tu o estás dizendo. É como eu pensava. É como muitos pensam!

– Em verdade, tu não sabes como é que eu reinarei. Somente Eu e o Altíssimo e umas poucas almas às quais o Espírito do Senhor se comprouve revelar, agora e nos tempos passados, sabemos como reinará o Rei de Israel, o Ungido de Deus.

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– Mas escuta também a mim, meu irmão. Pois o José tem razão. Como queres que te amem, ou que te temam, se tu sempre evitas espantá-los? Não queres chamar Israel às armas? O velho grito de guerra e vitória, Tu não o queres dar? Então, pelo menos — pois esta não é a primeira vez que se sucedem as aclamações ao trono de Israel — então, quando nada, pelos hosanas do povo, pelo menos por teres sabido arrancar esses hosanas com o teu poder de Rabi e Profeta, faze-te rei –diz Simão de Alfeu.

– Eu já o sou. Desde todo o sempre.

– Sim. Assim no-lo disse um dos chefes do Templo. Tu nasceste rei dos judeus. Mas Tu não amas a Judeia. És um rei desertor, porque a ela nem vais. És um rei não santo, se não amas o Templo, onde a vontade do povo te ungirá rei. Sem a vontade de um povo, se a ele não queres impor-te pela violência, Tu não poderás reinar –rebate Simão.

– Sem a vontade de Deus, queres dizer, Simão. Que é a vontade do povo? Que é o povo? Para quem é o povo? Quem o governa como povo? Deus. Não te esqueças disso, Simão. E Eu serei o que Deus quiser. Pela vontade dele serei o que devo ser. Nada poderá impedir que Eu o seja. Não serei Eu que darei o toque de reunir. Israel estará todo presente à minha proclamação. Não terei Eu que subir ao Templo para ser aclamado. Para lá me levarão. Um povo inteiro para lá me levará, a fim de que Eu suba ao meu trono. Vós me acusais de não amar a Judeia… No coração desta cidade, em Jerusalém, Eu me tornarei o “Rei dos Judeus”. Saul não foi proclamado rei em Jerusalém, nem tampouco Davi, nem Salomão. Por enquanto, Eu irei publicamente ao Templo, e não tomarei posse, porque ainda não é a minha hora.

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José retoma a palavra:

– Tu deixas passar a tua hora. O povo já está cansado de opressores estrangeiros e dos nossos chefes. Esta é a hora. Eu to digo. Toda a Palestina, menos a Judeia, mas não toda, te acompanha como Rabi, e mais ainda. És como uma bandeira levantada sobre o cume de um monte. Todos olham para Ti. És como uma águia, e todos acompanham o teu voo. És como um vingador. E todos estão esperando que Tu dispares a flecha. Vai. Deixa a Galileia, a Decápole, a Pereia, as outras regiões, e vai ao coração de Israel, à cidadela onde todo mal está encerrado, de onde deve vir todo bem, e conquista-a. Lá também há discípulos, mas são tíbios, porque pouco te conhecem. São poucos, porque não paras lá. São cheios de dúvidas, porque não fizeste lá as obras que fizeste em outros lugares. Vai, pois, para a Judeia, a fim de que lá eles vejam o que Tu és, por meio de tuas obras. Tu censuras os judeus, por não te terem amor. Mas, como podem ter-te amor, se vives escondido deles? Ninguém que procure e deseje ser aclamado em público, fica escondido para fazer suas obras, mas as faz de tal modo, que o público as veja. Se Tu, pois, podes fazer prodígios sobre os corações, sobre os corpos e sobre os elementos, vai até lá, e faze-te conhecer pelo mundo.

– Eu já vo-lo disse: ainda não é a minha hora. Ainda não chegou o meu tempo. A vós parece que sempre é o tempo justo, mas não é assim. Eu devo usar o meu tempo. Não antes, nem depois. Porque antes seria inútil. Eu me faria suprimir do mundo e dos corações, antes de haver concluído a minha obra. E o trabalho já feito não daria fruto, porque ainda não estaria concluído nem ajudado por Deus, o qual quer que Eu o realize, sem deixar de dizer nenhuma palavra nem de fazer nenhuma ação. Eu devo obedecer a Meu Pai. Nunca farei o que vós estais esperando, porque isso só serviria para prejudicar o plano de meu Pai.

Eu vos compreendo, e tenho pena de vós. Não guardo rancor de vós. Também, não sinto cansaço, nem tédio, pela vossa cegueira… Vós não sabeis, mas Eu sei. Vós não sabeis. Vós só vedes o exterior do rosto do mundo. Eu vejo a profundidade. O mundo vos mostra ainda um rosto bom. E não vos odeia, não porque vos ame, mas porque não mereceis o seu ódio. Vós sois muito pouca coisa. Mas ele me odeia, porque Eu sou um perigo para o mundo. Um perigo, por causa da falsidade, da cupidez, da violência que é o mundo.

