The Writings of Maria Valtorta

201. L’examen de majorité de Marziam.

201. Marjiam’s Examination for the coming of age.

201.1

Ce doit être la matinée du mercredi, car la troupe des apôtres et des femmes, précédée de Jésus et de Marie avec le petit garçon au milieu d’eux, s’approche de la Porte des Poissons. Avec eux se trouve également Joseph d’Arimathie qui, fidèle à la parole donnée, est venu à leur rencontre.

Jésus cherche du regard le soldat Alexandre, mais il ne le voit pas.

« Il est absent aujourd’hui aussi. Je voudrais avoir de ses nouvelles… »

Mais il y a une telle foule qu’il n’y a pas moyen de s’adresser aux soldats ; d’ailleurs, ce serait peut-être imprudent, car les juifs sont plus intransigeants que jamais, en raison de l’imminence de la fête, mais aussi à cause de la rancœur qu’ils éprouvent après la capture de Jean-Baptiste dont ils tiennent Pilate et ses satellites pour complices. Je comprends tout cela par les épithètes et les prises de bec qui s’échangent continuellement à la Porte entre soldats et citadins, et par les insultes… pittoresques et peu diplomatiques qui éclatent à chaque instant en un continuel feu d’artifice.

Les femmes de Galilée en sont scandalisées et s’enveloppent plus étroitement que jamais dans leurs voiles et dans leurs manteaux. Marie rougit, mais marche avec assurance, droite comme un palmier, en regardant son Fils. Jésus, de son côté, ne tente même pas de chercher à raisonner les juifs exaltés ni de conseiller aux soldats de faire preuve de pitié à leur égard. Comme quelque épithète peu respectueuse s’adresse aussi au groupe des galiléens, Joseph d’Arimathie passe devant, auprès de Jésus, et la foule, qui le connaît, se tait par respect pour lui.

Ils franchissent finalement la Porte des Poissons et ce fleuve humain, qui se déverse à flots dans la ville, mêlé aux ânes et aux troupeaux, se disperse dans les rues…

201.2

« Nous voici, Maître ! Dit, en le saluant, Thomas qui, avec Philippe et Barthélemy, se trouve au-delà de la Porte.

– Judas n’est pas là ? Pourquoi ? demandent certains.

– Non. Nous sommes ici depuis le début de la matinée par crainte que tu n’arrives plus tôt, mais lui, on ne l’a pas vu. Moi, je l’ai rencontré hier. Il était avec Sadoq le scribe, tu sais, Joseph ? Ce vieil homme, maigre, avec une verrue sous l’œil ; il y en avait d’autres aussi… des jeunes, ceux-là. Je lui ai crié : “ Je te salue, Judas ” mais il ne m’a pas répondu, feignant de ne pas me connaître. J’ai dit : “ Mais qu’est-ce qu’il a, celui-là ? ” et je l’ai suivi quelques mètres. Il s’est séparé de Sadoq, avec qui il paraissait être un lévite, et il est parti avec les autres de son âge qui… n’étaient sûrement pas des lévites… Et maintenant il n’est pas là… Il savait bien, pourtant, que nous avions décidé de venir ici ! »

Philippe se tait. Barthélemy serre les lèvres au point de presque les supprimer, comme pour mettre une barrière au jugement qui lui monte du cœur.

« Bien, bien ! Allons-y tout de même ! Je ne pleurerai certainement pas son absence, dit Pierre.

– Attendons encore un peu. Peut-être a-t-il été arrêté en route » intervient Jésus sur un ton sérieux.

Ils s’adossent au mur du côté de l’ombre, les femmes ensemble, les hommes formant un autre groupe.

Ils sont tous en habits de fête. Pierre a vraiment une tenue luxueuse : il arbore une coiffure toute neuve, blanche comme la neige, que tient un galon brodé, rouge et or. Il a mis son plus beau vêtement, couleur grenat très foncé, embelli par une ceinture neuve qui ressemble au galon du couvre-chef et d’où pend un couteau avec gaine comme un poignard, avec une poignée ciselée et le fourreau de laiton tout ajouré au travers duquel luit le fer bien luisant de la lame. Les autres aussi sont tous plus ou moins armés. Seul Jésus est sans armes, en vêtement de lin très blanc, avec un manteau couleur bleuet que Marie lui a sûrement tissé pendant l’hiver. Marziam porte un habit rouge clair avec un galon plus foncé au cou et aux poignets, et un galon du même genre brodé, à la hauteur de la ceinture et aux bords du manteau, que l’enfant garde toutefois plié sur son bras. Il le caresse avec satisfaction, levant de temps en temps son petit visage, moitié souriant, moitié préoccupé… Pierre tient aussi à la main un paquet qu’il porte soigneusement.

