Los Escritos de Maria Valtorta

401. Extase de l’écrivain.

401. Pedro y Bartolomé en Béter

401.1

Jésus se promène à travers les bosquets de roses, où s’activent les cueilleurs. Il trouve ainsi le moyen de s’entretenir avec l’un ou l’autre, et de même avec la veuve et ses enfants, que Jeanne, par amour pour lui, a prise comme servante à la Pâque, après le banquet des pauvres. Ils ont changé du tout au tout. Remis en forme, sereins, ils accomplissent joyeusement leur travail chacun selon ses capacités ; les plus petits, qui ne savent pas encore distinguer une rose d’une autre pour les trier selon leur fraîcheur ou leur couleur, jouent avec d’autres enfants à des endroits plus tranquilles et leurs cris d’oisillons humains se confondent avec ceux des oiseaux qui pépient dans le feuillage des arbres pour saluer leurs parents qui reviennent avec la becquée.

Jésus se dirige vers eux et il se penche, s’intéresse, caresse, apaise les petites disputes, relève ceux qui sont tombés et qui pleurnichent, souillés de terre, le front ou les mains égratignées par les graviers. Et les larmes, les rixes, les jalousies s’arrêtent aussitôt grâce aux caresses et à la parole de l’Innocent aux innocents. Elles se changent en offrande du butin qui a causé la contestation ou la chute : scarabée métallique, caillou coloré ou brillant, fleur cueillie… Jésus en a les mains et la ceinture pleines, et il ne se fait pas voir quand il dépose les cétoines dorées ou les coccinelles sur les feuillages pour les rendre à la liberté.

Combien de fois n’ai-je pas remarqué le tact parfait de Jésus même avec les tout-petits, pour ne pas les peiner, pour ne pas les décevoir ! Il a l’art et le charme de savoir les rendre meilleurs et de se faire aimer avec des riens, en apparence, qui en réalité sont des perfections d’un amour adapté à l’âge de l’enfant…

Comme à moi, d’ailleurs.

401.2

Ah ! il m’a toujours traitée de “ bébé ” pour me perfectionner malgré ma pauvreté, pour se faire aimer ! Plus tard, quand je l’ai aimé de tout mon être, sa main s’est faite plus lourde, il m’a traitée en adulte, sourd à mes suppliques : “ Mais tu ne vois pas que je suis une bonne à rien ? ” Il a souri et m’a obligée à agir en adulte… Ah, c’est seulement quand la pauvre Maria est complètement affligée qu’il redevient le Jésus des enfants pour ma pauvre âme, si incapable, et si contente de ses… scarabées, cailloux… petites fleurs… de ce que je réussis à lui donner… et il me montre qu’il les trouve beaux… et qu’il m’aime parce que je suis “ le néant qui se perd avec confiance dans le Tout ”.

Mon cher Jésus ! Je l’aime, je l’aime à la folie ! Je l’aime de tout mon être ! Oui, je peux le proclamer ! A la veille de mes quarante-neuf ans, si je me scrute attentivement, à la veille de la sentence humaine sur ma mission de porte-parole, si j’examine scrupuleusement mon âme, toute ma personne pour déchiffrer les vraies paroles qui sont en moi, je peux dire aujourd’hui que j’aime, je comprends que j’aime mon Dieu de tout mon être. Il m’a fallu quarante-huit ans pour arriver à cet amour plénier, si plénier que je n’ai pas la moindre crainte humaine personnelle de condamnation. En revanche, je souffre atrocement à l’idée de la répercussion qu’elle pourrait avoir sur des âmes que j’ai amenées à Dieu, qui — j’en suis sûre — ont été rachetées par Jésus vivant en moi, et qui se détacheraient de l’Eglise, cette bague d’alliance entre l’humanité et Dieu.

