Os Escritos de Maria Valtorta

483. Les apôtres discutent sur la haine des juifs.

483. Os apóstolos discutem sobre o ódio dos judeus.

483.1

Ils sont toujours dans les montagnes, des montagnes fort escarpées. Ils ont emprunté de petits chemins où des chars ne sauraient passer, mais seulement des voyageurs à pied ou des gens montés sur ces ânes vigoureux de la montagne, plus grands et plus robustes que ceux que l’on rencontre habituellement dans les régions moins accidentées. C’est une observation qui paraîtra inutile à certains, mais que je fais quand même.

En Samarie, il y a bien des usages différents de ceux d’ailleurs, par exemple en fait de vêtements. Parmi ces usages, je suis frappée par la quantité de chiens, qui serait insolite ailleurs[1], comme je l’avais été par la présence des porcs dans la Décapole. La raison en est peut-être que la Samarie compte beaucoup de bergers et doit avoir quantité de loups dans ces montagnes si sauvages. D’autre part, en Samarie, je vois le plus souvent les bergers seuls, ou tout au plus avec un enfant, faisant paître leurs propres troupeaux, alors qu’ailleurs, ils gardent, la plupart du temps à plusieurs, les gros troupeaux de quelque riche. Le fait est qu’ici chaque berger a son chien — sinon même plusieurs, selon le nombre de brebis de son troupeau.

Une autre caractéristique, c’est précisément ces ânes presque aussi grands qu’un cheval, robustes, capables d’escalader ces montagnes avec un lourd chargement sur le bât, même de grosses bûches qu’ils trouvent sur ces magnifiques montagnes couvertes de forêts séculaires.

Autre particularité : les manières dégagées des habitants qui, sans être des “ pécheurs ” comme les jugent les Judéens et les Galiléens, sont ouverts, francs, sans bigoterie, sans toutes ces histoires que font les autres, et hospitaliers. Cette constatation me fait penser que dans la parabole du bon Samaritain[2], il n’y a pas eu seulement l’intention de faire ressortir le bon et le mauvais qui existent partout, dans tous les lieux et dans toutes les races — même chez les hérétiques, certains peuvent avoir le cœur droit —, mais aussi de souligner la compassion habituelle des Samaritains envers eux qui ont besoin d’être secourus. Ils se sont arrêtés au Pentateuque — je ne les entends parler que de cela —, mais ils le pratiquent, du moins envers leur prochain, avec plus de droiture que les autres avec leurs six cent treize articles de préceptes, etc.

483.2

Les apôtres parlent avec le Maître, et bien qu’ils soient incorrigiblement israélites, ils doivent reconnaître et louer l’esprit qu’ils ont trouvé chez les habitants de Sichem qui, je le comprends aux conversations que j’entends, ont invité Jésus à séjourner chez eux.

« Tu as entendu, hein ? dit Pierre, comme ils ont dit clairement qu’ils connaissent la haine des juifs ? Ils ont dit : “ Ils te détestent encore plus que nous autres, samaritains, pour tout ce que nous sommes et avons été. Leur haine à ton égard est sans bornes. ”

– Et ce vieillard ? Comme il a bien parlé : “ C’est juste, au fond, qu’il en soit ainsi, parce que tu n’es pas un homme, mais tu es le Christ, le Sauveur du monde ; donc tu es le Fils de Dieu, car seul un Dieu peut sauver le monde corrompu. Par conséquent, étant sans limites comme Dieu, sans limites de puissance, de sainteté et d’amour, comme sera sans limites ta victoire sur le mal, il est naturel que le mal, et la haine qui ne fait qu’un avec le mal, soient sans limites contre toi. ” Il a vraiment bien parlé ! Et cette raison explique tant de choses ! dit Simon le Zélote.

– Qu’est-ce que ça explique, selon toi ? Moi… je dis qu’elle explique seulement que ces juifs sont des sots, dit Thomas, expéditif.

– Non. La sottise serait encore une excuse, mais ce n’est pas le cas.

– Alors ils sont ivres, ivres de haine, réplique Thomas.

– Pas même. L’ivresse cède après s’être déchaînée. Cette hargne, elle, ne cède pas.

– Et plus déchaînée encore ! Et depuis si longtemps… qu’elle aurait dû retomber maintenant.

– Mes amis, elle n’a pas encore atteint son but, intervient Jésus avec calme, comme si le but de la haine n’était pas son supplice.

– Non ? Mais ils ne nous laisseront donc jamais en paix !

– Maître, les autres ne sont toujours pas convaincus que j’ai dit la vérité. Mais je l’ai dite. Oh ! oui, je l’ai dite ! Et j’ajoute que si cela avait dépendu de vous, vous seriez tous tombés dans le piège comme Jean-Baptiste. Mais ils ne réussiront pas, car je veille… » lance Judas.

Jésus le regarde. Et je le regarde, moi aussi, me demandant, comme je le fais depuis quelques jours, si la conduite de Judas est due à un bon et réel retour sur le chemin du bien et de l’amour pour son Maître, une libération des forces humaines et surnaturelles qui le possédaient, ou si c’est un travail plus raffiné de préparation au coup final, un asservissement plus grand aux ennemis du Christ et à Satan. Mais Judas est un être tellement spécial, qu’il est impossible de le déchiffrer. Seul Dieu peut le comprendre. Et Dieu-Jésus laisse tomber un voile de miséricorde et de prudence sur tous les actes et sur la personnalité de son apôtre… un voile qui, en se déchirant, éclairera parfaitement beaucoup de questions encore mystérieuses, quand seront ouverts les livres des Cieux.

