The Writings of Maria Valtorta

59. Le démoniaque guéri dans la synagogue de Capharnaüm en conclusion d’une discussion.

59. A possessed man healed in the synagogue

59.1

Je vois la synagogue de Capharnaüm. Elle est déjà remplie d’une foule qui attend. Des gens, sur le seuil, surveillent la place encore ensoleillée, bien que l’on aille vers le soir.

Finalement, un cri s’élève :

« Le Rabbi arrive ! »

Tous se retournent vers la sortie. Les moins grands montent sur la pointe des pieds ou cherchent à se pousser en avant. Il y a même quelques disputes et quelques bousculades malgré les reproches des employés de la synagogue et des notables de la cité.

« La paix soit avec tous ceux qui cherchent la vérité ! »

Jésus est sur le seuil et salue en bénissant, les bras tendus en avant. La lumière très vive qui vient de la place ensoleillée met en valeur sa grande taille et le nimbe de lumière. Il a quitté son habit blanc et porte ses vêtements ordinaires, bleu foncé. Il s’avance à travers la foule qui lui fait un passage, puis se resserre autour de lui, comme l’eau autour d’un navire.

59.2

« Je suis malade, guéris-moi ! » gémit un jeune homme qui me semble phtisique d’après son aspect, et qui tient Jésus par son vêtement.

Jésus lui pose la main sur la tête et lui dit :

« Aie confiance, Dieu t’écoutera, lâche-moi maintenant pour que je parle au peuple ; je viendrai à toi plus tard. »

Le jeune homme le lâche et reste tranquille.

« Qu’est-ce qu’il t’a dit ? lui demande une femme qui porte un enfant sur ses bras.

– Il m’a dit qu’après avoir parlé au peuple, il viendra vers moi.

– Il te guérit, alors ?

– Je ne sais pas. Il m’a dit : “ Confiance. ” Moi, j’espère.

– Qu’est-ce qu’il t’a dit ?

– Qu’est-ce qu’il t’a dit ? »

La foule veut savoir. La réponse de Jésus circule parmi le peuple.

« Dans ce cas, je vais chercher mon enfant.

– Et moi, j’amène ici mon vieux père.

– Ah ! Si Aggée voulait venir ! Je vais essayer… mais il ne viendra pas. »

59.3

Jésus a rejoint sa place. Il salue le chef de la synagogue qui en fait autant. C’est un homme de petite taille, gras et vieillot. Jésus doit se pencher pour lui parler. On dirait un palmier qui s’incline vers un arbuste plus large que haut.

« Que veux-tu que je te donne ? demande le chef de la syna­gogue.

– Ce que tu veux ou bien au hasard, l’Esprit te guidera.

– Mais… seras-tu préparé ?

– Je le suis. Prends au hasard. Je le répète : l’Esprit du Seigneur guidera ton choix pour le bien de ce peuple. »

Le chef de la synagogue étend la main sur le tas de rouleaux. Il en prend un, l’ouvre et s’arrête sur un passage donné.

« Voilà » dit-il.

Jésus prend le rouleau et lit à l’endroit indiqué[1] :

« “ Lève-toi et sanctifie le peuple et dis-leur : ‘ Sanctifiez-vous pour demain car ainsi parle Yahvé, le Dieu d’Israël : L’anathème est au milieu de toi, Israël. Tu ne pourras pas tenir devant tes ennemis jusqu’à ce que vous ayez écarté l’anathème du milieu de vous. ’ ” »

Il s’arrête, roule le rouleau et le rend. La foule est très attentive. Seul quelqu’un chuchote :

« Nous allons en entendre de belles contre les ennemis !

– C’est le Roi d’Israël, le Promis, qui rassemble son peuple ! »

59.4

Jésus tend les bras dans son attitude oratoire. Le silence est total.

