Os Escritos de Maria Valtorta

481. Arrivée à Engannim.

481. Chegada a Enganim. Maquinações

481.1

Le temps a vraiment tenu ses promesses et une pluie maussade, fine, persistante s’est installée. Les voyageurs sur les chars s’en sortent bien. Mais ceux qui sont à dos d’âne ou à pied sont trempés et en souffrent ; pour ces derniers, au désagrément de l’eau qui mouille tête et épaules, s’ajoute celui de la boue toujours plus molle qui pénètre dans les sandales, se colle aux chevilles et gicle sur les vêtements. Les pèlerins se sont mis leurs manteaux ou des couvertures sur la tête — et même pliés en double — et ils ressemblent tous à des moines encapuchonnés.

Jésus et Jean, à pied, sont complètement trempés. Mais leur souci est moins de s’abriter eux-mêmes que de protéger les sacs où se trouvent leurs vêtements de rechange. Ils arrivent ainsi à Engannim où ils se mettent à la recherche des apôtres, en se séparant pour les trouver plus vite.

481.2

C’est Jean qui les découvre, ou plutôt qui découvre Jacques, fils de Zébédée. Celui-ci a fait les provisions pour le sabbat.

« Nous étions préoccupés et, si nous ne vous avions pas vus, nous allions revenir sur nos pas malgré le sabbat… Où est le Maître ?

– Il est parti à votre recherche. Le premier qui trouve va près du forgeron.

– Alors… Regarde. Nous sommes dans cette maison, qui appartient à une brave femme avec ses trois filles. Va chercher le Maître, et viens…»

Jacques baisse la voix et murmure en regardant autour de lui :

« Il y a ici beaucoup de pharisiens… et… avec de mauvaises intentions certainement. Ils nous ont demandé pourquoi il n’était pas avec nous. Ils voulaient savoir s’il a pris de l’avance, ou s’il est encore derrière nous. Nous avons commencé par répondre : “ Nous ne savons pas. ”

Ils ne nous ont pas crus. Et c’était normal, car comment pouvions-nous dire, nous, que nous ne savons pas où il est ? Alors Judas, qui n’a pas tant de scrupules, a lancé :

“ Il est parti en avant. ”

Mais ils n’étaient guère convaincus, et posaient des questions : avec qui, avec quoi, quand il nous avait quittés, si on savait que le vendredi précédent il était vers Giscala, de sorte que Judas a repris :

“ A Ptolémaïs, il a pris place sur un navire et nous a donc précédés. Il descendra à Joppé pour entrer à Jérusalem par la Porte de Damas, et il se rendra aussitôt chez Joseph d’Arimathie dans sa maison de Bézéta. ”

– Mais pourquoi tant de mensonges ? demande Jean, scandalisé.

– Qui sait ? C’est ce que nous lui avons dit, nous aussi. Mais il a répondu en riant :

“ Œil pour œil, dent pour dent, et mensonge pour mensonge. Il suffit que le Maître soit sauf. Ils le cherchent pour lui nuire, je le sais. ”

Pierre a fait alors remarquer que donner le nom de Joseph pouvait lui attirer des ennuis. Mais Judas a répliqué :

“ Ils vont courir chez lui et, quand ils verront la stupeur de Joseph, ils comprendront que ce n’est pas vrai. ”

“ Ils vont te haïr alors pour la farce que tu leur as faite… ” avons-nous objecté. Mais lui a ri en disant :

“ Je me moque de leur haine ! Je sais comment la rendre inoffensive… ”

Mais va, Jean. Essaie de trouver le Maître et reviens avec lui. La pluie nous rend service. Les pharisiens restent à l’intérieur des maisons pour ne pas tremper leurs larges vêtements… »

Jean remet le sac à son frère, mais au moment où il va s’éloigner en courant, Jacques le retient pour lui glisser :

« Et ne rapporte pas au Maître les mensonges de Judas. Même dits dans un but qui est bon, ce sont toujours des mensonges, or le Maître les déteste…

– Je n’en parlerai pas. »

Jean part en courant.

Jacques avait raison : les riches sont déjà dans les maisons. Seuls les pauvres gens s’affairent dans les rues, à la recherche d’un abri…

481.3

Jésus se tient sous une entrée, près de la maréchalerie. Jean le rejoint et lui dit :

« Viens vite, je les ai trouvés. Nous pourrons mettre des habits secs. »

Il ne dit rien de plus pour expliquer sa hâte.