483.3

Les apôtres sont tellement préoccupés par l’idée que la haine des ennemis n’a pas encore atteint son but, que, un instant, ils gardent le silence. Puis Thomas s’adresse encore à Simon le Zélote :

« Et alors, s’ils ne sont ni ivres ni sots, si leur haine explique tant de choses sans expliquer celle-ci, qu’explique-t-elle alors ? Que sont-ils ? Tu n’en as rien dit…

– Que sont-ils ? Des possédés. Ils sont ce qu’ils disent de lui. C’est la raison de leur acharnement qui ne connaît pas de trêve, mais croît au contraire à mesure que se manifeste sa puissance. Il a bien parlé, ce Samaritain. En Jésus, le Fils du Père et de Marie, Homme et Dieu, se trouve l’infinité de Dieu : et infinie est la Haine qui s’oppose à cette Infinité parfaite, même si, tout en étant sans limites, la Haine n’est pas parfaite — puisque seul Dieu est parfait dans ses actions. Mais si la Haine pouvait atteindre l’abîme de la perfection, elle descendrait…, se précipiterait même pour l’atteindre, pour rebondir ensuite, par la violence même de sa chute dans l’abîme infernal, contre le Christ, afin de le blesser avec toutes les armes arrachées à l’abîme infernal. Le firmament, ordonné par Dieu, a un seul soleil. Il se lève, brille et disparaît, laissant la place à ce soleil plus petit qu’est la lune ; et celle-ci, après avoir lui à son tour, se couche pour céder la place au soleil. Les astres enseignent beaucoup de règles aux hommes, car ils se soumettent aux volontés du Créateur, à l’inverse des hommes. Vouloir s’opposer au Maître en est un exemple. Qu’arriverait-il si, un matin, la lune disait : “ Je ne veux pas disparaître, et je reviens sur mes pas ? ” Elle irait certainement heurter le soleil, avec horreur et au détriment de toute la Création. C’est ce que, eux, ils veulent faire, en s’imaginant pouvoir briser le Soleil…

– C’est le combat des ténèbres contre la lumière. Nous le voyons chaque jour à l’aube et le soir : les deux forces qui se combattent exercent, tour à tour, leur empire sur la terre. Mais les ténèbres sont toujours vaincues, car elles ne sont jamais absolues. Il émane toujours un peu de lumière, même dans la nuit la moins étoilée. On dirait que l’air la crée de lui-même dans les espaces infinis du firmament et la répand, même si elle est très limitée, pour persuader les hommes que les astres ne sont pas éteints. Et j’affirme que, de la même manière, dans ces ténèbres particulières du Mal contre la Lumière qu’est Jésus, cette dernière sera toujours là, malgré tous les efforts des Ténèbres, pour réconforter ceux qui croient en elle » dit Jean en souriant à sa pensée, tout recueilli en lui-même comme s’il monologuait.

Son idée est reprise par Jacques, fils d’Alphée.

« Dans les Livres, le Christ est appelé “ Etoile du matin ”. Lui aussi connaîtra donc une nuit, et — je m’en épouvante — nous en connaîtrons une, nous aussi : un moment où la Lumière semblera avoir perdu de sa force et où les Ténèbres paraîtront victorieuses. Mais puisqu’il est appelé “ Etoile du matin ” d’une manière qui exclut toute limite dans le temps, j’affirme qu’après cette nuit momentanée, le Christ sera la Lumière matinale, pure, fraîche, virginale, qui renouvellera le monde, pareille à celle qui a succédé au chaos, le premier jour. Oh ! oui ! le monde sera recréé dans sa Lumière.

– Et la malédiction sera sur les réprouvés qui auront voulu lever la main pour frapper la Lumière, en répétant les erreurs déjà faites, depuis Lucifer jusqu’aux profanateurs du peuple saint. Yahvé laisse l’homme libre de ses actions, mais par amour pour l’homme lui-même, il ne permettra pas que l’enfer prévale, achève Jude, fils d’Alphée.

483.4

– Heureusement qu’après un si long assoupissement des âmes, qui semblait les rendre obtuses et les engourdir comme sous l’effet d’une vieillesse précoce, la sagesse refleurit sur nos lèvres! Nous ne semblions plus être nous-mêmes ! Maintenant je retrouve Simon le Zélote, et Jean, et les deux frères d’autrefois ! dit Judas, en se félicitant.

– Je n’ai pas l’impression que nous ayons changé au point de ne plus paraître nous-mêmes, dit Pierre.

– Mais si, nous avons tous changé ! Toi le premier, puis Simon et les autres, moi compris. S’il y a quelqu’un qui est resté à peu près celui qu’il a toujours été, c’est Jean.

– Hum ! Je ne vois vraiment pas en quoi…

– En quoi ? Nous sommes taciturnes, comme las, indifférents, pensifs… Jamais plus on n’entendait de conversations semblables à celles d’autrefois, semblables à celle de maintenant, qui sont si utiles…

– Pour nous disputer, intervient Jude en rappelant comme souvent, en effet, elles dégénéraient en prises de becs.

– Non. Pour nous former, car nous ne sommes pas tous comme Nathanaël, ni comme Simon, ni comme vous, les fils d’Alphée, par naissance et par sagesse, et celui qui l’est moins apprend toujours de celui qui l’est davantage, réplique Judas.

483.5

– Vraiment… moi je dirais qu’il est par-dessus tout nécessaire de se former en matière de justice et, en cela, Simon nous a donné de magnifiques leçons, dit Thomas.

– Moi ? Tu y vois mal. Je suis le plus incapable de tous, lance Pierre.

– Non. Tu es celui qui a le plus changé. En cela, Judas a raison. Il ne reste plus beaucoup en toi du Simon que j’ai connu quand je vous ai rejoints et qui, pardonne-moi, est demeuré longtemps celui qu’il était. Depuis le moment où je t’ai retrouvé, après notre séparation pour les Encénies, tu n’as fait que te transformer. Maintenant tu es… oui, je peux le dire, plus paternel et en même temps plus austère. Tu compatis avec tous tes pauvres frères, alors qu’avant… Et on voit — moi du moins, je le vois — que cela te coûte, mais que tu te domines. Et tu ne nous inspirais jamais le respect comme maintenant que tu parles peu et que tu nous fais peu de reproches…

– Mais, mon ami ! Tu es bien bon de me voir ainsi… Moi, à part l’amour que j’ai pour le Maître, qui ne cesse de grandir en moi, je n’ai vraiment changé en rien.

– Non. Thomas a raison, tu as beaucoup changé, confirment plusieurs.

– C’est vous qui le dites… » dit Pierre en haussant les épaules. Et il ajoute : « II n’y a que le jugement du Maître qui serait sûr. Mais je me garde bien de le lui demander. Lui, il connaît ma faiblesse, et il sait qu’un éloge intempestif pourrait nuire à mon âme. Aussi il ne me féliciterait pas, et il ferait bien. Je comprends de mieux en mieux son cœur et sa méthode, et j’en vois toute la justice.

– C’est que tu as l’âme droite et que tu aimes de plus en plus. Ce qui te fait voir et comprendre, c’est ton amour pour moi. Ton maître, le véritable et plus grand maître, qui te fait comprendre ton Maître, c’est l’amour, dit Jésus qui jusque là écoutait sans intervenir.