« Celui qui est venu vous sanctifier s’est levé. Il est sorti du secret de la maison où il s’est préparé à cette mission. Il s’est purifié pour vous donner l’exemple de la purification. Il a pris position face aux puissants du Temple et au peuple de Dieu. Et maintenant, il est parmi vous. C’est moi ! Non pas comme le pensent et l’espèrent certains parmi vous qui ont l’esprit obscurci et le cœur troublé. Plus grand et plus noble est le Royaume dont je suis le futur Roi et auquel je vous appelle.

Je vous appelle, hommes d’Israël, avant tout autre peuple, parce que vous êtes ceux qui avez eu dans les pères de vos pères la promesse de cette heure et l’alliance avec le Seigneur Très-Haut. Mais ce ne sera pas à l’aide de foules armées ni par quelque féroce effusion de sang que ce Royaume se formera. Ce ne sont pas les violents ni les dominateurs, pas plus que les orgueilleux, les irascibles, les envieux, les luxurieux, les gens cupides qui y entreront, mais les bons, les doux, les chastes, les miséricordieux, les humbles, les patients, ceux qui aiment Dieu et leur prochain.

Israël ! Ce n’est pas contre les ennemis de l’extérieur que tu es appelé à combattre, mais contre les ennemis de l’intérieur, contre ceux qui se trouvent dans ton cœur, dans le cœur des dizaines de milliers de tes enfants. Otez l’anathème du péché de tous vos cœurs si vous voulez que demain le Seigneur vous rassemble et vous dise : “ Mon peuple, reçois le Royaume qui ne sera plus vaincu, ni envahi, ni attaqué par les ennemis. ”

Demain. Quand viendra ce lendemain ? Dans un an ou dans un mois ? Ne cherchez pas avec la soif malsaine de connaître l’avenir par des moyens qui ont le goût de coupables sorcelleries. Laissez aux païens l’esprit de la Pythie. Laissez au Dieu éternel le secret de son temps. Quant à vous, dès demain – le lendemain qui succèdera à cette heure du soir, celui qui viendra de nuit et surgira avec le chant du coq –, venez vous purifier par une pénitence authentique.

Repentez-vous de vos péchés pour être pardonnés et prêts pour le Royaume. Ecartez de vous l’anathème du péché. Chacun a le sien. Chacun a celui qui est contraire aux dix commandements du salut éternel. Examinez-vous chacun sincèrement et vous trouverez le point sur lequel vous vous êtes trompés. Ayez-en humblement un repentir sincère. Veuillez vous repentir, mais pas en paroles seulement. On ne se moque pas de Dieu et on ne le trompe pas. Mais repentez-vous avec la volonté arrêtée de changer de vie, de revenir à la Loi du Seigneur. Le Royaume des Cieux vous attend. Demain.

Demain ? demandez-vous. Ah ! L’heure de Dieu est toujours un prompt lendemain, même quand elle arrive au terme d’une longue vie comme celle des patriarches. L’éternité n’a pas, pour mesurer le temps, le lent écoulement du sablier. Ces mesures du temps que vous appelez jours, mois, années, siècles sont les battements de cœur de l’Esprit éternel qui vous garde en vie. Mais vous êtes éternels spirituellement et vous devez, spirituellement, garder la même méthode de mesure du temps que votre Créateur. Par conséquent, vous devez vous dire : “ Demain, ce sera le jour de ma mort ! ” Bien plus, il n’y a pas de mort pour celui qui est fidèle, mais un repos dans l’attente, dans l’attente du Messie qui ouvre les portes des cieux.

En vérité, je vous déclare que parmi ceux qui sont ici présents, vingt-sept seulement devront attendre leur mort. Les autres seront jugés dès avant leur mort et celle-ci les fera passer à Dieu ou à Mammon sans délai, parce que le Messie est venu : il est parmi vous et vous appelle pour vous apporter la bonne nouvelle, vous instruire de la vérité, vous assurer le salut et le Ciel.

Faites pénitence ! Le “ demain ” du Royaume des Cieux est im­minent ; qu’il vous trouve purs pour devenir les possesseurs du Jour éternel !

