Os Escritos de Maria Valtorta

575. Le mauvais accueil de Tersa.

575. Péssima acolhida em Tersa.

575.1

Tersa est tellement environnée d’oliveraies luxuriantes qu’il faut en être bien proche pour remarquer que la ville est là. Une enceinte de jardins potagers d’une merveilleuse fertilité forme pour les maisons un dernier abri contre le vent. Dans les jardins, la chicorée, les salades, les légumes, les jeunes plants de cucurbitacées, les arbres fruitiers, les tonnelles, mêlent et entrelacent leurs verts de nuances variées. Les fleurs apportent la promesse des fruits et les tout jeunes fruits font espérer leurs délices. Les petites fleurs de la vigne et celles des oliviers plus précoces font pleuvoir, au passage d’un petit vent plutôt énergique, une neige blanc-verdâtre qui saupoudre le sol.

Au bruit des pas des arrivants, les huit apôtres envoyés en tête précédemment sortent de derrière un rideau de roseaux et de saules qui ont poussé près d’un canal desséché, mais au fond encore humide. Ils sont visiblement inquiets et affligés, et font signe de s’arrêter. Ils arrivent en courant. Quand ils sont assez proches pour être entendus sans avoir besoin de crier, ils s’exclament :

« Partez ! Partez ! Rebroussez chemin, allez dans la campagne. On ne peut entrer dans la ville. Pour un peu, ils nous lapideraient. Mettons-nous à l’écart dans ce bosquet, et nous allons parler… »

Impatients de s’éloigner sans être vus, ils poussent dans le fond du canal desséché Jésus, les trois apôtres, le petit garçon et les femmes :

« Qu’on ne nous voie pas ici. Partons ! Partons ! »

C’est en vain que Jésus, Jude et les deux fils de Zébédée cherchent à savoir ce qui est arrivé. C’est en vain qu’ils demandent :

« Mais qu’en est-il de Judas et d’Elise ? »

Les huit apôtres ne veulent rien entendre. Marchant dans le fouillis des tiges et des plantes aquatiques, les pieds lacérés par les joncs, le visage frappé par les saules et les roseaux, glissant sur la vase, s’accrochant aux herbes, s’appuyant aux bords, se couvrant de boue, ils s’éloignent ainsi, poussés par derrière par les huit hommes, qui marchent en se retournant sans cesse pour voir si quelqu’un sort de Tersa à leur poursuite. Mais il n’y a, sur la route, que le soleil qui commence à baisser, et un chien errant efflanqué.

575.2

Finalement, ils arrivent près d’un fourré de ronces qui sert de limite à une propriété. Derrière, se trouve un champ de lin dont le vent fait onduler les hautes tiges qui commencent à sortir leurs fleurs bleu ciel.

« Arrêtons-nous ici. Si nous restons assis, personne ne nous verra, et nous repartirons à la tombée de la nuit … dit Pierre en essuyant sa sueur.

– Où ? » questionne Jude. « Nous avons les femmes.

– Nous irons n’importe où. Du reste, les prés sont pleins de foin coupé, ça servira de lit. Pour les femmes, nous ferons des tentes avec nos manteaux et nous veillerons.

– Oui. Il suffit de ne pas être vus et de descendre à l’aube vers le Jourdain. Tu avais raison, Maître, de ne pas vouloir prendre la route de Samarie. Pour nous qui sommes pauvres, mieux vaut les voleurs que les Samaritains !… déclare Barthélemy, encore hors d’haleine.

– Que s’est-il donc passé ? C’est Judas qui a fait quelque… » demande Jude.

Thomas l’interrompt :

« Judas a certainement reçu des coups. J’en suis contrarié pour Elise…

– Tu l’as vu ?

– Moi, non. Mais il est facile d’être prophète. S’il s’est manifesté comme ton apôtre, il a sûrement été frappé.

575.3

Maître, ils ne veulent pas de toi.

– Oui, ils se sont tous révoltés contre toi.

– Ce sont de vrais Samaritains ! »

Ils parlent tous ensemble. Jésus impose le silence à tous et dit :

« Qu’un seul parle pour tous. Toi, Simon le Zélote, qui es le plus calme.

– Seigneur, c’est vite dit. Nous sommes entrés dans la ville, et personne ne nous a dérangés tant qu’on n’a pas su qui nous sommes, tant qu’on a cru que nous étions des pèlerins de passage.

Mais nous avons demandé — il le fallait bien ! — si un homme jeune, grand, brun, vêtu de rouge et avec un talit[1] à bandes rouges et blanches, accompagné d’une femme âgée, maigre, avec des cheveux plus blancs que noirs et un vêtement gris très foncé, étaient entrés en ville, et s’ils avaient cherché le Maître galiléen et ses compagnons. Ils se sont aussitôt mis en colère… Peut-être n’aurions-nous pas dû parler de toi. Nous nous sommes certainement trompés… Mais nous avions été si bien accueillis ailleurs que… Je ne comprends pas ce qui est arrivé !… Ceux qui, il y a trois jours seulement, étaient respectueux envers toi paraissaient être devenus des vipères ! »

Jude l’interrompt :

« Travail de juifs…

– Je ne crois pas, à cause des reproches qu’ils nous ont faits et de leurs menaces. Moi, je pense… Ou plutôt je suis sûr, nous sommes sûrs que la colère des Samaritains vient de ce que Jésus a repoussé leur offre de protection. Ils criaient : “ Fichez le camp ! Fichez le camp, vous et votre Maître ! Il veut aller adorer sur le mont Moriah. Eh bien, qu’il y aille, et qu’ils meurent, lui et tous les siens. Il n’y a pas de place parmi nous pour ceux qui ne nous considèrent pas comme amis, mais seulement comme des serviteurs. Nous ne voulons pas d’autres ennuis si ce n’est pas compensé par le profit. Au lieu de pain, ce sont des pierres que nous destinons au Galiléen, les chiens pour l’attaquer au lieu de maisons pour l’accueillir. ” Ainsi parlaient-ils, et ils en disaient davantage. Et comme nous insistions pour savoir au moins ce qu’il en était de Judas, ils ont ramassé des pierres pour nous frapper et ils ont réellement lancé les chiens. Et ils criaient entre eux : “ Plaçons-nous à toutes les entrées. Si ce Rabbi vient, nous nous vengerons. ” Nous nous sommes enfuis. Une femme — il y a toujours quelqu’un de bon, même parmi les mauvais — nous a poussés dans son jardin et, de là, nous a conduits par un sentier entre les jardins jusqu’au canal, qui était sans eau — on avait irrigué avant le sabbat —, et elle nous a cachés là. Puis elle nous a promis de nous donner des nouvelles de Judas. En réalité, elle n’est plus venue. Mais attendons-la ici, car elle a dit que si elle ne nous trouve pas dans le canal, elle viendrait ici. »

575.4

De nombreux commentaires fusent. Certains continuent à accuser les juifs. D’autres adressent à Jésus un léger reproche, un reproche voilé sous les mots :

« Tu as parlé trop clairement à Sichem, et puis tu t’es éloigné. Pendant ces trois jours, ils ont décidé qu’il était inutile de se faire des illusions et de risquer de se nuire à eux-mêmes pour quelqu’un qui ne les satisfait pas… et ils te chassent… ».

Jésus répond :

« Je ne regrette pas d’avoir dit la vérité et de faire mon devoir. Aujourd’hui, ils ne comprennent pas. D’ici peu, ils comprendront ma justice et me vénéreront plus que si je ne l’avais pas respectée. Elle est plus grande que l’amour que j’ai pour eux.

– La voilà ! Voilà la femme sur la route. Elle ose se faire voir… dit André.

– Ne va-t-elle pas nous trahir, hein ? s’interroge Barthélemy, soupçonneux.

– Elle est seule !

– Elle pourrait être suivie par des gens cachés dans le canal… »

Mais la femme, qui marche avec un panier sur la tête, continue sa route et dépasse les champs de lin où attendent Jésus et les apôtres, puis elle prend un sentier et sort de la vue… pour réapparaître à l’improviste derrière ceux qui l’attendent et qui se retournent, presque effrayés, en entendant le froissement des herbes.

La femme s’adresse aux huit hommes qu’elle connaît :

« Me voilà ! Pardonnez-moi si je vous ai fait beaucoup attendre… Je ne voulais pas qu’on me suive. J’ai prétendu que j’allais chez ma mère… Je sais… Et je vous ai apporté de quoi vous restaurer. Le Maître… Lequel d’entre vous est-ce ? Je veux le vénérer.

– Voici le Maître. »

La femme, qui a déposé son panier, se prosterne en disant :

« Pardonne la faute de mes concitoyens. S’il n’y avait pas eu des gens pour les exciter… Mais ils en ont influencé un grand nombre à propos de ton refus…

– Je n’ai pas de rancœur, femme.

575.5

Lève-toi et parle. As-tu des nouvelles de mon apôtre et de la femme qui était avec lui ?

– Oui. Chassés comme des chiens, ils sont en dehors de la ville, de l’autre côté, attendant qu’il fasse nuit. Ils avaient l’intention de retourner à Hennon pour te chercher. Ils voulaient venir ici, sachant que leurs compagnons y étaient. Je leur ai recommandé de ne pas le faire et de rester tranquilles, et je leur ai dit que je vous mènerais à eux dès le crépuscule. Par un heureux hasard, mon époux est absent et je suis libre de quitter la maison. Je vais vous conduire chez une de mes sœurs, mariée sur les terres de la plaine. Vous dormirez là, sans dire qui vous êtes, pas à cause de Mérod, mais à cause des hommes qui sont avec elle. Ce ne sont pas des Samaritains : ils sont de la Décapole, établis ici. Mais cela vaut mieux…

– Que Dieu te récompense. Les deux disciples ont-ils été blessés ?

