Os Escritos de Maria Valtorta

7. La petite Marie avec Anne et Joachim.

7. A pequena Maria com Ana e Joaquim.

7.1

Je vois encore Anne. Depuis hier soir, je la vois ainsi : assise à l’entrée d’une tonnelle ombragée, occupée à un travail de couture. Elle est entièrement vêtue de gris sable. C’est un vêtement très simple et dénoué, peut-être parce qu’il fait très chaud.

Au bout de la tonnelle, on voit des faucheurs couper le foin. Il semble toutefois qu’il s’agit du regain car le raisin est déjà en train de prendre une couleur dorée, et un gros pommier laisse voir, à travers un feuillage sombre, ses fruits qui mûrissent en jaune et rouge clair ; d’ailleurs, le champ de blé n’est plus que du chaume où ondulent gracieusement les flammes des coquelicots et où se dressent des bleuets, droits et sereins, rayés comme une étoile et azurés comme un ciel d’orient.

Marie, toute petite mais déjà vive et indépendante, arrive de la tonnelle. Ses petits pas sont assurés et ses sandalettes blanches ne trébuchent pas dans les cailloux. Elle laisse déjà deviner sa douce démarche légèrement ondulante de colombe. Elle est toute blanche, comme une petite colombe, dans un vêtement de lin qui lui descend jusqu’aux chevilles, ample et froncé au cou par un cordonnet bleu clair ; des manches courtes laissent voir des avant-bras roses et potelés. Avec ses cheveux soyeux et blonds comme le miel, pas très frisés mais légèrement ondulants, qui se ter­minent en boucles, ses yeux couleur de ciel, son joli minois légèrement rosé et tout sourire, on dirait un petit ange. Même la brise qui entre dans ses manches amples et gonfle aux épaules sa petite robe de lin, contribue à la faire ressembler à un angelot aux ailes déjà à demi-ouvertes pour l’envol.

Elle tient des coquelicots, des bleuets et d’autres fleurs des champs qui poussent au milieu des blés, mais dont j’ignore le nom. Elle marche et, quand elle est tout près de sa mère, elle pique une brève course en poussant un cri joyeux ; comme une petite tourterelle, elle arrête son vol contre les genoux de sa mère, qui s’écartent un peu pour l’accueillir, pendant qu’Anne, mettant son travail de côté pour éviter qu’elle ne se pique, lui tend les bras pour l’embrasser.

La vision reprend ce matin à l’endroit où elle s’est arrêtée hier soir.

« Maman, Maman ! »

La tourterelle blanche est blottie dans le nid des genoux maternels, les pieds sur l’herbe rase et le visage sur le sein de sa mère, si bien qu’on ne voit plus que l’or pâle de ses cheveux sur la petite nuque ; Anne s’incline pour l’embrasser avec amour.

7.2

Puis la tourterelle relève la tête et offre toutes ses fleurs à sa mère, et pour chacune elle raconte une histoire qu’elle invente.

Celle-ci, si bleue et si grande, est une étoile tombée du ciel pour apporter un baiser du Seigneur à sa maman. Qu’elle l’embrasse là, cette petite fleur céleste, sur son cœur, bien sur son cœur, et elle lui trouvera le goût de Dieu.

Cette autre, en revanche, d’un bleu plus pâle, comme les yeux de son père, porte inscrit sur ses feuilles que le Seigneur aime beaucoup son papa parce qu’il est bon.

Et celle-ci, la toute petite, la seule qu’elle ait trouvée – c’est un myosotis –, est celle que le Seigneur a créée pour dire à Marie qu’il l’aime beaucoup.

Quant à ces rouges-ci, sa mère sait-elle ce qu’elles sont ? Ce sont des morceaux du vêtement du roi David, trempés dans le sang des ennemis d’Israël et semés sur les champs de bataille et de victoire. Elles sont nées de ces pans de vêtement royal déchirés dans le combat héroïque pour le Seigneur.

Mais cette blanche-là, si gracieuse, paraît composée de sept coupes soyeuses qui regardent vers le ciel et embaument ; elle est née là, à côté de la source, et c’est son père qui l’a cueillie pour elle au milieu des épines. On la croirait faite avec le vêtement que le roi Salomon portait lorsque, le mois même où sa petite-fille était née, bien des années auparavant – ah, combien d’années avant ! –, il marcha[1], revêtu de splendides atours blancs, au milieu de la foule d’Israël, devant l’Arche et la Tente ; jubilant à la vue de la nuée revenue entourer sa gloire, il chanta le cantique et la prière de sa joie.

