Os Escritos de Maria Valtorta

545. Le serviteur de Béthanie apporte à Jésus le message de Marthe.

545. O servo de Betânia refere a Jesus a mensagem

545.1

La nuit commence déjà à tomber. Le serviteur, remontant les bosquets du fleuve, éperonne son cheval, qui fume de sueur, pour lui faire franchir la dénivellation qui existe à cet endroit entre le fleuve et le chemin du village. Les flancs du pauvre animal palpitent sous la fatigue de cette longue course rapide. La sueur fait luire sa robe noire, et l’écume du mors éclabousse son poitrail de taches blanches. Il halète en cambrant son cou et en secouant sa tête.

Une fois sur le sentier, il a vite fait de rejoindre la maison. Le serviteur saute à terre, attache le cheval à la haie, et appelle.

De derrière la maison se présente la tête de Pierre et, de sa voix un peu rauque, il demande :

« Qui est-ce ? Le Maître est fatigué. Cela fait des heures qu’il n’est pas tranquille. Il fait presque nuit. Revenez demain.

– Je ne veux rien du Maître, moi. Je suis en bonne santé et je n’ai qu’un mot à lui dire. »

Pierre s’approche :

« Et de la part de qui, si on peut le demander ? Si je ne peux reconnaître à coup sûr, je ne laisse passer personne, et surtout pas quelqu’un qui pue Jérusalem comme toi. »

Rendu plus soupçonneux par la beauté du cheval maure richement harnaché, que par l’homme, il s’est avancé lentement. Mais quand ils sont en face l’un de l’autre, il fait un geste étonné :

« Toi ? Mais n’es-tu pas un serviteur de Lazare ? »

Le serviteur ne sait que répondre. Sa maîtresse lui a demandé de ne parler qu’à Jésus, mais l’apôtre semble bien décidé à ne pas le laisser passer. Le nom de Lazare, il le sait, est puissant auprès des apôtres. Il se décide à préciser :

« Oui, je suis Jonas, serviteur de Lazare. Je dois parler au Maître.

– Lazare va mal ? C’est lui qui t’envoie ?

– Il va mal, oui. Mais ne me fais pas perdre de temps. Je dois repartir au plus tôt. » Et, pour convaincre Pierre, il ajoute : « Des membres du Sanhédrin sont venus à Béthanie…

– Des membres du Sanhédrin ! Passe donc, passe ! » et il ouvre le portail en disant : «Détache le cheval. Nous allons le faire boire et lui donner de l’herbe, si tu veux.

– J’ai de l’avoine, mais un peu d’herbe serait la bienvenue. Pour l’eau, il vaut mieux attendre ; tout de suite, ça lui ferait du mal. »

545.2

Ils entrent dans la pièce où se trouvent les couchettes et attachent l’animal dans un coin pour le garder à l’abri de l’air ; le serviteur lui met une couverture qui était attachée à la selle, lui donne de l’avoine et de l’herbe que Pierre a trouvée je ne sais où. Une fois dehors, Pierre conduit Jonas dans la cuisine et lui offre une tasse de lait chaud, qu’il prend dans un petit chaudron qui se trouve près du feu allumé, au lieu de l’eau que le serviteur avait demandée. Pendant que ce dernier boit et se réchauffe auprès du foyer, Pierre, qui s’abstient héroïquement de poser des questions, dit :

« Le lait vaut mieux que l’eau que tu voulais. Et puisque nous en avons… Tu as fait tout ce chemin en une étape ?

– En une étape, oui, et je ferai de même au retour.

– Tu seras fatigué. Et le cheval va tenir le coup ?

– Je l’espère. Et puis, au retour, je ne galoperai pas comme à l’aller.

– Mais il va bientôt faire nuit. La lune commence déjà à se lever… Comment vas-tu faire au fleuve ?

– J’espère y arriver avant qu’elle ne se couche, sinon je resterai dans le bois jusqu’à l’aube. Mais j’y serai à temps.