La paix soit avec vous. »

59.5

Un israélite barbu aux vêtements somptueux se lève pour le contredire. Il déclare :

« Maître, ce que tu affirmes me paraît en opposition avec ce qui est dit au Livre second des Maccabées, gloire d’Israël. Il y est écrit[2] : “ Quand les pécheurs ne sont pas laissés longtemps à eux-mêmes, mais que les châtiments ne tardent pas à les at­teindre, c’est une marque de grande bonté. A l’égard des autres nations, le Maître attend avec longanimité, pour les châtier, qu’elles arrivent à combler la mesure de leurs iniquités. ” Toi, au contraire, tu parles comme si le Très-Haut pouvait être très lent à nous punir, comme s’il nous attendait, à l’instar des autres peuples, au temps du Jugement, quand la mesure des péchés sera comble. Vraiment, les faits t’apportent un démenti. Israël est puni, comme le dit l’histoire des Maccabées. Mais, si c’était comme tu le prétends, n’y aurait-il pas un désaccord entre ton enseignement et celui qui ressort de la phrase que je t’ai rapportée ?

– J’ignore qui tu es[3] ; mais qui que tu sois, je te réponds. Il n’y a pas de désaccord dans la doctrine, mais dans la manière d’interpréter les paroles. Tu les interprètes d’une manière humaine, moi d’une manière spirituelle. En digne représentant de la majorité des hommes, tu vois tout dans une référence au présent et à ce qui passe. Moi, en représentant de Dieu, j’explique tout et en fais l’application à l’éternel et au surnaturel. Yahvé[4] vous a frappés, oui, dans le présent, à cause de votre orgueil et de votre prétention à être un “ peuple ” selon les idées de la terre. Mais, comme il vous a aimés ! Comme il a usé de patience envers vous plus qu’envers aucun autre, en vous accordant, à vous, le Sauveur, son Messie, pour que vous l’écoutiez et que vous vous sauviez avant l’heure de la colère divine ! Il ne veut plus que vous soyez pécheurs. Mais s’il vous a frappés en ce monde qui passe, voyant que la blessure ne guérit pas, mais au contraire émousse toujours plus votre âme, il vous envoie, non pas la punition, mais le salut. Il vous envoie celui qui vous guérit et vous sauve : moi, qui vous parle.

59.6

– Ne te trouves-tu pas prétentieux de te poser en représentant de Dieu ? Aucun des prophètes n’a eu cette audace, et toi… qui es-tu, toi qui parles, et sur l’ordre de qui parles-tu ?

– Les prophètes ne pouvaient dire d’eux-mêmes ce que je dis de moi. Qui suis-je ? L’Attendu, le Promis, le Rédempteur. Vous avez déjà entendu celui qui m’a précédé proclamer : “ Préparez les voies du Seigneur… Voici que vient le Seigneur Dieu… Comme un berger il paîtra son troupeau, tout en étant l’Agneau de la vraie Pâque ! ”

Il y a parmi vous des gens qui ont entendu ces paroles de la bouche du Précurseur et qui ont vu le ciel s’éclairer sous l’effet d’une lumière qui descendait en forme de colombe, qui ont entendu une voix qui disait qui j’étais. Sur l’ordre de qui je parle ? Sur l’ordre de Celui qui est et qui m’envoie.

– Certes, tu peux le dire, mais tu peux également être un menteur ou être dans l’illusion. Tes paroles sont saintes, mais Satan lui aussi a des paroles trompeuses masquées de sainteté, pour entraîner dans l’erreur. Nous, nous ne te connaissons pas.

– Je suis Jésus, fils de Joseph, de la race de David, né à Bethléem Ephrata, selon la promesse, appelé Nazaréen parce j’habite Nazareth. Cela, du point de vue du monde. Selon Dieu, je suis son Messie. Mes disciples le savent.

– Oh ! Eux, ils peuvent affirmer ce qu’ils veulent et ce que tu leur fais dire !