« Je veux être toujours comme cette fleur et, comme ce roi sage, je veux chanter toute ma vie des cantiques et des prières devant la Tente, achève Marie de sa petite bouche.

– Ma joie ! Comment connais-tu ces choses saintes ? Qui te les a apprises ? Ton père ?

– Non. Je ne sais pas qui c’est. J’ai l’impression de les avoir toujours sues. Mais c’est peut-être quelqu’un qui me les dit mais que je ne vois pas. Peut-être l’un des anges que Dieu envoie parler aux hommes bons.

7.3

Maman, tu m’en racontes encore une ?…

– Oh, ma fille ! Quelle histoire veux-tu encore connaître ? »

Marie réfléchit, sérieuse et recueillie. Il faudrait la peindre pour immortaliser son expression. L’ombre de ses pensées se reflète sur son visage d’enfant. Comme elle pense à l’histoire d’Israël, ce sont autant de sourires et de soupirs, de rayons de soleil et d’ombres de nuages. Puis elle choisit :

« Encore la parole[2] de Gabriel à Daniel, celle où le Christ nous est promis. »

Elle écoute les yeux fermés et répète lentement les paroles de sa mère, comme pour mieux s’en souvenir. Quand Anne termine, elle demande :

« Combien de temps faut-il encore pour que l’Emmanuel vienne ?

– Environ trente ans, ma chérie.

– Encore tout ce temps ! Et moi, je serai au Temple… Dis-moi : si je priais beaucoup, beaucoup, beaucoup, jour et nuit, nuit et jour, et si dans ce but je voulais appartenir à Dieu seul pendant toute ma vie, l’Eternel me ferait-il la grâce de donner le Messie à son peuple plus tôt ?

– Je ne sais pas, ma chérie. Le prophète dit : “ Soixante-dix semaines. ” Je pense que la prophétie ne ment pas. Mais le Seigneur est si bon, se hâte d’ajouter Anne en voyant perler une larme sur le cil d’or de sa fille, que je crois que si tu pries beaucoup, beaucoup, beaucoup, il t’exaucera. »

Le sourire revient sur le petit visage légèrement levé vers sa mère, et un éclair de soleil qui passe entre deux pampres fait briller des larmes déjà arrêtées, comme s’il s’agissait de gouttelettes de rosée suspendues aux fines tiges de mousse alpine.

7.4

« Alors je vais prier et je resterai vierge pour cela.

– Sais-tu seulement ce que cela signifie ?

– ça veut dire ne pas connaître l’amour d’un homme, mais seulement celui de Dieu. Ça veut dire n’avoir de pensée pour personne d’autre que pour le Seigneur. Ça veut dire garder la chair d’un enfant et avoir le cœur d’un ange. Ça veut dire uti­liser ses yeux uniquement pour regarder Dieu, ses oreilles uniquement pour l’écouter, sa bouche uniquement pour le louer, ses mains uniquement pour s’offrir en hostie, ses pieds uniquement pour se dépêcher de le suivre, son cœur et sa vie pour les lui donner.

– Bénie es-tu ! Mais dans ce cas tu n’auras jamais d’enfant, toi qui aimes tant les enfants, les petits agneaux et les tourte­relles… Tu sais ? Pour une femme, un enfant est comme un agneau blanc et frisé, ou comme une petite colombe au plumage soyeux et au bec de corail qu’on peut aimer, embrasser et qu’on entend vous dire : “ Maman. ”

– Peu importe. J’appartiendrai à Dieu. Je prierai au Temple. Un jour, peut-être, je verrai l’Emmanuel. La vierge qui doit être sa mère, aux dires du grand prophète, doit être déjà née et elle est au Temple… Je lui servirai de compagne… de servante… Oh oui ! Si je pouvais la reconnaître, grâce à une lumière de Dieu, je voudrais la servir, cette mère bienheureuse ! Après, elle me porterait son fils, elle m’emmènerait vers son fils, et je le servirais lui aussi. Pense donc, maman ! Servir le Messie… »

Marie est tout excitée à cette idée, qui l’enthousiasme et l’anéantit à la fois. Les mains croisées sur la poitrine et la tête légèrement penchée en avant, emportée par l’émotion, on dirait une reproduction enfantine de la Vierge de l’Annonciation[3] que j’ai vue. Elle reprend :

« Mais est-ce que le Roi d’Israël, l’Oint de Dieu, me permettra de le servir ?

– N’en doute pas. Le roi Salomon ne dit-il[4] pas : “ Il y a soi­xante reines et quatre-vingts concubines ! Et des jeunes filles sans nombre ” ? Tu vois que les jeunes vierges qui serviront leur Seigneur au palais du Roi seront innombrables.