– Je crois que … c’est aussi la souffrance que je porte en moi…

– De la souffrance ? Pourquoi ? demandent certains.

– Oh! pour bien des choses qui, au fond, n’en font qu’une : tout ce que souffre le Maître… et la pensée de ce qu’il va souffrir.

483.6

On ne peut plus être distraits comme dans les premiers temps, tels des enfants qui ne connaissent rien, maintenant qu’on sait de quoi les hommes sont capables, et combien il faut souffrir pour les sauver. Ah ! Nous croyions tout facile, les premiers temps ! Nous pensions qu’il suffirait de nous présenter pour que les autres passent de notre bord ! Nous étions sûres que conquérir Israël et le monde, ce serait comme… jeter le filet sur un fond poissonneux. Pauvres de nous ! Je suppose que si, lui, il ne parvient pas à faire une bonne pêche, nous, nous ne ferons rien. Mais ce n’est pas tout, et de loin : je pense qu’ils sont mauvais et le font souffrir. Et je crois que c’est là le motif de notre changement en général…

– C’est vrai. Pour mon compte, c’est exact, confirme Simon le Zélote.

– Pour moi aussi, pour moi aussi » disent les autres.

Et Judas avoue :

« Moi, il y a bien longtemps que j’étais inquiet de cela, et j’ai cherché à… trouver des aides valables. Mais ils m’ont trahi… Vous, vous ne m’avez pas compris… Et moi, je ne vous ai pas compris. Je croyais que vous étiez comme vous êtes par lassitude spirituelle, par découragement, par déception…

– Moi, je n’ai jamais espéré des joies humaines et par conséquent je ne suis pas déçu, conteste Simon le Zélote.

– Mon frère et moi, nous voudrions qu’il soit victorieux, mais pour sa joie. Nous l’avons suivi par amour de parents avant de le faire comme disciples. Nous l’avons toujours suivi depuis l’enfance, lui le plus jeune de nous, ses frères, mais toujours tellement plus grand que nous… dit Jacques, avec son habituelle admiration sans bornes pour son Jésus.

– Si nous avons une souffrance, c’est que nous tous, qui sommes de sa parenté, nous ne l’aimons pas en esprit et avec notre seul esprit. Mais nous ne sommes pas les seuls en Israël à l’aimer mal » dit Jude.

483.7

Judas le regarde. Il est sur le point de parler, quand un cri l’en empêche, venant d’un monticule dominant le hameau qu’ils longent, en cherchant la voie d’accès.

« Jésus ! Rabbi Jésus ! Fils de David et notre Seigneur, aie pitié de nous.

– Des lépreux ! Partons, Maître, sinon le village va accourir et nous retenir dans ses maisons » conseillent les apôtres.

Mais les lépreux ont l’avantage d’être en avance sur eux, montés sur le chemin, mais à cinquante mètres au moins du village. Ils descendent en boitant et courent vers Jésus en répétant leur cri.

« Entrons dans le village, Maître, ils ne peuvent pas y aller » conseillent certains apôtres. Mais d’autres disent :

« Déjà, des femmes viennent regarder. Si nous entrons, nous éviterons les lépreux, mais pas ceux qui nous auront reconnus et voudront nous garder. »

Et pendant qu’ils se demandent que faire, les lépreux s’approchent de plus en plus de Jésus, qui sans souci des mais et des si des apôtres, poursuit son chemin. Les apôtres se résignent à le suivre tandis que des femmes, accompagnées d’enfants accrochés à leurs jupons, et quelques vieillards restés dans le village viennent voir, en se tenant à une distance prudente des lépreux. Ceux-ci s’arrêtent à quelques mètres de Jésus et supplient encore :

« Jésus, aie pitié de nous ! »

Jésus les regarde un instant, puis, sans s’approcher de ce groupe de douleur, il demande :

« Etes-vous de ce village ?

– Non, Maître, de différents endroits. Mais cette montagne où nous demeurons donne de l’autre côté sur la route de Jéricho, et cet endroit est bon pour nous…

– Dans ce cas, rendez-vous au village le plus proche de votre montagne, et montrez-vous aux prêtres. »

Et Jésus reprend sa marche en se déplaçant sur le bord du chemin pour ne pas effleurer les lépreux qui le regardent partir, sans avoir obtenu autre chose qu’une lueur d’espoir dans leurs pauvres yeux malades. Arrivé à leur hauteur, Jésus lève la main pour les bénir.

Les villageois, déçus, rentrent chez eux… Les lépreux grimpent de nouveau sur la montagne pour aller vers leur grotte ou vers la route de Jéricho.

« Tu as bien fait de ne pas les guérir. Les habitants ne nous auraient plus laissé partir…

– Oui, et il faudrait arriver à Ephraïm avant la nuit. »

483.8

Jésus marche en silence. La route est très sinueuse, car elle suit les caprices de la montagne au pied de laquelle elle est taillée, et le village est désormais caché à la vue par les tournants…

Mais une voix les rejoint :

« Louange au Dieu Très-Haut et à son vrai Messie. En lui se trouvent toute puissance, sagesse et pitié ! Louange au Dieu très-haut qui, en lui, nous a accordé la paix. Louez-le, vous tous, hommes de Judée et de Samarie, de Galilée et de Transjordanie, jusqu’aux neiges du très haut Hermon, jusqu’aux pierres brûlées de l’Idumée, et jusqu’aux sables baignés par les eaux de la Grande Mer ! Que résonne la louange au Très-Haut et à son Christ. Voici accomplie la prophétie de Balaam[3]. L’Etoile de Jacob resplendit sur le ciel rétabli de la patrie réunie par le vrai Berger. Voilà accomplies également les promesses faites aux patriarches, tout comme la parole d’Elie, qui nous a aimés. Ecoutez-la, peuples de Palestine, et comprenez-la. Il ne faut plus hésiter : on doit choisir la lumière spirituelle, et si l’âme est droite, elle fera un bon choix. C’est le Seigneur, suivez-le ! Ah ! jusqu’à présent nous avons été punis parce que nous ne nous sommes pas efforcés de comprendre ! L’homme de Dieu a maudit le faux autel en prophétisant : “ Voici que va naître de la maison de David un Fils appelé Josias qui immolera sur l’autel et consumera les ossements d’Adam. Alors l’autel se fendra jusqu’aux entrailles de la terre et les cendres de l’immolation se répandront du nord au midi, de l’orient à l’occident. ” Ne faites pas comme ce sot d’Ochozias, qui envoyait consulter le dieu d’Eqrôn alors que le Très-Haut était en Israël. Ne soyez pas inférieurs à l’ânesse de Balaam dont le respect pour l’esprit de lumière lui aurait mérité de vivre, alors que le prophète, qui ne voyait pas, serait tombé sous les coups. Voici la Lumière qui passe parmi nous. Ouvrez les yeux, ô aveugles spirituels, et voyez. »

L’un des lépreux les suit de plus en plus près, même sur la grand-route — qu’ils ont fini par atteindre —, en désignant Jésus aux pèlerins.