– Un autre parlera, qui ne m’aime pas et dira qui je suis. Attends que j’appelle une des personnes présentes. »

59.7

Jésus regarde la foule, étonnée de la discussion, choquée et divisée en opinions contraires. Il cherche quelqu’un avec ses yeux de saphir, puis crie à haute voix :

« Aggée, approche-toi, je te l’ordonne ! »

Murmures dans la foule qui s’ouvre pour laisser passer un homme secoué de tremblements et soutenu par une femme.

« Connais-tu cet homme ?

– Oui, c’est Aggée, fils de Malachie, d’ici, de Capharnaüm. Il est possédé par un esprit malin qui le fait entrer dans des accès de folie furieuse et soudaine.

– Tout le monde le connaît ? »

La foule crie :

« Oui, oui.

– Quelqu’un peut-il dire qu’il m’a parlé ne serait-ce quelques minutes ? »

La foule crie :

« Non, non, il est comme hébété et ne sort jamais de chez lui, et personne ne t’y a jamais vu.

– Femme, amène-le moi. »

La femme le pousse et le traîne ; le pauvre homme tremble d’autant plus fort.

Le chef de la synagogue avertit Jésus :

« Attention ! Le démon va le tourmenter… et alors il s’excite, griffe et mord. »

La foule s’écarte en se pressant contre les murs.

Les deux hommes sont désormais en face l’un de l’autre. Un instant de résistance. On dirait que l’homme, habitué au mu­tisme, a du mal à parler et gémit. Puis sa voix s’articule :

« Qu’y a-t-il entre toi et nous, Jésus de Nazareth ? Pourquoi es-tu venu nous tourmenter, nous exterminer, toi, le Maître du ciel et de la terre. Je sais qui tu es : le Saint de Dieu. Aucun être charnel ne fut plus grand que toi parce que dans ta chair d’homme est renfermé l’Esprit du Vainqueur éternel. Tu m’as déjà vaincu dans…

– Tais-toi et sors de lui, je te l’ordonne ! »

L’homme est pris d’une étrange agitation. Il tremble par à-coups comme s’il y avait quelqu’un qui le maltraitait en le poussant et le secouant. Il hurle d’une voix inhumaine, écume, puis est plaqué au sol d’où il se relève ensuite, étonné et guéri.

59.8

« Tu as entendu ? Que réponds-tu, maintenant ? » demande Jésus à son contradicteur.

L’homme barbu et bien habillé hausse les épaules et, vaincu, s’en va sans répondre. La foule se moque de lui et applaudit Jésus.

« Silence, c’est un lieu sacré, dit Jésus, qui ordonne : Amenez-moi le jeune homme à qui j’ai promis l’aide de Dieu. »

Le malade se présente. Jésus le caresse :

« Tu as eu foi ! Sois guéri. Va en paix et sois juste. »

Le jeune homme pousse un cri, qui sait ce qu’il éprouve ? Il se jette aux pieds de Jésus et les baise en remerciant :

« Merci pour moi et pour ma mère ! »

D’autres malades viennent : un jeune enfant aux jambes paralysées. Jésus le prend dans ses bras, le caresse, le pose à terre… et le laisse. Au lieu de tomber, l’enfant court vers sa mère qui le reçoit sur son cœur en pleurant, et bénit à haute voix “ le Saint d’Israël ”. Arrive un vieillard aveugle, conduit par sa fille. Lui aussi se voit guéri par une caresse sur ses orbites malades.

De la part de la foule, c’est un délire de bénédictions.

Jésus se fraye un chemin en souriant. Malgré sa haute taille il n’arriverait pas à fendre la foule si Pierre, Jacques, André et Jean ne travaillaient du coude généreusement et ne s’ouvraient un accès depuis leur coin jusqu’à Jésus et ne le protégeaient jusqu’à la sortie sur la place, où le soleil a disparu.

La vision se termine ainsi.

59.1

I see the synagogue of Capernaum. It is already crowded with people waiting. People near the door cast glances at the square, which is still sunny, though it is almost evening. At last there is a shout: «The Rabbi is coming.» They all turn towards the door, the shorter people stand on their toes or endeavour to push their way to the front. Some start discussing and shoving, notwithstanding the reproaches of those employed in the synagogue and of the elders of the town.