– L’homme, un peu. La femme n’a rien. Le Très-Haut l’a certainement protégée car, fièrement, elle a protégé son fils de sa personne quand les habitants ont pris des pierres. Quelle femme courageuse ! Elle criait : “ C’est ainsi que vous frappez quelqu’un qui ne vous a pas offensés ? Et vous ne me respectez pas, moi qui le défends et qui suis mère ? N’avez-vous pas de mères, vous tous qui ne respectez pas une femme qui a engendré ? Etes-vous nés d’une louve, ou bien êtes-vous faits de boue et de fumier ? ” Et elle toisait ses agresseurs en tenant son manteau ouvert pour défendre l’homme ; en même temps, elle reculait en le poussant hors de la ville… Actuellement, elle le réconforte en disant : “ Veuille le Très-Haut, mon Judas, faire de ce sang répandu pour le Maître un baume pour ton cœur. ” Mais il est peu blessé. Il a peut-être eu plus de peur que de mal. Maintenant, prenez et mangez. Pour les femmes, il y a du lait qu’on vient de traire et du pain avec du fromage et des fruits. Je n’ai pas pu cuire de la viande, cela m’aurait demandé trop de temps. Et il y a là du vin pour les hommes. Mangez pendant que le soir descend puis, par des chemins sûrs, nous irons chercher les deux autres, pour partir ensemble chez Mérod.

– Que Dieu te récompense encore » dit Jésus

Il offre et distribue la nourriture, en mettant de côté deux parts pour Judas et Elise.

« Non, non. J’ai pensé à eux, et leur ai porté sous mes vêtements des œufs et du pain, avec un peu de vin et d’huile pour les blessures. Mangez, pendant que je surveille la route… »

575.6

Ils mangent, mais l’indignation dévore les hommes, et les femmes accablées sont très lasses. Toutes, sauf Marie de Magdala. Ce qui effraie et humilie les autres a toujours sur elle l’effet d’une liqueur qui excite les nerfs et son courage. Ses yeux lancent des éclairs vers la cité hostile. Seule la présence de Jésus, qui a déjà recommandé de ne pas avoir de rancœur, retient des propos méprisants. Ne pouvant ni parler ni agir, elle déverse sa colère sur le pain innocent, qu’elle mord d’une manière tellement significative que Simon le Zélote ne peut se retenir de le lui faire remarquer en souriant :

« Heureusement que les habitants de Tersa ne peuvent tomber entre tes mains ! Tu ressembles à un fauve enchaîné, Marie !

– J’en suis un. Tu as vu juste. Et aux yeux de Dieu, j’ai plus de mérite pour me retenir d’entrer là-bas, comme ils le méritent, que pour tout ce que j’ai fait jusqu’ici en expiation.

– Fais preuve de bonté, Marie ! Dieu t’a pardonné des fautes plus grandes que la leur.

– C’est vrai. Eux t’ont offensé, toi, mon Dieu, une fois, et sous l’influence d’autrui. Mais moi… de nombreuses fois… et par ma propre volonté… je ne puis être intransigeante ni orgueilleuse… »

Elle baisse les yeux sur son pain, sur lequel tombent deux larmes.

Marthe lui met la main sur les genoux en murmurant :

« Dieu t’a pardonné. Ne te mortifie plus… Rappelle-toi ce que tu as eu : notre Lazare…

– Je ne me mortifie pas. C’est de la reconnaissance, c’est de l’émotion… Et la constatation que je n’ai pas encore cette miséricorde que j’ai si largement reçue… Pardonne-moi, Rabouni ! dit-elle en levant ses yeux splendides auxquels l’humilité a rendu leur douceur.

– On ne refuse jamais le pardon à qui est humble de cœur, Marie. »

575.7

Le soir qui descend teinte l’air d’une délicate nuance de violet. Ce qui est un peu éloigné se confond. Les tiges de lin, dont la grâce était si visible, se mêlent à présent en une masse sombre. Les oiseaux se taisent dans les feuillages. La première étoile s’allume. La première cigale fait retentir son crissement dans l’air. C’est le soir.

« Nous pouvons y aller. Ici, dans les champs, on ne nous verra pas. Sentez-vous en sécurité. Je ne vous trahis pas. Je ne le fais pas pour en tirer quelque profit. Je demande seulement au Ciel la pitié, car de pitié, nous en avons tous besoin » soupire la femme.

Ils se lèvent, ils la suivent. Ils passent au large de Tersa, au milieu des champs et des jardins déjà obscurs, mais pas assez loin pour ne pas apercevoir les hommes autour des feux au point de départ des routes…

« Ils nous guettent… fait remarquer Matthieu.

– Maudits soient-ils ! » siffle Philippe entre ses dents.

Pierre reste silencieux, mais il agite ses bras vers le ciel en un geste d’appel ou de protestation muette.

Mais Jacques et son frère Jean qui se sont parlé sans arrêt, un peu en avant des autres, reviennent sur leurs pas pour demander :

« Maître, si, à cause de la perfection de ton amour, tu ne veux pas recourir au châtiment, veux-tu que nous le fassions ? Veux-tu que nous disions au feu du ciel de descendre et de consumer ces pécheurs ? Tu nous as appris que nous pouvions tout ce que nous demandions avec foi et… »

Jésus qui marchait un peu penché, comme s’il était fatigué, se redresse brusquement et les foudroie de ses yeux qui étincellent à la lumière de la lune. Les deux frères reculent en silence, effrayés devant ce regard. Sans cesser de les fixer, Jésus leur dit :

« Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes. Le Fils de l’homme n’est pas venu perdre les âmes, mais les sauver. Vous ne vous rappelez pas ce que je vous ai dit dans la parabole[2] du bon grain et de l’ivraie : “ Pour l’instant, laissez le bon grain et l’ivraie croître ensemble car, à vouloir les séparer maintenant, vous risqueriez d’arracher le bon grain avec l’ivraie. Laissez-les donc pousser ensemble jusqu’à la moisson. Alors je dirai aux moissonneurs : ramassez l’ivraie et liez-la en bottes pour la brûler, puis rentrez le bon grain dans mon grenier. ” »

575.8

Jésus a déjà modéré son indignation envers les deux apôtres qui, à cause d’une colère suscitée par leur amour pour lui, demandaient de punir les habitants de Tersa, et qui se tiennent maintenant tête basse devant lui. Il les prend par le coude, l’un à droite, l’autre à gauche, et se remet en route en les conduisant ainsi et en parlant à tous qui s’étaient groupés autour de lui quand il s’est arrêté.

« En vérité, je vous dis que le temps de la moisson est proche, ma première moisson, et pour beaucoup, il n’y en aura pas de seconde. Mais — louons-en le Très-Haut — certaines personnes qui, pendant mon temps, n’ont pas su devenir épi de bon grain, renaîtront avec une âme nouvelle après la purification du sacrifice pascal. Jusqu’à ce jour, je ne m’acharnerai contre personne… Après viendra la justice…

– Après la Pâque ? demande Pierre.

– Non. Après le temps. Je ne parle pas des hommes d’aujourd’hui. Je considère les siècles futurs. L’homme ne cesse de se renouveler comme les moissons dans les champs, et les récoltes se suivent. Et moi, je laisserai ce qu’il faut pour que ceux qui viendront puissent devenir du bon grain. S’ils s’y refusent, à la fin du monde, mes anges sépareront l’ivraie du bon grain. Alors viendra le Jour éternel de Dieu seul. Pour l’instant, dans le monde, c’est le jour de Dieu et de Satan. Le Premier semant le bien, le second jetant parmi les semences de Dieu son ivraie de damnation, ses scandales, ses iniquités, ses semences d’iniquité. Car il y aura toujours des gens pour exciter contre Dieu, comme ici, avec ceux-ci qui, en vérité, sont moins coupables que ceux qui les poussent au mal.

– Maître, chaque année nous nous purifions à la Pâque des Azymes, mais nous restons toujours les mêmes. Est-ce que ce sera différent, cette année ? demande Matthieu.

– Très différent.

– Pourquoi ? Explique-nous.

– Demain… Demain, ou lorsque nous serons en route, et que Judas sera parmi nous.

– Oh oui ! Tu nous le révéleras et nous nous rendrons meilleurs… En attendant, pardonne-nous, Jésus, implore Jean.

– C’est à juste titre que je vous ai surnommés “ les fils du tonnerre[3] ”. Mais le tonnerre ne fait pas de mal. La foudre, elle, peut tuer. Néanmoins, le tonnerre annonce souvent la foudre. C’est ce qui arrive à l’homme qui n’extirpe pas de son âme tout désordre contre l’amour. Aujourd’hui, il demande à pouvoir punir. Demain, il punira sans demander. Après-demain, ce sera sans la moindre raison. Il est facile de descendre… C’est pourquoi je vous conseille de vous dépouiller de toute forme de dureté de cœur envers votre prochain. Imitez-moi, et vous serez sûrs de ne pas vous tromper. M’avez-vous jamais vu me venger de quelqu’un qui m’afflige ?

– Non, Maître. Tu…

575.9

– Maître ! Maître ! Nous sommes ici, Elise et moi. Oh ! Maître, que de souci pour toi ! Et quelle peur de mourir… » dit Judas en débouchant de derrière des rangs de vigne et en courant vers Jésus.

