Os Escritos de Maria Valtorta

8. Marie accueillie au Temple.

8. Maria é acolhida no Templo. Ela, em sua

8.1

Je vois Marie marcher entre son père et sa mère dans les rues de Jérusalem.

Les passants s’arrêtent pour regarder cette jolie petite fille toute vêtue d’un blanc de neige et enveloppée dans un tissu très léger. Ses motifs de feuillage et de fleurs, plus foncés sur le fond pâle, me font penser que c’est celui qu’Anne portait le jour de sa purification. Seulement, alors que, sur Anne, il ne dépassait pas la ceinture, pour Marie – si petite – il descend presque jusqu’à terre et l’enveloppe d’une espèce de petit nuage vaporeux et lumineux d’un charme rare.

La blondeur de ses cheveux épars sur les épaules ou, plutôt, sur sa nuque délicate, transparaît là où il n’y a pas de damassure sur le voile, juste le fond très léger. Ce voile est maintenu sur le front par un ruban d’un bleu très pâle, sur lequel sa mère, vraisemblablement, a brodé de petits lys en fil d’argent.

Comme je l’ai dit, ce vêtement, très blanc, descend jusqu’à terre, et c’est tout juste si, à chaque pas, on aperçoit ses pieds chaussés de sandalettes blanches. Ses mains ressemblent à deux pétales de magnolia qui sortent d’une longue manche. Hormis le cercle bleu du ruban, il n’y a pas d’autre couleur. Tout est blanc. Marie paraît vêtue de neige.

Joachim porte le même vêtement qu’à la purification, tandis qu’Anne est vêtue d’un violet très sombre. Même le manteau qui lui couvre la tête est violet foncé. Elle le porte baissé très bas sur les yeux. Ce sont deux pauvres yeux de maman, rouges pour avoir trop pleuré, qui voudraient bien ne pas pleurer et, surtout, ne voudraient pas qu’on les voie en larmes, mais qui ne peuvent s’en empêcher sous le couvert du manteau. Cette protection vaut pour les passants, mais aussi pour Joachim dont les yeux habituellement sereins sont d’ailleurs rougis et brouillés de larmes déjà versées ou qui coulent encore. Il marche en se tenant très courbé sous un voile disposé comme un turban dont les ailes latérales descendent le long du visage.

Il fait très âgé en ce moment, Joachim. A le voir, on pourrait le prendre pour le grand-père ou l’arrière-grand-père de la petite fille qu’il tient par la main. Le chagrin de la perdre donne à ce pauvre père une démarche traînante, une allure lasse qui le vieillit de vingt ans. Son visage semble, non seulement celui d’un ancêtre, mais même celui d’un malade tant il est accablé et triste. La bouche tremble légèrement entre deux rides, aujourd’hui très prononcées, de chaque côté du nez.

Ils essaient tous les deux de dissimuler leurs larmes. Mais s’ils y parviennent à l’égard de beaucoup de gens, ils ne le peuvent avec Marie. En raison de sa petite taille, elle regarde de bas en haut et, quand elle lève la tête, son regard se porte tout à tour sur son père et sur sa mère. Eux s’efforcent de lui sourire d’une bouche tremblante, et ils augmentent l’étreinte de leur main sur la petite main de Marie chaque fois que la fillette les observe et sourit. Ils doivent penser : « C’est bientôt son dernier sourire que nous allons voir ! »

8.2

Ils marchent lentement, doucement. Ils donnent l’impression de vouloir allonger le plus possible leur route. Tout leur est prétexte pour faire halte. Mais une route a forcément une fin, et celle-ci est sur le point de se terminer. Voilà, au sommet de cette dernière montée, les murs d’enceinte du Temple. Anne pousse un gémissement et serre plus fort la main de Marie.

« Ma chère Anne, je suis avec toi », dit une voix qui sort de l’ombre d’une arcade basse à un croisement de routes.

Elisabeth, qui l’attendait sûrement, la rejoint et la serre sur son cœur. Comme Anne est en larmes, elle lui propose :

« Viens, viens un moment dans cette maison amie, puis nous partirons ensemble. Zacharie est là, lui aussi. »

Ils entrent tous dans une pièce basse et sombre où brille un grand feu. La maîtresse de maison, certainement une amie d’Elisabeth, mais inconnue d’Anne, se retire par politesse pour laisser le petit groupe tranquille.