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Eu sou a Luz, e a luz ilumina. O mundo não ama a luz, porque ela revela as más ações do mundo. O mundo não me ama, não me pode amar, porque sabe que Eu vim para vencê-lo no coração dos homens e no rei tenebroso, que o domina e extravia. O mundo não quer convencer-se de que Eu sou o seu Médico e seu Remédio, e, como um louco, quereria abater-me, para não ser curado. O mundo ainda não quer persuadir-se de que Eu sou o Mestre, porque o que Eu digo é o contrário do que ele diz. Então ele procura sufocar a Voz que fala ao mundo para doutriná-lo sobre Deus, para mostrar-lhe a verdadeira natureza das suas ações, que são más.

Entre Mim e o mundo, há um abismo. E não por minha culpa. Eu vim para dar ao mundo a Luz, o Caminho, a Verdade e a Vida. Mas o mundo não me quer acolher e por isso minha luz se transforma em trevas, porque ela será a causa da condenação daqueles que não me quiseram. No Cristo está toda a Luz para aqueles, entre os homens, que o querem acolher, mas também estão no Cristo todas as trevas para aqueles que me odeiam e me repelem. Por isso, no começo dos meus dias mortais, Eu fui profeticamente indicado como “Sinal de contradição”. Porque, conforme o modo que Eu fui recebido, haverá salvação ou condenação, morte ou vida, luz ou trevas. Mas os que me acolhem, em verdade em verdade Eu vos digo que se tornarão filhos da Luz, isto é, de Deus, nascidos por terem acolhido a Deus, a Deus.

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Portanto, se Eu vim para fazer dos homens filhos de Deus, como é que Eu posso fazer de Mim um rei, por amor ou por ódio, por simplicidade ou por malícia, como muitos em Israel estais querendo fazer? Não compreendeis que Eu estaria destruindo a Mim mesmo, isto é, ao messias, e não o Jesus de Maria e José de Nazaré. Eu destruiria o Rei dos reis, o Redentor, o nascido de uma virgem, chamado[4] Emanuel, o chamado o Admirável, o Conselheiro, o Forte, o Pai do século futuro, o Príncipe da Paz, Deus, Aquele cujo império e cuja paz não terão limites, sentando-se Ele sobre o trono de Davi, conforme a descendência humana, mas tendo o mundo por escabelo de seus pés, como escabelo de seus pés todos os seus inimigos, e o Pai a seu lado, como está escrito[5] no livro dos Salmos, por um direito sobre-humano de origem divina? Não compreendeis que Deus não pode ser homem por outro motivo, mas pela perfeição de sua bondade, para salvar o homem, e que Ele não pode, não deve aviltar-se nas pobres coisas humanas? Não compreendeis que, se Eu aceitasse a coroa, este reino como vós o concebeis, Eu estaria confessando que sou um falso Cristo, mentiria a Deus, renegaria a Mim mesmo e ao Pai, e seria pior do que Lúcifer, porque privaria a Deus da glória de ter-vos, seria pior do que Caim para convosco, porque vos condenaria a um perpétuo exilio, longe de Deus, em um Limbo sem esperança do Paraíso.

Não entendeis nada disso? Não entendeis a armadilha dos homens para fazer-me cair nela? Nem a armadilha de Satanás para ferir o Eterno em seu Dileto e em suas criaturas, os homens? Não compreendeis que este é o sinal de que Eu sou mais do que homem, que Eu sou o Homem-Deus? Isto de Eu apetecer somente às coisas espirituais para dar-vos o Reino espiritual de Deus? Não compreendeis que o sinal que Eu…

– São as palavras de Gamaliel –exclama Simão.

– … que Eu não sou um rei, mas o Rei. É esse ódio do inferno inteiro e de todo o mundo para comigo? Eu devo ensinar, sofrer, salvar-vos. Isto Eu devo. E isto Satanás não quer, e também não oquerem os satanases.

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Um de vós me disse: “As palavras de Gamaliel.” Eis! Ele não é meu discípulo, e não o será nunca, enquanto Eu estiver neste mundo. Mas ele é um justo. Pois bem. Entre aqueles que me tentam e que vos tentam para um pobre reino humano, por acaso estará Gamaliel?

– Oh! Não! Estêvão disse que o rabi, tendo sabido que essa ideia veio de Cusa, exclamou: “O meu espírito estremece, perguntando a si mesmo se Ele poderá ser verdadeiramente o que diz ser. Mas toda pergunta cairia morta, antes de formar-se na mente, e para sempre, se Ele tivesse consentido numa coisa dessas. O Menino que eu ouvi dizia que a escravidão, como a realeza, não serão como eles pensavam, compreendendo mal os profetas, isto é, em coisas materiais, mas sim nas do espírito, por obra de Cristo, Redentor da Culpa e fundador do Reino de Deus nos espíritos. Eu me lembro daquelas palavras. E por elas é que eu avalio o Rabi. Se, ao avaliá-lo, Ele fosse inferior a esse valor, eu o rejeitaria como pecador e mentiroso. Eu tremi ao ver dissolver-se no nada a esperança que aquele Menino tinha feito crescer em vóz”, diz Simão.