Une bande lui entoure le front. Elise, plus calme, le suit.

« Tu as souffert ? Tu as eu peur de mourir ? La vie t’est-elle tellement chère ? demande Jésus en se libérant des bras de Judas, qui l’étreint et pleure.

– Pas la vie. Je craignais Dieu. Mourir sans ton pardon… Je ne cesse pas de t’offenser. J’offense tout le monde. Même elle… Et elle m’a répondu en me servant de mère. Je me suis senti coupable et j’ai redouté la mort…

– C’est une crainte salutaire, si elle peut te rendre saint ! Mais moi, je te pardonne toujours, tu le sais. Il suffit que tu aies la volonté de te repentir. Et toi, Elise, as-tu pardonné ?

– C’est un grand enfant déchaîné. Je sais être indulgente.

– Tu as été courageuse, Elise. Je le sais.

– Si elle n’avait pas été là ! Je ne sais pas si je t’aurais revu, Maître !

– Tu vois donc que ce n’est pas par haine, mais par amour qu’elle était restée près de toi… N’as-tu pas été blessée, Elise ?

– Non, Maître. Les pierres tombaient tout autour de moi sans me blesser, mais mon cœur a été très angoissé en pensant à toi…

– Tout est fini désormais. Suivons la femme qui veut nous conduire dans une maison sûre. »

Ils se remettent en route et prennent un petit chemin éclairé par la lune, en direction de l’orient.

575.10

Jésus a saisi Judas par le bras et il marche en avant avec lui. Il lui parle doucement. Il essaie de travailler son cœur secoué par la peur passée du jugement de Dieu :

« Tu vois, Judas, comme il est facile de mourir. La mort est toujours aux aguets autour de nous. Tu vois comme ce qui nous paraît négligeable tant que nous sommes pleins de vie prend une importance effroyable quand la mort nous effleure. Mais pourquoi vouloir éprouver ces terreurs, se les créer pour les trouver en face de soi au moment de mourir, alors qu’en menant une vie sainte, on peut ignorer l’épouvante du proche jugement de Dieu ? Ne te semble-t-il pas qu’il vaut la peine de vivre en juste pour avoir une mort paisible ? Judas, mon ami, la divine et paternelle miséricorde a permis cet événement pour qu’il soit un appel à ton cœur. Il est encore temps pour toi, Judas… Pourquoi ne veux-tu pas donner à ton Maître, qui va mourir, l’immense joie de te savoir revenu au bien ?

– Mais peux-tu encore me pardonner, Jésus ?

– Te parlerais-je ainsi, si je ne le pouvais pas ? Comme tu me connais peu encore ! Moi, je te connais. Je sais que tu es comme saisi par une pieuvre géante. Mais, si tu le voulais, tu pourrais encore te libérer. Certes, tu souffrirais. T’arracher à ces chaînes qui te mordent et t’empoisonnent serait douloureux. Mais ensuite, quelle joie, Judas ! Tu crains de ne pas avoir la force de réagir contre ceux qui t’influencent ? Moi, je puis t’absoudre à l’avance du péché de transgression du rite pascal… Tu es un malade. Pour les malades, la Pâque n’est pas obligatoire. Personne n’est plus malade que toi. Tu es comme un lépreux. Les lépreux ne montent pas à Jérusalem, aussi longtemps qu’ils le sont. Sois bien sûr, Judas, que comparaître devant le Seigneur avec une âme impure telle que la tienne, ce n’est pas l’honorer, mais l’offenser. Il faut d’abord…

575.11

– Dans ce cas, pourquoi, ne me purifies-tu pas et ne me guéris-tu pas ? demande Judas, déjà dur, récalcitrant.

– Je ne te guéris pas ! Quand quelqu’un est malade, il cherche à se guérir par lui-même, à moins que ce ne soit un petit enfant ou un sot qui ne sait pas décider…

– Traite-moi comme de telles personnes. Traite-moi en sot, et pourvois toi-même, à mon propre insu.

– Ce ne serait pas juste, parce que tu peux vouloir. Tu sais ce qui est bon et ce qui est mal pour toi. Et il ne servirait à rien que je te guérisse sans ta volonté de rester guéri.

– Donne-la-moi aussi.

– Te la donner ? T’imposer alors une volonté bonne ? Et ton libre arbitre ? Que deviendrait-il? Que serait ton moi d’homme, de créature libre ? Un esclave ?

– Comme je suis soumis à Satan, je pourrais l’être à Dieu !

– Comme tu me blesses, Judas ! Comme tu me transperces le cœur ! Mais pour ce que tu me fais, je te pardonne… Soumis à Satan, as-tu dit. Je ne parlais pas de quelque chose d’aussi redoutable…

– Mais tu le pensais parce que c’est vrai et que tu le sais, s’il est vrai que tu lis dans les cœurs des hommes. S’il en est ainsi, tu es conscient que je ne suis plus libre de moi… Il m’a pris et…

– Non. Il s’est approché de toi, en te tentant, en te mettant à l’essai, et tu l’as accueilli. Il n’y a pas de possession sans une adhésion précédente à quelque tentation satanique. Le serpent insinue sa tête entre les barreaux serrés mis pour défendre les cœurs, mais il n’entrerait pas si l’homme ne lui élargissait pas un passage pour admirer son aspect séducteur, pour l’écouter, pour le suivre… Alors seulement l’homme devient entièrement soumis, possédé, mais parce qu’il le veut. Dieu aussi envoie des Cieux les douces lumières de son amour paternel, et elles pénètrent en nous. Ou plutôt : Dieu, à qui tout est possible, descend dans le cœur des hommes. C’est son droit. Alors pourquoi l’homme qui est conscient qu’il devient esclave, soumis à l’Horrible, ne parvient-il pas à se rendre serviteur de Dieu, ou plutôt fils de Dieu, et pourquoi chasse-t-il son Père très saint ? Tu ne me réponds pas ? Tu ne me dis pas pourquoi tu as préféré Satan à Dieu, pourquoi tu as voulu Satan ? Mais il serait encore temps de te sauver !

575.12

Tu sais que je vais à la mort. Personne ne le sait mieux que toi… Je ne refuse pas de mourir… Je vais à la mort, parce que ma mort sera vie pour nombre d’hommes. Pourquoi ne veux-tu pas être de ceux-là ? Est-ce pour toi seulement, mon ami, mon pauvre ami malade, que ma mort sera inutile ?

– Elle sera inutile pour bien des gens, ne te fais pas d’illusions. Tu ferais mieux de fuir et de vivre loin d’ici, de profiter de la vie, d’enseigner ta doctrine, car elle est bonne, mais de ne pas te sacrifier.

– Enseigner ma doctrine ! Mais qu’est-ce que j’enseignerais désormais de vrai, si je faisais le contraire de ce que je professe ? Quel Maître serais-je si je prêchais l’obéissance à la volonté de Dieu et l’amour des hommes sans les mettre en pratique, et si, après avoir demandé le renoncement à la chair et au monde, j’aimais ma chair et les honneurs du monde, ou encore si je scandalisais non seulement les hommes, mais aussi les anges après avoir prôné le refus de scandaliser ? C’est Satan qui parle par toi en ce moment, comme il a parlé à Ephraïm, comme tant de fois il a parlé et agi, par ton intermédiaire, pour me troubler. Je reconnais toutes ces actions de Satan, accomplies par ta seule volonté, et je ne t’ai pas haï, je n’ai pas éprouvé de lassitude de toi, mais seulement de la peine, une peine infinie. Comme une mère qui suit les progrès d’un mal qui mène son enfant à la mort, j’ai observé la progression du mal en toi. Comme un père qui ne regrette rien pourvu qu’il trouve des remèdes pour son fils malade, je n’ai rien épargné pour te sauver, j’ai surmonté les répugnances, les indignations, les amertumes, les découragements… Comme un père et une mère désolés, désillusionnés de toute puissance terrestre, se tournent vers le Ciel pour obtenir la vie d’un enfant, j’ai gémi et je gémis encore pour implorer un miracle qui te sauve au bord de l’abîme qui déjà s’ouvre sous tes pieds.

575.13

Judas, regarde-moi ! D’ici peu, mon sang sera répandu pour les péchés des hommes. II ne m’en restera pas une goutte. La terre, les pierres, les herbes, les vêtements de mes persécuteurs et les miens le boiront…de même que le bois, le fer, les cordes, les épines du jujubier[4]… et aussi les âmes qui attendent le salut… Serais-tu le seul à refuser d’en boire ? Pour toi seul, je donnerais tout mon Sang. Tu es mon ami. Comme on meurt volontiers pour sauver son ami ! On se dit : “ Je meurs, mais je continuerai à vivre dans l’ami auquel j’ai donné la vie. ” Comme une mère, comme un père qui continuent à vivre dans leur descendance même après qu’ils se sont éteints. Judas, je t’en supplie ! Je ne demande rien d’autre en cette veille de ma mort. Au condamné, les juges et même les ennemis accordent une ultime grâce, ils exaucent son dernier désir. Moi, je te demande de ne pas te damner. Je ne le demande pas tant au Ciel qu’à toi, à ta volonté… Pense à ta mère, Judas. Que deviendra-t-elle, ensuite ? Qu’en sera-t-il du nom de ta famille ? Je fais appel à ton orgueil — il est plus fier que jamais — pour te défendre contre ton déshonneur. Ne te déshonore pas. Judas. Réfléchis. Les années et les siècles passeront, les royaumes et les empires tomberont, les étoiles perdront leur éclat, la configuration de la terre changera, et tu seras toujours Judas, comme Caïn est toujours Caïn, si tu persistes dans ton péché. Les siècles auront une fin, et il restera seulement le paradis et l’enfer. Au paradis et en enfer, pour les hommes ressuscités et accueillis avec leur âme et leur corps, pour l’éternité, là où il est juste qu’ils soient, tu seras toujours Judas, le maudit, le plus grand coupable, si tu ne te repens pas.