« Ne crois pas que j’aie changé d’avis, ou que je donne à regret mon trésor au Seigneur, explique Anne entre ses larmes, mais c’est le cœur… Oh, comme mon vieux cœur souffre de retrouver sa solitude de mère sans enfant ! Si tu le sentais…

– Je le comprends, mon Anne… Mais tu es bonne et Dieu te réconfortera dans ta solitude. Marie priera pour que Dieu donne la paix à sa mère, n’est-ce pas ? »

Marie caresse les mains de sa mère et les embrasse, elle se les passe sur le visage pour en être caressée, et Anne serre ce petit visage dans ses mains, et l’embrasse, encore et encore. Elle ne s’en rassasie pas.

Zacharie entre alors et salue :

« La paix du Seigneur soit sur les justes.

– Oui, répond Joachim, demande pour nous la paix, car notre cœur tremble de l’offrir. C’est comme l’offrande d’Abraham[1] lorsqu’il gravissait la montagne, et nous ne trouverons pas d’autre offrande pour racheter celle-là. Nous ne le voudrions pas, d’ailleurs, parce que nous sommes fidèles à Dieu. Mais nous souffrons, Zacharie. Toi qui es prêtre de Dieu, comprends-nous et ne t’en scandalise pas.

– Jamais ! Bien au contraire, votre douleur sait ne pas dépasser les bornes de ce qui est permis et vous porter à l’infidélité, et cela m’apprend à aimer le Très-Haut. Mais prenez courage.

8.3

La prophétesse Anne aura grand soin de cette fleur de David et d’Aaron. C’est actuellement le seul lys de sa descendance sainte que David ait au Temple, et on s’en occupera comme d’une perle royale. Les temps touchent à leur terme et les mères de sa lignée devraient avoir souci de consacrer leurs filles au Temple – puisque c’est d’une vierge de la souche de David que sortira le Messie. Mais les places réservées aux vierges dans le Temple sont vides, à cause du relâchement de la foi. Il y en a trop peu au Temple, et aucune de la descendance royale depuis que Sarah, fille d’Elisée, en est sortie pour se marier, voici trois ans. Il est vrai qu’il manque encore six lustres pour arriver à la date fixée, mais… Eh bien, espérons que Marie sera la première de nombreuses vierges davidiennes devant le Voile sacré. Et puis… qui sait ?… »

Zacharie n’ajoute rien, mais il regarde Marie d’un air pensif. Il reprend :

« Je veillerai moi aussi sur elle. Je suis prêtre et j’ai mes entrées. J’en profiterai pour ce petit ange. Et Elisabeth viendra la voir souvent…

– Oh, certainement ! J’ai un grand besoin de Dieu et je viendrai le dire à cette enfant, afin qu’elle le dise à l’Eternel. »

8.4

Anne a repris courage. Pour la réconforter un peu plus, Elisabeth lui demande :

« N’est-ce pas ton voile d’épouse ? Ou bien as-tu filé du nouveau byssus ?

– C’est bien le même. Je le consacre au Seigneur avec elle. Je n’y vois plus guère… et puis nos ressources ont bien diminué à cause des taxes et à la suite de revers de fortune… Il m’était impossible de faire de grosses dépenses. J’ai seulement préparé un riche trousseau pour son séjour dans la Maison de Dieu et pour après… parce que je pense que ce n’est pas moi qui l’habillerai pour ses noces… et je veux que ce soit toujours la main de sa maman, même froide et inerte, qui la pare pour son mariage et lui file ses linges et ses vêtements d’épouse.

– Oh ! Pourquoi ces tristes pensées ?

– Je suis déjà âgée, ma cousine. Je ne l’avais jamais autant ressenti que maintenant, sous le poids de cette souffrance. J’ai donné les dernières forces de ma vie à cette fleur, pour la porter et la nourrir, et maintenant… et maintenant… la douleur de la perdre souffle sur ces dernières forces et les dissipe.

– Il ne faut pas dire cela, ne serait-ce que par égard pour Joachim.

– Tu as raison. Je tâcherai de vivre pour mon mari. »

Joachim, attentif aux paroles de Zacharie, a fait semblant de ne rien entendre, mais il a entendu, et il pousse un profond soupir, les yeux baignés de larmes.

« Nous voici entre la troisième et la sixième heure. Je crois le moment venu d’y aller » dit Zacharie.

Tous se lèvent pour remettre leur manteau et partir.