Les apôtres, agacés, se retournent deux ou trois fois en intimant au lépreux, parfaitement guéri, de se taire. Et, la dernière fois, ils vont jusqu’à le menacer.

Mais lui, cessant un instant de s’égosiller pour s’adresser à tous, répond :

« Et que voulez-vous ? Que je ne proclame pas le prodige que Dieu a fait pour moi ? Voulez-vous que je ne le bénisse pas ?

– Bénis-le dans ton cœur et tais-toi, lui répondent-ils, fâchés.

– Non, je ne puis me taire. C’est Dieu qui met ces mots sur mes lèvres. » Et il reprend à haute voix : « Habitants des deux côtés de la frontière, et vous qui passez par hasard, arrêtez-vous pour adorer celui qui régnera au nom du Seigneur. Je me moquais de toutes ces paroles[4], mais maintenant je les répète, car je les vois accomplies. Voici que toutes les nations s’ébranlent et s’avancent dans l’allégresse vers le Seigneur par les chemins des mers et des déserts, par les collines et les monts. Et nous aussi, le peuple qui a cheminé dans les ténèbres, nous allons marcher vers la grande Lumière qui a surgi, vers la Vie, et sortir de la région de la mort. De loups, léopards ou lions que nous étions, nous allons renaître dans l’Esprit du Seigneur et nous nous aimerons en lui, à l’ombre du Rejeton de Jessé devenu un cèdre sous lequel campent les nations rassemblées par lui des quatre coins de la terre. Voici venir le jour où la jalousie d’Ephraïm prendra fin, parce qu’il n’y a plus Israël et Juda, mais un seul Royaume : celui du Christ du Seigneur. Voilà, je chante les louanges du Seigneur qui m’a sauvé et consolé. Je vous le dis : louez-le et venez boire le salut à la source du Sauveur. Hosanna ! Hosanna aux prodiges qu’il accomplit ! Hosanna au Très-Haut qui a placé au milieu des hommes son Esprit en le revêtant de chair, pour qu’il devienne le Rédempteur ! »

Il est intarissable.

483.9

La foule augmente, les gens se groupent, encombrant la route. Ceux qui étaient en arrière accourent, ceux qui étaient en avant rebroussent chemin. Les habitants d’un petit village, près duquel ils se trouvent maintenant, s’unissent aux passants.

« Mais fais-le taire, Seigneur ! C’est un Samaritain : les gens le disent. Il ne doit pas parler de toi si tu ne permets même pas que nous te précédions en t’annonçant ! » disent les apôtres, contrariés.

« Mes amis, je vous répète les paroles[5] de Moïse à Josué, fils de Num, qui se plaignait de ce que Eldad et Médad prophétisaient dans les campements : “ Serais-tu jaloux pour moi, à ma place ? Ah ! puisse le peuple tout entier prophétiser ainsi, puisse le Seigneur donner à tous son Esprit ! ” Mais je vais m’arrêter et je vais le renvoyer pour vous faire plaisir. »

Il se retourne, s’arrête et appelle le lépreux guéri, qui accourt et se prosterne devant Jésus en baisant la poussière.

« Lève-toi. Et les autres, où sont-ils ? N’étiez-vous pas dix ? Les neuf autres n’ont pas éprouvé le besoin de remercier le Seigneur. Eh quoi ? Sur dix lépreux dont un seul était samaritain, il ne s’est trouvé que cet étranger pour éprouver le besoin de revenir rendre gloire à Dieu, avant de retourner lui-même à la vie et à sa famille ? Et on l’appelle “ samaritain ”. Les Samaritains ne sont-ils donc plus ivres, puisqu’ils voient sans avoir la berlue et accourent sans chanceler sur le chemin du salut ? La Parole s’exprime-t-elle donc dans une langue étrangère, si elle est comprise par les étrangers et pas par son peuple ? »

Il tourne ses yeux magnifiques sur une assistance originaire de toute la Palestine. Son regard a un éclat insoutenable… Plusieurs baissent la tête et éperonnent leurs montures, ou s’éloignent à pied…

483.10

Jésus baisse les yeux sur le Samaritain agenouillé à ses pieds, et son regard se fait très doux. Il lève la main en un geste de bénédiction et dit :

« Lève-toi et pars. Ta foi a sauvé en toi quelque chose de plus que ta chair. Avance dans la lumière de Dieu. Va. »

L’homme baise de nouveau la poussière et, avant de se lever, il demande :

« Un nom, Seigneur ! Donne-moi un nom nouveau, puisque tout est neuf en moi, et pour toujours.

– Dans quelle terre nous trouvons-nous ?

– Dans le pays d’Ephraïm.

– Alors, tu t’appelleras désormais Ephrem, parce que c’est deux fois[6] que la Vie t’a donné la vie. Va. »

L’homme se lève et s’éloigne.

Les gens de l’endroit et quelques pèlerins voudraient bien retenir Jésus, mais lui les subjugue par son regard, qui n’est pas sévère, mais très doux au contraire. Il doit néanmoins dégager une puissance certaine, car personne ne fait un geste pour le retenir.

Alors Jésus quitte la route sans entrer dans le petit village, traverse un champ, puis un ruisseau et un sentier, il monte sur le coteau oriental couvert de forêt, et s’y enfonce avec ses disciples en disant :

« Pour ne pas nous tromper, nous allons suivre la route, mais en restant dans le sous-bois. Après ce tournant, la route s’appuie à cette montagne. Nous y trouverons bien quelque grotte pour dormir, et nous franchirons à l’aube Ephraïm… »

483.1

Estão sempre indo por entre os montes, e montes bem ásperos, por certas estradinhas, por onde não podem passar carros, mas somente viajantes a pé, ou montados nos burrinhos da montanha, que são mais altos e robustos do que os costumeiros das regiões menos acidentadas. Uma observação, que a muitos poderá parecer inútil, mas que eu faço assim mesmo.