Je descendrai libérer les esprits des limbes, je les tirerai en foule du purgatoire, mais toi… je ne pourrai t’attirer là où je suis… Judas, je vais mourir, j’y vais joyeux, car l’heure que j’attendais depuis des millénaires est venue : l’heure de réunir les hommes à leur Père. Il y en a beaucoup que je ne réunirai pas. Mais le nombre des sauvés que je contemplerai en mourant me consolera du déchirement de mourir inutilement pour tant de personnes. Mais, c’est moi qui te le dis, il me sera terrible de te voir parmi ces derniers, toi, mon apôtre, mon ami. Ne me cause pas cette inhumaine douleur !… Je veux te sauver, Judas. Te sauver !

575.14

Regarde : nous descendons au fleuve. Demain, à l’aube, quand tous dormiront encore, nous le passerons tous les deux, et tu iras à Bozra, à Arbel, à Aéra, où tu veux. Tu connais les maisons des disciples. A Bozra, cherche Joachim et Marie, la lépreuse que j’ai guérie. Je te donnerai un mot pour eux. Je dirai que, pour ta santé, il te faut un repos tranquille dans un air différent. Et c’est la vérité, malheureusement, puisque tu es malade spirituellement et que l’air de Jérusalem te serait mortel. Mais eux croiront qu’il s’agit de ton corps. Tu resteras là jusqu’à ce que je vienne t’en tirer. Je m’occuperai de tes compagnons… Mais ne viens pas à Jérusalem. Tu vois ? Je n’ai pas voulu des femmes, hormis les plus courageuses et celles qui, par leur droit de mère, se doivent d’être auprès de leurs enfants.

– La mienne aussi ?

– Non. Marie ne sera pas à Jérusalem…

– C’est la mère d’un apôtre, elle aussi, et elle t’a toujours honoré.

– Oui, elle aurait le droit comme les autres d’être près de moi, elle qui m’aime avec une parfaite justice. Mais c’est justement pour cette raison qu’elle sera absente. Je lui ai dit de ne pas venir, et elle sait obéir.

– Pourquoi ne doit-elle pas être là ? Qu’a-t-elle de différent de la mère de tes frères et de celle des fils de Zébédée ?

– Toi. Et tu sais pourquoi je te dis cela. Mais si tu m’écoutes, si tu te rends à Bozra, j’enverrai prévenir ta mère et je la ferai accompagner pour qu’elle, qui est si bonne, t’aide à guérir.

575.15

Sois-en bien sûr : nous seuls t’aimons ainsi, sans mesure. Trois personnes t’aiment dans le Ciel : le Père, le Fils et l’Esprit Saint, qui t’ont contemplé et qui attendent ta décision pour faire de toi le joyau de la Rédemption, la plus grande proie arrachée à l’Abîme ; et trois autres se trouvent sur la terre : ta mère, ma Mère et moi. Rends-nous heureux, Judas ! Nous du Ciel, nous de la terre, ceux qui t’aiment d’un amour véritable.

– Tu le dis : il n’y en a que trois qui m’aiment ; les autres… non.

– Pas comme nous, mais ils t’aiment beaucoup. Elise t’a défendu. Les autres étaient inquiets pour toi. Quand tu es au loin, tous te portent dans leur cœur et ont ton nom sur leurs lèvres. Tu ne soupçonnes pas tout l’amour qui t’entoure… Ton oppresseur te le cache. Mais crois à ma parole.

– Je te crois, et je chercherai à te satisfaire. Mais je veux agir de moi-même. C’est de moi-même que j’ai erré, c’est de moi-même que je dois guérir du mal.

– Il n’y a que Dieu qui puisse agir de lui-même. Ta pensée est de l’orgueil. C’est encore Satan qui suscite l’orgueil. Sois humble, Judas. Prends cette main qui t’offre son amitié. Réfugie-toi sur ce cœur, qui s’ouvre pour te protéger. Ici, avec moi, Satan ne pourrait te faire aucun mal.

– J’ai essayé d’être avec toi… Je suis descendu toujours plus… C’est inutile !

– Ne dis pas cela ! Ne dis pas cela ! Repousse le découragement. Dieu peut tout. Serre-toi contre Dieu. Judas ! Judas !

– Tais-toi ! Que les autres n’entendent pas…

– Tu te préoccupes des autres et non de ton âme ? Pauvre Judas !… »

575.16

Jésus se tait, mais continue à rester auprès de l’apôtre jusqu’à ce que la femme, qui était en avant de quelques mètres, entre dans une maison qui émerge d’un bois d’oliviers. Alors il dit à son disciple :

« Je ne dormirai pas, cette nuit. Je prierai pour toi, et je t’attendrai… Que Dieu parle à ton cœur. Quant à toi, écoute-le… Je resterai ici pour prier, jusqu’à l’aube… Souviens-t’en. »

Judas ne lui répond pas. Les autres sont arrivés, et tous restent ensemble à attendre le retour de la Samaritaine. Elle ne tarde guère à revenir. Elle est accompagnée d’une autre femme qui lui ressemble et qui les salue en disant :

« Je n’ai pas beaucoup de pièces, car j’héberge déjà les moissonneurs, qui travaillent aux oliviers pour le moment. Mais j’ai un grand grenier avec beaucoup de paille. Pour les femmes, j’ai de la place. Venez.

– Allez-y ! Moi, je reste ici à prier. Paix à vous tous » dit Jésus. Et pendant que les autres s’en vont, il retient sa Mère pour lui confier : « Je reste à prier pour Judas, ma Mère. Aide-moi, toi aussi…

– Je t’aiderai, mon Fils. Peut-être la volonté renaît-elle en lui ?

– Non, Maman. Mais nous devons faire comme si… Le Ciel peut tout, Maman !

– Oui. Et moi, je peux encore avoir des illusions. Pas toi, mon Fils. Tu sais tout, mon saint Fils ! Mais moi, je t’imiterai toujours. Va et sois tranquille, mon amour ! Même quand tu ne pourras plus lui parler parce qu’il te fuira, j’essaierai de te l’amener. Que le Père très saint écoute ma souffrance… Me laisses-tu prier avec toi, Jésus ? Nous prierons ensemble, et ce sera autant d’heures à t’avoir pour moi seule…

– Reste, Maman. Je t’attends ici. »

575.17

Marie s’éloigne rapidement et revient de même. Ils s’asseyent sur leurs sacs, aux pieds des oliviers. Dans le grand silence de la nuit, on entend le bruissement du fleuve peu éloigné, et le chant des cigales semble puissant. Puis ce sont les trilles des rossignols. Une chouette rit et un petit duc pleure. Les étoiles se déplacent lentement dans le firmament où elles sont reines, maintenant que la lune, qui est couchée, ne les dissimule plus… Puis un coq rompt l’air tranquille de son cri vibrant. Beaucoup plus loin, à peine perceptible, un autre coq lui répond. Et le silence retombe, bientôt rompu par un arpège de gouttes qui tombent des tuiles d’une maison toute proche sur le pavé qui l’entoure. Et encore un nouveau bruissement dans les feuillages comme s’ils secouaient l’humidité de la nuit, puis le cri isolé d’un oiseau qui se réveille, et en même temps un changement dans le ciel, le retour de la lumière. C’est l’aube. Judas n’est pas venu…

Jésus regarde sa Mère, blanche comme un lys contre l’olivier sombre, et il lui dit :

« Nous avons prié, Mère. Dieu se servira de notre prière…

– Oui, mon Fils. Tu es pâle comme la mort. Vraiment, toute ta vitalité s’est exhalée pendant cette nuit, pour faire pression sur les portes des Cieux et sur les décrets de Dieu !

– Toi aussi, tu es pâle, Mère. Grande est ta fatigue.

– Grande est ma douleur, à cause de ta douleur. »

575.18

La porte de la maison s’ouvre avec précaution… Jésus tressaille. Mais ce n’est que la femme qui les a conduits, qui sort sans faire de bruit. Jésus soupire :

« J’avais espéré m’être trompé ! »

La femme s’avance avec son panier vide. A la vue de Jésus, elle le salue et allait poursuivre son chemin, mais lui l’appelle et lui dit :

« Que le Seigneur te récompense pour tout. Je voudrais en faire autant, mais je n’ai rien avec moi.

– Je n’aurais rien accepté, Rabbi, aucune compensation. Mais si je ne veux pas d’argent, il y a quelque chose que je souhaiterais. Et cela, tu peux me le donner !

– Quoi, femme ?

– Que le cœur de mon époux change. Cela, tu peux le faire parce que tu es vraiment le Saint de Dieu.

– Va en paix. Il te sera fait comme tu le demandes. Adieu. »

La femme s’éloigne rapidement vers sa maison, qui doit être bien triste. Marie remarque :

« Une autre malheureuse. C’est pour cela qu’elle est bonne !… »

575.19

Depuis le grenier, la tête ébouriffée de Pierre apparaît, et derrière elle, le visage lumineux de Jean, puis le profil sévère de Jude et la figure brunâtre de Simon le Zélote, enfin la maigre frimousse du jeune Benjamin… Ils sont tous réveillés. De la maison sort, la première de toutes, Marie de Magdala suivie par Nikê, puis par les autres. Quand tous sont réunis, la femme qui leur a accordé l’hospitalité apporte une seille de lait encore écumeux. Alors apparaît Judas. Il n’a plus sa bande, mais le bleu du coup qu’il a reçu lui colore la moitié du front, et son œil est encore plus sombre dans le cercle violacé.