– Ah, tu vois donc bien que je dois être vierge ? Je le dois. S’il veut une vierge pour mère, c’est le signe qu’il aime la virginité plus que tout. Je veux qu’il m’aime, moi sa servante, pour la virginité qui me rendra un peu semblable à sa mère bien-aimée…

Oui, c’est ce que je veux…

7.5

Je voudrais même pécher, pécher beaucoup, si je n’avais pas peur d’offenser le Seigneur… Dis-moi, maman : peut-on être pécheur par amour pour Dieu ?

– Mais que dis-tu là, mon trésor ? Je ne te comprends pas.

– Voici ce que je pense : pécher pour pouvoir être aimée de Dieu qui devient Sauveur. On sauve ce qui est perdu, n’est-ce pas ? Je voudrais être sauvée par le Sauveur pour qu’il me regarde avec amour. C’est pour ça que je voudrais pécher, mais sans faire de péché qui le dégoûte. Comment peut-il me sauver si je ne me perds pas ? »

Anne est abasourdie. Elle ne sait plus quoi dire.

Mais Joachim vient à son secours. Comme il marchait sur l’herbe, il s’est approché sans faire de bruit derrière la haie de ceps bas.

« Il t’a sauvée d’avance, parce qu’il sait que tu l’aimes et que tu ne veux aimer que lui. C’est pourquoi tu es déjà rachetée, et tu peux rester vierge comme tu le désires, déclare-t-il.

– Vraiment, papa ? »

Marie se serre contre ses genoux et le regarde avec des yeux semblables à de claires étoiles qui ressemblent tellement à ceux de son père et expriment un tel bonheur devant l’espoir qu’il lui donne.

« C’est vrai, mon petit amour. Regarde : je t’apportais ce petit passereau qui a fait son premier vol près de la fontaine. J’aurais pu le laisser partir, mais ses faibles ailes et ses pattes trop grêles n’avaient pas assez de force pour le soulever à nouveau et le retenir sur les pierres glissantes et pleines de mousse. Il serait tombé dans l’eau. Je n’ai pas attendu que cela arrive. Je l’ai pris et je te le donne. Tu en feras ce que tu voudras. Le fait est qu’il a été sauvé avant d’encourir le danger. C’est aussi ce que Dieu a fait avec toi. Maintenant, dis-moi, Marie, ai-je aimé davantage le passereau en le sauvant d’avance, ou l’aurais-je plus aimé en le sauvant après la chute ?

– C’est maintenant que tu l’as le plus aimé, puisque tu n’as pas permis qu’il se fasse mal dans l’eau glacée.

– Eh bien ! Dieu t’a aimée davantage, puisqu’il t’a sauvée avant que tu ne pèches.

– Dans ce cas, je l’aimerai de toutes mes forces. De toutes mes forces. Joli petit oiseau, je suis comme toi. Le Seigneur nous a aimés pareillement, en nous accordant le salut… Je vais te soigner, puis je te laisserai partir. Tu chanteras les louanges de Dieu dans les bois et moi au Temple. Nous dirons : “ Envoie, envoie celui que tu as promis à ceux qui l’attendent. ”

7.6

Oh, papa ! Quand vas-tu donc me conduire au Temple ?

– Bientôt, ma perle. Mais cela ne te fait rien de quitter ton père ?

– Oh si, beaucoup ! Mais tu viendras… et puis, si ça ne faisait pas mal, où serait le sacrifice ?

– Tu te souviendras de nous ?

– Toujours. Après la prière pour l’Emmanuel, je prierai pour vous. Que Dieu vous donne joie et longue vie… jusqu’au jour où il sera le Sauveur. Ensuite, je lui dirai de vous prendre pour vous emmener à la Jérusalem des cieux. »

La vision s’arrête sur l’image de Marie blottie dans les bras de son père…

7.7

Jésus dit :

« J’entends déjà les commentaires des docteurs en ergoterie : “ Comment une enfant de moins de trois ans peut-elle parler ainsi ? C’est exagéré ! ” Ils ne réfléchissent qu’ils font de moi un phénomène en faisant passer mon enfance pour une conduite d’adulte.