Na Samaria há muitas diferenças dos costumes de outros lugares. Tanto no modo de vestir-se, como em outras coisas. Uma dessas diferenças é a grande quantidade de cães que não há em outros lugares[1], e que me causa surpresa, como me causou surpresa a presença de porcos na Decápole. Há muitos cães, porque na Samaria há muitos pastores e ela deverá ter muitos lobos em seus montes selvagens. E muitos também, porque, aos pastores da Samaria, eu os vejo quase sempre sozinhos, quando muito com um menino, com um rebanho próprio deles, enquanto que em outros lugares estão os cães em sua maior parte guardando rebanhos numerosos da propriedade de algum rico. O fato é que aqui cada pastor tem o seu cão, ou mais cães, conforme o número de ovelhas do seu rebanho.

Uma outra caracteristica são estes asnos quase da altura de um cavalo, robustos, capazes de escalar estes montes com uma pesada carga sobre a albarda. Mesmo que seja de lenha, descem com boa disposição desses maravilhosos montes, cobertos de árvores seculares.

Outra particularidade: a desenvoltura no modo de agir dos habitantes que, sem serem uns “pecadores”, como lhes chamavam os judeus e os galileus, são abertos, francos, sem hipocrisias, sem nada de certos sestros que outras pessoas têm. E são hospitaleiros. Esta verificação me faz pensar que, na parábola[2] do Bom Samaritano não tenha havido apenas a intenção de pôr em relevo a ideia de que o bom e o mau estão em toda parte, em todos os lugares e raças, e que até entre os herejes podem haver pessoas de corações retos, mas quer destacar a descrição real dos hábitos samaritanos para com quem está necessitado de ajuda. Se eles ficaram parados no Pentateuco, eu os ouço falar dele e nada mais, mas o praticam, pelo menos para com o próximo e com muito mais retidão do que os outros com os seus seiscentos e treze codicilos de preceitos etc.

483.2

Os apóstolos falam com o Mestre e, não obstante serem eles incorrigivelmente israelitas, devem reconhecer e louvar o espírito que encontraram nos habitantes de Siquém, os quais, eu deduzo isso das conversações que ouço, convidaram Jesus a parar no meio deles.

– Ouviste, não? –diz Pedro–, como disseram claramente, que conhecem o ódio judaico? Eles disseram: “Por Ti e contra Ti existe mais ódio do que contra nós samaritanos, tanto para com todos os que hoje vivemos, como contra os que já viveram. Eles te odeiam sem limites…”

– E aquele velho? Como ele falou bem: “Na verdade, é justo que assim seja por que Tu não és um homem, mas és o Cristo, o Salvador do mundo e, portanto, és o Filho de Deus, pois só um Deus pode salvar o mundo corrompido. Por isso, sendo Tu sem limites, como Deus, sem limitações no teu poder, na tua santidade e no teu amor, como também sem limites a tua vitória sobre o Mal, assim é natural que o Mal e o ódio, fazendo tudo isso uma só coisa com o Mal, sejam sem limites contra Ti.” Ele falou bem mesmo. E isso explica muitas coisas –diz Zelotes.

– A teu ver, que é que explica? Eu… eu digo que explica somente que existem estultos –diz Tomé, em poucas palavras.

– Não. A estultície seria ainda uma atenuante. Mas estultos eles não são.

– Então, são uns ébrios, ébrios pelo ódio –replica Tomé.

– Também não. A embriaguez termina, depois que se desencadeou. Mas este ódio não termina.

– Mas, sim, ele está mais do que desencadeado. Tanto assim está, que já devia ter cessado.

– Meus amigos, ele ainda não atingiu a sua meta –diz calmamente Jesus, como se a meta do ódio não fosse a morte dele.

– Não?! Mas, se eles não nos deixam nunca em paz?!

– Mestre, eles ainda não se persuadiram de que eu disse a verdade. Mas eu a disse. Se a disse! E digo também que se o caso fosse convosco, teríeis caído todos na armadilha, como nela caiu o Batista. Contudo, não o conseguirão, porque eu estou vigilante –diz Iscariotes.

Jesus olha para ele. E eu também olho para ele, perguntando-me... há dias que venho me fazendo essa pergunta, se a conduta de Iscariotes é causada por alguma boa e verdadeira volta para o caminho do Bem e do Amor, uma liberação dele das forças humanas e extra-humanas, que o seguravam; ou se não será mais um refinado trabalho de preparação para o golpe final, um ato mais de sua escravização aos inimigos de Cristo e a Satanás. Mas Judas é um ser de tal modo especial, que se torna indecifrável. Só Deus pode compreendê-lo. E Deus, que é Jesus, desce um véu de misericórdia e de prudência sobre todas as ações e sobre a personalidade do seu apóstolo… esclarecendo os muitos porquês, que agora são misteriosos, somente quando forem abertos os livros dos céus.

483.3

Os apóstolos estão de tal modo preocupados pela ideia de o ódio dos inimigos não ter ainda chegado a seu fim, que nem falam mais, de algum tempo para cá. Depois Tomé se volta de novo para Zelotes, dizendo:

– E, então, se eles não estão ébrios, nem são uns estultos, se o ódio deles explica tantas coisas, mas não esta, que é que ele explica? Que é que são eles? Isto não disseste.

– Que são? São uns possessos. Aquilo que eles dizem dele; eles é que são. Isto é o que explica o seu furor, que não conhece pausa, que, pelo contrário, cresce sempre mais, quanto mais se evidencia o seu poder. Falou bem aquele samaritano. Em Jesus, filho do Pai e de Maria, Homem e Deus, está a Infinidade de Deus. E infinito é o ódio, que separa, e essa Infinidade perfeita se opõe, mesmo quando, sem ser sem limite, o ódio não é perfeito em suas ações. Mas, se o ódio pudesse chegar ao abismo da perfeição, este é que desceria para poder tocar nele, para fazê-lo saltar depois, pela sua própria veemência da sua queda no abismo do Inferno, para o Cristo, a fim de feri-lo com todas as armas arrancadas do abismo infernal. O firmamento, controlado por Deus, tem apenas um sol. Ele se levanta, emite seus raios, e depois desaparece, deixando seu lugar para outro sol menor, que é a lua, e esta, depois de ter emitido seus raios ao redor de si, some no ocaso, para dar lugar ao sol. Os astros ensinam muito aos homens, pois eles se sujeitam aos desejos do Criador. Mas os homens, não. Um exemplo é este: esta vontade de se opor ao Mestre. Que aconteceria se a lua, um dia pela manhã dissesse: “Eu não quero desaparecer, e volto pelo caminho já feito”? Certamente pareceria ir chocar-se contra o sol, com grande horror e prejuízo por parte de toda a natureza criada. É isso o que querem fazer os que querem despedaçar o sol…