Ils ont vite fait d’atteindre la maison, et entrent par la porte, qui n’est que poussée. Juste derrière elle, les onze apôtres entourent Jésus comme s’ils ne l’avaient pas vu depuis plusieurs mois. La maîtresse de la maison, une petite femme fanée, amaigrie, donne un coup d’œil par une porte entrouverte.

« Paix à vous » dit Jésus avec un sourire.

Il les embrasse tous avec la même affection. Tous parlent ensemble, et ont plein de choses à raconter. Mais Pierre crie :

« Silence! Laissez-le tranquille ! Vous ne voyez pas comme il est trempé et fatigué ? »

Puis il se tourne vers le Maître :

« Je t’ai fait préparer un bain chaud et… donne-moi ce manteau mouillé… et les vêtements chauds. Je les ai pris dans ton sac… »

Puis il se tourne vers l’intérieur de la maison et s’écrie :

« Hé ! femme ! Ton Hôte est arrivé. Apporte l’eau, pour le reste, je m’en charge moi-même. »

Alors la femme, timide comme tous les gens qui ont souffert — et son visage laisse deviner combien ce fut le cas — traverse en silence le couloir, suivie des trois jeunes filles aussi fluettes qu’elle et avec la même expression, pour aller à la cuisine prendre les chaudrons d’eau bouillante.

« Viens, Maître. Et toi aussi, Jean. Vous êtes frigorifiés comme des noyés. Mais j’ai fait bouillir du genièvre avec du vinaigre pour le mettre dans l’eau. Cela fait du bien. »

En effet les chaudrons, en passant, ont répandu une odeur de vinaigre et d’aromates.

Jésus entre dans une petite pièce où se trouvent deux grands baquets de bois servant peut-être à la lessive, regarde la femme qui sort avec ses filles, et la salue :

« Paix à toi et à tes filles. Et que le Seigneur te récompense.

– Merci, Seigneur… »

Elle s’éclipse, puis Pierre entre avec Jésus et Jean. Il ferme la porte et murmure :

« Veille à ce qu’elle ne sache pas qui tu es… Nous sommes tous des pèlerins ; toi, tu es un rabbi et nous, tes amis. C’est vrai, au fond… Ce n’est… Hum ! ce n’est qu’une vérité voilée… Il y a trop de pharisiens, et ils s’intéressent trop à toi. Mets-toi en tenue… Ensuite, nous parlerons. »

Puis il sort, les laissant seuls, et revient vers ses compagnons, assis dans une petite pièce.

481.4

« Et maintenant, qu’allons-nous dire au Maître ? Si nous lui révélons que nous avons menti, il sera peiné. Mais… nous ne pouvons pas le lui taire, avance Pierre.

– Mais ne te sacrifie pas! C’est moi qui ai menti, et je le lui dirai.

– Et cela le rendra encore plus triste ! Tu n’as pas vu comme il est malheureux ?

– Si. Mais c’est parce qu’il est fatigué… Du reste… Je pourrai même avouer aux pharisiens : “ Je vous ai menti. ” Ce ne sont que des broutilles. L’important, c’est que lui, il n’ait pas à souffrir.

– A ta place, je ne dirais rien à personne. Si tu en parles à Jésus, tu n’arriveras pas à le garder caché. Si tu les informes, eux, tu n’arriveras pas à le sauver de leurs pièges… observe Philippe.

– Nous verrons bien » déclare Judas avec assurance.

481.5

Peu après, Jésus rentre avec des vêtements secs, revigoré par le bain, et suivi de Jean.

Ils échangent sur tout ce qui est arrivé au groupe des apôtres ainsi qu’au Maître et à Jean. Mais personne ne parle des pharisiens, jusqu’au moment où Judas intervient :

« Maître, je suis certain que tu es recherché par ceux qui te haïssent. Et pour te sauver, j’ai répandu le bruit que tu ne vas pas à Jérusalem par les chemins habituels, mais par mer jusqu’à Joppé. Ils vont se diriger de ce côté, ha ! ha !

– Mais pourquoi mentir ?

– Et eux, pourquoi mentent-ils ?