L’intelligence ne vient pas à tous de la même façon et au même âge. L’Eglise a fixé à six ans l’âge auquel on est responsable de ses actes, parce que c’est l’âge auquel tout enfant, même retardé, peut distinguer le bien du mal, ne serait-ce que de façon rudimentaire. Mais il y a des enfants qui peuvent bien plus tôt discerner, comprendre et vouloir avec une raison déjà suffisamment développée. La petite Imelde Lambertini, Rose de Viterbe, Nellie Organ, Nennolina vous donnent un exemple probant qui vous permet de croire, ô docteurs exigeants, que ma Mère a pu penser et parler ainsi. Encore n’ai-je pris que quatre noms au hasard parmi les milliers d’enfants saints qui peuplent mon Paradis après avoir raisonné en adultes sur la terre pendant plus ou moins d’années.

7.8

Qu’est-ce que la raison ? Un don de Dieu. Dieu peut donc l’accorder dans la mesure qu’il veut, à qui il veut et au moment où il le veut. Mieux, la raison est l’un des éléments qui vous font ressembler à Dieu, qui est Esprit intelligent et doué de raison. La raison et l’intelligence furent des dons gratuits accordés par Dieu à l’homme au paradis terrestre. Et comme elles étaient vives quand la grâce était vive, encore intacte et à l’œuvre dans l’âme des deux premiers parents !

Il est dit[5], dans le livre de Jésus ben Sirach : “ Toute sagesse vient du Seigneur, elle est près de lui à jamais. ” Quelle sagesse les hommes auraient-ils donc possédée s’ils étaient restés enfants de Dieu !

Les lacunes de votre intelligence sont le résultat naturel de votre déchéance dans la grâce et l’honnêteté. Par la perte de la grâce, vous avez éloigné de vous la Sagesse, et cela pour des siècles. Comme un météore qui se dissimule derrière des kilomètres de nébuleuses, la Sagesse ne vous est plus parvenue avec netteté, mais au travers de brumes que votre corruption ne cesse d’épaissir.

Puis le Christ est venu, et il vous a rendu la grâce, ce don suprême de l’amour de Dieu. Mais savez-vous garder ce joyau net et pur ? Non. Quand vous ne la brisez pas par la volonté individuelle de pécher, vous la souillez par vos continuelles fautes de moindre importance, par vos faiblesses, votre sympathie pour le vice et même par les sympathies qui, sans être de véritables alliances avec le vice septiforme, n’en affaiblissent pas moins la lumière de la grâce et de son action. Vous avez ensuite, pour assombrir la magnifique lumière de l’intelligence que Dieu avait donnée à vos premiers parents, des siècles de corruption qui ont répercuté leur action néfaste sur vos forces physiques et vos facultés intellectuelles.

7.9

Or Marie n’était pas seulement la femme pure, la nouvelle Eve recréée pour faire la joie de Dieu : elle était plus qu’Eve, elle était le chef-d’œuvre du Très-Haut, elle était la Pleine de grâce, elle était la Mère du Verbe dans l’esprit de Dieu.

“ Le Verbe est la source de la Sagesse ”, dit Jésus ben Sirach. Le Fils n’aurait-il donc pas mis sa propre sagesse sur les lèvres de sa Mère ?

Un prophète[6] chargé de dire les paroles que le Verbe – la Sagesse – lui inspirait de transmettre aux hommes eut les lèvres purifiées par un chardon ardent : et l’Amour n’aurait pas donné netteté et élévation de langage à son Epouse encore enfant qui devait porter la Parole en son sein ? Elle ne devait plus parler d’abord en enfant puis en femme, mais uniquement et toujours en créature céleste en qui la grande lumière et la sagesse de Dieu étaient infuses.

Le miracle ne réside pas dans l’intelligence supérieure manifestée dès l’enfance par Marie, puis par moi. Le miracle, c’est de pouvoir contenir l’Intelligence infinie qui habitait en nous, dans des limites qui permettent de ne pas frapper d’émerveillement les foules et de ne pas éveiller l’attention de Satan.

Je reviendrai sur ce thème, qui entre dans la catégorie des “ souvenirs ” que les saints ont de Dieu. »

7.1

Ainda vejo Ana. Desde ontem à tarde, que a estou vendo assim: ela está sentada no começo da sombra da parreira, atenta a um trabalho de costura. Está toda vestida de uma cor cinzento-areia, com um vestido muito simples e solto, talvez por causa do grande calor que deve estar fazendo.

No fim da parreira, podem ver-se os ceifadores, que estão cortando o feno. Mas ainda não deve ser o feno de maio, porque a uva já está para colorir-se de ouro e uma macieira grande já vem mostrando os seus frutos, entre as folhas escuras, que vão se tornando da cor de uma cera lustrosa, amarela e vermelha. Além disso, o campo de cereais é agora um restolho sobre o qual, ondulam leves as chamazinhas das papoulas e se levantam, rígidas e serenas, as flores-de-lis, raiadas como uma estrela, e azuis como o céu do Oriente.