– Et après ? La route est longue du fleuve à Béthanie, et la lune se couche de bonne heure. Elle en est à ses premiers jours.

– J’ai une bonne lanterne, je l’allumerai et j’avancerai lentement. Même à petite allure, je me rapprocherai toujours de la maison.

– Veux-tu du pain et du fromage ? Nous en avons, et aussi du poisson. C’est moi qui l’ai pêché. Parce qu’aujourd’hui je suis resté ici avec Thomas. Mais maintenant, Thomas est allé demander du pain à une femme qui nous rend service.

– Non, ne te prive de rien. J’ai mangé en route, mais j’avais soif et besoin aussi de quelque chose de chaud. Maintenant, je me sens bien. Mais veux-tu aller chercher le Maître ? Est-il ici ?

– Oui, oui. S’il avait été absent, je te l’aurais dit tout de suite. Il se repose à côté, car il vient tant de monde ici… J’ai même peur que cela ne fasse du bruit et n’alarme les pharisiens. Prends encore un peu de lait. D’ailleurs, tu devras laisser manger le cheval… et le faire se reposer. Ses flancs battaient comme une voile mal tendue…

– Non. Le lait, vous en avez besoin. Vous êtes si nombreux…

– Oui, mais à l’exception de Jésus, qui parle tant, qu’il en a la poitrine fatiguée, et des plus âgés, nous qui sommes robustes, nous mangeons des aliments qui font travailler les dents. Prends. C’est celui des brebis laissées par le vieillard. Quand nous sommes ici, la femme nous l’apporte, mais si nous en désirons davantage, tous nous en donnent. Ils nous aiment bien, et ils nous aident.

545.3

Et… dis-moi un peu : ils étaient tellement nombreux, les membres du Sanhédrin ?

– Presque tous étaient là, et d’autres avec eux : sadducéens, scribes, pharisiens, juifs de grande fortune, et même quelques hérodiens…

– Et qu’est-ce que ces gens sont venus faire Béthanie ? Est-ce que Joseph et Nicodème étaient là ?

– Non : ils étaient passés les jours d’avant, et Manahen aussi. Mais ceux qui sont venus dernièrement n’étaient pas de ceux qui aiment le Seigneur.

– Je le crois bien ! Il y en a tellement peu au Sanhédrin qui l’aiment ! Que voulaient-ils exactement ?

– Saluer Lazare, ont-ils dit en entrant…

– Hum ! Quel amour étrange ! Ils l’ont toujours écarté pour tant de raisons… Bien !… Croyons-le aussi… Ils sont restés longtemps ?

– Assez longtemps, oui. Et ils sont repartis contrariés. Moi, je ne sers pas à la maison, par conséquent je ne faisais pas le service des tables, mais ceux qui en étaient chargés rapportent qu’ils ont parlé avec les maîtresses et qu’ils ont voulu voir Lazare. C’est Elchias qui est allé voir Lazare et…

– Cette peau de vache !… siffle Pierre entre ses dents.

– Qu’est-ce que tu dis ?

– Rien, rien ! Continue. Et il a parlé avec Lazare ?

– Je crois. Il est allé dans sa chambre avec Marie. Mais ensuite, je ne sais pourquoi… Marie s’est agitée et les serviteurs, prêts à accourir des pièces voisines, racontent qu’elle les a chassés comme des chiens…

– Bravo ! Voilà ce qu’il fallait faire ! Et elles t’ont envoyé le dire à Jésus ?

– Ne me fais pas perdre plus de temps, Simon.

– Tu as raison, viens. »

545.4

Il le conduit à une porte, frappe, et annonce :

« Maître, il y a là un serviteur de Lazare qui veut te parler.

– Entre » dit Jésus.

Pierre ouvre la porte, fait entrer le serviteur, ferme et se retire, méritoirement, près du feu pour mortifier sa curiosité.