– É a luta das trevas contra a Luz. Nós vemos esta luta cada dia nas auroras luminosas e nas tardes que vão escurecendo. Essas duas forças, que se contrastam, que tomam, cada um por sua vez, o domínio da terra. Contudo as trevas são sempre vencidas, porque elas nunca são completas. Um pouco de luz sempre paira no ar, mesmo nas noites mais privadas da luz dos astros. Parece que o ar, por si mesmo, a crie nos infinitos espaços do firmamento, e a difunda, ainda que seja muito pouca para persuadir os homens de que os astros não estão apagados. Eu digo que igualmente nestas trevas particulares do Mal contra a Luz, que é Jesus sempre, não obstante todo o esforço das trevas, a luz estará confortando os que creem nela, diz João, sorrindo por esse seu pensamento, e recolhido em si mesmo, como se estivesse falando sozinho.

Seu primeiro pensamento foi recolhido por Tiago de Alfeu:

– Nos livros o Cristo é chamado “Estrela da Manhã.” Portanto, uma noite Ele também conhecerá, e — eu me espanto — nós também a conheceremos, uma noite, um tempo, no qual não parecerá forte a Luz, e, sim, parecerão vitoriosas as Trevas. Mas, posto que Ele é chamado “Estrela da Manhã”, de tal modo que exclui um limite no tempo, eu digo que, depois da noite momentânea, Ele será a Luz matutina pura, fresca, virginal, semelhante àquela que sucedeu ao Caos, no primeiro dia. Oh! Sim. O mundo será recriado em sua Luz.

– Haverá maldição para os réprobos, que tiverem querido levantar suas mãos para ferirem a Luz, repetindo os erros já feitos, desde Lúcifer até os profanadores do povo santo. Javé deixa livre o homem em suas ações. Mas, por amor ao próprio homem, não permitirá que o Inferno prevaleça –termina Tiago de Alfeu.

483.4

– Oh! Ainda menos mal, que depois de tão grande entorpecimento dos espíritos, pelo qual todos pareciam ser uns obtusos e tardos, por uma velhice precoce, a sabedoria floresce de novo sobre nossos lábios. Nem estávamos mais parecendo sermos nós! Agora encontro de novo Zelotes e João, os dois irmãos de outro tempo! diz Iscariotes, felicitando-se.

– Não me parece que houvéssemos mudado tanto, a ponto de nem parecermos mais sermos nós –diz Pedro.

– Mas nós estávamos assim! Todos. Tu, por primeiro. Depois, Simão e os outros, inclusive eu. Se havia um que era mais ou menos o de sempre, era João.

– Hum! Não posso saber em quê…

– Em quê? Taciturnos, como uns cansados, indiferentes, pensativos… Não se ouviam mais aquelas conversações, parecidas com muitas de outro tempo, semelhante a esta de agora, e que ajudam tanto…

– A discutir –diz Tadeu, lembrando-se de que, de fato, muitas vezes elas degeneravam em bate-bocas.

– Não. Para formar-nos. Porque nem todos são como Natanael, nem como Simão, nem como vós de Alfeu, pelo nascimento e pela sabedoria. Quem o é menos, aprende sempre de quem o é mais –replica o Iscariotes.

483.5

– Realmente… eu diria que, mais do que tudo, é necessário ter-se uma formação na justiça. E desta tem-nos dado magníficas lições Simão –diz Tomé.

– Eu? Mas tu estás enxergando mal. Eu sou o mais estulto de todos –diz Pedro.

– Não. Tu és o que mais mudaste. Nisso tem razão Judas de Keriot. Não há em ti mais do que pouca coisa daquele Simão que eu conheci, quando vim ficar convosco, e que, perdoa-me, havia permanecido como era, durante muito tempo. Desde quando eu te reencontrei, depois da nossa separação no tempo das Encênias, tu outra coisa não fizeste, mais do que transformar-te. Agora és… sim, eu to digo: és mais paternal e, ao mesmo tempo, mais austero. Tens compaixão de todos os teus pobres irmãos, enquanto que antes… E se pode ver, eu pelo menos vejo, o que isso te custa. Mas, tu vences a ti mesmo. E nunca, como agora que pouco falas e pouco censuras, tu nos inspiras respeito…

– Mas, meu amigo! Tu és muito bom, por ver-me desse modo… Eu, a não ser o amor pelo Mestre, que cresce em mim cada vez mais, não mudei nada mesmo.

– Não. Pensa bem. Mudaste muito –muitos confirmam.

– Não. Vós o estais dizendo… –diz Pedro, encolhendo os ombros.

E acrescenta:

– Somente o juízo do Mestre é que seria certo. Mas eu tomo cuidado para não lho pedir. Ele conhece a minha fraqueza, e sabe que até um elogio mal feito poderia fazer mal ao meu espírito. Por isso, Ele não me elogiaria, e faria bem. Eu compreendi cada vez melhor o coração dele e o seu modo de agir, em tudo vejo a justiça.

– Porque tens uma intenção reta, porque sempre mais me amas. Quem te faz ver e compreender é o teu amor por Mim. Como teu Mestre, o teu verdadeiro e maior Mestre, que te faz compreender o teu Mestre, é o Amor –diz Jesus, que até aquele momento havia escutado e ficado calado.

– Eu creio que… seja também a dor que eu sinto aqui dentro…

– Dor? Por quê? –perguntam alguns.

– Ora! por tantas coisas que acontecem, e que depois formam uma só: tudo aquilo que faz o Mestre sofrer…e o pensamento sobre aquilo que Ele irá sofrer…

483.6

Não podemos mais ser uns descuidados como nos primeiros tempos! Nós pensávamos que, bastava que nos apresentássemos, logo os outros viriam para o nosso lado! Nós pensávamos que conquistar Israel e o mundo fosse uma coisa assim como jogar uma rede sobre um lugar fundo e cheio de peixes. Pobres de nós! Eu penso que se Ele não consegue obter um bom resultado, nós é que não obteremos nenhum. Mas isso ainda não é nada. Eu acho que eles são maus e o fazem sofrer. Creio que esse seja o motivo de nossa mudança em geral…

– É verdade. Por minha parte, é verdade –confirma Zelotes.