Jésus le regarde. Judas regarde Jésus, puis détourne la tête.

Jésus lui dit :

« Achète à la femme ce qu’elle peut nous fournir. Nous reprenons la route. Rejoins-nous. »

Effectivement, Jésus s’éloigne après avoir salué la femme. Tous le suivent.

575.1

Tersa está de tal modo cercada pelos viçosos olivais, que é preciso estar bem perto dela para perceber que lá há uma cidade. Um cinturão de hortas em terreno de grande fertilidade serve como um último para-vento protegendo as casas. Nas hortas, as chicórias, as alfaces, os legumes, cucurbitácias ainda novas, árvores frutíferas, pérgulas, unem e entrançam suas diversas tonalidades verdes e suas flores que prometem frutos ou frutinhas, que serão uma delícia. As pequenas flores das videiras e das oliveiras mais precoces caem, como pingos de chuva, ao passar de um ventinho que as faz vibrar, e vão borrifando o chão com uma neve branco-esverdeada.

Do lado de trás, os caniços e os salgueiros formam uma espécie de toldo ao lado de um brejo, que agora está sem água, mas que no fundo ainda está úmido. Ao ouvirem o tropel dos recém-chegados, emergem os oito apóstolos que foram enviandos antes. Eles estão visivelmente inquietos e tristes, e dão sinal de que querem parar. Mas ainda correm para frente. E quando já se aproximaram o tanto que dá para serem ouvidos, sem que seja preciso gritar, eles dizem:

– Vão! Vão! Voltai atrás e ide pelo campo. Não se pode entrar na cidade. Por pouco eles não nos apedrejam. Vinde embora. Ide lá para aquele cerrado e falaremos.

Empurram para trás, para baixo pelo brejo seco, Jesus e os três apóstolos, o rapazinho e as mulheres, todos cheios de cuidados para se afastarem de lá sem serem vistos, e dizem:

– Que eles não nos vejam mais aqui. Vamos! Vamos!

Em vão, Jesus, Judas e os filhos de Zebedeu procuram saber o que foi que aconteceu. Em vão eles dizem:

– E Judas de Simão? E Elisa?

Os oito são persistentes. Caminhando pelo meio de um trançado de hastes e de plantas aquáticas, feridos nos pés pelas ervas espinhentas, batidos nos rostos pelos salgueiros e caniços, deslizando sobre a lama do fundo, agarrando-se às ervas, escorando-se nas margens e afundando-se no barro cada vez mais; é assim que se afastam agarrados uns aos outros todos os oito pelos ombros, e vão caminhando com a cabeça para trás, para olhar se lá de Tersa não está saindo alguém para persegui-los. Mas na estrada não há nada mais do que o sol, que já começa a pôr-se, e algum cachorro magro e vagabundo.

575.2

Finalmente eles chegam perto de um matagal de sarças, que é o limite de uma propriedade. Para lá do matagal, há um campo de linho em que o vento forma ondas com suas hastes altas, nas quais as primeiras flores mostram sua beleza.

– Aqui, aqui dentro. Estando sentados ninguém nos verá; e, quando chegar a tarde, sairemos… –diz Pedro, enxugando o suor…

– Para onde? –pergunta Judas de Alfeu–. Temos conosco as mulheres.

– Para qualquer lugar iremos. Afinal, os prados estão cheios de feno cortado e isso para nós será uma cama. Faremos tendas para as mulheres com os nossos mantos e nós ficaremos acordados.

– Sim. Basta que não sejamos vistos, e lá pelo alvorecer desceremos até o Jordão. Bem que tinhas razão, Mestre, em não querer a estrada para a Samaria. Para nós, pobres, melhores são os ladrões do que os samaritanos… –diz Bartolomeu, ainda receoso.

– Mas, afinal, que foi que sucedeu? Será Judas que terá feito alguma das dele… –diz Tadeu.

Mas Tomé o interrompe:

– Certamente Judas se saiu bem. Eu me preocupo é por Elisa…

– Tu viste Judas?

– Eu não. Mas é fácil ser profeta. Se ele disse que é teu apóstolo, com certeza terá sido espancado.

575.3

Mestre, eles não querem saber de Ti.

– Sim. Estão todos revoltados contra Ti.

– São verdadeiros samaritanos.

Todos falam ao mesmo tempo. Jesus impõe silêncio a todos, dizendo:

– Que fale um só. Tu, Simão Zelotes, que és o mais calmo.

– Senhor, o caso se explica em duas palavras. Nós entramos na cidade e ninguém nos perturbou enquanto não souberam quem somos, enquanto pensaram que éramos peregrinos de passagem. Mas quando perguntamos — e tínhamos que fazê-lo — por um homem jovem, alto, moreno, vestido de vermelho, e com uma veste talar cheia de listras vermelhas e brancas, e por uma mulher, já anciã, magra e de cabelos mais brancos do que pretos, com uma veste cinzenta escura, se haviam entrado na cidade à procura do Mestre galileu e seus companheiros. Foi aí que, de repente, eles se inquietaram… Talvez não devíamos ter falado em Ti. Certamente nós erramos. Mas nos outros lugares sempre fomos tão bem acolhidos que… Não se sabe o que terá acontecido!… Parecem umas víboras aqueles que, há apenas três dias, estavam tão atenciosos para contigo…

Interrompe Tadeu:

– É trabalho de judeus…

– Não creio. Não o creio pelas censuras que nos fizeram e pelas ameaças. Eu creio, e até estou, estamos certos de que a causa da ira samaritana é Jesus ter recusado a oferta que eles fizeram de protegê-lo. Eles gritavam: “Fora! Fora! Vós e o vosso Mestre! Ele quer ir adorar sobre o Monte Mória. Pois que vá, e morra Ele e todos os seus. Não há lugar entre nós para os que não nos consideram amigos, mas somente servos. Não queremos outros aborrecimentos, se não houver compensação com vantagens. Temos pedras e não pães para o Galileu. Temos cães para atacá-lo e não casas para acolhê-lo.” Isto e mais do que isto, eles diziam. E, visto que nós insistíamos para saber pelo menos o que é que havia acontecido com Judas, eles apanharam pedras para atirar em nós, e de fato atiçaram os seus cães contra nós. E ainda gritavam uns para os outros: “Ponhamo-nos ao lado de todas as entradas. Se Ele vier, nós nos vingaremos.” Naquela altura, nós fugimos. Uma mulher — há sempre algum bom entre os maus — nos empurrou para dentro de uma horta e de lá nos conduziu, por um beco, por entre as hortas até chegarmos ao brejo sem água, que havia sido irrigado antes do sábado. E lá ela nos escondeu. E depois nos prometeu dar-nos notícias sobre Judas. Mas ela não voltou. Nós a ficamos esperando porque ela disse que, se não nos encontrasse no brejo, viria para cá.

575.4

Os comentários são muitos. Há quem continue a acusar os judeus, quem faz uma leve censura a Jesus, uma censura escondida nestas palavras:

– Tu falaste claro demais em Siquém e depois te afastaste. Nestes três dias eles decidiram que é inútil querer iludir-se e deixar-se prejudicar por alguém que não os contenta… e te expulsam.

Jesus responde:

– Eu não me arrependo de ter dito a verdade e de ter feito o meu dever. Agora eles não compreendem… Mas dentro de pouco tempo compreenderão a minha justiça e me venerarão mais do que se Eu não a tivesse praticado, e não fosse maior o meu amor para com eles.

– Aí está! Lá está a mulher na estrada. Ela tem coragem de deixar-se ver… –diz André.

– Não nos trairá, hein? –diz, desconfiado, Bartolomeu.

– Está sozinha!

– Poderia ser seguida por pessoas escondidas na mata …

Mas a mulher, que vai andando com um cesto na cabeça, continua a andar e vai deixando para trás os campos de linho, onde os apóstolos estão à espera, e depois entra por uma trilha e desaparece, reaparecendo de repente às costas dos que a estão esperando, os quais se viram meio amedrontados ao ouvirem o barulho das hastes do mato.

A mulher fala aos oito que ela conhece:

– Aqui estou. Perdoai se eu os fiz esperar muito… Eu não quis ser seguida. Eu disse que ia à casa de minha mãe… Eu sei… E aqui vim trazer alimento para vós. O Mestre… Qual é? Eu quereria venerá-lo.

– Aquele é o Mestre.

A mulher, que pôs no chão o seu cesto, se prostra, dizendo:

– Perdoa a culpa dos meus concidadãos. Se não tivesse sido aquele que os incitou… Mas por causa de tua recusa, muitos trabalharam contra Ti…

– Eu não tenho rancor, mulher.

575.5

Levanta-te e fala. Que sabes do meu apóstolo e da mulher que estava com ele?

– Sim. Expulsos, como uns cães, estão fora da cidade, do outro lado, esperando a noite. Eles queriam voltar atrás, para Enon, a fim de te procurarem. Queriam vir aqui, sabendo que aqui estavam seus companheiros. Eu disse que não. Que não fizessem isso. Que ficassem quietos, que eu vos conduziria a eles. E o farei logo que chegar o crepúsculo. Por boa sorte, meu marido está ausente e eu estou livre para deixar a casa. Eu vos levarei à casa de minha irmã casada, lá nas terras da planície. Dormireis lá sem dizerdes quem sois, não por causa da Merod, mas dos homens que estão com ela. Eles não são samaritanos, são da Decápole e aqui se estabeleceram. Mas sempre é bom…

– Deus te recompense. Os dois discípulos foram feridos?