Jésus est assis sur le bord de son lit, dans une pièce si exigüe qu’il y a tout juste de la place pour la couche et pour la personne qui l’habite. Ce devait être auparavant un local pour les vivres car on voit encore des crochets aux murs et des planches sur des chevilles. Jésus regarde en souriant le serviteur qui s’est agenouillé, et il le salue :

« Que la paix soit avec toi. »

Puis il ajoute :

« Quelles nouvelles m’apportes-tu ? Relève-toi et parle.

– Mes maîtresses m’envoient te prier de venir tout de suite à Béthanie, car Lazare est très malade et le médecin nous avertit de sa mort prochaine. Marthe et Marie t’en supplient et elles m’ont envoyé te dire : “ Viens, car toi seul peux le guérir. ”

– Conseille-leur de rester tranquilles : ce n’est pas une maladie mortelle, mais c’est la gloire de Dieu pour que sa puissance soit glorifiée en son Fils.

– Mais il est au plus mal, Maître ! Sa chair est gangrenée, et il ne se nourrit plus. J’ai éreinté le cheval pour arriver plus tôt…

– Peu importe. C’est comme je te le dis.

– Mais viendras-tu ?

– Je viendrai. Dis-leur que je viendrai et que je leur demande d’avoir foi, une foi absolue. Tu as compris ? Va. Paix à toi et à celles qui t’envoient. Je te répète : qu’elles aient foi absolue. Va. »

Le serviteur salue et se retire.

545.5

Pierre court à sa rencontre :

« Tu as fait vite! Je m’attendais à un long discours… »

Il le regarde, le regarde… Le désir de savoir transpire par tous les pores de son visage, mais il se retient…

« Je pars. Veux-tu me donner de l’eau pour mon cheval ? Après, je m’en irai.

– Viens. Nous avons tout un fleuve à te proposer, en plus du puits pour nous. »

Et Pierre, muni d’une lampe, le précède et donne l’eau demandée.

Ils font boire le cheval. Jonas soulève la couverture, examine les fers, la sous-ventrière, les rênes, les étriers. Il explique :

« Il a tant couru ! Mais tout est en bon état. Adieu, Simon-Pierre, et prie pour nous. »

Il conduit le cheval dehors, sort sur la route en le tenant par la bride, met un pied dans l’étrier, et s’apprête à monter en selle. Mais Pierre le retient en lui posant une main sur le bras :

« Tout ce que je veux savoir, c’est cela : y a-t-il danger pour lui à rester ici ? Ont-ils fait cette menace ? Voulaient-ils apprendre par les deux sœurs où nous étions ? Réponds, au nom de Dieu !

– Non, Simon, non. Il n’en a pas été question. C’est pour Lazare qu’ils sont venus… Entre nous, nous soupçonnons que c’était pour voir si le Maître était là et si Lazare était lépreux, car Marthe criait très fort qu’il n’est pas lépreux, et elle pleurait… Adieu, Simon, paix à toi.

– Ainsi qu’à toi et à tes maîtresses. Que Dieu t’accompagne sur le chemin du retour… »

Il le regarde partir… et disparaître bientôt au bout de la rue — en effet, le serviteur préfère prendre la grande route éclairée par la lumière de la lune plutôt que le sentier obscur du bois le long du fleuve —. Il reste pensif, puis referme la grille et revient à la maison.

545.6

Il va trouver Jésus qui est toujours assis sur sa couche, les mains appuyées sur le bord, l’air songeur. Mais il se secoue en sentant près de lui Pierre qui le dévisage comme pour l’interroger. Il sourit.

« Tu souris, Maître ?

– Je te souris, Simon. Assieds-toi près de moi. Les autres sont-ils revenus ?

– Non, pas même Thomas. Il aura trouvé des personnes à qui parler.

– C’est bien.

– Bien qu’il parle ? Bien que les autres tardent ? Lui, il ne parle que trop. Il est toujours gai ! Et les autres ? Je suis toujours inquiet tant qu’ils ne sont pas de retour. J’ai toujours peur, moi.