– Da minha também. Da minha também –dizem os outros.

– Eu estava tão inquieto por isso, que procurei ter boas ajudas. Mas elas me traíram… e vós não me compreendestes… E eu não vos compreendi. Eu pensava que fôsseis assim como sois, por alguma fraqueza do espírito, por desconfiança, por desilusão –confessa o Iscariotes.

– Eu nunca esperei alegrias humanas e, portanto, não estou desiludido –diz o Zelotes.

– Eu e o meu irmão gostaríamos de tê-lo visto vitorioso, mas para alegria dele. Nós o temos acompanhado por um amor de parentes, mais do que de discípulos. Nós o viemos acompanhando desde pequenos. Ele é mais novo na idade do que nós, seus irmãos, mas sempre muito maior do que nós –diz Tiago, naquela sua admiração sem limites pelo seu Jesus.

– Se uma dor nós sentimos, é porque nem todos de nossa parentela o amamos com o nosso espírito e somente com ele. Mas não somos somente nós em Israel que o amamos mal –diz Tadeu.

483.7

Judas Iscariotes olha para ele, talvez fosse falar, mas foi distraído por um grito que chegou até eles, vindo de uma colina mais alta do que o povoado, que eles agora vão flanqueando e procurando o caminho para nele entrarem.

– Jesus! Rabi Jesus! Filho de Davi e Senhor nosso, tem piedade de nós.

– São leprosos! Vamos, Mestre, senão o povoado virá correndo, e nos deterá em suas casas –dizem os apóstolos.

Mas os leprosos levam a vantagem de já estarem mais na frente do que eles, a certa altura acima da estrada, a pouco menos de uns cento e cinquenta metros do povoado, descem, andando com dificuldade, e procurando correr até Jesus, repetindo sempre aquele grito.

– Vamos entrar no povoado, Mestre. Eles lá não podem entrar –dizem alguns dos apóstolos.

Mas outros discordam:

– Já as mulheres estão aparecendo às janelas para olhar. Se nós entrarmos, nos livraremos dos leprosos, mas não de sermos conhecidos e detidos.

Enquanto estão na incerteza do que fazer, os leprosos vão ficando sempre mais perto de Jesus que, sem dar atenção aos mas e aos seus apóstolos, foi continuando por sua estrada. Os apóstolos se resignam a acompanhá-lo, enquanto as mulheres, com os meninos agarrados às suas saias, e um ou outro homem de idade, que ficou no povoado, aproximam-se para ver, ficando a uma prudente distância dos leprosos, que vão parar a alguns metros de Jesus, e continuam suplicando-lhe:

– Jesus, tem piedade de nós!

Jesus os observa por um instante. Depois, sem aproximar-se deste grupo de sofredores, pergunta:

– Sois deste povoado?

– Não, Mestre. Somos de diferentes lugares. Mas aquele monte onde estamos, do outro lado, está virado para a estrada, que vai para Jericó, e aquele lugar é bom para nós…

– Ide, então, ao lugarejo que fica perto do vosso monte, e mostrai-vos aos sacerdotes.

Jesus continua a caminhar, começando a andar pela beira da estrada, a fim de não tocar nos leprosos, que o veem indo aproximando-se deles, sem terem mais do que um olhar cheio de esperança em seus pobres olhos doentes. Jesus, tendo chegado à altura deles, levanta a mão para abençoá-los. As pessoas do povoado, decepcionadas, voltam para suas casas… Os leprosos sobem de novo pelo monte, a fim de se dirigirem para a gruta ou para a estrada que vai para Jericó.

– Fizeste bem em não curá-los. Não teriam mais deixado que fôssemos para a frente os habitantes do povoado…

– Sim, e seria preciso chegarmos a Efraim antes da noite.

483.8

Jesus vai caminhando e guardando silêncio. O povoado já vai desaparecendo de sua vista, por causa das curvas da estrada, que é muito sinuosa, devido aos caprichos do monte, no qual ela foi traçada.

Mas uma voz chega até eles:

– Louvor ao Deus Altíssimo e ao verdadeiro Messias. Nele está todo o poder, sabedoria e piedade! Louvor ao Deus Altíssimo que nele nos concedeu a paz. Louvai-o, homens todos dos povoados da Judeia e da Samaria, da Galileia e do Além-Jordão. Até às neves do altíssimo Hermon, até às ardentes pedreiras da Idumeia, até às areias molhadas pelas ondas do Mar Grande, ressoem os louvores ao Altíssimo e ao seu Cristo. Eis que está cumprida a profecia de Balaão[3]. A Estrela de Jacó brilha sobre o céu reintegrado da Pátria, de novo unida pelo verdadeiro Pastor. Eis também cumpridas as promessas feitas aos patriarcas. Eis a palavra de Elias, que nos amou.

Ouvi-a, ó povos da Palestina, e compreendei-a. Não se deve mais ficar claudicando dos dois lados, mas deve-se escolher, por meio da luz espiritual e, se a intenção for reta, então se escolherá bem. Isto é o que o Senhor ensina. Segui-o! Ah! Como temos sido castigados até agora, porque não nos esforçamos para comprender! O homem de Deus amaldiçoou o falso altar, profetizando: “Eis que nascerá da Casa de Davi um filho chamado Josué, o qual imolará sobre o altar e queimará os ossos de Adão. Então, o altar se abrirá até ás vísceras da Terra, e as cinzas da imolação se espalharão para o norte e o sul, para o oriente e para o lado do ocaso do sol.” Não queirais fazer como o estulto Ocosias, que mandava consultar o deus de Acaron, enquanto o Altíssimo estava em Israel. Não queirais ser menos do que a mula de Balaão, a qual, pela atenção prestada por ele ao espírito de luz, teria merecido a vida, enquanto teria caído ferido o profeta, que não via. Eis a Luz que passa pelo meio de nós. Abri os olhos, ó cegos de espírito, e vede.

E um dos leprosos os acompanha sempre mais de perto pela estrada mestra à qual já chegaram, e está mostrando Jesus aos peregrinos.

Os apóstolos, depois de se terem enxugado, tornam a ir duas ou três vezes ao leproso, que já está perfeitamente curado, intimando-o a calar-se. Quase que até o ameaçam, na última vez. Mas ele, deixando, por um momento, de ficar levantando a voz para falar a todos, responde:

– E que quereis? Que eu não dê glória a Deus pelas grandes coisas que Ele me fez? Quereis que eu não o bendiga?