– O homem um pouco. A mulher nada. E certamente o Altíssimo a protegeu, porque ela, como uma fera, protegeu o seu filho com o seu corpo, quando os homens começaram a apanhar as pedras. Oh! Que mulher forte! Ela gritava: “Assim fazeis a quem não vos ofendeu? E não respeitais a mim, que o defendo e sou mãe dele? Não tendes mães, vós todos, que não respeitais a quem vos gerou? Será que nascestes de alguma loba ou fostes feitos com barro e estrume?” E olhava para os assaltantes, segurando aberto o manto para defender o homem; e, enquanto isso, ia recuando e levando-o para fora da cidade… E ainda agora o conforta, dizendo: “Queira o Altíssimo, meu Judas, fazer deste teu sangue derramado pelo Mestre um bálsamo para o teu coração.” Mas a ferida é pequena. Talvez o homem esteja mais amedrontado do que ferido. Agora tomai e comei. Aqui está o leite, tirado há pouco, para as mulheres, e pão com queijo, e frutas. Não pude cozinhar carnes. Teria levado tempo demais. E aqui está o vinho para os homens. Comei, enquanto a tarde vem chegando. Depois iremos por caminhos conhecidos até os dois e, em seguida, iremos para a casa de Merod.

– Que Deus te recompense ainda mais –diz Jesus e oferece e distribui o alimento, pondo de lado o que é para os dois que estão longe.

– Não. Não. Neles eu já pensei, trazendo ovos e pão sob as vestes, um pouco de vinho e óleo para as feridas. O que aí está é para vós. Comei, enquanto eu vou vigiar a estrada…

575.6

Eles se põem a comer, mas a indignação toma conta dos homens e o abatimento faz que as mulheres não queiram mais saber de nada. Todas elas, menos Maria de Magdala, para a qual o que faz medo ou desânimo nas outras, nela produz sempre o efeito de um líquido que excita os nervos e a coragem. Seus olhos cintilam enquanto ela olha para a cidade hostil. Só a presença de Jesus, que já disse que não tenham rancor, é que não a deixa fazer uso de palavras ferozes. E não podendo falar nem agir, descarrega sua ira sobre o inocente pão, que morde de um modo tão significativo que Zelotes não pode conter-se, sem lhe dizer, sorrindo:

– É melhor que os de Tersa não caiam em tuas mãos. Pareces uma fera presa com correntes, Maria!

– Eu sou. Tu viste bem. E diante dos olhos de Deus tem mais valor o gesto de eu me conter, não entrando lá como eles merecem, do que tudo o que eu fiz até aqui para expiar.

– Calma, Maria. Deus te perdoou culpas maiores do que as deles.

– É verdade. Eles ofenderam a Ti, meu Dues, uma vez e por influência de outros. Eu muitas… e por minha própria vontade… e não posso ser intransigente e soberba…

Ela abaixa os olhos sobre o seu pão e duas lágrimas caem sobre ele.

Marta põe-lhe a mão em seu colo, dizendo-lhe em voz baixa:

– Deus te perdoou. Não te aviltes mais. Lembra-te bem do que ganhaste: o nosso Lázaro…

– Não é aviltamento. É reconhecimento. É emoção. É também a constatação de que eu estou ainda privada daquela misericórdia que recebi tão amplamente… Perdoa-me, Raboni! –diz ela, elevando os seus esplendidos olhos, que a humildade enche de doçura.

– O perdão nunca é negado a quem é humilde de coração, Maria.

575.7

A tarde vem chegando e tingindo o ar com uma delicada tonalidade de cor violeta. As coisas que estão um pouco longe já não se distinguem mais umas das outras. As hastes do linho, que antes eram visíveis em sua graça, agora se unem em uma única massa escura. Calam-se os passarinhos por entre a folhagem. A primeira estrela já brilha. No meio da erva um grilo solta o seu primeiro estridular. A tarde já chegou.

– Agora podemos ir. Aqui, nestes campos, não seremos vistos. Podeis andar com segurança. Eu não vos traio. Não o faço para receber pagamento. Peço somente a piedade do Céu, porque todos nós precisamos de piedade –diz a mulher suspirando.

Eles se levantam e se encaminham atrás dela. Passando por longe de Tersa, por entre os campos e hortas, meio no escuro, mas não tanto que não permita ver os homens na encruzilhada, ao redor de fogueiras…

– Eles estão nos esperando… –diz Mateus.

– Maditos! –diz por entre dentes Filipe.

Pedro nada diz nada, mas levanta os braços para o céu em uma muda invocação ou protesto.

Mas Tiago e João, filhos de Zebedeu, que falaram um com o outro sem parar, lá, um pouco adiante dos outros, voltam para trás e dizem:

– Mestre, se Tu, pela tua perfeição no amor, não queres recorrer ao castigo, queres que o façamos? Queres que digamos ao fogo do céu que desça e consuma estes pecadores? Tu nos disseste que tudo podemos com fé e…

Jesus, que ia caminhando um pouco inclinado, como se estivesse cansado, apruma-se de repente e os fulmina com dois olhares que rebrilham à luz da lua. Os dois voltam para trás, calados e amedrontados, diante daquele olhar. E Jesus, fitando-os daquele modo, diz:

– Vós não sabeis de que espírito sois. O Filho do Homem não veio para perder as almas, mas para salvá-las. Não vos lembrais daquilo que Eu vos disse? Eu o disse na parábola[1] do trigo e do joio: “Deixai por enquanto que o joio e o trigo cresçam juntos. Porque se quisésseis separá-los agora, teríeis que arrancar o joio e também o trigo. Deixai-os, pois, crescer até à messe. No tempo da messe direi aos ceifadores: Recolhei agora o joio e fazei feixes com ele, para queimá-lo; e ponde o trigo bom no meu celeiro.”

575.8

Jesus já saiu daquele seu estado de indignação para com os dois que, pela ira suscitada por amor Dele, pediam que Ele castigasse aqueles de Tersa, mas agora estão de cabeça baixa, diante dele. Ele os pega pelos cotovelos, um à sua direita e o outro à esquerda, e os põe a caminho, guiando-os assim e falando a todos os que se estreitaram ao redor dele, que havia parado.

– Em verdade Eu vos digo que o tempo da colheita está perto. É a minha primeira colheita. E para muitos não haverá a segunda. Mas — demos graças e louvores ao Altíssimo — qualquer um que não tiver sabido, em meu tempo, tornar-se espiga com bom grão, depois da purificação pelo sacrifício pascal, permanecerá com uma alma nova. Até aquele dia, Eu não me enfurecerei com ninguém… Depois disso, virá a justiça…

– Depois da Páscoa? –pergunta Pedro.

– Não. Depois deste tempo. Não falo destes homens de agora. Eu me refiro aos séculos futuros. O homem sempre se renova, como as messes nos campos. E as colheitas se sucedem. E Eu deixarei o que é necessário, a fim de que os futuros possam tornar-se grão bom. Se eles não quiserem, no fim do mundo os meus anjos separarão o joio do trigo bom. Então, será o Dia eterno de Deus somente. Por enquanto, no mundo há o dia de Deus e o de Satanás. O primeiro, que será o Bem, e o segundo, que lança por entre as sementes de Deus o seu maldito joio, os seus escândalos, as suas iniquidades, suas sementes suscitadoras de iniquidades e escândalos. Porque sempre haverá aqueles que incitam os outros contra Deus, como aqui, com estes que, na verdade, são menos culpados do que aqueles que os incitam para o mal.

– Mestre, todo ano nos purificamos durante a Páscoa dos Ázimos, mas sempre ficamos como éramos. E neste ano será diferente? –pergunta Mateus.

– Muito diferente.

– Por quê? Explica-nos isso.

– Amanhã… Amanhã, ou quando estivermos a caminho, e Judas de Simão estiver conosco , eu vo-lo direi.

– Oh! Sim. Tu nos dirás e nós nos tornaremos melhores. Por enquanto, perdoa-nos, Jesus –diz João.

– Bem que Eu vos chamei com o nome certo[2]. Mas o trovão não faz mal. O relâmpago, sim, pode matar. No entanto o trovão muitas vezes anuncia os relâmpagos. Assim acontece com quem não tira do seu espírito todas as desordens contra o amor. Hoje pede licença para punir. Amanhã pune sem pedir. Depois de amanhã, pune até sem razão. Porque descer é fácil… Por isso Eu vos digo que vos despojeis de toda dureza para com o vosso próximo. Fazei como Eu faço e tereis a certeza de não errar nunca. Por acaso, já me tereis visto vingar-me de quem me faz sofrer?

– Não Mestre. Tu…

575.9

– Mestre! Mestre! Estamos aqui. Eu e Elisa. Oh! Mestre, quanto temos pensado em Ti. E quanto medo de morrer… –diz Judas de Keriot, que sai de detrás das fileiras de videiras e vai correndo até Jesus.

Está com uma bandagem no rosto. E Elisa, mais calma, o acompanha.

– Tens sofrido? Tiveste medo de morrer? Gostas tanto assim da vida? –pergunta-lhe Jesus, livrando-se de Judas, que o abraça chorando.

– Da vida, não. É que eu tinha medo de Deus. E de morrer sem o teu perdão… Eu estou sempre te ofendendo. Eu ofendo a todos. Até a esta… e ela sempre me respondeu como se fosse minha mãe. Eu me sentia culpado e tinha medo da morte.