Da parreira sombria vem vindo, à frente, uma Maria pequenina, mas já andando ligeira e independente. Seu passo é curto, mas seguro, e suas sandalinhas já não tropeçam nas pequenas pedras. Tem já um esboço do seu doce passo, levemente ondulante, de pomba, e ela está parecendo mesmo uma pombinha em seu vestidinho de linho, que desce até os tornozelos, um vestidinho bem cômodo, franzido no pescoço por um cordãozinho azul celeste, e com manguinhas curtas, que deixam ver os antebraços rosados e gorduchos. Com os seus cabelinhos, que parecem de seda e de um loiro-mel, não muito encaracolados, mas formando ondas suaves, que terminam em um gracioso cacho; com seus olhinhos cor do céu, e o doce rostinho levemente rosado e sorridente, ela parece um pequeno anjo. Até o ventinh­o leve que lhe vai entrando pelas mangas largas, e enchendo seu vestido de linho e fazendo-o ficar mais saliente nas costas, tudo contribui para dar à menina o aspecto de um pequeno anjo, com as asas já entreabertas, e prontas para voar.

Nas mãozinhas ela leva papoulas, flores-de-lis e outras florzinhas, que crescem por entre os cereais, mas das quais eu não sei o nome. Ela vai indo e, ao chegar perto da mãe, dá uma corridinha, solta uma vozinha festiva, e como uma pequena rolinha, pára o seu vôo contra os joelhos da mãe, que se abrem um pouco para recebê-la, enquanto que o trabalho, que estava sendo feito, é posto de lado, para acolhê-la sem que ela se machuque, e os braços estão estendidos para abraçá-la.

Até aqui ontem à tarde, e hoje de manhã reapresenta-se e continua assim.

– Mamãe! Mamãe!

A pequena rolinha branca está agora no ninh­o dos joelhos maternos, com seus pezinhos sobre a erva curta, o rostinho curvado sobre o colo materno, e não se vê nada mais, além do ouro pálido dos cabelinhos sobre a nuca delicada, que Ana se curva para beijar com amor.

7.2

Depois a pequena rola levanta a cabeça, e oferece as suas florzi­nhas. Todas são entregues à mamãe e, para a oferta de cada flor, ela conta uma história que ela mesma inventou.

Esta aqui, tão azul e grande, é uma estrela que desceu do céu para trazer o beijo do Senhor para a mamãe. Aqui está: esta florzinha celeste, beija-a bem aí no coração, e perceberás que ela tem o sabor de Deus.

Agora, esta outra, que é de um azul mais pálido, como são os olhos do papai, tem gravado nas folhas que o Senhor quer muito bem ao papai, porque ele é bom.

E esta aqui, tão pequenina, a única pequena que eu achei (é um miosótis), é a que o Senhor fez para dizer a Maria que lhe quer bem.

Estas vermelhas, sabe a mamãe o que são? São os pedaços da veste do rei Davi, molhadas no sangue dos inimigos de Israel, e semeadas nos campos de luta e de vitória. Nasceram das fímbrias da heróica veste real, rasgada na luta pelo Senhor.

Mas esta aqui, tão branca e graciosa, que parece formada com sete taças de seda que olham para o céu, cheias de perfume, nasceu lá perto da fonte (foi papai que a apanhou entre os espinhos) -Foi feita com a veste de Salomão, quando, no mês em que sua netinha tinha nascido, há tantos anos (oh! quantos, quantos anos antes) na pompa da alvura de suas vestes, Salomão caminhou[1] pelo meio da multidão de Israel, diante da Arca e do Tabernáculo, alegrando-se pela nuvem que voltou a circundar a glória do Senhor, cantando o cântico e a oração de sua alegria.

– Eu quero ser sempre como esta flor, e, como o sábio rei, eu quero cantar, por toda a vida, cânticos e orações diante do Tabernáculo – e aí cessa de falar a pequena boca de Maria.

– Meu bem, como sabes estas coisas santas? Quem é que as diz a ti? O teu pai?

– Não. Não sei quem é. Parece que eu as soube desde sempre. Mas talvez seja alguém que eu não vejo, e que as diz a mim, talvez um dos Anjos que Deus manda vir falar aos homens que são bons.

7.3

Mamãe, me contas outras coisas?…

– Oh! Minha filha! Sobre que fato queres saber?