Certains diront : « N’as-tu pas honte d’avoir mis si longtemps ? » Non, pas du tout. J’étais si faible, j’étais un tel néant, qu’il m’a fallu tout ce temps. Du reste, je suis persuadée que c’est celui que Jésus a voulu : pas une minute de plus, pas une de moins. Car, je peux le dire, depuis que j’ai commencé à comprendre qui est Dieu, je ne lui ai jamais rien refusé. Et cela depuis qu’à l’âge de quatre ans, je l’ai senti tellement omniprésent que je croyais qu’il était même dans le bois du dossier du siège sur lequel j’étais assise : et je m’excusais de lui tourner le dos et de m’appuyer sur lui. Et depuis que, toujours au même âge, je méditais jusque dans mon sommeil sur nos péchés qui l’avaient blessé et tué, je bondissais sur mes pieds, sur le lit, dans ma chemise de nuit, et je suppliais, sans regarder aucun tableau sacré, mais en me tournant vers mon Dieu aimé, mort pour nous : « Pas moi ! Pas moi ! Fais moi mourir, mais ne me dis pas que, moi, je t’ai blessé ! » Et ainsi de suite…

O mon Amour, tu connais mes ardeurs. Aucune ne t’est inconnue… Tu sais qu’il suffisait de l’éclair d’une proposition de ta part pour que ta Maria l’accepte aussitôt, même lorsque tu me suggérais de te donner une affection de fiancée — mieux, en ce Noël 1921, mon amour pour toi s’est affermi —, ou à l’égard de mes parents, ou encore ma vie, ma santé, mon bien-être… et de ne cesser dans la vie sociale, jusqu’à devenir “ rien ”, un délit que le monde regarde avec compassion ou mépris, une femme qui ne peut attraper un verre d’eau si elle a soif et si nul n’est là pour le lui tendre, une femme clouée comme toi… Ah ! j’ai tant désiré l’être, au point de vouloir le redevenir aussitôt si tu me guérissais. Tout ! Le “ rien ” que je suis a tout donné de ce que possède une créature. Eh bien, même aujourd’hui, alors que je peux être mal jugée et interdite, atteinte, qu’est-ce que je te dis ? « Reste avec moi, laisse-moi ta grâce. Tout le reste est insignifiant. Je te prie seulement de ne pas me retirer ton amour et de ne pas permettre que ceux que je t’ai donnés retombent dans les ténèbres. »

Mais où suis-je donc partie, ô mon Soleil, pendant que tu te promènes au milieu des rosiers ? Là où mon cœur, poussé par l’amour de toi, me porte. Il bat, et embrase mon sang dans mes veines. Les gens diront : « Elle a de la fièvre et des palpitations. » Non, c’est parce que, ce matin, tu te déverses en moi avec la force d’un divin ouragan d’amour, et moi… moi, je m’anéantis en toi qui me pénètres. Je n’arrive plus à raisonner logiquement comme une créature, mais j’éprouve ce que doit être la vie des séraphins… et je brûle, je délire, je t’aime, je t’aime, je t’aime. Pitié, dans ton amour ! Pitié, si tu veux que je vive encore pour te servir, ô Amour très divin, éternel, ô Amour très doux, ô Amour des Cieux et de la Création, Dieu, Dieu, Dieu…

Mais non ! Pas de pitié ! Au contraire, plus encore ! Plus encore ! jusqu’à mourir sur le bûcher de l’amour ! Fondons-nous ensemble ! Aimons-nous ! Afin d’être dans le Père, comme tu l’as dit en priant pour nous : “ Qu’ils soient un (ceux qui m’aiment), un seul cœur ! ” Voilà une parole de l’Evangile qui m’a toujours plongée dans un abîme d’adoration amoureuse. Qu’as-tu demandé là pour nous, ô mon divin Maître et Rédempteur ! Qu’as-tu demandé, ô mon divin fou d’amour ! Que nous ne fassions qu’un avec toi, avec le Père, avec l’Esprit Saint, puisque qui est en Un est dans les Trois, ô inséparable et pourtant libre Trinité du Dieu un et trine ! Béni, béni, béni sois-tu, de chacun de mes battements de cœur, de chacun de mes souffles…

401.3

Mais reprenons la vision : je vois s’avancer d’un pas rapide, au point que ses vêtements s’agitent comme une voile remuée par le vent, Pierre, suivi de Barthélemy qui marche plus lentement. Il arrive à l’improviste derrière le Maître penché sur des bébés qu’il caresse, certainement les enfants des cueilleuses, installés sur leurs nattes à l’ombre des arbres.

« Maître !