– Oh! Temor saudável se puder fazer-te santo! Mas Eu te perdoo sempre, tu já sabes, desde que tenhas vontade de arrepender-te. E, tu, Elisa, também perdoaste?

– Ele é um meninão desenfreado. Eu sei me compadecer.

– Tu foste forte, Elisa. Eu sei.

– Se não fosse ela! Não sei se teria tornado a ver-te, Mestre!

– Portanto, tu estás vendo que não foi por ódio, mas por amor, que ela estava a teu lado. Não sofreste, Elisa, quando foste ferida?

– Não, Mestre. As pedras caíam ao redor de mim, sem me atingirem. Mas meu coração teve muita aflição ao pensar em Ti…

– Tudo já terminou. Vamos acompanhar a mulher que nos quer levar para uma casa segura.

Eles se põem a caminho, indo por uma estradinha em direção do oriente, que está toda branca por causa do luar.

575.10

Jesus pega Iscariotes por um braço e está lá na frente com ele. Procura falar-lhe docemente e trabalhar sobre aquele coração sacudido pelo medo do Juízo de Deus:

– Estás vendo, Judas, como é fácil morrer. A morte está sempre à espreita ao nosso redor. Estás vendo como o que parece de pouca importância, quando estamos cheios de vida, torna-se muito importante, gravemente importante, quando a morte se aproxima de nós. Mas por que queres ter esses medos e ficar criando-os para ficar com eles no momento de morrer, quando, com uma vida santa, pode-se ignorar o medo pelo julgamento próximo feito por Deus? Não te parece que é melhor para ti viver como os justos para teres uma morte tranquila? Judas, meu amigo. A divina e paterna misericórdia permitiu esse acontecimento a fim de que ele fosse um alerta para o teu coração. Ainda estás em tempo, Judas… Por que não queres dar ao teu Mestre, que está para morrer, a grande alegria de saber que te voltaste para o Bem?

– Mas me podes perdoar ainda, Jesus?

– E Eu te falaria assim se não pudesse? Conheces-me ainda bem pouco! Mas Eu te conheço. Eu sei que tu estás como quem foi agarrado por um polvo gigante. Mas se tu quisesses, ainda poderias livrar-te dele! Oh! Sofrerias certamente. Tirar as correntes que te mordem e envenenam seria uma dor… Mas depois, quanta alegria, Judas! Tens medo de não teres força para reagir contra os que te sugestionam? Eu posso absolver-te antecipadamente do pecado de transgressão do rito pascal… Tu és um doente. Para os doentes a Páscoa não é obrigatória. Ora, não há ninguém mais doente do que tu. Tu és como um leproso. Os leprosos não sobem a Jerusalém, enquanto estiverem assim. Acredita, Judas, que o comparecimento diante do Senhor com o espírito imundo, como o que tens agora, não é honrar ao Senhor, mas ofendê-lo. É preciso primeiro…

575.11

– Porque, então, não me purificas e curas? –pergunta Judas, já com dureza, provocador.

– Eu não te curo! Quando alguém está doente, procura por si mesmo a cura. A não ser que ele seja um menininho ou um doido, que não sabe querer…

– Trata-me como um desses. Trata-me como a um doido e toma Tu as providências, ainda que eu não o esteja sabendo.

– Isso não seria justo, porque tu podes querer. Tu sabes o que é bom e o que é mau para ti. E não valeria o meu ato de curar-te sem a tua vontade de permanecer curado.

– Então, dá-me esta também.

– Dá-la a ti? Impor a ti uma vontade boa? E a tua liberdade? Que é que ela se tornaria, então? Que é que ficaria valendo o teu eu de homem como criatura livre? Seria um brinquedo?

– Assim como sou um brinquedo nas mãos de Satanás, poderia sê-lo nas mãos de Deus!

– Como tu me feres, Judas! Como me transpassas o coração! Mas isso que me fazes, Eu te perdoo… Brinquedo de Satanás, tu disseste. Eu não diria uma coisa tão horrível…

– Mas Tu pensavas nela porque é verdadeira, e porque a conheces, se é verdade que Tu lês nos corações dos homens. Se assim é, Tu sabes que eu não sou mais livre por mim mesmo… Ele me prende e…

– Não. Ele se aproximou de ti tentando-te, experimentando-te, e tu o acolheste. Não existe possessão se não houver desde o início alguma adesão a qualquer tentação de Satanás. A serpente intromete a cabeça por entre as barreiras fincadas e colocadas em defesa dos corações, mas ela não entraria se o homem não lhe alargasse uma passagem a fim de admirar seu aspecto sedutor, para ouvi-la e seguir seus passos. Só então o homem se torna subjugado, possuído, mas porque ele quer. Também Deus emite dos Céus suas dulcíssimas luzes, as do seu amor paterno, e suas luzes penetram em nós. Ou melhor, Deus, para quem tudo é possível, desce nos corações dos homens. É um direito seu. Por que é, então, que o homem que sabe tornar-se escravo, subjugado pelo Horrendo, não sabe fazer-se servo de Deus, ou melhor, filho de Deus, e expulsa seu Pai Santíssimo? Não me respondes? Não me dizes por que foi que preferiste Satanás a Deus? Contudo ainda estarias em tempo para te salvares!

575.12

Tu sabes que Eu vou morrer. Ninguém, como tu, sabe disso… Eu não me recuso a morrer. Eu vou. Vou para a morte porque a minha morte será a vida para muitos. Por que não queres tu ser um deles? Será que só para ti, meu amigo, meu pobre e doente amigo, é que será inútil a minha morte?

– Será inútil para muitos, não te iludas. Farias melhor se fugisses e fosses viver longe daqui, gozar a vida, ensinar a tua doutrina, porque é boa, mas não te sacrifiques.

– Ensinar a minha doutrina! Mas que é que Eu ensinaria de mais verdadeiro se fizesse o contrário do que eu ensino? Que mestre Eu seria, se pregasse a obediência à vontade de Deus e não a cumprisse, o amor aos homens e depois não os amasse, a renúncia à carne e ao mundo, não dar escândalo e depois escandalizasse, não somente aos homens, mas até aos anjos, e assim por diante? Por meio de ti, foi Satanás que falou neste momento. Como ele falou em Efraim, e como muitas vezes falou e agiu por meio de ti para me perturbar. Eu reconheço todas essas ações de Satanás levadas a efeito por meio de ti, e Eu não te odiei, não fiquei cansado de ti, mas somente senti uma pena infinita. Como uma mãe que vigia os progressos de uma doença que vai levando para a morte o seu filho, assim Eu vim observando o progresso que o mal vinha fazendo em ti. Como um pai que não considera incômodo coisa alguma, contanto que encontre os remédios para o seu filho doente, assim Eu não me poupei nada a fim de procurar salvar-te, superei a repugnância, os desprezos, as amarguras, os desconfortos… Como um pai e uma mãe desolados, desiludidos com todos os recursos humanos, e que se voltam para o Céu para obterem a vida de seu filho, assim Eu tenho gemido, e gemo, implorando um milagre que te salve, estando tu já à beira do abismo,que já está tirando a terra de debaixo dos teus pés.

575.13

Judas, olha para Mim. Daqui a pouco o meu sangue será derramado pelos pecados dos homens. Dele não restará nem uma gota. Beberão dele as covas, as pedras, as ervas, as vestes dos meus perseguidores e as minhas… a madeira, o ferro, as cordas, os espinhos de nabacá… e o beberão os espíritos que esperam a salvação… Será que só tu é que não queres beber? Eu daria para ti somente todo o meu sangue. Tu és o meu amigo. E de boa vontade se morre pelo amigo! Para salvá-lo! Dizem: ‘Eu morro. Mas continuarei a viver no amigo, ao qual eu dei a minha vida’. Como uma mãe, como um pai, que continuam a viver em sua prole mesmo depois de já terem morrido. Judas, Eu te suplico isto. Não peço outra coisa nas vésperas de minha morte. Ao condenado, também os juízes e até os seus inimigos costumam conceder uma última graça, atendem ao último desejo dele. Eu te peço que não te condenes. Não o peço somente ao Céu, mas a ti, à tua vontade. Pensa em tua mãe, Judas. Que será de tua mãe, depois? Como ficará o nome de tua família? Eu peço ao teu orgulho, pois ele é que está mais feroz do que nunca e não quer defender-te para livrar-te da desonra. Não te desonres, Judas. Pensa. Passarão os anos e os séculos, cairão os reinos e os impérios, diminuirá o brilho das estrelas, mudará a configuração da terra, e tu serás sempre Judas, como Caim é sempre Caim, se tu persistires no teu pecado. Os séculos chegarão ao fim e só ficarão o Paraíso e o Inferno, e no Paraíso e no Inferno, para os homens que ressuscitaram julgados merecedores de ficar de alma e corpo para sempre, lá onde for justo que fiquem, tu estarás para sempre como Judas, o maldito, o maior dos culpados, se não te arrependeres. Eu descerei para livrar os espíritos do Limbo, e os tirarei em grande número do Purgatório, e tu… A ti, do lugar para onde tiveres ido não poderei tirar-te. Judas, Eu vou morrer, mas vou feliz porque chegou a hora que Eu esperava, há muitos milênios: é a hora de reunir os homens ao Pai deles. Muitos são os que Eu não reunirei. Mas o número dos salvos, que Eu contemplarei ao morrer, me consolará na mágoa de ter morrido inutilmente por tantos. Mas, Eu te digo, será horrível ver-te entre eles, a ti, meu apóstolo, meu amigo. Não me causes essa dor inumana…

Eu te quero salvar, Judas. Salvar.