201.3

Le temps passe… mais Judas n’arrive toujours pas.

« Il n’a pas daigné… » grommelle Pierre ; il ajouterait volontiers quelque chose, mais l’apôtre Jean dit :

« Peut-être nous attend-il à la Porte Dorée… »

Ils se rendent au Temple, mais Judas n’y est pas.

Joseph d’Arimathie perd patience et dit :

« Allons-y. »

Marziam pâlit légèrement et il donne un baiser à Marie en disant :

« Prie !… prie !

– Oui, mon chéri. N’aie pas peur. Tu sais très bien… »

Marziam s’attache alors à Pierre. Il serre nerveusement sa main et, ne se sentant toujours pas en sécurité, voudrait prendre la main de Jésus.

« Moi, je ne viens pas, Marziam. Je vais prier pour toi. Nous nous verrons après.

– Tu ne viens pas, Maître ? Pourquoi ? dit Pierre, surpris.

– Parce que cela vaut mieux… »

Jésus est très sérieux, je dirais même triste, et il ajoute :

« Joseph, qui est juste, ne peut qu’approuver ma conduite. »

En effet, Joseph ne réplique pas et, par son silence et un soupir éloquent, il approuve.

« Dans ce cas… allons-y… »

Pierre est un peu peiné.

Marziam s’attache alors à Jean et ils reprennent leur marche, précédés de Joseph qu’on salue continuellement par de profondes inclinations. Simon et Thomas les accompagnent. Les autres restent avec Jésus.

201.4

Ils entrent dans la salle où Jésus était entré en son temps. Un jeune homme, en train d’écrire dans un coin, se lève dès qu’il voit Joseph et s’incline jusqu’à terre.

« Que Dieu soit avec toi, Zacharie. Va vite chercher Azraël et Jacob. »

Le jeune homme s’éloigne, pour revenir presque aussitôt avec deux rabbins, ou chefs de synagogues, scribes, je ne sais trop. Ce sont deux personnages renfrognés qui n’inclinent leur suffisance que devant Joseph. Derrière eux, entrent huit autres personnages moins imposants. Ils s’assoient, laissant debout les demandeurs, Joseph d’Arimathie compris.

« Que veux-tu, Joseph ? demande le plus âgé.

– Présenter à votre sagacité ce fils d’Abraham qui est arrivé à l’âge prescrit pour entrer dans la Loi et se diriger par lui-même.

– Il t’est apparenté ? »

Ils regardent avec surprise.

« En Dieu, nous sommes tous parents. Mais cet enfant est orphelin et cet homme, de l’honnêteté duquel je me porte garant, l’a pris pour que son foyer ne soit pas privé de descendance.

– Qui est cet homme ? Qu’il réponde lui-même.

– Simon, fils de Jonas, de Bethsaïde en Galilée, marié, sans enfant, pêcheur pour le monde, fils de la Loi pour le Très-Haut.

– Et toi, galiléen, tu assumes cette paternité ? Pourquoi ?

– Il est dit[1] dans la Loi de faire preuve d’amour envers la veuve et l’orphelin. C’est ce que je fais.

– Cet homme peut-il donc connaître la Loi au point de mériter de… Mais toi, enfant, réponds : qui es-tu ?

– Yabeç Marziam, fils de Jean, des campagnes d’Emmaüs, âgé de douze ans.

– Judéen, donc. Est-il permis à un galiléen de s’en charger ? Interrogeons les lois.

– Mais que suis-je ? Lépreux ou maudit ? »

Le sang de Pierre commence à bouillir.

« Tais-toi, Simon. Je parle pour lui. Je vous ai dit que je me porte garant de cet homme. Je le connais comme s’il était de ma maison. Joseph l’Ancien ne proposerait jamais une chose contraire à la Loi, ni aux lois. Veuillez examiner l’enfant avec justice et empressement. La cour est pleine d’enfants qui attendent l’examen. Ne lambinez pas, par amour pour tous.

– Mais qui nous prouve que l’enfant a douze ans et qu’il a été racheté au Temple ?