– Simon, comment donc es-tu ici ? Et toi, Barthélemy ? Vous deviez partir demain soir après le crépuscule du sabbat…

– Maître, ne nous fais pas de reproches… Ecoute-nous d’abord.

– Je vous écoute. Et je ne vous fais pas de reproches, car je pense que c’est pour un motif grave que vous m’avez désobéi. Donnez-moi seulement l’assurance qu’aucun de vous n’est malade ou blessé.

– Non, non, Seigneur, aucun mal ne nous est arrivé » s’empresse de dire Barthélemy.

Mais Pierre, sincère et toujours impétueux, intervient :

« Hum ! Moi, je dis qu’il vaudrait mieux que nous ayons tous la jambe cassée, et même la tête, plutôt que…

– Que s’est-il donc passé ?

– Maître, nous avons pensé qu’il valait mieux venir pour mettre fin à… » commence à dire Barthélemy, quand Pierre l’interrompt :

– Parle, dépêche-toi ! »

Et il achève :

« Judas est devenu un démon, depuis que tu es parti. On ne pouvait plus parler, plus discuter. Il s’est disputé avec tout le monde… Et il a scandalisé les serviteurs d’Elise, et d’autres encore…

– Peut-être est-il devenu jaloux parce que tu as pris Simon avec toi…, dit Barthélemy pour l’excuser en voyant que le visage de Jésus devient très sévère.

– Bien sûr, de la jalousie ! Vas-tu finir de l’excuser ? Ou bien je me querelle avec toi pour me défouler de n’avoir pu le faire avec lui… Parce que, Maître, j’ai réussi à me taire ! Imagine-toi donc ! A me taire ! Justement par obéissance et par amour pour toi… Mais quel mal pour y arriver ! Bon ! A un moment où Judas s’est éloigné en claquant les portes, nous nous sommes consultés… Et nous avons pensé qu’il valait mieux partir pour mettre fin au scandale à Beth-Çur et… éviter de… de le gifler… J’ai aussitôt pris la route avec Barthélemy. J’ai prié les autres de me laisser partir sans tarder avant son retour… car… car je sentais que je ne me serais plus contenu… Voilà. J’ai parlé. Maintenant, fais-moi des reproches s’il te paraît que je me suis trompé.

– Tu as bien fait. Vous avez tous bien fait.

– Même Judas ? Ah ! non, mon Seigneur ! Ne dis pas cela ! Il a donné un indigne spectacle !

– Non. Lui n’a pas bien agi. Mais toi, ne le juge pas.

– …Non, Seigneur… »

Le “ non ” a du mal à sortir.

401.4

Après un temps de silence, Pierre demande :

« Mais au moins, dis-moi pourquoi Judas a changé d’un seul coup ? Il semblait devenu si bon ! On était si bien ! J’avais fait des prières et des sacrifices pour que cela dure… Car je ne peux pas te voir affligé. Or tu es affligé quand nous agissons mal… Et depuis les Encénies, je sais que même le sacrifice d’une cuillerée de miel a de la valeur… Il a fallu que ce soit un disciple, le plus petit de tous, un pauvre enfant, qui m’enseigne cette vérité[1], à moi, ton stupide apôtre. Mais je ne l’ai pas négligée, car j’en ai vu le fruit. Moi aussi, malgré ma tête dure, j’ai compris quelque chose grâce à la lumière de la Sagesse qui s’est penchée avec bonté sur moi, qui est descendue jusqu’à moi, le grossier pêcheur, l’homme pécheur. J’ai compris qu’il ne faut pas seulement t’aimer en paroles, mais en sauvant les âmes pour toi par nos sacrifices. Et cela pour te donner de la joie, pour ne pas te voir comme tu es maintenant, ou comme tu étais au mois de Scebat. Tu es si pâle et si affligé, mon Maître et Seigneur que nous ne sommes pas dignes d’avoir, nous qui ne te comprenons pas, nous qui sommes des vers de terre à côté de toi, Fils de Dieu, de la fange à côté de toi, Etoile, des ténèbres à côté de toi, Lumière. Mais cela n’a servi à rien ! A rien ! C’est vrai. Mes pauvres offrandes… si pauvres… si mal faites… A quoi devaient-elles contribuer ? J’ai été orgueilleux de croire qu’elles pouvaient être utiles… Pardonne-moi. Mais je t’ai donné ce que j’avais. Je me suis offert pour te donner tout ce que je possède. Et je m’imaginais être justifié, parce que je t’ai aimé, mon Dieu, de tout mon être, de tout mon cœur, de toute mon âme, de toutes mes forces, comme il est dit. Et maintenant je comprends cela aussi, et je l’affirme comme le fait toujours Jean[2], notre ange, et je te prie (il s’agenouille aux pieds de Jésus) d’augmenter ton amour en ton pauvre Simon, pour augmenter mon amour pour toi, mon Dieu. »