«May peace be with all those seeking the Truth.» Jesus is at the entrance and He greets them, blessing with His arms stretched forward. His tall figure stands out against the very bright light in the sunny square. He has taken off His white mantle and is wearing the usual deep blue one. He makes His way through the crowd, which opens out and then throngs around Him, like the waves round a ship.

59.2

«I am ill, heal me!» moans a young man who appears to be consumptive, and pulls Jesus by His mantle.

Jesus lays His hands on his head and says: «Have faith. God will listen to you. Let Me speak to the people now, then I will come to you.»

The young man lets Him go and calms down.

«What did He say to you?» asks a woman holding a child in her arms.

«He said that after He has spoken to the people, He will come to me.»

«Is He going to heal you then?»

«I don’t know. He said to me: “Have faith”. I can only hope.»

«What did He say? What did He say?»

The people want to know. Jesus’ answer is repeated through the crowd.

«In that case, I am going to get my child.»

«And I am bringing my old father here.»

«Oh! If Aggaeus would only come! I’ll try… but he will not come.»

59.3

Jesus has reached His place. He greets the head of the synagogue who exchanges the greeting. He is a small, stout, rather elderly man. When speaking to him Jesus bends down. It is like a palm bending over a shrub which is wider than it is taller.

«What shall I give You?» asks the little man.

«Whatever you wish, or anything at random. The Spirit will be our guide.»

«But… will You be prepared?»

«I am. Give me a roll at random. I tell you: the Spirit of the Lord will guide the choice for the sake of this people.»

The head of the synagogue stretches his hand out to the pile of rolls, he picks one and unrolls it, he stops at a certain point. «Here» he says.

Jesus takes the roll and starts reading at the shown point[1]: «Joshua: “Rise and sanctify the people and say to them: ‘Sanctify yourselves for tomorrow, because the Lord of Israel declares: the ban is now among you, Israel; you can never stand up to your enemies until you take from among you him who is contaminated by such crime’”.» He stops, He rolls the parchment and hands it back.

The crowd is most attentive. Only one whispers: «We shall hear some very nice words against our enemies!». «It is the King of Israel, the Promised One, Who gathers His people together!»

59.4

Jesus stretches out His arms in His usual oratorial attitude. Silence is now perfect.

«He who came to sanctify you has risen. He has come out from the secrecy of His house, where He prepared Himself for this mission. He purified Himself to give you an example of purification. He established His position with the mighty ones in the Temple and with the people of God, and is now amongst you. It is I. Not as some of you think and hope, with clouded minds and unrest in their hearts. The Kingdom of which I am the future King and to which I call you is more notable and greater.

I am calling you, Israel, before any other people, because in the fathers of your fathers you received the promise of this hour and of the alliance with the Most High Lord. But His Kingdom will not be established with armed multitudes or wild blood shedding and neither the violent nor the overbearing, the proud, the wrathful, the envious, the lustful, the greedy will enter it but only the good, the meek, the continent, the merciful, the humble, the patient and those who love God and their neighbours will be admitted.

Israel! You are not asked to fight against external enemies, but against internal ones. Against those who are in all your hearts. In the hearts of thousands and thousands of your children. Remove the barrier of sin from all your hearts, if you want God to gather you together tomorrow and say to you: “My people, yours is the Kingdom that will never be defeated, or invaded, or undermined by enemies”.

Tomorrow. Which tomorrow? In a year or a month’s time? Oh! Do not be inquisitive! Do not allow an unhealthy thirst to inquire into the future by means which taste of guilty witchcraft. Leave the Python spirit to the heathens. Leave to Eternal God the secrecy of time. As from tomorrow, the morrow that will rise after this evening, and the morrow that will come after tonight and will rise at cock-crow, come and be purified by sincere penance.