– Et de quoi, mon Simon ? Il n’arrive rien de mal pour le moment, crois-moi. Apaise-toi et imite Thomas qui est toujours gai. Toi, au contraire, tu es bien triste depuis quelque temps !

– Je défie quiconque t’aime de ne pas l’être ! Je suis vieux à présent, et je réfléchis plus que les jeunes. Car eux aussi t’aiment, mais ils sont vifs et se concentrent moins… Si tu désires que je sois plus gai, je le serai, je m’efforcerai de l’être. Mais pour que ce soit possible, donne-moi au moins une raison de l’être. Dis-moi la vérité, mon Seigneur, je te le demande à genoux (effectivement, il glisse à genoux). Que t’a dit le serviteur de Lazare ? Qu’ils te cherchent ? Qu’ils veulent te nuire ? Que… »

Jésus pose sa main sur la tête de Pierre :

« Mais non, Simon ! Rien de tout cela. Il est venu m’informer que l’état de Lazare s’est beaucoup aggravé, et nous avons parlé seulement de Lazare.

– Vraiment, vraiment ?

– Vraiment, Simon. Et j’ai répondu que ses sœurs doivent avoir foi.

– Mais les membres du Sanhédrin sont allés à Béthanie, tu le sais ?

– C’est bien naturel ! La maison de Lazare est une grande maison, et nos usages demandent que l’on rende ces honneurs à un homme puissant qui meurt. Ne t’agite pas, Simon.

– Mais tu crois vraiment qu’ils n’ont pas profité de cette excuse pour…

– Pour voir si j’étais là. Eh bien, ils ne m’auront pas trouvé. Allons, ne t’effraie pas ainsi, comme s’ils m’avaient déjà pris. Reviens près de moi, pauvre Simon, qui ne veut absolument pas se laisser convaincre que rien ne peut m’arriver de mal jusqu’au moment décrété par Dieu, et que, alors… rien ne pourra me défendre du Mal… »

Pierre s’accroche à son cou et lui ferme la bouche en y déposant un baiser et en disant :

« Tais-toi ! Tais-toi ! Ne me parle pas de telles horreurs ! Je ne veux pas les entendre ! »

Jésus réussit à se dégager assez pour pouvoir parler, et il murmure :

« Tu ne veux pas les entendre, et c’est une erreur ! Mais je t’excuse…

545.7

Ecoute, Simon, Puisque tu étais seul ici, toi et moi seuls nous devons savoir ce qui est arrivé. Tu m’as bien compris ?

– Oui, Maître, je n’en parlerai à aucun des compagnons.

– Que de sacrifices, n’est-ce pas, Simon ?

– Des sacrifices ? Lesquels ? On est bien, ici. Nous avons tout ce qu’il nous faut.

– Ne pas questionner, ne pas parler, supporter Judas… être loin de ton lac… ce sont des sacrifices ! Mais Dieu te récompensera de tout.

– Oh ! si c’est de cela que tu veux parler !… Au lieu du lac, j’ai le fleuve et… je m’en contente. Pour Judas… je t’ai toi, et tu es une large compensation… Et pour le reste… bagatelles ! Cela me sert à devenir moins rustre et plus semblable à toi. Comme je suis heureux d’être ici avec toi ! Dans tes bras ! Le palais de César ne me paraîtrait pas plus beau que cette maison, si je pouvais rester toujours ainsi, dans tes bras.

– Que sais-tu du palais de César ? L’aurais-tu donc vu ?

– Non, et je ne le verrai jamais. Mais je n’y tiens pas. Pourtant, j’imagine qu’il est grand, beau, rempli de merveilles… et d’ordures, comme Rome tout entière, je suppose. Je n’y resterais pas même si on me couvrait d’or !

– Où ? Dans le palais de César, ou à Rome ?

– Aux deux endroits. Anathème !

– Mais c’est justement parce qu’ils sont tels qu’il faut les évangéliser.