8.5

Mais, avant de sortir, Marie s’agenouille sur le seuil, bras ouverts. C’est un petit chérubin qui implore :

« Papa ! Maman ! Votre bénédiction ! »

Elle ne pleure pas, la courageuse petite. Mais ses lèvres tremblent et sa voix, brisée par un sanglot retenu, ressemble plus que jamais au gémissement tremblant de la tourterelle. Son petit visage est plus pâle et son regard révèle une anxiété résignée. C’est ce même regard que je verrai au Calvaire et au Sépulcre, en plus fort, jusqu’à devenir insoutenable, non sans en souffrir profondément.

Ses parents la bénissent et l’embrassent, une fois, deux fois, dix fois. Ils ne peuvent s’en rassasier… Elisabeth pleure en silence et Zacharie, bien qu’il ne veuille pas le montrer, est profondément ému.

Ils sortent, Marie entre son père et sa mère, comme auparavant, et Zacharie avec sa femme à l’avant. Les voici à l’intérieur des murs du Temple.

« Je vais chez le grand-prêtre. Vous, montez à la grande terrasse. »

Ils traversent trois cours et trois porches superposés. Les voici au pied d’un vaste cube de marbre couronné d’or. Chaque dôme, convexe comme une énorme moitié d’orange, luit au soleil de midi qui tombe à pic sur une grande cour entourant un édifice majestueux et envahit la vaste esplanade ainsi que le grand escalier qui mène au Temple. Seul le portique qui lui fait face, le long de la façade, est à l’ombre ; par contraste avec tant de lumière, la gigantesque porte de bronze et d’or paraît encore plus sombre et solennelle.

Marie semble encore plus comme neige sous ce grand soleil. Elle arrive au pied de l’escalier, entre son père et sa mère. Comme leur cœur à tous trois doit battre ! Elisabeth se tient à côté d’Anne, mais légèrement en retrait, d’un demi-pas.

8.6

Une sonnerie argentine de clochettes, et la porte tourne sur ses gonds. On dirait le timbre d’une cithare pendant que la porte pivote sur ses sphères de bronze. L’intérieur du Temple apparaît, avec ses lampes tout au fond. Un cortège s’avance vers la porte, venant de l’intérieur. C’est un cortège majestueux, accompagné en fanfare de trompettes d’argent, de nuages d’encens et de lumières.

Le voilà sur le seuil de la porte. Celui qui doit être le grand-prêtre se tient à l’avant. C’est un vieillard solennel, vêtu de lin très fin ; sur ce premier vêtement, il porte une tunique plus courte, elle aussi en lin, et sur cette dernière une espèce de chasuble, quelque chose d’intermédiaire entre la dalmatique et l’habit des diacres, multicolore : pourpre et or, violet et blanc y alternent et brillent au soleil comme des joyaux ; sur l’ensemble, deux vrais bijoux brillent plus vivement encore à la hauteur des épaules. Ce sont peut-être des boucles portant un chaton précieux. Sur la poitrine, une large plaque tout étincelante de pierres, soutenue par une chaîne en or. Des pendentifs et d’autres ornements brillent en bas de sa tunique courte, et de l’or luit sur son front au haut d’une coiffure qui me rappelle celle des prêtres orthodoxes, leur mitre étant bombée au lieu d’être pointue comme celle des catholiques.

Ce solennel personnage s’avance, seul, jusqu’au début de l’escalier, sous la lumière dorée du soleil qui le rend encore plus splendide. Les autres attendent, rangés en cercle en dehors de la porte, sous le portique ombragé. A gauche se tient un groupe de jeunes filles en vêtements blancs accompagnées de la prophétesse Anne et d’autres personnes âgées, certainement des maîtresses.

Le grand-prêtre regarde la petite fille et sourit. Elle doit lui paraître bien petite au pied de cet escalier digne d’un temple égyptien ! Il lève les bras vers le ciel, en prière. Tous baissent la tête, comme anéantis devant la majesté sacerdotale en communion avec l’éternelle Majesté.

Puis il fait signe à Marie. Celle-ci se sépare de son père et de sa mère et monte, comme fascinée. Elle sourit. Elle sourit à l’ombre du Temple, là où descend le Voile précieux… Elle arrive en haut des marches, aux pieds du grand-prêtre qui lui impose les mains. La victime est agréée. Quelle hostie plus pure le Temple avait-il jamais vue ?