– Eux, ce sont eux, et toi, tu n’es pas, tu ne devrais pas être comme eux…

– Maître, je ne suis que ceci : un homme qui les connaît et qui t’aime. Veux-tu ta perte ? Moi, je suis prêt à l’empêcher. Ecoute-moi bien, et sens mon cœur dans mes paroles. Demain, tu ne sors pas d’ici…

– Demain, c’est le sabbat…

– C’est bien. Mais tu ne sors pas d’ici. Tu te reposes, tu…

– Tout, sauf le péché, Judas. Aucune considération ne me fera accepter de manquer à la sanctification du sabbat.

– Eux…

– Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. Moi, je ne pécherai pas. Si cela m’arrivait, outre ma faute qui pèserait sur moi, je mettrais entre leurs mains une arme pour me perdre. Tu ne te souviens pas qu’ils prétendent déjà que je suis un profanateur du sabbat ?

– Le Maître a raison, disent les autres.

– C’est bien… Tu feras ce que tu veux pour le sabbat, mais pour la route, non. Ne suivons pas le chemin de tout le monde, Maître. Ecoute-moi, désoriente-les…

481.6

– Mais, enfin ! Que sais-tu de précis, toi qui parles ? » s’écrie Simon en agitant ses bras courts. « Maître, ordonne-lui de parler !

– Paix, Simon ! Si ton frère a eu connaissance d’un danger, peut-être en ayant pris lui-même un risque, et qu’il nous en avertit, nous ne devons pas le traiter en ennemi, mais lui en être reconnaissant. S’il ne peut tout révéler parce que cela pourrait compromettre des tierces personnes pas assez courageuses pour prendre l’initiative de parler, mais encore assez honnêtes pour ne pas permettre un crime, pourquoi voulez-vous le forcer à parler ? Laissez-le donc s’exprimer et, moi, je prendrai ce qu’il y a de bon dans son projet en repoussant ce qui pourrait ne pas l’être. Parle, Judas.

– Merci, Maître. Toi seul me connais vraiment pour ce que je suis. Je disais donc : nous pourrons marcher en sécurité à l’intérieur des frontières de la Samarie. Là bas, Rome commande plus fermement qu’en Galilée et qu’en Judée, et eux, qui te haïssent, ne veulent pas d’ennuis avec Rome. Pourtant, toujours pour désorienter les espions, je conseille de ne pas suivre le chemin direct, mais en sortant d’ici, de prendre la direction de Dothaïn puis, sans rejoindre la Samarie, de couper le pays et de passer par Sichem, puis de descendre à Ephraïm, par l’Adomin et le Carit, et de là à Béthanie.

– C’est une route longue et difficile, surtout s’il pleut.

– Périlleuse ! L’Adomin…

– On dirait que tu recherches le danger… »

Les apôtres ne sont guère enthousiastes. Mais Jésus dit :

« Judas a raison. Nous prendrons ce chemin. Nous aurons le temps de nous reposer ensuite. J’ai encore autre chose à faire avant que l’heure n’arrive et ne soit achevée ; je ne dois donc pas, par sottise, me livrer entre leurs mains avant que tout ne soit accompli. Nous passerons ainsi chez Lazare. Il est certainement très malade, et il m’attend… Vous, mangez. Moi, je me retire. Je suis fatigué…

– Pas même un peu de nourriture ! Tu ne serais pas malade ?

– Non, Simon. Mais cela fait sept jours que je ne dors pas dans un lit. Adieu, mes amis. Que la paix soit avec vous… »

Et il se retire.

481.7

Judas jubile :

« Vous avez vu ? Lui, il est humble et juste et ne repousse pas ce qu’il sent être bon…

– Oui… mais… Penses-tu qu’il soit content ? Vraiment content ?

– Je ne le crois pas… Mais il comprend que j’ai raison…

– Je voudrais savoir comment tu as fait pour apprendre tant de choses. Et pourtant… tu es toujours resté avec nous !…

– Oui, et vous me surveillez comme une bête dangereuse. Je le sais, mais cela ne fait rien. Rappelez-vous cela : même un mendiant, même un voleur peut servir pour s’informer, et même une femme. J’ai parlé avec un mendiant, et je lui ai donné l’aumône. Avec un voleur, et j’ai découvert… Avec une… femme, et… que de choses peut savoir une femme ! »

Les apôtres se regardent avec stupéfaction. Ils s’interrogent du regard. Quand ? Où Judas a-t-il su et approché quelqu’un ?…

Il rit et dit :

« J’ai même parlé avec un soldat ! Oui, car la femme en avait tant dit qu’elle m’a envoyé chez le soldat. J’ai obtenu la confirmation que je désirais, et j’ai fait savoir… Tout est permis quand c’est nécessaire, même les courtisanes et les troupes !