Repent of your sins to be forgiven and to be ready for the Kingdom. Remove from yourselves the barrier of sin. Each of you has his own. Each has the one against the ten commandments of eternal salvation. Examine your consciences with sincerity and you will find your errors. Repent with sincere humbleness. You must repent. Not just with your mouths. You cannot laugh at or deceive God. But repent with a firm will, that will make you change your ways of living and return to the Law of the Lord. The Kingdom of Heaven is waiting for you. Tomorrow.

Tomorrow? you may ask. Oh! the hour of God is always an early morrow, even when it comes at the end of a life as long as the Patriarchs’. Eternity does not use as a measure of time the slow flowing of a sandglass. And the measures of time which you call days, months, years, centuries are but heartbeats of the Eternal Spirit that keeps you alive. But your souls are eternal and you must adopt the same measure of time for your souls as your Creator does. You must, therefore, say: “Tomorrow will be the day of my death”. No, not death for the faithful. But rest of expectation, waiting for the Messiah to open the gates of Heaven.

And I solemnly tell you that only twenty-seven of you here present will die and have to wait. The rest will be judged before their death, and their death will be a transition to God or Mammon without any delay because the Messiah has come, He is amongst you and calls you to give you the Gospel, to teach you the Truth and save you in Heaven.

Do penance! The “morrow” of the Kingdom of Heaven is impending. May it find you pure so that you may possess the eternal day.

Peace be with you.»

59.5

A bearded sumptuously dressed Israelite stands up to contradict Him. He says: «Master, what You have stated appears to be in contrast with what is said in the second book of Maccabees, glory of Israel. It is said there: “Indeed when evil-doers are not left for long to their own devices but incur swift retribution, it is a sign of great benevolence. In the case of the other nations, the Lord waits patiently for them to obtain the full measure of their sins, before He punishes them”. According to what You said, instead, the Most High would appear to be very slow in punishing us, waiting, as for the other nations, the time of Judgement, when the measure of sins is full. Events, indeed, give You the lie. Israel is punished as stated by the historian of the Maccabees. But if what You say is correct, is there no conflict between Your doctrine and the sentence I have quoted?»

«I do not know who you are, but I will give you My answer, whoever you are. There is no conflict in the doctrine, but only in the interpretation of the words. You interpret them in a human sense, I, instead, in a spiritual one. You see everything as referred to the present time and transient things, and you represent the majority of people who think likewise. I represent God and I explain and apply everything to eternal and supernatural matters. It is true, Yahweh did strike you at present because of your pride and because you considered yourselves a “nation” according to the world. But how much He loved you and how patient He is with you, more than with anyone else, granting you the Saviour, His Messiah, that you may listen to Him and be saved before the hour of the wrath of God! He does not want you to be sinners any longer. But if He struck you in the fleeting worldly things, seeing that the injury does not cure your souls, on the contrary it makes them duller and duller, He does not inflict a further punishment, but He grants you salvation. He sends you Him Who cures and saves you! I, Who am speaking to you.»

59.6

«Do You not consider Yourself bold in avowing Yourself a representative of God? None of the Prophets dared so much and You… Who are You, Who are speaking? And by whose order do You speak?»

«The Prophets could not say of themselves what I state of Myself. Who am I? The Expected One, The Promised One, the Saviour. You have already heard His Precursor say: “Prepare the way for the Lord… Here the Lord God is coming… Like a shepherd He will feed His flock, although He is the Lamb of the true Passover”. Many amongst you heard these words from the Precursor and they saw the heavens brighten with a light that descended in the shape of a dove and they heard a voice speak and say who I am. By whose order do I speak? By the order of Him Who is and Who sends Me.»

«You say that, but You may be a liar or a dreamer. Your words are holy, but Satan sometimes uses deceitful words painted with holiness to deceive people. We do not know You.»

«I am Jesus of Joseph of the House of David, I was born at Bethlehem Ephrathah, as was promised, named Nazarene, because I live at Nazareth. And that according to the world. According to God I am His Messenger. My disciples know.»

«Oh! They! They can say what they like or what You tell them to say.»