Maria fica pensando; séria e recolhida como estava, que bom teria sido que se tivesse feito o seu retrato naquela posição, para perpetuar aquela sua expressão. Sobre o rostinho infantil se refletem as sombras de seus pensamentos. Sorrisos e suspiros, raios de sol e sombras de nuvens, pensando na história de Israel. Depois ela escolhe:

– Conta-me aquela[2] passagem de Gabriel falando a Daniel, na qual o Cristo foi prometido.

E ela fica escutando, de olhos fechados, repetindo devagar as palavras que a mãe vai dizendo, como para se lembrar melhor delas. Quando Ana termina, Maria lhe pergunta:

– Quanto falta ainda para o Emanuel chegar?

– Cerca de trinta anos, querida.

– Mas, quanto tempo ainda falta! Nesse tempo, eu estarei no Templo… Diz-me, se eu rezasse muito, muito, muito, dia e noite, noite e dia, e quisesse ser só de Deus durante toda a vida, só para este fim, o Eterno não me faria a graça de dar o Messias ao seu povo antes disso?

Ana se apressou em acrescentar estas palavras, ao ver que se marejavam de lágrimas os cílios de ouro da sua menina:

– Não sei, querida. O Profeta diz “setenta semanas.” Creio que a profecia não erra. Mas o Senhor é tão bom, que eu creio que, se rezares muito, muito, muito, Ele te atenderá.

O sorriso volta ao rostinho, que está levemente erguido para a mãe, e um raiozinho de sol está passando por entre duas folhas da videira, fazendo brilhar as lágrimas do pranto, que já cessou, como se tivessem sido apenas gotinhas de orvalho pendentes de finos caules do musgo dos Alpes.

7.4

– Então, eu rezarei e me farei virgem para isso.

– Mas, sabes o que significa o que estás dizendo?

– Quer dizer não conhecer o amor de homem, mas só o de Deus. Quer dizer não ter outro pensamento, senão no Senhor. Quer dizer permanecer menina na carne, e anjo no coração. Quer dizer não ter olhos para outra coisa, mas só para olhar a Deus, ouvidos só para ouvi-lo, boca para louvá-lo, mãos para oferecer-lhe hóstias, pés velozes para segui-lo, coração e vida para doar a Ele.

– Bendita és tu! Mas, então, não terás filhos, tu, que gostas tanto das crianças, dos cordeirinhos e das pombinhas… Sabes de uma coisa? Um filho para uma mulher é como um cordeirinho branco e todo encaracolado, é como uma pequena pomba, com penas sedosas, boca cor-de-coral, que pode ser amado, beijado, e ouvi-lo dizer: “Mamãe!”

– Não importa. Eu serei de Deus. No Templo rezarei. E talvez um dia eu verei o Emanuel. A virgem, que vai ser a mãe dele, como diz o grande Profeta, já deve ter nascido, e já deve estar no Templo… Eu vou ser companheira dela… e sua serva… Oh! Sim! Se, por meio da luz de Deus, eu a puder conhecer, eu quereria ser serva dela, daquela Virgem bem-aventurada! E, depois, ela traria o Filho a mim, e me levaria ao seu Filho, e eu serviria a Ele também. Pensa nisto mamãe!… Eu, servindo ao Messias!!…

Maria está dominada por este pensamento, que a sublima e a aniquila, ao mesmo tempo. Com suas mãozinhas cruzadas sobre o pequeno peito, com a cabecinha um pouco inclinada para a frente, e tomada pela emoção, ela parece já uma reprodução infantil da “Anunciação”[3] que eu vi. Ela retoma o assunto:

– Mas será que o Rei de Israel, o Ungido de Deus, me permitirá que eu o sirva?

– Disso não tenhas dúvidas! Pois, não diz[4] o rei Salomão: “Sessenta são as rainhas, oitenta as outras mulheres, e as pequeninas serão sem número”? Vê como no Palácio do Rei serão sem número as meninas virgens que servirão ao seu Senhor.

– Oh! Estás vendo agora como devo ser virgem? Eu devo. Se Ele por mãe quer uma virgem, isso é sinal de que ele ama a virgindade, sobre todas as coisas. Eu quero que me ame, como sua serva, pela minh­a virgindade, que me vai tornar um pouco semelhante à sua mãe querida… Isto eu quero…

7.5

Queria também ser pecadora, muito pecadora, se eu não temesse ofender ao Senhor… Diz-me, mamãe: pode-se ser pecadora por amor de Deus?

– Mas, que é isso que estás dizendo, meu tesouro? Eu não te estou compreendendo.