– Et que veux-tu faire à Rome ?! Ce n’est qu’un lupanar ! Il n’y a rien à faire, là-bas, à moins que tu y viennes, toi. Alors !…

– J’y viendrai. Rome est la capitale du monde. Conquérir Rome, c’est conquérir le monde.

– Nous allons à Rome ? Tu te proclames roi, là-bas ! Miséricorde et puissance de Dieu ! Cela, c’est un miracle ! »

Pierre s’est levé et il reste les bras tendus devant Jésus, qui lui répond en souriant :

« J’y serai dans la personne de mes apôtres. Vous me la conquerrez et je vous aiderai. Mais j’entends quelqu’un à côté. Allons, Pierre. »

545.1

Já está escurecendo, quando o servo, subindo de novo por entre as plantas selvagens da beira do rio, esporeia o cavalo, que já está coberto de suor, para que ele supere o desnível que existe naquele ponto entre o rio e a estrada, que vai para o povoado. O pobre do cavalo está arfando, com penosos movimentos nos flancos, por causa da corrida veloz e longa em que veio. A manta escura está toda salpicada de suor e a escuma que encobre o freio borrifou de branco o peito do animal. Ele bufa, arqueando o pescoço e sacudindo a cabeça.

Ei-lo na viela. E logo chega à casa. O servo pula no chão, amarra o cavalo na sebe e chama. Lá de dentro da casa aparece a cabeça de Pedro e, com sua voz um pouco áspera, pergunta:

– Quem chama? O mestre está cansado. Há muitas horas que não lhe dão sossego. Já está quase de noite. Voltai amanhã.

– Não quero nada com o Mestre. Eu estou são e só tenho uma palavra a dizer-lhe.

Pedro vai para diante, dizendo:

– É da parte de quem, se é que se pode saber? Sem um reconhecimento seguro, eu não deixo passar ninguém, especialmente quem como tu, que vens com o mau cheiro de Jerusalém.

Ele foi andando para frente devagar, mais desconfiado por causa do cavalo com a manta preta e ricamente arreado, do que pelo homem. Mas quando o vê mais de perto, dá um grito de espanto, dizendo:

– És tu? Mas não és tu um dos servos de Lázaro?

O servo não sabe o que dizer. A patroa lhe disse que falasse com Jesus. Mas o apóstolo parece bem decidido a não deixá-lo passar. O nome de Lázaro, ele sabe disso, tem muita influência entre os apóstolos. Então o servo se decide a dizer:

– Sim. Eu sou Jonas, servo de Lázaro. Preciso falar com o Mestre.

– Lázaro está mal? É ele quem te manda?

– Está mal, sim. Mas não me faças perder tempo. Eu devo voltar o quanto antes.

E para fazer que Pedro se decida, diz:

– Os sinedritas estiveram em Betânia…

– Os sinedritas! Passa, passa!

E abre a cancela, dizendo:

– Puxa o cavalo. Nós lhe daremos água e capim, se quiseres.

– Eu tenho ração. Mas um pouco de capim não lhe fará mal. Dá-lhe água depois. Antes, ela lhe faria mal.

545.2

Entram no grande quarto onde estão as camas e amarram o animal a um canto, para tê-lo protegido contra o ar. O servo o cobre com a coberta que estava amarrada na sela, dá-lhe ração e capim que Pedro apanhou não sei onde. Depois voltam para fora e Pedro vai guiando o servo até a cozinha, dá-lhe uma xícara de leite, tirado de uma pequena leiteira, que está ao lado do fogo aceso, em lugar da água que o servo havia pedido. Enquanto o servo bebe e se restaura junto ao fogo, Pedro, que é um herói em não fazer perguntas curiosas, diz:

– O leite é melhor do que a água que querias. E uma vez que nós aqui o temos! Tu fizeste uma viagem muito grande?

– Bem grande. E a mesma eu farei de volta.

– Ficarás cansado. E o cavalo te aguenta?

– Assim espero. Além disso, já não irei de galope, como quando vim.

– Mas a noite já vem perto. A lua já começa a elevar-se… E quando chegares ao rio, como farás?