– Bendize-o em teu coração, e cala a boca! –respondem-lhe eles com impaciência.

– Não, eu não posso calar-me. Deus vai pondo as palavras em minha boca, e recomeça a dizer em voz alta: – Pessoas dos dois lugares da divisa, pessoas que estais passando por acaso, esparai aí para adorardes Aquele que reinará em nome do Senhor. Eu me ria por estar dizendo tantas palavras[4]. Mas agora eu as repito, porque vejo que elas se cumpriram. Vede como estão em movimento todos os povos para virem jubilosos até o Senhor, pelos caminhos do mar e dos desertos, pelas colinas e pelos montes. Também nós, um povo que tem vindo a caminhar pelo meio das trevas, iremos para a grande luz que surgiu para a vida, saindo da região da morte. Lobos, leões e leopardos era o que nós éramos, mas nós renasceremos no Espírito do Senhor, e nos amaremos nele à sombra do Rebento de Jessé, que se tornou um cedro, sob o qual acampam as nações reunidas por Ele nos quatro pontos da terra. Eis que aí vem o dia no qual o ciúme de Efraim terminará, porque não existe mais Israel e Judá, mas um Reino só: o do Cristo do Senhor. Eis que eu canto os louvores do Senhor que me salvou e consolou. Eis que eu digo: louvai-o, e vinde beber a salvação na fonte do Salvador. Hosana! Hosana às grandes coisas que Ele faz! Hosana ao Altíssimo, que colocou no meio dos homens o seu Espírito, revestindo-o de carne, para que se tornasse o Redentor!

É inexaurível.

483.9

O número de pessoas aumenta, se alegra, entulha a estrada. Quem estava atrás corre para a frente, quem estava adiante volta para trás. Aqueles que vieram de algum pequeno povoado, perto do qual já estão, unem-se aos que vão passando.

– Mas, Senhor, faze que ele se cale. Ele é samaritano. Assim está dizendo o povo. Ele não deve falar quem és, se Tu nem a nós permites que vamos à tua frente, falando quem és –dizem, inquietos, os apóstolos.

– Meus amigos, Eu vos repito as palavras[5] de Moisés a Josué, filho de Nun, que se estava lamentando, porque Eldad e Medad estavam profetizando nos acampamentos: “Estás ciumento por mim, em meu lugar? Oh! Se, assim profetizasse todo o povo, o Senhor desse a todos o seu espírito!” Contudo eu pararei,o despedirei, para contentar-vos.

Jesus para, chama a Si o leproso curado, que se aproxima, e se prostra aos pés de Jesus, beijando o pó.

– Levanta-te. Os outros, onde estão? Não éreis dez? Os outros nove não sentiram a necessidade de agradecer ao Senhor. Entre os dez leprosos, dos quais só um era samaritano, não se achou outro, senão este estrangeiro, que julgasse ser seu dever voltar atrás para dar glória a Deus, antes de ir reintegrar-se na vida e na família. Ele é chamado de “samaritano”. Não são mais uns bêbados os samaritanos, porque agora eles veem, sem se enganarem, e correm pela estrada da Salvação sem vacilações. Portanto, a Palavra fala uma linguagem estranjeira e a entendem os estrangeiros, mas não a entendem os que são do seu povo?

Ele corre seu belo olhar por sobre a multidão, que veio de todos os lugares da Palestina, e que aí se encontra presente. São insuportáveis aqueles olhos em seus lampejos… Muitos inclinam as cabeças, outros esperam as cavalgaduras, ou põem-se a caminhar, afastando-se dali…

483.10

Jesus inclina seu olhar sobre o samaritano, que está ajoelhado a seus pés. O seu olhar se torna muito suave. Ele levanta a mão, que estava descida ao longo do lado, em um gesto de bênção, e diz:

– Levanta-te, e vai. A tua fé te salvou, mais ainda do que a tua carne. Anda na Luz de Deus. Vai.

O homem beija outra vez o pó e, antes de levantar-se, faz-lhe um pedido:

– Um nome, Senhor. Um nome novo, porque tudo é novo em mim, e para sempre.

– Em que terra nos encontramos?

– Na terra de Efraim.

– Efrém te chamarás, de agora em diante, porque duas vezes[6] a Vida te deu vida. Vai.

O homem se levanta, e se vai.

As pessoas do lugar, e um ou outro peregrino quereriam deter a Jesus. Mas Ele os domina com o seu olhar, que não é de severidade, mas é até muito suave ao olhar para eles, mas que deve estar exalando uma força tal, que ninguém pode fazer nem um gesto para detê-lo.

Jesus deixa a estrada, sem entrar no pequeno povoado, atravessa um campo, depois um pequeno rio e uma senda, sobe pela elevação do lado do oriente, que é cheia de bosques, e embrenha-se na mata com os seus, dizendo:

– Para não ficarmos perdidos, seguiremos a estrada, mas sem sairmos da mata. Para lá daquela curva, a estrada vai por este monte. Lá encontraremos alguma gruta para dormir, e, lá pela aurora, deixaremos Efraim…


Notes

  1. insolite ailleurs : c’est dans la vision du 31 mars 1944 (605.3) que Maria Valtorta a noté pour la première fois la présence d’un chien, et la seconde fois dans la vision du 13 mars 1945 (129.1).
  2. la parabole du bon Samaritain se trouve en 281.10.
  3. la prophétie de Balaam se trouve en Nb 24, 15-19 et l’ânesse de Balaam en Nb 22, 20-35. Entre ces deux citations, les autres passages se réfèrent à 1 R 13, 1-5 ; 2 R 1, 15-16.
  4. toutes ces paroles : il s’agit de celles d’Is 11-12.
  5. les paroles, citées en Nb 11, 26-30.
  6. deux fois, car le sens littéral d’Ephrem est “ double fruit ”.

Notas

  1. insólita em outro lugar, notando o primeiro cão na visão de 31 de março de 1944 (605.3) e o segundo na visão de 13 de março de 1945 (129.1).
  2. parábola, que está em 281.10.
  3. profecia de Balaão, que está em Números 24,15-19; jumenta de Balaão, do qual se narra em Números 22,20-35. As citações entre uma e outra estão em 1 Reis 13,1-5; 2 Re 1,15-16.
  4. tantas palavras, as de Isaías 11-12.
  5. as palavras, relatadas em Números 11,26-30.
  6. duas vezes, porque o signicado literal de Efrém é “duplo fruto”.