Il se retourne alors et pose la main sur l’épaule de l’Agnelle immaculée comme pour la mener à l’autel, et la conduit vers la porte du Temple. Avant de la faire entrer, il l’interroge :

« Marie, fille de David, est-ce là ton vœu ? »

Un “ oui ” cristallin lui répond, et il s’écrie :

« Dans ce cas, entre. Marche en ma présence et sois parfaite. »

Marie entre alors, et l’ombre l’engloutit. Le groupe des vierges et des maîtresses, enfin celui des lévites, la dérobent toujours plus aux regards, la séparent… On ne la voit plus…

Avec un son harmonieux, la porte tourne sur ses gonds. Un entrebâillement toujours plus étroit permet d’apercevoir le cortège qui se dirige vers le Saint. Ce n’est maintenant plus qu’une fente, puis plus rien, la porte est close.

Au dernier accord des gonds sonores répond le sanglot des deux vieillards et un même cri :

« Marie ! Ma fille ! »

Puis deux gémissements qui s’entrecroisent : « Anne ! », « Joachim ! », pour conclure :

« Rendons gloire au Seigneur qui la reçoit dans sa maison et la conduit sur ses voies. »

Tout s’achève comme cela.

8.7

Jésus dit :

« Le grand-prêtre a dit : “ Marche en ma présence et sois parfaite. ” Il ignorait qu’il s’adressait à la Femme qui n’était inférieure qu’à Dieu seul en perfection. Mais il parlait au nom de Dieu, de sorte que son ordre était sacré. S’il est toujours sacré, il l’était tout particulièrement pour Marie, pleine de Sagesse.

Marie avait mérité que “ la Sagesse[2] la prévienne et se montre à elle par avance ”, car, “ dès le début de son existence, elle avait veillé à sa porte et, dans le désir de s’instruire, par amour, elle voulait être pure pour obtenir l’amour parfait et mériter d’avoir la Sagesse pour maîtresse. ”

Dans son humilité, elle ignorait qu’elle la possédait et que son union à la Sagesse ne faisait que continuer les divins battements de son cœur au paradis. Elle ne pouvait l’imaginer. Et quand dans le silence de son cœur Dieu lui tenait des propos sublimes, son humilité lui faisait croire qu’il s’agissait de pensées d’orgueil. Elle élevait alors son cœur innocent vers Dieu et le suppliait : “ Prends pitié de ta servante, Seigneur ! ”

Oui, vraiment : la vraie femme sage, la Vierge éternelle n’a eu qu’une seule et même pensée depuis le commencement de son existence : “ Tourner son cœur vers Dieu dès le matin de sa vie et veiller pour le Seigneur, en priant en présence du Très-Haut ”, en demandant pardon pour la faiblesse de son cœur, comme son humilité lui suggérait de le croire ; elle ne se doutait pas qu’elle anticipait les demandes de pardon pour les pécheurs qu’elle allait faire au pied de la croix en union avec son Fils mourant.

“ Plus tard[3], si telle est la volonté du Seigneur, elle sera remplie de l’esprit d’intelligence ” et comprendra alors sa sublime mission. Mais elle n’est pour l’instant qu’une petite fille qui, dans la paix sacrée du Temple, lie, “ relie ” toujours plus étroitement à Dieu ses conversations, ses affections, ses souvenirs.

Celui est destiné à tout le monde.

8.8

Mais pour toi, petite Maria, le Maître n’a-t-il rien de particulier à te dire ? “ Marche en ma présence, sois donc parfaite. ” Je modifie légèrement la phrase sacrée et je t’en fais un ordre : parfaite dans l’amour, parfaite dans la générosité, parfaite dans la souffrance.

Regarde une fois de plus ma Mère. Médite sur ce que beaucoup ignorent ou veulent ignorer, parce que la souffrance est une chose trop désagréable à leur palais et à leur esprit. La souf­france… Marie l’a connue dès les premiers instants de sa vie. Etre parfaite, comme elle l’était, c’était avoir une sensibilité parfaite. Il s’ensuit que le sacrifice devait lui être d’autant plus pénible, mais, pour cette raison même, plus méritoire. Qui possède la pureté possède l’amour, qui possède l’amour possède la sagesse, qui possède la sagesse possède la générosité et l’héroïsme, parce qu’il sait pour qui il se sacrifie.

Elève ton esprit, même si la croix te fait plier, te brise, te tue. Dieu est avec toi. »

8.1

Vejo Maria caminhar entre o pai e a mãe, pelas ruas de Jerusalém.