– Espero chegar lá, antes que a lua se ponha. Se assim não for, eu ficarei no bosque até a aurora. Mas eu chegarei antes.

– E depois? Longo é o caminho do rio até Betânia. E a lua desce depressa. Ela está em seus primeiros dias.

– Tenho um bom farolete. Eu o acenderei e irei devagar. Por mais devagar que eu vá, estarei sempre me aproximando de casa.

– Queres pão e queijo? Nós temos. E peixe também, fui eu que o pesquei. Por hoje, ficamos nós dois aqui: eu e Tomé. Mas agora Tomé foi buscar o pão na casa de uma mulher que nos ajuda.

– Não. Não te prives de nada. Eu comi pelo caminho, mas tive sede e necessidade de coisas quentes. Agora estou bem. Mas não queres ir ao Mestre? Ele está em casa?

– Sim, sim. Se não estivesse querendo, eu te teria dito logo. É do lado de lá que Ele repousa. Porque vem tanta gente aqui… Eu até fico com medo de que a multidão faça barulho e os fariseus venham perturbar-nos. Toma mais um pouco de leite. Também terás que dar de comer ao cavalo… e fazê-lo descansar. Seus flancos batiam como uma vela mal esticada…

– Não. O leite vos vai fazer falta. Pois sois muitos.

– Sim. Mas exceto o Mestre, que fala muito, a ponto de ficar com o peito cansado, e os mais velhos, nós, robustos, comemos coisas que dão trabalho aos dentes. Toma. É o das ovelhinhas, deixado pelo velho. A mulher, quando estamos aqui, o traz para nós. Mas quando queremos mais, todos nos atendem. Eles nos querem bem por aqui, e nos ajudam.

545.3

E… dize-me uma coisa, os sinedritas eram muito numerosos?

– Oh! Estavam quase todos, e com eles outros mais: saduceus, escribas, fariseus, judeus de alto nível, um ou outro herodiano…

– E que é que aquela gente foi fazer em Betânia? José estava com eles? Nicodemos também?

– Não. Eles tinham ido dias antes. E até Manaém tinha ido. Esses outros não são dos que amam o Senhor.

– É. Eu acredito! Poucos são no Sinédrio os que o amam! Mas que é mesmo que eles desejavam?

– Saudar Lázaro, foi o que disseram na entrada…

– Hum! Que amor mais estranho!… Eles sempre o evitaram por tantas razões!… Bem!… Acreditemos, porém… Eles ficaram lá muito tempo?

– Algum tempo. E ao voltarem partiram inquietos. Eu não sou servo da casa e por isso não estava servindo às mesas. Mas os outros, que estavam lá dentro servindo, dizem que falaram com as patroas e queriam ver Lázaro. Também Elquias foi à casa de Lázaro e…

– Atrevido!… –murmura Pedro, por entre os lábios.

– Que foi que disseste?

– Nada, nada. Continua. E ele falou com Lázaro?

– Acho que sim. Ele foi até lá com Maria. Mas depois, não sei por que… Maria ficou inquieta, e os servos, prontos para acudir dos quartos vizinhos, dizem que os expulsou como a uns cães…

– Viva! É o que é preciso! E te mandaram dizer isso?

– Não me faças perder mais tempo, Simão de Jonas.

– Tens razão. Vem.

545.4

E o guia para uma porta. Bate. E diz:

– Mestre, aí está um dos servos de Lázaro. Ele te quer falar.

– Entra –diz Jesus.

Pedro abre a porta, faz que o servo entre, fecha a porta e se retira, fazendo assim um ato meritório, para ir para junto do fogo a fim de mortificar sua curiosidade.

Jesus, sentado à beira de sua cama, no pequeno ambiente — onde há apenas espaço para a caminha e para a pessoa que lá mora, e que certamente era antes um depósito de víveres, pois ainda está com uns ganchos na parede e tábuas nas escadas — olha sorrindo o servo, que se ajoelhou, e o saúda:

– A paz esteja contigo.