– Tu es… tu es !… dit Barthélemy, en retenant ce qu’il allait dire.

– Oui, je suis moi. Rien de plus que moi. Un pécheur pour vous. Mais moi, avec tous mes péchés, je sers le Maître mieux que vous. D’ailleurs… si une courtisane sait ce que veulent faire les ennemis de Jésus, c’est signe qu’ils vont chez elles ou les font venir — qu’elles soient danseuses ou mimes —, pour s’amuser… Et s’ils les ont auprès d’eux… je peux les avoir moi aussi. Cela m’a servi, vous voyez ? Pensez que Jésus pouvait être pris aux frontières de la Judée. Et reconnaissez que je suis sage de l’avoir évité… »

481.8

Songeurs, tous mangent machinalement. Puis Barthélemy se lève.

« Où vas-tu ?

– Le trouver… Je ne suis pas sûr qu’il dorme. Je vais lui apporter du lait chaud… et je verrai. »

Il sort, reste absent un moment, puis revient.

« Il était assis sur le lit… et il pleurait… Tu l’as peiné, Judas. Je le pensais bien.

– C’est lui qui l’a dit ? Je vais m’expliquer.

– Non. Il ne l’a pas dit. Au contraire, il a soutenu que tu as tes mérites, toi aussi. Mais je l’ai compris. N’y va pas. Laisse-le en paix.

– Vous êtes tous des imbéciles. Il souffre parce qu’il est persécuté, entravé dans sa mission. Voilà ce qu’il y a » lance Judas, révolté.

Et Jean confirme :

« C’est vrai. Il a pleuré avant même de vous rejoindre. Il souffre beaucoup, et aussi pour sa Mère, pour ses frères, pour les paysans malheureux. Il a tant de souffrances !…

– Raconte, raconte…

– Quitter sa Mère, c’est une souffrance. Voir qu’on ne le comprend pas, que personne ne le comprend, c’est une souffrance. Voir que les serviteurs de Yokhanan…

– Hé ! oui ! C’est vraiment un crève-cœur de les voir, eux… Je suis content que Marziam ne les ait pas rencontrés. Il aurait souffert et haï le pharisien… dit Pierre.

– Mes frères ont-ils encore peiné Jésus ? demande sévèrement Jude.

– Non, au contraire ! Ils se sont vus et ont parlé affectueusement, puis ils se sont quittés en paix et avec de bonnes promesses. Mais il les voudrait… comme nous… et plus que nous tous… Il nous voudrait tous convaincus de son Règne et de la vraie nature de son Royaume. Or nous… »

Jean n’en dit pas davantage… Et le silence descend dans la petite pièce, autour de la lampe à deux becs, qui éclaire douze visages diversement pensifs.

481.1

O tempo manteve as suas promessas e se desfez numa água abundante, fina, persistente. Quem está sobre os carros se defende bem. Mas quem está a pé ou sobre os burrinhos se molha e se molesta, sobretudo, quem ao cair da chuva, que lhe banha a cabeça e as costas, une-se aquela da lama que penetra nas sandálias, gruda nos calcanhares e suja as vestes. Os peregrinos cobriram a cabeça com cobertas ou mantos, e parecem todos frades encapuçados.

Jesus e João, a pé, estão bem molhados. Mas se preocupam mais de proteger os sacos, onde estão as vestes para si mesmos. Assim chegam a Enganim e se põem a procurar os apóstolos, dividindo-se para encontrá-los antes.

481.2

É João aquele que os encontra, ou seja, encontra Tiago de Zebedeu, que fez as provisões para o sábado.

– Estávamos pensando. Se não nos víssemos, tornaríamos atrás, não obstante o sábado… Onde está o Mestre?

– Ele saiu a procurar-vos. Quem primeiro encontre, que vá ao ferreiro.