Os passantes detêm-se para olhar a formosa menina, toda vestida de um branco neve, coberta com um véu muito leve que, por seus desenhos de ramos e de flores, mais escuros por entre os pontos mais claros do fundo, parece-me ser o mesmo que Ana usou no dia de sua Purificação. Com esta diferença: enquanto para Ana ele chegava só até a cintura, para a pequenina Maria desce quase até o chão, e a envolve em uma nuvem tênue e clara de uma extraordinária beleza.

O loiro dos cabelos soltos sobre os ombros, ou melhor, sobre a graciosa nuca, transparece aqui e ali, nos pontos em que o véu não é adamascado, apresentando à vista apenas o fundo, que é quase diáfano. O véu está preso sobre a fronte por meio de uma fita de um azul muito claro sobre a qual, certamente por obra da mamãe, estão bordadas, a fio de prata, pequenos lírios.

O vestido de Maria, como eu disse, é alvíssimo, desce até o chão, e os pezinhos mal se mostram, quando ela anda, com suas sandalinhas brancas. Suas mãozinhas lembram duas pétalas de magnólia, saindo das mangas largas. Fora o círculo azul formado pela fita, não se vê nenhuma outra cor. Tudo é branco. Maria parece vestida de neve.

Joaquim e Ana estão vestidos, ele com a mesma roupa da Purificação e Ana ao invés, com um vestido de cor violeta muito escuro. Até o manto, que lhe cobre a cabeça, é de um violeta escuro. Ela o traz caído totalmente sobre os olhos, dois pobres olhos de mãe, vermelhos de tanto chorar, que não queriam ser vistos assim, por isso choram sob a proteção do manto. Essa proteção serve por causa dos transeuntes e também por Joaquim que, embora tenha sempre olhos serenos, hoje eles estão avermelhados e opacos de lágrimas. Ele caminha, muito encurvado, debaixo do seu véu colocado como um turbante, com as beiras laterais descendo ao longo do rosto.

Joaquim agora está, realmente, envelhecido. Quem o vê deve pensar que ele seja o avô, talvez até bisavô daquela pequenina que leva pela mão. O sofrimento por ter que separar-se dela faz que o pai ande como que arrastando os pés, desanimado em todos os seus movimentos e modos, o que o faz ficar vinte anos mais velho. Seu rosto parece o de uma pessoa doente, além de envelhecida, tão grande é o grau do seu cansaço e de sua tristeza, e sua boca está com um leve tremor, por entre duas rugas ao lado do nariz, mais acentuadas hoje.

Os dois estão procurando esconder o pranto. Mas, se o podem esconder para muitos, não o escondem de Maria que, pelo seu pequeno tamanho, pode ver, olhando de baixo para cima e, levantando a cabecinha, olha uma vez o pai, outra vez, a mãe. Eles se esforçam para sorrir a ela, com um tremor na boca, aumentando o aperto de suas mãos sobre a pequenina mão, cada vez que sua filhinha olha para eles sorrindo. Eles devem ficar pensando: “Aí está. É esta uma vez a menos que vemos este sorriso”.

8.2

Vão andando bem devagar. Parecem querer que aquela sua viagem dure o mais possível. Tudo serve de motivo para mais uma parada… Mas, afinal, uma estrada uma hora tem que acabar. E esta já está no fim. No alto deste último trecho da estrada, que vai subindo, estão os muros que rodeiam o Templo. Ana solta um gemido e aperta com mais força a mãozinha de Maria.

– Ana querida, eu estou contigo!

Assim diz uma voz, que vem da sombra de um arco baixo, que se projeta sobre um cruzamento.

Isabel, que, com certeza, a estava esperando, se aproxima dela e a aperta ao coração. Vendo que Ana está chorando, lhe diz:

– Vem, entra um pouco nesta casa amiga. Depois, iremos juntos. Zacarias também está aqui.

Entram todos em uma morada baixa e escura, na qual se vê o clarão de um grande fogo. A dona da casa deve ser amiga de Isabel, mas para Ana é estranha, e então se retira dali delicadamente, deixando os recém-chegados mais a vontade.

– Não pense que eu esteja arrependida, ou esteja dando o meu tesouro de má vontade ao Senhor –explica-lhe Ana, entre lágrimas–, mas o coração… oh! como o meu coração está doendo, o meu velho coração, que vai voltar para aquela solidão dos que não têm filhos!… Se pudesses sentir o que estou sentindo…

– Eu compreendo, minha querida Ana… Mas, tu és boa, Deus te confortará em tua solidão. Maria rezará pela paz de sua mamãe. Não é mesmo?