E depois acrescenta:

– Que notícias me trazes? Levanta-te e fala.

– As minhas patroas me mandaram dizer-te que vás logo à casa delas, porque Lázaro está muito doente e o médico diz que ele vai morrer. Marta e Maria te suplicam por isso, e me mandaram dizer-te: “Vem, porque só tu é que o podes curar.”

– Dize a elas que estejam tranquilas. Essa enfermidade não é para ele morrer dela, mas é para a glória de Deus, a fim de que o seu poder seja glorificado em seu Filho.

– Mas o estado dele é muito grave, Mestre! Sua carne está caindo pela gangrena e ele não se alimenta mais. Eu fiz o cavalo ficar esgotado, por tentar chegar mais depressa.

– Não importa. É como Eu digo.

– Mas tu irás?

– Irei. Dize a elas que Eu irei, e que tenham fé. Uma fé absoluta, compreendeste? Vai. A paz esteja contigo e com quem te mandou. Eu te repito: Que tenham fé. Absoluta. Vai.

O servo saúda e se retira.

545.5

Pedro corre ao encontro dele:

– Falaste bem depressa. Eu esperava um discurso longo…

E fica olhando para ele, fica olhando… A vontade de saber transpira por todos os poros do rosto de Pedro. Mas ele se contém…

– Eu me vou. Queres dar-me água para o cavalo? Depois eu partirei.

– Vem. Água! Temos até um rio inteiro para te dar, além do poço que é para nós –e Pedro, levando uma lanterna, vai na frente dele e lhe dá a água pedida.

Fazem que o cavalo beba. O servo levanta a coberta, os ferros, a cilha, as rédeas, os estribos, e explica:

– Eu corri muito. Mas as coisas estão todas em seus lugares. Adeus, Simão Pedro, e reza por nós.

Ele conduz o cavalo para fora. Segurando-o pelas rédeas, sai para a estrada e põe um pé no estribo para subir na sela. Pedro o entretém, pondo-lhe uma mão sobre o braço, dizendo:

– Eu só quero saber isto: há perigo para Ele em ficar aqui? Fizeram essa ameaça? Queriam saber das irmãs onde é que nós estávamos? Dize-me isto, em nome de Deus!

– Não, Simão. Não. Isto não foi dito. Foi por causa de Lázaro que eles lá foram… Entre nós suspeita-se que era para ver se lá estava o Mestre e se Lázaro estava leproso, pois que Maria gritava alto que ele não estava leproso, e chorava… Adeus, Simão. A paz esteja contigo.

– E contigo e com tuas patroas. Deus te acompanhe em tua volta para casa.

Ele o vê partir… Desaparece na curva do caminho, pois o servo prefere tomar a estrada mestra, que fica clara ao luar, em vez de tomar a estrada pequena, que vai através do bosque pela margem do rio. Pedro fica pensativo. Depois fecha a cancela e volta para casa.

545.6

Vai até Jesus, que está sempre sentado na cama, com as mãos sobre a beira dela, e absorto. Depois Ele volta a Si, percebendo que Pedro está perto, olhando para ele, como quem quer fazer uma pergunta. E Jesus lhe sorri.

– Tu estás sorrindo, Mestre?

– Eu te sorrio, Simão de Jonas. Assenta-te aqui perto de Mim. Os outros já voltaram?

– Não, Mestre. Nem Tomé. Terá encontrado o que falar.

– Isto é bom.

– É bom que ele fale? Ainda que os outros tardem a chegar? Ele fala até demais. Está sempre alegre. E os outros? Eu estou sempre preocupado, enquanto os outros não chegam. Estou sempre com medo.

– Medo de quê, meu Simão. Não acontecerá nada de mal, por enquanto, podes crer. Põe-te em paz, e imita Tomé, que está sempre alegre. Tu, pelo contrário, estás muito triste de uns tempos para cá.