– On peut le prouver par les Ecritures. C’est une recherche ennuyeuse, mais que l’on peut faire. Enfant, tu m’as dit que tu es l’aîné ?

– Oui, seigneur. Tu peux le voir puisque j’ai été consacré au Seigneur et racheté par la taxe imposée.

– Recherchons donc ces attestations… dit Joseph.

– Inutile, répondent sèchement les deux chicaneurs.

201.5

– Approche, mon enfant. Récite-nous le décalogue. »

L’enfant l’énonce avec assurance.

« Donne-moi ce rouleau, Jacob. Lis, si tu sais lire.

– Où, rabbi ?

– Où tu veux. A l’endroit où tes yeux tombent, dit Azraël.

– Non. Ici. Donne-le moi » dit Jacob.

Il déroule le rouleau jusqu’à un endroit donné, puis il ordonne :

« Ici.

– “ Alors, il leur dit secrètement : ‘ Bénissez le Dieu du Ciel et louez-le en présence de tous les vivants, car il a fait preuve de miséricorde envers vous. Certes, il est bon de tenir caché le secret du roi, mais il est honorable de révéler…’ ” »

– Assez ! Assez ! Qu’est-ce que c’est ? » demande Jacob en montrant les franges de son manteau.

– Les franges sacrées, seigneur : nous les portons pour nous rappeler les commandements du Seigneur.

– Est-il permis à un israélite de manger de n’importe quelle viande ? demande Azraël.

– Non, seigneur, seulement celles qui sont déclarées pures.

– Enonce-moi les préceptes… »

Docilement l’enfant attaque la litanie des “ Tu ne feras pas ”.

« Assez, assez ! Pour un galiléen, tu en sais presque trop. Homme, il t’appartient de jurer que ton fils est majeur. »

Avec la meilleure grâce dont il est encore capable après tant d’impolitesses, Pierre prononce son petit discours paternel :

« Comme vous l’avez remarqué, mon fils, arrivé à l’âge prescrit, est capable de se diriger en connaissant la Loi, les préceptes, les coutumes, les traditions, les cérémonies, les bénédictions et les prières. Par conséquent, comme vous l’avez constaté, sa majorité peut être demandée par moi et par lui. En vérité, j’aurais dû être le premier à m’exprimer, mais ici les coutumes ont été violées — et pas par nous, galiléens —, de sorte que l’enfant a été interrogé avant son père. Mais je vous dis maintenant : étant donné que vous l’avez reconnu capable, à partir de cet instant, je ne suis plus responsable de ses actes, ni devant Dieu, ni devant les hommes.

– Passez à la synagogue. »

Le petit cortège passe à la synagogue entre les visages hargneux des rabbins que Pierre a remis à leur place.

Devant les pupitres et les lampes, Marziam subit la coupe des cheveux que l’on raccourcit des épaules jusqu’aux oreilles. Ensuite Pierre, qui a ouvert son petit paquet, en tire une belle ceinture de laine rouge avec des broderies jaune d’or. Il la serre à la taille de l’enfant. Puis, pendant que les prêtres lui attachent au front et au bras des bandelettes de cuir, Pierre s’affaire à fixer les franges sacrées au manteau que Marziam lui a passé. Il est bien ému, Pierre, quand il entonne la louange au Seigneur…

201.6

La cérémonie est terminée. Ils se glissent dehors rapidement et Pierre dit :

« Ouf ! Je ne me contenais plus ! Tu as vu, Joseph ! Ils n’ont même pas accompli le rite. Peu importe. Toi… toi, mon fils, tu as quelqu’un qui te consacre… Allons prendre un petit agneau pour le sacrifice de louange au Seigneur. Un petit agneau, tendre comme toi. Je te remercie, Joseph ! Toi aussi, dis “ merci ” à ce grand ami. Sans toi, ils nous auraient traités très mal.

– Simon, je suis heureux d’avoir pu être utile à un juste comme toi, et je te prie de venir à ma maison de Bézéta pour le banquet. Et tous avec toi, c’est naturel.

– Allons le dire au Maître. Pour moi… c’est trop d’honneur ! » répond l’humble Pierre ; mais son visage rayonne de joie.

Ils traversent de nouveau les cours et les atriums jusqu’à la cour des femmes où toutes félicitent Marziam. Puis les hommes passent dans l’atrium des juifs où se trouve Jésus avec ses disciples. Ils sont tous unis en une même communion de bonheur et, pendant que Pierre va sacrifier l’agnelet, ils se dirigent à travers portiques et cours jusqu’à la première enceinte.