Maria acaricia as mãos maternas e as beija, e as passa em seu rosto para ser acariciada, enquanto Ana aperta entre as suas aquele rostinho, e o beija, repetidamente. E não se sacia de beijá-lo.

Entra Zacarias, e saúda:

– Aos justos, a paz do Senhor!

– Sim –diz Joaquim– suplica para nós a paz, pois as nossas entranhas estão trêmulas, ao fazermos nossa oferta, como deviam estar as entranhas de nosso Pai Abraão[1], quando subia o monte, só que nós não encontraremos outra oferta para darmos no lugar desta. Também não quereríamos fazer isso, pois somos fiéis a Deus. Mas estamos sofrendo, Zacarias. Sacerdote de Deus, procura compreender-nos e não fiques escandalizado conosco.

– Nunca. Pelo contrário, a vossa dor, que sabe não passar além do permitido e levar-vos à infidelidade, serve para mim até como um exemplo de amor ao Altíssimo. Mas, tende coragem!

8.3

Ana, a profetisa, tomará muito cuidado desta flor de Davi e de Arão. Neste momento ela é o único lírio de sua estirpe santa, que Davi ainda tem no Templo, e cuidaremos dela como de uma pérola real. Visto que os tempos vão chegando ao fim, as mães da estirpe deveriam consagrar suas filhas ao Templo, dado que há de ser de uma virgem, da estirpe de Davi, que nascerá o Messias. No entanto, por um relaxamento na fé, os lugares das virgens estão vazios. São muito poucas no Templo, e nenhuma da estirpe real, depois que Sara, a esposa de Eliseu, saiu para se casar, há três anos. É verdade que ainda faltam seis lustros para o fim, mas… ainda bem! Esperemos que Maria seja a primeira de muitas outras virgens da estirpe de Davi diante do Sagrado Véu. E depois… quem sabe…

Zacarias não diz mais nada, mas, pensativo olha para Maria. Depois, retoma o assunto:

– Eu mesmo velarei por ela. Sou sacerdote, e lá dentro tenho as minhas funções. E, no desempenho delas cuidarei deste anjo. Isabel também virá muitas vezes se encontrar com ela…

– Oh! Decerto! Eu tenho tanta necessidade de Deus, e virei dizer isso a esta menina, para que ela o transmita ao Eterno.

8.4

Ana se sente reanimada. Isabel, para aliviá-la ainda mais, lhe pergunta:

– Esse não é o teu véu de esposa? Ou será que o fiaste de um novo linho?

– É aquele mesmo. Eu o consagro com ela ao Senhor. Já não tenho mais aquela vista boa… Depois, as riquezas estão muito diminuídas pelos impostos e pelas desventuras… Nem eu podia estar fazendo pesadas despesas. Tomei as providências necessárias só para um bom enxoval durante o tempo que vai passar na Casa de Deus, e para depois… pois penso que não serei eu quem a vai vestir para as núpcias… Mas quero que tenha sido a mão de sua mamãe, ainda que fria e imóvel, a preparar-lhe para as núpcias, fiando os linhos e as vestes de esposa.

– Oh! Por que ficar pensando estas coisas?!

– Eu estou velha, prima. Nunca me senti assim, como agora que estou passando por esta dor. As últimas forças de minha vida foram dadas a esta flor, quando a trouxe comigo, quando a alimentei, e agora… agora que estou nas últimas, estou sentindo a dor de perdê-la, o que vai acabar com minhas forças.

– Não digas uma coisa dessas. Pensa no Joaquim.

– Tens razão. Procurarei viver para o meu homem.

Joaquim fez como se não tivesse ouvido, atento como estava em ouvir Zacarias; mas bem que ele ouviu, e dá um forte suspiro, com os olhos marejados de lágrimas.

– Estamos entre a terça e a sexta horas. Acho que seria bom irmos andando –diz Zacarias.

Levantam-se todos para colocarem-se os mantos e partirem.

8.5

Mas antes de saírem, Maria se ajoelha sobre a soleira, de braços abertos. É um pequeno querubim, que implora:

– Pai! Mãe! Dai-me a vossa bênção!

A pequenina é forte, não chora. Mas seus labiozinhos tremem, e a voz, entrecortada por um interno soluço, tem, mais do que nunca, o som do gemido trêmulo da rolinha. Seu rostinho está mais pálido, e seus olhos têm aquele olhar cheio de uma resignada angústia que parece sempre mais forte até provocar-nos um profundo sofrimento. Este olhar só o verei de novo no Calvário e junto ao Sepulcro.