– Então, olha. Nós já estamos na casa. Uma boa mulher, com três filhos. Vai logo dizer ao Mestre, e volta…

Tiago abaixa a voz e cochicha, olhando para os lados:

– Aqui há muitos fariseus… e… certamente com más intenções. Eles nos perguntaram por que é que Ele não estava conosco. Queriam saber se Ele já foi na frente, ou se ainda vem vindo atrás. Primeiro, nós dissemos: “Não sabemos.” Eles não acreditaram. Era justo, porque como podíamos dizer, logo nós, que não sabíamos onde Ele está? Então, Iscariotes, que não tem tantos escrúpulos, disse: “Ele foi na frente”, e, como eles não acreditassem e perguntassem com quem e levando o quê, e quando foi que Ele saiue se todos sabiam que na outra sexta-feira Ele estava perto de Gíscala, ele disse: “Em Ptolemaida Ele fez uso de um navio e por isso chegou à nossa frente. Ele descerá até Jope, entrando em Jerusalém pela porta de Damasco, para ir logo em procura de José de Arimateia, na casa dele em Bezeta.”

– Mas, para que tantas mentiras? –pergunta, escandalizado, João.

– Ora! Nós também lhe dissemos isso. Mas ele se riu, dizendo: “Olho por olho, dente por dente, e mentira por mentira. Basta que o Mestre seja salvo. Eles o procuram para fazer-lhe mal. Eu o sei.” Pedro o fez lembrar-se de que envolver o nome de José podia causar a ele aborrecimentos. Mas Judas respondeu: “Eles correrão para lá e, vendo o espanto de José, compreenderão que não é verdade.” Nós lhe objetamos: “Eles te odiarão depois pela mentira de que fizeste uso para com eles.” Mas ele se riu, dizendo: “Eu estou rindo do ódio deles. Eu sei neutralizá-lo…” Mas, deixa disso, João. Procura encontrar o Mestre, e vem com Ele. A chuva está a nosso serviço. Os fariseus estão nas casas, para não molharem suas longas vestes…

João dá ao seu irmão os sacos, e está para sair, correndo pela estrada. Mas Tiago o detém, para dizer-lhe:

– Não contes ao Mestre as mentiras do Judas. Ainda que tenham sido ditas com um fim bom, mas sempre são mentiras. E o Mestre odeia a mentira…

– Eu não o direi –diz João, e sai correndo.

Tiago falou certo. Os ricos já estão em suas casas. Somente os pobres é que se agitam à procura de um abrigo…

481.3

Jesus está por debaixo de um corredor, perto da alveitaria. João chega perto dele, e lhe diz:

– Vem logo, Eu os encontrei. Podemos vestir de novo as roupas enxutas.

E não falou nada mais, para dar a entender que estava com pressa.

Chegaram perto da casa. Entram pela porta, que estava apenas encostada. Logo ali atrás estão os onze apóstolos, que se aglomeram ao redor de Jesus, como se não o vissem, fazia muitos meses. A dona da casa, uma mulherzinha enfraquecida e muito magra, de vez em quando dá uma olhada por uma porta semi-aberta.

– Paz esteja convosco –diz Jesus com um sorriso, e os abraça, sem diferença em seu afeto.

Todos falam juntos, querendo dizer muttas coisas. Mas Pedro grita:

– Calai-vos! E deixai-o ir. Não estais vendo como ele está todo molhado e cansado?

E ao Mestre diz:

– Mandei preparar um banho quente para Ti… e dá-me aqui o teu manto… e as vestes quentes. Eu as apanhei em teu saco…

Depois ele se vira para o interior da casa e grita:

– Ó mulher! O hóspede chegou. Traze a água, que o resto eu faço.

E a mulher, tímida como quem já sofreu — e seu rosto diz que ela já sofreu — atravessa em silêncio o corredor, acompanhada por três mocinhas que se parecem com ela na magreza e nas expressões do rosto, que vão com ela apanhar os caldeirões cheios de água fervendo.

– Vem, Mestre. E tu também, João. Estais frios como uns afogados. Mas eu fiz cozinhar genebra com vinagre para colocá-la na água. Faz bem.

E, de fato, dos caldeirões que vão passando exala um odor de vinagre e outros aromas.

Jesus, ao entrar em uma pequena sala, onde estão dois grandes alguidares (isto é, duas tinas de madeira, talvez destinadas à preparação da barrela), olha para a mulher, que sai com suas filhas, e as saúda:

– A paz esteja contigo e com tuas filhas. E o Senhor vos pague.

– Obrigada, Senhor… –diz ela, e se esgueira por ali, afastando-se.

Pedro entra com Jesus e João, fecha a porta e sussurra:

– Cuidado, porque ela não sabe quem és Tu… Para ela nós somos todos peregrinos, Tu és um rabi, e nós teus amigos. No fundo, é verdade… Não, é… Hum! Ora, não é senão uma verdade oculta… Há fariseus demais… e interessados demais por Ti… Controla-te… Depois falaremos.