– Sim. Mas, no entanto, ainda assim não diz o Messias –replica José.

– Ele está esperando um sinal –responde Simão.

– E Tu dai-lhe, então! E que seja eficaz.

– Eu lhe darei o que prometi. Mas agora, ainda não. Por enquanto,

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ide vós para a festa. Eu não irei publicamente como rabi, como profeta, para impor-me, porque ainda não chegou o meu tempo.

– Mas, pelo menos a Judeia Tu irás? Darás aos judeus as provas que os convençam? Para que não possam ficar dizendo…

– Sim. Mas crês que eles serão úteis para a minha paz? Meu irmão, quanto mais assim Eu fizer, mais serei odiado. Mas Eu vou te contentar. Eu lhes darei provas, que maiores do que elas não poderão existir… e lhes direi palavras capazes de transformar lobos em cordeiros e as duras pedras em cera macia. Mas delas não tirarão nenhum proveito.

E Jesus fica triste.

– Será que eu estou te fazendo sofrer? Eu estava falando para o teu bem.

– Não és tu que me fazes sofrer. Mas Eu gostaria que tu me compreendesses, que tu, meu irmão, visses em Mim o que sou. Eu quereria ir-me embora com a alegria de saber que és meu amigo. Um amigo compreende e defende os interesses do amigo…

– Eu te digo que o farei. Eu sei que te odeiam. Eu já o sei. Por causa disso é que eu vim. Mas Tu sabes disso. Eu velarei por Ti. Eu sou o mais velho. Rebaterei as calúnias. E pensarei em tua Mãe –promete José.

– Obrigado, José. É grande o meu peso, e tu o tornas leve. A dor é um mar que avança com suas ondas para submergir-me, com esse ódio… Mas, se Eu tiver vosso amor, isso não será nada. Porque o Filho do Homem tem um coração… e este meu coração tem necessidade de amor…

– E isso eu te darei. Sim. Pelos olhos de Deus que me estão vendo, eu te digo que to darei. Vai em paz, Jesus, para o teu trabalho. Eu te ajudarei. Nós te queriamos bem. Mas agora voltamos a ser o que éramos antes. Um pelo outro. Tu, o Santo, e eu o homem, mas os dois unidos para a glória de Deus. Adeus, meu irmão.

– Adeus, José.

Eles se beijam, depois chega a vez de Simão, que pede:

– Abençoa-nos, para que se abram os nossos corações para toda a Luz.

Jesus os abençoa e, antes de deixá-los, diz ainda:

– Eu vos confio minha Mãe…

– Vai em paz. Em nós ela terá dois filhos.

Eles se separam.

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Jesus volta para a estrada e, tendo João a seu lado, põe-se a caminhar com uma esbeltez juvenil.

Pouco tempo depois, João rompre o silêncio para perguntar:

– Mas José de Alfeu já está convencido, ou não?

– Ainda não.

– E, então? Para ele, quem és Tu? És o Messias? Um homem? Deus? Eu não entendi bem. Parece-me que ele…

– José é como um daqueles sonhos da manhã nos quais a mente já vai voltando para a realidade, saindo daquele sono pesado, que produzia uns sonhos irreais, e às vezes até pesadelos. Os fantasmas da noite vão-se afastando, mas a mente ainda flutua no sonho, que a gente quereria que não acabasse, porque ele é bonito… Assim é que ele está. Está se aproximando do despertar. Mas, por enquanto, acaricia ainda o sonho. E quase que o está agarrando. Porque para ele é belo. Mas é preciso saber receber aquilo que o homem pode dar. E louvar o Altíssimo pela transformação que aconteceu. Felizes as crianças. Para elas é tão fácil crer!

E Jesus passa um braço pela cintura de João, que sabe ser criança e crer, para dar-lhe um sinal do seu amor.


Notes

  1. la verge, comme en Mi 7, 14.
  2. réprobation, comme on l’a vu en 14.6.
  3. que tu naisses à Bethléem de Juda, selon la prophétie de Mi 5, 1.
  4. appelé, comme en Is 7, 14 ; 9, 5-6.
  5. il est dit, en Ps 110, 1.

Notas

  1. a vara, como em Miqueias 7,14.
  2. reprovação, como se vê em 14.6.
  3. nascesse em Belém de Judá, segundo a profecia de Miqueias 5,1.
  4. chamado, como em Isaías 7,14; 9,5-6.
  5. está escrito, no Salmo 110,1.