Seus pais a abençoam e beijam. Uma, duas, dez vezes. Não sabem saciar-se… Isabel chora silenciosamente, e Zacarias, por mais que não queira demonstrá-lo está comovido.

Saem. Maria entre o pai e a mãe, como antes. Na frente, vão Zacarias e a mulher.

Ei-los dentro dos muros do Templo.

– Vou ao Sumo Sacerdote. Vós subi até o grande terraço.

Atravessam três pátios e três átrios sobrepostos. Chegam aos pés do grande cubo de mármore coroado de ouro. Cada cúpula, convexa como uma enorme laranja, está brilhando agora ao sol, cujos raios incidem perpendicularmente sobre o vasto pátio que circunda a majestosa construção, ocupando toda a ampla esplanada, abrangendo a escadaria que conduz ao Templo. Só o pórtico, que fica à frente da escadaria, está na sombra, tornando a alta porta feita de bronze e ouro ainda mais escura e majestosa, rodeada de muita luz.

Maria parece ainda mais ser feita de neve, quando anda ao sol. Agora ela está aos pés da escadaria. Entre o pai e a mãe. Como devem estar batendo os corações dos três! Isabel está ao lado de Ana, mas a um meio passo atrás.

8.6

Um toque de trombetas de prata, e a porta, girando sobre as dobradiças, parece produzir um som de cítara, ao correr sobre as esferas de bronze. Pode-se ver agora o interior, com suas lâmpadas lá no fundo, e um cortejo que vem saindo do interior. É um cortejo pomposo, com o soar das trombetas de prata, nuvens de incenso e muitas luzes.

Ei-lo que chega à soleira da porta. O Sumo Sacerdote parece vir à frente. É um ancião cheio de majestade, vestido de linho finíssimo, tendo sobre o linho uma túnica mais curta, também de linh­o, sobre a qual traz uma espécie de casula, um paramento multicolor, parecido com a planeta e a veste dos diáconos. Nas suas vestes, as cores púrpura e ouro, roxo e branco se alternam, e brilham como pedras preciosas ao sol; duas gemas verdadeiras brilham ainda mais vivamente sobre os ombros. Também parecem ser duas fivelas em seus engastes preciosos. Sobre o peito uma larga placa reluzente com pedras preciosas presas por uma corrente de ouro. Há ainda pingentes e ornamentos vários, que reluzem na barra da túnica curta, enquanto o ouro lhe resplende sobre a fronte por cima da cobertura da cabeça, fazendo lembrar os padres ortodoxos, na mitra que eles usam em forma de cúpula, diferente da católica, que tem uma ponta.

O solene personagem avança sozinho, até o começo da escadaria, exposto ao brilho do sol, que o torna ainda mais esplêndido. Os outros, numa fila em semicírculo, o esperam do lado de fora da porta, à sombra do pórtico. A esquerda, há um grupo de meninas vestidas de branco, em companhia de Ana, a profetisa, e outras anciãs, que certamente são mestras.

O Sumo Sacerdote olha para a pequena e sorri. Ela deve estar-lhe parecendo muito pequena, ainda mais, aos pés daquela escadaria que parece digna de um templo egípcio! Ele eleva os braços em oração. Todos abaixam a cabeça, como que aniquilados, diante da majestade sacerdotal que está em comunhão com a Majestade eterna.

Depois, chegou a hora! Ele faz um sinal a Maria. E ela se separa da mãe e do pai e sobe, vai subindo, como se estivesse fascinada. Ela sorri. Está sorrindo, agora já à sombra do Templo, onde desce o Véu precioso… Já está no alto da escadaria, aos pés do Sumo Sacerdote, que lhe impõe as mãos sobre a cabeça, a vítima é aceita. Que hóstia mais pura terá tido algum dia o Templo?

Depois o Sumo Sacerdote se volta até a porta do Templo, conservando a mão sobre o ombro dela, como para conduzir a cordeirinha sem mácula ao altar. Antes de fazê-la entrar, lhe pergunta:

– Maria de Davi, sabes qual é o teu voto?

Ao “sim” alto e claro, com que ela lhe responde, ele exclama:

– Entra, então. Caminha em minha presença. E sê perfeita.