– Eu quero dizer: pecar, para poder ser amada por Deus, que se torna nosso Salvador. Salva-se quem se perdeu. Não é verdade? Eu quereria ser salva pelo Salvador, para ter o seu olhar de amor. Por isso, queria pecar, mas não fazer pecado que desgoste a ele. Como é que ele pode salvar-me, se eu não me perco?

Ana fica atordoada. Não sabe mais o que dizer.

Mas o socorro vem de Joaquim, que acabou de chegar, caminhando sobre a grama. Por trás da sebe de arbustos baixos, ele tinha se aproximado, sem fazer barulho.

– Ele te salvou antes, porque sabe que tu o amas, e queres amar somente a Ele. Por isso tu já estás redimida, e podes ser virgem como quiseres –diz Joaquim.

– É verdade, meu pai?

Maria se abraça aos joelhos do pai e olha para ele com as claras estrelas, que são os seus olhos, semelhantes aos do pai, e tão felizes por esta esperança que ele lhe está dando.

– É verdade, pequeno amor. Olha. Eu vinha te trazendo este passarinho, que tinha acabado de dar o seu primeiro vôo perto da fonte. Eu teria podido abandoná-lo, mas suas asas e suas perninhas, ainda fracas, não tinham forças para levantá-lo e sustentá-lo em um novo vôo, nem para conservá-lo firme sobre as pedras cobertas de musgo escorregadio. Ele teria caído n’água. Mas eu não fiquei esperando que isso acontecesse. Peguei-o, e o trouxe para ti. Com ele farás o que quiseres. O fato é que ele foi salvo, antes de cair no perigo. Pois foi isso mesmo que Deus fez contigo. Agora, diz-me, Maria: achas que eu amei mais ao pássaro, salvando-o, antes dele cair no perigo, ou eu o teria amado mais, se o salvasse depois?

– Assim é que o amaste mais, pois não deixaste que ele se machucasse, caindo na água gelada.

– Deus te amou mais, porque te salvou, antes que tivesses pecado.

– Então, eu também o amarei inteiramente. De todo o coração. Passarinho lindo, eu sou como tu. O Senhor nos amou de modo igual, dando-nos a salvação. Agora eu vou te criar, e depois te deixarei ir embora. E tu cantarás no bosque, e eu no Templo os louvores de Deus, e nós diremos: “Envia, envia o teu Prometido aos que o estão esperando.”

7.6

Oh! Meu papai! Quando me levarás ao Templo?

– Dentro em breve, minha pérola. Mas, não ficarás triste por ter que deixar o teu pai?

– Muito. Mas tu irás lá… e, além disso, se não se ficasse um pouco triste, que sacrifício haveria?

– E tu te lembrarás de nós?

– Sempre. Depois da oração para que venha o Emanuel, rezarei por vós. Que Deus vos dê alegria e uma longa vida… até o dia no qual Ele será Salvador. Depois, eu direi a Ele que vos tome consigo, e vos leve para a Jerusalém Celeste.

A visão termina para mim com Maria estreitada nos laços do abraço paterno.

7.7

Jesus diz:

– Já estou ouvindo os comentários dos doutores, em suas ironias maliciosas, dizendo: “Como é que pode uma menina, que não tem ainda nem três anos, falar coisas assim? Isso é um exagero.” E não refletem que me tornam monstruoso, alterando a minha infância, atribuindo-me atos de adulto.

A inteligência não se manifesta em todos do mesmo modo e na mesma idade. A Igreja marcou a idade de seis anos como a idade em que começa a responsabilidade das ações, porque essa é a idade na qual até um retardado é capaz de distinguir o bem do mal, pelo menos de modo rudimentar. Mas há crianças que muito antes são capazes de discernir, entender e querer, usando de uma razão já suficientemente desenvolvida. A pequena Imelde Lambertini, Rosa de Viterbo, Nellie Organ, Nennolina, vos sirvam de base, ó doutores difíceis, para crerdes que minha mãe podia pensar e falar assim. Não citei mais do que quatro nomes por acaso, no meio de milhares de santas crianças que povoam o meu Paraíso, depois de terem raciocinado como adultos sobre a terra, umas com mais, outras com menos idade.

7.8

Qual é a razão? Um dom de Deus. Portanto, Deus o pode dar na medida que quiser, a quem quiser e quando quiser. A razão é uma das coisas que mais vos tornam semelhantes a Deus, Espírito inteligente e raciocinante. A razão e a inteligência foram graças dadas por Deus ao homem no Paraíso terrestre. Quanto elas eram vivas, junto com a graça ainda intacta, operando no espírito de nossos dois Primeiros Pais!