Pierre se penche pour baiser les pieds de Jésus et reste ainsi. Barthélemy qui a écouté avec admiration et assentiment, l’imite.

« Relevez-vous, mes amis. Mon amour ne cesse de croître en vous et il grandira de plus en plus. Et soyez bénis pour le cœur que vous avez.

401.5

Quand les autres vont-ils arriver ?

– Avant le crépuscule.

– C’est bien. Jeanne aussi reviendra avant le crépuscule, accompagnée d’Elise et de Kouza. Nous passerons le sabbat ici, puis nous partirons.

– Oui, Seigneur. Mais pourquoi Jeanne t’a-t-elle appelé d’une manière si pressante ? Ne pouvait-elle pas attendre ? Il était décidé que l’on venait ici ! Par son imprudence, elle a été cause de toute cette histoire !…

– Ne lui fais aucun reproche, Simon-Pierre. Elle a agi par prudence et par amour. Elle m’a appelé parce qu’il y avait des âmes dont il fallait raffermir la bonne volonté.

– Ah ! Alors je ne dis plus rien… Mais, Seigneur, pourquoi Judas a-t-il ainsi changé ?

– N’y pense pas ! N’y pense pas ! Profite de cet Eden tout fleuri et paisible. Profite de ton Seigneur. Laisse et oublie l’humanité sous ses pires formes, dans les assauts qu’elle livre à l’âme de ton pauvre compagnon. Rappelle-toi seulement de prier pour lui, beaucoup. Venez. Allons trouver ces petits qui nous regardent avec étonnement. Je leur parlais de Dieu, il y a un instant, d’âme à âme, avec amour, et aux plus grands avec les beautés de Dieu… »

Il prend par la taille ses deux apôtres et ils se dirigent vers un groupe d’enfants qui l’attendent.

401.1

Jesús pasea entre las florestas de rosas, donde bulle el trabajo de los recolectores. Halla así la manera de hablar con uno o con otro, y también con la mujer viuda y sus hijos, a la que Juana en la Pascua ha tomado, por su amor, a su servicio después del banquete de los pobres. Ya no parecen los mismos. Con nueva vitalidad, serenos, cumplen su trabajo con alegría, cada uno según sus propias capacidades, y los más pequeños, que verdaderamente no saben todavía ni siquiera distinguir una rosa de otra por el color o por la lozanía para escogerlas, juegan con otros pequeñuelos en los sitios más tranquilos, y sus gorjeos de pajarillos humanos todavía en el nido se unen a los de los implumes que pían, que chillan entre las frondas de los árboles para saludar a sus padres que regresan con la comida para sus bocas.

Jesús se acerca a estas pequeñas nidadas humanas, y se agacha, se interesa, acaricia, calma pequeñas riñas, levanta al que se ha caído y gimotea, sucio de tierra, arañadas con el suelo la frente o las manitas. Y los llantos, las riñas, los celos, cesan de golpe con la caricia y la palabra del Inocente a los inocentes, o se transforman incluso en el ofrecimiento del objeto causa de la discusión o de la caída (el escarabajo dorado, la piedrecita de color o brillante, una flor cortada, etc.)… Jesús tiene llenas de estas cosas las manos y el cinturón, y, cuando deposita escarabajos y mariquitas entre el follaje, restituyéndolos así a la libertad, lo hace sin ser visto.

¡Cuántas veces he notado el perfecto tacto de Jesús incluso con los más pequeños, para no herirlos, para no defraudarlos! Tiene el arte y el atractivo para saber mejorarlos y para hacerse querer, con cosas aparentemente insignificantes, aunque en realidad son perfecciones de amor adaptado a la pequeñez del niño…

Como a mí.