Maria entra, pois, e a sombra a faz desaparecer, enquanto o grupo das virgens e das mestras, e depois o dos levitas, a escondem cada vez mais, até separá-la. Acabou-se…

Agora a porta também gira sobre suas dobradiças harmoniosas… Uma pequena fresta, permite ainda que se veja o cortejo, que se vai encaminhando para o Santo. A fresta torna-se apenas um fio. Já não se vê mais nada. A porta é então fechada.

Ao último acorde das dobradiças sonoras, responde o soluço de dois velhinhos e um único grito:

– Maria! Minha filha!

Depois, dois gemidos, um que chama o outro:

– Ana!

– Joaquim!

E terminam, dizendo:

– Demos glória ao Senhor, que a recebe em sua Casa, e a conduz pelo seu caminho.

E tudo termina assim.

8.7

Jesus diz:

– O Sumo Sacerdote havia dito: “Caminha em minha presença, e sê perfeita.” Ele não sabia que estava falando à mulhe­r que era inferior em perfeição só a Deus. Mas ele falava em nome de Deus e, por isso, sua ordem era sagrada. Sempre sagrada, especialmente quando dada àquela que é cheia de sabedoria.

Maria havia merecido que a “Sabedoria fosse ao seu encontro mostrando-se primeiro a ela”, porque, “desde o começo de sua vida, tinha ficado vigiando à sua porta, desejando instruir-se por amor, quis ser pura para conseguir o perfeito amor e merecer ter a sabedoria por mestra”.

Em sua humildade, não sabia que a possuía desde antes de nascer, e que sua união com a Sabedoria não era outra coisa, senão a continuação das divinas palpitações do Paraíso. Ela nem podia imaginar isso. E, quando, no silêncio do coração, Deus lhe dizia palavras sublimes, Ela humildemente pensava que fossem pensamentos de orgulho, e, elevando a Deus seu coração inocente, suplicava: “Tem piedade de tua serva, Senhor!”

Oh! É bem verdade que a verdadeira sábia, a virgem eterna, teve um só pensamento, desde a aurora do seu dia: “Dirigir a Deus o seu coração, desde a manhã de sua vida, estando atenta à vontade do Senho­r, orando diante do Altíssimo”, pedindo perdão pela fraqueza do seu coração, como sua humildade lhe sugeria, sem saber que estava antecipando os apelos de perdão que haveria de fazer pelos pecadores, aos pés da Cruz, em companhia de seu Filho, quase morto.

“Quando[2], pois, o Senhor o quiser, ela ficará cheia do Espírito de inteligência”, compreendendo, então, sua sublime missão. Por enquanto, não é senão uma pequenina que, na sagrada paz do Templo, abraça, tornando mais estreitos com Deus, os laços de seus colóquios, de seus afetos e de suas recordações.

Isto é para todos.

8.8

Mas para ti, pequena Maria, não terá nada em particular para dizer-te o teu Mestre? “Caminha na minha presença: e portanto sê perfeita.” Modifico ligeiramente a frase sagrada fazendo dela uma ordem para ti: sê perfeita no amor, na generosidade, no sofrer.

Olha uma vez mais para minha mãe. E medita sobre aquilo que tantos ignoram ou querem ignorar, porque a dor é uma matéria por demais dura para o seu paladar e o seu espírito. A dor. Maria teve-a desde as primeiras horas da vida. Ser perfeita assim era possuir uma sensibilidade também perfeita. Portanto mais agudo ainda devia ser o seu sacrifício, sendo, então, mais meritório também. Quem possui pureza, possui amor, quem possui amor possui sabedoria, quem possui sabedoria, possui generosidade e heroísmo, porque sabe o motivo pelo qual se sacrifica.

Eleva para o alto o teu espírito, mesmo quando a cruz te perturba, te estraçalha, te mata. Deus está contigo.


Notes

  1. Abraham : Dans l’épisode du sacrifice de son fils Isaac relaté en Gn 22, 1-18. Il comprend la promesse de Dieu, qui sera rappelée en 24.2
  2. la Sagesse en : Sg 6, 13.
  3. Plus tard… est tiré de : Si 39, 6. Les citations qui précèdent sont tirées de : Pr 8.

Notas

  1. Pai Abraão no sacrifício do filho Isaac, narrado em: Génesis 22,1-18, inclui também a promessa de Deus que será recordada em 24.2.
  2. Quando… é citação de: Eclesiástico 39,6; as que precedem são ainda citações de: Provérbios 8.