201.7

Comme il est heureux, Pierre, avec son enfant, devenu désormais un parfait israélite ! Au point de ne pas voir la ride qui barre le front de Jésus, au point de ne pas remarquer le silence plutôt accablant de ses compagnons. C’est seulement dans la salle de la maison de Joseph – quand l’enfant, à la question rituelle sur ce qu’il a l’intention de faire plus tard déclare : « Je serai pêcheur comme mon père » –, c’est seulement à ce moment-là que, à travers ses larmes, Pierre se souvient et comprend…

« Mais… Judas a mis une goutte de poison dans cette fête… Tu en es meurtri, Maître… et les autres en sont attristés. Pardonnez-moi tous si je ne m’en suis pas rendu compte plus tôt… Ah, ce Judas !… »

Je crois que son soupir se trouve dans tous les cœurs… Mais Jésus, pour enlever le poison, s’efforce de sourire et dit :

« Ne te tourmente pas, Simon. Il ne manque que ton épouse à la fête… et je pensais aussi à elle, qui est si bonne et qui se sacrifie toujours. Mais elle aura bien vite une joie inattendue et accueillie on ne peut mieux. Pensons au bien qu’il y a dans le monde. Viens. Alors, Marziam a très bien répondu ? Je le savais d’avance… »

Joseph rentre après avoir donné des ordres aux serviteurs :

« Je vous remercie tous, dit-il, de m’avoir rajeuni par cette cérémonie et de me faire l’honneur de recevoir dans ma maison le Maître, sa Mère, ses parents, et vous, chers disciples. Venez au jardin. Il y a de l’air et des fleurs… »

Sur ce, tout prend fin.

201.1

It must be Wednesday morning because the group of apostles and women, preceded by Jesus and Mary with the boy between them, is approaching the Gate of the Fish. Joseph of Arimathea, who went to meet them as he had promised, is also there. Jesus looks for Alexander, the soldier, but does not see him.

«He is not here today either… I wonder why…»

The crowd is so large that it is quite impossible to inquire of the soldiers, and in any case it might not be wise to do so, as the Jews are more intolerant than ever before festivities; they are also upset because of the capture of the Baptist and they accuse Pilate and his satellites of being accomplices. I realise that the situation is such because of the epithets that are exchanged during squabbles between soldiers and citizens at the Gate, where picturesque… rude insults crack every moment like fireworks.

The women from Galilee are scandalised and they wrap themselves closer in their mantles and veils. Mary blushes, but proceeds without hesitation, as straight as a palm tree, looking at Her Son, Who does not even attempt to make the over-excited Jews see reason or induce the soldiers to be merciful towards the Israelites. And as some rather unpleasant epithet is addressed to the Galilean group, Joseph of Arimathea moves forward towards Jesus and is recognised by the crowd who become silent out of respect for him.

At last the Gate of the Fish is behind them, and the great crowd of people, pouring into the town in waves, rushes along the streets, along with donkeys and herds…

201.2

«Master, we are here!» shouts Thomas, who is on the other side of the Gate with Philip and Bartholomew.

«Is Judas not here?», «Why are you here?» ask many.

«No. We came here at daybreak, because we were afraid that You might come earlier. But we have not seen him. I met him yesterday, he was with Sadoc, the scribe, you know, Joseph? The old, very lean man, with a wart under his eye. And there were other people with him… young people. I shouted to him: “Hallo, Judas”. But he did not reply, pretending he did not know me. I said: “But what’s the matter with him?” and I followed him for a few yards. He left Sadoc, in whose company he looked like a Levite, and went with the other men of his own age… who were certainly not Levites… And now he is not here… And he knew that we had decided to come here!»

Philip does not say anything. Bartholomew tightens his lips so much that they can no longer be seen, in an effort to stifle his opinion, which is rising from his heart.

«Very well! Let us go just the same! I will certainly not weep because of his absence» says Peter.

«Let us wait for a little while. He may have been held up» says Jesus seriously.

They lean against the wall, on its shady side, the women in one group, the men in another.