401.2

¡A mí me ha tratado siempre como a un “niño” para mejorar mi miseria, para hacerse querer! Después, cuando le he amado con todo mi ser, ha apretado la mano, me ha tratado como adulta, sordo a mis súplicas: «¿Pero no ves que soy una inútil?». Ha sonreído y me ha obligado a hacer obras de adultos… ¡Oh! Sólo cuando la pobre María está toda llena de aflicción, Él vuelve a ser el Jesús de los niños para mi pobre alma, tan incapaz, y se muestra satisfecho de… mis escarabajos y mis piedrecitas… y mis florecillas… de lo que logro darle… y me muestra que los ve bonitos… y que me ama porque soy «la nada que se abandona, se pierde, en el Todo».

¡Querido Jesús mío! ¡Amado, amado hasta la locura! ¡Amado con todo mi ser! ¡Sí, lo puedo proclamar! En la vigilia de mi año 49, examinándome atentamente, en la vigilia de la sentencia humana sobre mi obra como portavoz, escudriñando atentamente mi espíritu y toda mí misma para descifrar las palabras verdaderas que hay en mí, puedo decir que ahora amo, comprendo que amo a mi Dios con todo mi ser. He tardado 48 años en llegar a este amor total, tan total que excluye un pensamiento de temor personal en vistas de una condena, teniendo tan sólo una profunda aflicción por la repercusión que ésta pudiera tener en almas que yo he llevado a Dios, que estoy convencida de que han sido redimidas por el Jesús vivo dentro de mí, y que se separarían de la Iglesia, anillo de enlace entre la humanidad y Dios.

Dirán algunos: «¿No te da vergüenza haber tardado tanto?». No, en absoluto. Era tan débil, tan nada, que he tardado todo este tiempo. Y además estoy convencida de que he tardado exactamente el tiempo que Jesús ha querido. Ni un minuto más ni un minuto menos; porque — esto puedo decirlo — desde que empecé a comprender qué es Dios, no le he negado a Dios nada. Desde cuando, teniendo yo cuatro años, le sentía tan omnipresente, que creía incluso que estaba en la madera del respaldo de la silla en que me sentaba y le pedía disculpa por darle la espalda y por apoyarme en Él; desde cuando, también a los cuatro años, hasta en el sueño meditaba que nuestros pecados le habían herido y matado, y me ponía de pie encima de mi cama, suplicando, vestida con mi camisón de noche, sin mirar a ningún cuadro sagrado, sino volviéndome a mi Amado matado por nosotros, suplicando: «¡Yo no! ¡Yo no! ¡Quítame la vida, pero no me digas que yo te he herido!». Y así sucesivamente…

Amor mío, Tú conoces mis ardores, no desconoces ni siquiera uno… Tú sabes que bastaba que se perfilase una propuesta tuya para que ya inmediatamente fuera aceptación en tu María. Aunque me propusieras que te diera mi amor de novia — es más, precisamente entonces, en la Navidad del 21, se reafirmó mi amor por ti —, o el amor de los parientes o la vida o la salud o la comodidad… y que, cada vez más, fuera una “nada” en la vida social, un desecho, mirado por el mundo con compasión o burla… Una que no puede tomar un vaso de agua si tiene sed si no hay quien se lo acerque, una que está clavada como Tú, como Tú, y como he deseado tanto estarlo, y como quisiera en seguida volver a estar si Tú me curaras. ¡Todo! La nada ha dado todo, su todo de criatura… Bien, pues también ahora, también ahora, que puedo ser juzgada negativamente, que puedo sufrir interdicción, que pueden actuar contra mí, ¿qué te digo? «Déjame a ti, déjame tu Gracia. Todo el resto es nada. Lo único que te ruego es que no me suspendas tu amor y que no permitas que los que te he dado vuelvan a caer en las tinieblas».