E lá se vai ele, deixando-os sozinhos, e voltando para perto dos seus companheiros, que estão sentados em uma salinha.

481.4

– E agora? Que diremos ao Mestre? Se dissermos que mentimos, Ele ficará triste por isso. Mas… não podemos deixar de dizer- lhe

–diz Pedro.

– Mas não precisas tomar esse incômodo. Fui eu que menti, eu lhe direi.

– E com isso o farás ficar mais triste ainda. Não viste como Ele já não tem alegria?

– Eu já vi. Mas é porque está cansado… Afinal… Eu sei também dizer aos fariseus: “Eu menti.” Isto tudo são inépcias. O importante é Ele não ter que sofrer.

– Eu não diria nada. A ninguém. Se o dizes a Ele, não conseguirás conservar escondido o assunto. Se o dizes a eles, não conseguirás salvá-lo das ciladas… –observa Filipe.

– Isso veremos –diz com segurança Judas.

481.5

Passado pouco tempo, Jesus torna a entrar, com suas roupas enxutas, restaurado pelo banho. João vem atrás dele.

Falam de tudo o que aconteceu com o grupo dos apóstolos, com o Mestre e João. Mas ninguém fala nada dos fariseus, até que Judas diz:

– Mestre, eu sei com certeza que tu estás sendo procurado pelos que te odeiam. E, para salvar-te, eu fiz espalhar a notícia de que Tu não vais a Jerusalém pelos caminhos de costume, mas por mar até Jope… Eles irão todos correndo para lá, ah! ah!

– Mas, para que mentir?

– E eles, por que mentem?

– Mas eles são eles, e tu não o és, não deverias agir como eles…

– Mestre, eu sou uma coisa só: alguém que os conhece e que te quer bem. Queres arruinar-te? Eu estou pronto para impedi-lo. Escuta-me bem, ouve o meu coração em minhas palavras. Tu amanhã não sais daqui…

– Amanhã é sábado…

– É certo. Mas não sais daqui. Toma um repouso. Tu…

– Tudo, menos o pecado, Judas. Nenhuma consideração me fará aceitar a falta contra a santificação do sábado…

– Eles…

– Que façam o que quiserem. Eu não pecarei. Se Eu o fizesse, além do meu pecado, que, pesaria sobre Mim, Eu poria nas mãos deles uma arma para acabarem comigo. Não te lembras que já me acusam de profanador do sábado?

– O Mestre tem razão –dizem os outros.

– Está bem. Farás o que quiseres no sábado. Mas, ir pela estrada, não. Não vamos pelo caminho, por onde todos vão, Mestre. Mestre, escuta-me. Desorienta-os…

481.6

– Mas, afinal! Que é que sabes de certo, tu que estás falando? –grita Simão, levantando os seus braços curtos–. Mestre, manda que ele fale!

– Devagar, Simão. Se o teu irmão chegou ao conhecimento de algum perigo, talvez até com perigo para ele também, e se deu conta dele, nós não devemos tratá-lo como um inimigo, mas ser-lhe até agradecidos. Se ele não podia dizer tudo, porque poderia comprometer a alguém, alguma pessoa não muito corajosa para tomar a iniciativa de falar, mas ainda bastante honesta para não permitir um delito, por que é que quereis forçá-la a falar? Deixai-a, pois, falar, e Eu aceitarei tudo o que houver de bom em seu parecer, e repelirei o que puder haver de não bom. Fala, Judas.

– Obrigado, Mestre. Só Tu me conheces verdadeiramente pelo que eu sou. Dentro dos confins da Samaria poderíamos andar com segurança. Porque na Samaria quem manda é Roma, mais do que na Galileia e na Judeia, e aqueles que te odeiam não querem nada com Roma. Mas sempre, para desorientar os espiões, eu acho que não se há de seguir uma estrada direta, mas, ao sair daqui, dirigir-se a Dotaim, e depois, sem chegar à Samaria, atravessar a região, depois descer até Efraim, passando pelo Adonim e o Carit, e de lá chegar a Betânia.

– É um caminho longo e difícil, especialmente se chover.