They are all wearing their best clothes. Peter, especially, is really magnificent. He is showing off brand new snow-white headgear, adorned with a galloon embroidered in red and gold. He is wearing his best tunic, a very dark garnet-red, adorned with a new belt identical in style with the decoration of his headgear. A knife, like a dagger, with an engraved hilt and an open-work brass sheath, through which the blade shines, hangs from his belt. The others are also armed more or less in the same fashion. Only Jesus is without a weapon. He is wearing a pure white linen tunic and a fleur-de-lis blue mantle, which Mary has certainly woven for Him during the winter months. Marjiam’s dress is pale red with a festoon in a darker shade around the neck, cuffs and hem. A similar galloon is embroidered around the waist and the hem of the mantle, which the boy is carrying on his arm and caresses happily. Now and again he raises his head and his little face looks half smiling and half worried… Also Peter has a little parcel in his hand and he holds it very carefully.

201.3

Some time goes by… but there is no sign of Judas.

«He did not deign…» grumbles Peter, and perhaps he would say something else, but John, the apostle, says: «Perhaps he is waiting for us at the Golden Gate…»

They go to the Temple. But Judas is not there.

Joseph of Arimathea loses patience. He says: «Let us go.»

«Marjiam turns rather pale and kisses Mary saying: «Pray… pray for me!»

«Yes, My dear. Do not be afraid. You are so clever…»

Marjiam then clings to Peter. He presses Peter’s hand nervously and as he still does not feel safe, he would like to take Jesus’ hand.

«I am not coming, Marjiam. I am going to pray for you. I will see you later.»

«You are not coming? Why, Master?» asks Peter who is greatly surprised.

«Because it is better thus…» Jesus is very serious, I would say that He looks sad. And He concludes: «Joseph, who is a just man, can but approve of My decision.»

In fact Joseph does not utter one word and his silence, with an eloquent sigh, confirms his agreement.

«Well, then… let us go… » Peter is somewhat distressed.

Marjiam then clings to John. And they set out, preceded by Joseph to whom people bow deeply showing their respect. Also Simon and Thomas go with them. The others remain with Jesus.

201.4

They enter the hall which Jesus also entered once. A young man, who is writing in a corner, springs to his feet on seeing Joseph and he bows so profoundly as almost to touch the floor.

«God be with you, Zacharias. Please call Asrael and Jacob at once.»

The young man goes out and comes back almost at once with two men who are rabbis, or members of the synagogue, or scribes, I do not know. Two sullen personages whose haughtiness subsides only in Joseph’s presence. Eight other less imposing men follow them. They sit down leaving the postulants, Joseph of Arimathea included, standing.

«What do you want, Joseph?» asks the senior examiner.

«I wish to present to your wisdom this son of Abraham who has reached the age prescribed to come under the Law and comply with it by himself.»

«Is he a relative of yours?» and they look at one another amazed.

«We are all relatives in God. But the boy is an orphan, and this man, whose honesty I guarantee, has adopted him as he does not wish to be without descendants.»

«Who is the man? Let him reply himself.»

«Simon of Jonas, from Bethsaida in Galilee, married with no children, a fisherman for the world, a son of the Law for the Most High.»

«And you, a Galilean, are taking this paternity upon yourself? Why?»

«It is written in the Law that we must take care of orphans and widows. That is what I am doing.»

«Can he possibly know the Law so well as to deserve to… But, boy, tell me. Who are you?»

«Jabez Marjiam of John, from the country near Emmaus, I was born twelve years ago.»

«So you are a Judaean. Is it lawful for a Galilean to take care of him? Let us look up the laws.»

«But what am I? A leper or am I cursed?» Peter begins to boil with anger.

«Be quiet, Simon, I will speak for him. I told you that I am standing surety for this man. I know him as if he were of my own household. Joseph the Elder would never propose anything against the Law or the laws. Please examine this child with justice and dispatch. The yard is full of children waiting to be examined. Please make haste, for everybody’s sake.»

«But who can prove that the child is twelve years old and was redeemed from the Temple?»

«You can prove it looking up the documents. It is a piece of boring research, but can be done. Boy, did you tell me that you were the first-born?»

«Yes, sir. You will be able to see that, because I was consecrated to the Lord and redeemed with the prescribed offerings.»

«Let us look for these details then…» says Joseph.

«It is not necessary» reply coldly the two captious examiners.

201.5

«Come here, child. Say the Decalogue» and the boy replies without any hesitation. «Give me that roll, Jacob. Read, if you can.»

«Where, rabbi?»

«Wherever you wish. What comes first under your eyes» says Asrael.

«No. Here. Give it to me» says Jacob. He then unfolds the roll and says: «Here.»