No livro de Jesus Bar Sirac está escrito[5]: “Toda sabedoria vem do Senhor Deus, e sempre esteve com Ele, mesmo antes dos séculos.” Quanta sabedoria teriam, então, os homens, se tivessem permanecido filhos de Deus?

As lacunas em vossas inteligências são o fruto natural do vosso decaimento da graça e da honestidade. Perdendo a Graça, vós vos afastastes, por séculos, da Sabedoria. Como os meteoros, que se escondem atrás de uma nebulosidade de muitos quilômetros, a Sabedoria não chegou mais até vós com os seus nítidos fulgores, mas somente através de um nevoeiro, que as vossas prevaricações foram tornando cada vez mais graves.

Depois veio o Cristo, e vos deu a Graça, dom supremo do amor de Deus. Mas, vós sabeis guardar esta gema tão límpida e pura? Não. Quando não a destruis com a vossa vontade individual de pecado, a sujais com contínuas culpas menores, as vossas fraquezas, as vossas simpatias para com o vício, e também aquelas simpatias que não chegam ainda a ser verdadeiros casamentos com o vício septiforme, mas, são um enfraquecimento da luz da Graça e de sua atividade. Depois, tivestes séculos e séculos de cor­rupções, para enfraquecer ainda mais a magnífica luz da inteligência que Deus havia dado aos Primeiros, corrupções que se repercutem como nocivas sobre o físico e sobre a mente.

7.9

Maria porém era não somente a Pura, a nova Eva, criada de novo para a alegria de Deus: era a super-Eva, a Obra-Prima do Altíssimo, a cheia de graça, a mãe do Verbo na mente de Deus.

“O Verbo é a Fonte da Sabedoria”, diz Jesus Bar Sirac. O Filho, então, não terá posto a sua sabedoria sobre os lábios da própria mãe?

Se a um profeta[6] foi-lhe purificada a boca com carvões ardentes, porque devia dizer aos homens as palavras que o Verbo, a Sabedoria, lhe confiava, não terá o Amor à sua esposa ainda menina, mas que um dia iria trazer em si a Palavra, a linguagem limpa e exaltada, não terá este Amor feito com que ela não falasse mais como menina, nem mais tarde, como mulher, mas somente e sempre como uma criatura celeste, unida à grande luz e sabedoria de Deus?

O milagre não está em uma inteligência superior, demonstrada por Maria em sua idade infantil, como depois aconteceu Comigo. Mas o milagre está em poder conter em si a Inteligência infinita, que nela habitava, dentro dos diques preparados para não assombrar as multidões e não despertar a atenção satânica.

Ainda voltarei a falar sobre este assunto, que reaparece sempre naquele “lembrar-se” de Deus, que é próprio dos Santos.


Notes

  1. il marcha, comme il est écrit en 1 R 8, 1-5.
  2. la parole de la prophétie de Dn 9, 20-27, qui sera interprétée en 10.5 et en 41.3/4.
  3. la Vierge de l’Annonciation est la sainte image vénérée dans la basilique de la Ss. Annunciata à Florence, comme nous le verrons en 27.1.
  4. dit-il, en Ct 6, 8.
  5. Il est dit, en Si 1, 1-8.
  6. Un prophète, c’est-à-dire Isaïe, comme on le voit en Is 6, 6-7. Ce fait est cité à plusieurs reprises dans “ L’Evangile tel qu’il m’a été révélé ”, que ce soit sous forme directe (comme ici et, par exemple, en 166.8 et en 626.2) ou indirecte (comme en 364.8). Mais ce sont surtout les prophéties messianiques qui sont rappelées (voir les notes de 561.11 et de 577.4).

Notas

  1. caminhou, como se narra em: 1 Reis 8,1-5.
  2. aquela, da profecia que se encontra em: Daniel 9,20-27, e que será interpretada em 10.5 e em 41.3/4.
  3. Anunciação, é a efígie sagrada que se venera na “Basilica della Ss. Anunziata” em Florença, como veremos igualmente em 27.1.
  4. diz, em: Cântico dos Cânticos 6,8.
  5. está escrito, em: Eclesiástico 1,1-8.
  6. um profeta, isto é, Isaías, como se narra em: Isaías 6,6-7. É um facto citado muitas vezes na obra, em modo directo (como aqui e, por exemplo, em 166.8 e em 626.2) ou indirecto (como em 364.8). Contudo, vêm recordadas as profecias messiânicas de Isaías, como indicam as notas em 561.11 e em 577.4.