– Perigoso! O Adonim…

– Parece que tu procuras os perigos…

Não há entusiasmo entre os apóstolos. Mas Jesus diz:

– Judas tem razão. Seguiremos por esse caminho. Depois teremos tempo para descansar. Tenho ainda outras coisas a fazer, antes que a hora chegue, e se cumpra Não devo, por uma estultice, ir colocar-me nas mãos deles, antes que tudo se tenha cumprido. Passaremos por Lázaro, se formos por aí. Ele certamente está muito doente, e me esperando… Agora, comei vós. Eu me retiro. Estou cansado…

– Mas, não tomas nem um pouco de alimento? Não estás doente?

– Não, Simão. Mas há sete dias que não me deito em uma cama. Adeus, meus amigos. A paz esteja convosco…

E se retira.

481.7

Judas está radiante de alegria:

– Vistes só? Ele é humilde e justo, não rejeita o que acha que é bom…

– Sim… mas… Achas Tu que Ele está contente? Contente de verdade?

– Eu não o acho… Mas Ele compreende que eu tenho razão…

– Eu gostaria de saber o que foi que fizeste para ficar sabendo tantas coisas. No entanto, sempre tens estado conosco!

– Sim. E vós viveis me vigiando, como a um animal perigoso. Eu sei. Mas não faz mal. Lembrai-vos disso: até um mendigo, até um ladrão, e até mesmo uma mulher podem ajudar a saber. Eu falei com um mendigo, e lhe dei uma ajuda. Com um ladrão, e descobri… Com uma mulher, e… quantas coisas pode saber uma mulher!

Os apóstolos, muito admirados, olham-se uns aos outros. E com os olhos fazem perguntas. Quando? Onde foi que Judas soube e foi ver?

Ele se ri, e diz:

– E até com um soldado! Sim. Porque a mulher tinha falado tantas coisas, que tive que ir ao soldado. E ele confirmou. E fui comunicar… Tudo é licito, quando é necessário. Até as cortesãs e as milícias…

– És… Tu és… –diz Bartolomeu, omitindo o mais que estava para dizer.

– Sim. Sou eu. Nada mais do que eu. Um pecador a favor de vós. Mas eu, com todos os meus pecados, ainda sirvo ao Mestre melhor do que vós. E, afinal… Se uma cortesã sabe o que estão querendo fazer os inimigos de Jesus, isso é sinal de que eles frequentam as cortesãs e as têm consigo, tanto as bailarinas, como as atrizes, para se divertirem… E, se eles as têm perto de si… eu também posso tê-las. Isso me ajudou, entendestes? Pensai bem que, até nos confins da Judeia Ele podia ser preso. E dizei que eu sou um sábio por ter evitado isto…

481.8

Todos estão pensativos, e vão comendo sem vontade o seu alimento. Depois Bartolomeu se levanta.

– Aonde vais?

– Vou encontrá-lo… Não tenho certeza de que esteja dormindo. Eu lhe levarei leite quente… e depois verei.

Ele sai, fica fora por algum tempo. E depois volta.

– Ele estava sentado na cama… e estava chorando… Tu o entristeceste, Judas. Eu já esperava isso..

– Foi Ele que o disse? Eu vou explicar-me.

– Não. Ele não o disse. Pelo contrário, Ele disse que tu também tens os teus méritos. Mas eu o entendi. Não vás a Ele, deixa-o em paz.

– Sois todos uns bobos. Ele está sofrendo porque está sendo perseguido e impedido em sua missão. É isto! –diz, revoltado, Judas.

E João confirma:

– É verdade. Ele estava chorando, já mesmo antes de reunir-se conosco. Está sofrendo muito, também por causa de sua Mãe, de seus irmãos, dos camponeses infelizes. Oh! Quanto sofrimento!…

– Conta, conta…

– Deixar a Mãe é um sofrimento. E ver-se incompreendido, a tal ponto que ninguém o compreende, é um sofrimento. Ver que os servos de Jocanã…

– É sim. Vê-los já é na verdade, um sofrimento! Eu estou contente porque Marziam não os viu. Ele teria sofrido e odiado o fariseu…

–diz Pedro.

– Mas os meus irmãos ainda terão feito Jesus sofrer? –pergunta com seriedade Judas Tadeu.

– Não. Pelo contrário! Eles foram vistos e conversaram amigavelmente, foram deixados em paz e com boas promessas. Mas Ele os quereria… como nós… e mais do que nós todos… Quereria a todos nós convictos a respeito do seu Reino e da natureza dele. E nós…

João não diz mais nada. E o silêncio desce sobre a salinha iluminada por uma candeia de dois bicos, que ilumina doze rostos, todos diferentemente pensativos.