«Another will speak, who does not love Me, and will say Who I am. Wait till I call one of the people present here.»

59.7

Jesus looks at the crowd, who are astonished and annoyed at the dispute, and divided between the two opposite doctrines. He looks for someone with His sapphire eyes, and then in a loud voice He calls: «Aggaeus! Come here. It is an order.»

There is great excitement in the crowd. They open out to let a man pass, who is violently shaking all over his body and is supported by a woman.

«Do you know this man?»

«Yes, he is Aggaeus, of Malachi, of Capernaum. He is possessed by an evil spirit which tortures him with sudden fits of fury.»

«Does everybody know him?»

The crowd shout: «Yes, we do.»

«Can any of you say that he has spoken to Me, even for a few minutes?»

The crowd shout: «No, no, he is half-witted, he never leaves his house, and nobody has seen You in it.»

«Woman, bring him here in front of Me.»

The woman pushes and drags him, while the poor man trembles more than ever.

The head of the synagogue warns Jesus: «Be careful! The devil is about to torture him… and then he rushes at people, scratches and bites them.»

The crowd moves away thronging against the walls.

Jesus and the man are now facing each other. There is a moment’s struggle. The man, used to being dumb, seems to have difficulty in speaking, he moans, then his voice turns into words: «What is there between us and You, Jesus of Nazareth? Why have You come to torture us? Why do You want to destroy us, You, the Lord of Heaven and Earth? I know who You are: the Holy of God. No one, in human flesh, was ever greater than You, because in Your flesh of man is enclosed the Spirit of the Eternal Winner. You have already beaten me in…»

59.8

«Be quiet! I order you to come out of this man.»

The man has a fit of strange convulsions. He is tossed about by jerks and thrusts, as if someone pulled and pushed him, violently ill-treating him, he shouts in a wild voice, foams at his mouth, and is then thrown down onto the ground. He gets up, astonished and cured.

«Have you heard? What do you say now?» Jesus asks His opponent.

The bearded sumptuous man shrugs his shoulders and, obviously beaten, goes out without replying. The crowd scoff at him and applaud Jesus.

«Silence! This place is sacred!» says Jesus and He orders: «Bring Me the man to whom I promised help from God.»

The sick man comes forward. Jesus caresses him: «You believed Me! Be cured. Go in peace and be just.»

The young man lets out a yell. I wonder what he feels. He kneels down before Jesus, kisses His feet thanking Him: «Thanks from me and from my mother!»

Other sick people come: a little boy with paralysed legs. Jesus takes him in His arms, caresses him and puts him down… and leaves him. The child does not fall, but runs to his mother, who clasps him to her heart, weeping, and in a loud voice blesses «the Holy One of Israel». A little old blind man comes, led by his daughter. He also is cured with a caress on his diseased eyes.

There is a roar of blessing from the crowd.

Jesus makes His way through the crowd smiling, and although He is tall, He would not succeed in pushing through, if Peter, James, Andrew and John did not work generously with their elbows, to make their way and reach Jesus, and then escort Him to the exit onto the square, which is now dark.

The vision ends in this way.