575.14

Olha: nós estamos descendo para o rio. Amanhã, ao alvorecer, quando todos ainda estiverem dormindo, nós o atravessaremos, nós dois, e tu irás para Bozra, ou para Arbela, ou Aera, como quiseres. Tu conheces as casas dos discípulos. Em Bozra, procura Joaquim e Maria, a leprosa que por mim foi curada. Eu te darei um escrito para eles. Nele eu direi que para tua saúde precisas de um repouso tranquilo e de um ar puro. É verdade, infelizmente, porque tu estás doente no espírito e o ar de Jerusalém te faria mal. Mas eles entenderão que tu estás doente no corpo. Ficarás lá, enquanto Eu não for te buscar. Quanto aos teus pensamentos, Eu pensarei neles. Mas não vás a Jerusalém. Estás vendo? Eu não quis as mulheres, com exceção das mais fortes entre elas e as que, pelo seu direito de mães, devem estar perto de seus filhos.

– A minha também?

– Não. Ela não estará em Jerusalém.

– Ela também é mãe de um apóstolo e sempre te prestou honras.

– Sim. Ela tem o direito, como as outras, de estar perto de Mim, que ela ama com uma perfeita justiça. Mas justamente por isso ela não estará lá. Porque Eu lhe disse que não estivesse e ela sabe obedecer.

– Por que é que ela não deve estar lá? Haverá alguma coisa nela que a torne diferente da mãe dos teus irmãos e da dos filhos de Zebedeu?

– Tu. E sabes por que é que digo isso. Mas se tu me dás ouvidos, se vais a Bozra, Eu mandarei avisar tua mãe e falarei a ela que vá contigo, para que ela, que é tão boa, te ajude a ficar são.

575.15

Podes crer. Só nós é que amamos assim, sem medida. Três são os que te amam no Céu: o Pai, o Filho e o Espírito Santo, que olharam para ti e estão esperando a tua vontade para fazerem de ti a joia preciosa da Redenção, a presa maior arrebatada ao Abismo. E outros três na Terra: Eu, tua mãe e minha Mãe. Faze-nos felizes, ó Judas. Nós do Céu, nós da Terra, somos os que te amamos com verdadeiro amor.

– Tu me dizes: só três são os que me amam. Os outros não.

– Não, como nós. Mas te amam muito. Elisa te defendeu. Os outros estavam preocupados contigo. Quando tu estás longe, todos te têm em seus corações e o teu nome nos lábios. Tu não conheces todo o amor que te rodeia. O teu opressor te esconde. Mas crê em minha palavra.

– Eu creio em Ti. E procurarei que fiques contente. Mas eu quero agir por mim mesmo. Eu errei. E agora devo saber curar-me do mal.

– Unicamente Deus é que pode agir por si mesmo. Este teu pensamento é de soberba. Na soberba ainda está Satanás. Sê humilde, Judas. Aperta esta mão amiga que se te oferece. Refugia-te neste coração que, para proteger-te, se abre. Aqui comigo Satanás não te poderia fazer mal.

– Eu já experimentei estar contigo… Mas fui sempre descendo… É inútil!

– Não digas isso! Não o digas! Repele esse desânimo. Deus tudo pode. Abraça-te com Deus. Judas! Judas!…

– Cala-te! Que os outros não escutem…

– Te preocupas com os outros e não com o teu espírito? Mísero Judas!…

575.16

Jesus não fala mais. Mas continua ao lado do apóstolo até que a mulher, que estava alguns metros à frente, entra em uma casa que apareceu no meio de um olival cerrado. Então, Jesus diz ao seu discípulo:

– Eu não dormirei esta noite. Rezarei por ti e ficarei te esperando… Que Deus fale ao teu coração. E tu escuta-o… Eu ficarei aqui, onde estou agora, a rezar. Até o alvorecer. E tu lembra-te disso.

Judas não lhe responde. Chegam os outros e as mulheres, e ficam todos juntos, à espera que a samaritana volte. Não deve tardar muito para chegar. Ela está junto com outra mulher, parecida com ela, e que os saúda, dizendo:

– Não tenho muitos quartos, porque já estão aqui os ceifadores que no momento estão trabalhando nos olivais. Mas eu tenho um grande celeiro e nele há muita palha. Para as mulheres, eu tenho lugar. Vinde.

– Ide. Eu fico aqui em oração. A paz a todos vós –diz Jesus.

E, enquanto os outros se vão, Ele conversa com sua Mãe, dizendo lhe:

– Eu fico aqui a rezar por Judas, minha Mãe. Ajuda-me tu, também…

– Eu te ajudarei, meu Filho. Será que está renascendo nele a vontade?

– Não, minha Mãe. Mas nós devemos fazer como se… O Céu pode tudo, Mãe!

– Sim. Eu posso ainda iludir-me. Mas tu, não, Meu Filho. Tu sabes, meu Santo Filho. Mas eu te imitarei sempre. Vai tranquilo, meu amor. Mesmo quando Tu não puderes mais falar-lhe, porque ele terá fugido de Ti, Eu procurarei conduzi-lo a Ti. Que o Pai Santíssimo escute a minha dor… E me deixe estar contigo, Jesus! Rezaremos juntos… e serão muitas horas para eu ter-te só para mim…

– Fica, minha Mãe, Eu te espero aqui.

Maria vai ligeira e logo volta.

575.17

Assentam-se sobre os sacos, aos pés das oliveiras. No meio do grande silêncio ouve-se o barulho do rio, que está perto. E o canto dos grilos parece forte no meio do grande silêncio da noite. Depois, cantam os rouxinóis. E uma coruja dá uma risada. E grita, espantado, um curiango. As estrelas vão caminhando vagarosas pelo firmamento afora, como rainhas, agora que a lua não está mais presente para ofuscá-las, pois já sumiu no horizonte. Em seguida é um galo que rompe o silêncio do ar parado com sua voz que ressoa. Muito mais longe, com uma voz que mal se percebe, um outro galo responde. Depois, de novo o silêncio se rompe pelo despejar da orvalhada que cai das telhas da casa vizinha na calçada que a rodeia. Depois há um barulho diferente por entre as ramagens, que parecem sacudir a umidade noturna, e o piado isolado de um pássaro que acordou e, ao mesmo tempo, uma mudança no céu, parecendo que a luz acorda de novo. É o alvorecer. E Judas não veio…

Jesus olha para sua Mãe, branca como um lírio sobre o fundo escuro da oliveira, e lhe diz:

– Nós bem que rezamos, Mãe. De nossa oração Deus fará algum uso…

– Sim, meu Filho. Estás pálido como a morte. Na verdade a tua vitalidade se exalou toda nesta noite, batendo nas portas dos Céus e nos decretos de Deus!

– Tu também estás pálida, minha Mãe. Grande é o teu cansaço.

– Grande é a minha dor pela tua dor.

575.18

A porta da casa está sendo aberta com cuidado… Jesus estremece. Mas é a mulher que os conduziu, que sai sem fazer barulho. Jesus suspira:

– Eu esperei, pensando que podia ter me enganado!

A mulher vem para frente com o seu cesto vazio. Ela vê Jesus, o saúda e iria continuar a falar. Mas Ele a chama e lhe diz:

– O Senhor de todas as coisas te recompense. Eu gostaria de fazê-lo, mas não trouxe nada comigo.

– Nada eu quero, Rabi. Nenhuma recompensa. Mas uma coisa eu desejaria, mesmo sem querer dinheiro. E essa Tu me podes dar.

– Que é mulher?

– Que o coração do meu esposo mudasse. E isto Tu podes fazer, porque verdadeiramente és o Santo de Deus.

– Vai em paz. Vai ser-te feito como tu pedes. Adeus.

A mulher sai, indo depressa para a sua casa, que deve ser uma casa bem triste. Maria comenta:

– É uma outra infeliz. Por isso ela é boa.

575.19

Sai para fora do celeiro a cabeça toda desgrenhada de Pedro e atrás dele sai também a de João, e depois o perfil severo de Tadeu e o rosto amorenado e magro de Benjamim. Todos estão acordados. E eis que da casa sai, antes de todos, Maria de Magdala e, atrás dela, Nique. Em seguida, as outras. Quando todos já estão reunidos, e a mulher que os hospedou já trouxe um baldezinho de leite ainda espumoso, aparece Iscariotes. Não está mais com a bandagem. Mas o lívido onde foi dada a pancada lhe cobre a metade da fronte, e o olho está ainda escuro. Jesus olha para ele. Judas olha para Jesus e depois vira a cabeça para o outro lado.

Jesus lhe diz:

– Recebe da mulher quanto ela puder dar-nos. E depois procura alcançar-nos.

E, de fato, tendo saudado a mulher, Jesus se põe a caminho. Todos o acompanham.


Notes

  1. talit : de nos jours encore encore, le talit, prononcé talèth dans les communautés juives d’Afrique du Nord, est un vêtement à quatre coins dont chacun est, en vertu de la prescription de Dt 22, 12, pourvu de franges appelées tsitsits.
  2. parabole qui se trouve en 181.3/4.
  3. les fils du tonnerre, en 330.3.
  4. Le jujubier de Palestine, ou Zizyphus nabeca (nabac) ou Zizyphus Spina Christi, est un arbre épineux que l’on trouve encore en Palestine

Notas

  1. parábola, que está em 181.3/4.
  2. chamei com o nome certo, o de “filho do trovão”, em 330.3.