¿Pero, a dónde he ido, oh Sol mío, mientras paseas entre los rosales? A donde mi corazón, que ha hecho esfuerzo de amor por ti, me lleva. Y late, y me enciende la sangre en las venas. Y la gente dirá: «Tiene fiebre y palpitaciones». No. Es que esta mañana te estás derramando en mí con la fuerza de un divino huracán de amor, y yo… y yo me anulo en ti, que me invades, y ya no coordino como criatura, y siento lo que debe ser el vivir de los serafines… y ardo y deliro y te amo, te amo, te amo. ¡Piedad, en tu amor! Piedad, si quieres que viva todavía para servirte, oh Amor divinísimo, eterno, oh Amor dulcísimo, oh Amor de los Cielos y de la Creación, Dios, Dios, Dios…

¡O… no… piedad, no! ¡Antes al contrario, más aún! ¡Hasta la muerte en la hoguera del amor! ¡Fundámonos! ¡Amémonos! Para estar en el Padre, como dijiste orando por nosotros: «Que estén (los que me aman) donde estamos Nosotros. Que sean uno». ¡Uno! Ésta es una de las afirmaciones del Evangelio que siempre me han hecho sumirme en un abismo de adoración amorosa. ¡Qué pediste para nosotros, mi Divino Maestro y Redentor! ¡Qué pediste, mi Divino loco de amor! Que nosotros seamos uno contigo, con el Padre, con el Espíritu Santo, porque quien está en Uno está en los Tres, ¡oh, inseparable y verdaderamente libre Trinidad del Dios uno y trino! ¡Bendito! ¡Bendito! ¡Bendito con cada uno de mis latidos y respiros!…

401.3

Pero volvamos a la visión, porque veo venir con paso veloz, tanto que sus vestiduras se mueven como una vela azotada por el viento, a Pedro, seguido por Bartolomé, que camina más tranquilo. Se presenta repentinamente a espaldas del Maestro, que está agachado acariciando a unos lactantes — los cuales son, sin duda, hijos de recolectoras — puestos en unos traspuntines a la sombra fresca de las plantas. «¡Maestro!».

«¡Simón! ¿Cómo es que estás aquí? ¿Y tú, Bartolomé? Teníais que partir mañana por la tarde, después de la puesta de sol del sába­do…».

«Maestro, no nos regañes… Escúchanos antes».

«Os escucho. Y no os regaño, porque pienso que habréis desobedecido por un grave motivo. Solamente aseguradme que ninguno de vosotros está herido o enfermo».

«No, no, Señor. No nos ha sucedido ningún mal» se apresura a decir Bartolomé.

Pero Pedro, siempre sincero e impulsivo, dice: «¡Mmm! Yo por mí digo que hubiera sido mejor si tuviéramos todos las piernas rotas, o incluso la cabeza, antes que…».

«¿Qué ha sucedido entonces?».

«Maestro, hemos pensado que era mejor venir para acabar con…» está diciendo Bartolomé cuando Pedro le interrumpe: «¡Pero habla más deprisa!». Y termina: «Judas es un verdadero demonio desde que te has marchado. Ya no podíamos hablar, no razonaba. Ha discutido con todos… Y ha escandalizado a todos los dependientes de Elisa y a otras personas…».

«Quizás se ha puesto celoso porque has tomado a Simón contigo…» dice Bartolomé queriendo disculpar, al ver que la cara de Jesús se pone muy severa.

«¡Qué van a ser celos! ¡Deja de una vez de disculparle!… O riño contigo para desahogarme de no haber podido reñir con él… ¡Porque, Maestro, he logrado estar callado! ¡Fíjate! ¡Estar callado! Por pura obediencia y amor a ti… ¡Pero qué esfuerzo! Bien. En un momento en que Judas se marchó, dando portazos, hemos deliberado entre nosotros… y hemos pensado que era mejor partir para poner fin al escándalo en Betsur y… evitar… darle unos guantazos… Y yo y Bartolomé nos hemos marchado inmediatamente. He rogado a los otros que me dejaran marcharme en seguida, antes de que él volviera… porque… porque sentía realmente que no me iba a contener ya más… Esto es. He dicho. Ahora corrígeme, si te parece que he cometido un error».

«Has hecho bien. Habéis hecho todos bien».

«¿También Judas? ¡Ah, no, mi Señor! ¡No digas esto! ¡Ha dado un espectáculo indigno!».