« “He then said to them secretly: ‘Bless the Lord of Heaven, utter His praise before all the living, because He has been merciful with you. It is right to keep the secret of a king, but it is also right to reveal… ‘ “.»

«That is enough, quite enough! What are these?» asks Jacob, showing the fringes of his mantle.

«The sacred fringes, sir: we wear them to remember the precepts of the Most High Lord.»

«Is it lawful for an Israelite to eat any meat?..» asks Asrael.

«No, sir. Only the ones which are declared clean.»

«Tell me the precepts…»

And the docile child begins the string of: «You shall not…»

«That is enough! As a Galilean, he knows even too much. Man, it is for you now to swear that the boy is of age.»

Peter, with the best grace of which he is still capable after so much rudeness, delivers his paternal speech: «As you have ascertained, my son, at the prescribed age, knows how to conduct himself, as he knows the Law, the precepts, habits, traditions, ceremonies, blessings, prayers. Therefore, as you have verified, both he and I can ask you to declare him of age. In actual fact, I should have stated that before; but the custom has been infringed here, and not by us Galileans, and the child was questioned before the father. But I say this to you: since you have judged him competent, from this moment I am no longer responsible for his actions, neither in the eyes of God nor of men.»

«Pass into the synagogue.»

The little procession passes into the synagogue, followed by the sullen looks of the rabbis, whom Peter has put in their place. While Marjiam is standing in front of the lecterns and lamps, they cut his hair, shortening it so that it covers his ears, whereas before it reached down to his shoulders. Peter then opens his little parcel and takes out of it a beautiful red woollen belt embroidered in gold-yellow and ties it around the boy’s waist, and while the priests are tying little leather strips on his forehead and arm, Peter is busy fixing the sacred fringes on to the mantle which Marjiam has handed over to him. And Peter is deeply moved when he intones the hymn praising the Lord!…

201.6

The ceremony is over. They slip out quickly and Peter says: «Thank goodness! I could not stand it any longer! What do you think, Joseph? They did not even fulfil the rite. It does not matter. You, my son, have Who will consecrate you… Let us go and get the lamb for the sacrifice of praise to the Lord. A little lamb, as dear as you are. And I thank you, Joseph! Say “thanks” to this great friend. If you had not been there, they would have thoroughly abused us.»

«Simon, I am glad I have been useful to a just man like you, and I beg you to come to my house in Bezetha for dinner. Of course, you will bring all the others.»

«Let us go and tell the Master. For me… it is too great an honour!» says Peter humbly, but he is beaming with joy.

They go through the yards and the halls once again to the yard of the women, where Marjiam’s friends congratulate him. The men then go into the hall of the Israelites where Jesus is present with His disciples. They all join together in a dignified happy union, and while Peter goes to sacrifice the lamb, they all proceed through porches and yards to the first enclosure.

201.7

How happy is Peter with his boy, who is now a perfect Israelite! He is so happy that he does not notice the wrinkle that furrows Jesus’ forehead. So happy that he does not notice the rather oppressive silence of his companions. It is only in the hall of Joseph’s house – when the boy, who is asked the ritual question as to what he wants to do in future, replies: «I will be a fisherman like my father» – that Peter, weeping, remembers and understands…

«But… Judas has spoiled our feast with a drop of poison… And You are upset, Master… and that is why the others are sad. Forgive me if I did not notice it before… Ah! Judas!…»

I think that everybody’s heart is sighing like Peter’s. But Jesus, to remove the poison, strives to smile and says: «Do not worry, Simon. We miss only your wife… I was also thinking of her; she is so good and is always sacrificed. But she will soon have her joy, unexpected but so welcome. Let us think of the good that is in the world. Come. So Marjiam answered all the questions correctly? I knew he would…»

Joseph comes back into the hall after giving instructions to his servants. «I thank you all» he says «for making me feel young again with this ceremony and for the honour of having in my house the Master, His Mother, His relatives and you all, my dear fellow disciples. Come into the garden. It is cool and the flowers…» and it all ends.


Notes

  1. Il est dit en : Ex 22, 21-23 ; Dt 14, 28-29 ; 16, 11 ; 24, 17-21 ; 26, 12-13 ; 27, 19 ; Is 1, 17. Le devoir d’aimer la veuve et l’orphelin et de leur venir en aide est rappelé à plusieurs reprises dans l’œuvre de Maria Valtorta, par exemple en 229.3 et en 557.6. La prescription de l’Exode sera citée textuellement en 335.14.