Notes

  1. l’endroit indiqué, c’est-à-dire celui de Jos 7, 13.
  2. est écrit en : 2 M 6, 13-14.
  3. J’ignore qui tu es. Cette affirmation de Jésus est expliquée par la note suivante de Maria Valtorta sur une copie dactylographiée : “ Le Christ, en tant que Dieu et en tant que Saint des saints, pénétrait les consciences ; il en perçait les pensées les plus secrètes (introspection parfaite) ; en tant qu’Homme, il connaissait les personnes et les lieux d’une manière humaine seulement, lorsque son Père et sa propre nature divine ne jugeaient pas utile qu’il les connaisse sans avoir à le demander. ” Sur cette même copie, elle ajoute la note suivante sur les mots : “ Aggée, approche-toi ” (début de 59.7) : “ Ici, c’est parce qu’il doit prouver au pharisien son omni­science divine qu’il appelle par son nom Aggée qui lui était inconnu, mais qu’il sait possédé, alors que sur la page précédente, en tant qu’Homme, il avait dit au pharisien : ‘ J’ignore qui tu es. ’ ” Ces deux notes de Maria Valtorta seront confirmés par les textes de 224.2, 357.3, 527.4/6, 554.7 et justifient les déclarations “ d’ignorance ” de Jésus que nous rencontrerons, par exemple, en : 73.7, 75.3, 362.2, 365.10, 376.9, 377.2, 382.5, 395.2, 406.9, 413.8, 433.5, 472.4, 488.5, 583.23, 584.6. Une seconde explications des “ ignorances ” de Jésus est fournie à propos d’une série de questions qu’il adresse à Annalie en 156.3. Voici la note que Maria Valtorta rapporte à ce propos sur une copie dactylographiée : “ Jésus savait et se rappelait, mais il voulait que les âmes s’ouvrent en toute liberté et confiance. ” Cette explication se trouve confirmée par les passages 128.1 et 153.1, ainsi que par une expression particulière de Judas en 468.4 : “ Je sais que tu sais, mais que tu attends que je le dise. ” Une troisième explication fait l’objet d’une longue note de Maria Valtorta sur cette affirmation de Jésus : “ J’ignore de qui il s’agit ” (175.5). Nous rapportons l’essentiel de la note manuscrite qui occupe quatre pages d’un feuillet inséré dans une copie dactylographiée : “ Et le Père éternel, pour éprouver les cœurs et séparer les enfants de Dieu, de la Lumière, des enfants de la chair et des ténèbres, permettait, en présence des apôtres, des disciples et des foules, des lacunes dans la parfaite clairvoyance du Fils, semblables à ces demandes et réponses : ‘ Qui est cet homme ? Je ne le connais pas…’ Et cela pour les hommes. Mais aussi pour son Fils bien-aimé, afin de le préparer à la grande obscurité de l’heure des ténèbres, à la déréliction du Père, ces heures terribles où Jésus fut l’Homme, et l’homme repoussé par le Père, car il s’était fait ‘ anathème pour nous ’. ” Cette explication de Maria Valtorta est confirmée par les mots de l’apôtre Jean dans le contexte de 334.2/3 en ce qui concerne les cœurs à éprouver. Pour ce qui est de la préparation du Fils bien-aimé à l’heure des ténèbres, elle se voit confirmée et approfondie en 582.14, 598.4, 602.5, 603.4 ; c’est une explication qui donne une profonde signification à certaines indécisions de Jésus (comme en 302.4.7) et surtout à ses incertitudes déconcertantes de 339.4 et 464.14. Hormis ces exceptions, l’œuvre de Maria Valtorta présente un Jésus omniscient et clairvoyant, ou prescient et prévoyant. On se réfèrera à : 48.6, 60.7, 78.3, 80.9.10, 89.2, 117.5, 133.2, 149.1/2, 160.6, 174.7, 203.1, 204.4, 218.1, 220.4, 224.2, 236.5, 317.3/5, 329.14, 335.13, 340.5, 351.4, 357.3, 371.9, 387.3, 391.8, 406.11, 409.3, 411.8, 471.3, 473.5, 503.2, 522.5, 524.8, 525.2, 531.10 (dernières lignes), 531.20 (dernières lignes), 532.4.6, 534.9, 540.7, 548.27, 555.4, 561.14, 563.5, 565.3/4, 566.18, 567.18.21, 580.2, 587.5.8, 595.6, 602.4/5.
  4. Yahvé. A ce propos, Maria Valtorta note sur une copie dactylographiée : “ Les Galiléens, dont le dialecte est plus doux, prononcent ‘ Djéhovè ’, avec un ‘ dj ’ très doux, presque un ‘ sgi ’. Les Judéens : ‘ Yavè ’, dur, tranchant ”. D’autres notes ou corrections sur le même sujet se trouvent en 73.3, 78.2, 194.4, 197.5, 315.4, 535.12.

Notes

  1. at the shown point: Joshua 7:13.