«No. Él no ha hecho bien. Pero no le juzgues».

«…No, Señor…». El “no” sale con mucho esfuerzo.

401.4

Un momento de silencio. Luego Pedro pregunta: «¿Me dices, al menos, por qué Judas, de repente, se ha vuelto así? ¡Parecía haberse vuelto tan bueno! ¡Se estaba tan bien! Yo había hecho oraciones y sacrificios para que continuara… Porque no puedo verte afligido. Y Tú estás afligido cuando nos causamos daño… Y, desde las Encenias, sé que incluso el sacrificio de una cucharada de miel tiene valor… Esta verdad[1] me la ha tenido que enseñar un discípulo, el más pequeño de los discípulos, un pobre niño, a mí, tu apóstol necio. Pero no la he desatendido. Porque he visto su fruto. Porque también yo, que soy un zopenco, he comprendido algo por luz de la Sabiduría que se ha inclinado benigna hacia mí, que ha bajado hasta mí, hasta el rudo pescador, hasta el hombre pecador. He comprendido que es necesario amarte no sólo con las palabras, sino salvándote las almas con nuestro sacrificio. Para darte una alegría. Para no verte así como estás ahora, como estabas en Sebat. Tan pálido y triste, mi Maestro y Señor que no somos dignos de tenerte, que no te comprendemos: nosotros, gusanos al lado de ti, Hijo de Dios; nosotros, lodo al lado de ti, Estrella; nosotros, tinieblas al lado de ti, Luz. ¡Pero no ha servido para nada! ¡Para nada! Es verdad. Mis pobres ofrendas… tan pobres; tan defectuosas… ¿Y para qué iban a servir? Ha sido soberbia mía, creer que pudieran servir… Perdóname. Pero te he dado cuanto tenía. Me he ofrecido para darte todo lo que tengo. Y creía estar justificado porque te he amado, oh mi Dios, con todo mi ser, con todo mi corazón, con toda mi alma, con todas mis fuerzas, como está escrito. Y ahora comprendo también esto y lo digo yo también como dice siempre Juan[2], nuestro ángel, y te ruego (y se arrodilla a los pies de Jesús) que aumentes tu amor en tu pobre Simón, para que aumente mi amor por ti, oh mi Dios». Y Pedro se agacha a besar los pies de Jesús, y se queda así. Bartolomé, que ha estado escuchando, admirando y asintiendo, hace lo mismo.

«Alzaos, amigos. Mi amor crece sin pausa en vosotros, y crecerá cada vez más. Y benditos seáis por el corazón que tenéis.

401.5

¿Cuándo van a venir los otros?».

«Antes de la puesta del Sol».

«Está bien. También Juana y Elisa y Cusa volverán antes del ocaso. Pasaremos el sábado aquí y luego partiremos».

«Sí, Señor. ¿Pero para qué te ha llamado Juana con tanta urgencia? ¿No podía esperar? ¡Estaba ya concordado que vendríamos aquí! ¡Con su imprudencia ha causado un buen jaleo!…».

«No la acuses, Simón de Jonás. Ha actuado por prudencia y amor. Me ha llamado porque había almas cuya buena voluntad había que confirmar».

«¡Ah! Entonces ya no hablo más… Pero, Señor, ¿por qué Judas se ha alterado de esa forma?».

«¡No pienses en ello! ¡No pienses en ello! Goza de este Edén, todo flores y paz. Goza de tu Señor. Y deja, y olvida, las formas peores de la humanidad, sus asaltos contra el espíritu de tu pobre compañero. Lo único de debes recordar es orar por él, mucho, mucho. Venid. Vamos donde aquellos pequeños que nos miran asombrados. Hace poco les estaba hablando de Dios, de alma a alma, con el amor, y a los más grandecitos con las bellezas de Dios…». Y echa sus brazos alrededor del talle de sus dos apóstoles, para dirigirse a un círculo de niños que le esperan.


Notes

  1. un pauvre enfant, qui m’enseigne cette vérité…, en 311.3/5.
  2. comme le fait toujours Jean, en particulier en 149.6.

Notas

  1. Esta verdad... en 311.3/5.
  2. digo yo también como dice... Juan, en 149.6.