– Eu duvido que possa haver quem te ame e não fique assim. Eu já estou velho e reflito mais do que os jovens. Pois eles também te amam, mas são jovens e pensam menos. Mas se eu te agrado por ser mais alegre, eu o serei, e me esforçarei para sê-lo. Dize-me a verdade, meu Senhor. Eu te peço de joelhos (e de fato ele cai de joelhos). Que foi que te disse o servo de Lázaro? Que eles estão procurando por ti? Que te querem fazer mal? Que…

Jesus põe a mão sobre a cabeça de Pedro:

– Não, Simão. Nada disso. Ele veio para dizer-me que o mal de Lázaro se agravou muito e nada mais falou sobre Lázaro.

– É verdade, Mestre?

– É verdade, Simão. E Eu respondi que tivessem fé.

– Mas em Betânia estiveram os do Sinédrio. Estás sabendo disso?

– É uma coisa natural. A casa de Lázaro é uma casa grande, E o nosso costume é prestar honras a um poderoso, que está para morrer. Não fiques agitado, Simão.

– Mas, não crês mesmo que eles tenham lançado mão de uma desculpa para…

– Para verem se Eu estava lá. Pois bem. Eles não me encontraram. Vamos. Não fiques mais espantado, como se já me tivessem prendido. Volta para cá, para o meu lado, pobre Simão, que absolutamente não queres persuadir-te de que a Mim nada pode acontecer de mal enquanto não chegar o momento decretado por Deus, e que, então, nada será capaz de defender-me do Mal…

Pedro se lhe agarra ao pescoço e lhe tapa a boca, beijando-o sobre ela, e dizendo:

– Cala-te! Cala-te! Não me digas essas coisas! Eu não as quero ouvir!

Jesus consegue desembaraçar-se dele, o tanto necessário para poder falar, e murmura:

– Não as queres ouvir? Isto é um erro! Mas Eu tenho compaixão de ti…

545.7

Escuta, Simão. Já que só tu estavas aqui, de tudo o que aconteceu Eu e tu somente é que devemos saber. Tu me entendes?

– Sim, Mestre, não falarei com nenhum dos companheiros.

– Quantos sacrifícios, não é mesmo, Simão?

– Sacrifícios? Quais? Aqui se está bem. Temos o necessário.

– Sacrifícios para não perguntar, para não falar, para suportar Judas… Por estares longe do teu lago… Mas de tudo Deus te dará a compensação.

– Oh! Se é disso que queres falar!… Em lugar do lago eu tenho o rio, e faço que isso me baste. Quanto a Judas… eu tenho a Ti, o que me compensa em medida cheia… E quanto às outras coisas, são tolices… e me servem para tornar-me menos rústico e mais semelhante a Ti. Como eu fico feliz por estar aqui contigo! Entre os teus braços! O palácio de César não me pareceria mais belo do que esta casa, se eu pudesse sempre estar aqui, assim em teus braços.

– Que sabes tu do palácio do César? Por acaso, já o viste?

– Não. E não o verei nunca. Não me preocupo com isso. Mas penso que é grande, belo, cheio de coisas belas… e de sujeira. Como eu imagino que seja Roma toda. Eu não ficaria lá, nem que me cobrissem de ouro!

– Lá, onde? No palácio do César ou em Roma?

– Em ambos os lugares. Anátema!

– Mas justamente por serem assim é que precisam ser evangelizados.

– Que é que queres fazer em Roma? Aquilo é um prostíbulo. Não há nada a fazer-se lá, a não ser que vás para lá. Então!…

– Eu irei para lá. Roma é a capital do mundo. Tendo-se conquistado Roma, está conquistado o mundo.

– Vamos a Roma? Tu te proclamas rei lá. Pela Misericórdia e o Poder de Deus! Isto é um milagre!

Pedro se pôs em pé e está com os braços levantados diante de Jesus, que está sorrindo, e responde:

– Eu irei para lá nas pessoas de meus apóstolos. E vós a conquistareis para Mim. E lá estarei convosco. Mas de lá já temos alguns. Vamos, Pedro.